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2010


Quand nos anciens sont démunis... 140210

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14/02/2010

Des SDF survivent aussi en milieu rural



Un service de maraude en secteur rural a été créé il y a un peu plus d’un an en Moselle. Par ces températures glaciales, les tournées sont quotidiennes

Une maison en ruine, au bord d’un chemin à ornières très peu fréquenté longeant la forêt, près de Saint-Avold, une petite ville de Moselle. Laurent, 62 ans, l’occupe depuis une vingtaine d’années, vivant d’une très maigre retraite de ses années de mineur, légionnaire ou encore employé communal. Il dit avoir choisi la solitude, pas la proximité avec la nature. « C’est bien quand c’est beau, mais en hiver… », raconte-t-il sur le seuil de sa « maison ».

Laurent passe ses journées à marcher – tous les jours, il va au hard-discount le plus proche, à quarante-cinq minutes à pied, ou aux Restos du cœur –, à dormir, lire et relire les mêmes ouvrages, et écrire. Bien entendu, il n’a ni eau ni électricité, et il chauffe la dizaine de mètres carrés de la seule pièce qu’il occupe avec un poêle à pétrole. Par ces températures glaciales, Laurent ne se plaint pas. « J’ai l’habitude », commente-t-il simplement. Le café et les pâtes apportés par la maraude de l’Udaf (Union départementale des associations familiales) de Moselle-Est, cet après-midi où le thermomètre avoisine zéro, sont quand même les bienvenus.

À défaut de l’emmener au chaud (l’Udaf gère un centre d’hébergement à Sarreguemines), car Laurent refuse pour le moment tout projet d’« insertion », les éducateurs de l’équipe mobile, créée en décembre 2008, s’assurent de ses conditions de survie, et surtout discutent avec lui pendant près de trois quarts d’heure. Ce jour-là, l’équipe ne rencontre personne d’autre. En visite dans un prieuré désaffecté régulièrement utilisé comme squat, elle trouve cependant des indices de passage récent, et se promet de revenir très vite. Par ces conditions climatiques, cela peut être vital.

Un fonctionnement assez rare

Cette équipe mobile est un service assez rare en France. En effet, seules les grandes villes disposent généralement d’une maraude, comme le Samu social. « Cela faisait longtemps que l’on notait ce phénomène de personnes vivant en habitat très précaire dans nos petites villes ou villages : dans des tentes, cabanes, maisons abandonnées, squats, caravanes ou même grottes, raconte Pierre Nierenberger, responsable du centre d’hébergement. On s’en rend moins compte qu’en ville, ici ils ne se montrent pas et essaient de se suffire à eux-mêmes. »

Après concertation avec les autres structures d’hébergement de la région, l’Udaf obtient de la Ddass un financement pour la création de trois postes d’éducateurs. Depuis un peu plus d’un an, et tous les jours en période de grands froids – ce n’est encore pas le cas, juge Pierre Nierenberger –, ils sillonnent le secteur, de 9 heures à 20 heures, repérant les endroits susceptibles de servir d’abris, et interviennent sur signalement, le plus souvent des centres communaux d’action sociale, mais parfois aussi de particuliers.

Dans leur coffre, boissons chaudes, repas lyophilisés, et couettes et couvertures données par une entreprise locale les confectionnant. « Nous avons été surpris par le nombre de personnes concernées, indique avec gravité Pierre Nierenberger. Depuis le début, une centaine de personnes ont été repérées, et encore, on est certainement passé à côté de quelques-uns. Quarante ont été mis à l’abri pour au moins une nuit. Après, on ne sait pas toujours ce qu’ils deviennent. »

De quoi vivent-ils?

De quoi vivent-ils ? Certains vont faire la manche en ville, certains ont droit aux minima sociaux, à l’allocation adulte handicapé ou à de petites indemnisations de chômage, mais « beaucoup n’ont même pas connaissance qu’ils peuvent prétendre à certaines aides comme la CMU ou le RSA. Sauf quand leur situation est nouvelle, ce n’est pas un public très demandeur », souligne Paul Becker, éducateur.

« Les gens que l’on voit sont souvent à la rue depuis pas mal d’années, et ont un passé qui n’a jamais été stable. Ce sont des hommes, souvent entre 30 et 40 ans, du coin. Ils restent ici parce qu’ils y sont attachés et ont souvent encore un petit réseau, peuvent donner des coups de main à droite à gauche », constate sa collègue Julie D’Adamo, pour qui leur rôle est surtout de maintenir le contact.

L’éloignement géographique, principale difficulté en secteur rural, oblige l’équipe mobile à utiliser le système D. Elle invite un maximum de structures, sociales ou non, à faire des signalements, à mettre à disposition ici la douche d’un gymnase, là le robinet d’eau d’ateliers municipaux. Parmi ses réussites, elle cite un homme ayant pu entrer en maison de retraite, et un autre maintenant en appartement autonome. Un travail précieux, cependant fragile : les subventions sont renouvelées, ou non, tous les six mois.

Elise DESCAMPS, à Saint-Avold

Trois cavaliers et un fantassin en compétition pour l'Élysée 13022010

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Publié le 13/02/2010 par Jean Guisnel

L'amiral Édouard Guillaud prendra à la fin du mois ses nouvelles fonctions de chef d'état-major des armées, mais une grave question agite le sommet de la hiérarchie militaire : qui lui succèdera comme chef de l'état-major particulier (CEMP) de la présidence de la République ? Il semble qu'une décision ne devrait pas être annoncée avant le Conseil des ministres du 23 février, une semaine avant la prise de fonctions du nouveau CEMP.

Nos lecteurs savent déjà que trois candidats sont en piste, les généraux Benoît Puga, actuel directeur du renseignement militaire ; Pierre de Villiers, chef du cabinet militaire du Premier ministre François Fillon ; et Didier Bolelli actuel patron de la DPSD (Direction de la protection et de la sécurité de la défense, ex-sécurité militaire) ; un quatrième coursier arrivé du diable vauvert a récemment rejoint les premiers compétiteurs : le général Olivier de Bavinchove, actuel commandant de l'état-major de force n° 1 de Besançon.

On voit déjà, au simple énoncé de ces quatre noms, que le choix de Nicolas Sarkozy a été restreint par les armées entre quatre officiers de l'armée de terre. C'est le fruit de savants dosages, liés à des équilibres bureaucratiques : l'EMA allant à un marin (Édouard Guillaud), le poste de chef de la transformation de l'Otan à Norfolk à un aviateur ( Stéphane Abrial ), les armées ont estimé que l'état-major de l'Élysée doit revenir à un terrien. Et sauf si Claude Guéant sort un marin ou un aviateur de son chapeau (ce que rien ne lui interdit de faire), c'est donc un homme habillé en kaki, évidemment saint-cyrien, que Nicolas Sarkozy aura à ses côtés. Mais lequel ?

Pierre de Villiers : Pierre Le Jolis de Villiers de Saintignon, né le 26 juillet 1956, ancien chef de corps du 501e/503e régiment de chars de combat, il a commandé la 2e brigade blindée et le Regional Command Capital de Kaboul (Afghanistan) dans le cadre de l' ISAF , de décembre 2006 à avril 2007. Les connaisseurs estiment qu'il est préparé depuis des années par l'institution pour le poste de CEMP, pour lequel il est favori. Dans cette hypothèse, il serait le premier chef du cabinet militaire du Premier ministre "aspiré" au poste de CEMP. Voir sa biographie officielle .

Benoît Puga
: né le 30 janvier 1953, fantassin et légionnaire parachutiste, il a commandé le 2e régiment étranger parachutiste, et le COS (commandement des opérations spéciales). Sa forte personnalité et son expérience opérationnelle en font un candidat de choix, mais ce ne serait pas celui du général Georgelin, qui ferait notamment valoir qu'il faut un homme "jeune" pour servir le président.

Didier Bolelli
: né le 9 septembre 1955, ancien chef de corps du 13e régiment de dragons parachutistes, et ancien directeur des opérations de la DGSE, cet ex-officier de presse est le contraire d'un homme de communication. Mais il est très apprécié pour sa rigueur, sa discrétion et l'étendue de ses réseaux.

Olivier de Bavinchove : Ses amis poussent avec vigueur cet ancien chef de corps du 1er régiment de hussards parachutistes (RHP) et ancien chef d'état-major de la Finul au Sud-Liban, dernier à apparaître sur la liste des candidats. Ils avaient vu un signe dans le fait que Nicolas Sarkozy était allé sur ses terres présenter ses voeux aux armées au Sud-Liban en janvier 2009. On sait que Nicolas Sarkozy considère le chef de son état-major particulier comme le premier vendeur d'armes français. Aucun des candidats ne paraît disposer d'une compétence particulière dans ce domaine, mais Olivier de Bavinchove expliquait, dès 2004, dans un document du CEREM (Centre d'études et de recherche de l'École militaire) titré "les hauts potentiels" qu'un chef militaire possède une aptitude à tout traiter : "À l'évidence, son parcours professionnel le qualifie pleinement pour exercer des responsabilités à compétence générale." À ceux qui pourraient penser que nombre d'exemples permettent de contester cette prétendue omniscience, il répond par avance que les armées savent valoriser leurs meilleurs éléments : "L'élite militaire existe. À la différence d'autres élites, elle fonde sa légitimité sur un parcours professionnel 'down-top' incontestable, dont on mesure partout et toujours les bienfaits, en termes de confiance, d'expérience et de cohésion. Ce parcours, très diversifié, est exemplaire dans son principe : il met fortement l'accent sur le comportemental, le relationnel, la capacité à discerner l'essentiel de l'accessoire, la capacité à prendre l'ascendant, le courage intellectuel, la prise de responsabilité et la faculté d'adaptation, tous critères associés dans les entreprises performantes, à la notion de 'haut potentiel'."

On rappellera pour la petite histoire que la majorité des plus hauts postes interarmées occupés ces dernières années par l'armée de terre avait été attribués à des généraux issus des troupes de marine, trois des quatre derniers CEMA (chefs d'état-major des armées) en étant issus [Maurice Schmitt (1987-1991) ; Jean-Pierre Kelche (1998-2002) ; Henri Bentegeat (2002-2006)]. Désormais, les cavaliers sont à la manoeuvre, puisque seul le fantassin Benoît Puga n'est pas issu de l'arme blindée cavalerie. Il s'agit certes davantage d'un clin d'oeil de l'histoire que d'autre chose, mais pourquoi ne pas le remarquer ?


Un ancien bénévole de l’Arche de Zoé témoigne 12022010

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Publié le vendredi 12 février 2010

Alain Péligat, s'il a oublié les coups des policiers tchadiens, garde en mémoire

les regards et les rires des 103 enfants que l'Arche de Zoé souhaitait ramener

en France.

DES missionnaires américains sont incarcérés pour avoir tenté de sortir illégalement des enfants haïtiens. Quel est votre sentiment ?
ALAIN PELIGAT : Je pense qu'ils ont agi avec leur cœur, avec des intentions louables même s'il y a, en arrière-plan, un aspect religieux qui me gêne. La différence avec nous, c'est que les autorités américaines agissent dans la discrétion et que ces personnes vont être libérées incessamment.
Dans le livre que vous venez de publier, vous êtes très dur avec Rama Yade, à l'époque secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme.
Oui, parce qu'elle connaissait nos intentions avant que l'on parte pour le Tchad et qu'elle nous a ensuite traités de « commando de mercenaires partis enlever des enfants ». Cette phrase a été reprise partout. Les médias se sont engouffrés dans la brèche sans discernement. Le directeur de la prison au Tchad a eu très peur pour notre sécurité. Il a doublé les gardes. Nos avocats ont été caillassés. L'un d'eux a dû mettre sa famille à l'abri au Cameroun…. Les propos de Nicolas Sarkozy - « Quoi qu'ils aient fait, j'irai les chercher » -, ont aussi eu un effet dévastateur sur place.
Votre récit s'appuie sur votre mémoire ou sur des notes ?
Dès notre arrestation, le 25 octobre 2007, j'ai pris des notes. Jusqu'au jour de ma libération, le 31 mars, j'ai tenu un journal. L'écriture du livre m'a ensuite servi de thérapie. Cela m'a évité d'aller voir les psys.
Quel a été le pire moment de cette triste aventure ?
Quand nous avons repris l'avion pour la France. L'avion espagnol dans lequel nous devions ramener les enfants était sur le tarmac. Encore aujourd'hui, quand j'y repense, l'émotion est intense. Je revois ces enfants entassés dans les camions qui repartaient je ne sais où.

Menaces de mort

Et le meilleur moment ?
Quand ma famille est venue me voir à la prison de Fresnes.
Pourquoi rendez-vous hommage aux gendarmes de Mourmelon ?
Parce qu'ils ont toujours soutenu ma femme et mes enfants. Il y avait eu des menaces de mort. C'était important que des officiels effectuent des visites de courtoisie régulières. Il faut aussi remercier toutes les familles qui s'apprêtaient à accueillir les enfants. Sans leur aide, ma femme n'aurait pas pu garder la maison et nourrir nos enfants.

« Tout était surréaliste »

Racontez-nous l'histoire rocambolesque de votre billet de train Mourmelon - Paris qui est devenu un élément à charge lors de votre procès au Tchad ?
Ce procès était surréaliste. Les Tchadiens montraient ce ticket pour prouver que j'avais déjà emmené en France 73 enfants tchadiens pour les revendre à des réseaux pédophiles. Un député tchadien a même écrit à Sarkozy à ce sujet. Tout était délirant dans ce procès. Je crois que je n'ai jamais autant ri tellement c'était grotesque. Tout était surréaliste. Notamment quand l'ambassadeur du Soudan a été viré manu militari alors qu'il venait récupérer les enfants.
Vous en voulez aussi à la justice française ?
Je savais que la justice française, en raison d'un traité, n'avait pas le choix. Mais le procureur n'était pas obligé de dire que la justice avait été rendue dans les règles à N'Djamena alors que nous avons été maltraités, frappés.
Malgré la grâce, nous avons fait appel de ce procès. La Cour de Cassation vient de nous donner raison et a demandé à la justice de réexaminer ce volet de l'affaire.
Vous parlez d'enfants soudanais mais il y a de fortes probabilités pour que vous ayez été trompés par les chefs de village et qu'il s'agissait d'enfants tchadiens.
Personne ne le sait. Et les journalistes qui voudraient enquêter ne peuvent pas avoir de visa.
Où en est la question des amendes réclamées par la justice tchadienne ?
On n'a aucune nouvelle. La grâce tchadienne a mis un terme à la procédure. Nous attendons désormais de savoir si nous serons renvoyés en correctionnel en France.
Si c'était à refaire ?
On est tous partis en pensant que nous étions dans la légalité. Je ne repartirais sans doute pas avec Eric Breteau, mais si la cause me paraît juste, carrée.
Quelles limites mettez-vous au droit d'ingérence ?
Quand des enfants sont en danger, il n'y a pas de limites à avoir. Pour moi, l'ingérence n'existe pas. La notion de droit d'ingérence est une notion politique, qui permet de vendre des armes derrière les palettes d'aide alimentaire. Ce n'est pas une notion humaniste. Les Justes, qui sauvaient des juifs pendant la guerre, ne se posaient pas ce genre de questions.

Propos recueillis par Christophe PERRIN avec S.V.


Patrice Valantin. Ange gardien 05022010

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le 5 février 2010

2010 sera l'année de la biodiversité ou ne sera pas. Patrice Valantin, patron de Dervenn, à Mouazé, en a fait son cheval de bataille depuis plusieurs années déjà. Pour cet ancien légionnaire devenu ange gardien de la nature, la préservation de l'environnement ne peut se faire sans l'aide des entreprises.

En ce mois d'avril1966, le monde a, sans le savoir, donné naissance à un ange gardien. Cela fait maintenant plusieurs années que Patrice Valantin est convaincu du danger que court notre planète, et compte bien agir pour la préserver. La biodiversité, pour lui, est essentielle. «Tout le monde a déjà été alerté sur le réchauffement climatique. Ce qui est perdu ne se rattrapera pas. Mais il nous faut nous adapter, remonter ses manches et éviter les conséquences néfastes sur l'écosystème», insiste Patrice Valantin. Par son travail et son obstination, il agit. Car cet homme-là n'est pas du genre à rester les bras croisés. Et son action devrait, cette année, prendre des proportions beaucoup plus importantes. L'ONU a en effet déclaré 2010 l'année mondiale de la biodiversité. Une formidable opportunité pour Patrice Valantin d'alerter le public sur la nécessité de préserver la nature et son écosystème.

Des ministères à Copenhague
Pour cela, il n'arrête pas! De Paris à Copenhague, il frappe aux portes des ministères, à la rencontre de qui pourra l'aider à faire de la sauvegarde de la biodiversité l'enjeu de demain. «Lors de la conférence de Copenhague, c'était le marasme sur place. Le point positif, c'est que tous les chefs d'Etats étaient réunis autour pour dire qu'il y a un problème, et qu'il faut agir. La prise de conscience est tardive, mais quelque chose s'est passé, on a lancé une dynamique. Toutefois, nous avons décidé de faire bouger les choses nous-mêmes, car on ne peut pas compter sur les Etats». «La Bretagne va sauver le monde!», s'amuse même cet ancien légionnaire qui n'a pas froid aux yeux et une volonté de fer. Issu d'une famille de militaires - son grand-père était déjà dans l'armée - Patrice Valantin est d'abord passé, gamin, par la case ?antimilitariste ?, avant de vouloir s'engager dans la légion étrangère. Rattrapé par la tradition familiale, le ?boy-scout? fait Saint-Cyr, puis part en Bosnie. «J'y ai fait trois séjours, résume-t-il. Mais j'ai raté l'Afrique. C'est là-bas que je voulais mettre en oeuvre mon métier».

Il frôle la mort à Sarajevo
En fait, c'est à Sarajevo qu'il atterrit. Et qu'il manque de mourir dans une explosion, pendant le siège de la ville... «J'aurais dû y rester, mais j'avais un ange gardien...», se souvient le militaire, qui se met alors à penser à «la futilité de la construction humaine. C'est dans ces moments-là que l'on voit où est l'essentiel. Dans l'amour de ses proches, ajoute encore ce papa de six enfants. Voir une ville dans le chaos absolu fait aussi réfléchir à la fragilité de notre civilisation. Mais après la guerre, les gens se sont relevés, regroupant toutes les bonnes volontés, pour reconstruire».

«Apporter sa pierre»
De ce pan de vie militaire, Patrice Valantin a gardé une «expérience humaine et sociale unique au monde. C'est la légion qui m'a plus apporté que l'armée en elle-même. On engage des gens qui n'ont pas de relations entre eux, ils ont un passé de blessés par la vie, parfois de voyous. On les met ensemble pour se battre pour la France. En théorie, c'est quelque chose d'impossible, mais ça fonctionne, pour la grandeur du service humain. La tolérance et l'entraide sont extraordinaires». Ce travail en commun pour une même cause, Patrice Valantin l'applique aujourd'hui chez Dervenn, son entreprise de génie écologique créée en 2002. «Ce qui est important, c'est d'apporter sa pierre».

Le ?chêne? prend racine
Quand il a préparé sa reconversion, après sa carrière de militaire, il voulait certes gagner sa vie, mais aussi utiliser des valeurs humaines. Dervenn (?le chêne? en breton), a été lancée dans le but de préserver la biodiversité, en créant et restaurant des zones de vie pour les populations végétales et animales afin d'enrayer la dégradation de l'écosystème. C'est donc aussi un projet social. Sous son chêne à lui, Patrice Valantin essaie de rendre aujourd'hui justice à la nature.

«Le génie écologique pourrait créer 30.000 emplois en 12 ans»

Patrice Valantin a mis en place un outil pour aider les entreprises à ? compenser ?.
Pensez-vous que les mentalités changent sur la biodiversité?
Tout le monde s'en fout de la nature! On s'y intéresse, mais de là à y mettre de l'argent. C'est ça qui est très difficile. Nous avons notamment un énorme manque de soutien des collectivités, et j'en souffre! Il y a bien un débat sur l'environnement, le réchauffement climatique, mais personne ne parle de la biodiversité! Alors qu'en revégétalisant, on peut tempérer ce réchauffement.
Comment alors faire quelque chose?
Il faut miser sur la biodiversité comme sur une assurance-vie. On est en situation de crise, et on a un combat à gagner. Chez Dervenn, nous avons des connaissances pratiques, nous devons maintenant créer des outils, et être offensifs. Aujourd'hui, le marché doit être orienté pour être compatible avec l'écosystème. Il nous faut donc toucher les particuliers et les entreprises, qui agiront alors pour régler les problèmes de la biosphère.
Comment une entreprise peut-elle agir pour l'écosystème?
C'est le principe du programme que nous avons mis en place, le Fipan. Il faut savoir que 40% de l'économie repose sur la nature, d'après une étude du TEEB (The Economics of Ecosystems and Biodiversity). Les services fournis par les écosystèmes représentent deux fois le PNB mondial! Ce qu'il faut préserver, c'est donc notre modèle économique. Il faut le convertir, car ce n'est pas la vie qui risque de disparaître mais les entreprises!
Que pensez-vous vraiment de la taxe Carbone? Avant, j'étais très frileux sur la compensation. Mais j'ai changé d'avis, car je me dis qu'on va trouver des solutions. Avec l'Union professionnelle du génie écologique, nous allons mettre en place une offre pour permettre aux entreprises de compenser, pour ne pas bloquer leurs projets. À Copenhague, nous avons proposé un référentiel ?Biodiversité et Entreprise ?. Cet outil entre dans la démarche de responsabilité sociale de l'entreprise. Il faut lui permettre d'atténuer ses impacts sur l'environnement.
Où en est aujourd'hui votre projet, le Fipan, visant les entreprises?
Cela va moins vite qu'on le souhaiterait. Nous avons créé une association pour vendre des actions à des entreprises sur la réhabilitation d'espaces de vie. Mais nous ne voulons pas faire de business sur la biodiversité. Cela permet au souscripteur de témoigner de son attachement à ce patrimoine et peut communiquer sur ces valeurs. Pour alerter plus encore les entreprises, nous avons mis en place une formation ?entreprise et biodiversité?.
Il y a un vide en matière de formation autour de la biodiversité?
Totalement! C'est pour cela que nous avons créé une Union professionnelle du génie écologique pour développer notre métier. La commission de l'Afnor doit aussi le normaliser. Si on n'encadre pas ce nouveau métier, le génie écologique ne sera pas un service de qualité. Le but est que les gens aient confiance, et d'accélérer l'arrivée de la concurrence. Je parie même sur la création de 30.000 emplois dans les douze ans à venir. Pour cela, nous allons mettre en place une formation professionnelle au génie écologique, soutenue par l'État et qui se déroulera par sessions de deux mois. Pour l'encadrement, nous avons déjà recruté d'anciens militaires. Nous attendons plus que les financements.


Un légionnaire hors du commun 28022010

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Publié le jeudi 28 janvier 2010

 

 

Horst, au milieu de l'adjudant-chef Buyse et du sergent-chef Tiel côtoie toujours la Légion,

à 84 ans. Ci-dessous, une photo ancienne de Horst Slesiona (alias Steidle, son nom d'emprunt).

À Noël, durant l'exposition de sa crèche à Lille, la Légion étrangère avait choisi de relater l'odyssée de Horst Slesiona. Allemand d'origine et aujourd'hui Lambersartois, il avait retrouvé le corps du général Leclerc dans les débris de l'avion qui s'était crashé, le 28 novembre 1947, dans le désert algérien. Rencontre avec un légionnaire hors du commun.

Vous avez quitté l'Allemagne pour vous engager dans la Légion étrangère. Quel souvenir en gardez-vous ?
Ceux qui me connaissent le savent. C'était un truc affreux. J'ai été comme les dizaines de milliers d'autres Allemands. Je suis parti non pas pour oublier ce qu'il y avait avant, mais pour survivre. Vous avez été un jeune légionnaire... Quel âge ?
Je suis arrivé au Fort Saint-Nicolas, à Marseille, le 28 mars 1945. J'avais 19 ans. On embarquait pour Oran et Sidi-bel-Abbès. C'était un vieux rafiot, le Sidi-Brahim, qui mettait trois jours pour traverser. Dessus, on y trouvait uniquement des engagés, des permissionnaires, et des blessés en convalescence. J'étais en mer à la mort de Roosevelt.

Vous aviez idée de ce qui se passait dans le monde ?
Non. Pas vraiment. On était pris par le service. Avec la Compagnie saharienne portée de la Légion étrangère, nous étions dans un grand cadre. Le Sahara est grand. Mais, nous avions une vie extrêment réduite.

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué lorsque vous étiez légionnaire ?
Durant mes cinq années de Légion, c'est bien sûr le jour où j'ai retrouvé le corps du général Leclerc sous un morceau d'aile de l'avion qui était tombé entre Oran et Colomb-Béchar.
Le général venait inspecter les troupes. L'appareil aurait pris un vent de sable. Mais, il demeure un mystère. à bord , il ne devait y avoir que douze personnes. Or nous avons découvert treize corps. ce treizième corps a été inhumé à Alger, au cimetière Saint-Eugène. On ignorait de qui il s'agissait.

Comment s'est passé la découverte du corps du général ?
Nous sommes arrivés deux-trois heures après le crash. On avait ordre d'interdire toute photo par des journalistes ou des particuliers. Mais nous, nous en avions pris. Sur place, nous avons trouvé les corps. Tous avaient été décapités. On avait ordre de tout ramasser avant que les familles ne viennent sur place. J'ai découvert un tronc (sans tête, ni bras). J'ai su que c'était le général Leclerc car il y avait dans son uniforme son chapelet, son livret militaire, sa Légion d'honneur.

Que représentait pour vous le général Leclerc ?
Pour moi, c'était le héros de la guerre en Europe et le héros d'Indochine.

Qu'est-ce qui vous a fait quitter la Légion ?
J'avais rencontré Claude, ma future femme. En 1948, on m'a demandé d'aider à créer la 3e Compagnie saharienne portée de la Légion. J'étais volontaire mais je ne l'avais pas dit à ma fiancée. Ensuite, j'ai fait ma carrière civile à Alger puis à Villeroy et Boch, en tant que directeur commercial, à Haubourdin.

Vous avez gardé des liens avec vos camarades ?
Oui, notamment avec Willy, hélas mort l'an dernier.
Il était pianiste compositeur et il avait composé un air pour la Compagnie saharienne. L'air existe toujours, mais le texte a changé, car la Compagnie n'existe plus. Il y a aussi Pitt que j'ai connu en 1949, en Lybie. Il vit toujours à Phalempin.

Si vous aviez un message à faire passer au sujet de la Légion, quel serait-il ?
J'ai des souvenirs extraordinaires. La Légion ne m'a jamais fait pleurer, sauf cette fois-ci lorsqu'on m'a présenté le film qui m'était consacré. Ça m'a fait pleurer parce qu'on parlait de ma petite femme que j'ai perdue, il y a quelques années.w L'histoire de Horst est relatée en partie dans le livre de Jean-Christophe Notin auteur d'une biographie sur Leclerc (paru aux éditions Perrin).


Le rapport de Marylise Lebranchu 270142010

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Publié le 27/01/2010 par Jean Guisnel

En présentant un rapport issu d'une initiative parlementaire personnelle , l'ancienne garde des Sceaux de Lionel Jospin innove : de telles démarches sont assez rares, surtout s'agissant de la Légion étrangère qui n'est guère accoutumée à ce que des observateurs non familiers de ses structures et de ses pratiques cherchent à observer ce qui se passe en son sein. Comptant aujourd'hui huit mille militaires, la Légion n'a pas été concernée par les réductions d'effectifs en cours. Et elle demeure très exceptionnelle par l'attrait qu'elle exerce sur les étrangers sur les jeunes Français : pour chaque candidat recruté, la Légion reçoit sept candidats. Chiffre remarquable quand on sait que pour l'armée de terre, il est plutôt proche de deux. Chiffre qui permet aussi à la Légion d'exercer un choix parmi les candidats, et de ne retenir que ceux qui se rapprochent le plus de ses critères d'exigence.

La députée du Finistère a concentré son enquête sur un des aspects très spécifiques, sinon exclusifs, du statut des militaires servant dans la Légion étrangère, à savoir ceux qui ont trait à l'identité déclarée et à l'acquisition de la nationalité française. Concernant l'identité déclarée, donc l'obligation pour tout nouveau légionnaire de prendre une identité d'emprunt, l'auteure du rapport estime qu'elle est "illégale", et doit devenir une "option" volontaire, ce que la Légion s'apprête à faire. Mais Mme Lebranchu conteste à cette dernière le droit de se saisir des documents d'identité avec lesquels le légionnaire se présente : "Le retrait par une autorité administrative d'un passeport ou de document d'identité, en dehors des cas prévus par la loi, est une mesure qui porte une atteinte grave à la liberté personnelle et à la liberté d'aller et venir des intéressés et peut être analysée comme une voie de fait dès lors qu'elle est manifestement susceptible de se rattacher à l'exercice d'un pouvoir conféré par la loi à l'administration." Elle considère que dans la situation qui prévaut actuellement, les personnes concernées "se trouvent ainsi placées dans la même situation que si elles avaient été condamnées à une peine complémentaire de privation des droits civiques, civils avec une peine inexistante, la privation du droit d'usage de leur identité légale".

"Réécrire totalement les droits du légionnaire"

L'acquisition de la nationalité française ou du permis de séjour d'un légionnaire à l'issue de son engagement fait l'objet de développements importants, et Mme Lebranchu conteste le rôle essentiel du certificat de bonne conduite, et surtout les modalités "discrétionnaires" de son mode d'attribution, qui "confèrent un pouvoir extrêmement important au général commandant la Légion étrangère et aux chefs de corps. Dans les faits, l'autorité administrative civile perd tout pouvoir d'appréciation du bien-fondé de la délivrance, ou non, de la carte de résident au profit des seuls cadres de la Légion." Elle estime qu'il convient de "réécrire totalement les droits du légionnaire conformément au droit français qui permet un recours contre toute décision administrative. Il importe que la plus grande des rigueurs serve à l'établissement du dossier étayant l'obtention du certificat de bonne conduite." Dans l'interview qu'elle nous a accordée , Marylise Lebranchu déclare :"Le fond de ma pensée, c'est qu'un homme qui a servi la France sous les armes, y compris en opérations extérieures, mérite une carte de séjour de dix ans, au moins, et la nationalité française, au mieux."

Concernant l'étrange situation des légionnaires vis-à-vis de La Poste, Mme Lebranchu regrette que les déserteurs perdent du seul fait de la rupture de leur relation avec la Légion tout droit de continuer à utiliser leur compte et leur carte bancaire, perdant ipso facto les sommes qui s'y trouvent, et qui peuvent être importantes. Cette pratique est d'autant plus commode pour la Légion qu'un déserteur qui se présente au guichet avec sa seule carte militaire, et sous son identité déclarée, fait immédiatement l'objet par le postier d'un signalement à l'officier de sécurité du régiment : "Ces dispositions sont clairement contraires au droit de propriété et au libre usage du salaire", souligne la députée. Dans sa conclusion, elle relève qu'"une armée moderne ne peut compter en son sein des hommes sans droits. La discipline, l'honneur, le respect de l'autorité, le sacrifice ultime sont autant de valeurs qui fondent la légitimité de la Légion. Pour autant, leur maintien ne peut se faire par dérogation au droit ou en excluant le droit".


Un légionnaire qui a servi la France sous les armes mérite une carte de séjour de dix ans, au moins 27012010

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Publié le 27/01/2010 par Jean Guisnel

L'ancienne garde des Sceaux Marylise Lebranchu veut faire évoluer le statut des légionnaires © Photo by Patrick Bernard/ABACAPRESS.COM

Ancienne garde des Sceaux, Marylise Lebranchu, questeur de l'Assemblée nationale, est députée socialiste du Finistère et membre de la commission de la Défense. Elle a rédigé un rapport sur le statut juridique des légionnaires.

lepoint.fr : Vous avez rédigé votre rapport La Légion étrangère, unité d'élite au XXIe siècle . Quel est son statut ?
Ce rapport, rédigé à mon initiative personnelle, s'inscrit dans le cadre des activités de contrôle des parlementaires sur l'action du gouvernement. Je l'ai remis au ministre de la Défense, au chef d'état-major de l'armée de terre et au général commandant de la Légion étrangère, au président de la commission de la défense de l'Assemblée nationale, à certains de mes collègues parlementaires à l'Assemblée nationale comme au Sénat, où tous les membres des commissions de la Défense sont destinataires. Son objet est d'appeler au débat. Il appartient au gouvernement ou au Président de la commission de la Défense de s'en saisir...

Pourquoi vous êtes-vous intéressée au statut des légionnaires ?
En tant que garde des Sceaux et députée, je me suis toujours battue pour défendre les droits fondamentaux. Il était donc logique que je m'intéresse à la situation des légionnaires ; c'est un projet ancien que je n'avais pu mener jusque-là. Je me suis entretenue avec nombre d'entre eux. Je me suis étonnée qu'on puisse vivre en France sous une simple identité déclarée, sans droits civils ni droits civiques. C'est d'autant plus choquant pour des personnes que la France engage pour la défendre. Une institution de la République, avec l'aura de la Légion étrangère, ne peut rejeter des personnes sans droits dans la société française..

Ce statut est une tradition très ancienne. Pourquoi le remettre en cause ?
Je ne remets pas en cause la tradition, ni l'utilité de la Légion. Au contraire ! Je fais partie de ceux qui sont admiratifs de ces hommes qui sont prêts à tout quitter, pour vivre une aventure et servir notre République. Ils en payent parfois le prix le plus cher ! Autant je peux admettre que l'identité déclarée - c'est-à-dire un nouveau nom - soit une possibilité offerte aux volontaires qui souhaitent une rupture, autant il est difficile de concevoir que ce soit obligatoire. Il faut s'en tenir à ce que dit la loi : c'est une faculté qui est offerte au légionnaire.

La Légion se prépare à évoluer sur ce point, comme vous le souhaitez. Mais pourquoi cette évolution vous semble-t-elle indispensable ?
Parce qu'un légionnaire sous identité déclarée, qui signe un contrat avec la France et accepte de risquer sa vie pour elle, n'a aucun droit tant qu'il est sous identité déclarée. Il ne peut louer ou acheter un bien, n'a pas le droit d'avoir une famille ni même d'aller chercher ses enfants à l'école, de disposer d'un permis de conduire. C'est un homme sans droit, ni ayants droit. Si un enfant naît de cet homme sans vraie identité, il ne peut être son père !

Vous soulevez le point particulier des comptes bancaires. De quoi s'agit-il ?
Pour éviter de payer les légionnaires en liquide - ce qui était devenu totalement dépassé - , une convention a été passée entre la Légion et La Poste, à l'époque administration. Son changement de statut implique des évolutions. Mais, au-delà de cette nécessité, un légionnaire sous identité déclarée ne peut faire aucune opération. S'il déserte, et ils sont plusieurs dizaines dans ce cas chaque année, son compte est bloqué. Certains ont des milliers d'euros sur leur compte postal. Je ne sais pas ce que devient cet argent. J'ai posé la question au commandement. Il ne sait pas. J'ai posé la question à la Poste par écrit. J'attends toujours la réponse. Je pense qu'un jour on saura où sont parties ces masses d'argent. Peut-être aux orphelins de la Poste, dans le meilleur des cas !

Cette mesure n'est-elle pas une sanction déguisée, un moyen de pression sur des hommes qui ne respecteraient pas leur contrat ?
Ce n'est pas la question... Que la Légion estime nécessaire de sanctionner une rupture de contrat, cela peut se comprendre. Il s'agit d'une sanction militaire, et ce n'est pas moi qui prétendrait qu'il convient de remettre en cause la nécessaire autorité et la discipline intransigeante indispensables à la conduite d'un corps d'élite. J'estime en revanche qu'un individu qui a touché une solde pour un service rendu a le droit d'en conserver l'usage. Il s'agit du simple respect de ses droits. Il faut distinguer ce qui relève de la sanction dans le cadre militaire et ce qui relève du droit commun applicable à tous. C'est ce droit commun qu'il faut réintroduire.

Vous préconisez que les légionnaires bénéficient automatiquement, dès leur engagement, d'un titre de séjour. Pourquoi cette initiative ?
À la fin de leurs cinq années de service, les légionnaires bénéficient dans la majorité des cas d'un certificat de bonne conduite. Celui-ci leur ouvre généralement le droit à l'obtention d'un titre de séjour ou de la nationalité française, et c'est très bien. Mais que deviennent ceux qui sortent sans certificat de bonne conduite, et se retrouvent en France sans papiers ? Je propose que toute personne servant la France à titre étranger, qui accepte de prendre des risques à son service, dispose d'un permis de séjour automatique, dès le jour de son engagement. Et dans tous les cas sans exception, je souhaite qu'il dispose à sa sortie de la Légion d'une carte de séjour, délivrée par la préfecture. Je refuse la double peine qui est imposée aujourd'hui à ceux qui ne sont pas forcément de mauvais soldats, mais qui peuvent avoir des incidents de parcours. Le fond de ma pensée, c'est qu'un homme qui a servi la France sous les armes, y compris en opérations extérieures, mérite une carte de séjour de dix ans, au moins, et la nationalité française, au mieux. C'est parfaitement compatible avec le droit de la nationalité, si l'on veut se donner la peine de travailler le sujet.

Et si la Légion juge qu'un certificat de bonne conduite n'est pas mérité ?
Je vous le répète : servir la France, y compris si on a commis quelques accrocs avec la discipline militaire, cela mérite reconnaissance, dans tous les cas. Il peut arriver ensuite qu'un ancien légionnaire commette des erreurs, contrevienne à des lois. Cela arrive à d'autres étrangers en situation régulière, qui entrent alors dans le cadre du droit commun. Je ne vois aucune raison pour qu'il en aille différemment d'un ancien légionnaire. Je crois qu'il faut déconnecter le certificat de bonne conduite de l'attribution du titre de séjour. C'est un plus pour trouver ensuite du travail. Je suis d'ailleurs très attachée à ce qu'on améliore le retour à la vie civile. C'est une vraie rupture pour ces hommes que l'on ne prend pas suffisamment en compte aujourd'hui.

Avez-vous présenté vos idées à l'armée de terre et à la Légion ?
Bien sûr ! J'ai ressenti leurs réactions comme plutôt bonnes. Une partie de l'encadrement légionnaire, mais à mon sens une partie seulement, convient de la nécessité d'engager ces réformes. 


Le 4° R.E. reçoit le grand «patron» de l'Armée de terre 27012010

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Publié le 27/01/2010 Gladys Kichkoff

Armée. Le général Elrick Irastorza , chef d'Etat-Major de l'Armée de terre, a fait, hier, étape au régiment de la Légion étrangère.

Le chef d'État-major a signé le livre d'or du « 4 ». Photo DDM, Gladys

Il est le grand « patron » de l'armée de terre. Le général Elrick Irastorza, chef d'État-major, CEMAT, était, hier en visite au 4e régiment étranger. « Vous n'ignorez pas que l'armée de terre connaît, actuellement, une réorganisation de très, très grande ampleur. Je me suis donc attaché à visiter des unités, au rythme de deux, trois par semaine pour me rendre compte, sur le terrain, des travaux de restructuration ». Et veiller à ce que les militaires restent opérationnels le temps de ces travaux. Voici ainsi présenté l'objet de son étape en Lauragais par le CEMAT.

Au Quartier Danjou, le général Irastorza a rencontré le colonel Mistral qu'il connaît bien et « pris la mesure de la façon dont nos jeunes légionnaires sont accueillis, formés, et vu le cadre où ils le sont ».

Le général n'a noté « aucun problème particulier, ici », « soulignant que le régiment n'est affecté, par ailleurs, par aucun bouleversement majeur. Formation et recrutement s'y déroulent bien ». Un vrai motif de satisfaction pour le CEMAT, qui voit ainsi continuer à se construire « une Légion étrangère moderne et adaptée au contexte de notre période et qui puisse rendre les services que nous en attendons ».

Une Légion qui a évolué, ce qui n'a évidemment pas échappé au général Irastorza, remarquant que « s'il y avait une quasi-parité entre les soldats francophones et non francophones, il y a une vingtaine d'années, les choses ont bien changé ». Les francophones n'étaient que six sur trente au cours de français auquel a assisté, hier, le chef d'État-major.

« La Légion a deux spécificités : le recrutement étranger et l'excellence. La Légion n'est pas étrangère à l'armée de terre mais elle en est une partie intégrante ».

Identité déclarée

Un petit commentaire sur ce que nos confrères de la presse parisienne présentent comme une révolution au sein de la Légion et qui finalement était en pratique, il n'y a pas si longtemps que cela : la possibilité pour les nouvelles recrues de s'engager, bientôt, sous leur véritable nom. « Une identité, jusque-là, leur était proposée par l'institution militaire. L'identité déclarée a des vertus puisque cela nous laisse le temps de vérifier que nous n'engageons pas n'importe qui. Aujourd'hui elle concerne un légionnaire sur cinq c'est moins de 2000, dont 1 500 qui ont moins d'un an de service. Leur identité est ensuite régularisée ».


Les légionnaires pourront s'engager sous leur vrai nom 25012010

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Publié le 25/01/2010 par Jean Guisnel

Les nouveaux légionnaires vont pouvoir s'engager sous leur identité véritable © TSCHAEN/SIPA

Une révolution se prépare à la Légion étrangère, où les nouveaux légionnaires vont pouvoir s'engager sous leur identité véritable. Cette disposition est prévue par les textes ( Code de la défense , statut général des militaires ) dès lors qu'on possède des talents pour lire entre les lignes. Surtout, le décret nº 2008-956 du 12 septembre 2008 relatif aux militaires servant à titre étranger stipule : "En l'absence des pièces justificatives nécessaires, le ministre de la Défense peut autoriser la souscription d'un contrat sous une identité déclarée. L'identité déclarée est réputée être l'identité militaire de l'intéressé aussi longtemps que le ministre de la Défense n'a pas procédé à la régularisation de sa situation militaire."

La loi est donc explicite : l'identité déclarée est une possibilité offerte à tout engagé dans la Légion ne pouvant pas justifier son identité. Or, dans les faits, la "fausse identité" que la Légion appelle l'identité "déclarée" est la règle, y compris pour les engagés français qui doivent souscrire leur contrat en déclarant une naissance belge, luxembourgeoise ou canadienne ! Aucun moyen d'y échapper, quand bien même le candidat de quelque nationalité que ce soit se présenterait à la Légion avec tous ses papiers en règle... Dans l'éditorial du numéro de février 2010 du mensuel de la Légion étrangère, Képi blanc , le général commandant la Légion (COMLE) confirme : "L'identité déclarée est devenue, pour la Légion comme pour les légionnaires, un mécanisme essentiel qui fonde le style, l'esprit et la manière d'être de notre institution. Il ne saurait être question d'en remettre en cause le principe." Mais le "père Légion" ajoute aussitôt que la gestion de ces identités déclarées "génère un travail administratif important", et "ne présente pas un caractère de nécessité absolue pour tous les candidats". Et de conclure : "Il peut donc paraître abusif de l'imposer à ceux pour lesquels elle n'est pas indispensable."

L'identité déclarée, une faculté au lieu d'une obligation

Le général Bouquin souligne cependant que deux cas justifient le maintien de l'identité déclarée : soit le besoin exprimé par le candidat, soit le délai nécessaire à l'autorité militaire pour vérifier une identité qui lui paraîtrait douteuse. Le COMLE ne précise pas qu'une troisième raison impose cette évolution. L'arrivée des passeports biométriques signifie en effet la fin des doubles passeports avec deux identités différentes, ce qui est le cas pour les légionnaires disposant d'un document délivré par leur pays d'origine, et d'un autre par les autorités françaises sous identité-Légion. Quand le général écrit qu'une évolution encadrant l'identité déclarée est donc "envisageable", il est sibyllin. La décision est prise et devrait entrer en vigueur très rapidement.

Dans un rapport parlementaire titré "La Légion étrangère, unité d'élite au XXIe siècle", pour lequel elle a commencé à enquêter en juin 2009 et dont la publication est imminente, Marylise Lebranchu (questeur socialiste de l'Assemblée nationale, membre de la commission de la défense et ancienne garde des Sceaux) proposera justement, parmi de nombreuses autres mesures, que l'identité déclarée devienne pour les légionnaires une faculté, au lieu d'une obligation. Par anticipation, la Légion accède à cette demande, pour laquelle elle devra cependant obtenir l'accord du ministre de la Défense, Hervé Morin. Par ailleurs, Mme Lebranchu devrait demander, selon nos informations, qu'un permis de séjour officiel soit automatiquement accordé par les autorités civiles à tout légionnaire dès la signature de son contrat. Ce n'est pas gagné...


Soldier rejected from British Army wins top French Foreign Legion award for bravery 22012010

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For as long as he can remember, Alex Rowe wanted to be a soldier.

But when an eye condition prevented him from joining the British Army at the age of 18, he had to look elsewhere to fulfil his ambition.

So he became a member of the French Foreign Legion  -  and after 23 years of courageous service is about to be awarded that country's highest award for valour.

Brothers in arms: Alex Rowe, left, in his Foreign Legion fatigues, with his identical twin brother Mark, who is in the Royal Engineers

The 43-year- old adjutant-chef had fought in some of the world's most hostile war zones before being sent to Afghanistan.

There he was involved in some of the fiercest fighting against the Taliban in the mountains east of Kabul, and in July he will be honoured with the Legion d'honneur  -  his fifth medal for bravery.

Yesterday his mother told of her son's incredible story from Army reject to French national hero.

Jennifer Rowe, pictured holding an MBE she was awarded last year, will travel to Paris to watch her son receive his award

Speaking from her home near Stroud, Gloucestershire, Jennifer Rowe said: 'He was absolutely devastated when he was told he wouldn't be allowed to join the Army.

'It was his life-long ambition and suddenly it was taken away from him. He spent two years thinking about joining the French Foreign Legion and joined with my blessing at 20.'

Mrs Rowe, 64, will travel to Paris in July to watch as her son is awarded the Legion d'honneur. 

Of the Foreign Legion, she said: 'He absolutely loves it and does what he was born to do.

'He's incredibly brave, so much so that he can probably be considered bordering on stupid.

'But I love him and am so proud of him.'



Award: The Legion d'honneur and, right, Mr Rowe in his Foreign Legion uniform

Mr Rowe, whose identical twin brother Mark is a captain with the Royal Engineers, was born on Armistice Day in 1966 and joined the cadets as a teenager. But a detached retina he suffered as a child barred him from serving in the Army.

When he left for the French Foreign Legion he quickly rose through the ranks to become the best in his unit  -  despite not speaking a word of French. 'I learned French the hard way,' he said. 'I could ask for a campsite and a hotel but it wasn't much use. 'Every time I spoke English or made a mistake in French, I got a thick ear.'

The soldier, who now lives in Nimes in the South of France, was awarded one medal in Sarajevo, Bosnia, for shielding a mother and daughter from a hail of bullets.

He rose to the rank of adjutant-chef  -  a senior non-commissioned officer  -  but he cannot become an officer as he is not French.

His career has in many ways mirrored that of his twin brother. 

Mrs Rowe said: 'They truly are two parts of one man in every possible way.'

Mr Rowe, whose other brother Jeremy, 34, is a merchant banker in London, lives with his wife Elyzabeth, 16-year-old son Brandon and step-daughter Jessica, 17.


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