Le Monde illustré du 26/01/1895
Le général Metzinger. -Le général Metzinger, qui exercera le commandement de la première brigade de la division expéditionnaire de Madagascar est dans la force de l'âge. Il porte allègrement ses cinquante-deux ans: il est aussi alerte que robuste.
Avant d'avoir été promu général, — il avait alors quarante-huit ans — il commandait le 16e régiment d'infanterie, en garnison à Saint-Étienne. Le colonel Metzinger était alors un des chefs de corps les plus estimés, tant au point de vue des manœuvres et de la direction de l'instruction des troupes, qu'au point de vue de son prestige militaire, qui le mettait hors de pair. C'est, en effet, après des services prolongés et distingués, au Tonkin et en Afrique, que le chef de bataillon Metzinger avait été promu en juillet 1885 lieutenant-colonel; puis officier de la Légion d'honneur, à quelque jours à peine d'intervalle, deux ans juste avant sa promotion au grade de colonel.
Les débuts du général, qui commandait naguère la subdivision d'Oran, et qui s'embarquera demain pour Madagascar ont été par l’École de Saint-Cyr, où il est entré à l'âge de dix-huit ans, et d'où il sortit, avec un des premiers numéros de la promotion, comme sous-lieutenant d'infanterie.
Lors de la déclaration de guerre de 1870, il était lieutenant dans un des régiments qui contribuèrent à former l'armée du Rhin; il fut promu capitaine le 12 octobre 1870, ayant moins de deux années de grade, en récompense de la part brillante qu'il avait prise aux combats sous Metz. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur, après la reprise de Paris contre la Commune et obtint, en 1878, le grade de chef de bataillon d'où il devait s'élever rapidement aux grades plus élevés. Le général Metzinger a encore treize années devant lui, avant d'avoir atteint la limite d'âge; il sera général de division avant peu, l'un des plus jeunes et des plus vigoureux sur lesquels puissent compter notre infanterie.
C. M.