Accroupi sur le dos du buffle large et gris
Foulant de son pas lourd la rizière boueuse,
Le "nho" se balançant sur l'échine houleuse,
A l'air d'un jeune dieu sur un nuage assis.
Majestueusement, il guide de ses cris
Le puissant animal dont l'humeur furieuse
S'apaise à cette voix enfantine et rieuse,
Et dont les yeux méchants s'embrument, adoucis.
Sur le ciel où le feu mourant du couchant rôde,
Sa corne recourbée comme un toit de pagode,
Profile son croissant comme un grand arc bandé.
Et l'enfant qui, jouant, l'étreint de sa main brune,
Semble être Cupidon, sur la bête juché,
Visant le monde avec le croissant de la lune.