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Légionnaire toujours...

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La préparation opérationnelle : le contrat de confiance

“Dans l’armée, on attend beaucoup mais on le fait tôt !”   Cette maxime, un brin moqueuse, rejoint la question du non initié : que fait le militaire lorsqu’il n’est pas en opération ?

S’il n’y a plus vraiment de “bidasse” pour témoigner des longues heures d’attente à ne rien faire, après un rassemblement aux aurores, la question autour des occupations quotidiennes du soldat reste d’actualité ; Elle m’a été posée. Que font nos légionnaires dans leur quartier ?

Ils épargnent, sans cesse, frénétiquement … de la confiance.


Pour le soldat, la confiance est l’or moral, essentiel pour vaincre au combat  : confiance dans ses techniques, ses matériels, ses procédures ; confiance aussi dans son binôme, son chef, ses voisins ; confiance dans la section d’à côté qui effectuera le meilleur appui possible  ; confiance aussi dans la “chaîne santé” qui fera des miracles pour le sauver en cas de blessure.  En définitive, confiance en lui lors du combat, puisqu’il a connu à l’entraînement une situation proche et qu’il a répété maintes fois les bons gestes. Il sait qu’il peut faire face, il sait comment faire face. Malgré le stress, la fatigue et ses capacités diminuées, il sait que les réflexes prendront le dessus et qu’il pourra concentrer ses faibles ressources physiques et intellectuelles à la gestion de l’imprévu.


Comme les militaires, les sportifs de haut niveau s’entraînent pour engranger de la confiance. Avant de s’élancer, le sauteur en hauteur joue et rejoue dans sa tête les séquences d’un saut gagnant, s’appuyant ainsi sur des repères récents. L’image d’un XV de rugby préparant le prochain match est plus exacte. Derrière leur manager, joueurs et techniciens travaillent à l’entraînement une multitude de savoir-faire individuels et collectifs, pour préparer “l’affrontement réel sur le pré”. Comme pour nos sections, la technique d’un spécialiste et le courage individuel ne suffisent pas. La victoire nécessite un jeu collectif et un esprit d’équipe.


La préparation opérationnelle est l’école du jeu collectif. Dans notre armée de Terre, elle est l’œuvre des divisions et des brigades, organisée par un commandement spécialisé et vise à multiplier les mises en situation de nos unités. L’équation d’un entraînement le plus réaliste possible est vertigineuse tout comme est vertigineux son enjeu associé. L’histoire militaire, comme les palmarès sportifs, montre à l’envie des retournements magistraux de pronostics, où le favori devient le vaincu par défaut de préparation opérationnelle. “L’étrange défaite” de l’armée française en juin 1940 est de ceux-là.


L’inversion de la courbe de confiance des soldats français a malheureusement conduit à la débâcle, en dépit de résistances locales héroïques. 
Dès lors, pour le chef militaire, la journée, ou les heures, changent d’apparence et deviennent des trésors d’instants à ne pas louper. Comme le chercheur d’or, le chef de tous niveaux manipule avec constance et détermination sa batée en espérant voir apparaître la pépite d’un temps de préparation opérationnel réussi. Alors oui, avec 24h par journée, les temps à l’entraînement ne peuvent être gaspillés et oui, mieux vaut se lever un peu plus tôt pour être certain de ne pas rogner sur l’exercice longuement préparé, demandant une conjonction de moyens rares et mutualisés. “Il n’y a pas d’hommes forts, me répétait le lieutenant en premier de ma première compagnie d’affectation, il n’y a que des hommes entraînés”.


Ce numéro de Képi blanc vous présente ainsi le quotidien du légionnaire marqué par l’entraînement au jeu collectif. Et lorsque cet entrainement laisse un temps libre, il est immédiatement occupé à cultiver l’esprit d’équipe, le second ingrédient de la victoire.


L’esprit de corps, c’est ainsi qu’il s’appelle chez nous, permet de construire une unité de combat et de lui donner sa solidité au quotidien, comme en opérations. Il est un mélange d’amitié, de respect mutuel, de camaraderie, de sympathie, de complicité et de volonté d’aller ensemble vers un même but. En puisant dans l’exemple des Anciens, il permet le coup de rein supplémentaire pour repartir à l’assaut et fabriquer de nouvelles gloires, selon l’expression du lieutenant-colonel Jeanpierre. Il est cette force d’âme qui permet de relever les défis des missions impossibles.


Comment alors allier les deux conditions de la victoire et exceller dans l’art de la Guerre ? Maîtriser les techniques nouvelles tout en entretenant l’esprit de combat, n’est pas un défi nouveau. Il se pose aujourd’hui à nos unités, lancées dans la transformation SCORPION, comme hier pour cette compagnie du 3e REI lors de la création en 1948 des légionnaires parachutistes. La compagnie Morin nous fournit les références pour relever le défi de l’art militaire qu’ils ont su magnifier. En alliant la passion et la rigueur de l’entraînement à une technique nouvelle, le parachute, et un esprit de corps indestructible, les BEP nous montrent la voie. More Majorum, les légionnaires sont à l’entraînement tous les jours et fêteront le 16 octobre, avec autant de rigueur, les 100 ans de leur devise “Honneur et Fidélité”.

Général de brigade Alain Lardet

Commandant la Légion étrangère


Traduction

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