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Légionnaire toujours...

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"More Majorum"

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 769

Quel titre pourrait mieux illustrer l’éditorial de ce numéro de Képi blanc consacré en large partie à nos Anciens !
La locution latine, “More Majorum” se traduit habituellement par “à la manière de nos anciens”.
Sous l’empire romain, elle désignait le nom d’un supplice destiné aux parricides.
Elle a été par la suite employée quasi exclusivement à l’écrit par les juristes, les philosophes ou les théologiens.
Elle apparaît pour la première fois à la Légion étrangère le 25 février 1940, dans l’ordre N°1 du lieutenant-colonel Magrin-Vernerey, commandant la 13e Demi-brigade de marche de la Légion étrangère toute nouvellement créée : “Officiers, sous-officiers, caporaux et légionnaires du Groupement montagne, appelés à représenter la Légion hors d’Afrique, sous les yeux de troupes d’élite, et à combattre pour la plus belle des causes, nous élèverons nos cœurs à la hauteur de cet immense honneur.
Devant des chefs, des soldats et des peuples qui ne vous connaissent pas ou peu, et jugeront d’après vous l’Armée d’Afrique et la Légion, vous prouverez l’esprit de corps, l’exacte discipline et l’union étroite qui cimentent la solidarité légionnaire.
En votre nom, j’adresse l’hommage du Régiment cadet de la Légion à tous les chefs illustres et aux glorieux régiments qui ont conquis la célébrité de l’Arme ; dépositaires de leur gloire, par tous les détachements qui vous ont constitués, confiants dans la supériorité éprouvée de notre tradition, vous obéirez, vous attaquerez, vous tiendrez, selon la devise du Groupement “More Majorum”, à la manière de nos anciens”.

Tout est dit dans ce magnifique 1er ordre du 1er chef de corps de la 13e DBLE, le futur général Monclar :
- honneur de porter les armes pour la plus belle des causes ;
- exigence “d’être à la hauteur”;
- solidarité légionnaire au combat acquise par l’esprit de corps et la discipline ;
- reconnaissance de l’héritage glorieux légué par les anciens ;
- devoir des jeunes d’être dignes, au combat, de cette gloire héritée.
Cette locution devint alors naturellement la devise de la 13e DBLE et fut inscrite sur le 1er insigne de cette formation.

En 1948, à leur création, les légionnaires parachutistes firent leur cette devise “More majorum”, toujours pour insister sur le fait que les “cadets” de la Légion étrangère étaient bien dépositaires de la gloire des détachements issus des régiments étrangers plus anciens.

Plus récemment, les régiments étrangers de génie ont gardé cette même ligne de conduite en faisant référence, dans leur chant respectif à l’exemple des Anciens :
- les légionnaires du 1er REG “marchent sans trêve sur les pas de nos anciens”;
- pour ceux du 2e REG, qui invoquent d’abord “la terre d’Indo où tant d’anciens reposent”, “la mémoire a sonné le refrain”.
Déjà, à la deuxième moitié du XIXe siècle, lorsque furent écrites les paroles du Boudin, la référence au sacrifice des Anciens et l’exhorte des jeunes à suivre l’exemple étaient bien présentes :
“Nos anciens ont su mourir pour la gloire de la Légion, Nous saurons bien tous périr suivant la tradition”.
Pourquoi cette référence aux Anciens, nécessaire aux plus jeunes, est-elle une constante ?

Sans doute, comme Maurice Druon l’écrivait, parce que “la tradition est un progrès qui a réussi”, ce qui permet au jeune de mettre toutes les chances de son côté pour “être à la hauteur” dans l’action, en s’appuyant sur ce qui a déjà fait ses preuves.

Ensuite, parce qu’il faut des rites, comme le disait Saint-Exupéry. Ces rites sont indispensables pour former notre cohésion.
Ce sont les commémorations que nous vivons à la Légion étrangère, et en premier lieu celle de Camerone.
Anciens et jeunes nous nous retrouvons pour honorer nos morts, nous rappeler le serment des hommes du capitaine Danjou, et redire notre fierté d’être leurs héritiers.
Ces rites sont aussi présents dans notre vie quotidienne, en particulier à l’instruction et à l’entraînement au combat.
Ils sont présents à table, qui permet à la famille légionnaire de se retrouver entre les sorties sur le terrain.
Ils sont présents dans le chant, au bivouac, au quartier, ou dans les popotes.
La liste de ces rites est longue, je n’irai pas plus loin.

Enfin, ce lien entre jeunes et anciens est surtout nécessaire, parce que la Légion est d’abord une famille, faite de volontaires venant des quatre coins du monde pour servir la France avec honneur et fidélité. Une famille, c’est plusieurs générations, qui même si elles ne vivent plus sous le même toit, portent toujours le même nom.
Chez nous, cette famille “Monsieur Légionnaire” commence par l’engagé volontaire qui reçoit son matricule, et se termine par l’ancien qui s’éteint. Tous deux, comme le psalmiste peuvent entonner :
“Nous avons entendu et nous savons ce que nos pères nous ont raconté, nous n’allons pas le cacher à nos fils.
Nous redirons à tous ceux qui nous suivent, les œuvres glorieuses...”

Honneur à nos anciens !

ORDRE DU JOUR N°1

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 768

Officiers, sous-officiers, caporaux-chefs, caporaux, clairons et légionnaires de la Légion étrangère.

Aujourd’hui, c’est avec une immense fierté que je prends le commandement de la Légion étrangère car je mesure pleinement l’honneur qui m’est fait de devenir le chef d’une communauté d’hommes unique servant la France avec honneur et fidélité depuis cent soixante-treize ans.

Conscient de l’œuvre déjà accomplie par nos anciens et respectueux de nos traditions, je salue avec émotion tous nos emblèmes. Je rends hommage à tous ceux qui m’ont précédé dans cette fonction et en particulier, le général de division Christophe de Saint Chamas, auquel je succède. Il a su faire rayonner avec brio la Légion étrangère et ses valeurs humaines. Je lui exprime notre profonde gratitude et lui adresse tous nos voeux de pleine réussite dans ses nouvelles fonctions.

Mes premières pensées vont à nos camarades qui sont tombés au service de la France sous le fanion vert et rouge. Ils ont rejoint discrètement avec les honneurs dus à leur engagement, la longue cohorte des 40 000 légionnaires tombés au service de la France depuis 1831. À nos blessés, Français par le sang versé, j’exprime toute ma gratitude pour leur courage au feu, et leur souhaite un prompt rétablissement. À nos camarades actuellement engagés en opérations, je redis toute ma confiance.

À votre tête, mais avec votre aide et dans la continuation de mes prédécesseurs, je compte servir la Légion étrangère en inscrivant mon action autour de trois idées fortes auxquelles je crois profondément :
- la Légion étrangère doit demeurer une force combattante reconnue et respectée au service de la France. Cela signifie que la priorité de chacun d’entre nous, quels que soient notre fonction et notre grade, est et doit rester de s’entraîner inlassablement au combat pour vaincre là où la France nous engagera et nous le demandera. La capacité d’encaisse, la rusticité, la force morale et le souci constant du détail doivent demeurer notre marque de fabrique quels que soient l’engagement demandé et le prix à payer.
- la Légion étrangère est une communauté humaine militaire unique qui doit conserver sa cohérence d’ensemble pour demeurer efficace. Cette cohérence résulte uniquement du travail de fond mené par tous les régiments des forces et du socle pour se préparer au combat mais aussi pour administrer avec compétence nos cadres et légionnaires tout au long de l’année. Il est indispensable de poursuivre nos efforts dans ces domaines en sachant que l’excellence n’est pas un statut mais un objectif et un défi quotidien.
- la Légion étrangère constitue une exception au sein de nos armées du fait de sa seule spécificité : celle d’être autorisée par la loi à recruter, dès le temps de paix, des étrangers pour porter les armes de la France. Cette exception nous oblige à cultiver avec humilité le devoir d’excellence, c’est-à-dire à travailler trois fois plus pour faire accomplir notre devoir, à tout mettre en oeuvre pour apprendre et faire apprendre le français, à nous entraîner en permanence dans le moindre détail afin de maitriser parfaitement les choses même les plus simples que cela soit au combat ou au quartier ! N’oublions jamais que le succès n’arrive que s’il est précédé par l’effort et le dépassement de soi.

Je sais que cette exception m’imposera d’expliquer inlassablement, en votre nom, à tous, pourquoi le légionnaire est différent au sein des armées ; pourquoi ce terrien embarqué à l’année au sein de son régiment, nécessite des mesures de soutien et d’organisation adaptées ; pourquoi cet étranger venu servir la France avec honneur et fidélité a besoin d’un dispositif de solidarité unique marquant la légitime et nécessaire reconnaissance de la France à son égard pour son engagement extraordinaire.

Vous pouvez légitimement être fiers du travail déjà accompli. Continuez à faire honneur à la Légion étrangère, demeurez cette force combattante d’exception sur laquelle la France sait pouvoir compter, s’il le faut jusqu’au sacrifice ultime. Les défis ne manqueront pas. Une seule certitude, demain comme hier, la mission demeurera sacrée.

Vive la Légion étrangère !


L’exemplarité, expression de la fidélité

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 767

À la Légion étrangère comme ailleurs, lorsqu’une décision est prise, les ordres sont donnés puis exécutés. Ce principe simple a fait ses preuves, mais cela ne veut pas dire que tout soit facile. Les difficultés sont nombreuses, et certaines épreuves parfois douloureuses à surmonter. Pour autant, la Légion se met en ordre de bataille avec détermination.

C’est ce qui se passe depuis plusieurs mois au 1er Régiment étranger de cavalerie qui a commencé à quitter la garnison d’Orange pour s’installer dans le camp de Carpiagne. Il laisse derrière lui de nombreux souvenirs et des amitiés solidement nouées tout au long des quarante-sept années vécues dans cette garnison si accueillante. Et malgré cette émotion légitime, il regarde droit devant lui tous les enjeux qui l’attendent et les projets qui permettront de rebondir au plus vite. L’esprit bâtisseur de chaque légionnaire permettra très rapidement à chacun de se sentir à nouveau chez lui.

Une véritable opération a permis de déménager successivement toutes les unités et de muter cadres et légionnaires, tout en préservant les capacités opérationnelles et l’esprit régimentaire. Avant de quitter leur garnison, les légionnaires cavaliers ont souhaité marquer l’événement et faire leurs adieux avec panache, en montrant à la fois talent et originalité.

Rassemblés dans le théâtre antique devant les Orangeois venus en grand nombre, les escadrons ont interprété avec coeur quelques chants de notre magnifique patrimoine légionnaire, dont nous sommes tous légitimement si fiers. La Musique de la Légion étrangère était de la fête pour prendre le relais des unités et faire vibrer les invités, comme à chaque fois qu’elle se donne en concert. Et celui-ci avait un caractère bien particulier : Nathalie Lermitte, chanteuse de grand talent et amie de la Légion était venue chanter quelques-uns des plus beaux morceaux composés par Edith Piaf. Fierté et émotion ont marqué légionnaires et spectateurs. Et dans quelques jours, une prise d’armes marquera le départ officiel du Royal étranger.

Pendant ce temps, les autres régiments se préparent pour les engagements opérationnels qui s’annoncent. Ils ont comme toujours, le souci d’être parfaitement préparés et d’engager des unités soudées, entraînées et aguerries.

En garnison comme en opération, les légionnaires sont dignes de leurs anciens. Admirés dans le monde entier, respectés par toutes les armées, applaudis par tous les Français, toujours volontaires et fiables au combat, parfois jalousés, les légionnaires n’ont pas changé. Ils tiennent aujourd’hui comme hier une place particulière, celle que soulignait le général Canrobert en 1855 en Crimée, au passage de l’Alma, admirant le comportement des légionnaires au combat : "À la bonne heure, servez d’exemple aux autres, braves légionnaires".

Dans quelques semaines, je franchirai le portail du quartier Vienot, après trois années à la tête de la Légion étrangère, et trente années après avoir été affecté pour la première fois parmi les képis blancs.

En saluant une dernière fois le piquet d’honneur, je penserai à tous les légionnaires que j’aurai eu l’honneur de commander, conscient de ce privilège merveilleux d’avoir côtoyé des hommes d’exception, tant de bons larrons venus refaire leur vie, prêts à tout donner pour la gloire de la légion étrangère, et recherchant sans cesse des chefs auxquels donner sans réserve toute leur confiance.

Je leur adresse mes chaleureux remerciements pour ce qu’ils donnent à la France et m’incline avec respect devant le souvenir des quarante mille légionnaires morts au combat depuis 1831, avec une pensée particulière pour ceux qui sont tombés au cours de ces trois années.

Je les remercie pour tout ce qu’ils m’ont appris, notamment sur ce que la Légion leur avait apporté.

Longue vie à la Légion étrangère et honneur aux anciens.


Solidarité consolidée

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 766



Le 30 avril dernier, en hommage à tous les engagés volontaires de 1914, trois légionnaires ont été mis à l’honneur pour porter et escorter la main du capitaine Danjou. Ils ont remonté la voie sacrée, fiers et émus, dans le souvenir très présent des 36 000 légionnaires tombés au service de la France depuis 1831.

Ils illustraient parfaitement, en ce jour exceptionnel, la force du lien qui demeure entre nous : “on ne cesse pas d’être légionnaire au moment où on quitte l’uniforme. On le reste jusqu’à la mort” (Georges Manue, "Têtes brulées" 1929).

Volontaire avant tout, le légionnaire qui a choisi de porter les armes d’un pays qui n’est pas le sien est souvent un déraciné qui a trouvé une nouvelle famille. Et, en son sein, des valeurs communes sont découvertes et adoptées. Il sera formé, éduqué, promu et acquerra progressivement son indépendance et son autonomie.

La solidarité fait donc partie intégrante des valeurs de la Légion étrangère : “Chaque légionnaire est ton frère d’armes quelle que soit sa nationalité, sa race, sa religion. Tu lui manifestes toujours la solidarité étroite qui doit unir les membres d’une même famille”.

La nécessité de prendre en charge les légionnaires dans les moments de légitime repos ou les moments difficiles, pour leur apporter assistance et réconfort, en se substituant à une famille absente ou défaillante, est donc apparue très tôt. Dès 1834, les premiers centres de repos ont été créés pour accueillir les malades et blessés au combat.

Chef militaire au charisme universellement reconnu et aux états de service exceptionnels, le général Rollet qui repose au carré militaire du cimetière de Puyloubier, a imaginé puis mis sur pieds les premières œuvres sociales de la Légion étrangère.

Dès 1934, c’est en véritable précurseur qu’il a fait acheter un domaine pour y accueillir les légionnaires quittant le service et arrivant à Marseille. Ce projet est aujourd’hui la Maison du légionnaire à Auriol.

En 1953, le colonel Gaultier poursuit l’œuvre du général Rollet : devant l’afflux des blessés d’Indochine il crée le Service du Moral et des Œuvres de la Légion étrangère, une innovation dans l’Armée française. L’action sociale de la Légion étrangère permet alors d’aider le légionnaire, parfois invalide, à s’intégrer dans la société française, malgré son handicap. À l’image d’une famille, l’attention est constante, même après le départ du foyer d’un de ses membres.

En 1954, le ministère de la Défense confie à la Légion étrangère un domaine de deux cents hectares pour y accueillir les anciens légionnaires et les blessés d’Indochine. L'institution des invalides de la Légion étrangère voit rapidement le jour. Tous les anciens, les blessés au combat ou dans leur vie pourront, s’ils le désirent, trouver un havre de paix, des frères d’armes, un esprit de corps et la reconquête de l’estime de soi par un travail adapté.

Depuis sa création, cette institution fonctionne grâce au Foyer d’entraide de la Légion étrangère, le FELE dont l’action est universellement reconnue, malgré un cadre juridique très fragile.

Pourtant, en nous confiant ce domaine, la Nation voulait exprimer sa reconnaissance à ces valeureux soldats. Cette reconnaissance est désormais pérenne. La loi de programmation militaire du 18 décembre 2013 a reconnu la spécificité de l’action sociale de la Légion étrangère. Le FELE va devenir un établissement public dont la mission principale sera la mise en œuvre de la solidarité légionnaire.

En l’inscrivant dans la loi, le parlement a ainsi montré à tous les Français la nécessité d’accueillir et d’accompagner ces anciens légionnaires qui ont tout quitté pour servir la France. Cette consolidation juridique intervient au moment où nous fêtons le soixantième anniversaire de l’institution des invalides de la Légion étrangère, fruit d’années d’efforts, de service et de dévouement.

Honneur à tous ceux qui ont contribué à cette action merveilleuse et indispensable dont nous pouvons être fiers. Car à Puyloubier vibre au quotidien, l’âme de la Légion étrangère.


60e anniversaire de l'INSTITUTION DES INVALIDES


Communiqué de presse : 60e anniversaire de Puyloubier


L'engouement pour défendre le camp de la liberté

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 765

Chaque année la Légion étrangère honore le sacrifice des légionnaires du capitaine Danjou, glorieusement tombés au Mexique, le 30 avril 1863, dans l'accomplissement de la mission qui leur avait été confiée : assurer la couverture au profit d'un convoi logistique ravitaillant les unités françaises qui assiégeaient la ville de Puebla.

Ce combat regroupe à lui seul toutes les valeurs fédératrices de la Légion étrangère : le caractère sacré de la mission, la fidélité à la parole donnée ainsi que la communauté de destin choisie et acceptée par les officiers, sous-officiers et légionnaires. Ces trois vertus légionnaires connues de tous, expliquées aux plus jeunes et commentées à chaque occasion constituent le fondement de l'esprit de corps qui nous anime.

Il s'agit de mettre en avant la conception héroïque et désintéressée de l'accomplissement de la mission, quel qu'en soit le prix. Le serment renouvelé par les légionnaires face à la mort souligne le sens profond de leur engagement, le culte de l'honneur, de la fidélité au chef et aux frères d'armes. À cela s'ajoute un témoignage exceptionnel de solidarité, faite d'estime réciproque, de confiance mutuelle et de cohésion. Tout cela afin que, dans les moments les plus durs du combat, les légionnaires témoignent toujours de ce supplément d'âme, de cette force morale et de ce remarquable sens de la discipline qui ont été forgés patiemment et quotidiennement au quartier comme à l'entraînement.

Aujourd'hui comme hier, Camerone demeure la référence pour tous les légionnaires qui vivent cette cérémonie avec une intensité particulière. En entendant le récit de ce combat, chacun renouvelle intérieurement le serment qu'il a fait le jour où il a coiffé le képi blanc qu'il avait mérité, en promettant alors de servir avec honneur et fidélité.

Aujourd'hui comme hier, dans nos régiments, ces valeurs restent immuables. Le culte du courage et du dépassement de soi sont source d'une légitime fierté faite d'estime de soi, à l'instruction comme en opération.

Aujourd'hui comme hier, la mise en avant de l'abnégation et du sens de l'honneur, prend tout son sens.

Cette année est marquée par le centenaire du déclenchement de la Grande Guerre. Dans cette période riche et douloureuse de l'Histoire de France, la Légion étrangère a écrit des pages magnifiques montrant l'héroïsme d'étrangers ayant choisi de combattre dans le camp de la liberté. Dès 1914, ils se bousculent pour rejoindre la Légion, seule formation pouvant les accepter. Parmi eux, quelques-uns formeront le noyau de la future escadrille La Fayette. Témoignage de l'histoire, le 28 septembre 1919, à l'Hôtel des Invalides, une plaque est inaugurée, portant cette inscription : "Le 21 août 1914, des hommes libres de toutes les Nations du monde, s'enrôlèrent ici, pour la France et le droit". Tous ces hommes avaient peut-être partagé la vision de Jefferson, troisième président des États-Unis, philosophe et très francophile, pour qui "tout homme de culture a deux patries, la sienne et puis la France".

Le 30 avril prochain, en hommage à tous ces volontaires de 1914, trois légionnaires seront mis à l'honneur pour porter et escorter la main du capitaine Danjou, trois étrangers engagés pour servir ce pays qui n'était pas le leur.

Enfin, la cérémonie à Aubagne sera rehaussée cette année aussi par la présence d'un invité d'honneur bien particulier : SAS le prince Albert II de Monaco dont la présence témoignera du lien historique très privilégié qui unit la principauté de Monaco et la Légion étrangère. Sortant de Saint Cyr en 1893, son arrière-grand-père, futur Louis II, est affecté au 1er Régiment étranger en tant qu'officier servant à titre étranger. En 1914, il s'engage à nouveau pour la durée de la guerre. Il sera plus tard nommé sergent-chef d'honneur et la Principauté de Monaco recevra la distinction de 1re classe d'honneur de la Légion étrangère. À l'occasion du centenaire de son engagement dans la guerre, la Légion étrangère est fière et très honorée d'accueillir un tel invité.

Comme chaque année, le cérémonial superbement orchestré regroupe les légionnaires autour de ces valeurs qui font notre force. Partageons ensemble ce moment unique, fait d'un profond recueillement, et d'une rigueur parfaite.

Les légionnaires d'hier et d'aujourd'hui savourent avec une immense fierté, le droit qui leur a été donné de servir la France.

Général Christophe de Saint Chamas,
commandant la Légion étrangère

Source : Képi Blanc magazine
Crédit : Légion étrangère


Des étrangers au service de la liberté, dans la Grande guerre


Dossier presse Camerone 2014


Ambassadeurs et combattants

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 764

 

Ambassadrice, voilà bien un qualificatif qui caractérise la musique de la Légion étrangère depuis sa création. Allons plus loin et parlons même d’ambassadrice extraordinaire.L’obtention d’un disque d’or, trois mois après avoir enregistré l’album intitulé Héros en témoigne. Une légitime fierté en découle,étant la seule musique militaire à avoir jamais reçu ce titre convoité. Sollicité tout au long de l’année, le légionnaire musicien participe directement au rayonnement de la Légion étrangère,de l’armée de Terre et de la Défense, aussi bien en France qu’à l’étranger où il est tout particulièrement porteur d’une image emblématique. Si le grand public ne le voit et l’admire qu’à la parade, ce musicien en képi blanc est avant tout un légionnaire“venu volontaire”, et donc un combattant dont l’histoire est indissociable de celle de la Légion !

En effet, le musicien est le moins connu mais paradoxalement sans doute aussi le plus applaudi des légionnaires. “L’ambassadrice de la Légion étrangère”, toujours mystérieuse et toujours très sollicitée, demeure reconnaissable entre toutes. Unique en son genre, la Musique de la Légion étrangère possède une originalité qui ne limite pas son répertoire au seul et néanmoins célèbre refrain du Boudin. Du pas lent et majestueux, au port bas de ses tambours, en passant par le son aigu de ses fifres ou l’éclat de son chapeau chinois dont les queues de cheval évoquent ses origines turques, la musique de la Légion étrangère et ses légionnaires possèdent bien des secrets.

À l’origine, “le rôle des musiques militaires était à la fois d’effrayer l’ennemi, d’assurer par ses tambours et ses clairons la transmission des ordres dans la bataille, d’exciter la troupe et de rehausser l’éclat des défilés”.

Car les musiciens furent d’abord des soldats. Et à la Légion étrangère, ils le restent. Aujourd’hui encore, si les moyens de combat ont bien changé,la musique conserve sa place entête des défi lés, honneur jadis réservé aux combattants d’élite.Le musicien est recruté comme un combattant débarqué, au même titre que tous les légionnaires,avant de devenir tambour ou clairon. Tout au long de l’année,ces musiciens répètent leurs gammes plusieurs heures par jour.Mais ils n’oublient pas non plus d’entretenir leur fond de sac opérationnel au cours du mois de janvier qu’ils passent chaque année sur le terrain ou en ferme pour s’entraîner au tir et au combat.

 

Il n’est pas anodin que ce soit un musicien, le tambour Laï de la 3e compagnie du Régiment étranger au Mexique, qui ait fait le premier récit du combat de Camerone au colonel Jeanningros quand la colonne de secours arriva sur les lieux du combat,le 1er mai 1863 à l’aube. Grièvement blessé de sept coups de lance et de deux balles, laissé pour mort, il avait réussi pendant la nuit à s’extraire du tas de cadavres puis à se trainer sur la route de Chiquihuite. À la vue de ses camarades, il articula ces quelques mots : “Je suis le seul de la 3e compagnie…” Il fut décoré de la Légion d’honneur et sa croix est aujourd’hui conservée au Musée de la Légion à Aubagne.

Nos musiciens ont repris leurs instruments et répètent avec rigueur pour préparer Camerone. C’est dans quelques semaines.La cérémonie sera marquée par le centenaire du déclenchement de la Grande Guerre. Le thème retenu est celui “Des étrangers au service de la liberté”. Dans cette période riche et douloureuse de l’Histoire de France, la Légion étrangère a écrit des pages magnifiques d’héroïsme. De nombreux étrangers ont choisi de combattre dans le camp de la liberté. La Légion compte dans ce conflit, six mille morts et disparus sur les quarante-cinq mille hommes engagés. La Musique de la Légion y prit part, ses musiciens devenant brancardiers pour les plus âgés ou simples combattants dans les régiments de marche pour les autres.

Le 30 avril prochain, en hommage à tous ces volontaires de1914, ce sont trois légionnaires qui seront mis à l’honneur pour porter et escorter la main du capitaine Danjou. Trois étrangers qui se sont engagés pour servir ce pays qui n’était pas le leur : le lieutenant-colonel Zlatko Sabljic, accompagné par le major Cristobal Ponce y Navarro et le caporal-chef Joaquim Da Silva. Solennellement, ils remonteront la voie sacrée accompagnés des pionniers et de la musique de la Légion étrangère.

Au son des fifres et tambours, les légionnaires musiciens apporteront ce supplément d’âme indispensable pour partager l’intensité de la cérémonie.

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