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Légionnaire toujours...

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2010


Castelnaudary. Terry et Léonid ont coiffé le képi blanc 02062010

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Publié le 02/06/2010

Léonid et Terry sont ici avec le colonel Mistral, le coapitaine Pillet et le sergent-chef Grioche/Photo DDM, Gladys

Salle des illustres, à l'ancienne école royale de Sorèze. Les légionnaires sont alignés sous les voûtes magistrales. Le silence est impressionnant. Clin d'œil de l'Histoire, au-dessus d'eux, on peut lire. « Messieurs, nous sommes à une époque où la noblesse c'est le travail ».

C'est un grand jour qui couronne le fruit de plus d'un mois de formation .pour Léonid et Terry. Ils vont enfin coiffer le képi blanc. La section récite d'une seule voix le code d'honneur du légionnaire, prêtant ainsi serment, solennellement devant les autorités. Le chef de corps s'adresse à eux. « Une première étape qui fait de vous, des légionnaires mais ce n'est qu'une étape. L'instruction va continuer au quartier, en camps avant de rejoindre ensuite les régiments opérationnels de la Légion ». Le maire sorézien est ravi d'accueillir en ses murs une telle cérémonie. « Nombre de militaires célèbres sont sortis d'ici ont défendu, au fil des siècles le Royaume, l'Empire et la République » souligne-t-il.Prise d'arme, discours, il ne manque rien pour rendre le moment solennel et inoubliable. Léonid et Terry sont impressionnés mais aussi soulagés et heureux. « Nous nous sentons légionnaires », souffle fièrement l'un. «C'était une belle cérémonie avec tous ces témoins de notre engagement », confie le second. La marche « képi blanc » est à présent derrière eux. Cinquante kilomètres, sac au dos, c'était dur, très dur mais ils ont tenu bon. Les cadres les ont encouragés, aidés. « Pensez au képi blanc, il est là, devant vous », disaient ils. Le moral, ca compte. « On ne nous demande pas d'être super man de suite », commente l'un. Le physique, ca se travaille. Le moral… C'est plus difficile .

Ils parlent de la fatigue, de la pression des six semaines écoulées. Si c'était à refaire ? « Tout recommencer ? Non ! », s'exclame Léonid « Seriez-vous prêt à resigner ? », précise-t-on. « Oui, oui, bien sûr. Je ne regrette pas mon choix », répond-il sans hésiter une seconde.


Deux ou trois sur quatre

Des quatre engagés volontaires de la 3e section de la 1re compagnie que nous suivons depuis leur arrivée au 4e régiment étranger, début avril, il ne reste plus que Terry, le Tahitien et Léonid, le Russe. Les doutes de Paul, le Canadien, ont eu raison de sa motivation, il est retourné à la vie civile. Abblaye est toujours à l'infirmerie. Restera-t-il ? Terry et Léonid eux, tiennent bon. Ils tiennent bon. Avec tout le régiment, les deux jeunes légionnaires sont actuellement au camp de Caylus. Nous les reverrons au quartier Danjou. A suivre…

Gladys Kichkoff

Décidément, l’histoire littéraire a bon dos 31052010

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Après Michel Le Bris, qui voulait nous faire croire que les ses "Etonnants voyageurs"ont réussi à tenir la ligne que les pionniers de la Nouvelle Revue Française n'ont pas eu le cran de suivre, voici autre chose. Rospetchat (déjà, ça ne s'invente pas, on se croirait dans la cacanie de Musil !), l'agence fédérale pour la presse et les medias en Russie, en partenariat avec CulturesFrance ont invité quinze écrivains français et deux photographes à traverser la Russie à bord du Transsibérien. Ils sont partis avant-hier et rentreront dans quinze jours. Ils se rendront à la rencontre de leurs lecteurs de Moscou à Vladivostock en passant par Kazan et Novossibirsk, participeront à des débats et visiteront les monuments nationaux. Tous ne sont pas traduits en russe. On compensera par une anthologie de leurs textes éditée pour l'occasion. Mais Transsibérien, Transsibérien... Ca vous rappelle quelque chose ? Tout juste ! La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France (1913) du plus écrivain des manchots de la légion étrangère, Blaise Cendrars. Celui qui signait :"ma main amie". Le périple se déroule sous son aile, et pourquoi pas. Le hic, c'est cette phrase dans le communiqué et la présentation des organisateurs :

"Jamais depuis André Gide et ses compagnons de voyage en 1936, une délégation d'écrivains français ne se sera aventurée si profondément en Russie."

Loin de moi l'idée de suggérer que Patrick Deville, Géraldine Dunbar, Jean Echenoz, Mathias Enard, Dominique Fernandez, Sylvie Germain, Guy Gofette, Minh Tran Huy, Maylis de Kerangal, Kris, Wilfried N'Sondé, Jean-Noël Pancrazi, Olivier Rolin, Danièle Sallenave et Eugène Savistkaya ne sont pas de la qualité d'André Gide, Eugène Dabit, Louis Guilloux, Pierre Herbart, Jef Last et Jacques Schiffrin. Mais leurs entreprises n'ont rien à voir. Les enjeux ne sont pas les mêmes. A l'été 1936, il s'agissait d'un voyage politique sur invitation des services de propagande du Kremlin. Compagnons de route ou "idiots utiles", ils sont avant tout des intellectuels antifascistes engagés dans un climat tendu. Leur

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visite se déroule sur fond de procès staliniens. On les balade d'usines en monuments, on les cajole, on les instrumentalise. Le "voyage en URSS" relèvera d'ailleurs d'un genre consacré dans l'histoire des intellectuels. Le double récit amer et désillusionné que Gide en ramena (Retour de l'URSS suivi de son réquisitoire Retouches à mon "Retour de l'URSS") fit grand bruit. A la mesure de l'accueil triomphal qu'il reçut lors de ses conférences en Union soviétique.

 

   Et puis quoi, quelle idée d'associer le périple 2010 à un voyage politique qui vit la mort tragique sur place de l'un des participants (Eugène Dabit hospitalisé à Sébastopol d'une scarlatine toxique) ! Ce n'est pas bon signe... Quant au patronage de Cendrars, sans vouloir embêter personne, nous rappellerons que, à son ami Pierre Lazareff qui lui demandait en privé s'il avait vraiment pris le Transsibérien une fois dans sa vie, l'écrivain répondit dans un sourire :"Mais enfin Pierre, quelle importance puisque je vous l'ai fait prendre à tous..."

(L'édition sur simili-Japon aux éditions des Hommes nouveaux du Transsibérien de Cendrars illustrée par Sonia Delaunay en 1913; "Gide aux obsèques de Dabit au Père-Lachaise" photo Marcel Cerf)


391 déserteurs dans l'armée de terre 27052010

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Publié le 27/05/2010

"A la date du 8 décembre 2009, 391 militaires étaient considérés comme déserteurs au sein de l'armée de terre" selon le ministère de la Défense, rapporte sur son blog le journaliste de Libération Jean-Dominique Merchet. le ministère répondait à une question écrite de Marylise Lebranchu, député PS du Finistère.

Parmi eux, 12 servaient au sein de la Légion étrangère (3%), 35 au sein de la brigade parachutiste (dont certains sont des légionnaires), 12 à la brigade d'infanterie de marine et 1 à la brigade des forces spéciales.


L'armée de terre compte près de 400 déserteurs 27052010

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27 mai 2010

Selon le ministère de la Défense, qui répondait à une question écrite de Marylise Lebranchu, député PS du Finistère, «à la date du 8 décembre 2009, 391 militaires étaient considérés comme déserteurs» au sein de l’armée de terre. On ne dispose d’aucun chiffre concernant l’armée de l’air et la marine, mais ce blog les publiera s’il parvient à les obtenir.

Parmi ces déserteurs, 12 servaient au sein de la Légion étrangère (3%), 35 au sein de la brigade parachutiste (dont certains sont des légionnaires), 12 à la brigade d’infanterie de marine et 1 à la brigade des forces spéciales.

En l’absence de chiffres précis, le ministère de la Défense estime que «ces dernières années», «les absences irrégulières non justifiées faisant l’objet d’une procédure de désertion ont concerné annuellement près de 2 000 militaires de l’armée de terre». Il faut en effet savoir que jusqu’à la directive ministérielle du 10 décembre 2009 relative à la lutte contre l’absentéisme des militaires, les armées n’étaient pas dans l’obligation d’avoir un suivi particulier de ces données, au niveau central. L’armée de terre «ne détient donc pas d’historique sur les absences irrégulières», assure le ministère. Mais quid de la DPSD ?

Selon le ministère de la Défense «l’absence irrégulière est déclarée au lendemain du premier jour d’absence non justifié d’un militaire. Les militaires concernés bénéficient toutefois d’un délai de grâce (en moyenne de 15 jours) pour régulariser leur situation avant la mise en oeuvre d’une procédure de désertion. Les sanctions encourues par les militaires en cas de désertion sont à la fois pénales, disciplinaires et financières». Ces infractions de désertions sont systématiquement dénoncées au procureur de la République, indépendamment de la situation individuelle du déserteur. « Sur le plan disciplinaire, le commandement mène une politique rigoureuse de sanction. Les sanctions appliquées pour une première désertion sont de l’ordre de 20 jours d’arrêts et de 40 jours pour une deuxième désertion. Au-delà, une résiliation de contrat est envisagée au titre du commandement. Le taux de sanction est cependant susceptible d’évoluer en fonction des raisons invoquées par le militaire pour justifier son absence. Sur le plan financier, le versement de la solde n’était auparavant interrompu qu’après le signalement par l’autorité militaire de la désertion, donc à l’issue du délai de grâce. La directive du 10 décembre 2009 précitée prévoit désormais que l’absence de « service fait » peut entraîner le non-versement de la solde dès le premier jour d’absence irrégulière».

Moins de 400 militaires en situation d’ «absence irrégulière» représente à peine 0,3% des effectifs de l’armée de terre. Autant dire qu’il s’agit là de la «friction» propre à toute collectivité humaine - quasiment impossible à réduire. 


À la recherche des légionnaires de l’Ain 25052010

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GROS Ghislain • Mardi 25 mai 2010

Frédéric Laine, 35 ans, résidant à Attignat, se passionne pour la légion étrangère qui a séjourné dans l’Ain avant la seconde guerre mondiale.

 

- Pourquoi êtes-vous passionné par la légion étrangère ?

- La légion étrangère a toujours été pour moi un mythe. La motivation de ces hommes à s’engager, cet esprit d’aventure. Et puis les histoires que m’ont racontées mes grands-parents sur cette période de l’histoire ont influencé ma jeunesse. Je suis aussi un passionné d’histoire de locale.

- Où et quand les légionnaires ont-ils séjourné dans l’Ain ?

- Les légionnaires ont commencé à arriver en septembre 1939 au moment de la déclaration de la guerre. Des centaines de volontaires se sont présentées dans les bureaux de recrutement dans toute la France. Un dépôt a été créé à Sathonay-Camp (aux frontières de l’Ain). Ils étaient ensuite orientés sur le fort de Vancia (hameau entre Rillieux-la-Pape et Miribel) pour les démarches administratives. Ensuite ils suivaient une instruction au camp de la Valbonne. Le fort de Vancia étant trop petit, les légionnaires étaient hébergés dans de nombreux villages de la Côtière. Ils logeaient chez l’habitant dans des granges ou des greniers. Enfin il y a eu aussi un régiment (formé en Afrique du Nord) qui a séjourné plus d’un mois dans la région de Belley en avril 1940.

- Quel accueil la population leur réservait-elle ?

- La première impression est souvent la peur. Les gens ont des préjugés. Le légionnaire c’est aussi le mythe du brigand, celui qui veut changer de vie, oublier son passé… Mais en 1939 l’engagement dans la légion est avant tout politique. Les engagés venaient du monde entier mais on retrouvait beaucoup de ressortissants d’Europe centrale (des anti-nazis, des juifs, anciens républicains espagnols). Au total, ce sont plus de 10 000 personnes qui ont transité par l’Ain.

- Que sont devenus les légionnaires formés dans l’Ain ?

- Le premier régiment formé en 39 est parti au front en Lorraine. Il a été décimé. Sur les 2 200 légionnaires, il n’en restera que 700. Le deuxième régiment formé en février 40 est resté en instruction jusqu’à l’offensive allemande. Il a ensuite été envoyé au front dans la région de Soisson. Enfin le troisième régiment « de Belley » est parti en Norvège. Une partie de l’effectif a rejoint le général de Gaulle en juin 1940. On soulignera aussi qu’un bataillon de 600 hommes de La Valbonne a défendu les entrées de Lyon le 19 juin 1940 à Fontaines-sur-Saône et Caluire.

- Des légionnaires sont-ils revenus dans l’Ain ?

- Oui, j’ai plusieurs exemples. J’ai notamment pu en rencontrer un qui est venu vivre à Béligneux où il s’est marié avec une dame qu’il avait rencontrée pendant sa formation. J’ai aussi vu une veuve à Béligneux. Mais à Niévroz et à Bressolles des couples se sont aussi formés.

- Comment avez-vous effectué votre recherche ?

- Je me suis rendu aux archives départementales à Bourg et à Lyon. J’ai écrit à toutes les mairies de la Côtière et autour de Belley. J’ai passé des annonces dans une revue spécialisée sur la légion étrangère. J’ai aussi eu la chance de rencontrer Luce Coupain qui a écrit un livre sur le 11e régiment de la légion étrangère. Depuis, nous correspondons régulièrement et nous échangeons des informations. Cela fait maintenant 10 ans que j’ai commencé à collecter des photos, des documents, des témoignages.

- Quel est votre objectif ?

- L’idéal serait de faire un petit musée ou écrire un livre. C’est une histoire peu connue. J’aimerais que l’on garde une trace de leur passage. Cela fait partie de notre histoire. Et c’est pour la mémoire de ces hommes que je fais cela.

- Pour terminer, avez-vous une anecdote sur votre recherche à nous raconter ?

- J’ai retrouvé dans le grenier d’une maison à Belley la malle d’un officier que ce dernier pensait récupérer après la guerre. C’était le capitaine Paris de Bollardière qui a rejoint de Gaulle en 1940. Par internet j’ai retrouvé l’un de ses cousins qui m’a mis en lien avec sa veuve. Elle a été très touchée de pouvoir récupérer les affaires de son mari (des documents et des photos personnelles). En remerciement elle m’a fait don de la malle.

Propos recueillis par

Ghislain Gros

Pour contacter Frédéric Laine : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.


La Croix de guerre décernée à un ancien légionnaire Umberto Mosca, une vie de batailles 23052010

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La Croix de guerre décernée à un ancien légionnaire Umberto Mosca, une vie de batailles

Publié le dimanche 23 mai 2010 à 11H00

Soixant ans après les faits, Umberto Mosca revit toujours  avec intensité ses heures les plus épiques.

Soixant ans après les faits, Umberto Mosca revit toujours avec intensité ses heures les plus épiques.

Des yeux d'un bleu sombre sous des sourcils broussailleux. Des cordes vocales fatiguées mais un débit de jeune premier. Umberto Mosca reçoit. A 85 ans, cet ancien membre de la Légion étrangère - de 1950 à 1955 - a été décoré de la Croix de guerre à Givet, le 30 avril, lors de la fête de la Camerone (*).


Pour l'intéressé, qu'importe si les faits d'armes cités par le commandement militaire remontent désormais à plus d'un demi-siècle. La fierté et l'émotion d'accrocher une nouvelle récompense l'emportent sur tout. Et l'amène à évoquer, toujours avec passion, sa destinée peu commune de jeune émigré italien passé sans le vouloir sous les drapeaux français.


Mosca naît et grandit à Torcento, au nord-est de la Botte. Le 3 septembre 1943, au lendemain de ses 18 ans, le Royaume d'Italie signe l'armistice de Cassibile avec les forces britanniques et américaines. Wehrmart et SS allemandes mettent alors en déroute l'armée italienne. Mosca file un temps en Autriche avant de revenir sur sa terre natale exercer le métier de remouleur ambulant. « Ça, j'aimais bien », sourit-il.


En 1950, il débarque à Menton (Alpes-Maritimes). Sans papiers, il n'est qu'un clandestin. « Une fois arrêté, on m'a dit : soit c'est la prison pour un mois, soit la Légion pour trois ans. La prison, j'avais entendu parler ; la légion, jamais ! » Ajouté à des promesses de revenus, son choix est fait. Direction Nice et sa caserne puis Marseille et son lugubre fort Saint-Nicolas. « Là-bas, je me suis dit que j'avais fait une connerie », sourit l'octogénaire.

« Entre les morts et les vivants »
Passé quelques tests physiques, Mosca débarque à Oran. Le voilà à Sidi bel Abbes. Les arrivants sont divisés en deux. Son français limité le fait passer sans comprendre dans le groupe des parachutistes. Lui n'est jamais monté dans un avion. Le 6 juin, 1950, le voilà officiellement incorporé pour cinq ans au 2e BEP.


Au menu : l'Algérie et l'Indochine. Au total : cinq ans de batailles, « passés entre les morts et les vivants » comme le résume sobrement son épouse.


Sur ses frères d'armes décédés, le détail de ses actions et les images traumatisantes accumulées sur ces différents théâtres, l'homme se révèle moins loquace. Le regard se trouble brièvement lorsqu'il évoque les embuscades dans les rizières des forces du Viet-Minh.
A son retour dans l'hexagone, Mosca, comme d'autres légionnaires, se retrouve à travailler dans une usine de Mouzon. Une autre bataille, administrative cette fois, démarre.


Celle-ci durera quatre ans et aura pour enjeu sa naturalisation. « Lors d'un contrôle de gendarmerie, j'ai appris que j'étais toujours considéré comme clandestin. » En 1959, Marie-Hélène Cardot, conseillère générale fraîchement nommée vice-présidente du Sénat, ouvre son dossier et le reçoit dans la foulée. « Quand elle a vu mes états de service, elle s'est pris la tête entre ses mains. Elle était très étonnée de ma situation ». Trois mois plus tard, près d'une décennie après son arrivée à Menton, il devient citoyen français. L'année suivante, il rencontre sa future épouse.


Aujourd'hui, Mosca est un des seuls survivants d'un 2e BEP dissous en 1954 - le REP lui a succédé. Fin de l'entretien. A ses côtés, son gendre souffle : « De nos jours, forcément on ne se rend plus compte ». Tout le monde acquiesce en silence. Lui soupire discrètement.

Mathieu LIVOREIL
* Lieu-dit mexicain, dans les environs de Vera Cruz, où 65 légionnaires s'illustrèrent par une résistance héroïque en 1863. La Légion fête Camerone depuis le début du XXe siècle.


La Légion réunie pour un méchoui 21052010

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Publié le 21/05/2010

La Légion réunie pour un méchoui

C'est une première dans la région, l'amicale des anciens de la Légion étrangère du Pévèle et de l'Artois, présidée par Thierry Dauchy, a organisé un méchoui, samedi midi, à la salle polyvalente de la rue des Trois-Evêchés. Cette manifestation a été concoctée en étroite collaboration avec Dave Houppe du Bizet (B). Au préalable, tout un cérémonial peu coutumier à ce secteur a été présenté.

Les associations patriotiques du secteur franco-belge ont toutes été invitées, soit les anciens paras, les anciens commandos et autres ex-militaires.

La journée a débuté par la levée des couleurs avec les hymnes nationaux. Les participants ont ensuite entonné l'hymne de la Légion autour d'un verre de l'amitié.

La Voix du Nord


Puyloubier, légion de vin d'honneur 21052010

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Ulysse | 21.05.2010

"Le vin fait partie de la culture de la Légion. Avant, à table, il y avait le quart de vin réglementaire. Après plusieurs jours sur le terrain, on buvait un bon coup, pour se décontracter et faire la fête”, se souvient Nicolas Dadiani, un Géorgien de 62 ans dont vingt-cinq passés à la Légion. Mais cet ex-adjudant-chef, reconverti dans la commercialisation du vin produit par ses pairs, met en garde contre la légende du légionnaire ivre au combat : “En opération, si vous êtes saoul, vous pouvez vous faire tuer. Et aucun homme n’a envie de se faire tuer”.

Hors du réfectoire, le rouge coule aussi lors des repas de cohésion, ces joyeux banquets faits pour renforcer la solidarité autour de certains mythes fondateurs. Ainsi légionnaires (aux képis blancs) et sous-officiers et officiers (aux képis noirs) trinquent-ils ensemble le 30 avril, jour de la commémoration de la bataille de Camerone en 1863 au Mexique, où une soixantaine d’entre eux se sont battus presque jusqu’au dernier pour défendre un convoi français. Mais aussi lors de la Saint-Michel, patron des parachutistes ou encore pour la Saint-Georges, protecteur des cavaliers. Et bien sûr le soir de Noël que tout légionnaire, même marié, se doit de passer en famille, comprendre : à la Légion. “Dans ces fêtes, le vin est le trait d’union avec les anciens, puisqu’il est produit par les anciens”, souligne le colonel Lantaires, directeur du foyer d’entraide de la Légion étrangère. Car, qu’il enivre ou égaye, le pinard, servi depuis les années 1970 au sein des régiments, sort de leurs rangs. Cet AOC Côtes-de-Provence aux trois couleurs, (même si les soldats préfèrent le rouge), est produit par les membres de l’Institution des invalides de la Légion étrangère (IILE), à Puyloubier. Un village niché au pied de la montagne Sainte-Victoire, où d’anciens képis blancs ont trouvé refuge, occupant leurs journées à travailler la vigne, à façonner des plats en céramique ou à relier des livres.

En janvier, ils sont une dizaine à tailler les sarments, parfois chaussés de rangers ou vêtus de pantalons treillis. “Mes respects mon adjudant-chef”, lance un ouvrier agricole en passant devant le chef de viticulture Alain Lonjarret, retourné à la vie civile depuis peu, après trente ans de Légion. “Bonjour Picard”, rétorque celui-ci, usant du seul nom de famille comme il le faisait en “opération”, quand tout devait aller très vite. A Puyloubier, l’appellation par le grade est la coutume, même si les viticulteurs sont désormais en civil. La vie de soldat a laissé d’autres traces. Celles de l’obéissance pour les ex-militaires du rang ; celles du commandement pour les cadres. “Toute leur vie, ils ont été commandés. Il faut leur dire : va ici, fait cela…”, justifie Alain Lonjarret. Lui aime travailler ici, avec “ses” anciens, en écho à son autre vie. En plein cœur de l’hiver, quand les rangées de ceps noirs dressent leurs deux branches écartées, tels des hu­mains aux bras levés, il s’imagine sur le terrain. “Quatre mille pieds de vigne multipliés par trente-neuf hectares… le matin, toute une armée m’attend. Une vigne, si on ne l’entretient pas, elle meurt. Un soldat, c’est pareil”. Un coup de sécateur brise la poésie. Les sarments jonchent la terre comme autant de cadavres ou de membres tranchés sur le champ de bataille.

Bientôt, ces sarments seront broyés directement au sol pour accélérer leur décomposition. Quelques semaines auparavant, cinq cents moutons et brebis parqués là ont apporté leur fertilisation naturelle, complétée ailleurs par du crottin de cheval. L’institution a en effet adopté une démarche de viticulture raisonnée. Son objectif : améliorer la qualité de son vin afin de le proposer au grand public. Car elle cherche à rentabiliser l’accueil de ses anciens, une activité déficitaire de 600 000 euros par an. Depuis les vendanges de 2007, elle suit les conseils de spécialistes liés à de grands vins de Bordeaux, comme le premier grand cru classé château-coutet ou le château-les trois croix. Le raisin, apporté à la cave coopérative du mont Sainte-Victoire (la plus grosse cave en appellation Côtes-de-Provence), est désormais vinifié à part, dans cinq cuves en inox spécifiques à la Légion. Ainsi est née la cuvée Esprit de Corps – 80 000 bouteilles en 2008, plus haut de gamme que les cuvées dites Classique et Terroir – 60 000 bouteilles chacune, destinées aux régiments. Bien que réduite de 20 %, suite à la grêle du début août, la récolte 2009, de 227 tonnes, porte ses fruits. Pour la première fois, Esprit de Corps en rouge sera assemblé à partir de Mourvèdre, aux côtés des traditionnels cépages syrah et grenache. Une nouveauté visant à obtenir un nectar “assez agréable, rond, élégant, souple, aromatique, pas très structuré, à boire rapidement”, espère le directeur de la coopérative, Jean-Claude Lopez. Pour le rosé, assemblage de grenache, syrah, cinsault et rolle. Enfin, Esprit de Corps en blanc, composé de rolle à plus de 90 %, est vinifié en barrique de chêne, pour lui donner un côté boisé, un léger vanillé et de la rondeur. Les mises en bouteilles s’échelonneront entre fin février pour le rosé, mai pour le rouge et juin pour le blanc. Les flacons à l’insigne de la Légion, une grenade à sept flammes incrustée dans le verre, seront entreposés dans un hangar climatisé, près du dortoir des pensionnaires.

Les visiteurs les trouveront dans la boutique du domaine parmi vestes, pulls et sacs à dos marqués de la grenade et des assiettes en céramique fabriqués dans l’atelier juste à côté. La visite se prolonge par le musée de l’Uniforme légionnaire (de 1831 à 1962) situé dans le château. Déambulation mémorielle au milieu de mannequins vêtus de rouge, de bleu, d’ocre ou de vert selon les lieux et les époques, coiffés d’un chapeau en 1831, année de la création de la Légion, puis du képi à partir de 1850. Cette collection unique est l’œuvre d’un ancien pompier, Raymond Guyader, pris de passion pour cette armée depuis qu’il vit un képi blanc à l’âge de 12 ans. Posté à l’entrée du musée, un vieil homme lit un roman. A bientôt 80 ans, Gérard Jantzen a gardé un accent trahissant ses origines allemandes. Engagé dans la Légion de 1949 à 1954, il a traversé plusieurs guerres, celle d’Indochine puis celle d’Algérie. “En 1954, quand j’ai donné un jour de solde pour la construction de Puyloubier, j’ai râlé comme tout le monde. Je ne pensais pas qu’un jour, je viendrai ici”.

Carole Rap

"Notre dignité : ne pas abandonner un camarade"

En 1953, l’Etat français acquiert un domaine de 220 hectares serti d’un château du XIXe siècle, en Provence. Un an plus tard s’y installe l’Institution des invalides de la Légion étrangère (IILE) qui dépend du foyer d’entraide de la Légion étrangère (FELE).

Actuel directeur de l’IILE, le lieutenant-colonel Jouannic, rappelle que “1954, c’est Diên Biên Phù, avec des centaines de blessés. Un soldat étranger, c’est souvent quelqu’un qui a fui de chez lui et ne peut y revenir”. Cette année-là, l’ensemble des légionnaires offre une journée de solde pour la construction d’un bâtiment destiné à accueillir les hommes devenus invalides.

Ils étaient près de 180 à l’ouverture en 1955, ils sont la moitié aujourd’hui. Le profil des pensionnaires s’est modifié. Les soldats du début, jeunes mais handicapés lors d’une bataille, ont laissé place à d’autres, plus âgés, dont les blessures sont surtout celles de la vie. Malades, au chômage, sans famille, ils ont entre 41 et 84 ans. Ils sont d’origine italienne, belge, allemande, espagnole ou française.

Ceux qui se sont engagés à servir la France “avec honneur et fidélité” savent que, en contrepartie et sans condition, ils pourront faire appel à la Légion. “Notre honneur est de ne pas abandonner un camarade. Dans la vie comme sur le terrain, on n’abandonne pas un homme”, martèle le colonel Lantaires, directeur du FELE. Pour maintenir la dignité de “ses” hommes, et pour aider les plus jeunes à se réinsérer, l’institution a voulu qu’ils se sentent utiles. D’où l’idée de leur confier une activité quotidienne. Pour certains, c’est la vigne.

GUIDE PRATIQUE

Y ALLER

25 mn en voiture du centre d’Aix en Provence, 35 mn de la gare TGV d’Aix. 45 mn de la gare Marseille St Charles, 50 mn de l’aéroport de Marignane.

ADRESSE UTILE

Institution des invalides de la Légion étrangère. Domaine Capitaine Danjou 13114 Puyloubier. Tél. : 04 42 91 45 01 http://iile.legion-etrangere.com/

UN GUIDE

"La montagne Sainte-Victoire… à pied". Ce topoguides présente 28 randonnées classées par niveau de difficulté. Edité par la Fédération française de la randonnée : 13,30€. http://www.ffrandonnee.fr/ Attention l’accès au massif de la Sainte Victoire est réglementé en été.

OÙ DORMIR ?

Chambres d’hôtes du Portalet. En haut du village, Laurence Bidard a rénové une maison paysanne, créant deux chambres indépendantes qui ouvrent sur une ruelle piétonne. Repas servis dans une ancienne bergerie. 65€ la chambre double avec petit-déjeuner. Dîner 20€. Possibilité de location à la semaine. 13114 Puyloubier Tél. : 04 42 66 37 53 / 06 16 02 01 93 Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

OÙ MANGER ET OÙ BOIRE ?

La Popote. Le restaurant des légionnaires ! A l’intérieur de l’I.I.L.E., la Popote propose un déjeuner sans façon à 12€ avec entrée, plat, fromage et dessert. Décor militaire assuré ! Réserver 48h à l’avance. Domaine Capitaine Danjou 13114 Puyloubier Tél. : 04 42 91 45 27

A VOIR, À FAIRE

Musée de l’uniforme légionnaire. 250 pièces (habits, armes, képis…) sont en vitrine, retraçant l’uniforme du légionnaire de 1831 à 1962. Les collections plus récentes sont en réserve. Ouvert tlj de 10h à 12h et de 14h à 17h. Domaine Capitaine Danjou 13114 Puyloubier Tél. : 04 42 91 45 01 http://iile.legion-etrangere.com/fr/pres/musee.php

Musée de la Légion étrangère. Ici, les légionnaires reçoivent leur contrat devant le tableau de la bataille de Camerone et se recueillent devant la main en bois du capitaine Danjou tué lors de ce combat mythique. Quartier Viénot 13 784 AUBAGNE Tél. : 04 42 18 12 41

A LIRE, À ÉCOUTER

Double CD "Marches et chants de la Légion étrangère". I.I.L.E. 2007 12€. Les grandes chansons qui ont marqué la Légion. http://www.legion-boutique.com/


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19052010 Mythologies mac orlaniennes 19052010

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Information publiée le 19 mai 2010 par Marielle Macé

Le dernier colloque consacré à Pierre Mac Orlan s'était tenu à Paris en 1982 pour le centenaire de sa naissance ; en 2007, l'Université de Picardie-Jules Verne proposait une journée d'études consacrée à trois de ses romans. À quarante ans de la disparition de l'écrivain, anniversaire qui sera commémoré à Péronne, sa ville natale, les 26 et 27 juin 2010, nous voyons le temps venu de proposer une réflexion plus générale et plus distanciée sur une oeuvre qui n'a nullement sombré dans l'oubli et sur un auteur qui a assuré habilement sa survie littéraire.

Pourquoi lire Mac Orlan aujourd'hui ? Pour tenter d'apporter quelques réponses à cette question, un colloque international se tiendra à Péronne du 6 au 8 octobre 2011, organisé par le Centre d'Études du Roman et du Romanesque de l'Université de Picardie-Jules Verne, avec le soutien de la ville de Péronne.

En 1923, André Malraux voyait la figure de Pierre Mac Orlan comme celle d'un « sorcier craintif et sensuel qui, le soir, après de longues promenades à travers la ville bruyante, cherche dans la solitude des formules définitives d'exorcismes ». Cette belle image illustre bien la position littéraire de Pierre Mac Orlan, observateur lucide du vingtième siècle et inventeur de formules littéraires fertiles, telles que « le fantastique social », « l'aventurier passif » ou le « décor sentimental ». Si, comme l'écrivait Roland Barthes, « le mythe transforme l'histoire en nature », Pierre Mac Orlan est par excellence un écrivain des mythologies, extrêmement habile à naturaliser les figures et les décors. À ce titre, il mérite d'être relu et considéré autrement qu'en bon artisan du roman d'aventures maritimes ou coloniales, en véritable amplificateur des sensibilités artistiques de son temps, capable, comme il l'a dit lui-même excellemment de « donner des souvenirs à ceux qui n'en ont pas ».

Ce colloque propose donc de réfléchir aux diverses interactions entre la singularité d'une oeuvre individuelle et les résonances d'une mythologie collective. On pourra ainsi s'intéresser aux mythes littéraires revisités (Faust dans Marguerite de la nuit par exemple), aux mythologies nées de l'histoire comme celles de la guerre ou de l'aventure coloniale, à la dimension mythiques des lieux (le Montmartre du début du siècle ou les métropoles de l'Europe), au traitement des personnages souvent érigés en figures (le légionnaire, la prostituée, l'assassin…), sans oublier le mythe que l'écrivain a délibérément construit et entretenu autour de sa propre personne. La question des mythologies constitue donc une perspective fédératrice et une problématique spécifique : nous souhaitons qu'elle permette à chaque intervenant d'aborder l'oeuvre en fonction des préoccupations qui sont les siennes ; nous souhaitons aussi contribuer à une réflexion sur la manière dont se construit un imaginaire singulier, qui se nourrit de son époque et qui la transcende.

Conformément aux priorités du Centre d'Études du Roman et du Romanesque, on se montrera particulièrement attentif au rapport entre mythologies et romanesque, sans oublier pour autant la diversité d'une oeuvre qui compte également de belles réussites dans les domaines de la poésie, de la chanson, de la chronique ou de la critique. Le colloque fera appel aux meilleurs spécialistes français et étrangers, mais donnera aussi la parole à des lecteurs, écrivains ou acteurs culturels, qui ont eu l'occasion de croiser l'oeuvre de Mac Orlan, contribuant aux diverses approches de ses troublants mystères.

Bernard Baritaud, professeur agrégé (H) à la Sorbonne

Philippe Blondeau, maître de conférences à l'IUFM d'Amiens.

Les propositions devront être adressées avant le 31 octobre 2010, sous forme d'un résumé d'une dizaine de lignes, à :

Bernard Baritaud, 7 rue Bernard de Clairvaux, appartement 19, 75003 Paris.

ou Philippe Blondeau, Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.


Défense Manoeuvres militaires dans le ciel de Corse 18052010

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Publié le mardi 18 mai 2010

Jusqu'à vendredi, le 2e REP mènera un entraînement héliporté en partenariat avec un détachement du 3e régiment d’hélicoptère de combat stationné à Etain dans le nord-est de la France. Cinq hélicoptères de manoeuvre Puma ainsi qu’un hélicoptère léger Gazelle poseront sur la zone de saut de Calvi.

Ce type d’entraînement est essentiel à des unités aéroportées comme le 2e REP pour maintenir ses savoir faire et capacités d’intervention depuis la 3e dimension. Cet entraînement s’inscrit dans le cycle de préparation opérationnel de ses compagnies de combat et notamment au profit de la 1re compagnie qui partira à Djibouti dès la fin du mois de juillet. Les vols auront lieu dans les régions de Balagne, du désert des Agriate, de Corte, de Ponte-Leccia, de Vizzavone et de Galeria.

Certains vols auront lieu la nuit. Dans la plupart des cas, le survol des lieux habités sera évité afin de ne pas causer de nuisances excessives.


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