Le Monde illustré
13/08/1859
Un officier de la légion étrangère avait amené d'Afrique en Italie son chien Fidèle, qui devait partager ses dangers et ses triomphes. Fidèle est l'ami de tout le bataillon, mais il est dévoué surtout à l'officier: c'est un vétéran des campagnes algériennes, et, le jour du combat, il n'a jamais fait quartier aux burnous des Kabyles. Toujours marchant à la tête du bataillon, où se trouve son maître, il a jappé la victoire jusqu'au jour de la bataille de Solferino.
Le 24 juin, au moment où le bataillon de la Légion étrangère s'élançait à l'attaque d'une redoute, l'officier tombe frappé d'une balle en pleine poitrine. Le chien, emporté par son ardeur et l'élan du bataillon tombe à son tour à quelques pas plus loin. Mais le courage lui revient, il trouve dans son attachement la force de se traîner encore et d'aller mourir sur le corps inanimé de son ami. Paix à leurs cendres, ils sont morts contents tous deux, car tous deux sont morts en un jour de victoire.
MAXIME VAUVERT.