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2010


Vétéran de la légion, il va se retrouver sans toit 050310

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Publié le vendredi 05 mars 2010 à 08H21

C'est ce matin que Freitas Da Silva-Alvaro devrait être expulsé de sa villa du lotissement LaMeyne Claire à Orange. Son amie Elismène et la petite Nina, 25 mois, pourraient se retrouver avec lui à la rue. Cet ancien légionnaire, qui pendant 20 ans s'est battu sur tous les fronts, est dans cette situation à la suite d'un accident de travail survenu en 2006.

Depuis des mois, afin que le crédit de sa maison soit pris en charge par les assurances, il attend d'être déclaré en Invalidité absolue définitive. Une décision qui n'a toujours pas été prise...

La Provence

L'autre guerre du légionnaire 050310

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L'autre guerre du légionnaire

Publié le vendredi 05 mars 2010 à 12H50

Confronté à de graves problèmes financiers, Freitas Da Silva-Alvaro devrait être expulsé de chez lui aujourd'hui

L'ancien légionnaire Freitas Da Silva, son amie Elismène  Jouve et la petite Nina risquent d'être expulsés ce matin de la maison  du lotissement des Jardins de la Meyne.

L'ancien légionnaire Freitas Da Silva, son amie Elismène Jouve et la petite Nina risquent d'être expulsés ce matin de la maison du lotissement des Jardins de la Meyne. Photo Francis Pabst

Ils savent que je vais bientôt mourir. Alors ils font traîner pour ne pas payer! C'est comme ça qu'on me remercie d'avoir servi la France pendant 20 ans..." Amer, indigné, révolté, Freitas Da Silva-Alvaro évoque la situation désespérée à laquelle il est confronté depuis le 21 janvier 2006, date de son accident du travail.

Aujourd'hui, vers 10 heures, les huissiers devraient sonner à sa porte, pour l'expulser de la maison sise dans le lotissement des Jardins de la Meyne, maison qu'il occupe avec son amie Elismène Jouve et le bébé de celle-ci. Cette terrible issue désole cet ancien légionnaire de 43 ans, en très mauvaise santé...

Une décharge de 380 volts Rayé des rangs de la Légion le 15 novembre 2003 après deux décennies de bons et loyaux services, l'avenir s'annonçait plutôt bien pour ce solide gaillard, qui venait d'effectuer une formation de poseur menuisier; jusqu'à ce funeste jour où, sur un chantier, il prend une décharge de 380 volts! "S'il s'en sort, il ne verra plus, il ne parlera plus, il ne marchera plus..." diagnostique le corps médical, très pessimiste sur les chances de survie de l'Orangeois. Finalement, Freitas s'en tire, mais lourdement handicapé. "Je suis paralysé du côté gauche. J'ai de graves crises d'épilepsie à répétition. Je souffre d'une dissection carotidienne non opérable, puisque je suis hémophile. Sans parler de ma dépression..." explique-t-il en brandissant une liasse de certificats médicaux.

Cependant, malgré toutes les démarches entreprises, son "Invalidité absolue définitive (IAD)" n'a toujours pas été officialisée par le médecin expert. "Depuis des mois, on me promène. Il manque toujours un papier, une précision, un détail pour que le dossier soit bouclé. Je suis sûr qu'ils le font exprès... Ils savent qu'une fois que je serai déclaré IAD, l'assurance devra payer la maison, puisque je suis assuré pour ça... Mais pour l'instant, je suis juste considéré comme "invalide temporaire à 80%" et je vais me retrouver à la rue..."

En fait, depuis son accident, Freitas Da Silva-Alvaro n'a plus pu honorer les traites mensuelles de 550€, correspondant au crédit de sa villa. 550€ de crédit, 312€ de revenus "Comment voulez-vous qu'il fasse? Il n'a que 312€ pour vivre", se lamente Mlle Jouve, elle aussi ancienne militaire. "Regardez: les comptes sont vite faits. Il touche 712€ par trimestre de la Caisse primaire d'assurance maladie, auxquels s'ajoutent ses 75€ de "retraite" de la Légion; 75€, c'est ce qui lui reste une fois qu'on a enlevé les 375€ de pension qu'il verse à son ex-épouse et à ses trois enfants..." Certes, à la suite de son accident, l'ancien légionnaire a bien reçu un chèque de plusieurs milliers d'euros de son assurance, le Groupement Militaire de Prévoyance des Armées (GMPA).

Mais, "une fois les dettes payées, il n'en est rien resté.." Mercredi, ne sachant plus à quel saint de vouer, Elismène Jouve a contacté le Centre communal d'action sociale d'Orange (CCAS). "Ils m'ont dit d'attendre la fin du mois..." dit-elle. "Mais la fin du mois, c'est trop tard!.. Que va-t-on devenir?..." Face à ce désarroi, Freitas Da Silva-Alvaro réagit : "Si les huissiers me mettent dehors, je prendrai ma tente militaire et j'irai m'installer devant la mairie... Alors que j'ai risqué ma vie pour la patrie, ce qu'on me fait, c'est honteux!"Même à bout de forces, le guerrier refuse de rendre les armes.

Cependant, aujourd'hui, c'est une autre guerre qu'il livre, sans doute moins physique mais tout aussi décisive pour lui, pour son amie Elismène et pour la petite Nina...

Plus d'information dans le journal du jour...

Christine Blanc

Le général Puga est nommé chef d'état-major particulier du président de la République (actualisé) 05032010

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05/03/2010 par Jean-Dominique Merchet

Selon des sources concordantes recueillies vendredi soir et confirmées officiellement ce samedi matin par la parution d'un arrêté au Journal officiel, le général Benoit Puga est nommé chef d'état-major particulier du president de la République. Donné favori par la presse, le général Pierre de Villiers deviendrait major general des armées.
Cette nomination met fin à la période d'incertitude ouverte depuis le 25 fevrier, date à partir de laquelle il n'y avait plus de chef d'état-major particulier auprès du chef de l'Etat.
Pierre de Villiers n'aurait pas convaincu Nicolas Sarkozy lors de l'entretien, assez bref, qu'ils ont eu il y a quelques semaines. Le général Puga, un officier de la Légion étrangère, ancien patron des opérations spéciales, aujourd'hui à la tête de la Direction du renseignement militaire, semble avoir bénéficié du soutien actif des milieux policiers et du renseignement, qui sont influents dans l'entourage du chef de l'Etat.
Si cela est confirmé, le général de Villiers devient donc major général des armées, c'est-à-dire numéro deux de l'EMA. Il était jusqu'à présent chef du cabinet militaire du Premier ministre, un poste qui est désormais à pourvoir. Plusieurs marins peuvent prétendre à ce poste : les amiraux Magne, Gillier ou Casabianca. Le général (terre) de Courrèges est aussi dans la liste des possibles.


L'autre guerre du légionnaire 05032010

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Publié le vendredi 05 mars 2010

L'ancien légionnaire Freitas Da Silva, son amie Elismène Jouve et la petite

Nina risquent d'être expulsés ce matin de la maison du lotissement des

Jardins de la Meyne. Photo Francis Pabst.

Confronté à de graves problèmes financiers, Freitas Da Silva-Alvaro devrait être expulsé de chez lui aujourd'hui

Ils savent que je vais bientôt mourir. Alors ils font traîner pour ne pas payer! C'est comme ça qu'on me remercie d'avoir servi la France pendant 20 ans..." Amer, indigné, révolté, Freitas Da Silva-Alvaro évoque la situation désespérée à laquelle il est confronté depuis le 21 janvier 2006, date de son accident du travail.

Aujourd'hui, vers 10 heures, les huissiers devraient sonner à sa porte, pour l'expulser de la maison sise dans le lotissement des Jardins de la Meyne, maison qu'il occupe avec son amie Elismène Jouve et le bébé de celle-ci. Cette terrible issue désole cet ancien légionnaire de 43 ans, en très mauvaise santé...

Une décharge de 380 volts Rayé des rangs de la Légion le 15 novembre 2003 après deux décennies de bons et loyaux services, l'avenir s'annonçait plutôt bien pour ce solide gaillard, qui venait d'effectuer une formation de poseur menuisier; jusqu'à ce funeste jour où, sur un chantier, il prend une décharge de 380 volts! "S'il s'en sort, il ne verra plus, il ne parlera plus, il ne marchera plus..." diagnostique le corps médical, très pessimiste sur les chances de survie de l'Orangeois. Finalement, Freitas s'en tire, mais lourdement handicapé. "Je suis paralysé du côté gauche. J'ai de graves crises d'épilepsie à répétition. Je souffre d'une dissection carotidienne non opérable, puisque je suis hémophile. Sans parler de ma dépression..." explique-t-il en brandissant une liasse de certificats médicaux.

Cependant, malgré toutes les démarches entreprises, son "Invalidité absolue définitive (IAD)" n'a toujours pas été officialisée par le médecin expert. "Depuis des mois, on me promène. Il manque toujours un papier, une précision, un détail pour que le dossier soit bouclé. Je suis sûr qu'ils le font exprès... Ils savent qu'une fois que je serai déclaré IAD, l'assurance devra payer la maison, puisque je suis assuré pour ça... Mais pour l'instant, je suis juste considéré comme "invalide temporaire à 80%" et je vais me retrouver à la rue..."

En fait, depuis son accident, Freitas Da Silva-Alvaro n'a plus pu honorer les traites mensuelles de 550€, correspondant au crédit de sa villa. 550€ de crédit, 312€ de revenus "Comment voulez-vous qu'il fasse? Il n'a que 312€ pour vivre", se lamente Mlle Jouve, elle aussi ancienne militaire. "Regardez: les comptes sont vite faits. Il touche 712€ par trimestre de la Caisse primaire d'assurance maladie, auxquels s'ajoutent ses 75€ de "retraite" de la Légion; 75€, c'est ce qui lui reste une fois qu'on a enlevé les 375€ de pension qu'il verse à son ex-épouse et à ses trois enfants..." Certes, à la suite de son accident, l'ancien légionnaire a bien reçu un chèque de plusieurs milliers d'euros de son assurance, le Groupement Militaire de Prévoyance des Armées (GMPA).

Mais, "une fois les dettes payées, il n'en est rien resté.." Mercredi, ne sachant plus à quel saint de vouer, Elismène Jouve a contacté le Centre communal d'action sociale d'Orange (CCAS). "Ils m'ont dit d'attendre la fin du mois..." dit-elle. "Mais la fin du mois, c'est trop tard!.. Que va-t-on devenir?..." Face à ce désarroi, Freitas Da Silva-Alvaro réagit : "Si les huissiers me mettent dehors, je prendrai ma tente militaire et j'irai m'installer devant la mairie... Alors que j'ai risqué ma vie pour la patrie, ce qu'on me fait, c'est honteux!"Même à bout de forces, le guerrier refuse de rendre les armes.

Cependant, aujourd'hui, c'est une autre guerre qu'il livre, sans doute moins physique mais tout aussi décisive pour lui, pour son amie Elismène et pour la petite Nina...

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Christine Blanc


Vétéran de la légion, il va se retrouver sans toit 05032010

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Publié le vendredi 05 mars 2010

C'est ce matin que Freitas Da Silva-Alvaro devrait être expulsé de sa villa du lotissement LaMeyne Claire à Orange. Son amie Elismène et la petite Nina, 25 mois, pourraient se retrouver avec lui à la rue. Cet ancien légionnaire, qui pendant 20 ans s'est battu sur tous les fronts, est dans cette situation à la suite d'un accident de travail survenu en 2006.

Depuis des mois, afin que le crédit de sa maison soit pris en charge par les assurances, il attend d'être déclaré en Invalidité absolue définitive. Une décision qui n'a toujours pas été prise...

La Provence


Il est prêt à accepter n'importe quel travail 030310

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le 03/03/2010

Social. Paul Martin est bientôt sans abri.

Paul Martin a tout perdu sauf son envie de s'en sortir et de  travailler. Qui peut l'aider ? Photo C. M.
Paul Martin a tout perdu sauf son envie de s'en sortir et de travailler. Qui peut l'aider ? Photo C. M.

Paul Martin vit des moments difficiles. Pourtant, il en a traversé des houles. La vie continue de lui faire des misères et alors qu'il habite 29, rue du Bourg à Lourdes, et qu'il n'est pas encore un sans-abri, il pourrait bien le devenir. à ce jour, dans sa situation, il est prêt à accepter n'importe quel travail. Cet ancien légionnaire,qu'on surnomme « Papillon », dit s'être fait voler son camion rempli de marchandises et tout ce qu'il avait de précieux au mois d'octobre en Espagne alors qu'il allait rejoindre son épouse et son enfant au Maroc. « Je n'ai plus aucun moyen de joindre ma femme qui n'est jamais venue en France et que j'ai connue au Maroc en travaillant pour Emmaüs », explique-t-il. « En ce moment, je suis obligé de me rendre à l'abri de jour du Centre communal d'action sociale (CCAS) pour prendre des repas mais je ne veux pas être assisté », explique Paul.

Cet homme de 57 ans a tout perdu, sauf son envie de s'en sortir et de travailler. Il vit grâce à une pension d'invalidité qui lui a été accordée comme ancien employé décontaminateur du centre d'énergie atomique de Marcoule. Son expérience professionnelle est riche d'expériences et de nombreux travaux. Il a notamment fait de nombreuses saisons à Lourdes, a une expérience de chauffeur et a une formation de cuisinier, de maçon et d'agent de sécurité. Il a son permis de conduire mais ne possède plus de véhicule. « Je suis prêt à accepter n'importe quel travail pourvu que je m'en sorte », souligne-t-il. Son inquiétude est palpable mais comme il veut conserver sa dignité, il lance le plus de pistes possibles. Vous pouvez le contacter au 06.24.97.43.70.


Cadre Noir et Képi Blanc aux Invalides 01032010

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lundi 01 mars 2010 

C’est dans les salons de l’Hôtel des Invalides que le général Bruno Dary, Gouverneur Militaire de Paris recevait la presse afin de présenter le futur spectacle proposé par le Cadre Noir de Saumur et la Légion Etrangère dans la Cour d’Honneur des Invalides du 5 au 9 mai prochain. 

Légende photo : de gauche à droite, Le Prefet des Rosaies, le General Bruno Dary,

l'Ecuyer en Chef du Cadre Noir Jean Michel Faure, Robert d'Artois directeur intérimaire.

Au programme de ce gala de quatre jours, à la hauteur de ce lieu que le général Dary qualifiait de « mythique et mystique », un spectacle original composé d’une quinzaine de tableaux mettant en scène 38 des chevaux du Cadre Noir évoluant aux accents de la musique de la Légion Etrangère. Une carrière de 62m x 22m, réalisée par Toubin et Clément viendra exceptionnellement recouvrir les pavés de la cour d’honneur des Invalides. Quatre représentations d’une durée de 1h45 sont programmées, le mercredi 5 mai à 15h, le jeudi 6 mai à 15h, le samedi 8 mai à 20h30, et le dimanche 9 mai à 15h. Prix des places de 49€ à 99€. Prix réduits pour les groupes. Réservations dans les points de vente habituels ou sur www.ticketnet.fr et www.francebillets.fr Avant ces représentations exceptionnelles aux Invalides, le public saumurois pourra lui aussi apprécier l'alliance du Cadre Noir et de la Légion étrangère lors du Gala d'ouverture de la saison touristique 2010, le jeudi 11 mars à 19h, à l'Ecole Nationale d'Equitation. Cette soirée d’ouverture sera réservée au public saumurois qui bénéficiera pour l’occasion d’un tarif exceptionnel de 5€ pour les adultes et de 2€ pour les enfants.Renseignements et billetterie : 02 41 53 50 81 email : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.


L'histoire des derniers trains d'Indochine se dévoile 24022010

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Publié le mercredi 24 février 2010


De gauche à droite: Alain Provoyeur, président du

Cercle militaire, Marcel Malfait, conférencier, et Jean

Bussene, vice-président du Cercle militaire.

Le Groupement des Cadres de Réserve de Tourcoing organise au Cercle militaire, vendredi à 19h, une conférence sur les derniers trains en circulation lors de la guerre d'Indochine.

ANOUCK LEGROS > Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Entre 1945 et 1954, de nombreuses attaques de trains ont rendu peu à peu les réseaux ferrés impraticables en Indochine. Une seule région du sud-est de l'Asie a réussi à conserver ses chemins de fer. L'armée a donc pris en charge la gestion de ce réseau et a assuré avec l'aide de la Légion étrangère, le fonctionnement de deux trains : « la rafale », à destination des voyageurs et des matériaux, et un train blindé appelé « le diable », pouvant résister aux projectiles puissants assurant le transport des militaires dans les zones difficiles.


Cet aspect peu connu de l'histoire militaire sera développé vendredi lors de la conférence publique intitulée « Train blindé "la rafale" » organisée par le GCRT, association membre du Cercle militaire. Les cadres de réserve s'entoureront d'officiers ayant vécu cette époque afin d'apporter « le côté humain de leur expérience », explique Marcel Malfait, conférencier. Ce rendez-vous permettra de faire découvrir « ce sujet un peu oublié » en privilégiant l'histoire et l'humain. « On ne cherche pas la gloire, on veut que ça reste dans la mémoire ».
Le Cercle militaire lance aussi un appel « à des personnes ayant vécu cette période, qui vont peut-être se révéler et apporter leur témoignage » . La conférence sera rythmée par les interventions des officiers et par la projection de photos et de vidéos.w Cercle militaire : 7 rue Léon-Salembien, à Tourcoing.

Commémoration de la bataille de Narvik 23022010

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23 Février 2010

Des soldats de 14 nations différentes étaient présents samedi 20 février à Narvik pour commémorer les 70 ans de la bataille où les Allemands rencontrèrent pour la première fois une forte résistance. Ce fut aussi la première grande bataille de la guerre pour laquelle les commandements alliés collaborèrent.

La cérémonie de commémoration a été anticipée de quelques mois pour profiter de la présence des militaires participant à un exercice international (Cold Response 2010) dans la région. C'est en effet en mai 1940 que le général Fleischer, commandant la force internationale composée de soldats, de marins et d'aviateurs norvégiens, français (des chasseurs alpins et un détachement de la Légion Etrangère), polonais et britanniques, parvint à reprendre Narvik aux Allemands.

Une couronne a été déposée à la mémoire des 343 soldats alliés tombés lors de cette bataille menée dans des conditions climatiques très difficiles, contre un adversaire acharné.


Haïti, c’était Beyrouth et Saigon… 18022010

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18/02/2010 

Catastrophe. Le témoignage exceptionnel d’un officier français en poste à Port-au-Prince.



Pris au piège le 12 janvier, le colonel Philippe Prévost est un miraculé. Chef des opérations des casques bleus à Port-au-Prince, il raconte. En soldat. Un témoignage exclusif.

Légionnaire parachutiste (il commanda le prestigieux 2e ré­giment étranger de parachutistes à Calvi), le colonel Phi­lippe Prévost est le chef des opérations de la Minustah (Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti), forte de 7 000 militaires (18 nationalités), de 2 000 policiers et gendarmes (42 nationalités) et de 400 fonctionnaires civils de l’Onu (près de 90 nationalités). Présent à Port-au-Prince depuis octobre 2009, ce père de ­quatre enfants a vécu la tragédie. Malgré la perte de dizaines de ses camarades, il a contribué à maintenir opérationnelle la mission de l’Onu. Au 12 fé­vrier, le bilan officiel faisait état de 217 000 morts et 300 000 blessés (dont 4 000 amputés).

Quelle est la situation, un mois après le séisme ? Elle est calme, mais les in­grédients sont là pour que tout se complique très rapidement, avec des besoins alimentaires énormes, un million de sans-abri, de nombreux cas de corruption, la saison des pluies dès avril, puis celle des ouragans début août…

Le rythme fou de janvier a-t-il un peu baissé ? Oui, maintenant que les équipes de secours quittent ou ont quitté le territoire. Ici, avec le flux incessant des avions et hélicoptères, c’était Saigon au moment de l’évacuation (1975), et, avec l’afflux de centaines de blessés, l’arrivée des équipes de sauvetage, les envois à toute heure de patrouilles, d’escortes et de détachements, c’était Beyrouth, ville bombardée et détruite à 20 %.

Et les morts… Des dizaines de milliers de cadavres dans les rues. Ils n’ont commencé à être enlevés qu’à partir du 15 ou du 16 janvier. Il y a encore cette odeur perceptible, à cause des corps ensevelis sous les décombres.

Que font les contingents étrangers ? Les Français sont partis. Les Jamaïquains et les Japonais se sont installés dans Port-au-Prince, tandis que les Canadiens, les Espagnols, les Italiens et les Coréens sont en dehors. Les contingents étrangers partiront d’ici au mois de mai. Les Dominicains ont la mission d’assurer la sécurité du couloir humanitaire jusqu’à la frontière de leur pays. Nous attendons des renforts brésiliens, uruguayens, argentins, péruviens et guatémaltèques. L’effort est fait sur la distribution alimentaire, les hôpitaux de campagne, les travaux de déblaiement et de reconstruction d’urgence. La phase de “normalisation” durera jusqu’en décembre 2011.

Comment faire face aux besoins ? Ils sont énormes, notamment à Léogane, détruite à 80 %. L’Onu travaille avec les contingents étrangers pour la distribution de nourriture, le déblaiement et la remise en état du réseau routier. Ces opérations, totalement intègres, se font en présence de la Minustah, des contingents étrangers, de l’Onu et des ONG.

Comment évolue la situation sécuri­taire ? Sans surprise, elle se dégrade. La situation sanitaire devrait aussi devenir beaucoup plus difficile avec les pluies sur les immenses camps de dé­placés, privés d’hygiène, avec les cadavres encore sous les décombres. À la pluie s’ajouteront le froid et la sous-alimentation.

Vous sentez-vous en état d’insécurité ?
Pour l’instant, on peut se déplacer en véhicule de l’Onu sans problème. Mais il est à craindre que nous concentrions les rancœurs d’une population abandonnée par ses autorités, dont le palais présidentiel, le Parlement et les principaux bâtiments administratifs se sont effondrés.

Comment se sont passées ces journées terribles ? Je pourrais vous parler longtemps de ces trente-six heures très dures qui ont suivi le 12 janvier. Pas un jour d’arrêt depuis cette date, mes camarades et moi mobilisés de 6 à 22 heures. Maintenant, je peux arriver à 6 h 30 et je me permets de partir à 20 heures.

Et ce 12 janvier, 16 h 53… Sur le moment, le sol tremble de plus en plus fort. On se regarde avec mon adjoint, ne comprenant pas ce qui se passe. Puis, les ar­moires et les ordinateurs tombent. Le sol se met en translation d’une quinzaine de centimètres, de part et ­d’autre. On se retrouve au sol. Quelques se­condes interminables, sans bouger, dans un bruit assourdissant. Puis le silence, et les cris.

Votre bâtiment a tenu ?
Oui, par mi­racle. L’état-major était dans le seul bâtiment qui n’est pas tombé. Aujourd’hui, il est en passe de s’effondrer. Tous les autres… d’où la centaine de morts. Après, c’est l’évacuation par les fe­nêtres du deuxième étage, puis la décou­verte, totalement hébétés, de l’effondrement total de l’Hôtel Christopher, le bâtiment principal de la Minustah. Six étages effondrés ! Mon conducteur me dira plus tard qu’il a vu le bâtiment trembler, puis “danser”, ses occupants cou­rant, affolés, sur les coursives exté­rieures, certains basculant dans le vide, puis tout s’écrouler, ensevelissant tout le monde.

Qu’avez-vous fait pendant ces pre­mières minutes ? Avec trois ou quatre camarades, j’ai escaladé les décombres, en­tendant des gémissements très lointains sous les tonnes de béton. Le sauvetage de ce militaire canadien nous a pris une heure et demie pour le dégager des plaques de béton et de la ferraille qui l’emprisonnaient. Avec deux unités sta­tionnées au centre-ville, la zone qui a le plus souffert, le bataillon brési­lien déplore de nombreux morts et disparus.

Il y a eu d’autres secousses… Oui. Malgré cela nous avons participé à l’évacuation des camarades blessés vers un hôpital improvisé. Pour l’un d’eux, personne ne s’était rendu compte qu’on transportait un mort. Il a fallu envoyer le personnel non indispen­sable vers la base logistique, au nord de la ville. Puis on s’est occupés des blessés, des morts à envelopper dans des couvertures, de l’extinction des incendies sous les décombres qui ris­quaient d’asphyxier les survivants.

Et le lendemain ? Je quitte ma position le 13 dans l’après-midi, pour organiser le nouveau PC de la Minustah, avec mon adjoint. Pour permettre au com­mandant de la force de conduire les actions, toutes dans l’urgence, il a fallu reprendre contact avec les unités, uniquement à la radio car le télé­phone ne fonctionnait plus et nos ordinateurs étaient détruits.

Et votre appartement personnel ? Je fais partie des chanceux car il n’a pas été touché. À cause des risques de pillage, j’ai mis l’essentiel des affaires sensibles à l’abri dans mon bureau. Certains ont tout perdu car leur appartement s’est effondré. Ils ont dormi dans leur voi­ture pendant les dix premiers jours tout en assurant leur service, notamment les gars de l’Unpol (police de l’Onu).

Quand avez-vous pu aller chez vous ? La nuit suivante, le temps de prendre une douche, me raser et surtout me changer. Au retour, vers 23 heures, je me souviens d’un slalom fou au milieu de milliers d’Haïtiens affolés, fuyant vers l’intérieur des terres après une ru­meur de tsunami, avec quelques in­crédules campant au milieu de la rue et les très nombreux cadavres jon­chant les trottoirs.

Comment la vie s’est-elle ensuite organisée ? Ce fut du camping, avec des boîtes de ration froide, sur un lit de camp, entre un télé­phone et un ordinateur. Et la me­nace d’autres séismes…

Comment tenez-vous ? Je pense surtout et d’abord à nos 9 camarades disparus, aux tués (24 militaires, 24 fonctionnaires de l’Onu, 18 gendarmes et policiers), sans compter les très nom­breux personnels haïtiens morts et disparus. Je remercie l’institution militaire d’avoir su m’apprendre à travailler sous la pression, avec des chefs exigeants.

Et ceux de la Minustah ? Le commandant de la force est un général brésilien re­marquable, calme et hu­main. En permission le jour du séisme, il nous a rejoints le lendemain. Son adjoint, un Chilien, tout aussi remarquable, a dû nous quitter : sa femme était venue le voir pour quelques jours, elle est morte dans l’effondrement de son hôtel. Son corps n’a été retrouvé qu’après dix jours de re­cherches.

Comment votre métier militaire vous a-t-il aidé ? L’expérience de mes nom­breuses opérations extérieures et des grands exercices interarmées auxquels j’ai participé a été déterminante. Cela m’a aidé à tenir et à agir. Mes officiers n’étaient pas habitués à ce rythme, mais ils se sont adaptés. Le fait d’avoir vécu une épreuve commune aussi intense gomme les différences de culture et de formation, avec l’obligation quotidienne de continuer à planifier des opérations, le plus souvent pour les heures qui suivent. J’ai ­cumulé pas mal d’événements en peu de temps mais… c’est dur à porter. Même pour un soldat.   

Photo © ONU


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