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Association de soutien à l’armée française

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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 21/09

« La place Charles-de-Gaulle outragée »

 

 

Parmi les monuments et lieux de mémoire dont regorge Paris, il en est deux particuliers parmi les plus visités : l’un symbolise l’âme de la capitale, c’est la cathédrale Notre-Dame, en cours de reconstruction, et l’autre son cœur, c’est l’Arc de Triomphe.

L’Arc est situé à la confluence de douze avenues prestigieuses - Champs-Élysées, Friedland, Hoche, Wagram, Mac-Mahon, Carnot, Grande-Armée, Foch, Victor-Hugo, Kléber, Iéna et Marceau - qui forment une étoile qui a longtemps donné son nom à la place qui les relie et, en position légèrement surélevée, il semble éclairer à l’est la ville qui s’étale à ses pieds.

« Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des Arcs de Triomphe ! » s’était exclamé l’empereur Napoléon au lendemain de la bataille d’Austerlitz. En 1806, par décret impérial, il ordonnait l’édification de cet Arc de Triomphe, pour « perpétuer le souvenir des victoires des armées françaises ». Il fallut pourtant attendre trente ans pour que, en1836, le monument soit officiellement inauguré par Louis-Philippe.

Quatre-vingt-trois ans plus tard, le 14 juillet 1919, défilèrent sous l’arche immense les troupes victorieuses de la Grande Guerre avant que n’y soient inhumés, le 28 janvier 1921, les restes d’un soldat inconnu. Dès lors, le monument changeait de nature. En plus d’être un lieu de mémoire, il devenait l’écrin magnifique et grandiose d’un tombeau renfermant la dépouille d’un soldat qui en représentait 1 400 000 autres et qui lui conférait un caractère sacré.

Enfin, le dernier événement marquant la vie bien remplie de ce monument fut, par arrêté du 13 novembre 1970, soit quatre jours après la mort de l’intéressé, la décision de rebaptiser la place de l’Étoile en place Charles-de-Gaulle sans qu’à ce patronyme ne soit ajouté aucun titre particulier tel que général ou président. C’est l’homme Charles de Gaulle qui est honoré ici et qui inclut certes, le général et le président, mais aussi le soldat de la Grande Guerre et l’écrivain, car à ce titre il tenait beaucoup.

Et patatras ! Alors qu’il entame les neuf derniers mois de son mandat de président, soit à peine la durée d’une année scolaire, le candidat potentiellement déclaré à sa réélection, Emmanuel Macron, fait procéder à l’emballage de cette sépulture. Il y avait déjà eu les outrages du 1er décembre 2018, quand des autoproclamés « gilets jaunes » s’étaient introduits dans le musée que le monument renferme pour en détruire le contenu. Ce même jour, veille de l’anniversaire de la bataille d’Austerlitz, les piliers de l’Arc ont recueilli des graffitis où s’exprimait la haine d’une foule hystérique envers nos gouvernants. Ce saccage avait suscité une réprobation générale et tout le monde était tombé d’accord sur un mot d’ordre alors impératif : « Plus jamais cela ! ».

À l’heure où vous lirez ces lignes, cet emballage stupide et odieux sera en cours et cachera pendant au moins deux semaines les noms des batailles mémorables comme ceux des combattants illustres qui sont gravés sur les piliers. Cette insulte aux gloires passées est insupportable à nos cœurs de soldats. Le général de Gaulle, auquel se réfère volontiers notre actuel président et à qui il rend hommage chaque année à Colombey, le jour anniversaire de sa mort, serait sans doute lui aussi révolté par cette honteuse mascarade. Et d’ailleurs, pourquoi n’est-il pas venu à l’esprit de l’actuel président d’emballer la tombe de son prédécesseur ?

Le 11 novembre 2019, le président de la République inaugurait, dans le parc André Citroën, à Paris, un monument depuis longtemps attendu, dédié aux soldats morts en opérations extérieures depuis la fin de la guerre d’Algérie. Sur les murs qui le bordent étaient alors gravés 549 noms de soldats tués sur 17 théâtres d’opérations. Depuis, ce chiffre s’est accru d’au moins 10 noms supplémentaires. Viendrait-il à l’idée de quelqu’un de cacher ces noms pendant quinze jours ? Quelle serait alors la réaction des familles ? Peut-on, au nom d’un « art » éphémère inventé par l’esprit tortueux d’un artiste étranger, aujourd’hui décédé et inhumé aux États-Unis, tout faire ? Pourquoi monsieur Christo n’a-t-il pas emballé le Capitole ou le mémorial Lincoln à Washington ?

Monsieur le Président, peut-être ne le savez- vous pas parce que personne n’a eu le courage de vous le dire, mais vous commettez là une grave erreur. En privé, des maires d’arrondissement à Paris, des députés, des directeurs d’administrations centrales du ministère des Armées et même des ministres désapprouvent ce projet. Ils ont compris eux que le monde combattant considérait cette initiative comme une véritable déclaration de guerre. Ils savent aussi que, toujours englués dans une crise sanitaire qui n’en finit pas, les Français ont bien d’autres préoccupations que d’apprécier ou non des initiatives artistiques douteuses et vont considérer cela comme une diversion bien mal venue.

Depuis un siècle, la tombe du Soldat inconnu est fleurie tous les jours par des Français venus de tous les horizons et souvent entourés de touristes étrangers de passage. Cet hommage modeste, qui émane du cœur du peuple, accompagné du ravivage de la Flamme qui éclaire le tombeau et qui, même sous l’occupation allemande, n’a jamais cessé, ne se suffit-il pas à lui-même et n’est-il pas plus signifiant qu’un énorme « barnum » qui n’avait pour objet initial que de satisfaire son « inventeur » ?



La RÉDACTION de L’ASAF
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