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Légionnaire toujours...

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1895

Le colonel Gillon.

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Le Monde illustré du 22/06/1895

Le colonel Gillon. — Le brave officier qui vient de succomber à Majunga, était né à Paris-Montrouge, le 1er août 1839. A sa sortie de Saint-Cyr, en 1860, il entra au 84e d'infanterie avec lequel il fit, en 1870, la campagne à l'armée de Metz. Le 84e faisait partie de l'héroïque brigade Lapasset. qui se distingua dans toutes les affaires auxquelles elle fut appelée à prendre part.

A la bataille de Rezonville, le 16 août, le régiment eut environ quatre cents hommes, dont douze officiers, hors de combat; parmi les blessés se trouvait M. Gillon, alors lieutenant, qui avait reçu un coup de feu au côté gauche et un coup de feu au pied gauche.

Cette dernière blessure le cloua à l'ambulance jusqu'au milieu de janvier 1871 ; à ce moment il obtint d'être renvoyé sans conditions; il en profita pour accourir à Bordeaux, où il se mit à la disposition du gouvernement.

Il fut aussitôt nommé capitaine; mais la paix allait être signée; d'autre part, la blessure de M. Gillon, mal guérie, lui interdisait tout service actif; il dut demander un congé.

Aussitôt rétabli, il reprend son service. Chef de bataillon en 1878, lieutenant-colonel en 1888, il est nommé colonel le 13 juillet 1891 ; quelques jours plus tard, il prenait le commandement du 49e d'infanterie, à Bayonne; il ne devait quitter ce régiment qu'au mois de mars dernier, pour aller prendre le commandement du 200e, à Madagascar.

Il était déjà proposé pour le grade de général.

Le colonel Gillon a payé de sa vie les soins qu'il prodiguait à ses hommes. Depuis son débarquement à Majunga, il fut nuit et jour sur la brèche, organisant la marche vers l'intérieur, surveillant lui-même l'installation des campements et leur ravitaillement : la maladie qu'il redoutait pour eux l'a frappé au moment où le corps expéditionnaire va pénétrer dans une région plus clémente.

Le colonel Gillon, décoré pendant le blocus de Metz, pour sa conduite à la bataille de Rezonville, avait eu la rosette d'officier de la Légion d'honneur en 1890; il comptait trente-sept ans de services, trois campagnes et deux blessures.

Le regretté colonel n'était pas seulement un brave soldat; il comptait aussi parmi nos écrivains militaires les plus estimés. Il a publié, sous un pseudonyme, plusieurs brochures qui ont produit, à l'époque où elles ont paru, une grande sensation dans le monde de l'armée.


Madagascar.

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Le Monde illustré du 22/06/1895

 

Madagascar. — M. L. Tinayre poursuit l'envoi de ses curieuses notes de campagne, avec des croquis pleins de saveur qui nous montrent les baraquements de Majunga, où sont installées les troupes. C'est ensuite le Rova de Majunga, et la place du Marché : deux aspects bien typiques de la ville malgache.

D'autres dessins sont consacrés à différentes scènes prises sur le vif par notre envoyé spécial, à la boucherie de Majunga, à l'heure du repas des soldats.

Des coolies somalis débroussaillant, et un échantillon des bœufs de Madagascar complètent cette intéressante série.


Le Monde illustré du 15/06/1895

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A Madagascar.

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Le Monde illustré du 15/06/1895

 

A Madagascar : Le sanatorium de Kossi-Comba. — En attendant l'arrivée du général Duchesne à Majunga, notre envoyé spécial, M. Louis Tinayre est allé visiter le sanatorium installé à Nossi-Comba, et il a noté cette intéressante excursion, grâce à plusieurs croquis qui nous montrent d'abord la montée vers le sanatorium en filanzane; c'e-st ensuite une vue générale du sanatorium, puis un ensemble des baraques élevées par le génie.

 


Le Monde illustré du 08/06/1895

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A MADAGASCAR - LES OPÉRATIONS MILITAIRES DE LA COTE EST

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Le Monde illustré du 08/06/1895

 

A MADAGASCAR - LES OPÉRATIONS MILITAIRES DE LA COTE EST - (Photographies de MM. PERROT frères et GIMEL.)

Le courrier postal parti de Tamatave le 5 ou le 6 avril, et arrivé à Paris le 1er mai, nous portait le récit des événements survenus sur la côte Est de Madagascar du 26 mars au 5 avril; il nous faisait notamment connaître quelques détails sur la reconnaissance dirigée le 2 avril dans la direction de Faharafate et de Sahamafy : nous en avons parlé dans notre numéro du 18 mai.

Le courrier suivant, arrivé en France le 20 mai, nous apprend les incidents de guerre qui se sont passés du 5 au 25 avril.

Le fait le plus important de cette période est la reconnaissance vers Ivondrono.

Ivondrono est situé au sud de Tamatave, près de la côte, et sur la rivière Ivondrono, à dix kilomètres environ du fort de Tamatave: c'était, il y a quelques mois, un assez gros village indigène, près duquel se trouvait la plantation maraîchère de M. Ch. de Sornay, l'une des premières victimes de la guerre: la reconnaissance devait voir si les Ilovas s'étaient fortifiés sur ce point, que traverse la piste de Tamatave à Tananarive.

De Tamatave à Ivondrono,il y a même plus qu'une piste; une véritable route est tracée : elle était entretenue en très bon état, grâce à l'active circulation des tonneaux de rhum; n'ayant ni charrettes, ni autres modes de transport, les Malgaches roulent les tonneaux; la route était assez bonne pour se prêter à ce genre de circulation et la quantité relativement considérable de tonneaux quotidiennement roulés suffisait pour tasser la route et la maintenir en état de satisfaisante viabilité.

Le 18 avril, le colonel Colonna de Giovellina partait de nuit, avec tout un bataillon, dans la direction d'Ivondrono. Nos soldats, qui espéraient rencontrer des Hovas, étaient pleins d'entrain; les ennemis se gardèrent bien de se montrer; la reconnaissance, en arrivant à Ivondrono, n'y rencontra que quelques poteaux carbonisés marquant l'emplacement du village, que les Hovas ont détruit pour faire le vide autour de nous; le colonel fit rouler les échos du son du clairon qui retentit comme un inutile défi; le café préparé, nos soldats reprirent le chemin de Tamatave.

Nous publions le portrait de M. le lieutenant-colonel d'infanterie de marine Colonna de Giovellina (Auguste-Napoléon-Emmanuel-Lucien), qui depuis le 12 décembre 1894, est investi des délicates fonctions de commandant de l'état de siège à Tamatave; il apporte dans ses relations avec la population civile un tact parfait et une urbanité qui font honneur à son caractère et qui lui ont valu les sympathies de tous; il est estimé des civils et aimé des soldats.

Une de nos gravures représente le Blockhaus des dunes (voir le plan des défenses de Tamatave publié dans notre numéro du 18 mai); ce blockhaus commande toute la partie sud des lignes; l'aspect n'en est pas terrible; mais c'est plus que suffisant contre un ennemi tel que les Hovas ou leurs recrues.

Tamatave étant en réalité bloqué par les Hovas, qui entourent nos positions en se tenant au nord derrière l'Ivolina, à l'ouest sur les hauteurs d'Ampassimandrona, Farafatrana, Soanirana, Ampagalana, Sahamafy, au sud derrière l'Ivondrono, l'approvisionnement de la ville en vivres frais présente de réelles difficultés: les denrées sont hors de prix; les œufs, les. poules et poulets se payent vingt ou trente fois plus cher qu'au début des opérations. Nos compatriotes se consolent en rimant des couplets. Jadis en 1885, MM. Miot et Patrimonio faisaient tous les frais des chansons d'alors, toutes fort médisantes; les rimeurs sont moins acerbes aujourd'hui: ils consolent leurs compatriotes dans le ris de toutes choses : les poètes sont philosophes, ces vers en témoignent :

Les pauvres bœufs qu'on voit passer,
Ne trouvant plus rien à manger
Ni choux, ni rave,
Se promènent bien tristement
Et maigrissent publiquement
A Tamatave.

Ils vont paître près du rova,
Demeure antique du Hova,
Humide cave,
D'où des officiers biscornus
S'élançaient sur les revenus
De Tamatave.


Il ne suffit pas de manger même de la vache maigre, il faut se blanchir. C'est encore là l'une des grosses difficultés du moment. Il n'y a pas de ruisseau, ni d'eau à Tamatave; il faut sortir de la ville et des lignes pour trouver une rivière, le Mananareza.

Un endroit a été assigné aux femmes indigènes de Tamatave pour aller laver le linge européen près de l'embouchure du Mananareza; pour qu'elles ne soient pas enlevées par les Hovas, qui, quoique invisibles, épient tout ce qui se passe de notre côté, les laveuses sont protégées et gardées par des factionnaires: notre photographie montre la scène mieux qu'aucune description ne la pourrait rendre.

Pour qu'aucune intruse, aucune espionne ne puisse se glisser dans le corps des laveuses, il leur a été distribué des cartes d'identité: elles doivent les montrer à toute réquisition : une autre de nos photographies montre les laveuses sur le point de rentrer dans les lignes et un factionnaire vérifie leur carte.

On rit de toutes ces misères à Tamatave, comme les Parisiens riaient de tous les ennuis du siège de 1870. Il serait cependant temps que tout cela cessât, qu'une action rapide et énergique nous ouvrît l'intérieur.

Les conditions de la prise d'Ambohimarina dans le nord prouvent que nous ne rencontrerons aucun obstacle jusqu'à Tananarive.

HENRI MAGER.


Le Monde illustré du 01/06/1895

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A MADAGASCAR

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Le Monde illustré du 01/06/1895

 

A MADAGASCAR

Poursuivant la série de nos illustrations, d'après les croquis de notre envoyé spécial, M. Louis Tinayre nous publions aujourd'hui, en un très curieux groupement, certains des épisodes les plus saillants des débuts de la campagne. De ce nombre a été l'exécution de M. Grévé, le Français qui a été fusillé par ordre du gouverneur hova de Mahalo, dans le Ménabé.

Le peloton d'exécution comprenait dix Hovas, sous le commandement d'un officier.

Les Hovas sont vêtus d'une sorte de blouse blanche, serrée à la ceinture par une cartouchière de chasse.

Ils ont les jambes nues, sont coiffés d'un chapeau de paille, et armés du fusil Schneider.

Ils sont placés sur deux rangs, et le premier rang seul tire. L'officier est vêtu d'un habit rouge avec ceinturon, pantalon et casque blanc.

La messe de Pâques a motivé une composition très pittoresque

Elle fut dite à Majunga, à huit heures du matin, par un des deux pères jésuites qui y sont fixés.

Les manœuvres de la 3e compagnie de tirailleurs malgaches, fournissent un intéressant sujet.

Ces manœuvres, sous le commandement du capitaine Jacquemin, ont été faites dans la brousse, et ont eu pour objet l'assaut d'un mamelon figurant la position ennemie. Marches, contremarches, éparpillement en tirailleurs, tir debout, tir à genoux, assaut à la baïonnette, rien n'a manqué à ces exercices dont le dessin de M.Tinayre nous donne une impression fort exacte et fort intéressante.

Bien curieux est encore le portrait du roi Sélim qu'il a photographié au moment où il se rendait au quartier général, monté sur son filanzane, et entouré de son escorte.

Le roi Sélim, chef de tribu sakalave, venait, en grande pompe, faire sa soumission au général Metzinger.

Voici le récit de cet incident, d'après notre confrère du Temps :

« Précédés d'une bande de types accomplis de fahavalos, soufflant éperdument dans des cornes de bœuf, cinquante Sakalaves à la mine patibulaire, le front orné du fébika (1), sortaient cérémonieusement de la place du Marché. Derrière eux venaient deux riches filanzanas portés par des esclaves; dans le premier on voyait Mpanjaka Salima, qui ne s'était jamais trouvé à pareille fête; il était chaussé de bas rouges et de pantoufles vertes, et, à son côté, s'appuyant d'une main sur le brancard du palanquin, marchait un grand diable de noir fort connu à Majunga, que l'on avait décoré, pour la circonstance, du titre pompeux de premier ministre du roi de Kandany; dans le deuxième se prélassait l'auguste mère de Salima, la reine Angala, orde vieille qui eut fait la joie d'un Callot ou d'un Gustave Doré. Tout ce beau monde s'en allait rendre visite au général Metzinger. On dit qu'au cours de cette entrevue, Salima, qui ne perd pas la carte, aurait demandé à être mis en possession du domaine et des tombeaux des rois du Boeni, ses ancêtres, ce qui équivaudrait, pour les Sakalaves à l'investiture de cet immense royaume qui s'étend depuis le Ménabé jusqu'aux confins de Diego-Suarez. »

Fort heureusement qu'il n'a pu tirer du général que de vagues promesses.

« Après cette visite, Salima s'est rendu à bord du Primauguet pour saluer le commandant Bienaimé. »

Onze coups de canon — quel fut l'inventeur de ce protocole ? — furent tirés en son honneur au moment où la baleinière qui le ramenait à terre s'est détachée du bord.

« Le lendemain, à trois heures et demie, Salima est retourné à Kandany. »

« Salima est au reste un monarque sans autre importance. »

« Il suffit de savoir, pour en être convaincu, que le gouvernement malgache a distribué le titre de mpanjaka (roi) à tous les chefs de tribu, quelque infime qu'elle fût. »

D'après les correspondances anglaises, on prêterait à la reine, au sujet des événements qui se déroulent en ce moment dans l'île, le langage suivant :

« Nous avons scrupuleusement observé les traités avec les Français, bien qu'on ait dit le contraire. Nous avons essayé par tous les moyens de supporter les injures dont ils nous ont accablée ainsi que nos sujets pendant neuf ans, sans ombre de justification. Ils ont rompu leurs traités, ils demandent notre terre pour leur peuple et nous refusons naturellement avec indignation de céder à cette monstrueuse demande. Il est préférable de disparaître du nombre des nations libres ou d'être exterminés plutôt que de devenir les sujets asservis de la France ou de toute autre nation étrangère.»

La reine aurait dit ensuite :

« Moi et mon peuple avons fait tout ce qu'il était en notre pouvoir de faire pour éviter la guerre et on ne nous a pas laissé le choix. Nous aurons donc la guerre. Moi et mon peuple aurons à combattre contre une puissante nation, la France. Dieu nous aidera; nous lutterons pour la défense de nos droits et de nos foyers, non seulement jusqu'à la défaite ou l'infortune, mais, si besoin est, tant qu'un homme restera debout, jusqu'à ce que le sang malgache ait inondé la plaine et la montagne et que notre nom et notre peuple ne soient plus qu'un souvenir. »

De même source, proviennent des informations de fantaisie sur l'état sanitaire du corps expéditionnaire.

Or il ressort de toutes les correspondances parvenues officiellement en France, que la santé des troupes ne laisse rien à désirer. Du reste, l'arrivée prochaine de nos soldats sur les premiers échelons du plateau central, dont la salubrité est incontestable, dissipera les inquiétudes que ces dépêches volontairement alarmantes pourraient faire concevoir.


Le Petit Journal Illustré. 02/06/1895.

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Expédition de Madagascar - Prise d'un camp Hova

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