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2010


Afghanistan : veillée d’armes avec les Bisons 29042010

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Jeudi 29 Avril 2010

La contre-insurrection à la française repose sur une culture innée et une préparation intensive. Reportage au sein de la 3e brigade mécanisée, avant son départ en opérations.

Que les Français continuent à faire ce qu’ils font actuellement, ils abattent un travail impressionnant! Venant du général Stanley McChrystal, patron de l’Otan en Afghanistan et l’un des généraux les plus charismatiques du monde occidental, le compliment vaut de l’or. Il l’a fait à Paris devant l’IHEDN, dans un point de situation lucide et franc : « Nous ne sommes pas en train de gagner, mais nous ne sommes pas en train de perdre. Les insurgés ne sont pas en train de gagner non plus. »

Sa stratégie de reconquête des bastions des insurgés, lancée le mois dernier dans la province du Helmand, s’annonce dure : « Il y aura encore plus de blessés et de tués. 2010 sera une année critique. »

D’autres offensives sont attendues ces prochains mois à Kandahar, à Kunduz et à Khost, afin de redonner l’initiative à l’armée afghane et de susciter la confiance de la population. Un colonel venu de Kaboul donne une autre clé à la tournée de son chef en Europe : « Il voulait redonner de l’allant aux décideurs militaires européens, aux responsables politiques et aux opinions publiques. »

À Paris, McChrystal a tenu à féliciter la “Task Force La Fayette”, nom donné à la brigade française (3000 hommes) déployée à l’est de Kaboul. « Les Français sont engagés depuis longtemps dans cette nouvelle culture militaire que nous appelons de nos voeux », dit encore ce colonel. Les soldats français que McChrystal a vus sur le terrain illustrent bien cette French touch si adaptée à la contre-insurrection: la maîtrise de la violence et le respect des populations locales.

C’est une question de culture militaire acquise de longue date, mais aussi de formation. « Nous nous préparons depuis un an, avec un jalonnement encore plus précis ces six derniers mois », explique le général Pierre Chavancy, 50 ans, patron de la 3e brigade mécanisée (BM) de Limoges. Héritière des traditions de la 3e division d’infanterie algérienne, cette grande unité placée sous le signe du croissant de l’islam a bénéficié d’une préparation exceptionnelle pour sa mission en terre afghane, effective à partir de ce 1er mai.

Passé par le Tchad, le Centrafrique, le Golfe et la Bosnie avant de commander la prestigieuse 13e demi-brigade de la Légion étrangère à Djibouti, le général Chavancy devait prendre, ce 29 avril, le commandement de la Force La Fayette pour succéder au général Marcel Druart, en partance pour le quartier général de l’Otan à Bruxelles.

“Il faut aussi que les familles aient l’explication du pourquoi”

Chavancy et son état-major ont achevé leur longue phase de préparation au Centre d’entraînement des postes de commandement (CEPC) du camp de Mailly (Aube), en compagnie de cadres des unités projetées pour ce nouveau mandat, dont ceux du 126e régiment d’infanterie (RI) de Brive-la-Gaillarde et du 21e régiment d’infanterie de marine de Fréjus. Des officiers américains et afghans, dont le général Izmeraï, commandant des forces afghanes dans la zone française, avaient aussi été mobilisés à Mailly pour “jouer” un environnement international réaliste.

« Le but est de nous permettre de chausser les bottes de nos prédécesseurs, avec qui nous étions connectés depuis des mois, explique Chavancy. Mes successeurs sont déjà connectés à moi. » Les successeurs de ses successeurs, présents à Mailly, viennent d’entrer à leur tour dans ce cycle de “tuilage”.

En janvier, une délégation de la 3e BM était aussi allée passer quinze jours aux États-Unis, aux côtés de la 101e division aéroportée, leur futur partenaire sur le terrain : « Pour être parfaitement dans l’esprit et assurer la continuité des actions. » Le leitmotiv de tous est clair : agir au profit des forces afghanes, mettre en musique l’“approche globale” ordonnée par l’Otan, une combinaison d’effets militaires et civils pour assurer la sécurité, le développement, la gouvernance.

La pédagogie a joué un grand rôle : « Il est extrêmement important que nos soldats comprennent bien la logique de cet engagement. Non seulement pour qu’ils ne se trompent pas sur place, mais pour qu’eux-mêmes et leurs familles aient l’explication du pourquoi. » Grand lecteur de Kessel, Gallieni, Archinard, le général insiste sur le respect de la culture des Afghans : « Il ne s’agit pas de leur imposer un pseudo-modèle occidental, mais de leur permettre de trouver eux-mêmes les solutions à leurs affaires. Tout cela n’est pas très nouveau pour le soldat français. On a tous un peu de Lyautey en nous. »

Un panneau proclame la fière devise de la 3e BM: “Un seul but, la victoire”. Le général sourit. Comme son prédécesseur, il proscrit ce mot, préfère parler de succès : « Il n’y a pas de victoire particulière à attendre ni même à viser, ce n’est pas le but. » Ses indicateurs de succès seront difficiles à cerner : « Ils ne relèvent pas que du seul domaine sécuritaire. Plus on est accroché, plus on est sûr d’approcher du but. C’est parce qu’elle est prise au collet que la bête s’agite. »

Son souci prioritaire est la population : « Le succès sera le nombre de gens qui nous contactent pour travailler, pour nous prévenir d’un danger. A contrario, l’indicateur très négatif serait que la population nous tourne le dos. » Ne l’ont-ils pas toujours fait devant les étrangers? « Mais nous ne sommes pas des envahisseurs, s’insurgent Chavancy et ses cadres, même si la propagande des insurgés vise à faire croire le contraire à la population. On ne vient conquérir ni leur sol, ni même leurs coeurs. Nous voulons leur offrir les conditions de leur propre libération. »

Costaud, déterminé, le colonel Jérôme Goisque,42 ans,est l’un des “maréchaux” du général Chavancy pour cette mission de six mois qui commence. Ce saint-cyrien, père de quatre enfants, commande le 126e RI, ossature du groupement tactique déployé en Surobi, dans le sud de la zone La Fayette. La devise de son régiment est un état d’esprit, que revendique le colonel :“Fier et vaillant”

Ses “Bisons”, le surnom traditionnel de ses fantassins, vont patrouiller dans la région d’Uzbin, où dix soldats français ont été tués au combat, le 18 août 2008 : « L’évocation de ce nom est particulière, mais je suis dans une logique de dédramatisation. Cela aurait pu se passer ailleurs et on fait en sorte que cela ne puisse plus se passer du tout.  Aujourd’hui, cette vallée d’Uzbin est plutôt moins dangereuse que d’autres zones situées en Kapisa. »

Goisque martèle sa formule : « Pas un pas sans renseignement, pas un pas sans appui, pas un pas sans l’ANA [armée nationale afghane]. » Il est confiant. Sa “Task Force Bison”s’est autant entraînée à utiliser la violence de ses armes qu’à la maîtriser : « Nous devons toujours disposer d’un vrai rapport de force dissuasif pour les insurgés. La violence doit toujours être sous-jacente dans notre action pour, si possible, ne pas être utilisée. » La moitié environ de ses 500 soldats connaissent déjà le théâtre afghan : « On n’est pas là pour partir à la chasse aux talibans, parce que cela n’apportera pas plus de sécurité. C’est la population qu’il faut convaincre qu’elle n’a rien à gagner à être du côté de l’insurrection. »

Les six mois d’entraînement ont mûri ses Bisons.Leur appréhension initiale a fait place à la confiance : « Ils voient qu’ils sont bien équipés et bien entourés, préparés de façon sérieuse, mais, dans cette mission plus que dans d’autres,ils ont pris conscience qu’ils peuvent être tués, que les modes d’action sont sournois. C’est un peu la lâcheté de l’ennemi qui fait peur. » Et aussi, souvent, la pression des familles. Le colonel Goisque s’est adressé à elles avant le départ : « N’ayez pas peur. Il peut toujours arriver quelque chose, mais je vous assure que les soldats sont préparés, équipés et engagés dans un environnement où tout est fait pour ne pas prendre de risques inconsidérés. »

À Mailly, les officiers de la 3e BM avaient placardé quelques citations utiles. Kessel et Lawrence d’Arabie, bien sûr, mais aussi ce mot du général Druart, premier patron de la brigade La Fayette, de retour cette semaine du “royaume de l’insolence” et de toutes les incertitudes : « Vouloir comprendre est une vertu. Croire comprendre est une faute. »

Frédéric Pons


Lisle-sur-Tarn. Commémoration des combats de Camerone 27042010

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Publié le 27/04/2010

Siegfried Bornemann évoquant les combats de Camerone (Mexique).

Samedi à 11 heures 30, après la messe donnée en hommage aux légionnaires morts pour la patrie, les amicales des anciens de la Légion étrangère du Tarn, de Tarn & Garonne, d'Aveyron et de l'Aude se sont retrouvées pour la commémoration des combats de Camerone, en présence d'un piquet d'honneur (formé d'un sous-officier et de 9 légionnaires) du 4ème régiment étranger de Castelnaudary (Aude), ainsi que d'anciens combattants et porte-drapeaux, de représentants de la gendarmerie, d'élus de la ville et d'un nombreux public. Le colonel Paul Savalle, président de l'amicale du Tarn, a laissé le soin à Siegfried Bornemann, ancien sous-officier de la Légion installé à Lisle-sur-Tarn, de relater l'émouvant récit des terribles combats de Camerone (le 30 avril 1863), où 63 légionnaires commandés par le capitaine Danjou, ont laissé la vie devant 2.000 Mexicains au terme d'une résistance héroïque. Après le traditionnel dépôt de gerbes au Monument aux Morts (une gerbe fut également déposée en souvenir des déportés), la cérémonie se termina par une vibrante Marseillaise à capela, et fut suivie du vin d'honneur offert par la municipalité à l'hôtel de ville.

La Dépêche du Midi

Audiences Prime: Beau score pour TF1/Flop pour M6 27042010

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270410

Laurent Ournac, Jennifer Lauret et Princesse Erika étaient réunis hier soir dans un nouvel épisode de "Camping Paradis" sur TF1 . Le téléfilm a bien marché puisqu'il a rassemblé 7 879 000 téléspectateurs soit une part de marché de 31.9%.

Sur France 2 , la série américaine "The Closer" avec notamment Kyra Sedgwick a rassemblé à 20h35 4 067 000 téléspectateurs soit 16.3% du public. Un score convenable pour la fiction.

Le documentaire "Au coeur de la Légion étrangère" de Nicolas Moscara suivi d'un post-scriptum présenté par Marie Drucker sur France 3 a également bien fonctionné en attirant 3 549 000 personnes soit 14.2% de PDM.

Sur M6 , la comédie "Iznogoud" avec Mickaël Younet le regretté Jacques Villeret n'a pas fait rire beaucoup de monde: 1 396 000 téléspectateurs seulement et une toute petite part d'audience: 5.6%.

Le film "Les yeux noirs", avec Marcello Mastroianni, diffusé sur Arte , a attiré 717 000 personnes, 2.9% d'audience 


Mort pour la France, mort pour vous ? 26042010

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Monde 26/04/2010

Mort pour la France, mort pour vous ?

Par LAURENT BANSEPT Chef de bataillon, stagaire de la promotion Maréchal-Lyautey du Collège interarmées de défense

Il avait 23 ans. Engagé dans la Légion étrangère, un jeune homme est mort le 8 avril dans un accrochage contre des insurgés à 12 000 kilomètres de chez lui. Il s’appelait Robert Hutnik, et au-delà du camarade, nous nous souviendrons de lui car il est le 41e soldat français tué en Afghanistan.

Et vous, vous en souviendrez-vous ?

Car à mesure que le temps passe, que s’efface le souvenir de l’embuscade d’Uzbin, nous voyons bien que nos morts occupent à chaque fois moins de place dans l’actualité. C’est dans une indifférence polie que la dépouille de Robert Hutnik est rentrée en France, comme celles d’autres soldats «morts pour la France» en Afghanistan. Pourtant, ce n’est pas pour l’armée qu’il a donné sa vie, c’est pour vous. Pour la France, vivante par-delà les différences, les querelles et les doutes de tous ceux qui la composent.

Choisissant une vie discrète, rude et exigeante, il était bien sûr un volontaire, un soldat professionnel. Mais peu de chose vous sépare de lui. Car finalement, un soldat est un homme ou une femme comme les autres. Un homme ou une femme qui a fait un choix, celui de porter les armes de la France, un choix que chacun d’entre vous, votre fils, ou votre fille aurait pu faire.

Bien sûr, celui qui part sait que c’est dangereux, qu’il peut ne pas revenir. Bien sûr que l’appréhension existe, bien sûr qu’en patrouille ou sur les routes, la peur nous accompagne. Car nul besoin de le dissimuler. Si officiellement la France n’est pas en guerre, l’armée française se bat en Afghanistan. Et elle assume tous les jours l’écrasante responsabilité de donner la mort tandis que certains de ses soldats seront tués au combat ou garderont à jamais la trace de leurs blessures.

Il ne faut pas le taire. Le consensus parlementaire sur cet engagement peut-il prendre toute sa valeur sans que les citoyens ne soient éclairés sur l’action de leur armée ?

Le peuple français ne doit donc pas oublier ce conflit afghan et la réalité de la guerre qui se déroule dans l’infinie complexité de ses montagnes perdues. Même si ce n’est pas aisé, tant ces combats sont loin de la routine de la vie quotidienne. Mais c’est vital, pour que nos morts ne deviennent pas de simples victimes, des accidentés d’un travail périlleux. Tel est le prix pour que le sacrifice demandé par la nation garde un sens. Celui de l’obéissance et du devoir. Celui de la mission reçue et de la parole donnée. Celui de la fraternité et du service des autres.

Qu’il approuve ou désapprouve l’action de son armée, chaque citoyen doit bien être conscient que nous sommes, là-bas comme ailleurs, le bras armé de la volonté nationale. Qu’à chaque fois que l’armée française s’engage, elle le fait, sur ordre politique, au nom des Français. A Paris ou à Surobi, la République porte le même nom.

Français, c’est bien votre armée qui se bat en Afghanistan.


VIDEO - Hors-série : au coeur de la Légion étrangère ce soir sur France 3 26042010

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26/04/2010

Ce soir à 20h35, France 3 diffuse un numéro inédit du magazine Hors-série dont le thème sera Au coeur de la Légion étrangère. C'est Marie Drucker qui présentera ce documentaire consacré à cette troupe d'élite. Regardez la bande-annonce.


Marie Drucker présente ce soir à 20h35 un nouveau numéro d'Hors-série dont le thème sera Au coeur de la Légion étrangère.

Le réalisateur Nicolas Moscara, spécialiste de l'infiltration des corps d'élite, a suivi Lim l’Américain, Vaifana le Malgache et les autres engagés volontaires pendant leur formation dans l’enfer de Castelnaudary.

Chaque année, ce sont 10 000 jeunes venus du monde entier qui se présentent au Centre de sélection de la Légion étrangère.

Seulement 10% réussissent les tests d'entrée. Certains n’arriveront pas à aller jusqu’au bout de la fameuse marche du Képi blanc de 60 km et devront repasser l’épreuve.

Pour illustrer l’engagement des Légionnaires, Nicolas Moscara est allé en Afghanistan, devenue le terrain privilégié des unités d’élite des armées de la coalition. Il a ainsi pu suivre pendant 40 jours les hommes du 2éme Régiment Etranger d’Infanterie dans leur combat contre les insurgés.


Les « extraterrestres » de la Légion 26042010

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26 Avril 2010 Édouard MARET.

Les spécialistes du monde militaire le savent, la Légion étrangère n'aime pas les caméras... Pourtant, Nicolas Moscara, en allant au coeur de la Légion, consacre un passionnant reportage aux képis blancs. Suivre le parcours de ces jeunes venus du monde entier, qui se présentent à la porte de cette prestigieuse unité créée en 1831, était un exercice difficile. Un autre monde !

Accompagner les bérets verts en Afghanistan, dans des missions où la mort menace paraissait jusque-là impossible à une équipe de télévision. Un autre monde, là encore !

Nous sommes loin des clichés. La Légion, que ce soit pour Lim, l'Américain, Vaïfana, le Malgache et les autres, c'est une seconde chance. Sous le képi blanc, ceux que la France laisse devenir des soldats changent de nationalité, qu'ils soient étrangers ou... Français !

500 mots (minimum !) de français dans le cerveau, un écusson bleu-blanc-rouge au bras gauche, les légionnaires sont ces soldats d'élite que l'on voit au combat en Kapisa. Exceptionnel.

Au coeur de la Légion étrangère, à 20 h 35, sur France 3.


Souvenir de la déportation : l'émouvant hommage 25042010

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Publié le 25/04/2010

Personnalités et porte-drapeaux aux côtés d'Andrée Briane,A. D. I. F., association des déportés, internés et familles) et F. N. D. I. R. , fédération nationale des déportés et internés de la résistance)./Photo DDM, Gladys

Les associations patriotiques avec leurs porte-drapeaux, la Légion étrangère avec un piquet d'honneur et la municipalité se sont retrouvées, hier à la stèle de la Résistance pour la commémoration de la Journée nationale du souvenir de la déportation. L'émotion était grande quand la voix de Ferrat, scandant « Nuit et brouillard » a rappelé le calvaire de ces femmes et de ces hommes dont le message, lu hier par André Taurines, résonne dans toutes les mémoires. « Nous croyons que l'humanité saura surmonter ses vieux démons pour autant qu'elle tire les leçons de ses erreurs passées».


Mon opinion : du risque de dénationalisation de l'armée française 24042010

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  24 avril 2010

Le «lien armée-nation» : je n’aime pas cette expression, mais c’est de cela dont je vais quand même parler. Je n’aime pas ces mots parce qu’ils présupposent que l’armée serait extérieure à la nation. Je ne le crois pas, mais je le redoute. Plusieurs signaux d’alarme clignotent - dont quelques réactions sur ce blog. L’armée française court aujourd’hui le risque de se dénationaliser. Pour au moins cinq  raisons :

1) Le retour dans l’Otan. L’armée française se remodèle entièrement pour être otan-compatible. Il suffit de fréquenter les militaires pour constater avec quel plaisir ils emploient des termes anglais (ou plutôt américains) que le civil moyen, même journaliste de défense, a parfois du mal à comprendre. L’anglais devient la langue de travail : j’ai appris hier que l’armée de l’air comptait désormais dans les rangs de ses état-majors des Civads, Civil Advisors... La langue que parlent les militaires devient de plus en plus étrangère aux Français. Sans compter la multiplication abberante des acronymes : qui peut comprendre ce qu’est un GTIA ? «Bataillon» est pourtant un joli mot.  Ajoutons que l’armée française n’agit plus, ou presque, que dans le cadre de coalitions. En Afghanistan, un militaire français est un militaire de l’Otan. Ailleurs, des Nations Unies ou de l’Union européenne.

2) La fin du service national et la panne de la réserve. Il n’était pas raisonnable de vouloir maintenir le service militaire tel qu’il existait jusqu’à la fin des années 90. Couteuse, injuste, l’armée de conscription ne répondait plus aux besoins militaires du monde de l’après-guerre froide. La professionnalisation était nécessaire. Mais il faut l’accompagner de mesures favorisant la porosité entre les mondes civils et militaires. La réserve, sous toutes ses formes, est faite pour cela. Or, elle ne se porte pas bien, pour des raisons essentiellement budgétaires et parce que l’armée professionnelle, qui a d’autres priorités, n’en a, au fond, que faire. Les Américains, dont nous devrions pour une fois nous inspirer, ont un principe : il ne peut y avoir d’engagments militaires à l’étranger sans la participation de réservistes ou de gardes nationaux. Pas pour des raisons d’efficacité militaire, mais pour des questions de principe politique, de ceux qui fondent la Cité.

3) Les opérations extérieures. L’armée française est, depuis 20 ans, engagée sur des théâtres d’opérations lointains. Le contexte international et la politique de la France dictent cette nécessité. Plus que la majorité de leurs concitoyens, les militaires français se sentent concernés par ce qui se déroule en Afghanistan, au Sud du Liban, au large de la Somalie, au Tchad ou en Cote d’Ivoire. Ils y servent leur pays, mais loin des yeux de leurs compatriotes. Y assurent-ils une nouvelle forme de «défense de l’avant» que devrait théoriser le prochain concept stratégique de l’Otan ? C’est possible, mais cela renforcera l’éloignement du pays.

4) La gendarmerie à l’Intérieur. «Force militaire chargée de mission de police», la gendarmerie nationale était la représentante de l’armée sur l’ensemble du territoire national. Son rattachement à l’Intérieur, même si elle conserve son statut militaire, les risques de sa «démilitarisation» pour cause de rapprochement avec la police, participe de ce mouvement d’éloignement. Les armées conserveront le grand large, mais combien de Français savent que la Kapisa existe ?

5) La culture militaire. Comme toutes les institutions et toutes les professions, l’armée à sa culture, ses traditions, sa mémoire. C’est un bien précieux. Mais lorsque tout se conjugue pour distendre les liens entre l’armée et la pays, cette culture porte en elle les risques d’un enfermement, voire d’un repli.

Faut-il se satifaire de cette évolution ? D’aucuns peuvent y trouver leur compte. Les militaires par exemple, qui pourront à loisir cultiver leur spécificité et regretter, entre eux, que décidemment, les Français ne les comprennent pas, ne les méritent pas... Les élites dirigeantes (politiques, économiques, médiatiques...) également, qui disposent ainsi d’un bras armé très professionnel, que l’on peut engager dans les opérations les plus improbables.

Le général Henri Poncet, ancien commandant du COS, écrivait ses lignes il y a quelques mois : «Force est de constater que, dans les engagements actuels, les temps ne sont plus où on peut faire accepter le sacrifice suprême par le combattant en invoquant la terre charnelle de Péguy. Aussi, il est peut être judicieux de se tourner à nouveau vers Alfred de Vigny et son Gladiateur, « l’homme soldé », qui exécute ce qu’un César, un pouvoir, un gouvernement lui commande, le suivant, voire le même, pouvant lui demander son contraire un peu plus tard : « Ave, Caesar, morituri te salutant ». La seule règle qui vaille pour une armée professionnelle, règle que la Légion Etrangère a parfaitement intégré dans sa devise Légio, patria nostra : c’est pour elle que vous mourrez. Au bilan, si l’on ne veut pas créer le trouble dans l’esprit des combattants, il importe soit que leur engagement soit légitime et reste légitime devant le tribunal des opinions publiques, soit que, professionnel du métier des armes, ils ne se posent pas de question sur le sens de leur mission du moment. »

C’est une vision d’une grande lucidité, mais je persiste à croire qu’il est possible de continuer à se faire une autre idée de «la France et son armée». C’est, aussi, la raison d’être de ce blog.


Afghanistan : "cher ami, ce n'est pas la guerre de la France" 23042010

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Par Gilles Klein le 23/04/2010

Un officier du 2e Régiment Etranger de Parachutiste (REP) a écrit une lettre ouverte à des journalistes après la mort d'un de ses hommes mentionnée, de manière anonyme, en quelques lignes, dans la presse. Jean-Dominique Merchet (Libération) publie cette lettre sur son blog, jeudi 22 avril et lui répond.

Le capitaine écrit, entre autres, dans sa lettre aux journalistes :

"La nouvelle tombe dans les media aussi vite qu’Hutnik est lui-même tombé. C’est le droit à l’information. La France doit savoir que meurent ses enfants, même s’ils le sont d’adoption, comme lui, Slovaque. (...) «Un soldat français du 2ème Régiment étranger de parachutistes est tombé dans la vallée de Tagab en Kapisa» (...) Ce sud Tagab où aucun occidental ne pouvait passer sans de sérieux accrochages. Ce sud Tagab où deux de tes confrères ont été, il y a cent jours, enlevés. Ce sud Tagab que notre armement permettrait de mettre à feu et à sang. Au contraire, Hutnik et ses camarades ont réussi l’incroyable pari de s’implanter dans la zone, d’y rester, sans heurts, d’y acquérir, progressivement, la confiance de la population, de confier, petit à petit, sa sécurité à l’armée Afghane plutôt que française. A quel prix ? Celui d’une stricte discipline au feu, (...) Aidez cette population qui désormais, d’elle-même, dénonce l’insurgé. Je vous en conjure, parlez des projets d’essor qui peuvent et doivent être proposés au sud Tagab, évoquez la culture du safran qui pourrait remplacer celle du pavot, venez compléter l’œuvre de pacification par celle du développement, et laissez à Hutnik les fruits de son travail." écrit l'officier le 9 avril.

Dans un autre billet de son blog, Merchet répond à l'officier et écrit "Veuillez d'abord me pardonnez de vous répondre aussi tard. (...) Cher ami, je n'ai aucune envie de vous mentir.Les Français n'approuvent pas cette guerre, ils l'acceptent du bout des lèvres, parce qu'elle ne les touche pas. Et croyez vous que  "si la liberté du monde se joue en Afghanistan", il est logique de n'y pas envoyer les renforts que nos alliés nous réclament ?"

"Même si elle a toute les formes de la légalité, décidée par un gouvernement légitime - comme l'étaient celles d'Indochine et d'Algérie - la guerre que vous menez en Afghanistan n'est pas notre guerre - elle n'est pas la guerre de la France. C'est ma conviction. De tout cela, vous vous en rendrez compte bien assez tôt. Je vous en prie :n''oubliez pas ce que j'ai ressenti à vous lire." "Pas plus que je n'oublie que  le légionnaire Hutnik est mort au nom de tous les Français. Et donc en mon nom également. Cela nous oblige à une chose : honorer sa mémoire mais aussi vous donner les moyens nécessaires pour que vous-même et vos hommes rentriez vivants à Calvi. N'en demandez pas plus, mon capitaine. Ou alors, vous risquez d'être déçu par votre pays. Ce n'est pas un bon sentiment, surtout lorsqu'on le sert les armes à la main."


Saint-felix lauragais Les légionnaires ont marché sur la ville 23042010

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Publié le 23/04/2010

Le chef de section en tête de son groupe pour le défilé./. Photo DDM, M.V.

C'est par un temps printanier et magistral que le Saint Féliciens et d'ailleurs se sont déplacés pour assister à cette originale investiture. Plus de 150 personnes civiles ont assisté à la cérémonie mardi. Sur les remparts du château construit au Moyen Âge en 1 167. C'est une tradition que dans chaque promotion des soldats d'honneur se déplacent dans la région pour faire connaître la dignité, l'honneur et le respect.

Remise des képis blancs

Les képis blancs ont été remis aux engagés de la 2e section de la 2e compagnie du commandant capitaine Frank Ailliot et la section de l'adjudant Ramansasoua venue à pieds de leurs bases. Les hommes de 19 nationalités différentes ont fait le serment du légionnaire devant le colonel Denis Mistral, commandant le 4e régiment de Castelnaudary, qui les a passés en revue devant un parterre d'officiers et le maire de St Félix, André Rey. Remises par les cadres du 4e régiment, les médailles et insignes d'engagé volontaire ont été épinglés. Deux autres récipiendaires polytechnicien ont été également décorés. Des présidents d''associations d'anciens combattants du Lauragais, comme René Batigne de Revel, assistaient aux solennités.

Situé au quartier Danjou, sur le site des Cheminières, le régiment poursuit son œuvre de formation des cadres, des spécialistes et des jeunes engagés volontaires, fort de ses 44 officiers, 170 sous-officiers et 358 militaires du rang permanents consacrés à cette mission unique et précieuse pour l'avenir de la Légion étrangère.

Les hommes ont rejoint la salle des fêtes en défilant dans la rue centrale de St Félix. Une collation très appréciée s'en est suivie durant laquelle le colonel Mistral a remercié la municipalité pour l'organisation, ce à quoi Monsieur le maire a répondu en gratifiant le choix de Saint-Félix par le régiment.


Camerone 2010

Vendredi 30 avril: 9h45: Ouverture des portes du quartier capitaine Danjou; 10h20: Début de la cérémonie militaire; 12h00: Vin d'honneur; 13h00: Ouverture officielle de la kermesse; 20h00: Election de Miss Képi Blanc; 21h00: Bal du légionnaire ouvert au public majeur

02:00: Fermeture des portes du régiment

Samedi 1er mai : 11h00: Ouverture de la kermesse; 18h30: Tirage de la tombola; 21h00: Fermeture des portes du régiment

La Dépêche du Midi

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