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Légionnaire toujours...

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2014




Avant Camerone

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Publié le 19 décembre 2014 par légionnaires-officiers

Avant-propos

Je me garde bien de me proclamer “historien”, trop n’en faut,  alors même que nombreux sont ceux qui n’hésitent pas à s’attribuer cette appellation et à déformer par le menu le passé  en  l’interprétant à leur manière, rendant les faits très différents de ceux réellement vécus. Ces manipulateurs de l’histoire agissent souvent pour survivre aux yeux des autres ou s’enrichir, alors que d’autres utilisent ce travestissement à des fins partisanes ou idéologiques.  “Avec le recul, plus rien n’est bon, ni mauvais. L’historien qui se mêle de juger le passé fait du journalisme dans un autre siècle.” Emile Cioran. En fait, je me situe plutôt dans la catégorie naïve des “contemplatifs”, de ceux qui mémorisent et qui partagent leurs impressions, leurs réflexions et leurs coups de gueule et de cœur. J’ai retenu de mes lectures que chaque fois que l’homme fait un pas en avant dans ce qu’il appelle “le progrès”, il perd quelque chose…

Histoire de communiquer, je vous propose de passer un petit moment ensemble en lisant  cette nouvelle intitulée  “Avant Camerone”.

Mardi 15 avril 1844, Louis Philippe, roi des Français et Monsieur Guizot, chef du gouvernement, animent une séance à la chambre des Pairs. Le prince de la Moskowa, Joseph Nay, s’est étonné que la France ait cédé devant l’Angleterre en rappelant de Tahiti, le contre-amiral Dupetit-Thouars. La reine Pomaré joue la carte anglaise contre le protectorat français. Monsieur Guizot manque de dignité, dit-on  dans les journaux et pourtant, la France à cette époque était prospère. C’était l’expansion des chemins de fer, l’amélioration des routes. Le commerce se portait à merveille, les “Magnifiques Galeries”, un des ancêtres de nos grands magasins, vendait des nouveautés qui attiraient bien du monde. A Paris, le prix du pain prenait deux vitesses ou deux prix, celui pour les riches et cet autre pour les pauvres qui devaient se contenter d’une seconde qualité… la France s’ouvrait, et particulièrement Paris, à l’art sous toutes ses formes, ainsi s’annonçait au théâtre  “Le Français”: “Charles VII et l’Etourdi” et “Les mystères de Paris” à la porte Saint-Martin pendant que les mélomanes se rendaient au concert de Franz List au « Théâtre italien ». La littérature, quant à elle, n’était pas en reste, la maison  Fournier   annonçait la publication de “Cent proverbes de Grandville” et le “Siècle” offrait à ses lecteurs “Les trois mousquetaires”. Les publicités apparaissaient dans les journaux; l’eau milanaise enlevait les taches de rousseur, l’eau circassienne teignait les cheveux, les cigarettes “Raspail” étaient très efficaces contre l’asthme.

Les dames étaient en capotes, châles et manches à gigot et les messieurs en chapeau haut-de-forme, cravates à multiples tours et redingotes. Tout ce petit monde se donnait des émotions à domicile. Ils se réunissaient beaucoup entre eux et faisaient “salon” en lisant Alexandre Dumas, Eugène Sue et Balzac qui venait de donner pour la première fois le titre de “Comédie humaine” à ses œuvres.

Petits et grands bourgeois ne se préoccupaient guère de la misère atroce dans laquelle étaient plongés les ouvriers de la grande industrie naissante, celle-ci n’intéressait pas les parisiens enfermés dans leur bulle, seules Lille et Mulhouse et leurs environnements étaient concernés.

Loin de cette atmosphère au début de 1845, le chef de bataillon Vinoy, le futur général de 1870, était commandant supérieur à Sidi-Bel-Abbès, un modeste camp, perdu dans le bled où les troupes en opérations s’installaient en bivouac.

Une vingtaine d’années plus tard, après quelques sanglantes échauffourées, une ville naîtra, peuplée de 5 000 habitants. Un siècle plus tôt, les Deraouas et les soldats français s’étaient entr’égorgés à la même place. En 1865, s’y élèvera une cité prospère et pacifique. Les terres jadis incultes des alentours produiront de riches moissons.

En 1862, débute l’expédition française au Mexique, la Légion avait “l’arme au pied”. Lorsqu’un homme de guerre sait qu’une bataille fait rage quelque part, il brûle d’y participer. C’est ce qui se produisit ; la Légion était bien lasse de faire le service de garnison, de construire des routes, de creuser des puits, d’assurer la garde des pénitenciers de Ben Youd et de Boukanefis et de protéger quelques points isolés.

Elle ne figurait pas sur l’état des troupes envoyées au Mexique ni, d’ailleurs, sur celui du corps expéditionnaire de Cochinchine. Les officiers subalternes du régiment adressèrent une pétition à l’empereur qui eut le premier réflexe de punir les plus anciens de chaque grade, mais face à l’échec des contingents français devant Puebla, le 19 janvier 1863, arrivait l’ordre de mettre sur pied de guerre un régiment de marche destiné à renforcer le corps expéditionnaire au Mexique. Il ne restait plus en Algérie que le 3°bataillon et le dépôt.

Le régiment embarquait le 9 février 1863 et arrivait à Vera Cruz le 28 mars, 33 jours avant ce célèbre 30 avril  où  «  L’armée française assiégeait Puebla… » mais c’est une toute autre histoire qui se préparait et qui fera l’objet d’une suite à cet article.

Christian Morisot


Fremdenlegion

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silvae

Freitag, 26. Dezember 2014

Mit kleinen, gut getarnten Kommandounternehmen hielt Giap die Franzosen immer wieder so auch am 24. Dezember, bei schlechter Laune. Dazu ein kalter Nieselregen, dem sogenannten 'Crachin', verdarb den Truppen die Stimmung auf Nüsse, Kekse und Glühwein, welcher extra von Hanoi herbeigeflogen wurde. Navarre ist zu der Feierlichkeit angereist, um der Garnison zu zeigen, wie er zu der Truppe stehe. Nicht Cogny, sondern er sei der Chef von allen. De Castries und Navarre besuchten die einzelnen Bataillone auf einer Visite, gaben mal hier, mal da ein mitgebrachtes, feines Fläschchen aus. Einige Kompanien hatten provisorische Christbäume aufgestellt, welche eher skurril und schrill auf den Befestigungen wirkten als weihnachtlich. Aus Bambusrohren zusammengebastelte Weihnachtsbäume, als Lametta musste der überall rumliegende Stacheldraht herhalten und eingefärbte Eierhandgranaten sollten wohl den Zweck von Weihnachtskugeln liebevoll erfüllen.

Aus vielen Palettenbrettern, bunten Fallschirmen wurde neben dem Hauptquartier von den Pionieren der Fremdenlegion ein Baldachin mit einem Altar zusammengebastelt, der von sieben großen Kerzenhaltern mit brennenden Kerzen flankiert wurde. Lange, mystisch anmutende Schatten wurden so gegen die aufgespannten Fallschirme geworfen, welche eine gewisse Spannung unter den Beteiligten aufkommen ließ. Der Eindruck wurde noch durch das große Kruzifix aus Bambushalmen verstärkt, welches sich wie ein Wächter über den Altar schützend stellte.

Ob Schwarzafrikaner, Indochinesen, Europäer und sogar Araber lauschten bei dem wieder eingesetzten, jedoch mildem Nieselregen wie die frommen Schäflein ihrem christlichen Hirten. Die Gedanken der anwesenden Soldaten verflogen, als nun Navarre, de Castries, sein marokkanischer Bursche und seine Sekretärin auftauchten. Madame Pauline Bourgeade hatte sich extra sauber rausgeputzt, trug ihrem Chef seine Reitergarde mit schwarzen, ledernen Handschuhen. Knallrote Lippen, grelle, blaue Schminke, extravaganter, tiefausgeschnittener Tarnoverall, zierte die nicht gerade weihnachtlich gestylte, aufreizende Sekretärin. So blickte sie mit verschränkten Armen, Zigarette im Mund, die Reitergarde unter ihrer Achsel geklemmt, etwas entfernt vom Altar, streng auf das Tun des Predigers. Die Legionäre wussten nicht, wohin sie zuerst schauen sollten. Zum Prediger oder zur Sünde.

War es so? Der Text, der Weihnachten in Dien Bien Phu betitelt ist, findet sich auf einer ➱Internetseite. Allerdings war der Autor nicht dabei, im Gegensatz zu Peter Scholl-Latour, der über seine Erlebnisse als Fallschirmjäger in Indochina in Tod im Reisfeld geschrieben hat, war dieser Autor niemals in der Fremdenlegion. Er war nicht einmal bei der Bundeswehr, wie er auf seiner Seite gesteht. Man wüsste es auch so, dass der Text etwas nachträglich Verfertigtes ist. Zu viele Adjektive und Adverbien. Die zu zählen ist immer ein guter Test für schlechte Literatur. Der Detailreichtum beeindruckt. Nicht nur Sätze über Colonel de Castries wie: im Schlepptau seine adrette, gut proportionierte und grell geschminkte 28jährige Sekretärin Pauline Bourgeade, die von einem grellen Gepfeife der Kolonialsoldaten begrüßt wurde, nein, auch die Badewanne von de Castries wird nicht vergessen.
Die hatte der Mann aus einer alten Adelsfamilie für sich einfliegen lassen, es ist ein wenig absurd. Rundherum sterben die Soldaten, und der Colonel sitzt im Bunker und hat eine Badewanne. Die Geschichte mit der Badewanne kennt auch ➱Rainer Calmund, dessen Vater in Dien Bien Phu gefallen ist. Der Colonel de Castries ist noch während der Schlacht von Dien Bien Phu zum General ernannt worden, ähnlich wie man Paulus während der Schlacht von Stalingrad zum Feldmarschall gemacht hat. Aber das hat nichts geholfen, Dien Bien Phu bedeutet das Ende der französischen Kolonialherrschaft in Indochina.
Ich konnte den fremden Ortsnamen schon früh ausprechen, wenn Jängjängfu die richtige Aussprache ist. Auf jeden Fall klang das so im Radio. Ich hatte bei uns im Keller einen alten Volksempfänger gefunden, der erstaunlicherweise noch funktionierte. Die ➱Senderzahl war begrenzt, AFN und BFN konnte ich leider nicht empfangen. Aber die Schlacht um Dien Bhien Phu und das Schicksal der Frau, die man den Engel von Dien Bhien Phu nennt, die verfolgte ich jeden Tag. Ich bangte um das das Leben von Geneviève de Galard-Terraube. Bemühte mich, ihren Namen richtig auszusprechen. 
Später sah ich sie in der ➱Wochenschau, als Präsident Eisenhower ihr einen Orden verlieh, da trug sie eine weiße Uniform. Eisenhower hat bei der Ordensverleihung gesagt: Mademoiselle Geneviève de Galard-Terraube, French Airborne Nurse, by her ministrations to the sick and wounded at Dien Bien Phu, inspired and heartened the entire free world. Her service to her comrades, marked by the courage of a woman in battle and by the devotion of a nurse to her sworn duty, has been unsurpassed in this century. Her supreme fortitude in hours of peril, her unfaltering dedication to her mission reflected the greatness of spirit manifested on many fields, in many centuries, by the soldiers of France.
Da war der Krieg schon zu Ende. Wer nicht in Gefangenschaft geraten war, kam mit der Pasteur zurück. Hier ist sie auf dem Weg nach Saigon, die képis blancs der Fremdenlegionäre kann man gut erkennen. Wenige Jahre später lag die Pasteur, die jetzt Bremen hieß, bei uns in der Weser. Wurde beim Bremer Vulkan umgebaut, ich konnte sie täglich sehen.
Als sie ankam, hatte sie nichts mehr von einem stolzen Passagierschiff an sich. Als sie den Vulkan verließ, galt sie als das schönste Schiff seiner Zeit. Das Piano im großen Salon war schneeweiß. Das hat mir Peter erzählt, der die Bremen dank einer Führung des Direktors vom Vulkan besichtigte, bevor sie abgeliefert wurde. Ich hätte dabei sein können, war es aber nicht. Ich konnte diesen Direktor des Bremer Vulkans nicht ausstehen.
Auf der alten Bremen, dem Stolz des Norddeutschen Lloyds, hatte Opa einmal in den dreißiger Jahren eine Schiffsreise für sich und Oma gebucht. Von Bremerhaven nach Southampton, Touristenklasse. Zurück ging's mit Fähre und Bahn. Er hatte eine Speisekarte von dieser Reise aufbewahrt, die meine Mutter blöderweise der Reederei der neuen Bremen geschenkt hat. Sie kriegt einen Dankesbrief dafür und einen bunten Prospekt. Ich fand das richtig doof, eine originale Speisekarte von einem Bremer Schiff wegzuschenken, welches einmal das Blaue Band errungen hat. Dass die Pasteur zuvor kein Passagierschiff mehr war, sondern nur noch ein Truppentransporter, wusste ich damals nicht, aber Hans Fander hat mir erzählt, dass er mit diesem Schiff nach Frankreich zurückgekommen ist (lesen Sie mehr in dem letzten Absatz von ➱Monte Carlo, or Bust!).
Die Schlacht von Dien Bien Phu kam auch noch einmal in mein Leben zurück. Nicht nur bei den Bildern von der Vicomtesse in der Wochenschau, als sie damals heiratete. Nein, das war 1964 in Frankreich in La Courtine, als der patron der kleinen Gaststätte unten im Ort, der mit der Legion in Dien Bien Phu gewesen war, uns beim Abendessen davon erzählte. Sie können die Geschichte in dem Post ➱Élysée Vertrag lesen, der ruhig noch einige Leser bekommen könnte. Der ehemalige Legionär hatte aus Indochina seine Frau mitgebracht, aber Madame kochte jetzt französisch. Spezialitäten aus ihrer Heimat habe ich da nie auf der kleinen Speisekarte gesehen.
Was damals nicht auf den Tisch kam, war ein Wein der Fremdenlegion. Ja, das gibt es. Weiß ich auch erst seit Weihnachten, weil ich da drei Flaschen davon von Hans Fander geschenkt bekommen habe. Der als junger Mann mal in der Legion war. Und dann gleich in Indochina. Ach, da auf dem Bahnhof stand ein Zug voll mit jungen Leuten, da bin ich einfach eingestiegen, hat er gesagt, als ich ihn einmal fragte, wie er in die Legion gekommen sei. Das kann natürlich nicht die ganze Geschichte sein. Ich hoffe, dass er sie einmal auf seiner Seite selbst erzählt. Um einen Eindruck von seinen Geschichten zu bekommen, sollten Sie ➱hier einmal Der Weg nach Barbarenque von ihm lesen. Die Bilder auf der Seite sind auch von ihm.
Wenn Sie mich jetzt fragen, was das Bild von ➱Manet von der Erschießung des Kaisers Maximilian an dieser Stelle soll, dann habe ich natürlich eine Antwort. Natürlich ist es auch da, um auf den Post ➱Edouard Manet hinzuweisen, in dem sich eine lange Interpretation des Bildes findet. Und um auf die französische Einmischung in Mexiko hinzuweisen. Denn die kostet nicht nur den Kaiser Maximilian das Leben, sondern auch den Capitaine Jean Danjou von der Fremdenlegion. Für die im Jahre 1831 von Louis-Philippe (einem König, der die Fremde nur zu gut kannte, war er doch einmal ➱Tanzlehrer in Friedrichstadt) gegründete Legion ist der Capitaine Jean Danjou heute noch ein Held. Als man die Institution des Invalides de la Legion Etrangère neunzig Jahre nach dem Gefecht von Camerone gründete, gab man der Domäne, auf der man heute den Wein anbaut, den Namen Capitaine Danjou.
Und das Gefecht von ➱Camerone im Jahre 1863 ist für die Franzosen so etwas Ähnliches wie der ➱Alamo für die Amerikaner. Nur dass es nicht so viele Filme über Capitaine Danjou und Camerone gibt, wie es die über die Colonels James Bowie, William Barret Travis und Davy Crockett gibt. Aber die Legion ehrt ihren Helden jedes Jahr wieder, defiliert an der Prothese seiner ➱Hand vorbei. Sehen Sie ➱hier einen kurzen Film zum 150. Jahrestag der Schlacht von Camerone. Und es fällt jetzt nicht so schwer, beunruhigende Analogien zwischen Camerone und Dien Bien Phu zu finden. Die Legion schickt man immer dorthin, wo gestorben wird, im ➱Krimkrieg waren sie auch dabei.
Filme über die Legion und Legionäre gibt es genug, aber die haben meistens sehr wenig mit der Elitetruppe der französischen Armee zu tun, über die der Marschall Hubert Lyautey sagte: On ne saurait proclamer trop haut les mérites de cette troupe admirable et la bonne fortune que c'est pour la France d'en avoir une telle à son service. In der Phantasiewelt Hollywoods trägt dann Gary Cooper das weiße Képi und flirtet in Morocco mit Marlene Dietrich. Beau Geste lassen wir einmal unerwähnt.
In seinem Buch Visions of Yesterday hat ➱Jeffrey Richards ein langes Kapitel, das The Cinema of Empire heißt. Gäbe es ein französisches Äquivalent zu diesem Buch, dann würde das Kapitel viel kürzer ausfallen. Morocco und Beau Geste sind keine französischen Produktionen. Französische Filme über Indochina oder die Legion, die kann man zählen. Die französische Kolonialarmee kommt in dem bezaubernden kleinen ➱FilmEin Affe im Winter vor, Indochine gewann (wahrscheinlich wegen der Deneuve) einen Oscar. Im gleichen Jahr hatte Pierre Schoendoerffer Dien Bien Phu: Symphonie des Untergangs gedreht, ein ➱Film der hierzulande kaum bekannt wurde. Vielleicht schreibe ich ein anderes Mal noch einmal zu dem Thema ➱Indochina und Popular Culture. Etwas muss aber hier noch erwähnt werden: Edith Piaf hat ihr berühmtes Chanson Non, je ne regrette rien der Fremdenlegion gewidmet. Und die Legion, deren Fallschirmjäger 1961 an dem Putsch gegen de Gaulle teilgenommen hatten, hat das begeistert gesungen.
Von Schauspielern abgesehen, hat es viel Prominenz in den Reihen der Legion gegeben: Louis II. von Monaco, Prinz Aage von Dänemark (der über seine siebzehn Jahre in der Legion in A royal adventurer schrieb. Hier links auf dem Photo neben Oswald Bjerring) und Prinz Louis Napoléon. Manche waren nur ganz kurz in der Legion wie ➱Ernst Jünger oder Arthur Koestler (in Nordafrika desertiert). Blaise Cendrars, der im Krieg einen Arm verlor (und der ➱hier schon einen Post hat), war in der Legion, ebenso wie der spätere SPD Abgeordnete Philip Rosenthal, der darüber sein Buch Einmal Legionär schrieb. Die Legion führt auch Cole Porter als einen der ihren, obgleich dessen Zugehörigkeit nie so ganz geklärt wurde.
Im Indochinakrieg waren elftausend Legionäre gefallen. Darunter auch viele ➱Deutsche, wie der Vater von Rainer Calmund. Aber der Krieg ist mit Dien Bien Phu für die Legion noch nicht zu Ende. Der Krieg ist nie zu Ende. Als wir 1959 in Paris waren, habe ich mich in ein Algerierviertel verlaufen. Die menschenleere Straße da hinein war mit Sandsäcken abgeschirmt. Maschinengewehre obendrauf, ich habe das damals photographiert. Und natürlich war es wieder die Legion, die in Algerien war. Dorthin transportiert von der Pasteur. Wir haben im Juli 1959 (lesen Sie ➱hier mehr dazu) den kleinen blonden Dieter B. in Paris verloren, da hatte unser Diakon ➱Klaus Nebelung schon Angst, dass er der Fremdenlegion in die Fänge geraten wäre. Vor unserer Fahrt hatte man uns Schauergeschichten erzählt, ganz Paris schien nur aus Werbebüros der Legion zu bestehen, die darauf aus waren, blonde Deutsche anzuheuern. Nichts davon war wahr.
Die Amerikaner haben aus den französischen Verlusten nichts gelernt, als sie in Vietnam einmarschierten. Wie sang Tom Paxton so schön: Lyndon Johnson told the nation, "Have no fear of escalation. I am trying everyone to please. Though it isn't really war, We're sending fifty thousand more, To help save Viet Nam from Viet Namese." Die Fremdenlegion hatte auch hohe Zahlen von Verwundeten, und für die wurde die Institution des Invalides de la Legion Etrangère geschaffen. Um die Invaliden, die die Helden der Grande Nation sind, muss man sich kümmern, und das tut man auch. Wein anzubauen, ist vielleicht nicht die schlechteste Beschäftigung. Wundern Sie sich nicht über den Bart dieses Winzers, die Legion ist der einzige Teil der französischen Armee, in der Bärte getragen werden dürfen.

Die Gewinne aus dem Weinverkauf bessern die Kasse der Institution des Invalides de la Legion Étrangère etwas auf. Man braucht nicht wie Hans Fander in der Legion gewesen zu sein, man kann ihn hier in der ➱Boutique de la Légion Étrangère bestellen. Oder man bekommt ihn zu Weihnachten geschenkt, dann schreibt man als kleines Dankeschön einen Post der 'Fremdenlegion' heißt.

Dien Bien Phu

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Samstag, 29. November 2014

TEIL 1

In den Wirren  des zu Ende gehenden 2.WK zogen sich viele Schwarzmeerdeutsche mit Wehrmachtseinheiten zurück. So auch Arthur mit seiner Mutter und der Oma. Über das tschechische Zneim, bekannt durch den Gurkenanbau, landeten sie nach einigen abenteuerlichen Erlebnissen im Schwäbischen, Nähe Stuttgart.

Arthur absolvierte brav seine Lehre und nach dem Abschluss wollte er fort, in die Ferne. Hier im Bottwartal war es zwar schön. Es gab ein Ruderverein, schöne Weinberge, Kartoffelsalat, Maultaschen, einen guten Trollinger zu einem deftigen Zwiebelrostbraten, den man sich kaum leisten konnte. Zwei Burgen in Oberstenfeld und Beilstein und ein Schloss Adelmann in Kleinbottwar rundeten das Bild einer heimatlichen Idylle ab. Doch es fehlte was. Langeweile plagte Arthur.

Einen Onkel hatte er in den USA, in Minnesota. Im Weltatlas musste er nachschauen, wo dieses Minnesota überhaupt steckte. So schrieb er einen ausführlichen Brief, begab sich fein gestriegelt zum Fotografen, ließ sich mit teurem Geld extra in Farbe ablichten und legte diese Fotografie von sich dem Briefkuvert bei. Dann brachte Arthur den Brief zur Post und wartete und wartete. Woche für Woche, Monat für Monat vergingen. Bedauerlicherweise kam nie eine Rückantwort.

Ein Tête à Tête mit einer verheirateten Dame des Ortes gab Arthur den letzten Ruck, um vorprogrammiertem Ärger aus dem Weg zu gehen und seine sieben Sachen zu packen. Er beschloss kurzerhand, sich auf eigene Faust in die USA an die kanadische Grenze, nach Minnesota in die Stadt Duluth an den Lake Superior zu begeben.

In Stuttgart wurde eine Fahrkarte gelöst und er saß im Zug.

So kam Arthur mit seinen wenigen Habseligkeiten und seinem Hohner – Akkordeon nach stundenlanger Fahrt in Bremerhaven an. Informationen über Reisemöglichkeiten in die neue Welt einzusammeln war erstmals seine Hauptaufgabe.

Auf seinem morgendlichen Weg zur Auslauftafel für ablegende Schiffe traf Arthur auf ein paar braungebrannte Kerle, welche gerade von der glorifizierten Fremdenlegion entlassen wurden. Sie schwärmten von Indochina, dem Exotischen und den willigen Weibern.

Nun war es Anfang Oktober 1951 und Arthur hörte einen ehemaligen Legionären interessiert zu. „Wenn du hier rumsitzt und auf deiner Quetschkommode `La Paloma´ klimperst, dann wird nix aus dir. Als Tipp von mir. Begebe dich in die im französischen Sektor gelegene Rekrutierungsstelle in Offenburg. Hier hast du ein Päckchen Gaulloise zur Einstimmung. Übrigens, nach der Unterschrift kriegst du einen Batzen Franc als, wie soll ich sagen `Eingliederungshilfe´?

Das Geld bekommst du aber erst, wenn du von Marseille in Oran gelandet bist. Machs gut“ und weg waren die ehemaligen Legionäre. Marseille, Oran, Indochina, was für wunderschöne Namen. Mit einem Augsburger namens Erwin Kieling, den er in einer Hafenkneipe kennenlernte, wollte sich Arthur zur Sammelstelle für die Rekruten am anderen Tag begeben. Vorher konnte Arthur noch sein Akkordeon versilbern, denn so langsam ging ihm das Geld aus. Erwin, der ebenfalls den Weg in die Staaten suchte, war ein großer, schlanker, breitgebauter Hüne, ein Blondschopf mit lockigen Haaren. Immer sauber rasiert. Seine blauen Augen leuchteten voll Tatendrang und suchten ständig nach Blödsinn.

Erwin war neugierig und wollte den Grund wissen, warum Arthur sich jetzt zur Legion begeben wolle. „Puhh, so recht gibt es da keinen triftigen Grund, ich wollte nach Amerika wie du, zu meinem Onkel. Aber ich weiß ja nicht mal, ob er überhaupt existiert oder ich willkommen bin. Und zurück zu meiner Mutter traue ich mich jetzt auch nicht mehr“. Kurzes Schweigen. „Dann hatte ich auch noch ein Tête â Tête mit einer Verheirateten. Feigheit vor dem Feind sozusagen. Jetzt muss erst mal Gras über die Sache wachsen. Zudem möchte ich zu Hause nicht versauern. Wohlfühlen, dort als Flüchtling? `Reigschmeckter´, sagen die Schwaben zu uns, das kann ich nicht gebrauchen. Ich muss raus in die Welt, atmen, was Vernünftiges erleben“.

Nach einer Schweigeminute fragte Arthur ihn das selbige zurück.  Im bayrischen Akzent gab dieser von sich: „Ja woißt, i bin agentlich ka Lump, aber i trink ganz gern a Maß guots Bier. Guot und gern no a paar Stamperl Kräuterschnaps dazu. Da hab i mit moim Spezel, dem langweiligen Alois, dem Depperten, auf em Bockbierfest a paar gsuffa. Da hat mi so an bsoffener Hasen mit solchen, dabei deutete er Übergroßes an, „großen, schönen Euter ka Ruh glassen. Da Alois war scho recht bsuffa und der Hasen und i ham halt gschunkelt. Da simma uns näher und näher komma. Noch a Schnapserl hier, noch a Schnapserl da und wir ham scho a bisserl unterm Biertisch gfummelt, bis ma naus sind.

Da schnackelte i halt den dicken Brummer schnell hinterm Bierzeltel und guot is, so dacht i. Ihr Alter kam da plötzlich afach ums Eck, mit zwa andre und gab mir a ordentliche Watschen und ihrer au glei zwoi. Links und rechts and Backen hin. Da hab i durchdreht. I nam an Maßkrug und zerdepperte den schönen Krug auf sanem blöden Schädel und bin tapfer gflüchtet. In dr Zeitung, im Lokalteil, las i am andern Tag, dass es dr Stadtkämmerer war und er nun im Koma im Marienspital liegt. Horch, was jetzt Schlimmes kommt: Auf mi is a Geldel, `für Hinweis auf den Täter´, von 150 Markel ausgsetzt und jetzt bin i eben hier und will fort. Des han bestimmt seine Spezel veranlasst. Die Drecketen. Zrück trau i me nimmer, denn er is au in der Kommandatur bei der Feuerwehr. Ma Vater tät me totschlagen. I bin doch ka Lump, höchstens a rechter Schafseggel.“

Nun war auch das geklärt.

Beide fuhren bester Laune die ganze Nacht mit dem Zug von dem nördlichen Teil Deutschlands in den südlichen. Spät mittags kamen sie in Offenburg an.

 „Legio Patria Nostra“ (Die Legion ist unsere Heimat) stand an der Wand der Rekrutierungsstelle.

Die Tür ging auf.

Arthur wurde von einem Arzt hereingebeten.

Die Tür ging zu.

Der Capitaine, ein ergrauter älterer Mann mit selbigem, langen Vollbart, einer Nickelbrille auf der Nase und mit einem Kepi auf dem Kopf sprach im guten Deutsch, mit elsässischem Dialekt, während er die Untersuchung durchführte: „Setzen Sie sich bitte. Sie wollen Legionär werden? Der Legion dienen? Warum?“.

Kurze Pause.

Dabei sortierte er nebenbei irgendwelche medizinischen Bestecke an einem Seitentisch, um dann fortzufahren: „Ich nenne Ihnen die allgemeinen Aufnahmebedingungen, wie sie seit dem 10. März 1831 festgelegt wurden und bis heute ihre Gültigkeit behielten. Sie haben eine Geburtsurkunde und ein Führungszeugnis bei sich?“

Arthur verdutzt: „Nein, nur meinen Ausweis, ich wusste nichts von einer Geburtsurkunde und einem Führungszeugnis“.

„Na, macht auch nichts. Sie sind über 17 Jahre und noch keine 40, wie ich sehe. Über 155 cm sind Sie auch und bei guter Statur. Sind Sie nicht heimatverbunden, was ist der Grund, dass Sie sich für die Waffe oder den Spaten entscheiden? Sie wissen doch sicherlich, dass die Legion wesentlich an Infrastrukturprojekten beteiligt ist. Zu gut deutsch: Die Legion kennt nicht nur die Waffe in der Hand, sondern muss auch ran, Straßen, Gleisarbeiten, Flugplätze, Kasernen, Bunker zu bauen, wir bauen alles selbst. Wir haben keine Philipp Holzmann AG wie in Deutschland, die mal schnell im Auftrag des Staates eure zusammengeschossenen Militäranlagen wieder auf Vordermann bringen“.

Arthur druckte ein wenig leise murmelnd herum: „Philipp, was? Kenn ich nicht. Heimatverbundenheit? Was ist das? Die Heimat, welche ich kenne, gibt es nicht mehr“, nun schon lauter und deutlicher: „die verhassten Bolschewiken haben uns doch alles genommen, meinen Vater getötet und uns vertrieben. In Deutschland fühle ich mich auch nicht wohl und ich möchte noch etwas erleben. Mit der Waffe kann ich auch umgehen, bei der Wehrmacht war ich in einer Spezialeinh...“.

Der Capitaine unterbrach: „Genug. Das sagen sie alle, dass sie bei einer Spezialeinheit der Waffen-SS, bei den Pionieren oder den Fallschirmjägern waren. Wir hatten das schon einmal nach der russischen Revolution, als fast jeder, ein Adliger oder Offizier im ehemaligen Dienste des Zaren, sich bei uns meldete. Was mir besser gefällt und uns nützlicher erscheint als ihr Geschwindel, ist der Hass gegen den Bolschewiken, den Kommunismus. Hiermit können wir reichlich dienen, eure angebliche Waffenkunde werden unsere erfahrenen Ausbilder schnell herausfinden. Und merken Sie sich eins, wenn sie die fünf Jahre Legionszeit überlebt haben. Wer einmal Legionär war, bleibt immer ein Legionär“.

Ein weiterer, jüngerer Uniformierter, mit Brenngläsern von einer Brille auf seinem Echsengesicht, legte breit grinsend einen Kontrakt zur Unterschrift vor. Kurzes Schweigen. Die „Echse“, fragte Arthur: „Sie sind hier als Freiwilliger und unterschreiben aus freien Stücken. Haben Sie mich verstanden? Ich wiederhole es noch einmal: Sie sind freiwillig hier und wollen den Vertrag über fünf Jahre unterschreiben? Wenn nicht, dann dürfen Sie zu dieser Tür hinaus, aus der Sie eingetreten sind.

Arthur überlegte nicht lange, unterschrieb bei seinem neuen Arbeitgeber für fünf Jahre und die Sache war perfekt.

Ein Billet brachte die Abenteurer nach Marseille an der Côte d'Azur.

Im Hafengelände angekommen, mussten sie sich im ausgewiesenen Fort ‚St. Nicola‘ melden. Auf Schusters Rappen ging es vom Hafengelände hinauf auf die Anhöhe zur weit sichtbaren Festung. Marseille ist eine Hafenstadt.

Sie unterscheidet sich kaum von Bremerhaven, Hamburg, Mariupol oder einer sonstigen bekannten Hafenstadt auf der Welt.

Gemischte Nationalitäten, rostige Transportpötte, überfüllte Fähren, keuchende Schlepper, riesige Krananlagen, fluchende Hafenarbeiter, hektischer Straßenverkehr, an der Bar tratschende, fettleibige Nutten, besoffene, herumlungernde Freier in billigen, zerknitterten Anzügen. Arthur fühlte sich wie zu Hause in Mariupol. Der Dreck in den Seitenstraßen stapelte sich in die Höhe. Eine stinkende Brühe in verstopften Entwässerungskandeln staute vor sich her, dass selbst die LKW’s einen Bogen darum fuhren. Nicht etwa aus Höflichkeit gegenüber den Passanten auf dem Trottoir, sondern aus Angst, nach Feierabend das Fahrzeug der Firma säubern zu müssen.

Weiter ging es an vorbeihuschenden Ratten, die zerrend nach dem Wohlstandsmüll der zweibeinigen Evolution, von dem hier reichlich auf die Straßen gekippt wurde, laut quietschend stritten.

Die feilschenden Händler, woher auch immer diese Gesichtsgrimassen kamen, gestikulierten mit schnatternden Hausfrauen. Kläffende, streunende Hunde und schreiende Kinder rundeten das Bild einer zivilisierten Großstadt ab.

Trotzdem hatte es den dekadenten Geschmack nach ergiebiger Maßlosigkeit gefüllter Bäuche und der umnebelnde Dunstschleier von Alkohol schlich sich in willige, labile Köpfe ein.

Nun standen sie am Eingang des Forts bei der Anmeldung und wurden rigoros angehalten. Senegalneger, schwarz wie die Nacht und groß wie Bäume standen Wache, sahen gelangweilt die Papiere an, während sie die herumfliegenden Mücken vor ihren Gesichtern verscheuchten.  Murmelten in einer fremd anmutenden Sprache untereinander, plapperten was zu den Aspiranten in schlechtem Französisch und winkten mit einem müden Lächeln zum Weitergehen. Nachdem sie die Wachen passiert hatten, meinte Hendrix, ein Ruhrpottler, welcher sich dem Duo angeschlossen hatte, mit seiner vorlauten Klappe schmunzelnd: „Klar doch, was für eine Gerechtigkeit. Hier in Frankreich bewacht und schützt der Neger Frankreichs Eigentum, dafür beschützen wir sie von den Aufständischen in Afrika. Freiheit und Brüderlichkeit. Vive la France. Schaute der Mohr nicht genau unsere Papiere an, habt ihr das gesehen? Ich schwöre euch bei allem, was mir heilig ist, dass der weder lesen noch schreiben kann“.

Nach einer intensiven ärztlichen Untersuchung gab es für unsere Helden sogenannte „Pferdespritzen“. Spezielle medizinische Pharmazie - Hämmer gegen Tropenkrankheiten, welche schwer verträglich waren. Acht Tage quälten sich die angehenden Rekruten mehr schlecht als recht umeinander.

Heißa Nordafrika

Algerien wurde seit 1848 als absoluter Bestandteil Frankreichs angesehen und so war es in der Verfassung geregelt. Unterteilt wurde Algerien in drei Departements: Algier, Oran und Constantine. Die Zahl der europäischen Siedler, den sogenannten „Pieds Noirs“ (Schwarzfüßler) lag bei über einer Million. Bessere oder fanatischere, französische Patrioten als die Franzosen in Frankreich selbst. So ging es mit dem Schiff am 1. November 1951 nach Oran.  

Die Küstenstadt Oran (Arab. Wahran) ist nach Algier die zweitgrößte Stadt und zählte seinerzeit um die 350.000 Einwohner. Der Schriftsteller Albert Camus oder der geniale Musiker Maurice el Medioni, ein Meister der orientalischen Pianomusik, wie auch der avantgardistische Modeschöpfer Yves Saint Laurent wurden hier oder in unmittelbarer Nähe geboren und verbrachten ihre Kindheit in dieser Stadt.

In der Küstenstadt Oran wurden die Neuankömmlinge ihrer Ausbildungsabteilung zugeteilt und die militärische Ausbildung begann.

Eine Metropole für Handel und Industrie. Weinanbau wurde in dieser Gegend viel und gut praktiziert. Es war auch sonst eine ganz ansehnliche Gegend. Die Unterbringung erfolgte fürs Erste im Fort von Mascara. Glücklicherweise wurden die drei Kumpels in die gleiche Unterkunft eingeteilt. Blitzblanke Räumlichkeiten beherbergte die Kaserne und in den Zimmern waren Dreier-Etagenbetten. 30 Mann teilten sich einen Raum. Doch kamen nach kurzer Zeit ungebetene Gäste wie Wanzen, Asseln oder Ameisen, um sich für die Räume zu empfehlen.

Viele nahmen es mit dem Waschen und der Körperhygiene auch nicht so genau. Waren es doch bunt zusammengewürfelte, junge Männer aus aller Herren Länder und allen Schichten der Gesellschaft. Mit Sicherheit nicht immer die Cremé de la Cremé des Homo sapiens. Die Rekruten lausten und kratzten sich lieber halb wund, als dass sie es mal mit einem ordentlichen Waschlappen versuchen würden. Hendrix, Erwin und Arthur fanden das ebenfalls nicht sonderlich störend und betrieben ebenfalls nur Katzenwäsche. Hauptsache, die Frisur stimmte und das Duftwässerchen wie auch die Pomade durfte nicht ausgehen. 

Der Chef de chambrè – Zimmerkommandant, bekam diesen Zustand ziemlich schnell mit, ließ alle zum Appell antreten und: „Eine Sauerei ist das. Wascht ihr euch dreckigen Schweine denn überhaupt nicht oder warum seid ihr so verwanzt und verlaust? Ihr kratzt euch doch nur noch wie die Affen. Ab sofort erscheint jeder „Blaue“ persönlich nackend bei mir und zeigt, ob er seine Körperteile samt Gehänge ordentlich gewaschen hat. Nicht nur euren dämlichen Schädel unter die Dusche stecken! Kapiert? Wenn ich eine gottverdammte, alte arabische Hure wäre, dann würde ich euch zum Teufel jagen. Eine Schande für die ganze Legion ist dieser Sauhaufen. Hendrix, was gibt es da zu feixen? Vortreten“. „Mon Chef, mit was denn? Schrubber habe ich keine gesehen?“ Erwin ging wacker einen Schritt vor neben Hendrix: „Oimer, Oimer wir brauchet Oimer.“ Und schließlich stand noch Arthur neben seine Busenfreunde: „Ein scharfes Mittel wäre auch nicht schlecht, damit es hier schön glänzt und fein duftet.“

Die Gesichtsfarbe vom Chef de chambrè verfärbte sich gefährlich in verschiedene Rotvariationen: „Mit Zahnbürsten und euren Nuttendieseln könnt ihr vorlauten Trottel dem Ungeziefer zu Leibe rücken. Was glaubt ihr blauen Säcke denn, wo ihr seid? Euch werde ich Beine machen. Ich werde zusehen, dass ihr drei Deppen in dem Chaotenhaufen vom zweiten Zug landet. Zu denen passt ihr. Alles Großmäuler, Intellektuelle, Besserwisser und sonstiger Abschaum, den ich hier gar nicht mag“. Hendrix stramm fragend: „Mon Chef,

ist das ein Befehl?“. „Nein, für euch dreien eine handfeste Beleidigung. Und die Zimmer werden noch heute auf Hochglanz poliert. Abtreten!“.

Die harte Ausbildung begann, die Tage vergingen und das Legionärsleben mit seinen Freigängen war zu einer feinen Sache geworden.

Im Offizierscasino `Popote´ konnten sich Hendrix und Arthur als Serveur oder Küchenschabe noch ein paar feine Franc zu ihrem Sold hinzuverdienen, bevor es zur Nachtruhe ging. Fleißige, zuvorkommende Bedienungen suchte der Club immer. Sauber eingekleidet mit weißem Sakko, weißem Hemd, schwarzer Fliege und schwarzer Hose, so buhlten die zwei um trinkfeste Kunden.

Bei einer der vielen abendlichen Losungen erwarteten die Rekruten die allgemein bekannte und beliebte Losung „Le ra semble ment pour la duche“, (Antreten zum Duschen gehen). Jedoch an diesem Tag wurden die Jungs gefragt: „pur la parachutiste?“ Hendrix, Erwin und Arthurs Französisch, wie übrigens bei den meisten anderen auch, war ja nicht zum Besten und so meldeten sie sich mit einigen anderen sogleich recht zackig beim Vorgesetzten.

Durch ein Missverständnis landeten sie schließlich bei den Fallschirmjägern, den Parachutists, abgekürzt Paras.

300 km östlich von der Hauptstadt Algier und in 1.100 m Höhe, im kalten, schneebedeckten Atlasgebirge, da lag Sétif, das Ausbildungszentrum der Paras, dem 3.BEP.  Zwischen dem Kabylei und dem Atlasgebirge. Es war schon Ende Januar und die Temperaturen glichen ähnlich denen der winterlichen, mitteleuropäischen Alpen, was hieß, dass es fürchterlich kalt war. Eigentlich wollten sie ja keine Gebirgsjäger werden und so klapperten die Rekruten mit blauen Lippen im Freien ihre Runden ab. Was nun folgte, war die knallharte Ausbildung als Fallschirmjäger. Aufstehen um 5:00 Uhr. Im Schnee wurde Sport betrieben. Alles wurde im Laufschritt und freiem Oberkörper verrichtet. Auch das Frühstück, den Kaffee holen, die Ölsardinen und das Brot.

Alles musste schnell von statten gehen. Schnell Ölsardinen hinunterschaufeln, schnell heißen Kaffee in sich hineinschütten, danach der Befehl zum Umziehen. Schnell natürlich. Soldaten muss man in Bewegung halten, sonst kommen sie auf dumme Gedanken. So die häufige Aussage der Ausbilder. Kommandos knallten jedem ans Ohr. Entweder Arbeitsuniform oder Camouflage. Auch wurden neben dem Kampftraining Pionierarbeiten und Ausbauen von befestigten Unterständen geübt. Im Schlamm Balken und Bretter von einem Eck zum anderen schleppen. Diese aneinander binden, mit Sandsäcken oder eingetränktem Astzeug mit nasser Erde anhäufeln. Auseinanderbinden und wieder zurückschleppen. Der nasse, unangenehm kalte Schlamm drang bis in die letzten körperlichen Falten der Rekruten. Ernst meinte ein Ausbilder: „Männer, ihr werdet vielleicht noch einmal an euren Albert denken, der euch das Schützengräben bauen beigebracht hat, wenn ihr so richtig in der Scheiße sitzt“. Den letzten Schliff und die ersten Sprünge aus den `Tante Ju’s´ und `Dakotas´ wurden vom Flughafen in Tunis ausgeführt und so durften die bis dahin genannten „Blauen Säcke“ endlich das langersehnte Képi Blanc nach einer zeremoniellen Übergabe in Sidi-Bel-Abbès tragen.

Ein gewisser Schlendrian kehrte ein und dumme Gedanken hielten Einzug in gewisse Hirne. Hendrix und Arthur brüteten eine Flucht mit einem großen Schiff in die weite Ferne aus. Dies geschah wie immer in einer Hauruck-Aktion. Der Erwin hatte sich eine kleine Araberin angelacht, die er mit feuchten Augen bezirpste und sich somit von der geplanten Aktion ausklinkte. Die kleine unüberlegte Flucht endete nachts im Lampenlicht der Militärpolizei und im Hafengefängnis. In Sidi-Bel-Abbes wurden die Ausreißer von der Legion nicht gerade ehrenvoll in Empfang genommen. Und vor wem mussten sie Haltung annehmen? Kapitän Robert Caillaud, der auch gleich losdonnerte. „Das Duo Infernale. Arthur Engel, zu blöd zum Flüchten, was?“, grollte ernüchternd Caillauds mächtige Stimme. „Wie konntest du bloß den Blödel Hendrix mitnehmen? Wenn ich euch so anschaue, weiß ich nicht, ob ich lachen oder heulen soll. Engel, Legionär 2. Klasse, wenn du jetzt noch einen Bauch hättest, ihr würdet wie Dick und Doof aussehen. Mensch Hendrix, steh doch endlich mal gerade und höre mit dem dämlichen Gegrinse auf. Wenn es den Herrschaften in Afrika zu langweilig ist, dann empfehle ich Indochina. Adrenalin pur bis zum sicheren Tod. Meldet euch freiwillig, dann erspart ihr euch die Kompanie-Discipline. Beim Betreten von Indochina ist dann eure Strafe, die ihr in jedem Fall aufgebrummt bekommt, getilgt. Gelöscht. Keinen Eintrag ins `Livret Individuel´. Abtreten“.

Überfahrt Indochina

Wenige Tage später. Die „Pasteur“ passierte das britische Singapore, um weiter nach Saigon zu schippern, um dort einzulaufen.

In Saigon angekommen, verließen Teile der senegalesischen und arabischen Einheiten die „Pasteur“ und es ging zur letzten Etappe in den Golf von Tonkin, nach Halong, wo sie am 10. Juli 1953 in die Bucht einliefen. Die Soldaten staunten nicht schlecht, als 3.000 bizarre Felsformationen vor dem Bug des eleganten Schiffes auftauchten.

Hier in der Bucht von Halong erfolgte die schwerfällige Ausschiffung. Die hohe Bordwand musste man über Strickleitern in die wackeligen Landungsboote vollziehen. Manch einer plumpste dabei ins Wasser oder ins Boot. Immerhin ist nun der offizielle Arrest für Arthur endgültig aufgehoben. An Land angekommen hatten dort die einstigen Passagiere bis zum weiteren Sammeln freien Aufenthalt und Arthur tat sich mit Erwin auf Empfehlung eines erfahren Matrosen gleich mal was richtig Gutes an. Die Kneipen von Hon Gai! Mit einem amerikanischen Militär-LKW ließen sich die frisch gelandeten Legionäre nach Hon Gai fahren, der eigentlichen Hafenstadt bei Halong. Die „Pasteur“ konnte dort am Pier jedoch nicht anlegen, da der Hafen zu flach für dieses riesige Schiff war. Ein frischgezapftes Bier an einer der Bars ließen sie zischen und prosteten sich dabei zu. „Auf Indochina!“ Da sie im Freien an der Straße saßen, wurden sie gleich von den vielen Ritschkafahrern mit eindeutigen Handbewegungen und einem „Bum, bum“ animiert, ihren Gemütszustand in Wallung zu versetzen. Hierfür benötigte „Mann“ keinen Dolmetscher. Die bekannte Gestik, flaches Handklopfen auf die Faust und das „Bum, bum“ ist so international wie das berühmte „Vogelzeigen“, Zeigefinger gegen den Kopf. Schon saßen sie auf der Bank einer Ritschka und der empfohlene Massagesalon des Ritschkafahrers war ihr anvisiertes Ziel. Der Preis wurde bei einer etwas molligen, dafür aber laut schnatternden Empfangsmätresse ausgehandelt und die Kameraden tauchten in abgedunkelte Räumlichkeiten ein. Der Geruch von Zedernholz, flackerndem Kerzenlicht und duftenden Räucherstäbchen intensivierte die Stimmung auf das zu erwartende Unbekannte. Vom Ventilator leise aneinander touchierende Bambusrohre, welche von den Decken hingen, gaben eine beruhigende, akustische Umrahmung. Zwei hübsche, spärlich bekleidete Vietnamesinnen nahmen die Staunenden in Empfang und es erfolgte nach dem Entkleiden eine intensive Reinigung des Körpers durch Duschen mit wechselwarmem Wasser. Selbst brauchte man nicht Hand anlegen, denn die zierlichen Damen erledigten dies nach einem eingespielten Ritual. Den Körper heftig einwässern, mit verschiedenen Schwämmen abseifen, abschrubben mit einer Bürste, abwässern und wohltuendes Abtrocknen. Das Gekichere und Geschnattere der Damen lässt vermuten, dass sie sich über die beiden Legionäre köstlich amüsierten.

Erwin und Arthur wurden je in abgetrennte Räumlichkeiten gebeten. Arthur reckte sich zufrieden. Nach diesem angenehmen, erfrischenden Akt zeigte Arthurs Auserkorene auf die am Boden befindliche Massagematte. Auf dieser war ein sauberes Handtuch ausgebreitet, um den geplagten Neuankömmling von oben bis unten mit warmem Öl einzubalsamieren, so dass die Haut weich und geschmeidig wurde. Die filigran wirkende Masseuse ging da schon ganz schön zur Sache und nicht nur die Knochen wurden da einem ordentlich verbogen. An dem Geächzte und Gestöhne von Erwin entnahm Arthur, dass es ihm genauso ging wie ihm selber, so gut wie seit langem nicht mehr. Zum Schluss rieben fleißige Hände den Körper mit warmen Tüchern ab, um die Reste vom Öl zu entfernen, damit es beim Tragen der Kleider nicht unangenehm klebte. Als die Kameraden beim Abschlusstee beisammensaßen, platzte es aus Erwin heraus: „Ja mai Arthur, was war das denn? So was habe ich ja in meinem ganzen Leben noch nie erlebt, sag doch auch mal was. Du schaust ja wie ein Honigkuchen“. „Ich weiß ja nicht, wie ein Honigkuchen dreinschaut, mir fehlen nur glatt die passenden Worte und die Hose verbeult sich schon wieder“, schmunzelte ein zufriedener Arthur.

Kaum vier Stunden hier und schon eine Erfahrung der besonderen, exotischen Art erlebt. Indochina, ein Traum?

Die Realität fing die beiden geistig Entrückten schnell wieder ein.

Kommandos flogen durch die Luft. Staub, Motorenlärm, das Klacken von Soldatenstiefel erinnerte an den tatsächlichen Zweck ihres Hierseins und der heißt Krieg!

 

TEIL 2

Operation `Castor´

Am frühen Morgen des 20. November 1953 begann der offizielle Startschuss der Operation `Castor, auf Befehl des 55jährigen General Henri Navarre,  dem Oberbefehlshaber von Indochina.

5:45 Uhr: Eine Aufklärungsmaschine, eine C-47 Dakota meldete im Zielgebiet leichten Nebel sowie leichten Nordwind. Mit an Bord einige Hochkaräter wie der für die Operation verantwortliche, einäugige General Gilles, General Dechaux und Bodet. Alle klebten mit der Nase am Fensterchen des Fliegers und versuchten, durch die Nebelschwaden den Boden zu erkennen. Sie mussten nun eine Entscheidung treffen, ob nun diese gigantische Fallschirmjägeraktion gestartet wird oder nicht. Gilles, dem sein Camouflage schon fast zu seiner zweiten Haut geworden ist, brummelte vor sich hin, sein grünes Barett nach hinten geschoben. „Merdé, mit dem Nebel. Ob der sich noch verzieht?“

Die Dakota drehte, flog nochmals über das Tal und tatsächlich konnte man Reisfelder, Hütten und Bambushaine durch die aufgerissene Nebelwand erkennen. Gilles machte sich sogleich auf zu dem Funker und schrie, um den Motorenlärm zu übertönen: „Alè Kamerad, funke sofort zu Cogny, dem Befehlshaber Tonkins, Nordvietnams: `Nebel in Auflösung´!

Die Hektik begann.

Daraufhin wurde um 7:20 Uhr grünes Licht für den Abflug der ersten 65 C-47 Dakotas erteilt. Die erste Welle von hochmotivierten 1.500 Paras stand Gewehr bei Fuß.

Es sollte die größte Fallschirmjägerkonzentration des gesamten Indochina- und späteren Vietnamkrieges werden.

In Saigon machte sich Hektik ganz anderer Art breit, als nämlich der französische Konteradmiral Cabanier sich in das Büro der Villa des Oberkommandierenden Navarre führen ließ und ohne große Höflichkeitsfloskeln gleich zum Punkt kam: „Monsieur General Navarre, der Präsident unserer Republik und der Ministerpräsident wollen wissen, ob wir uns angesichts des nun beginnenden Waffenstillstandes in Korea und unseren Erfolgen im Tonkin und der massiven Hilfslieferungen der Chinesen an die Vietminh nun in der günstigen Lage befinden, Giap (milt.OB.Vietminh) einen - sagen wir mal vorsichtig - fairen Waffenstillstand vorzuschlagen? Wir rechnen insgeheim damit, dass nun die Amerikaner hier einspringen werden und wir uns sauber aus der Affäre ziehen können. Somit können wir die Sache Dien Bien Phu erstmals zu den Akten legen. Haben also nochmals Schwein gehabt“.

Peinliche Ruhe.

Navarre blieb gefasst und übergab Cabanier ein Telegramm mit den Worten: „Lesen Sie mal“.

Der Admiral schnappte seine Brille und starrte entsetzt auf das Papier. Mit hochrotem Kopf musste er zur Kenntnis nehmen, dass in wenigen Minuten die ersten zwei Fallschirmjägerbataillone samt einer Pionierkompanie über Dien Bien Phu abspringen werden.

 „Lieber Cabanier, glauben Sie mir, wir locken das „Rote Pack“ nach Dien Bien Phu und schlagen es zusammen. Sagen Sie Paris, dass sie sich auf Verhandlungen mit einem Krüppel der Vietminh einstellen können. Wir werden dann die Verhandlungen in Genf diktieren.“

Navarre schien sich seiner Sache sicher zu sein.

„Ihr Wort in Gottes Ohr. Na, das war es wohl mit dem Waffenstillstand. Dann kann ich Ihnen nur noch viel Erfolg wünschen.“

Er schüttelte bleiern Navarre die Hand, drehte sich um und ließ sich von seinem Chauffeur in die nächste Bar fahren.

Dien Bien Phu

Funksprüche wurden von einem hektisch sprechenden Vietminh aufgefangen: „Hier Quang Do. Angriff auf Muong Thanh und Umgebung. Es ist 10:40 Uhr. Überall Parachutisten aus Dakotas. Bombenangriffe von B-26 auf Pfahlbauten. Ich erkenne zwei Landezonen. Erste östlich bei Hong Cum am Fluss, die zweite nordwestlich der alten Landepiste. Es wird leichtes und schweres Material abgeworfen. Die Kampfstärke ist bereits mindestens ein Bataillon, eher zwei. Unsere Bo Doi eröffnen an der alten Landepiste das Feuer auf den Feind“.

Sein Gegenüber brüllte in den Hörer. „Hören Sie, Quang Do. Nicht auf Gegenangriffe einlassen. Zurückziehen. Setzt euch nach Süden ab. Beobachten Sie weiter und geben Sie Informationen an uns weiter.“

Gegen 16:00 Uhr wurde es den Vietminh-Einheiten zu ungemütlich und sie zogen ihre Truppen auf dem rechten Ufer des Flüsschens Nam Youm zusammen, um sich schleunigst nach Süden abzusetzen.

Paris wurde Punkt 12:00 Uhr über ein chiffriertes Telegramm aus Saigon über die begonnene Operation `Castor´ informiert.

Der Einsatz für das 1. BEP erfolgteTags drauf, um 8:00 Uhr unter Major Maurice Guiraud und seinen 675 Mann, davon über die Hälfte Vietnamesen.

Das 5. vietnamesische Para-Bataillon "Bawouan" (5. BPVN) unter Major Leclerc, folgte am Morgen des 22. November.

Ab diesem Tag konnte schon das erste Flugzeug auf einer provisorischen Flugpiste landen. Am Abend der abgeschlossenen Operation `Castor´ befanden sich gelistete 4.560 abgesetzte Kolonialsoldaten und Legionäre in dem Plangebiet. In kürzester Zeit wurde der neue Feldflugplatz ausgebaut, der zweite wieder landetauglich planiert. 49 Stützpunkte wurden in einer Hauruckaktion rund um die Uhr aus dem Boden gestampft.

Theoretisch war die Landepiste nun für jeden Flugzeugtyp geeignet.

Der bisherige und beliebte Operations-Chef von Dien Bien Phu, General Gilles übergab aus gesundheitlichen Gründen  an einen neuen Oberbefehlshaber. Ein tragischer Verlust für alle Einheiten, nicht nur für die in Dien Bien Phu. War nicht er es, welcher erfolgreich die Vietminh in Ná Sàn verprügelte und General Giap ihm Achtung zollte?

Allerdings war er durchaus erleichtert, als er diesem zur Super - Ná Sàn montierte Dien Bien Phu – Monster aus der Dakota hinterher winken konnte.

Nun folgte der Einsatz des smarten Kavalleristen Colonel Christian Marie Ferdinand de la Croix de Castries als Oberbefehlshaber von Dien Bien Phu. Dieser sollte und wollte die Glorie des Kolonialreiches wieder herstellen. De Castries musste wohl einen tadellosen Ruf in den Augen von Navarre genossen haben. Immerhin zog er schon gegen die Deutschen hoch zu Ross mit gezücktem Säbel zu Felde und war einer von Navarre’s Getreuen.

So kam er mit erhobenen Hauptes, kavalleristisch, sportlich adrett gekleidet, am 8. Dezember angeflogen und winkte beim Ausstieg zufrieden auf „Mon Terrain“ herab. Sein Haupt zierte das Käppchen seines ehemaligen Kavallerieregiments, dem roten Calot. Das scharlachrote Tuch des 3. Saphis-Regiments um seinen Hals, ein Reiterstöckchen in der Hand. Kommandant der Ehrenlegion und 16fach ausgezeichnet. Er, der Weltmeister beim Reitturnier 1933 im Grand Palais, mit seinem Pferd „Vol a Vant“ und zwei Jahre später Weltmeister mit „Tenace“ beim Weitsprung, wollte eigentlich eher den irdischen Genüssen frönen als sich in Dien Bien Phu verheizen zu lassen. Beim Rasieren schaute er sich vor dem Abflug nach Dien Bien Phu stehend im Spiegel an und murmelte seinem Spiegelbild zu. „Nun gut. Befehl ist nun mal Befehl und mir ist ja von Navarre versprochen worden, dass die Sache hier nicht sonderlich lange dauern würde. Ein hart geführter Säbelhieb und die Vietminh liegen blutgetränkt im Staube. Hä, hä, das ist gut so. Ja, so mache ich es. Mit den wilden Horden werde ich schon fertig. Mir, de Castries gebührt dann Lob, Beförderung und eine schöne Aufstockung des Salaires. Ich habe nämlich in Paris noch einige beschissene Dinge zu regulieren. Dien Bien Phu kommt mir deshalb gerade recht“.

Allerdings füllte seine Personalakte auch Jugendsünden wie jede Menge Spielschulden, Frauenaffären und nicht bezahlte Saufgelage, was ihn wiederum menschlicher, sympathischer machte. Ein typischer Spruch von ihm lautete. „Was braucht ein Mann von Welt? Ein Pferd unter dem Arsch, ein Feind vor dem Säbel und ein Weib im Bett“.

So verließ er stolz wie Pfau die Maschine. Im Gefolge sein marokkanischer Bursche, der mit rümpfender Nase stolz de Castries Aktentäschchen in weißen Handschuhen trug.

De Castries eigene Porzellanbadewanne sollte folgen.

Weiter im Schlepptau seine adrette, gut proportionierte und grell geschminkte 28jährige Sekretärin Pauline Bourgeade, die von einem grellen Gepfeife der Kolonialsoldaten begrüßt wurde.

Weiter seine rechte Hand Col. Louis Guth, sein Stabschef, der sich schon gerne mal den Flachmann zur Brust nahm.

Verantwortliche, erfahrene Indochinaoffiziere waren gegenüber de Castries eher skeptisch; anscheinend hatte er einmal an einem mobilen Einsatzkommando im Delta einen „Kampfeinsatz“ mitbegleitet. Doch für langgediente Profis des Dschungelkrieges stand fest: Der Aristokrat und ehemalige Kavallerist aus Algerien, de Castries, hatte keinerlei nennenswerte Indochina-Erfahrung!

Ab dem 10. Dezember 1953 wurden die Positionsnamen der befestigten Hügel in den bekannten weiblichen Codenamen umbenannt. Man munkelte, dass die Namen aus de Castries Liebschaften herführten.

Für die Vietminh unter Giap war dieser neue Feldherr ein Fragezeichen, denn man kannte ihn nur aus der Zeit mit den davor geschilderten Ereignissen. Den Spitznamen bei Giaps Stab hatte er aber schnell inne: „Fuchsgesicht“.

Weihnachten in DBP

Mit kleinen, gut getarnten Kommandounternehmen hielt Giap die Franzosen immer wieder so auch am 24. Dezember, bei schlechter Laune. Dazu ein kalter Nieselregen, dem sogenannten `Crachin´, verdarb den Truppen die Stimmung auf Nüsse, Kekse und Glühwein, welcher extra von Hanoi herbeigeflogen wurde. Navarre ist zu der Feierlichkeit angereist, um der Garnison zu zeigen, wie er zu der Truppe stehe. Nicht Cogny, sondern er sei der Chef von allen. De Castries und Navarre besuchten die einzelnen Bataillone auf einer Visite, gaben mal hier, mal da ein mitgebrachtes, feines Fläschchen aus. Einige Kompanien hatten provisorische Christbäume aufgestellt, welche eher skurril und schrill auf den Befestigungen wirkten als weihnachtlich. Aus Bambusrohren zusammengebastelte Weihnachtsbäume, als Lametta musste der überall rumliegende Stacheldraht herhalten und eingefärbte Eierhandgranaten sollten wohl den Zweck von Weihnachtskugeln liebevoll erfüllen.

Aus vielen Palettenbrettern, bunten Fallschirmen wurde neben dem Hauptquartier von den Pionieren der Fremdenlegion ein Baldachin mit einem Altar zusammengebastelt, der von sieben großen Kerzenhaltern mit brennenden Kerzen flankiert wurde. Lange, mystisch anmutende Schatten wurden so gegen die aufgespannten Fallschirme geworfen, welche eine gewisse Spannung unter den Beteiligten aufkommen ließ. Der Eindruck wurde noch durch das große Kruzifix aus Bambushalmen verstärkt, welches sich wie ein Wächter über den Altar schützend stellte.

Ob Schwarzafrikaner, Indochinesen, Europäer und sogar Araber lauschten bei dem wieder eingesetzten, jedoch mildem Nieselregen wie die frommen Schäflein ihrem christlichen Hirten.

Die Gedanken der anwesenden Soldaten verflogen, als nun Navarre, de Castries, sein marokkanischer Bursche und seine Sekretärin auftauchten. Madamè Pauline Bourgeade hatte sich extra sauber rausgeputzt, trug ihrem Chef seine Reitergarde mit schwarzen, ledernen Handschuhen. Knallrote Lippen, grelle, blaue Schminke, extravaganter, tiefausgeschnittener Tarnoverall, zierte die nicht gerade weihnachtlich gestylte, aufreizende Sekretärin. So blickte sie mit verschränkten Armen, Zigarette im Mund, die Reitergarde unter ihrer Achsel geklemmt, etwas entfernt vom Altar, streng auf das Tun des Predigers. Die Legionäre wussten nicht, wohin sie zuerst schauen sollten. Zum Prediger oder zur Sünde.

Das Camp für Faule

Mittlerweile rollte der Nachschub für die Verbände der Vietminh verstärkt weiter. Die Bomber der Franzosen vermehrten ihre Angriffe trotz schlechten Wetters und konnten Straßen und Nachschubwege erheblich beschädigen. Besonders betroffen waren die Strecken entlang der Route 41, zwischen DBP und Hoa Binh am Schwarzen Fluss und der Route 138, zwischen DBP und Yen Boy am Roten Fluss. Den Vietminh juckte das wenig, denn kaum zerstört, wurden sie wieder ruckzuck instand gesetzt und die Versorgung marschierte dann wieder wie gewohnt in eine Richtung, nach Dien Bien Phu. Meistens nachts, bei Nebel auch tagsüber.

Am 15. Januar begab sich Cogny erneut nach Dien Bien Phu, erörterte mit de Castries und den Bataillonschefs die Lage und flog beruhigt wieder zurück. Kaum aus dem Flieger in Hanoi ausgestiegen, hob ihm beim Einstieg in seine neue Limousine, einer CV 15-6 (Gangsterlimousine), ein Journalist der United Press ein Mikrophon unter die Nase. „Herr General. Wie ist die Stimmung in Dien Bien Phu? Wann kommt es zum großen Knall?“.

„Ich wünsche die Auseinandersetzung in Dien Bien Phu baldigst. Die Artillerie der Vietminh, sofern sie ausreichend vorhanden ist, wird uns Schwierigkeiten bereiten, keine Frage, aber ich bin zuversichtlich, dass wir sie relativ schnell zum Schweigen bringen werden. Giap wird in Dien Bien Phu ins Gras beißen und er muss endlich aufhören, hier den großen Strategen zu spielen.“

Der französische Geheimdienst konnte am 19. Januar 1954 feindliche Funkmeldungen abfangen, woraus hervorging, dass schwerpunktmäßig Granaten der Kaliber 105 mm und 81 mm transportiert wurden. In dem Funksalat, das die Abhörspezialisten zu entwirren versuchten, wurde immer wieder der 25. und 26. Januar erwähnt. Tags darauf flatterten in die Kommandozentralen von Hanoi und Saigon Telegramme mit diesen aufgefangenen Funkinformationen herein. Ein sichtlich zufriedener Navarre sprach gut gelaunt zu seinen Offizieren: „Na endlich! Hat das Warten jetzt ein Ende? Jetzt werden wir sehen, ob der Cogny seine Hausaufgaben erfüllt hat. Telegrafieren Sie das gleich weiter an meinen de Castries. Der soll sich schon mal einen Stahlhelm aufsetzen. Jetzt bekommt mein Kavalleriekollege endlich ordentlich was zu tun“.

Am gleichen Tag flog Cogny erneut nach Dien Bien Phu, besprach wieder mit de Castries und den Bataillonschefs die Situation: „Meine Herren. Mittlerweile ist mir durch die Luftaufklärung und den abgefangenen Funkmeldungen eines klar geworden. Giap hat uns fest eingeschlossen und wir müssen mit dem Schlimmsten rechnen. Die Katastrophe muss abgewendet werden. Was heißt das im Klartext? Navarre hat zwei Meinungen über Giaps Vorgehensweise. Einer Meinung von Navarre stimme ich nicht zu und zwar, dass Giap Dien Bien Phu nur festnageln möchte, unsere Bataillone dort bindet und er sich in aller Seelenruhe eine strategische Position nach der anderen in Indochina unter den Nagel reißt.

Männer, wenn Sie hier auf die Bilder schauen, stellen Sie fest, dass die Laufgräben der Vietminh sich an unsere Stellungen zum Teil bis auf 100 m herangegraben haben. Für mich ist klar, dass ein Granatangriff als Erstes erfolgen wird. Sei es von Artillerie oder gewaltigen Sprengminen oder einer kombinierten Aktion. Wie auch immer. Sodann wird sich die „Rote Flut“ auf die schwächsten und weit entferntesten Stellungen stürzen. Also `Beatrice´, `Gabrielle´, vielleicht `Isabelle´. Meine Herren, wir müssen uns darauf einstellen, dass wir es hier mit einem Erobertwerden und mit Rückeroberung zu tun haben. Wir haben keinen Raum für große Generalstabspläne. Wir müssen zusehen, dass wir den Feind in unserem beengten Areal so zum Aderlass zwingen, dass er ausblutet.

Warum buddeln denn die Vietminh in Seelenruhe ihre Gräben bis an unsere Stellungen? Alter Junge de Castries, erkläre mir das mal. Und vor allem, warum geht das denn überhaupt? Pennt ihr?“. „Ja, wir unternehmen mit Combateinheiten hier und da Störaktionen und können da auch Erfolge vorweisen. Kaum zerstört, sind dann gleich wieder doppelt so viele Gräben da. Was sollen wir denn tun? Nachts buddeln sie neue Gräben, tagsdrauf schaufeln wir sie zu. Zu greifen bekommen wir die fast nie. Die roten Hunde ziehen sich wie die Maulwürfe zurück, meiden den Kampf. Hetzen wir hinterher, stoßen wir auf gewaltigen Widerstand. So ist das nun mal in Dien Bien Phu. Buddeln und zuschippen. Irgendwann wird ja wohl mal ein Totalangriff folgen. Dann gibt’s Feuer“.

Nach der Besprechung ließ Cogny die Kommandeure mit ihrem Frust alleine und machte sich zurück nach Hanoi.

 Saigon

Für Navarre meldete sich noch zu allem Überdruss der Regierungsvertreter aus Paris, Marc Jacquet, für den 25. Januar an. Er und sein mitgereister General Blanc forderten eine gemeinsame Besprechung mit Cogny und ihm.

 „Meine Generäle, Paris ist beunruhigt über die Situation in Dien Bien Phu. Korrespondenten aus Schweden, der Schweiz und anderen neutralen Ländern handeln die Kommunisten schon als Gewinner. Wie auch immer das aussehen mag, es schadet Frankreich. Können Sie mir das bitte erörtern? General Navarre, sind Sie sich des Sieges in Dien Bien Phu sicher?“.

Ein Glas Pastis lehnte Jacquet wirsch ab.

Daraufhin Navarre in einem scharfen und überzogenen Ton: „Wir werden die „Roten“ in Dien Bien Phu schon aufhalten und vernichten. Wir haben die Verpflichtung auf uns genommen, Laos zu beschützen und für die Vietminh ist in Dien Bien Phu endgültig Schluss. Unsere Artillerie und Bomber wird sie in tausend Stücke schießen und der Rest wird von unseren Panzern und Einheiten eingekesselt und vernichtet. Unsere Soldaten warten nur darauf, endlich loszuschlagen. Die jungen Männer langweilen sich doch nur in ihren Hängematten und provisorischen Casinos, wo sie zocken. Träumen von vollen, schäumenden Biergläsern, geduschten und parfümierten Weibern. Es ist bald Schluss mit der Träumerei, jetzt muss der Soldat ran. Das Bajonett schleifen, die Waffen laden. Sie werden sehen, wie das flutscht. Die Weiber in Dien Bien Phu machen die doch ganz hirschig. Voran die vollgeschminkte Sekretärin von de Castries, Bourgeade. Von der lässt sich mittlerweile mein de Castries im Camp spazieren fahren. Nicht er selber, sondern sie fährt. In ihren hohen Lederstiefeln und immer eine Wolke Dior-Parfüm hinter sich herziehend, so verdreht sie den Legionären und Fallschirmjägern ihre Schädel. Oder diese billige Zeitungsschmiererin von einer Journalistin Brigitte Friang, deren Zigarettenstummel von den Soldaten wie die Trüffel gesammelt werden, nur weil sich roter Lippenstift darauf befindet. Ist das nicht abstoßend? Dann die Nutten mit ihrem asiatischen Gegrinse in ihren zwei Camp-Bordellen, ja da können sie stundenlang strammstehen, die Herren Legionäre. Dien Bien Phu ist ein Camp für Faule geworden. Es wird Zeit, dass die Soldaten zeigen, was sie auf dem Kasten haben“.

Pause.

Der Parlamentarier wurde rot. „Wenn Sie laut und ordinär hier herumbrüllen, dann kann ich auch anders. Bitte übergeben Sie mir bis morgen eine schriftliche, in militärisch abgefasste Erklärung über ihre Einschätzung, die ich mir dann in Ruhe zu Gemüte führen kann. Im Übrigen werden wir Dien Bien Phu am 26. Januar gemeinsam inspizieren“.

Gegen 13:50 Uhr landete in DBP eine Dakota mit hohem Besuch. Der Parlamentarier Jacquet, Luftwaffencolonel Dejean sowie der aus Frankreich mitgereiste General Blanc und die Streithähne Navarre und Cogny.

In einer Jeepkolonne wurden die Stellungen angefahren. Piroth, der korpulente einarmige Artilleriechef mit seinem runden Gesicht verbreitete gutgelaunten Optimismus wie immer. „Meine Herren, mit meinen 155ern Steilfeuerbatterien erreiche ich fast jeden Punkt in Indochina, also auch die paar Kanönchen der „Roten“. Schauen Sie sich doch diese Prachtkerle an. Fast wie die schwere Schiffsartillerie“.

„Zeigen Sie mir mal Ihre Aufstellung der Haubitzen, wie viele sind es?“

Dejean schaute auf die Karte mit den Positionen der Batterien und murmelte: „Das ist ja nicht besonders viel für das, dass sie zwei Flugpisten verteidigen wollen. In Hanoi stehen von diesen Dingern doch Hunderte herum, die nicht benutzt werden und sich langweilen. Fordern Sie einen ordentlichen Happen Nachschlag an. Ich gebe sofort grünes Licht“.

„Quatsch, hier meine Feuerleitpläne, ich will die Vietminh mit Granaten in den Himmel schicken und keine Kanonen auf sie werfen. Geschütze habe ich mehr als genug“. Piroths Gesichtsfarbe entwickelte sich, nicht nur bedingt wegen seines zu hohen Blutdrucks, farbig vor Entrüstung.

Hinter den Kulissen

Erneut gerieten Gefangene ins Netz, nicht nur bei Dien Bien Phu, sondern auch in anderen Krisenregionen bei Hanoi und Haiphong. Aus den Verhören konnte ein Angriffsdatum der Vietminh herausgefiltert werden, diese sagten den 25. Januar oder kurz danach voraus. Ein Lauern und ein Warten, doch nichts geschah, der langersehnte Frontalangriff blieb aus.

Saigon

Navarre rief seinen Sekretär in sein Büro: „Schreiben Sie Cogny über die Sache „Xenophon“ wie folgt: Sehr geehrter Herr General Cogny ... usw.... Als ich Sie damals bat, einen Plan für „den Fall der Fälle“ auszuarbeiten, da war die Situation auch noch etwas anders. Nun, nachdem sich Giaps 308. Division in Richtung Laos abgesetzt und beide Angriffstermine, welche von Ihnen genannt wurden, bei Terminen blieb, gehe ich davon aus, dass Giap die Hosen gestrichen voll hat. Natürlich umschreiben Sie das. Die Sache „Xenophon“ ist nun eine Sache für den Papierkorb, mein Lieber. Außerdem denke ich daran, Bataillone abzuziehen, um sie anderweitig einzusetzen. Die Soldaten müssen beschäftigt werden. Das alles ein bisschen mit Pepp geschrieben. Unterzeichnen mit Navarre usw.“.

Paris traute Navarre nicht recht und beorderte den Staatssekretär de Chevignè nach Dien Bien Phu. Er war mit weitreichenden Vollmachten des nationalen Verteidigungsrates ausgestattet und hatte so volle Entscheidungsfreiheit. Mit einem Satz konnte er das Schicksal von Dien Bien Phu besiegeln, das Ausfliegen der Bataillone befehligen, was nun noch möglich wäre.

Chevignè fragte Cogny in der Dakota auf dem Weg nach Dien Bien Phu: „Warum nennen hier alle Dien Bien Phu eigentlich die „Toilettenschüssel“?“. „Na warten Sie ab, wenn wir in die „Toilettenschüssel“ eintauchen werden. Es mieft dort sogar nach einem großen Haufen, eben wie auf der Toilette“, feixte Cogny.

Als die Dakota in die „Toilettenschüssel“ ihre Nase eintauchte, die schwere Nebelsuppe durchschnitt, konnte der Staatssekretär den Begriff verstehen. Zwei Tage schaute sich der Staatssekretär in Dien Bien Phu um, sprach viel und oft mit den Bataillonskommandeuren, saß zu Tisch mit de Castries, trank lecker Schampus und flirtete mit dessen aufreizender Sekretärin.

Cogny blieb nichts anderes übrig, als sich dem „Zivilisten, der keine Ahnung hat“, wie er ihn nannte, hinterher zu dackeln. „Nur peinlich, dieser Zivilist und noch peinlicher ist dieser Galan, der lieber seine Sekretärin Pauline Bourgeode hofierte, als die Belange seiner Soldaten zu hinterfragen“.

Cogny schüttelte nur den Kopf.

In diesen zwei Tagen gab es von den Vietminh keine wesentlichen Störungen und der Staatssekretär flog mit Cogny gut gelaunt zurück nach Hanoi.

Cogny im Gespräch mit dem Verteidigungsminister

16. Februar 1954. In Hanoi bat der französische Verteidigungsminister René Pleven General Cogny zu einem Vieraugengespräch in die Maison de France, um mit ihm zu erläutern, wie man aus dieser Misere ohne großen Gesichtsverlust herauskäme. „Na Cogny, legen Sie mal los, wie ist die Lage in der „Toilettenschüssel?“. Mittlerweise spricht ja schon jede Toilettenfrau von der „Toilettenschüssel“ Dien Bien Phu. Ruhmreich klingt da anders“.

„Herr Verteidigungsminister, die Lage ist nicht rosig, aber auch nicht ausweglos. Vereinfacht gesagt klingt es so: Auf der einen Seite sind unsere besten Bataillone in Dien Bien Phu. Auf der Gegenseite befinden sich Giaps beste Divisionen. Geschätztes Kräfteverhältnis 1:3 gegen uns. Wir haben schwere Artillerie, Panzer und Flugzeuge. Wenn das Wetter mitspielt, dann können wir mit unseren Bombern denen ordentlich einheizen. Wenn wir genügend Flugzeuge ..“.

„Mensch Cogny, ich höre nur wenn, wenn, wenn. Was ist, wenn nicht? Wie sieht es denn dann aus, falls das Wetter uns die Suppe versalzt? Im Mai wird in Genf eine internationale Konferenz über die Asienprobleme gestartet und wir inszenieren womöglich eine Katastrophe.

Die Amerikaner halten sich momentan heraus. Eisenhower sagte wörtlich: Niemand ist mehr gegen das Eingreifen in Indochina als ich“.

„Sie fragten, wenn nicht? Na, dann ist es ganz schlecht. Die Artillerie kann keine Aufklärer in die Luft schicken, ist somit blind, die Bomber bleiben gänzlich weg und der Nachschub aus der Luft wird eingestellt. Aber wir wollen mal nicht alles schwarz malen. Wir arbeiten an Konzepten“.

Pleven außer sich: „Konzepte, ich höre wohl nicht recht. Das erklären Sie mir mal deutlicher“.

Cogny konnte einem René Pleven nichts vormachen. Pleven, ein Mann der ersten Stunde, zog in Afrika mit Leclerc gegen Rommel, leitete unter de Gaulle schon die Exilregierung in London und war zweimal Ministerpräsident.

„Na, was meint denn dein „Freund“ Navarre zu der Situation in Dien Bien Phu“, fragte Pleven jetzt leise, listig und persönlich. „Na, der ist nach einer kurzen Periode der Unsicherheit mittlerweile wieder optimistisch und schmiedet große Offensivpläne. Aus dem fernen Saigon hat er auch den Überblick. Dort kann er mit den Damen aus dem Büffelpark am Ende des Boulevard Galiéni ja diese mitnehmen und sich mit ihnen am Quai de Belgique volllaufen lassen, bevor er auf Staatskosten im Hotel `Continental´ das Bett der Suite mit diesen Nutten verrammelt. Nein, Scherz beiseite, mein Chef Navarre ist voll auf dem Laufenden. Geht ja mittlerweile ganz gut aus der Distanz mit Telefon, Telegramm und Sekretär. Ein Lattre de Tassigny ist er nicht“, schmunzelte hämisch Cogny.

Daraufhin Pleven: „Sind das die Konzepte oder nur ganz miserable Witze? Wir machen Folgendes, die Termine stehen eh schon. Am 19. Februar besichtigen die Amis und wir gemeinsam Dien Bien Phu, vielleicht können wir denen den Schwarzen Peter doch noch über das Meer verscherbeln“.

Eine illustre Runde auf dem Flug nach DBP

Das Gespräch im Flieger über die militärische Situation verebbte nach viel blabla in einem Patt. Das Mittagessen in dem Flieger war gut, der Wein schmeckte und die Stimmung vorzüglich. Der General o’Daniel, ein Meister im Witzeerzählen, forderte die Lachmuskeln aller Beteiligten. Der Dolmetscher musste sein ganzes Können anwenden, um die amerikanische Pointe ins Französische zu übersetzen. Meistens waren es Nettigkeiten über die Kommunisten oder Frauen des horizontalen Gewerbes.

Angetreten zur Begrüßung waren die Fremdenlegionäre des 1. Bataillons der 13. Halbbrigade unter Lt. Capeytron. Mit im Schlepptau jede Menge Pressemenschen.

Einer blieb in Saigon. Der eigentliche militärische Chef von Indochina, Navarre. Er schmollte vor sich her, weil sein Untergebener Cogny ihm die Schau stahl. Pleven lud ihn nicht einmal ein, was für eine Schmach.

De Castries führte die Gesellschaft mit seinem Reiterhütchen auf dem Kopf an. General Ely mit seinem Kepi und den fünf Sternen darauf hinterher. Dann der Verteidigungsminister Pleven mit einem zerzausten Strohhut auf dem Haupt. Er sah eher wie ein Globetrotter statt wie ein Minister aus. Cogny und o’Daniel hörten sich die Erläuterungen von de Castries an. Das Wetter war einwandfrei, die Sonne schien, die Soldaten vertrieben sich die Zeit mit einem Volleyballturnier.

Bataillonskommandant Gaucher erklärte nach der Einleitung von de Castries ausführlich, wie er gedenkt, die Vietminh zu verhauen. Bei geselliger Stimmung wurde in jedem Befehlsstand der Befestigungsanlage zu einem Gläschen Hochprozentigem eingeladen. Die Bataillonskommandeure ließen sich da nicht lumpen, persönlich mit solchen Ehrengästen, bei einem Blitzgewitter der Fotografen anzustoßen.

Von den Vietminh hörte und sah man nichts. Warum sich aufregen, wenn es nichts zum Aufregen gab.

General Fay, Stabschef der Luftwaffe, musste die erwachsenen Leute wieder auf den Boden der Tatsache zurückholen. „Herr Minister, das mit der guten Laune hier ist ja ganz schön. Nur wenn ich mir das so anschaue, wird mir regelrecht schlecht, denn ich weiß, was ich für eine Verantwortung trage. Ich wiederhole mich gerne noch einmal: Navarre soll endlich anfangen, unsere Truppen zu evakuieren. Umso schneller, umso besser für unsere Soldaten. Falls nicht, bedeutet dies das Ende für die französische Präsenz im Tonkin, vielleicht in ganz Indochina“.

Die Stimmung geriet auf einen eisigen Nullpunkt. Die anwesenden Bataillonskommandeure, der Verteidigungsminister, de Castries starrten überall hin, nur nicht zu Fay. Cogny zündete sich einen Glimmstängel an, zuckte mit den Schultern, als wolle er sagen „Sag ich doch“.

o’Daniel, der ein wenig abseits mit dem geselligen Piroth locker an einem Geschütz lehnend, einen fetten „Jack Daniels“ vernichtete, verstand kein Wort, der Übersetzer wollte nicht übersetzen.

„Mensch Fay, die Soldaten sind alle guter Dinge, großartige Männer und wollen, dass der Vietminh endlich angreift. Ich spüre es, aber ich wünsche es nicht!“. „Ich auch nicht, mon Präsident“.

Abflug nach Hanoi. Als Navarre von den Äußerungen des Stabschefs der Luftwaffe erfuhr, bekam er einen Tobsuchtsanfall und schrieb an Fay. „Ich habe Dien Bien Phu ausgewählt, weil wir nur dort siegen können. Was glaubt denn ein Flieger wie Sie eigentlich, wer er ist? Ich habe hier monatelang die Situation prüfen lassen und ich betone nochmals in Kenntnis aller meiner Informationen. In Dien Bien Phu werden wir siegen!“.

Die eigentliche Garnison Dien Bien Phu glich eher einer Enklave auf einem anderen Stern. Alles wurde herbeigeschafft und verbaut. Ein künstlich aufgeblähtes Gebilde mit eigenen Regeln, Feldlazaretten, Militärpolizei, verschiedene Versorgungszentren und zwei Bordelle (BMC Bordells Mobiles de Campagne – Mobile Feldbordelle). Die Nutten waren ein Mitbringsel aus Nordafrika und einige Asiatinnen wussten auch, wo der Piaster locker saß.

Eine Ansammlung von Nationalvietnamesen und einer Multikultitruppe, bestehend aus 17 Nationen, blickten aus ihren kleinen Anhöhen auf die hohen Berge nicht weit von ihnen hinauf.

Für die Versorgung der Soldaten wurde bestmöglichst gesorgt.

Da die Kolonialarmee aus allen möglichen Kulturebenen bestand, war dies eine logistische Meisterleistung der Proviantlogistik.

Auf der einen Seite waren die Europäer, welche gerne einen zur Brust nahmen. Hierfür glich die Alkoholauswahl schon der einer gut sortierten, gehobenen Bar. Von verschiedenen Hochprozentigen über mehrere Sorten Bier, einer schönen Auswahl französischem Wein bis hin zum edlen Champagner, war so alles vertreten, was Rang und Namen hatte. Vinogel, ein Pulvergemisch mit Wasser vermengt, sollte einen Wein vorgaukeln. Doch diese rote Brühe tranken nur die Hartgesottenen. Ein Zeug höchstens für den Notfall. 

Für die Franzosen war es schon fast eine Zeremonie, dass man das Essen mit einem Aperitif begann und eine Flasche guten Weines durfte auf dem Tische ebenso wenig fehlen wie der Digestif als Abschluss.

Die deutschen Legionäre tranken lieber ein gekühltes Bier zum Essen, vor allem die Bayern und die aus dem Norden. Die Badenser, Württemberger und Franken nahmen vorlieb mit ihrem Schorle oder Gespritzten. Das Essen war den deutschsprachigen weitgehend egal, Hauptsache ein Fleischgericht, dazu Kartoffeln oder Nudeln mit Soße.

Bei den Arabern musste besonders darauf geachtet werden, dass nicht versehentlich Schweinefleisch geliefert wurde, denn dies wurde leicht als provozierende Beleidigung angesehen und der eigene Mufti konnte da schon mal die Massen zu einem Aufstand mobilisieren. Hirse und Harissa standen auf der Wunschliste genauso wie Feigen, Datteln und honigsüßes Gebäck.

Am interessantesten waren die Senegalesen, bei denen es kunterbunt zuging. Denn die bestanden aus Christen, Moslems und Mischreligionen. Fremdanmutende Gebetszeremonien und farbenfrohe Feiern boten ein fremdartiges und abwechslungsreiches Schauspiel. Senegalesen gibt es in dem Sinne ja nicht, denn die eigentlichen Völker leben landesübergreifend. Sie bestanden aus einzelnen Stämmen wie die Wolof, Djolas, Mandingo, Serathuli, Toucoleuir, Soninkè oder Fulbe, um nur einige zu nennen. Ein jedes Volk hat eine komplett eigene Sprache und die Verständigung untereinander wurde mehr recht als schlecht in Französisch gehalten.

13. März 1954

Ein Morgen der Routine erweckte die Garnison des Tales in gewohnter Betriebsamkeit. Das Wetter war gut, die Sonne schien, ein schöner Tag zum Sterben.

Doch gegen 8:30 Uhr gab es Hektik in der Garnison, als eine Maschine vom Typ „C-46 Curtiss Commando“ landete. Sie hatte einige Kampfnarben von Viet-Flakgeschossen abbekommen. Danach landeten noch zwei „Dakotas“. Diese zierten ebenfalls Blessuren mit Einschusslöchern an den Tragflächen. Unangenehm bezeichnend.

Zur Pastiszeit, kurz nach 15:00 Uhr, landete eine weitere „Dakota“ mit zwei Bekannten. Die Reporter André Lebon und Jean Martinoff hatten nach Dien Bien Bien Phu Sehnsucht und machten sich nach `Huguette´ zu den Legionären des 1. Bataillon vom 2. R.E.I. auf. Sie wollten einen kleinen Smalltalk mit dem Kommandierenden Clémencon führen.

17:00 Uhr

Die Symphonie des Todes leitete eine Ouvertüre mit einem gewaltigen Paukenschlag ein, durch das brachiale Inferno von insgesamt 9.000 Granaten aus den Geschützen der umliegenden Anhöhen auf die völlig geschockten Einheiten der Trikolore ein. Abgesehen hatten es die Vietminh-Artilleristen der schweren 351. Division vor allem auf die Stellungen von Madame `Beatrice´ (und `Gabrielle´. Das Granatfeuer kam aus Richtung der Hügel 633, 674 und 701. Doch auch `Isabelle´, `Dominique´ und `Eliane´ wurden nicht geschont und getroffen. Kurzfristig hielt man es für eigenes, versehentliches Feuer, bis man eines Besseren belehrt wurde.

Hanoi

Ein Anruf  von Dien Bien Phu nach Hanoi:

„Cogny, Cogny es geht los, wir liegen flächendeckend unter schwerem Artilleriebeschuss, ich erwarte jeden Moment einen Sturmangriff von den Kommunisten“, de Castries war außer sich. Seine Stimme zitterte förmlich vor Aufregung.

„Alter Junge, das ist der Beginn, du wirst es schon schaukeln. Zieh dir einen Helm auf und zieh den Kopf ein“.

Cogny blieb ruhig, schenkte den Cognacschwenker voll, nahm davon einen Schluck und grübelte in seinem abgedunkelten Büro bei einer kubanischen Zigarre vor sich hin. In seinen vier Wänden saß er da, nur die Schreibtischlampe brannte. Er wartete auf neue Hiobsbotschaften.

Um 2:25 Uhr erreichte Cogny ein weiterer Anruf aus DBP: „`Beatrice´ gefallen. Gaucher, Pègot, fast der ganze Stab, ausgelöscht, tot.

Hanoi/Saigon

Kurze Zeit später stellte Cogny’s Sekretär ein Gespräch zu seinem Chef  durch.

Navarre legte von Saigon arrogant und überheblich los: „Cogny, was ist denn dort los, in Dien Bien Phu? Mir ist zu Ohren gekommen, dass die Rote Flagge bereits auf `Gabrielle´ wehe. Na guten Morgen. Ich werde genervt von Paris. Fast ständig klingelt das Telefon und es rasselt unaufhörlich das Telex. Man könnte meinen, die Sesselfurzer von Politikern sind besser informiert als wir. Wissen Sie, was die Schmierfinken von Journalisten Bodard und Clos schreiben? Nein? Dien Bien Phu sei eine Mausefalle. Sie sind verantwortlich. Ich erwarte, dass Sie erfolgreiche Gegenmaßnahmen ergreifen. Also, mein Cogny, in einem sind wir uns ja bisher immer einig gewesen. Gegenüber Paris erst mal Klappe halten. Ich hatte dieses Desaster ja befürchtet. Diese Chinesen mit ihren Hilfslieferungen soll doch der Teufel holen. Diesen lächerlichen Geschichtslehrer von Giap mit seinem kommunistischen Geschmeiß, mit dem wäre ich schon fertig geworden. Und unsere feine Pinkel von Politiker. Ihren Wams haben sie sich bei uns überall vollgeschlagen, mich in eine ausweglose Situation bugsiert. Aber die Mittel, die ich zusätzlich angefordert habe, da rücken sie keinen lächerlichen Piaster heraus. Voran dieser Ministerpräsident von Laniel, unter der Hand sprach er mir in Paris Unterstützung zu und jetzt weiß er nichts mehr davon. Von wegen „eine Hand wäscht die andere“. Wissen Sie Cogny, dieser Laniel ist nicht irgendeiner oder irgendjemand. Nein, er ist ein gar nichts.

Die Amis lachen sich über uns halbtot. Politiker sind eben keine Soldaten. Sollen sie doch den Mist selber ausbaden.“

Cogny plärrte in den Hörer zurück: „Ich höre mir ihre Ansichten an, kann sie aber weder verstehen noch in irgendeiner Form unterstützen, ich weiß gar nicht, was sie wollen“. Eine Verbalattacke kam von der anderen Seite.

Cogny ließ nun in seinem Büro lautstark seinem Frust vor den Offizieren freien Lauf: „Wenn ich diesen inkompetenten Idioten Navarre zu fassen bekomme, dem haue ich den Frack voll“.

16. März 1954

Lagebesprechung in Hanoi

Maj. Bigeard wurde von Cogny nach Hanoi in sein Büro gebeten, um seine Meinung zu hören, warum und weshalb in kürzester Zeit zwei starke Verteidigungsstellungen in Dien Bien Phu von Giaps Vietminh im Sturm überrannt worden sind. Cogny nahm auch kein Blatt vor den Mund und legte, kaum war Bigeard eingetreten, nervös und lautstark los: „Mensch Bruno, das läuft wohl überhaupt nicht so, wie wir es uns vorgestellt haben. Die Viets haben uns ja völlig überrascht. `Beatrice´ und `Gabrielle´ sind gefallen. Zwei starke Befestigungen. Na prost Mahlzeit. Zwei gute Bataillone vernichtet. Unsere Artillerie absolut uneffektiv. Von Paris und Saigon aus betrachtet wird die Schlacht in Dien Bien Phu schlecht geführt. Nicht einen einzigen Erfolg kann der Reitweltmeister de Castries in Dien Bien Phu aufweisen. Die gesamten Gegenangriffe taugen nichts. Giap macht, was er will. Und nun? Erklären Sie mir mal, wie dieser de Castries gedenkt, vorzugehen? Sie wissen es nicht, ich weiß es nicht. Jetzt mal zu dir Bruno, was machen denn deine Paras vom 6. Bataillon? Nimm deine Paras, hau ab nach Dien Bien Phu und räum den Laden auf!“.

Die düsteren Ereignisse in Dien Bien Phu reflektierten die Stimmung im Hauptquartier hier in Hanoi. Dominant war nur der Zigarettenqualm im halbdunklen Besprechungsraum.

Cogny weiter: „Was glauben Sie denn, wie die Stimmung in Dien Bien Phu ist? Die Legionäre der 13. und die Algerier vernichtet. Pieroth, der Idiot, verübte Suizid. Mit einer Granate hat er sich in die Luft gejagt. Dann die Geheimhaltung um seinen Tod, obwohl es längst die Spatzen von den Dächern oder Pagoden pfeifen. Wohl ein Patzer beim Funkverkehr passiert? Ja, kann er die Handgranate nicht auf die Vietminh werfen? Mein lieber Bruno, wir müssen uns da schleunigst was einfallen lassen. Du bist der Richtige. Para Nombre 1“.

Von den anderen Offizieren hörte man nicht ein einziges Sterbenswörtchen. Aus Bigeard platzte es heraus: „Ich habe gehört, dass die Bataillonschefs im Hauptquartier von Dien Bien Phu intern de Castries schwer kritisieren. Col. Langlais hat schlechte Laune, da es ihm nicht gelungen war, mit seinen Einheiten die Vietminh effektiv zu bekämpfen. Von de Castries bekam er nicht die gewünschte Unterstützung. Einigeln sein Motto. Sind wir Paras oder Soldaten für den Schützengraben? Allgemein wird bemängelt, dass die Abstimmung untereinander nicht optimal ist. De Castries fehlt das Zeug zu einer professionellen Führung. Sein Chef der Organisation Col. Lt. Keller ist übermüdet und säuft „verbleiten“ Kaffee wie Wasser. Er sitzt im Hauptquartier auf dem Boden und nimmt seinen Stahlhelm nicht mehr ab. De Castries vergräbt sich in seinem Bunker, hat keinen Mumm in seinen Knochen und lässt sich auf dem Feld nicht mehr blicken. Ich denke, dass er überhaupt keinen Überblick mehr hat. Die Landebahn wird pausenlos beschossen und die Flugabwehr der Vietminh wird immer präziser. Die Verwundeten können jetzt schon nicht mehr sicher ausgeflogen werden, geschweige denn in den Feldlazaretten ordentlich versorgt werden. Ich habe da meine Informationen von Langlais“.

Pause und langer Zigarettenzug.

„Ja mein lieber Bruno, ich sehe, Sie machen sich ernsthafte Gedanken, dann unternehmen Sie doch was, um die Befestigung in Schwung zu bekommen. Sind Sie Fallschirmjäger oder Kavallerist?“

Frz. Regierungssitz in Hanoi:

Konsul Sturm ließ ein geheimes Telegramm zum US-Botschafter verschicken, der sich gerade im Gespräch über eine mögliche Evakuierung aller weiblichen Amerikaner von Hanoi nach Saigon befand.

„Kein Ziel ist mehr in Hanoi und Umgebung sicher. Egal, ob zivile oder militärische Einrichtungen. Die Partisanen greifen sporadisch überall an, um den Nachschub nach Dien Bien Phu zu stören. Besonders betroffen ist die Straße Hanoi – Haiphong. Für den Verkehr ist die Verbindung nur noch nachmittags offen. Die Eisenbahnstrecke wurde schlimm sabotiert, 12 Züge wurden zerstört. Gestern kamen lediglich drei Züge an. Die Infiltration von Vietminh in die noch loyalen Truppen nimmt ständig zu. Die Franzosen denken bereits nach, wie sie sämtliche Kinder und Frauen nach einem Fall von Dien Bien Phu von Tonkin nach Saigon evakuieren können“.

31. März/ 01.April Hanoi

Navarre landete nachts um 1:15 Uhr in Hanoi und wurde von der Dakota nicht von Cogny, sondern von Oberst Bastiani mit einem Regenschirm, der Schutz gegen den starken Regen bieten sollte, abgeholt. „General Cogny ist müde, er lässt sich entschuldigen“. Navarre war sauer. Bastiani war für ihn der gleiche Bösewicht wie Cogny. Er diente unter Cogny und dieser Mensch holte ihn nun wie ein Reisender 2. Klasse ab. Nicht der Chef persönlich. Eine unerträgliche Demütigung. Ein Fauxpas.

Tags drauf, 7:45 Uhr, knallte Navarre die Tür zu Cognys Büro auf und wetterte, ohne sich zu setzen, mit nicht gerade militärischen Höflichkeitsfloskeln los: „Was soll denn der ganze Scheiß? Die Kampfmoral der Soldaten muss gehoben werden. Sie kämpfen schließlich für die Ehre Frankreichs. Das Zentrum, die Landebahn und `Isabelle´ müssen in jedem Fall gehalten werden, wenn wir einen geordneten Ausbruchversuch unternehmen müssen. Keinen Meter zurück. Halten und keinen Meter zurück. Halten! Verstehen Sie mich? Ja, tun Sie was, Cogny. Missbrauchen Sie nicht das Vertrauen Frankreichs. Verstärkungen genehmige ich nur noch, wenn ein Sieg garantiert ist. Das muss doch Ihr dicker Schädel kapieren“.

Langsam erfüllte eine nervöse Ruhe den Raum.

Cogny, locker in seinem Sessel qualmend, beobachtete Navarre, der wie ein aufgescheuchter Gockel im Stechschritt auf und ab schritt: „Diese Sprüche kenne ich doch von irgendwoher, ...halten und keinen Meter zurück..., waren allerdings schon ein paar Jahre her und klangen irgendwie Deutsch. Fehlt nur noch ein Heil Hitler! So kommen wir doch nicht weiter“.

„Hör doch mit dem alten Gewäsch von gestern auf. Wir werden Operation `Atlante´ vornehmen, um uns die Schande einer Niederlage in Dien Bien Phu zu ersparen. Beim Rückzug sind alle schweren Waffen zu zerstören“.

Navarre baute sich mit geballten Fäusten auf dem Tisch vor Cogny auf. Der blieb jedoch immer noch locker und putzte in seinem Sessel recht gelassen seine Brille, hauchte die Gläser und polierte sie mit einem sauberen Tuch. Seinen Vorgesetzten würdigte er dabei keines Blickes: „Navarre, das ist doch absoluter Quatsch. Sie sind ein Zocker. Im Gegensatz zu Ihnen, der die Soldaten nur als eine Aufreihung von Zahlen ansieht, liegt mir was an der Truppe. Viele kenne ich, nicht nur de Castries, wie Sie, Chef. Mir liegt vor allem daran, dass wir soviel wie möglich von unseren Jungs da lebend rausholen“, dabei schwankte Cognys Stimme von einem Pianissimo ins Fortissimo und wurde konkreter: „Aber doch nicht durch einen apokalyptischen Rückzug, der massenweise Opfer zur Folge haben wird. Wir brauchen mehr Flugzeuge, mehr Bomber, mehr Fallschirmjäger, mehr besseres Wetter, mehr medizinische Versorgung für die Verwundeten und keine unnützen Durchhalteparolen oder Befehle, die nichts taugen“.

Kurze Pause.

Cogny nippte an seinem Cognac. Navarre schaute aus dem Fenster, um wieder in einem gemäßigten Ton zynisch das Gespräch an sich zu reißen. Er lachte kurz, drehte sich zu Cogny und fuhr in einer überschlägigen Stimme fort: „Verwundete? So was gibt es eben im Krieg oder nicht? Die interessieren mich im Moment nur soweit, dass sie für den Kampfablauf nicht hinderlich sein sollen. Wegen denen werden die meisten Flugzeuge vom Himmel geholt. Diese kommunistischen Barbaren schießen doch genauso Flugzeuge mit dem Roten Kreuz ab wie reguläre Kampfmaschinen. Nur die Starken überleben eben“.

Cogny verschaffte sich deutlich Luft: „Mein lieber Vorgesetzter Navarre. Glauben Sie etwa, dass Ihr vulgärer Darwinismus die Lage in Dien Bien Phu verbessern wird? Vergessen Sie es. Auf diesem Niveau brauchen wir doch nicht zu diskutieren. Sie sind ein Bückling des Sarkasmus geworden“.

Der auf und ab laufende Navarre erneut wie ein in die Enge getriebener Tiger: „Sarkasmus. Na und? Bleiben wir doch auf dem Boden der Tatsachen. Wenn das in die Hosen geht, dann ziehen Sie sich mal warm an, mein Lieber. Ich habe noch einen Termin mit Konsul Sturm. Dem muss ich während der Opernaufführung Zuckerwatte in seinen Allerwertesten blasen, damit die Amis was locker machen. Ein Opernbesuch würde Ihnen auch guttun. Ein wenig Abwechslung, Kultur, den Geist öffnen. Vielleicht löst das bei Ihnen ja eine Kreativphase aus. Für uns beide muss doch im Moment klar sein, dass wir alles brauchen können, nur keine Sesselpfurzer aus Paris und dollarwedelnde Klugscheißer. Sind wir nicht schon mit den Vietminh genug gestraft, muss ich mir auch noch das entsetzliche Französisch dieser amerikanischen Parlamentarier anhören? Die sprechen ja nicht mal ein ordentliches Englisch“.

Die Telefon- und Telegrafenleitungen in die USA glühten. CIA und Pentagon wurden von Meldungen ihrer Agenten über die katastrophale Situation der Kolonialtruppen in Dien Bien Phu überschüttet. Admiral Radford mit Unterstützung von Vizepräsident Richard M. Nixon machten sich daran, die streng geheime Operation „Vulture“ voranzutreiben. Präsident Eisenhower bremste die Sache ab, da Korea ihm noch wie Blei in den Knochen hing und die Indochina-Konferenz in Genf vorbereitet wurde. Noch so ein teures, kostspieliges Abenteuer, dies dem Kongress und dem Senat beizubringen, erscheint ihm im Moment nicht sonderlich ratsam. Wenn schon der eigene Stabschef General M. Ridgway gegen dieses Unternehmen ist, so ist die Sache doch äußerst fraglich. Die Befürchtungen, dass sich die Chinesen einmischen, sobald die USA einen militärischen Luftschlag durchführen, sind nicht von der Hand zu weisen. Dien Bien Phu soll nicht gerade der Anlass für einen 3. Weltkrieg sein.

Zeit gewinnen, Genf abwarten, die Briten fragen und wenn die nicht mitziehen, dann das Buch mit dem Titel Dien Bien Phu endgültig zuklappen.

Saigon, 2. April

Navarre las ein Telegramm und brüllte los: „Cogny ist ein Schwein. Er verrät mich, wo er nur kann. Schauen Sie sich mal das alles an, was er gegen mich vorwirft. Bei der kleinsten Kleinigkeit ist er beleidigt wie eine blutige Leberwurst. Und jetzt droht er mir sogar damit, mich noch zu verprügeln. Jetzt will dieses Schwein nicht mehr unter meinem Befehl arbeiten. Der wird sich noch wundern. Dem werde ich sein Dien Bien Phu schon noch versalzen!“. Navarre zu seinem Adjutanten, nachdem es zwischen den beiden Streithähnen Navarre und Cogny zum offenen Bruch gekommen war.

10. April 1954

Neue Hiobsbotschaften aus dem Befehlszentrum Hanoi.

Der französische Geheimdienst informierte, dass Funkgespräche von Giap abgehört wurden, wonach gut ausgerüstete und getarnte 25.000 Vietminh der Reserve mobilisiert und nach Dien Bien Phu in Marsch gesetzt wurden. Ein weiteres Flugabwehrregiment mit 67 Geschützen, Kaliber 37mm, kam frisch ausgerüstet aus China.

Das 2. Fallschirmjägerbataillon der Fremdenlegion (2. BEP) mit 550 Paras unter Major Liesenfelt wurde in der Nacht abgesetzt und ermöglichte so einen Gegenangriff im Osten.

General Giap bekam unerwartet Ärger mit seinen eigenen Bo Doi. Ein Gefangener aus dem Stab des Generals schilderte den Franzosen:

„Einige der Kommandeure weigerten sich geschlossen, weiterhin in den Tod zu stürmen. Die schwere gegnerische Feuerkraft und der immense Einsatzwille der Kolonialtruppen, vor allem den Legionären und den Fallschirmjägern, unterschätzten wir Angreifer und es schreckte uns bis ins Mark. Die Verluste von uns Bo Doi sind dramatisch in die Höhe geschnellt. Alleine die Kämpfe um `Huguette`, `Eliane´ und `Dominique´ kosteten uns (Vietminh) um die 10.000 Tote und Verwundete. Die chinesischen Politkommissare brüllten unsere geschätzten Regimentskommandeure wie wild an und fuchtelten mit ihren Pistolen vor deren Nase umeinander. General Giap musste selbst eingreifen und beschwichtigte die Politkommissare. Eine Bewegung von antikommunistischen Aufwieglern nannte Giap die Verweigerer, stellte sich dennoch schützend hinter sie und verabschiedete die chinesischen, politischen Kommissare“.

Paris – London – Washington D.C.

Die Regierungen der Länder Frankreich, Großbritanniens und den USA prüfen die Pläne für die Operation „Vulture“. Die B29-Bomber sollten die französischen Hoheitsfarben aufgepinselt bekommen. Amerikanische Piloten sollten die eigene Nationalität aufgeben und in den Status von Fremdenlegionären versetzt werden. Also keinerlei amerikanische Dokumente oder Ausweise bei dem geplanten Einsatz. Die Sitzung dauerte keine halbe Stunde.

Premiere Winston Churchill und sein Außenminister Sir Anthony Eden weigerten sich, Großbritannien in ein koloniales Abenteuer zu stürzen.

Sie verwiesen auf die Indochinakonferenz in Genf. Deren Ausgang galt es abzuwarten.

Somit war für Churchill, sich in irgendeiner Form an „Vulture“ , einem Atomschlag zu beteiligen, erstmals vom Tisch. Er schob den Schwarzen Peter den USA direkt und alleine zu.

25. April Hanoi – Saigon

General Cogny gab nach Saigon zu seinem Vorgesetzten General Navarre durch: „...nach den letzten Ereignissen gehe ich davon aus, dass sich DBP mit Unterstützung vielleicht noch zwei bis drei Wochen halten kann, es sei denn, der Feind setzt zur Generalattacke an. Sollte kein Nachschub eintreffen, dann dauert es keine acht Tage und der Ofen ist aus. Ich empfehle dringend, dass die Operation `Condor´ schnellstens einzuleiten ist. Ich kann es nicht weiter vertreten, weitere Freiwillige in DBP abzusetzen“.

Antwort aus Saigon.

Navarre teilte Cogny in einem Telegramm mit: “… vertrete ich die Meinung, dass DBP weiterhin verteidigt wird und die Operation `Condor´ verschoben werden muss...“.

 Genf - Schweiz

Die Eröffnung der Konferenz über Korea und Indochina wurde in Genf (Schweiz) vorbereitet. Die Außenminister Frankreichs, Großbritanniens, den USA, der UdSSR, die Delegierten Nordkoreas und der assoziierten Staaten sowie der Volksrepublik China bezogen in Genf ihre Unterkünfte.

London - England

27. April 1954. Minister Churchills `House of Commons´ teilte offiziell mit, dass Großbritannien sich in keine militärische Auseinandersetzung in Indochina begeben wird. 

Genf - Schweiz

28. April 1954. In Genf kann die Indochina-Konferenz nicht beginnen, da die Verhandlungen mit Korea noch nicht in die Gänge gekommen sind, obwohl die Feindseligkeiten seit neun Monaten eingestellt worden sind. Protokollfragen werden den Beginn bis zum 10. Mai hinauszögern.

Washington D.C. - USA

29. April 1954. Präsident Eisenhower teilte in einer Pressekonferenz mit, dass die USA ein alleiniges Engagement in Indochina nicht tragen werde.

Dien Bien Phu

Die Soldaten in Dien Bien Phu sind nun von den verbündeten Großmächten abgeschrieben und sich selbst überlassen.

03. Mai 1954 Angaben der Vietminh

„In der Nacht löschte Regiment 36 die Anhöhe 311B (`Claudine 5´), westlich von Muòng Thanh aus. Mittlerweile kontrollierten unsere Truppen das Gelände bis 300 m an den französischen Befehlstand um „Fuchsgesicht“.

De Castries besuchte, seit Wochen zum ersten Mal mit zugehobener Nase, die ca. 1.260 Schwerverwundeten im Feldlazarett des Arztes Grauwin.

04. Mai

Die letzte, nichtdienstliche Meldung aus Hanoi traf ein. Lt. Dèsirè, in `Isabelle´, erfuhr auf diesem Weg von der Geburt seiner Tochter, welche den Namen seiner Bastion Annemarie erhielt, auf der er sich befand, bevor die T’ais das Weite suchten“. (Seine Frau war extra aus Frankreich angereist, um das gemeinsame Glück in Hanoi gebührend zu feiern. Lt. Michael Dèsirè überlebte die Schlacht nicht“.

Das Ende von der Garnison in Dien Bien Phu

07. Mai 1954

Paris

Auf den ersten Seiten aller Pariser Zeitungen konnte man das Sterben der Garnison mitverfolgen. Kaum ein Pariser nahm davon wirklich Notiz. Zu weit entfernt, Kolonialkrieg, schmutziger Krieg, die dort kämpfen sind keine von uns, passt nicht in unsere Welt!“

Die allgemeinen Äußerungen der französischen Bevölkerungen waren mehrheitlich negativ gegenüber dem Engagement in Indochina.

Dien Bien Phu

Um 10:00 erfolgte über Funk ein offenes Gespräch zwischen Cogny und de Castries, welches die allgemeine Lage in seiner absurden Tragik und Hilflosigkeit widerspiegelte:

„Bonjour, alter Junge“, sagt Cogny. „Wie geht’s, wie ist die Lage? Welche Einheiten stehen noch zur Verfügung?“

De Castries: „Alles Merde. Folgende Befestigungen sind gefallen: E2, E4, E10. Mir bleiben das 6. BPC und Reste vom 1. und 2. BEP sowie einige von den algerischen Schützen“.

Cogny: „Ja!?“

De Castries: „Können nichts mehr Vernünftiges ausrichten“.

Cogny: „Ja!?“

De Castries: „ N’est-ce pas? (Nicht wahr?). Diese Reste sind aber sehr schwach, wir kämpfen mit den letzten Reserven an der Ost- und Westseite. Wir schmeißen uns von einem Eck in das nächste...“

Cogny: „Ja!?“ 

De Castries: „Nicht wahr. Mir bleiben nur noch zwei Kompanien von den zwei BEP’s, zusammen ...“.

Selbst die Verbindung gab nun den Geist auf und es knisterte stark.

Cogny: „Ja. Hallo, hallo?“

De Castries: „Nicht wahr? Drei Kompanien marokkanischer Schützen, die taugen natürlich nichts mehr, denn die sind völlig im Eimer...“.

Cogny: „Ja?“

De Castries: „ Nicht wahr, dann zwei Kompanien vom 8. Sturmbataillon“,

Cogny unterbrach: „Ja. Schön“.

De Castries: ... dann noch drei Kompanien T’ais vom 2 BT, was aber normal ist. Die haben mit den marokkanischen Schützen noch die meisten Männer. Die kämpfen ja auch nicht richtig“.

Cogny: „Sicher, sicher!“

De Castries: „Nicht wahr! Und da sind noch zwei Kompanien Fremdenlegionäre, Reste von der 1. vom 2 Infanterie Regiment…, vielleicht zwei Kompanien von der 13. Halbbrigade mit 70 oder 80 Mann“.

Cogny: „Jawohl, ich habe verstanden!“

De Castries: „Gut, gut, wir kämpfen mit den Zähnen und den Fingernägeln“.

Cogny: „Ja“.

De Castries: „Nicht wahr. Mit Zähnen und Fingernägel wollen wir sie am Nam Youm stoppen“.

Ein Knistern im Funk unterbrach erneut kurzfristig das Gespräch.

Cogny hörte man schreien: „Hallo, hallo...“.

De Castries: „Hallo, mon General..., verstehen Sie mich, können Sie mich hören?“

Cogny: „ Könnt Ihr euch noch einigermaßen bewegen?“

De Castries: Wir müssen die Vietminh am Fluss stoppen“.

Cogny: „Ja?“

De Castries: „Nicht wahr. Am Ostufer müssen wir den Feind zum halten bringen. Ansonsten sind wir ohne Wasser, das wäre nicht gut“.

Cogny: „Ja. Ja richtig, überhaupt nicht gut“.

De Castries: „Nicht wahr? Wir wollen heute Nacht ausbrechen. Die 312. und 316. Division rücken vom Osten her mit den Regimentern 88 und dem 102. von der 308. Division vor. Mist, die treiben sich überall herum. Das 36. Regiment rennt die westliche Flanke von uns an. Die Ausbruchoperation `Albatros´ muss schneller umgesetzt werden“.

Cogny: „Natürlich. Ich habe Rückendeckung von Navarre“.

De Castries: „Ich schlage ihnen vor, ich habe mit Langlais und den anderen gesprochen, wir sind uns da einig, möglichst viele nach dem Süden abhauen zu lassen. Nur die vielen Verwundeten bereiten mir Kummer. Die müssen wir alle da lassen. Und die „Ratten“ vom Nam Youm können zusehen, wie sie durchkommen. Nicht wahr?“.

Cogny: „Ja. Natürlich“.

De Castries: „Ich bleibe hier und schließe den Laden mit ein paar tapferen Kerlen ab“.

Cogny: „Das wars wohl“.

De Castries: „Nicht wahr? Viele Verwundete sind eh schon in den Händen des Feindes. Auf `Eliane 4´ und `Eliane 10´. Jede Menge Verwundete... ein Jammer“.

Cogny: „Ja natürlich. Ein Jammer“.

De Castries: „Nicht wahr. Ich werde alles unter mein Kommando nehmen und mache weiter bis zum Schluss“.

Cogny: „Klar doch, alter Junge, klar doch...“.

De Castries: „Nicht wahr. Ich werde versuchen, Sie nochmals anzurufen, bevor hier Feierabend ist“.

Cogny: „Selbstverständlich, ich bin ja da“.

De Castries: „Ich versuche solange als möglich mit meinen Einheiten, die mir noch zur Verfügung stehen, auszuhalten, ... ich habe nichts mehr zu sagen..., mon General...?“

Ein Knistern in der Sprechanlage behinderte wieder das Gespräch.

Cogny: „Alter Junge, Kopf hoch, wird schon schiefgehen“.

De Castries: „So ist das ... wird schon schiefgehen“.

Cogny: „Haben Sie noch genügend Munition?“

De Castries: „Nein, verdammt, ... nichts mehr, gar nichts“.

Cogny: „Alter Junge, hast du wirklich gar nichts mehr ...?“

De Castries: „Nichts mehr, verstehen Sie, nichts, aus, alles verballert“.

Cogny: „Nur jetzt nicht, oder? Und die guten 10,5 Zentimeter Granaten ...?“

De Castries: „Na, da habe ich vielleicht noch 100 oder 150 Stück...“.

Cogny: „Schön, und?“

De Castries: „Nicht wahr. Aber überall verstreut. Verstehen Sie?“

Cogny: „Ja, natürlich“.

De Castries: „Wir halten aus, solange es eben geht“.

Cogny: „Ich glaube, es wird das Beste sein, wenn unsere Luftunterstützung Angriffe fliegen wird, damit die Vietminh gebremst werden“.

Die Verbindung knisterte wieder stark.

Cogny: „Ja, bitte? Hallo alter Junge, hallo ...“.

Störungen. Die Verbindung wurde unterbrochen. Wortfetzen kamen herüber: „...das 88. Regiment..., die 316. Division... sie sind überall....“

Das Rauschen verschwand. 

De Castries: „ Ich werde Befehl geben, auszubrechen. Nach Süden über `Isabelle´auszubrechen.

Cogny: „Ja natürlich. Halten Sie mich auf dem Laufenden, damit wir Ihnen massiv Luftwaffenunterstützung herbeiführen können“.

De Castries: „ Aber natürlich, mon General“.

Cogny: „Auf Wiedersehen, alter Junge“.

De Castries: „Au revoir, mon General“.

Cogny: „Au revoir, alter Junge“.

De Castries hängt den Hörer in die Gabel.

In Hanoi saß ein verzweifelter General Cogny, welcher seinen Offizieren nicht in die Augen schauen konnte.

 

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Les armées au seuil de la contre-productivité, par le Chef de Bataillon Guillaume DELAVEAU

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Sous pression budgétaire, l’institution militaire cherche constamment à améliorer ses performances. En se concentrant sur les moyens, au détriment de sa finalité, elle risque fort de tomber dans le mécanisme que le philosophe Illich nommait la contre-productivité.

Une fois atteint un seuil critique, les grandes institutions de notre société s’érigent sans le savoir en obstacles à leur propre fonctionnement. Fort de ce constat, le philosophe Ivan Illich développe dans les années 70 le concept dit de « contre-productivité ». Il s’attaque prioritairement à l’école (1), qui peut ôter à l’enfant l’envie d’apprendre, et à l’hôpital, qui peut nuire à la santé en véhiculant des maladies (2). L’institution militaire, qui ne cesse de se transformer et de se réformer, n’échappe pas à un tel phénomène.

Que disait Illich ?

Par souci d’efficacité, les institutions qui ont le monopole d’un domaine vont réfléchir sur les moyens d’atteindre leur but. Arrive un moment où ces moyens finissent par obéir à leur propre logique, et donc par nuire au but qu’ils sont censés servir. La confusion entre les moyens et les fins est au cœur de la théorie d’Illich.

Des indicateurs de gestion vont par exemple mesurer si les objectifs fixés sont atteints. En cas de mauvais résultat, on cherchera à atteindre cet objectif chiffré même s’il n’est pas pertinent. C’est ainsi que dans nos sociétés modernes, où l’homme est de moins en moins autonome, la gestion peut se déconnecter de la réalité. La synergie entre l’homme et son outil de travail s’efface, et de là s’opère un « glissement de terrain ». L’âge des systèmes succède à l’âge des outils. Les institutions s’y auto-animent, perdant de vue le but à atteindre. 

Le règne du technocrate remet Illich dans la lumière 

Non content d’administrer les hommes et les institutions, le technocrate, appelé « écocrate » par Illich, étend progressivement son pouvoir. Qu’importe que la fonction soit régalienne, qu’importe que le service rendu ne soit pas quantifiable, l’action humaine en question est dorénavant inféodée à la loi de l’offre et de la demande. Les coûts sont mesurés et ils devront diminuer par tous les moyens, restrictions budgétaires obligent. Les grandes institutions sont amenées à modifier leur gouvernance, afin d’intégrer de plus en plus d’experts, administrateurs et autres contrôleurs. Ces experts sont les seuls jugés capables de trouver des solutions au fonctionnement rendu de plus en plus complexe de l’institution. Spécialistes des graphiques censés exprimer une réalité scientifique aisément projetable sur un powerpoint, ils y ajoutent quelques mots savants qui achèvent de déshumaniser, mais confortent l’expertise. Leur vision porte d’abord sur les moyens, d’où des querelles avec les représentants du cœur de métier. 

Une armée rongée de toutes parts 

Les Armées, sommées de faire aussi bien avec moins, sont bel et bien à un seuil : seuil de la suffisance par rapport aux ambitions de la France, mais aussi seuil de la contre-productivité.

«On attaque le muscle, alors que la situation sécuritaire se dégrade ». Par ces mots, le général de Villiers, chef d’état-major des Armées, a tenu à lancer un cri d’alarme. De nouveaux efforts budgétaires pourraient empêcher les Armées de remplir leur mission, qui est de « veiller à la sécurité des Français ».

Explorant toutes les pistes d’optimisation possibles, les Armées ont perdu un quart de leurs effectifs en 10 ans et ont renié nombre de leurs principes, dont celui du modèle historique : un chef, une mission, des moyens. La création des bases de défense a en effet mutualisé le soutien au profit de plusieurs unités selon une logique géographique et économique très impersonnelle, à l’efficacité décriée. Les résultats sont désastreux pour le moral des troupes, devenues des clients s’adressant à un prestataire de service souvent dépassé. Quant au logiciel Louvois, qui permet de solder les militaires, il est symptomatique de cette contre-productivité. L’amélioration recherchée du « process » des soldes est un échec complet.

Au-delà, les dernières réformes ont mis en place un modèle de gouvernance peu lisible, qui rogne l’autonomie des chefs militaires dans de nombreux domaines. Si l’idée de recentrer le militaire sur son cœur de métier peut paraître séduisante, cette vision réductrice de sa fonction peut s’avérer contre-productive. Elle ne répond effectivement pas aux exigences des conflits modernes, où le contexte international doit être compris, et où l’administration locale et la manœuvre logistique peuvent constituer des facteurs déterminants du succès. Il convient ici de souligner que les Armées sont bien plus qu’une société délivrant des services de défense. Elles sont le dernier recours du pouvoir régalien de l’Etat.

Rappelons enfin que c’est malheureusement la performance financière qui guide les réformes des Armées. La logique de défense qui voudrait que la fin définisse les moyens est donc en partie renversée par la logique financière. Il faut se passer de certains moyens et réduire les autres par souci d’équilibre budgétaire, ce qui amène ensuite à revoir les missions.

Attention à la « Macdonaldisation » des Armées 

En interne, les Armées n’échappent pas au phénomène dit de Macdonaldisation, théorisé par le sociologue américain George Ritzer. Ce dernier observe le glissement du traditionnel vers des modes dits raisonnables de pensée et de gestion scientifique. Typiques de la restauration rapide, leurs caractéristiques principales sont : recherche de l’efficience par des voies scientifiques, quantification de l’objectif, normalisation de la notion de service rendu, contrôle de l’activité, et standardisation de la culture. Le militaire reconnaîtra aisément l’évolution de son institution vers un tel modèle. Pour la partie culturelle, l’impact des standards otaniens est particulièrement saisissant.

Les Armées devraient pourtant se méfier de certains leurres (3), des fausses bonnes idées. Mutualisation à base de « pooling and sharing », externalisation des métiers du soutien, benchmarking avec d’autres nations, sont autant de concepts fourre-tout à la mode. Ils recouvrent des réalités pas forcément en phase avec les spécificités militaires.

Penser est un acte de combat 

Décrypter les évolutions qui sous-tendent les réformes en cours doit permettre de réagir. Comprendre cette boucle de la contre-productivité doit conduire à s’interroger sur la finalité des Armées, avant de se lancer dans l’étude des moyens à mettre en œuvre dans le cadre d’une réforme de plus.

Au cœur de cette boucle, il y a la déshumanisation progressive du militaire, que le vocabulaire à la mode reflète à merveille, et la marchandisation des services. Remettre l’économiste à sa place, c’est-à-dire « à l’arrière de la voiture », selon le bon mot de Keynes, serait la solution idéale.

La technocratie semblant avoir de beaux jours devant elle, mieux vaut examiner une solution réalisable. L’urgence étant de redonner de l’autonomie, il convient de réagir par le bas, c’est-à-dire par les Armées elles-mêmes. Solidifier les postes de commandement, en leur donnant de la visibilité, serait une première étape avant d’élargir leur champ d’action. Il s’agit aussi d’inverser la tendance actuelle qui consiste à être perpétuellement en réforme et à tout réformer, y compris ce qui fonctionne. Ce qui est en cause dans la contre-productivité, ce n’est pas l’action humaine (4), mais bien la confiance excessive dans notre capacité d’améliorer les choses. Les Armées gagneraient à faire des retours d’expérience sur ce qui fonctionne, notamment en opérations, pour diffuser ce modèle. 

La contre-productivité qui menace les Armées mérite l’attention du monde politique et de la nation tout entière car, comme l’écrivait le général de Gaulle : « La défense est la première raison de l’Etat. Il ne peut y manquer sans se détruire lui-même ».

Chef de Bataillon Guillaume DELAVEAU

Saint-Cyrien de la promotion du Bicentenaire de Saint Cyr (1999-2002), le CBA DELAVEAU est issu de l’arme des transmissions. Chef de section au 41e RT de Senlis, puis commandant d’unité au 48e RT d’Agen, il a été projeté comme conseiller SIC du REPFRANCE en Afghanistan et a participé à plusieurs exercices interalliés et interarmées de niveau opératif. Après une affectation dans un bureau de développement informatique à Bourges, il a servi comme officier opérations de l’ONU en Côte d’Ivoire. Il est actuellement stagiaire de la 22e promotion de l’École de Guerre à Paris.

(1) Une société sans école, 1972

(2) Nemesis médicale, 1975

(3) Terme employé par le précédent chef d’état-major des Armées, l’amiral Guillaud, qui en identifiait 4, comme étant des points de vigilance : court-termisme, réformites à la découpe,  transpositions hâtives et mutualisation.

(4) Ce qui ferait référence à la théorie de l’effet pervers d’Albert O. Hirschman, in Deux siècles de rhétorique réactionnaire.


Pour une révolution humaine dans les affaires militaires

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vendredi 5 décembre 2014

« L’homme au cœur de tout » est un figure imposée de tout discours militaire, surtout ceux qui décrivent la mise en place d’équipements très sophistiqués et suffisamment coûteux pour justifier justement la suppression des hommes afin de les financer. L’homme est effectivement au cœur des préoccupations comptables de ceux qui raisonnent la productivité du ministère de la défense en termes de rapport budget/personnel au lieu de raisonner en termes d’effets à obtenir. Il est temps qu’il le soit également pour ceux qui réfléchissent à limiter les dégâts de l’implosion rampante qui accable l’armée de terre. 

En temps de pénurie, le réflexe est bien souvent de centraliser les moyens afin de mieux « gérer la misère ». Ce n’est bien souvent qu’un court répit. On aboutit ainsi à une macrocéphalie, avec des états-majors énormes pour diriger de manière de plus en plus rigide un pool de forces de plus en amaigries et déstructurées. Le résultat est un paralysie croissante de l’armée de terre d’ « en bas » empêtrée dans le feu croisé de commandements « transverses », de réglementations de plus en plus étouffantes et de moyens autonomes d’entraînement, et même de combat, de plus en plus réduits. On fait ainsi des économies de court terme au prix de l’appauvrissement des conditions de travail de nos unités élémentaires, ces réunions de volontaires sur qui in fine tout repose. Que ces hommes et ces femmes se lassent, viennent en moins grand nombre ou quittent l’armée de terre plus tôt et c’est la dégradation de notre capital humain qui s’accélérera jusqu’à l’impuissance finale.


Comme John Maynard Keynes inversant les signes des équations économiques « classiques » ou Dick Fosbury sautant à l’envers, il suffit parfois d’inverser le regard pour, peut-être, trouver des solutions. Notre préoccupation première doit être le soldat, qui n’est pas un problème de coût mais au contraire une solution. Celui-ci doit être heureux dans son unité, ce qui passe bien sûr par une « condition de vie » correcte mais aussi par la camaraderie, la fierté d’appartenir à une unité de combat forte et le sentiment que l’on reconnaît justement ses efforts.

Le premier moyen de maintenir les savoir-faire tactiques collectifs, voire de les augmenter, est de maintenir la stabilité des unités. A la fin des années 1970, le général américain Don Starry assistait à une démonstration de tir d’une unité israélienne (de réserve) de chars. Etonné par l’efficacité du tir d’un des équipages, il leur demanda combien ils pouvaient tirer d’obus chaque année pour être aussi bons. Les tankistes répondirent que six à huit suffisaient car ils étaient ensemble dans le même char depuis quinze ans. Des hommes maintenus ensemble dans des unités stables pendant des années finissent par créer des obligations mutuelles et des compétences liées. Pour ma part, en onze ans de vie en compagnie d’infanterie, j’ai eu le sentiment d’un éternel recommencement du fait du sous-effectif chronique et de l’instabilité des sections. En trois ans à la tête d’une section au 21e régiment d’infanterie de marine, j’ai commandé soixante-trois hommes différents pour un effectif moyen sur les rangs de trente. Efforçons nous d’avoir des unités élémentaires à effectifs complets et constants, ralentissons le système de mutations des cadres, hérité de l’époque du service national, pour maintenir les cadres et les soldats ensemble plus longtemps, arrêtons d’avoir une structure différente pour chaque mission et nous verrons d’un seul coup augmenter les compétences sans dépense supplémentaire.

Dans le même esprit, les groupements tactiques interarmes organiques et non constitués pour la mission, s’ils posent des problèmes de maintenance sont également de très forts économiseurs d’entraînement. J’ai vécu dans deux unités de ce type (un régiment mécanisé ancienne formule et un régiment interarmes d’outre-mer). On y apprend la coopération interarmes sans avoir à bouger; par simple imprégnation. Cela suppose aussi de déstructurer la déstructuration et ramener les équipements, notamment les véhicules, à leurs servants. D’autres voies existent, à la fois culturelle (développer une obsession de l’entraînement permanent jusqu’au plus bas échelon, en tous temps et tous lieux) et organisationnelle, par exemple en desserrant l’étau des procédures administratives ou en supprimant certaines missions peu utiles. D’une manière générale tout ce qui peut contribuer à la stabilité des unités, à la facilitation de la vie courante, au gain de temps au profit de l’entrainement de proximité contribue indirectement à l’élévation du niveau opérationnel. On peut économiser ensuite sur les « coûts de transaction » nécessaires pour réunir et rendre cohérentes toutes les composantes matérielles et humaines d’une formation dans un grand camp.

Ces GTIA permanents, bien équipés, complets et cohérents sont destinés à être projetés. Ils n’ont pas forcément besoin d’être très volumineux pour peu que l’on ait fait effort sur la « productivité tactique » de chacune de ses cellules. Ils constituent le cadre de travail normal des hommes et des femmes pendant plusieurs années. 

On peut concevoir de les intégrer dans un cadre plus large de tradition et de gestion, du niveau régiment, corps à l’identité bien marquée et au sein duquel on ferait carrière. Ce corps aurait une double vocation organique (en particulier dans la gestion des ressources humaines) et opérationnelle, en intégrant un centre opérationnel de niveau brigade. Il coifferait les GTIA mais aussi un bataillon d’instruction qui, organisé en équipes d’assistance militaire opérationnelle, gérerait, outre cette mission d’AMO, la formation initiale des engagés mais aussi celle des réserves voire éventuellement du service civique. Le régiment comprendrait aussi un bataillon de montée en puissance, armé principalement de réservistes mais pas seulement, à vocation de maintien en condition de matériels moins immédiatement nécessaires, et de renforcement des GTIA. Il pourrait aussi être engagé de manière autonome, essentiellement sur le territoire national mais possiblement sur un théâtre d’engagement majeur. Les hommes du régiment auraient vocation à tourner dans ces trois fonctions, opération, instruction et montée en puissance. 

Au dessus de ces régiments-brigades, la structure doit redevenir simple, claire et directe vers le Chef d'état-major. Il paraît nécessaire de reformer un échelon divisionnaire, non plus « en l’air » comme les Etats-majors de force, ce qui est peu compréhensible pour les comptables (et donc vulnérable) mais bien relié à des unités identifiées. Ces divisions auraient, selon l’esprit des réformes qui avaient succédé au désastre de l’armée du Second Empire, à nouveau une double prérogative opérationnelle et organique.

C’est peut-être au-dessus de ces échelons que les économies sont à faire : dans l’allègement de la préparation centralisée des forces, dans la suppression de l’état-major de corps d’armée de 400 personnes que nous maintenons à grand (certes payés en partie par l’OTAN c’est-à-dire aussi avec nos contributions) en attente de l’emploi très hypothétique de la Nato Response force. Par les temps contraints qui courent, n’est-il pas concevable d’employer au moins cet état-major au profit de la France et de revenir en arrière en le fusionnant avec l’actuel Commandement des forces terrestres. On pourrait aussi pour donner plus de visibilité vis-à-vis de l’extérieur dangereux (en France), faire en sorte que le Chef d’état-major de l’armée de terre soit aussi directement et clairement le commandant des forces terrestres engagées en opérations.

Tout cela n’évitera pas la nécessité d’une recapitalisation des forces terrestres et le renforcement des effectifs, ni le démontage des structures interarmées rigidifiantes qui ont été mises en place, tout cela inéluctable à terme, mais, en attendant, l’expérience tend à prouver que lorsqu’on combat ce sont plutôt les combattants qu’il faut privilégier.

Commémorations de 14-18 : patriotisme et nationalisme

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J'ai tout compris

Blog de Guillaume Faye,

essayiste patriote français

et européen

14 novembre 2014

On mesure la gigantesque différence de mentalité entre la jeunesse d’aujourd’hui et celle qui fut mobilisée en 14-18. Le patriotisme était un sentiment qui dépassait  l‘individualisme : on acceptait de souffrir et de donner sa vie pour la patrie, c’est-à-dire pour une instance collective nommée ”France”. Il y a de multiples lettres de jeunes soldats, très émouvantes, qui écrivent à leur famille (ils ont entre 18 et 30 ans) en expliquant que, dans l’assaut du lendemain, ils vont probablement y passer mais qu’ils sont fiers de mourir pour la France. L’un d’eux signe : « soldat de France », en disant adieu aux siens. Ils renoncent à toute une vie, avec une sorte de provocation  patriotique qui méprise la mort et surmonte la peur.

Sacrifice et martyre

Et ce n’est pas, comme les martyrs religieux qui eux, ne meurent pas pour une patrie charnelle mais pour une croyance et l’espoir individualiste d’un paradis dans l’au-delà.  « L’amour de la patrie est un si digne sort qu’on briguerait en foule une si belle mort » dit l’Horace de Corneille. Celui qui donne sa vie pour sa patrie le fait sans aucun espoir de récompense, mais simplement pour l’honneur.

L’honneur, c’est d’abord le regard que porteront sur le héros sa famille et les générations futures de sa Cité. Ce sentiment est l’esprit de sacrifice. Il est désintéressé et complètement différent du martyre, qui est intéressé. Les configurations culturelles ancestrales de l’Europe et du Japon sont, à cet égard, assez proches : l’esprit de sacrifice pour la patrie y sont les mêmes. Depuis L’Illiade et les 300 Spartiates. Les kamikaze japonais qui se sacrifiaient pour leur Empire en frappant des guerriers, à égalité, étaient aussi honorables que sont méprisables les ”martyrs kamikazes” islamiques qui massacrent des innocents en croyant, dans leur suprême bêtise égoïste, qu’ils seront accueillis dans le ”paradis d’Allah”. L’honneur contre la lâcheté et la superstition.

La Grande Guerre : une tragédie grecque

 Donc, l’esprit de sacrifice patriotique qui a culminé en 14-18 (1,5% de défections seulement, alors que l’état-major en attendait 15%) a évidemment permis à la France de ne pas être envahie par le Reich wilhelmien. « Ce que nous avons fait, c’était plus que ce que l’on pouvait demander à des hommes et nous l’avons fait », écrivait Maurice Genevoix. Mais cette guerre a aussi sonné le glas de l’Europe, comme l’avaient prévu deux ”pacifistes”, l’un, Jaurès avant la conflagration et l’autre, Céline, après. La guerre de 14-18, fondée sur le nationalisme, a été une catastrophe épouvantable pour les peuples européens, et notamment pour la France.

Les chiffres : 1,4 millions de morts, soit 1 Français sur 28 et 28,36% de la classe d’âge 19-22 ans (jeunesse masculine décimée), 4 millions de blessés ; sur 8 millions de mobilisés, 1 sur 3 est rentré  intact. 700.000 veuves, 1 million d’orphelins. Déficit des naissances : 1,5 millions après guerre. Sans compter les destructions apocalyptiques dans les régions occupées et les zones de combat. Une sorte de guerre civile continentale, un massacre inter-ethnique européen. En Europe, on dénombre 10 millions de jeunes soldats tués et 9 millions de victimes civiles Pour la France, le bilan fut le plus lourd. De plus, à l’inverse de l’Allemagne qui ramena ses élites à l’arrière, les intellectuels, les artistes, les scientifiques français payèrent un lourd tribut : plus de la moitié des élèves de Normale Sup furent tués. Le secrétaire général de l’Élysée fut tué, comme nombre de députés. La France souffrira longtemps de l’absence de ces jeunes élites.

Comme me l’avait dit un jour l’historien Dominique Venner, à son avis, la France ”gauloise” avait là perdu une partie de son ”élite biologique”, par une sorte de sélection naturelle à rebours. Ce qui expliquerait, après la Grande Guerre, un effondrement du ”caractère” français. Phénomène difficilement imaginable aujourd’hui : pour s’engager et se battre, beaucoup truquèrent leur état civil et des réformés réussirent à s’engager au péril de leur vie, comme le musicien Ravel, auteur du Boléro, devenu chauffeur de camion sous la mitraille. La ferveur patriotique était aussi forte chez les jeunes bourgeois de la Belle Époque que chez les paysans.

L’ardeur patriotique française s’expliquait en partie par le fait qu’on avait le sentiment d’être agressé par le ”Boche”, contre lequel il fallait prendre une revanche sur 1870 et récupérer l’Alsace-Lorraine. Pendant toute la période 1870-1914, dans les deux pays, un violent sentiment anti-allemand ou anti-français a été construit dans l’idéologie collective, sous forme d’une xénophobie nationaliste à relents ethniques. S’y ajoutait l’alliance franco-russe : Slaves et Gaulois encerclant les Germains. Suicidaire pour les peuples européens.

Une victoire à l’arraché

Normalement, la République française aurait dû perdre la guerre de 14. Comme en 70. Dès septembre, lors de la ”bataille des frontières”, près de Charleroi en Belgique, l’armée française, mal équipée, mal commandée, qui manœuvre comme au XIXe siècle, perd 40.000 hommes en un seul jour et reflue sur la Marne. Paris est menacée, le gouvernement fuit à Bordeaux. L’armée française fut sauvée par trois facteurs qui expliquent la victoire d’arrêt sur la Marne : la galvanisation patriotique de la troupe, l’héroïque résistance victorieuse de l’armée belge qui stoppe l’armée impériale pourtant supérieure en nombre et l’empêche d’opérer un mouvement de faux sur le Nord de la France ; et l’attaque des Russes du Tzar Nicolas II en Prusse orientale qui oblige le haut commandement allemand à retirer une armée entière du front Ouest. Les historiens admettent aujourd’hui qu’en 1914, la monarchie russe s’est sacrifiée et a sauvé la France de la défaite ; elle s’est sacrifiée parce que si le Tzar avait refusé la guerre contre le IIe Reich, la Révolution d’Octobre n’aurait pas eu lieu.

Mais, dès la paix de Brest-Litovsk signée avec le nouveau pouvoir léniniste, l’Allemagne aurait pu retourner toutes ses forces  sur le front Ouest contre la France, et vaincre. Mais l’engagement de la Grande-Bretagne, du Commonwealth et des Etats-Unis – les Anglo-Saxons et les Belges tiennent la majorité du front du Nord de la France – permettent la signature de l’Armistice du 11 novembre 1918. Sur le front de la Mer du Nord à la Suisse, l’armée française représente 50% des effectifs, sous le commandement de Foch. L’armée allemande est épuisée, notamment par son échec à Verdun face à Pétain, le Kaiser abdique, la révolution gronde en Allemagne. Mais elle n’est pas envahie par les Alliés et sa nouvelle république signe le traité de Versailles, une des causes de la Seconde guerre mondiale, prolongement de la Première.       

Le IIIe Reich, folie pure d’une Allemagne blessée par le Traité de Versailles, a contribué par sa défaite (programmée d’avance) à l’aggravation du drame européen, que n’a pu rattraper la création de l’UE.  

Le déclin européen après 14-18

Les conséquences de la guerre de 14-18 furent dramatiques et nous les payons toujours : 1) elle a provoqué la naissance du régime communiste en Russie ainsi que la Seconde guerre mondiale, prolongement et achèvement de la Première ; 2) elle a saigné l’Europe et entamé son déclin ; 3) elle a inauguré l’hégémonie américaine sur l’Europe, politique, économique, culturelle.  De la Grande Guerre, ou guerre civile européenne, date la fin de l’apogée de la civilisation européenne. Ce fut un suicide collectif, une tragédie. Une autre conséquence, peu relevée est la destruction du sentiment ethnique français : avoir utilisé des troupes coloniales extra-européennes  (bien que très minoritaires, ce qu’on essaie de nier aujourd’hui) pour combattre d’autres Européens (les Allemands) a eu des répercussions symboliques considérables. Ce fait se répétera en 40-45. 

L’histoire est toujours tragique et son écheveau est toujours difficile à démêler : le patriotisme, sentiment noble, a vu son énergie détournée vers – et par – le nationalisme, donc vers une guerre intra-européenne suicidaire. La responsabilité de la guerre de 14-18 incombe aux chancelleries européennes, notamment allemande et française mais aussi austro-hongroise et britannique, qui rêvaient d’en découdre. Le patriotisme a été instrumentalisé par une idéologie nationaliste intra-européenne prise d’une ubris à courte vue. Le nationalisme de 14-18 était pervers puisqu’il opposait des peuples apparentés – les Européens. Mais ce constat ne suffit pas à discréditer le patriotisme et la nécessité de prendre les armes à bon escient.  

Patriotisme et nationalisme aujourd’hui : sombre bilan. 

Patriotisme et nationalisme entretiennent des relations compliquées. On a dit que le patriotisme était l’amour de son peuple et que le nationalisme la haine des autres, mais c’est beaucoup plus compliqué que ça. En réalité, le patriotisme est un sentiment et le nationalisme une idéologie. Les deux sont nécessaires mais il faut bien les doser et bien les appliquer aux situations. En 14-18, personne n’a su le faire et ce fut une tragédie : les nations européennes se sont étripées. Pourtant, le patriotisme est un sentiment élevé, indispensable à la survie de tout peuple. Sans patriotisme et acceptation de peut-être, donner sa vie pour la nation, par une précession psychologique du ”nous” sur le ”moi”, un peuple est en danger.     

Les commémorations de 14-18 aujourd’hui insistent lourdement sur les fusillés pour rébellion ou refus d’obéissance, avec plus d’insistance que sur les sacrifices patriotiques. Ils ont même été réhabilités. Il y a là quelque chose de malsain. Les médias audiovisuels grand public et le cinéma exagèrent d’autre part le rôle, assez mineur en réalité, des troupes coloniales extra-européennes, uniquement pour les plaindre et dans un but évidemment idéologique : ils ont été exploités et ils ont tous les droits.  

Place du Trocadéro, à Paris, s’élève un énorme monument aux morts à la Grande Guerre, avec statues géantes, que photographient tous les touristes. Il est mal entretenu,  sali, noirci par la pollution, envahi par les broussailles qui poussent jusque sur les épaules des statues des soldats.  La municipalité parisienne s’en fiche. C’est une preuve éclatante d’indifférence. Les commémorations sont souvent l’occasion d’une com et d’un business plus que d’un travail de mémoire.

Aujourd’hui, les patriotismes européens et leurs expressions symboliques subissent des formes et des expressions dégradées, dégénérées pour employer un vocabulaire juste : le nationalisme footballistique ou sportif d’une manière générale. Avec des joueurs qui ne sont même plus nationaux. Double décadence : des enjeux sans intérêt et des acteurs étrangers.  

La comparaison entre les jeunes recrues de 14-18 qui partaient se battre pour leur patrie et le ”patriotisme” médiatique des supporters sportifs qui se barbouillent la figure de leurs couleurs nationales exige une double interprétation : les premiers risquaient leur vie  pour un idéal et un but concret, empêcher l’invasion de la Patrie. Les seconds s’adonnent au festivisme (selon le concept développé par Robert Steuckers) qui est un simulacre de bonheur dans une société où les suicides comme les anti-dépresseurs n’ont jamais été si nombreux.

Polémologie : nouveau patriotisme et guerre future.

L’Union européenne –vieille idée qui date du XVIIIe siècle – destinée à stopper les guerres de peuples – frères européens  a été faite beaucoup trop tard. C’est en 1900 qu’il fallait la faire, pas après la fin de la Seconde guerre mondiale. Malheureusement, la création de l’Union européenne n’a pas abouti à la naissance d’un patriotisme européen. C’est logique : on ne se sacrifie pas pour un objet technocratique abstrait, un OBNI – objet bureaucratique non identifié. Bruxelles est le tombeau de l’idéal patriotique européen.

Dans la France d’aujourd’hui, l’”intégration” ou l’”assimilation ” des immigrés de plus en plus nombreux est un échec complet, non seulement du fait de leur nombre croissant, mais aussi parce que l’idéal de la nation française a été complètement dévoyé. L’histoire de France n’est même plus enseignée à l’école. La pseudo ”République” se noie dans le communautarisme, cultive le déracinement et la négation de toutes les valeurs civilisationnelles françaises et européennes. L’islam devient intouchable et sacralisé. On est très loin des idées du général de Gaulle qui estimait que la France était un pays européen de race blanche, de culture gréco-latine et chrétienne et qui refusait toute immigration du Sud. Aucun patriotisme, ni esprit de sacrifice, ne peuvent naître pour une entité multiculturelle et multiraciale,  qui n’est plus perçue comme la vraie ”France” mais comme un mensonge, un simulacre. D’autant plus qu’une majorité d’immigrés non seulement n’en ont rien à faire de cette idée ethno-historique de ”France” (ou d’Europe) mais la détestent et la combattent.

Il faut bien prendre conscience du fait que, dès le XIXe siècle, l’idée de ”France” comme nation européenne a été sapée par le colonialisme de l’Empire français qui voulait amalgamer tous les peuples. Nous en payons aujourd’hui les conséquences avec la colonisation à rebours de l’immigration invasive qui détruit l’identité de la nation de l’intérieur. Le problème de la patrie est qu’elle est nécessairement charnelle donc, quelque part, ethnique. Ce qui contrevient aux principes ”républicains” universalistes de 1789. C’est la tragédie de l’histoire : les principes républicains se sont retournés contre la nation française.

 Nous allons vers une configuration de guerre civile, dans laquelle l’ennemi sera intérieur ; dans laquelle le patriotisme ne se portera plus contre l’”Allemand”, mais contre un ennemi intérieur, parfaitement identifié par le peuple et nié par les élites. On ne peut pas évacuer la guerre de l’horizon humain.

La fin du service militaire et le passage à une armée de métier (très restreinte) nous fait croire que nous sommes à l’abri de la guerre. Mais la guerre ressurgit toujours. La menace est polymorphe et permanente. Aujourd’hui, elle est d’abord intérieure, sans oublier les aides extérieures possibles…

 Malgré le sport, l’hygiène supérieure, la médecine, l’alimentation plus complète, un jeune Français de 18-30 ans d’aujourd’hui n’est pas du tout au niveau de résistance physique et morale et d’agressivité que son ancêtre du même âge (à 80% paysan) en 14-18. Il ne risquerait pas sa peau dans les tranchées et mourrait à cause des conditions de vie, il s’évanouirait de peur au tir d’une batterie de 75 ou d’une mitrailleuse Maxim. Rien à voir avec les affrontements des manifestants anarcho-écolos contre la police ou les bagarres de supportes du PSG. 

Seules des élites militaires très restreintes peuvent aujourd’hui se battre efficacement. La masse de la population n’est plus capable d’aucun engagement militaire. De plus, nous souffrons d’une très grave faiblesse psychologique : le moindre mort dans une Opex provoque des drames – Opérations extérieures de l’armée, qui ne sont que des opérations de contre-guérillas  

Toutes ces considérations sont contradictoires. Car il faut nous féliciter, n’est-ce pas, de l’absence de guerres en Europe depuis 1945 ?  La fin du patriotisme, de l’esprit de sacrifice a amené une paix provisoire. Mais vous pensez que ca va durer éternellement ? Nous avons l’impression qu’il n’y a plus de menaces alors qu’il n’y en a jamais eu autant. La menace n’est pas la Russie, pauvres gens ! Ouvrez les yeux ! Elle est à vos portes. Commémorons 14-18, certes, mais ne pensons pas, comme nos valeureux aïeux que c’était la « Der des Der ». Non.  Ce n’était que la Première.  Il y eut la Deuxième et il y aura la Troisième.

Concluons

Dans son ouvrage remarquable, Les derniers jours, la fin de l’empire romain d’Occident, (Les Belles Lettres) Michel De Jaeghere démontre que les Romains ne voulaient plus s’engager dans les légions à partir de la fin du IIe siècle pour défendre leur patrie contre les invasions barbares et laissaient ce travail aux Barbares eux mêmes. Ils avaient perdu le sens de leur patrie. On sait comment tout cela a fini. Les Barbares, déjà installés, les ont dévorés de l’intérieur. Et ils étaient beaucoup moins dangereux que ceux d’aujourd’hui.   


The Blogshop: Mike Denny’s “Forgetting Hate: A quick lesson on battlefield conduct from the Légion Étrangère”

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Jill Sargent Russell

The flowering of writing within the military community is commendable, but with reservations. Without wishing to spoil the enthusiasm, I do want to offer the caution that simply putting pen to paper (so to speak) is not sufficient, not the end, but rather the beginning of a process which, for the best works, requires seemingly endless and brutal cycles of revisions. Ideas and the frameworks within which they are constructed need to be rigorously challenged, questioned, poked and prodded, and then brought back to the drawing board. A process which I have referred to elsewhere as a good intellectual rogering, a necessity both to keep “bright ideas” from going too far as well as to allow brilliance to justly emerge. And so, in this week’s CCLKOW installment we are introducing the Blogshop, a variation on the academic Workshop, wherein the writing itself is presented for critique. We have a piece provided by one of the regular participants in the weekly dialogue. However, rather than the usual question and discussion upon the substance of the piece, our purpose in this case is critical commentary, which the questions at the end are intended to generate. Additionally, I have recruited colleagues to provide more in-depth responses, which I will post tomorrow in the comments section. So, enjoy the piece, consider the questions, and join the conversation on Twitter at #CCLKOW.

 

Mike Denny’s “Forgetting Hate: A quick lesson on battlefield conduct from the Légion Étrangère”

When I was replacing the outgoing Infantry battalion in eastern Afghanistan in 2010, an outgoing staff officer and I were casually discussing life, combat, and the year ahead. He said something that stuck with me throughout my second deployment, “You know, if you want to be successful here (in Afghanistan), you have to keep hate in your heart.” This statement to civilians seems spiteful and monstrous, resonates with many Veterans that I have discussed our views on combat, the enemy, and our way of war. Hate viewed as a motivating force, a driving factor to defeat the enemy, overcome internal bureaucracies, and the numerous distracters to mission accomplishment. Often these statements might not come out until after a few beers and heated discussions, often in hushed tones and maybe with a little shame. It’s not an official doctrine, but in historical examples vilification of the enemy to the point of hatred seems to be a part of the American way of war, and maybe any nation’s way of war. Theorists often look at the role of hate towards the resistance for killing, that aversion to killing enemy forces is often driven by several factors proximity to the killing and aversion to the act. A strong training foundation and organizational culture can assist Soldiers in overcoming the aversion to the act of killing throughout the recruit process. When creating a service culture there are several necessary facets: Integrity, Selfless Service, Teamwork, Generating Organizational Loyalty, and in my mind, you have to mention the enemy. The French Foreign Legion does this well, recognizing the inevitability of killing enemy combatants, they engrain in new recruits the important of conduct against the enemy in combat.  In evaluation of creating a service culture in new recruits and developing battlefield ethos, what really matters in creating a Soldier from a civilian?

Why the Legion? I discovered a series of documentaries on YouTube on the modern French Foreign Legion covering troops in combat in Afghanistan and recruits during their basic training. I witnessed the professionalism and capacity of these troops in Afghanistan, and have always held the Legion in high regard. As a small all-volunteer force with incredibly high standards always embroiled in conflicts in undesirable lands they certainly hold some valuable lessons for our all volunteer force. In the American way of war, it seems easier to conduct operations against an enemy you hate. Hate of an enemy combatant allows a Soldier to dehumanize or detach from the involvement with the acts of war. A quintessential tenant of American warfare is to be the combatant in the right protecting the world or allied nation from the evils of the opposing force. Detaching our military from the emotion of killing enemy combatants has been discussed fully in various texts including SLA Marshall’s Men Against Fire and Grossman’s On Killing and On Combat. Grossman wrote in an early article, “If we understand the role of hate in the soldier’s dilemma than we can use it to obtain an understanding of the psychological underpinnings of maneuver warfare.” [1] Many of the battlefield indiscretions of U.S. forces over the years are often blamed on the emotional toll of war. I am not suggesting that the creation of robot like soldiers would make war easier, but simply evaluating how other forces mold their recruits and enforce their battlefield standards. The US Army Soldier’s Creed and the Legionnaire Code of Honor share several key themes on duty, mission, and battlefield conduct. One missing point of the Soldier’s creed is captured very aptly by the Legion.

Au combat, tu agis sans passion et sans haine, tu respectes les ennemis vaincus, tu n’abandonnes jamais ni tes morts, ni tes blessés, ni tes armes.

The seventh stanza of the Legionnaire code d’honneur: In combat, you act without passion and without hate; you respect vanquished enemies….. This emotional detachment from the situation is important. This code brings a complete focus on mission accomplishment, and even when we vanquish an enemy, to hold them in respect as our defeated adversary. This mindset is instilled starting in basic training and carried forward into combat operations. No cheering as CAS hits enemy positions, no joy in the death of an adversary; merely a continuation of a necessary part of the mission. When a target pops up, the legionnaire knocks it down and continues on towards a cold beer at the end of a mission (regardless of the country of operation). The Legionnaire does not hate his enemy; they are two parts of a transactional relationship necessary for survival in war, and in the life of a Legionnaire. This focus on eliminating a major part of the psychological underpinning of combat certainly improves their productivity and strong espirit de corps. Unlike the US Military Soldier’s Creed or Airmen’s creed, the Legion does not mention “I” as an individual in their code of honor. The code is addressed more in a third person, removing the individual identity and contributing to the group identity. The American society particularly in this era, values the individual and the US Army overly focused on this point in the past during the Army of One Campaign (well intentioned as a team ethos, created an overt focus on individualism). If we shed the individual identity in basic training, and create a team or organization ethic, how do we expect Soldiers to display an Army ethic on the battlefield instead of allowing their individual thoughts and ethos to govern their actions? Admitting to the realities of warfare from the beginning is an important first step because it instills respect for the enemy combatant as a means to maintain vigilance from hubris and prevent battlefield indiscretions.

—End

CCLKOW Blogshop Questions: these are a departure from the usual questions on substance and are instead intended to generate critical discussion of the writing

1. Last week Tom Ricks posted on the quality of the writing in the Army’s institutional publications. Who writes institutional publications? You do. Taking one of the “sins” identified in his work, upon what unexamined assumptions does Denny’s argument rest?

2. Is the comparison between organizations – the US Army or armed forces and the French Foreign Legion – reasonable? If the two are not well matched for comparability, does this fatally weaken the argument? 

3. Does the problem he sets out to address in the piece exist? Is it worth critical attention within the military community? 

My thanks to Mike Denny for being a good sport in allowing me to use his piece this way. He has set a standard here for future and further intrepid warrior scholars. 

 

Notes:

1 David Grossman, “Defeating the Enemy’s Will: The Psychological Foundations of Maneuver Warfare,” Maneuver Warfare: An Anthology, R.D. Hooker (Ed), Presidio Press, 1994.


NOTRE PATRIE, C’EST ÇA !

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1er octobre 2014

(discours du Général Alexandre Lalanne-Berdouticq)

Le discours que nous reproduisons ci-dessous a été prononcé par le Général Lalanne-Berdouticq (ancien commandant du 3e REI (Régiment étranger d’Infanterie) et ancien chef du BDL (Bureau De Liaison) de la FINUL (Force Intérimaire des Nations Unies au Liban), lors de la clôture d'une récente session de l'IHEDN.

Lisez-le attentivement : c'est intelligent, plein de bon sens, brillamment construit et d'une limpide clairvoyance. C'est la vision d'un stratège éclairé, libre de tout dogme et de toute entrave intellectuelle, raisonnablement optimiste mais terriblement inquiet aussi de la lente dérive de la France.

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Général Alexandre Lalanne-Berdouticq

 

« Après ces dix huit jours inoubliables à travailler ensemble, à vous forger des amitiés dont certaines seront définitives, à voir les choses différemment, voici ce que, comme votre entraîneur et un peu ouvreur de voie, je voudrais vous dire en toute liberté bien sûr et avec mon franc-parler habituel !

Le monde est complexe et dangereux.

Il est loin des blocs que nous avons connus des décennies durant, aussi bien que de la fin de l’histoire que l’on nous annonçait voici vingt ans, et encore plus loin de la paix définitive qui aurait permis d’engranger les dividendes de la paix chers à des hommes à la courte vue.

Ce monde, notre monde, reste dangereux. Comme les prophètes que personne n’écoutait dans les années 1930, je ne cesse de dire que le décuplement des dépenses militaires en Extrême-Orient depuis dix ans devrait nous inciter à mieux surveiller les diminutions insensées que subissent les nôtres. Dans l'Histoire en effet les mêmes causes produisent les mêmes effets et il y a donc tout à craindre des abandons qui se produisent chez nous.

Mais encore faudrait-il voir le monde comme il est et non comme beaucoup voudraient qu’il soit.

Méfions-nous du prêt à penser. Il est presque toujours faux et ordonné à des fins peu recommandables.

Non le Kosovo n’est pas meilleur après la campagne qu’y ont conduite les alliés en 1999, montée suite à une incroyable guerre d’intoxication médiatique diabolisant les Serbes et présentant les Albanophones comme des anges persécutés…

Il en résulta la fondation du premier pays [1] presque totalement mafieux du continent européen, dont la population originelle, serbe, a été sans pitié chassée de chez elle dans le silence des médias ; ses monastères détruits et ses maisons incendiées.

Non l’Afrique d’aujourd’hui ne vit pas mieux que du temps de la colonisation, à commencer parce que l’esclavage (personne ne le dit) et les massacres ethniques sont repartis de plus belle et que bien des États officiellement constitués sont en faillite aussi bien financière que politique.

Non la Libye d'aujourd'hui n'est pas meilleure que celle d'hier, puisque au demeurant elle n'existe tout simplement plus, et que son tyran a été remplacé par d'autres, en plus grand nombre.

Non la démocratie occidentale n’est pas applicable à tous les continents et à tous les pays. D’abord parce que ce n’est pas un système unique (voyez comme la nôtre est différente de celle des États-Unis ou d’Israël, ou bien encore de la Grande-Bretagne) ; ensuite parce que ce système politique ne peut s’épanouir qu’au sein de peuples voyant la personne comme un individu et non comme une partie d’un tout (société personnalistes contre sociétés holistiques)…

Dans les grandes questions du monde n’oublions jamais de considérer le paramètre démographique. Il est capital et le silence des médias et des analystes sur ces sujets en dit long sur l’aveuglement – qui ne peut qu’être volontaire – de nos élites autoproclamées.

Ainsi, quel est l’avenir de l’Allemagne, qui aura perdu sept millions d’habitants en 2030 et se verra peuplée en grande partie de ressortissants d’origine turque ? Sera-t-elle-la même ?

On sait que l’islam confond la sphère publique et la sphère privée en refusant absolument de distinguer "Dieu" et "César". Or, cette distinction est à la base même des systèmes démocratiques.

Enfin, oublie-t-on qu’une population peut être chassée de chez elle, ou se voir remplacée par une autre, les autochtones se retrouvant alors comme étrangers sur leur propre sol ?

Sans remonter à la diaspora juive du premier siècle, pensons aux Coptes d’Égypte, aux chrétiens de Turquie et d’Asie (20% de la population en 1900 alors qu’ils sont aujourd’hui 0,02%, soit mille fois moins) ou bien encore aux Serbes du Kosovo, déjà cités (90% de la population en 1900 et moins de 10% aujourd’hui) !

Hors les idéologues, qui peut être assuré qu’en France, nous sommes à l’abri de tels phénomènes ?

Refuser d’examiner la question sous couvert de mots en -isme est singulièrement irresponsable.

Or, entendons nous que l’on pose cette question ? – Non !

Considérons aussi l’incroyable effondrement démographique de nos voisins Italiens et Espagnols et tentons d’imaginer ces deux pays dans trente ans ! Il n’est de richesse que d’hommes, dit le proverbe.

Que sera la civilisation occidentale si, dans trois siècles, des touristes visitent nos cathédrales sans que personne ne puisse leur expliquer le sens d’un Christus pentocrator dont ils contempleront la sculpture sur le tympan, ainsi que cela se passe pour les églises de Cappadoce, alors que plus aucun chrétien ne vit aux alentours ?

Rien n’est définitif dans l’histoire des hommes, pas plus le tracé des frontières que les peuples qui s’abandonnent et doutent d’eux-mêmes.

Enfin, cessons de nous croire à l’abri des menaces militaires au motif que nous possédons d’admirables sous-marins nucléaires.

La guerre est bien de retour et le fracas des combats des Balkans, maintenant assourdi, nous rappelle qu’elle peut s’inviter dans des contrées européennes très proches, et pourquoi pas chez nous ? Qui peut ignorer que si tout le monde (tout le monde, sauf nous !) réarme sur la planète, c’est bien pour quelque raison !

Et l’Europe, direz-vous !

Fort bien, mais l’Europe n’est sur le plan militaire qu’une addition de faiblesses, vous le savez. Ajouter des faiblesses à d’autres faiblesses n’a jamais constitué une force mais bien une faiblesse plus grande encore ! [2]

Comme le disait, je crois, Roosevelt au moment de la Grande Dépression, puis au début de l’engagement américain dans la 2ème Guerre Mondiale, "Ce que nous devons craindre le plus au monde, c’est la peur elle-même". Or, l’histoire nous enseigne que les populations qui ont peur de la mort sont celles qui disparaissent de la surface du globe.

Notre manière d’évacuer la mort de la vie sociale est effrayante en elle-même, car un jour ou l’autre nous devrons combattre pour notre vie, et donc la risquer. Ne pas s’y préparer c’est nous assurer de perdre cette vie à coup sûr.

Cela s’appelle la lâcheté, qui n’a jamais attendri aucun adversaire déterminé ; jamais, bien au contraire !

Rappelons-nous avec honte que certaines erreurs peuvent être commises puis recommencées : la République naissante déclara la guerre illégale en 1791 et se trouva en conflit avec l’ensemble de ses voisins deux ans plus tard. En 1928, à la Société Des Nations, cet ancêtre de l’ONU, le Pacte Briand-Kellog déclara la guerre criminelle à la face du monde. Onze ans plus tard aussi bien la France que la Grande-Bretagne étaient acculées à une mobilisation générale dans des conditions désastreuses, pour aboutir à ce que l’on sait : l’occupation de toute l’Europe sauf la Suisse, et aussi les camps de concentration. Nous n’avions pas voulu lire Mein Kampf, non plus que méditer les pensées de Lénine et voir les camps soviétiques, qui mèneraient l’un à Katyn et l’autre à Treblinka ou Sobibor.

"Le droit sans la force n’est rien, la force sans le droit c’est la tyrannie" disait à peu près Pascal. Souvenons-nous-en.

Enfin, je voudrais insister sur le sens des mots. Discutant avec plusieurs d'entre vous pendant la session j'ai une nouvelle fois constaté que les mots n'avaient souvent pas le même sens pour l'un et pour l'autre. Je pense à un échange récent sur le mot République dont mon partenaire me disait que Pour lui la république c'était…

Or, là est le danger : nous n'avons pas à dire que pour nous un mot veut dire telle chose ; nous devons au contraire nous référer à sa définition exacte sinon plus aucun échange n'est possible.

Reprenant l'exemple de la République, je lui disais que celle-ci se définit par trois critères et seulement trois : un gouvernement collégial qui obéit à des lois et dont le mode de succession n'est pas dynastique. Un point c'est tout !

La République romaine était-elle démocratique ? Non ! Mais c'était tout de même une République.

Donc, ne confondons pas les mots les uns avec les autres. Ainsi de la Démocratie [3], qui peut parfaitement trouver sa place dans un système monarchique comme en Grande-Bretagne et ainsi de suite.

À notre époque où le dialogue semble érigé à la hauteur de vertu et de principe cardinal des relations sociales, travaillons donc à ce qu’il qu'il soit possible au travers de mots employés dans leur juste sens. Nous aurons alors fait un grand pas vers la clarté et de saines relations interpersonnelles.

J'insiste : cette question de la précision du vocabulaire est absolument essentielle si l'on y réfléchit bien.

En conclusion :

Il nous faut chasser l’idéologie, quelle qu’elle soit, de droite ou de gauche. C’est une maladie mortelle de l’esprit car elle fait voir la réalité au travers de systèmes d’idées, qui sont autant de lunettes déformantes.

À l’idéologie il faut opposer le principe de réalité qui veut que les choses soient ce quelles sont, que cela nous plaise ou non. Alors on peut agir en espérant ne pas trop se tromper.

Il n’y a pas de bons camps de concentration (cubains, nord-coréens, chinois) dont on ne parle jamais, et de mauvais, les nazis, dont il faut sans cesse se souvenir.

Il y a eu et il y a des camps de concentration où des innocents sont morts et meurent encore dans des conditions atroces.

Il n’y a pas l’antisémitisme, évidemment condamnable, des néonazis, et sa variété excusable, celle des islamistes, qui est passée sous silence.

Il y a l’antisémitisme (qui d’ailleurs est un antijudaïsme), un point c’est tout.

Au nom de quoi devrait-on condamner l’islamophobie si l’on ne le fait pas de la papophobie ou de la christianophobie ? A-t-on vu un Chrétien chaldéen ou un melchite se faire sauter dans une mosquée d’Irak ? Un seul ? Dès lors, comment mettre sur le même pied les intégrismes ?

Il existe quand même une différence de nature entre un zélateur d’Al-Qaeda et un Mormon, je crois.

Distinguer souverainement le bien du mal, ne pas mettre à égalité le bon et le mauvais s’appelle aussi : Liberté.

Il nous faut être convaincus que la France est et reste une grande puissance. Du moins si elle continue de le décider.

Aujourd'hui, combien de pays ont-ils une représentation diplomatique dans le monde comparable à la nôtre ? Un seul.

Combien de pays disposent-ils de sous-marins lanceurs d’engins totalement conçus, fabriqués, maîtrisés par leur gouvernement national dans le monde ? Trois, et pas la Grande-Bretagne.

Combien de pays disposent-ils de porte-avions de premier rang à catapulte avec une flotte aérienne adaptée, moderne et entraînée ? Deux.

La France est au premier rang de toutes les grandes négociations mondiales, elle dispose d’un siège de membre permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU, ses avions volent dans tous les cieux de la planète. Elle est au premier rang de la technique, de l’art, de la littérature.

Elle est au premier rang des pays possédant un patrimoine multiséculaire, admirable et entretenu.

Elle est au premier rang de certains travaux de recherche, elle inonde une partie du monde de son rayonnement culturel, artistique, commercial, d’influence, et ce depuis neuf siècles sans discontinuer !

Quand la France parle, on l’écoute, parfois on la jalouse et on la brocarde de temps en temps, mais on l’écoute et son message est souvent reçu.

C’est un fait.

Cependant… restons modestes et cessons de donner des leçons au monde entier, car, comme d’autres, nous n’avons pas que des qualités. Le blanc de notre drapeau n’est hélas pas immaculé. Nous avons aussi de graves défauts : nous sommes souvent arrogants, légers, hâbleurs, désunis, insupportables.

Nous voulons répandre les Droits de l’Homme sur le monde, mais nous avons inventé le génocide sous le terme de populicide, puis l’avons mis en œuvre en Vendée en 1793. Nous sommes (avec raison) pour la tolérance religieuse, mais… des Dragonnades de Louis XIV [4] aux baptêmes républicains de Carrier à Nantes ou aux lois d’Emile Combes en 1905 [5], nous savons aussi persécuter nos concitoyens pour leurs convictions religieuses…

Cependant et tout bien considéré, soyons fiers de ce que nous sommes, mais avec mesure.

Soyons fiers de notre héritage multiséculaire, en ayant conscience de ce que nous sommes les débiteurs insolvables des richesses léguées par nos ancêtres.

Nous ne pourrons jamais rembourser cette dette, qui nous oblige.

Mais soyons aussi convaincus que cet héritage est fragile et peut s’effondrer en quelques années, voire quelques mois si des événements dramatiques venaient à se produire et auxquels nous n’aurions pas fait face à cause de notre impréparation, de notre inconscience, ou par inconsistance ou imprévoyance.

Voyez comme s’est écroulé l’Ancien Régime en quelque semaines [6], ou encore le Tsarisme, le Communisme, la Vienne impériale, sans parler des Empires romain, moghol, khmer ou aztèque…

Ce formidable patrimoine, notre patrimoine (matériel et immatériel) est fragile et se trouve entre nos mains.

Alors restons vigilants et combattons les idées dangereuses pour l’avenir, tout en travaillant d’arrache-pied à l’unité de notre nation, qui en a de jour en jour plus besoin.

Nous savons de mémoire séculaire, depuis Bouvines pour le moins, que la France unie est victorieuse des défis.

Désunie elle se dissout et, qui sait, pourrait disparaître.

Cela ne se doit pas. »

Général Alexandre Lalanne-Berdouticq

 

NOTES du Général Lalanne-Berdouticq :

[1] Grand comme un département de chez nous : 10 000 km2 et un million d’habitants…

[2] Dix estropiés au départ d’un cent mètres olympique ne feront pas un champion !

[3] Dont la caractéristique essentielle est que le siège de la souveraineté se tient dans la personne du peuple, qui délègue ou non son autorité à des mandataires (démocratie directe ou indirecte).

[4] Contre les Protestants.

[5] Contre les Catholiques.

[6] Il a succombé à des crises multiples et simultanées : économique avec des dettes abyssales et une fiscalité inopérante et injuste, une défiance du peuple dans ses élites qui ne le représentaient plus, l’incapacité du système à se réformer et un pouvoir impuissant qui refusait de voir la réalité. Comparons avec aujourd’hui…

Qu’est-ce que l’IHEDN ?

C’est l’Institut des Hautes Études de la Défense Nationale que je préside. Nous organisons des sessions en région autour de grandes thématiques. Cette fois le thème retenu était : « L’Union européenne en recherche de sécurité intérieure et extérieure ».

Qui participe à ces travaux ?

Nous étions 72 auditeurs pendant six semaines dont 18 jours de travail effectif. Globalement, les sessions rassemblent 15% de militaires, 35% de fonctionnaires de tous les ministères et le reste est composé de socioprofessionnels du monde privé ou libéral.

Les commissions élaborent des rapports dont certains sont envoyés au Ministère des Affaires Étrangères. Par exemple, lors d’une session précédente, nous avons élaboré des scénarios de sortie de crise en Afghanistan.

Quel bénéfice pour les participants ?

Ces réunions permettent d’acquérir une meilleure connaissance de la situation nationale et internationale mais aussi une meilleure connaissance interprofessionnelle. À l’issue, cela constitue un réseau de 10.000 membres en France qui tissent des liens d’amitié et conversent sans langue de bois.


Lettre ouverte d'un colonel (CR) au chef des Armées‏

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Monsieur le Président de la République

La place que vous occupez vous offre le pouvoir fabuleux de faire pratiquement ce que vous voulez ! Soit prendre appui sur la volonté du peuple et des élus, comme aurait fait le général de Gaulle, soit décider, seul, sans leur soutien voire contre celui-ci, comme vous n’hésitez pas à le faire.

Vous pouvez décider d’agir ou de ne rien faire.

Vous pouvez décider de ne rien faire, ou nommer une commission, ce qui revient au même sachant le nombre de personnes autorisées qui lisent et suivent les rapports d’enquête. Ne rien faire comme, par exemple, pour suivre les recommandations de la Cour des Comptes sur les dépenses exorbitantes et les gabegies de l’Etat, ses déficits abyssaux, sur la prise en compte d’une immigration croissante que le niveau du chômage en France ne permet pas d’absorber, sur le record du nombre d’élus par habitant, sur les subventions honteuses accordées à certains organismes, etc …

Vous pouvez aussi décider d’agir, comme vous le faites pour déconstruire la famille traditionnelle, comme vous l’avez fait pour déclarer la guerre, en maintes occasions, sans demander l’accord du peuple et de ses élus. Guerre au Mali contre un adversaire à notre portée, guerre en Centrafrique pour tenter d’éviter des massacres, guerres étendues au Sahel, (désolé de vous plagier avec cette anaphore) guerre en Irak aujourd’hui et peut-être en Syrie ou en Ukraine demain contre un ennemi bien décidé et fortement armé. Vous aviez décidé, seul encore, de frapper la Syrie en 2013 dans l’ombre des Etats-Unis mais avez dû retenir nos avions quand le président Obama a soumis sa propre décision au Congrès, ce qui montre, par ailleurs, que nous n’avons plus de diplomatie ni de politique de Défense indépendantes.

Concernant le budget de la Défense, vous avez fait de belles annonces (« sanctuarisation ») mais prétendre que vous allez garantir, dans la durée, le budget à 31 milliards d’euros est un mensonge car, outre que les livres blancs et lois de programmation n’ont jamais été respectés, ce budget repose sur des recettes exceptionnelles qui ne seront jamais réalisées, comme vous le savez. Sans parler du coût des opérations extérieures, patate chaude que se repassent, sans honte, tous les ministères jusqu’à ce que la Défense les assume.

Certes, les gouvernements qui vous ont précédé, et notamment celui de monsieur Sarkozy, ont largement contribué à la réduction massive des moyens militaires. Votre honneur aurait été de les rétablir à leur niveau suffisant.

Les militaires sont fatigués d’entendre le leitmotiv de la nécessaire participation de tous les ministères à l’effort de rationalisation de l’Etat car ils savent que l’effort est toujours demandé aux mêmes ! Ceux qui ne peuvent pas manifester bruyamment. On connait la chanson : « La Muette, gentille muette, la muette, je te plumerai, et la tête et le bec, etc …. »

Vous nous prenez pour des naïfs, monsieur le Président, en nous expliquant que la Défense doit, pour des raisons d’économies, se séparer de 60.000 postes en 5 ans alors que, dans le même temps, vous embauchez 60.000 fonctionnaires dans l’Education nationale qu’il faudra payer à vie, activité puis retraite.

Comment peut-on supprimer des navires de guerre, des bases aériennes, des régiments et donner, en même temps, à ces unités militaires de plus en plus de missions hors métropole ?

Comment peut-on supprimer un hôpital militaire quand nos blessés, de retour d’Opex, n’ont jamais été aussi nombreux et aussi gravement atteints ?

Vous a-t-on rapporté que nos soldats utilisent le système D ou l’achat dans le commerce pour leurs équipements de terrain qui souffrent trop rapidement ? Vous a-t-on dit que les bataillons déployés en Afrique sont notoirement insuffisants pour l’étendue des missions, le contrôle de populations innombrables et des distances énormes ? Ose-t-on vous rendre compte que les troupes restées en France ne peuvent plus s’entraîner car leurs matériels opérationnels ont été cannibalisés pour assurer une disponibilité optimale sur les théâtres d’opération ?

En tant que chef des armées (article 15), d’une nation qui est membre permanent au Conseil de Sécurité, vous savez que la grandeur de la France repose aussi sur sa capacité à imposer, si besoin par la force, la souveraineté de l’Etat partout où le drapeau tricolore flotte.

Que ferez-vous quand le groupe aéronaval ne pourra pas prendre la mer (parce que notre seul porte-avions est en révision IPER pour plusieurs mois) ni se déployer au large de côtes étrangères où nos ressortissants sont menacés ?

Que direz-vous au pays quand le sous équipement de nos forces spéciales, de notre Marine, de nos drones, etc … ne permettra pas de récupérer nos otages ?

Que direz-vous à Bruxelles quand le faible taux de maintien en condition de nos matériels ne permettra plus de participer à une éventuelle riposte européenne ?

Que direz-vous à l’ONU quand nos forces armées, déjà employées sur plusieurs théâtres en même temps, ne pourront plus constituer un contingent national pour répondre à une résolution qui garantit nos intérêts ?

Que direz-vous aux ministres du gouvernement quand les forces de l’ordre ou de sécurité seront débordées par une insurrection locale d’une banlieue ou d’un DOM aux mains de rebelles qui ne respectent plus nos lois et que la ressource en hommes du ministère de la défense s’avérera insuffisante du fait d’un surcroit d’emploi opérationnel face au terrorisme (raison d’être de nos guerres actuelles), par exemple ?

Taper du poing sur la table de négociations, quelles qu’elles soient, n’impressionne que si on cache un gros bâton dans le dos. Rappelez-vous Staline : « Le Pape, combien de divisions ? ».

Au poste qui est le vôtre, celui du capitaine, l’horizon qui doit vous hanter ne devrait pas être celui des prochaines échéances électorales, objectif petit de petits politiciens, mais celui du redressement de la France et de son image à long terme. Pour cela, vous ne devez pas sacrifier le seul atout qui vous est, par nature et tradition, je dirais même par honneur, fidèle en tous temps et en tous lieux, non pas parce que c’est vous, mais parce que vous êtes aux commandes du navire et qu’ils savent que la traversée sera longue et les tempêtes probables.

Alors, si vous voulez, monsieur le Président, que les armées vous assurent encore « le plus beau jour de votre vie » comme vous l’avez dit à Bamako, il est temps de respecter votre 60e et dernière proposition de candidat (en espérant qu’elles ne sont pas classées par ordre d’urgence). Je vous cite : « Je maintiendrai une ambition nationale élevée pour notre outil de défense ».

Oui, si vous voulez montrer que vous êtes le capitaine, que vous êtes vraiment capable de réaliser le changement, alors regardez au-delà de l’horizon proche qui est celui de vos matelots et revenez sur les décisions de restructuration que vous ont soufflées les petites mains qui ne sont même pas à la passerelle !

Rendez-vous compte, on dira de vous : « C’est le premier chef d’Etat qui a rendu sa grandeur à la France ! ». Bien sûr, je rêve car j’imagine que vos filtres ne vous montreront pas cette lettre mais je vais lui assurer la plus large diffusion et, qui sait, un jour de découragement à la Lanterne, vous passera-t-elle entre les mains.

Veuillez croire, Monsieur le Président, au très profond respect que je porte à la fonction que vous occupez.

Signé Yves Logette Colonel en retraite ayant commandé un régiment d’hélicoptères de combat.


Destruction de l’Armée française et sacrifice de la Défense

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J'ai tout compris

Blog de Guillaume Faye, essayiste patriote français

et européen

24 octobre 2014 Par Guillaume Faye

 

Depuis maintenant près de trente ans, sous les gouvernements de droite de gauche, l’Armée française est sacrifiée. Dans ses effectifs, ses équipements, son budget. Analysons ce drame, le sacrifice de la Défense, son ampleur, ses causes, ses conséquences et ce qu’il faudrait faire pour y remédier. Bien entendu, les autres pays européens suivent la même voie funeste de diminution drastique des budgets de Défense. Ce qui donne l’impression que l’Europe, aux frontières ouvertes, baisse la garde.  Au moment même où les menaces intérieures et extérieures s’accroissent.

 

Sacrifier la Défense : une constante politique droite/gauche.

Chirac a été le premier à restreindre le budget militaire et a entamer la réduction du format des armées et même, à réduire les vecteurs de la dissuasion nucléaire aux composantes sous marines et aériennes en supprimant  les composantes  fixes et mobiles terrestres. Chirac, le pseudo-gaulliste, a entamé la démolition de l’armée française. Non pas tant en supprimant le service militaire qu’en inaugurant une diminution des effectifs et des budgets des armées professionnelles.

Aucune des LPM (lois de programmation militaire) n’a vraiment été respectée depuis trente ans. Non seulement on baisse régulièrement les crédits de l’armée française, mais les promesses de ”sanctuarisation” du budget de la défense n’ont jamais été tenues. Tous les gouvernements, adeptes du mensonge élastique,  se sont assis sur les besoins des armées. Avec à peine 1,9% du PIB, leur budget est ridiculement insuffisant.  

 Moins naïfs que les Européens et pas si bêtes, les Américains maintiennent leurs capacités militaires. Le budget du Pentagone représente 50% de tous les autres budgets militaires internationaux. Partout dans le monde, on réarme, sauf en l’Europe où l’on désarme. Depuis 30 ans,  l’armée ne cesse de fondre comme peau de chagrin ; un tiers des départements n’a plus de garnison ; cette désertification militaire provoque à la fois un délitement du tissu social et un recul de l’activité économique locale. Entre 2009 et 2019, au terme de la loi de programmation militaire en cours, l’armée professionnelle aura perdu 80.000 hommes, soit un quart des effectifs.  Beau suicide, accompli au nom de la ”rationalisation”. La loi de programmation militaire 2008-2014, votée par l’UMP et le PS, a sabré 54.000 postes. Les socialistes prévoient encore 23.500 suppressions d’ici 2019. Dissoudre des régiments, couper dans les budgets d’équipement ou les reporter, voici les principales missions des ministres de la Défense successifs. Aucun(e) n’a osé protesté, droite et gauche confondues, puisque leur carrière politicienne passe avant tout.

À la paupérisation des unités s’ajoute l’obsolescence des matériels. L’armée accomplit ses opérations dans des conditions acrobatiques. Les réformes successives de réduction du format des armées les ont affaiblies dans leurs capacités et minées dans leur solidité psychologique. On se dirige vers une situation de rupture, de la troupe comme de l’encadrement. L’armée est employée à 120% de ses capacités. Chaque année, la liste des régiments dissous s’accroit.. On s’attaque même maintenant à l’hôpital militaire du Val de Grâce ! Cette réduction globale des moyens et du format des trois armées avait commencé avec Chirac, preuve qu’il s’agit bien d’une politique (suicidaire) consensuelle partagée par la classe politicienne de droite comme de gauche.

Nos voisins et amis européens belges, néerlandais, italiens, espagnols, allemands,  scandinaves, portugais, etc. suivent la même politique de baisse des budgets de la Défense, négligeant leurs capacités militaires. La situation des armées allemandes, Bundeswehr, Luftwaffe et Bundesmarine, (seulement 1,4% du PIB ) est dramatique : plus de 50% des matériels des trois armes, déjà très réduits, sont hors d’usage, faute de crédits de renouvellement et de maintenance. Bien sûr, en tout, les Européens entretiennent 1,5 millions de militaires. Mais ces chiffres sont fallacieux et cachent une autre réalité : de moins en moins de soldats capables de se battre, des matériels hors d’usage, des moyens de transports déficients.  

 

Sacrifier la Défense : une ineptie économique.

Sacrifier les dépenses et investissements de la Défense, en les considérant comme variables d’ajustement budgétaire est d’une stupidité économique totale à notre époque. Car le secteur de la Défense, porteur de hautes technologies aux retombées importantes multisectorielles, est capital pour les exportations et l’emploi. Restreindre les crédits d’achats et d’équipements pour l’Armée française induit une baisse des exportations de notre industrie de Défense, aéronautique, maritime,  terrestre, électronique, équipementière, etc. L’industrie de la Défense assure, de manière directe ou indirecte, par sous-traitance et retombées technologiques civiles, environ un million d’emplois. Et pas n’importe lesquels : des emplois hautement qualifiés, pas des balayeur ou des livreurs de pizzas. Sacrifier le budget de la Défense, c’est torpiller un peu plus l’industrie et la recherche françaises. Comme politique ”anti-croissance”, il n’y a pas plus efficace que de sabrer dans le budget de la Défense. Le programme spatial européen Ariane est la retombée directe de budgets militaires français sur les missiles.

Internet (dont la domination mondiale est américaine) est né grâce aux budgets de la défense du Pentagone. Les commandes du complexe militaro-industriel américain alimentent toujours le dynamisme des grands groupes américains, notamment informatiques et numériques. Idem en Chine. Le budget d’équipement de nos armées est le seul budget d’État qui soit  créateur, en termes de retombées technologiques dans tous les secteurs innovants. Et c’est le seul que l’on sacrifie. Cherchez l’erreur. Elle est le fruit de la bêtise idéologique.

 

Sacrifier la Défense : un ineptie idéologique et stratégique

Derrière cette diminution constante du budget de la Défense et de la réduction de la taille de l’outil militaire se cachent des relents d’idéologie antimilitariste et antipatriotique. Ainsi qu’une vision  pacifiste et irénique du monde, naïve et irréaliste. Mais il faut mentionner aussi une inconscience géopolitique : on s’imagine que le XXIe siècle sera pacifique, dominé par les négociations, les petites crises gérables, les interventions humanitaires des armées. Après l’effondrement de l’URSS, on s’est dit que toutes les guerres étaient finies et que seules ne compteraient plus sur une planète globalisée que les opérations de police ponctuelles. Or les conflits majeurs, les guerres de haute intensité ont autant de chance  de disparaître que le soleil de cesser de se lever chaque matin. 

Au moment où le monde s’arme, la France et l’Europe désarment. Très intelligent ! La Russie est le seul pays européen à accomplir un effort de défense et à essayer d’augmenter ses capacités. Mais on présente la Russie de Poutine comme agressive, comme un danger, un contre-exemple. C’est au contraire un exemple

Pour s’amuser, les chefs d’État (Sarkozy, puis Hollande) lancent des OPEX (Opérations extérieures), mini-guerres inefficaces, improvisées, en Afrique ou au Proche-Orient, avec de moins en moins de moyens, puisqu’ils coupent eux mêmes dans les budgets.  Pour ces OPEX, l’armée est à bout de souffle, en capacités ou en moral.  Moins on lui donne de moyens, plus on la sollicite sur des terrains extérieurs, et souvent pour des missions stupides et contre productives, lancées par des présidents de la République avides de se poser, de manière immature, en ”chefs de guerre”. Ces opérations inutiles et précipitées réduisent d’autant plus les budgets.

Prendre le budget militaire comme variable d’ajustement sacrificielle constitue une quadruple faute : sur le plan de la cohésion nationale, du rang international de la France (et de l’Europe), de la croissance économique et de la sécurité face aux menaces prévisibles et imprévisibles. Quand le ministre de la Défense, Le Drian, raconte qu’ « il faut faire porter aux armées leur part dans l’effort budgétaires du pays », il se moque du monde. Car, en réalité, seules les armées sont appelées à faire des efforts.

Où sont les efforts sérieux d’économie dans l’Éducation nationale pachydermique et impotente, les dépenses sociales délirantes de l’État Providence, les aides et allocations aux migrants clandestins, etc. ? En réalité, deux catégories ont été sacrifiées : les familles des classes moyennes (par hausses fiscales et coupes dans les allocations familiales) et les armées. Tout un symbole : la famille et l’armée. Tout ce que déteste sans l’avouer vraiment une oligarchie formatée selon certains dogmes idéologiques officialisés depuis Mai 68.

Les deux seuls secteurs qui ne devraient pas ”faire d’effort” dans la rigueur budgétaire mais au contraire bénéficier de crédits accrus sont précisément la politique familiale et la Défense ! Et c’est sur eux qu’on s’acharne ! Toujours ce suicide français. Les bla-blas politiciens flatteurs sur l’ ”armée, symbole de la République et de la Nation” ne doivent tromper personne.  Ils sont destinés à prévenir une possible révolte (sous forme de démissions d’officiers et de rébellion gréviste ?) des forces armées.

 

Questions polémologiques prédictives et inquiétantes

Il est facile de sacrifier le budget de la Défense, puisqu’on s’est habitué à ce les militaires (de tout rang) se taisent, obéissent, se sacrifient. Mais à un moment, trop c’est trop. La corde casse à partir d’un certain seuil de tension. Un risque d’implosion des armées existe, ce qui, depuis que nous connaissons ce qui s’est produit dans les légions romaines au IVe siècle, se nomme d’un terme dévastateur : la désobéissance. Les chefs militaires sont souvent tentés de créer un clash et de dire les choses clairement. Mais les dirigeants de la ”grande muette” renoncent et, en bons fonctionnaires obéissants, pratiquent la langue de bois ou se taisent. Pour combien de temps ?

L’armée est la colonne vertébrale de la Nation – de toute Nation pourvue d’une ambition de rang et de rayonnement, d’indépendance et de souveraineté –  parce qu’elle représente, d’un point de vue pratique et moral, l’organe de sa sécurité et de sa crédibilité. De plus, répétons-le, au XXIe siècle, les budgets de défense sont devenus des facteurs  centraux de cristallisation et de retombées technologiques et économiques de pointe dans la recherche et innovation (R&D) et les exportations. Les grandes et moyennes puissances mondiales l’ont parfaitement intégré.  Apparemment pas les gouvernements européens, ni les opinions publiques. Ce genre d’indifférence peut devenir dramatique. 

Au XXIe siècle, nous sommes entrés dans un monde ”plurimenaçant”. Les menaces sont polymorphes et viennent de partout.  La chute de l’URSS en 1991 a joué comme une gigantesque illusion pour les Européens. Qui peut savoir  – au delà de la ”menace terroriste” et de la ”cyberguerre” souvent exagérées – si l’Europe au XXIe siècle ne risque pas une guerre civile ethnique, une ”attaque intérieure” armée sur son propre territoire ? Voire même une agression extérieure sous une forme classique, voire nucléaire ? Les armées européennes seront-elles capables d’assurer la défense du territoire ? Au rythme actuel d’embâcle et de fonte des moyens, certainement pas. Et inutile de faire un dessin : la menace physique ne vient plus du tout de l’Est européen slavo-russe, mais du Sud et du Moyen-Orient. 

Et ce ne sont pas les Etats-Unis qui nous défendront. Notre seul véritable allié serait la Russie.

Faute d’une armée robuste et disciplinée, suffisamment nombreuse et équipée, la France ajoute encore un handicap aux autres. Pour l’instant, elle n’a pas encore, comme la Grande Bretagne, sacrifié sa dissuasion nucléaire, mais qui sait si nos politiciens pusillanimes ne vont pas être tentés de le faire ? La logique suicidaire est une pente savonneuse. D’autre part, un autre problème lourd se pose : le recrutement très important dans l’armée de personnels issus de l’immigration, notamment musulmane. Cette question, c’est le tabou absolu. Je n’aborderai pas ce point ici mais un parallèle éclairant doit être fait avec les légions romaines du Bas-Empire qui engageaient pour défendre Rome les frères de ceux qui l’assaillaient. On sait  comment la tragédie s’est terminée.  

La constitution d’une armée européenne, serpent de mer récurrent depuis la CED des années 50,  faussement revigorée depuis vingt ans par toutes les tentatives d’”euroforces”, franco-allemandes ou autres, est une impossibilité, qui s’appuie sur des gadgets. L’Europe n’a aucune politique étrangère commune, mis à part la blague des Droits de l’homme et la soumission volontaire à Washington et à l’OTAN.

Le Front National  a raison de protester contre le sacrifice du budget des armées. Il demande un minimum de 2% du PIB consacré à la Défense – ce qui est d’ailleurs encore insuffisant, il faudrait 3%. C’est un point positif dans son programme, par rapport à ses positions erronées socialo-étatistes dans l’économie. Mais il se méprend quand il affirme que c’est ”Bruxelles” qui oblige les pays européens à tailler dans leurs dépenses militaires ; même l’Otan incite au contraire à les augmenter !  Ce qui  pousse la classe politicienne française à tailler dans les budgets de Défense, c’est un mélange d’indifférence, de solutions de facilités à court terme et d’ignorance des enjeux stratégiques et économiques.  Il est tellement plus facile de sacrifier des régiments ou des commandes d’équipement que de s’attaquer à la gabegie de l’ État Providence.   

 

Les sept pistes à suivre

Examinons maintenant ce qu’il faudrait faire, dans l’absolu : 1) Rétablir le budget de la Défense à 3% du PIB minimum. 2) Honorer et augmenter les commandes de l’armée à l’industrie nationale de défense, dans les domaines terrestres, aéronautiques/spatiaux et  maritimes, mais aussi dans les budgets R&D. 3) Mettre en chantier un second porte-avion à propulsion nucléaire. 4) Rétablir les régiments dissous et durcir les conditions de recrutement. 5) Effectuer les commandes promises à la Russie de navires BPC. 6) Construire un ensemble techno-industriel européen de défense indépendant, avec obligation pour chaque pays de l’UE de pratiquer la préférence de commandes à l’industrie européenne et non plus américaine.    7) Travailler  intelligemment à moyen terme, avec pragmatisme et  avec diplomatie à une dissolution de l’OTAN au profit d’une organisation militaire intra-européenne puis euro-russe. Sans que, bien entendu, les USA n’aient rien à craindre et ne soient désignés comme ennemis. Au contraire, ils pourraient être des alliés s’ils ont l’intelligence de comprendre qui sont les véritables ennemis communs.

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