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Légionnaire toujours...

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Les valeurs de la Légion

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 756.

L'enregistrement par la musique de la Légion étrangère du disque en partenariat avec Deutsche Grammophon suscite un engouement exceptionnel et les medias se sont emparés du projet pour en vanter les mérites. Tout récemment, une journaliste venue à Aubagne voir répéter les musiciens, déclarait avec un sourire rayonnant sur un plateau de télévision, à propos des légionnaires : "Ils incarnent le dénuement et l'anonymat, à une époque qui ne vénère en fait que l'inverse, les people et le fric". À l'évidence, la Légion étrangère marque les esprits par les valeurs intangibles qu'elle porte.

La réputation de la Légion étrangère repose sur ces valeurs. Elles ont été magnifiées lors du combat de Camerone dont nous fêtons cette année le 150e anniversaire. Ainsi, malgré les aléas de l'histoire, la Légion étrangère a fasciné et fascine encore. Elle continue de recruter des jeunes venus d'Europe et du monde entier. Trois raisons me viennent à l'esprit pour expliquer cette pérennité.

Tout d'abord, si la Légion attire, c'est parce que la France attire. Puissance rayonnante dans le monde, la France joue un rôle international qui va bien au-delà de son simple poids économique. Elle demeure la "Patrie des droits de l'Homme", celle qui accueille l'étranger en rupture avec son passé. La Légion offre à cet étranger un cadre original mais exigeant pour se reconstruire au service de sa terre d'accueil.

En outre, les légionnaires sont par essence des hommes venus refaire leur vie à travers un cursus fait d'action et de dépassement de soi. Cette soif d'engagement se réalise pleinement dans les opérations extérieures que conduisent les Armées françaises dans le monde. Ces missions viennent ainsi légitimer la disponibilité sans faille de ces hommes souvent sans famille et leur entraînement rustique et rigoureux.

Enfin et surtout, c'est peut-être le style de commandement à la Légion qui permet à cette attractivité de durer dans le temps. Ce commandement "à la française" peut être caractérisé par une proximité de tous les instants, alliant exigence et bienveillance, rigueur formelle et contacts dans la vie courante, en service et hors service. Il oblige le chef, qui se doit de bien accueillir le jeune légionnaire prêt à tout donner en échange d'un peu de reconnaissance.

Ainsi, la Légion étrangère pérennise depuis sa création, cet amalgame improbable entre une population unique au monde, aussi riche qu'éclectique et un commandement forgé dans les écoles de formation de l'armée de Terre française. Alchimie incroyable qui donne cette troupe d'exception à la réputation universelle.

Elle défilera derrière ses drapeaux et étendards, le 14 juillet prochain. Et comme chaque année, les légionnaires descendront la plus belle avenue du monde avec une fierté légitime et renouvelée. Ce jour-là, ils ressentiront directement la reconnaissance des Français pour leur engagement au service de leur "Patrie", la Légion étrangère... française.

Général Christophe de Saint Chamas,
commandant la Légion étrangère

Source : Képi Blanc magazine
Crédit : Légion étrangère


L'alpha et l'omega

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 755.

Les cérémonies commémoratives du 150e anniversaire du combat de Camerone, dans les régiments comme à la Maison mère se sont remarquablement déroulées. Chacun d'entre nous a pu vivre avec intensité ce moment fort du récit du combat en renouvelant son engagement personnel au service de la Légion étrangère. Les dernières réintégrations s'achèvent et l'heure est au bilan. Et sans attendre, l'activité opérationnelle a retrouvé un rythme particulièrement soutenu : instruction de base, stages de formation et de spécialisation, séquences d'entraînement, mise en condition opérationnelle, départs en opérations : chacun a repris le collier avec toute son énergie.

À la Maison mère, la cérémonie a été marquée par cette émouvante remontée de la voie sacrée par le général d'armée (2s) Michel Guignon, accompagné de l'adjudant (er) Berthold Vossler et du caporal-chef Sully Laplagne. Elle l'a également été par la présence de tous nos emblèmes qui ont superbement défi lé pour cet instant inoubliable. L'Histoire était également au rendez-vous, avec l'inauguration du nouveau musée par monsieur Jean Yves Le Drian, ministre de la Défense, accompagné du général d'armée Bertrand Ract-Madoux, chef d'état-major de l'armée de Terre. En moins de 48 heures près de trois mille visiteurs ont pu y pénétrer, par petits groupes, pour découvrir ce nouvel univers. Certes, il y a encore du travail, notamment pour la société qui a mené les travaux car les bâtiments n'ont pas encore été livrés au service infrastructure de la Défense. Cette étape permettra ensuite d'ouvrir le musée au grand public.

Pour autant, avant de commencer à accueillir librement les visiteurs, le musée du légionnaire a d'ores et déjà repris son rôle essentiel dans le cursus du légionnaire pour lequel il est l'alpha et l'omega, le point de départ de son aventure dans nos rangs. C'est également là que s'achève son parcours avant de franchir une dernière fois le portail du quartier Viénot.

Ainsi, la Légion étrangère a retrouvé sa salle d'honneur, espace majestueux qui permet l'accès à une crypte rénovée. Les emblèmes y sont mis en valeur en dessous des plaques sur lesquelles sont inscrits les noms des 904 officiers tombés avec nos 36 000 légionnaires morts pour la France. C'est dans ce cadre chargé d'émotion que les jeunes légionnaires vont recevoir leur premier contrat d'engagement.

De même, ces engagés volontaires formés au 4e RE passent au musée avant de rejoindre les régiments des forces. Devenus légionnaires, ils achèvent leur instruction initiale en découvrant l'histoire de la Légion étrangère, devenue leur propre histoire, source de leur nouvelle et légitime fierté. C'est une étape essentielle dans leur éducation et leur intégration, celle du renforcement de leur identité, de leur entrée dans une famille qu'ils ont librement choisi de servir avec Honneur et Fidélité.

C'est encore dans la salle d'honneur que d'autres viendront se recueillir au terme de leur carrière dans nos rangs et recevoir leur certifi cat de bonne conduite bien mérité, avant de rejoindre la cohorte des anciens légionnaires. Et une dernière visite du musée leur permettra de revivre des moments forts et de mesurer qu'ils ont, chacun à leur manière, contribué à écrire de belles pages de l'histoire de la Légion étrangère.

Ce projet lancé il y a une dizaine d'années voit enfin le jour. Nous pouvons en être fiers. De nombreux amis nous ont aidés à le financer, mais n'oublions pas que le premier acteur, le premier apport financier aura été celui de la communauté légionnaire.

Général Christophe de Saint Chamas,
commandant la Légion étrangère

Source : Képi Blanc magazine
Crédit : Légion étrangère


Dossier de presse Musée 2013


L'esprit de Camerone en 2013

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 754.

 

Alors que nous célébrons le 150e anniversaire du combat de Camerone, à Aubagne autour de tous les emblèmes de la Légion étrangère, au Mexique où une délégation nous représente, dans nos régiments avec quelques heures de décalage et partout où se regroupent d'anciens légionnaires, voilà un moment privilégié pour réfléchir au sens de cette commémoration unique au monde et qui donne une identité forte à ces "hommes sans nom".

L'exemplarité

Le comportement exemplaire des officiers français a suscité une adhésion totale, jusqu'au bout. Face à une mort probable, le capitaine Danjou fait prêter serment de fidélité à ses hommes. Et lorsqu'il tombe au milieu d'eux, en exemple, il force l'admiration dont parlera le caporal Berg dans son récit du combat. Il est immédiatement remplacé par le sous lieutenant Vilain qui tombera à son tour. L'héroïsme des légionnaires est édifiant jusqu'au dernier geste. Sous l'impulsion de leurs chefs, ils ont fait leur devoir avec une totale abnégation, dans l'acceptation du sacrifice.

L'honneur

Le récit de cette bataille témoigne de la fierté de toute l'armée française. "Dans ce glorieux combat, tout le monde a fait son devoir" écrit le Maréchal Forey commandant le corps expéditionnaire au Mexique, le 30 août 1863. Quant au commandant Regnault, commandant par intérim le 1er Régiment étranger, il "exprima sa conviction qu'en pareille circonstance, il n'est pas une seule compagnie de l'armée qui ne fit comme la 3e compagnie du 1er Régiment étranger qui a montré à un ennemi, combattant à 30 contre 1, ce que sont les soldats de la France". Grande fierté pour l'armée française et pour la France en pensant que ce comportement exemplaire est celui d'une troupe composée d'étrangers. Abnégation suprême ! Ce combat gagne progressivement un rayonnement mondial et devient une référence. Une promotion de Saint Cyr choisit le nom du centenaire de Camerone. Elle est aujourd'hui même au Mexique pour fêter ses 50 ans ! Cette cérémonie est surtout l'occasion de réaffirmer l'idéal d'honneur et de fidélité de tous ceux qui ont un jour coiffé le képi blanc.

Hier comme aujourd'hui, des valeurs de référence pour le légionnaire

Ce combat nous rappelle que la mission est sacrée. Et le sacrifice de ces hommes est victorieux. Il permet de préserver le convoi logistique et les deniers de l'État (en numéraires). Grâce à l'action de cette compagnie, les troupes de siège sont ravitaillées et la ville de Puebla tombe quelques jours plus tard. Le corps expéditionnaire entre dans Mexico le 10 juin 1863 ! Liés à leur chef par un serment, les légionnaires témoignent de leur indéfectible fidélité et de la force d'une parole donnée. Ils la redonnent face à la mort. Ces légionnaires expriment le sens de la mission : l'honneur veut qu'on ne se rende pas tant que l'on peut se servir d'une arme. La mission est sacrée, tu l'exécutes jusqu'au bout... La mort au combat n'est bien sûr pas une fin en soi. Mais si elle se présente, elle couronne une seconde vie, reconstruite et totalement donnée, celle du légionnaire qui a pris un nouveau départ en s'engageant et qui donne tout à sa patrie d'adoption. Sa première vie est oubliée, la seconde est honorée dans ce culte du souvenir. Les exigences de rigueur imposées dans la vie courante, dès le temps de paix, portent leurs fruits : le combat est mené avec un exceptionnel sang-froid et une incroyable discipline de feu. Avec 60 cartouches chacun, ils ont tenu toute la journée, en imposant des pertes sévères : près de 600 morts ou blessés. Enfin, ce combat illustre l'inaltérable volonté des légionnaires et leur culte de l'effort. Ils ont accompli la mission sans jamais faiblir ni douter, parce qu'elle leur avait été fixée !

Une cérémonie structurante

L'esprit de Camerone se retrouve dans le code d'honneur du légionnaire. Il offre des repères et inspire toute la pédagogie interne à la légion étrangère. Aujourd'hui comme hier, cet esprit aide le légionnaire à atteindre des résultats incontestables. Au cours de la cérémonie, chacun renouvelle son propre serment de fidélité à la mission, à la parole donnée et à la France.

Je vous souhaite une très belle commémoration du 150e anniversaire du combat de Camerone.

 

Général Christophe de Saint Chamas,
commandant la Légion étrangère

Source : Képi Blanc magazine
Crédit : Légion étrangère


Obsèques du général (2s) Goupil

08-04-2013

C'est dans une ambiance solennelle empreinte d'un profond recueillement qu’une cérémonie funèbre à la mémoire du général de division (2s) Goupil a eu lieu samedi 6 avril 2013, à Aubagne, en l’église Saint-Sauveur.

Le général de division Christophe de Saint Chamas, commandant la Légion étrangère, a tenu à rendre hommage à cet officier en ces mots :

« Mon général,
Il y a quinze jours, nous visitions ensemble le chantier de ce qui sera dans quelques jours le nouveau musée de la Légion. Vous me disiez sa richesse et la qualité pédagogique qui s’en dégageait. Comme à votre habitude, vous étiez serein, discret, fidèle et bienveillant.
Voilà des traits de caractère qui ont marqué votre vie militaire qui débute en octobre 1946.
Admis à l'école spéciale militaire interarmes en qualité de saint-cyrien, promotion « Général Leclerc », vous avez fait le choix de l'infanterie, du commandement des hommes.
En juin 1949, vous rejoignez pour la première fois les rangs de la légion étrangère, cette famille que vous allez servir et faire grandir avec une indéfectible fidélité.
Lieutenant, vous servez à deux reprises en Indochine où vous vous distinguez par votre esprit de décision et votre sang-froid.
Trois citations, dont l'une à l'ordre de l'armée, récompensent votre attitude exemplaire au feu au cours de cette campagne.
De retour en Algérie, une courte pause vous permet de vous marier le 18 février 1955. Vous venez donc de fêter 58 années de mariage.
Nommé capitaine, votre sûreté de  jugement, votre  détermination et votre aisance dans les situations difficiles, font de vous un chef reconnu et admiré.
Trois citations supplémentaires, dont l'une à l'ordre de l'armée, récompensent votre participation aux combats en Afrique du Nord.

Votre connaissance des légionnaires et de l’engagement opérationnel vous amènent naturellement à prendre le commandement du 2e régiment étranger de parachutistes en août 1972 après en avoir été le chef des opérations.
En 1976, vous est confié le commandement du groupement de la légion étrangère. A la tête d'une légion étrangère que vous modernisez, vous vous attachez à améliorer la qualité du recrutement et de l'instruction des légionnaires. La Légion, vous doit d’ailleurs aujourd’hui la création du 4e RE à Castelnaudary, école de formation et creuset de la légion.

Nommé général en 1978, vous continuez à faire rayonner l’image de la légion étrangère.
Au printemps 1980, vous accueillez à Aubagne un bataillon de Saint-Cyriens, la promotion Général ROLLET. Votre charisme et votre allure sèment alors de solides vocations d’officiers de Légion.
Alliant comme à votre habitude, sérénité, hauteur de vues et clairvoyance, vous êtes choisi en 1980, pour assurer les fonctions éminentes et délicates  de chef de cabinet du chef d’état-major de l’armée de terre. La ville de Marseille vous accueille enfin, avec le grade de général de division, comme gouverneur militaire.
Vous êtes admis dans la 2e section des officiers généraux le 17 janvier 1985, au terme d’une carrière de près de 39 années consacrées au service de la France et de la Légion étrangère.
Six fois cité, trois fois blessé, vous êtes grand officier de la légion d’honneur et de l’ordre national du mérite. Splendidement décoré, vous portiez d’ailleurs ces décorations avec une simplicité et une discrétion qui ont toujours témoigné de votre engagement désintéressé au service de la France.
Chef unanimement apprécié, Vous êtes également homme de lettres passionné et résolument engagé au sein de l’académie de Marseille, au 12e fauteuil dans lequel vous succédez en 1992 à l’historien provençal Lucien GAILLARD.
Fidèle parmi les fidèles, vous assurez la présidence du conseil d’administration du domaine de la Vède à Auriol, de 1991 à 2000 et présidez le comité d’éthique de la Fédération des sociétés d’anciens de la Légion étrangère.
Cette semaine, vous vous êtes éteint, discrètement, modestement.

Au côté de votre épouse, de vos quatre enfants et de vos petits-enfants, vos frères d’armes, vos subordonnés, vos successeurs, au nom de l’armée française, de la légion étrangère et de tous ceux qui auraient souhaité vous entourer aujourd’hui, nous allons vous rendre les honneurs.
Nous disons adieu à un grand soldat à un grand chef apprécié et incontesté, qui avait fait sienne au quotidien notre devise  d’Honneur et de Fidélité. »


Édito Képi blanc

Éditorial du Képi blanc N° 753 par le ministre de la Défense

À quelques semaines de la commémoration du 150e anniversaire de Camerone, le ministre de la Défense nous fait l'honneur de l'éditorial.

En fêtant le 150e anniversaire du combat de Camerone, la Légion étrangère célèbre le respect de la parole donnée, la solidarité entre frères d'armes et la force de l'engagement qui l'anime depuis près de deux siècles. Dans quelques jours, partout où flotte, à travers le monde, leur fanion vert et rouge, les légionnaires vont ainsi se rassembler et écouter le récit du combat du capitaine Danjou et de ses compagnons d'armes.

Ce faisant, les légionnaires ne rendent pas seulement hommage à leurs Anciens. Ils témoignent aussi de la force inébranlable des vertus d'honneur et de fidélité au pays qu'ils ont choisi. Ce pays en retour, aujourd'hui comme hier, à l'évocation de cette bataille, est empreint d'une triple fierté. Fierté que ces étrangers, venus de près de cent cinquante pays, aient fait le choix de la France. Fierté qu'ils aient choisi de la servir par les armes. Fierté enfin de pouvoir compter sur des soldats d'exception.

Cette capacité de constituer une troupe d'élite, reconnue dans le monde entier, au creuset de tant de nationalités différentes, est la marque d'une des plus belles traditions de notre pays, celle de l'accueil et de l'intégration. Le 30 avril, ainsi, ne sera pas seulement une fête interne à la Légion étrangère. C'est pour le pays entier l'occasion de se reconnaître dans l'image de ce qu'il est, une communauté ouverte, offrant un projet à chacun et tirant le meilleur de tous ceux qui l'ont rejointe.

Au nom du Président de la République, chef des armées, je tiens à exprimer toute la confiance que la Nation place dans la Légion, toute l'admiration aussi que lui inspire ceux qui la servent les armes à la main, sur tous les champs de bataille du monde, naguère outre-Atlantique, hier en Afghanistan et aujourd'hui au Mali. Plus que jamais, la Nation compte sur ses légionnaires.

Je souhaite à chacun une très belle fête de Camerone !

Monsieur Jean-Yves Le Drian,
Ministre de la Défense

Source : Képi Blanc magazine
Crédit : Légion étrangère


Plaquette Légion étrangère 2013

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Camerone : 150e Anniversaire

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 752.

Petit clin d’œil de la ville d'Aubagne, la RD2, route départementale 2, qui relie le centre-ville au quartier Viénot, a été tout récemment baptisée "Route de la Légion". Le nom de cette route empruntée par de nombreux candidats, est un appel à l'aventure, une invitation au voyage qui préfigure ce qui sera un nouveau départ.

"Partir", c'est quitter les siens et son quotidien. C'est rêver, découvrir autre chose, créer, s'accomplir ; c'est refuser la routine et accepter l'inconnu, c'est fuir et espérer. "Partir" c'est prendre des risques, c'est une chance et un défi. L'attrait du départ est bel et bien inhérent au caractère du légionnaire.

C'est pourquoi, à l'occasion du 150e anniversaire du combat de Camerone, c'est le thème du nouveau départ auquel tous aspirent, qui a été retenu.

Partir pour la Légion : le choix personnel du nouveau départ

Le futur légionnaire part à la recherche de l'aventure, mais cela ne lui suffit généralement pas. Il abandonne sa famille, son pays, ses racines, surmonte ce déchirement. Sa démarche dépasse la simple envie, et sa force première est sa détermination à trouver quelque chose de grand et d'exigeant. C'est un candidat au surpassement qui justifie le périple dans lequel il se lance. Le futur légionnaire recherche le privilège unique d'une véritable deuxième chance. Il s'agit moins de commencer que de recommencer. À ceux qui le souhaitent, la Légion offre ce privilège incroyable d'un second départ. Elle permet à ceux qui rejoignent ses rangs de mettre en sommeil leur passé pour prendre un véritable nouveau départ.

Partir avec la Légion : les attentes du légionnaire

Quelles que soient les raisons qui poussent le candidat à devenir légionnaire, ce départ est souvent vécu comme un arrachement qui peut masquer une blessure ou une vulnérabilité secrète. Le remède est connu, c'est le mélange d'action et d'accueil au sein de la Légion qui devient la nouvelle famille du légionnaire. Il faut également souligner une attente toute particulière du légionnaire, celle de pouvoir gagner la confiance du chef qui le commande, sous réserve que celui-ci soit à l'écoute et suscite par l'exemple, admiration et respect.

Il croit fermement au succès par ce recommencement. L'attachement à sa nouvelle patrie - Legio Patria Nostra - est d'autant plus fort qu'il symbolise ce pour quoi il a tout laissé. Le légionnaire se passionne naturellement pour sa nouvelle famille, les missions qui lui sont données, ses chefs et le fanion de l'unité. Il se donne sans compter, y compris pour entretenir et améliorer le casernement qui lui est confié. Ayant souvent pour seul foyer celui de son unité, il trouve de nouveaux repères au sein de sa section, sa compagnie et son régiment. Où qu'il soit, le légionnaire construit son chez lui, avec la volonté toujours renouvelée de construire pour durer. Le départ est ainsi le symbole de l'ouverture et de la découverte du monde et des autres, et par ricochet de soi-même.

Partir en opération : être prêt

Cet attrait pour le départ trouve son aboutissement lorsque s'annonce une opération. Le légionnaire réalise à cet instant, son désir d'absolu, sa soif d'aventure et de perfection. Il fait son métier et concrétise son entraînement au combat. Mais pour partir, il faut bien sûr "être prêt". Telle est la devise du 2e Étranger ! C'est aussi un état d'esprit. C'est la recherche au quotidien de l'excellence opérationnelle qui trouvera son aboutissement sur un théâtre extérieur. Les légionnaires du 1er REC et du 2e REP, viennent d'être engagés dans l'opération Serval, au Mali. Toutes les autres unités de Légion sont prêtes à partir. Pour tous, ce théâtre ouvre une nouvelle page dans notre engagement opérationnel.

Et cet engagement peut être total, nous le savons tous. C'est ce que vient de nous rappeler l'adjudant Harold Vormezeele, auquel nous avons rendu les honneurs le vendredi 22 février dernier, du pont Alexandre III à la cour d'honneur des Invalides. Engagé au Mali en sautant sur Tombouctou, il est allé au bout de son engagement, le 19 février, date à laquelle il avait "un Rendez-vous avec la mort"*.

Honneur à toi, Harold, dans ce dernier départ ! Nous sommes fiers de toi et veillerons à nous montrer dignes de ton sacrifice. Repose en paix. Ton nom vient de s'ajouter sur la liste des légionnaires morts pour notre pays et qui ont créé ce pacte de sang entre la France et sa Légion étrangère.

* I have a rendez-vous with death, poème d'Alan Seeger, poète américain, légionnaire au 2e étranger de marche ; tué à Belloy-en-Santerre le 4 juillet 1916.

 

Général Christophe de Saint Chamas,
commandant la Légion étrangère


Savoir donner le ton !

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 751.

Comme vous avez pu le remarquer, le thème retenu dans l'agenda légion 2013 est celui du chant.

Ce choix souligne combien ce patrimoine historique et culturel fait partie des richesses que nous avons à cœur d'apprendre, d'entretenir et de transmettre. Nous connaissons tous les vertus du chant, tout particulièrement à la Légion étrangère.

Je voudrais insister sur quelques unes de ces caractéristiques bien connues.

L'apprentissage du chant contribue à la maîtrise de la langue française. Encore faut-il que les paroles des chants soient correctement expliquées. Trop souvent, la pédagogie de l'imitation amène certains jeunes légionnaires à donner le meilleur d'eux mêmes sans comprendre le sens des paroles prononcées. Les vertus pédagogiques sont réelles mais exigeantes. Je compte sur les chefs de sections pour former leurs jeunes légionnaires dans ce domaine.

Le chant permet également d'exprimer la cohésion, la fierté et la détermination d'une troupe. C'est un des moyens les plus rapides, les plus faciles et les moins coûteux (paramètre non négligeable dans le contexte actuel) pour donner une colonne vertébrale à une unité, à un détachement. Et ne nous y trompons pas, ce n'est pas une pratique réservée exclusivement à l'échelon de l'unité élémentaire ! La section est le point de départ pour le chant.

Enfin, le chant réchauffe le cœur et soude les hommes, surtout lorsque pourrait poindre le cafard, éternel ennemi du légionnaire. Nous sommes tous convaincus de ces vertus pédagogiques du chant.

Et pourtant... les anciens me le disent souvent, on chante moins qu'avant, on connaît moins de chants, on n'ose plus chanter. Où est donc la faille ? Les qualités vocales des légionnaires ont-elles régressé ? L'apprentissage du français est-il devenu inutile ? Les unités sont elles soudées à un point tel que le chant ne soit plus nécessaire ? Rien de tout cela à mes yeux.

Pour chanter, il faut donner le ton ! Voilà une expression très riche de sens dans la vie militaire. Donner le ton, c'est créer l'ambiance chez les caporaux-chefs, au sein du corps des sous-officiers, des officiers, dans une unité. Les présidents de catégories savent qu'ils ont, eux aussi, un rôle éminent d'exemplarité à jouer. Donner le ton, c'est souder tous ses subordonnés autour d'un enjeu, d'un projet ou d'un défi . Car lorsque le chef y croit, ses subordonnés le suivent. Donner le ton, c'est savoir prendre l'ascendant sur son entourage, pour le bien commun. Donner le ton, c'est rythmer la vie en se montrant fédérateur.

En résumé, donner le ton, c'est avoir le courage de marquer ses subordonnés, de les dynamiser, de les souder. C'est montrer sa compétence en fixant le cap, en donnant du rythme et de l'ardeur.

Alors y a-t-il un grade privilégié pour donner le ton ? J'ai pu constater que si tout le monde considère que la première qualité du chef est l'exemplarité, dans le domaine du chant, il se pratique trop souvent une "subsidiarité en cascade" qui fait désigner pour donner le ton, le plus jeune ou le dernier arrivé, sous les yeux de nombreux camarades paralysés par leur incapacité à entonner eux-mêmes un chant.

Chant et commandement sont à mes yeux étroitement liés. Chacun d'entre nous doit savoir faire un pas en avant et lancer un chant. Et le plus dur, c'est de donner le ton pour la première fois. Je souhaite que nous fassions tous un effort cette année pour faire revivre nos chants. Alors sortons nos carnets, ayons le courage d'éteindre dans les clubs et les mess, les écrans inutilement allumés et qui sont souvent les pires ennemis de la cohésion et du chant.

À partir du grade de caporal, chacun devrait savoir lancer un chant. Donner le ton, c'est montrer son goût pour les responsabilités, c'est montrer un caractère de chef !

Alors, ouvrez vos carnets. Le ton est donné pour l'année 2013.

Général Christophe de Saint Chamas,
commandant la Légion étrangère

Les festivités de Noël

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 750.

Les festivités de Noël qui viennent de s’achever dans les régiments, en métropole comme à l’extérieur ont permis à chaque légionnaire de vivre un moment privilégié, au sein de sa section et de sa compagnie, au contact des cadres et des plus anciens de l’unité.

Cette soirée familiale, partagée et offerte aux plus jeunes est essentielle pour tous, nous le savons bien. Et il ne s’agit pas d’une contrainte, mais d’un cadeau, d’un très beau cadeau : celui de la soirée qui compte le plus aux yeux de tous. C’est pour cela que tous les cadres consacrent cette soirée à leurs légionnaires. Voilà une des exigences qui nous rappellent que le légionnaire demeure différent de ses frères d’armes.

Et les spécificités sont connues. Elles sont sources d’une légitime fierté. Noël s’achève après ces veillées inoubliables, ces crèches uniques au monde qui expriment avec génie la sensibilité et la profondeur de l’âme du légionnaire. La fête achevée, nous voilà déjà prêts pour attaquer cette nouvelle année. Elle sera très particulière pour la Légion étrangère qui fêtera avec éclat le 150e anniversaire du combat de Camerone.

De quoi aurons-nous besoin en 2013 ? Alors que certains ont peut-être le sentiment d’avoir échappé à la fin du monde au mois de décembre, je souhaite vous adresser des voeux en lien direct avec notre vie quotidienne. Aussi commencerai-je par le courage et la ténacité nécessaires pour que chacun à votre place, vous continuiez à assurer vos missions, avec le souci de perfection que nous ont enseigné nos anciens.

Et le travail ne manque pas, dans le contexte évolutif qui s’annonce, pour adapter ce qui mérite de l’être, rationaliser ce qui peut encore l’être et préserver ce qui doit l’être à tout prix. Voilà des ambitions pour le moins exigeantes.

N’oublions pas : “Ils ne savaient pas que c’était impossible, c’est pour cela qu’ils l’ont fait !” (Mark Twain).

Que vous souhaiter de plus ? Au cours de cette année qui connaîtra des rendez - vous particuliers pour la Légion étrangère , je souhaite à chacun de conserver la même fierté que celle qui le motivait le jour où il a coiffé son képi blanc. Cette fierté commence dans la tenue que nous portons toujours la tête haute, quelle qu’elle soit et en toute circonstance.

Elle exprime ce choix délibéré que vous avez fait en vous engageant dans les rangs de la Légion étrangère. Le quatrième article du code d’honneur nous le redit : “Fier de ton état de légionnaire, tu le montres dans ta tenue toujours élégante, ton comportement toujours digne mais modeste, ton casernement toujours net”. Voilà tout un programme de vie, que nous avons accepté à l’engagement et qui devient une grande et légitime fierté.

Sommes-nous identiques aux autres soldats ? Certes les missions sont similaires, mais nous demeurons différents. Cette fierté est essentielle car elle nous aide à nous fixer un comportement sans faille.

Elle débouche naturellement sur le troisième vœu que je voudrais vous adresser : sachons tous nous montrer exemplaires, dans les missions que nous recevons, quelles qu’elles soient. Ce sera notre manière de vivre intensément cette nouvelle année, tout en contribuant au rayonnement de la Légion étrangère dont vous êtes au quotidien les acteurs privilégiés, chacun à votre place. Courage, fierté et exemplarité, voilà de quoi prendre de bonnes résolutions pour continuer à faire comme nos anciens, en étant prêts à nous donner sans compter pour le succès de la mission et la gloire de la Légion étrangère.

Je vous souhaite une très bonne année 2013.

Général Christophe de Saint Chamas,
commandant la Légion étrangère


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