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2017




Fremdenlegion in Algerien 1930er

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Fremdenlegion in Algerien 1930er

Le 10 juin 2017 de la 13ème DBLE

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Ainsi va le monde !

vendredi 24 mars 2017


Dans la nuit du 10 au 11 juin 1942, Bir Hakeim est évacué par les hommes de la 1ère Brigade française libre du général Koenig. Les légionnaires de la 13ème Demi-brigade de la Légion étrangère (DBLE, Larzac, Aveyron) participent à cette "sortie de vive force". Le 10 juin prochain, à l'occasion de ce 75ème anniversaire, cette unité Compagnon de la libération verra sa 4ème compagnie créée dans les jardins de l'Ordre de la Libération (Paris). Ensuite, les légionnaires écouteront l'un des leurs, Hubert Germain, dernier officier vivant ayant participé à la bataille de Bir Hakeim, évoquer ces journées où les FFL (Forces françaises libres) furent encerclés et pilonnés par les forces italiennes et allemandes. Dans la soirée, une cérémonie se déroulera dans la cour d'honneur des Invalides, avec des représentants de chacune des compagnies. Les noms des 96 Compagnons de la Libération de la 13ème DBLE, seront appelés.


Forces spéciales : drones, réseaux, écrans tactiles, nos onze innovations au salon SOFINS

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Défense globale

30/03/2017

Les drones à toutes les sauces, les écrans tactiles, la 3D, les réseaux sécurisés... L'acquisition du renseignement, les communications et l'aide à la planification des opérations sont à la pointe du salon SOFINS, le salon du réseau des forces spéciales, organisé tous les deux ans au camp de Souge, l'antre girondine du 13e régiment de dragons parachutistes. Sous la houlette du Cercle de l'Arbalète et du Commandement des opérations spéciales (COS). On vous invite à visiter le salon qui se termine ce jeudi, à travers onze innovations technologiques, déjà commercialisables, en cours de développement ou pure objet de recherche...

1.  K9 Vision System (GSSI), le chien connecté

Originaire de Spycker dans le Nord et ancien membre et maître-chien du GIGN pendant six ans, Thomas a inventé un incroyable masque qui permet de voir et d’entendre en direct sur une tablette ce que le chien découvre. Grâce à deux mini hauts-parleurs dirigés vers les oreilles de l’animal, le maître peut commander à distance, sans même voir directement son partenaire, ce jour-là, Fusil, un berger belge. « Cela répond à un besoin opérationnel. Il existe des caméras dos ou cou mais on a besoin de voir en temps réel ce que voit l’animal », explique le maître et inventeur qui a monté sa société et signé un partenariat avec GSSI pour la technique.

Le matériel est en plein développement avec son micro d’ambiance et sa minuscule caméra insérée dans le masque, sans gêne apparente pour le chien. Des versions brouillages d’ondes, bulles de sécurité anti-IED (engins explosifs), environnements viciés (NRBC), avec des caméras différentes (jour/nuit/thermique) sont en cours d’élaboration. Le système pèse moins d’un kilo pour six heures d’autonomie. Thomas travaille même actuellement sur un modèle petit chien avec un Jack Russell…

2. Drones gonflables (Diodon), étanches et gonflés

Deux jeunes ingénieurs de 23 ans de l’ISAE Supaéro à Toulouse ont créé trois drones, un quadricoptère et deux hexacoptères gonflables (même avec une pompe à vélo), facilement casables dans un sac à dos, munis de caméras HD modulables jour, nuit et thermique, rustiques, increvables (sens propre) et étanches… Ce qui intéresse beaucoup les marins et leurs commandos, comme l’indique le chef de la FORFUSCO, le contre-amiral François Rebour : « Je vois bien mon marin ou mon soldat derrière pour un contrôle d’embargo par exemple, ce qui éviterait d’engager un hélicoptère… »

Une faiblesse à combler, l’autonomie qui n’est pour l’instant que de 30 minutes pour un rayon d’action de 3 km…

 

3. Disrupteur anti-drones (MC-Clic), le fusil brouilleur

Ce jammer ou brouilleur d’ondes radios ressemble vaguement à une antenne télé hertzienne qui serait montée sur un fusil. Le look importe peu, son efficacité semble redoutable lors de la démonstration à Sofins. On pointe le fusil vers un drone agresseur et instantanément, celui-ci s’immobilise en stationnaire. Si le brouillage se prolonge, un système de sécurité automatique, intégré dans tous les drones pour éviter la casse, se déclenche et force l’engin à atterrir.

Le disrupteur brouille toute les liaisons radios et GPS dans un rayon d’action modulable, pouvant aller jusqu’à 1 kilomètre (avec des désagréments sur votre connection wi-fi si vous êtes dans le secteur, il faut savoir ce qu’on veut). Le disrupteur devrait être rapidement diffusé dans de nombreux endroits sensibles…

4. Logiciel Othello, aide à l’évaluation de la crédibilité

Pour ne pas dire détecteur de mensonges, vilain mot faisant penser à une séance de torture de la CIA, ce logiciel est défini comme une évaluation de la crédibilité par son concepteur, Camille Srur, ingénieur et docteur en psychologie. Comme pour les enquêtes marketing, le procédé Othello se base sur la vidéo et une stratégie d’entretien (questions anticipées ou non). Il évalue simultanément sur le visage, les sept émotions universelles (tristesse, surprise, joie, colère, dégoût, mépris, peur), les paramètres paraverbaux (volume, débit) et le champ lexical. Le logiciel offre ensuite une synthèse qui détermine le pourcentage de crédibilité du suspect…

« Ce n’est en aucun cas l’arme absolue, dit son inventeur. C’est un premier filtre qui permet de trier et ensuite d’envoyer des enquêteurs. » Othello travaille déjà avec la police nationale et intéresse fortement les services de renseignement, le RAID, le GIGN, des groupes industriels, des compagnies d’assurance…

5. eRider (Safran), le rêve du véhicule autonome

Le responsable de programme de la direction stratégique de l’innovation technologique, chez Safran, doit rester anonyme mais peut développer son champ de recherche : le véhicule autonome. « Une mule qui peut éviter de mettre en danger l’homme au contact, remplir des rôles simples, transport de charges, surveillance périmétrique ou assurer des missions sales dans des environnements contaminés, de type NRBC (nucléaire, radiologique, biologique, chimique). »

eRider est un démonstrateur, un projet de recherche, encore loin d’être apte à se retrouver sur un champ de bataille. Il peut être piloté en manuel à distance ou programmé avec fusion de données, décisions, calcul de trajectoires idéales. Il peut même être couplé à un drone autonome qui surveille le secteur. C’est un travail de quinze ans, en partenariat avec PSA, Valéo, des PME et l’Ecole des mines de Paris. « On explore. On cherche à démontrer que ce type de robot va révolutionner le combat, l’approche de l’engagement, et comment il peut s'insérer au sein des forces. C’est une tendance lourde, on le voit bien avec Daech et son utilisation systématique de drones civils. »

6. FINDMP (Nexter Systems), le champ de bataille tactile

Ces écrans tactiles et tablettes durcies sont les nouveaux « bacs à sable » numériques des états-majors. Le programme de Nexter Systems DGS (Digital Global Solution) est bien plus, fusionnant cartes d’état-major et image satellite, proposant toutes les conditions topographiques, végétales, hydrologiques, routières, urbaines d’un terrain d’opération, les combinant avec les positions ennemies et les forces sous vos ordres pour préparer une mission. « Le combat va de plus en plus vite, les chefs ont de plus en plus d’informations, cet outil leur redonne de l’air », dit-on chez Nexter. La réflexion tactique peut aller encore un peu plus loin, notamment pour les forces spéciales, avec une cartographie 3D d’une résolution de 5 cm, préparée par le scanner d’un drone.

Inutile de vous dire que l’armée de terre piaffe. Il a été testé par le 3e RIMa, le 5e RHC et bientôt, au niveau brigade par la 2e BB. Un régiment le réclame pour équiper un GTIA (groupement tactique interarmes) qui sera déployé avant la fin de l’année dans le Sahel pour l’opération Barkhane avec ses tablettes 10 pouces interopérables pour les SGTIA (sous-groupements). Une révolution, « la première caisse à sable numérique terrestre ».

7. Mini-drones, de plus en plus petits et légers

Le plus petit drone quadricoptère vu à Sofins pèse 22 grammes, tient dans une paume de main et envoie des images en direct à son pilote pendant 8 minutes. C’est encore un peu court mais l’objectif du développement est de tenir jusqu’à 20 minutes. Le NX70 de Novanem, une PME d’Aix-en-Provence, pèse moins d’un kilo avec une autonomie de 45 minutes. Avantage sur l’optronique, il intègre trois caméras (jour, nuit, thermique). La gendarmerie nationale sera livrée dans une mois de vingt de ces mini-drones repliables et facilement transportables (et de leur station de pilotage).

8. Réseau 4G privé (Air-Lynx), la communication perso

Avec deux valises, deux opérateurs et deux minutes, vous pouvez vous créer un réseau privé 4G LTE (Long Term Evolution), capable de rayonner jusqu’à 20 km (selon les fréquences) et de connecter simultanément des milliers d’abonnés connectés sur l’application Androïd d’Air-Lynx. Et tout cela totalement sécurisé, naturellement !

Vidéo, géolocalisation, messagerie, le réseau est intuitif et simple pour les utilisateurs. Air-Lynx, une PME de 25 personnes installée aux Ulis en région parisienne, développe même un modèle portatif, une sorte de sac à dos étanche et résistant aux chocs, capable pendant six heures de fabriquer un réseau de communication pour une cinquantaine d’abonnés sur quelques centaines de mètres. La prochaine étape sera la gestion automatique de l’Internet des objets (caméras de surveillance, feux tricolores…). DCNS a adapté ce système pour développer son réseau de bouées de détection de sous-marins.

9. Nerva-LG (Nexter Robotics), mon robot à tout-faire

Le Nerva-LG est un petit robot de 5 kg redoutable, équipé de quatre caméras frontales et latérales et capable en deux clics d’ajouter un élément : un micro d’ambiance ou une caméra infrarouge thermique (jour/nuit), un scanner 2D, un télémètre laser ou une machine à rayons X ou gamma pour détecter les dangers NRBC, un disrupteur (un canon à eau sous pression), un générateur de fumée, un lance-grenades…

Il est commercialisé depuis quatre ans et équipe dans diverses versions le RAID (on l'a aperçu lors de l'attaque d'Orly récemment), le GIGN et le COS, le commandement des opérations spéciales (mais chut).

 

10. Plaques de désenlisement (Musthane), l’innovation sur du basique

On suit depuis quelques années l’expérience de Musthane, une entreprise d’une quarantaine de personnes basée à Willems dans le Nord. Après avoir équipé les Nations-Unies, la société a livré en 2016 et en urgence opérationnelle dix de ses aires de poser d’hélicoptères à l’ALAT (aviation légère de l’armée de terre). Ses plaques de désenlisement souples subissent des tests dans différentes armées. Légères et surtout réutilisables, composées d’un élastomère spécifique et d’un « sandwich de textiles ». « Nous faisons de l’innovation, à la pointe des textiles polymères, sur du basique, se désensabler, se désembourber », se félicite Reza Rozier, le directeur général de Musthane, qui espère bien annoncer des contrats l'année prochaine.

11. Roquette à actif laser (TDA), toujours plus précis

C’est un bond technologique en matière de mortier (120 mm), l’introduction d’un actif laser dans de la munition de mortier (briques technologiques identiques à celle de la roquette, à induction et double propulseur qui permet une précision métrique à une distance de 17 km). TDA, groupe Thales, se positionne sur ce marché pointu mais prometteur en matière de combat en zone urbaine. Le message de la DGA est clair : les nouvelles munitions doivent être sécurisées et minimiser les dégâts civils en maîtrisant la puissance de feu. Cette munition arrive en fin de développement, passera en tests bientôt pour envisager d’être opérationnelle au-delà de 2020. Elle correspondrait à l’échelon découverte de la future doctrine Scorpion, en cours de rédaction au CDEC (Centre de doctrine et d’enseignement du commandement).


Prochainement / Alexandre Zinoview : Le théâtre de la guerre

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Historial de la Grande Guerre

 

Du 18 mai au 10 décembre 2017, l’Historial de la Grande Guerre vous proposera, dans son musée à Péronne, une exposition temporaire consacrée à l’artiste Russe Alexandre Zinoview.

Le joueur d’accordéon – © Alexandre Zinoview – Collection Historial de la Grande Guerre

Cette exposition temporaire ouvrira ses portes le jeudi 18 mai 2017, pour se clôturer en toute fin de saison, le 10 décembre. Les dates précises de l’exposition sont à venir.

Alexandre Petrovitch Zinoview

Peintre russe arrivé en 1908 à Paris, rapidement connu à Montparnasse où il fréquente ses compatriotes, Alexandre Zinoview se lie d’amitié avec Diego Rivera et connaît Picasso. Le 24 août 1914, il s’engage volontairement dans la Légion étrangère pour cinq ans afin de défendre sa patrie d’adoption et sceller par son exemple personnel l’alliance franco-russe. Jamais blessé, son destin militaire n’a pourtant rien d’un long fleuve tranquille : chaque année, il expérimente une nouvelle manière d’être un Russe faisant la guerre en France.

Engagé volontaire, Zinoview n’est pas mobilisé comme peintre aux armées et ne bénéficie d’aucun traitement de faveur : personne ne cherche à utiliser ses talents particuliers. Il fait une expérience directe de la guerre, même s’il sert aussi dans des positions plus protégées et que son long séjour à Lyon en 1918 l’éloigne de la furie des champs de bataille.

Son art de la composition et les postures de ses personnages font de la guerre vécue par Zinoview un authentique théâtre – son théâtre personnel où il met en scène sa vision de l’humanité et ses fantasmes, mais aussi le théâtre des opérations, des nationalismes et des passions politiques, celui des souffrances collectives, des émotions singulières et des destins individuels. L’exposition retrace un destin personnel hors normes et un parcours artistique où peinture, graphisme et photographie se nourrissent les uns les autres. Son regard russe sur la France en guerre et français sur les Russes engagés sur ce front se situe au cœur d’un propos à la fois chronologique et thématique.

Parcours de l’exposition

Le parcours d’exposition se déploie selon une logique chrono-thématique. La jeunesse et l’itinéraire de guerre de Zinoview nous permettent d’aborder les différentes lignes de force de son œuvre. Le plan de l’exposition est chronologique (la Légion étrangère, le Corps expéditionnaire russe etc.). Parallèlement et au sein de chaque partie, on trouve des ensembles d’œuvres regroupés autour de thématiques (le corps, l’exotisme, les types de soldats etc.)


Zinoviev, Alexandre. Un artiste russe sur le front occidental

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http://www.editionsalternatives.com/

 

Zinoviev, Alexandre

Collectif

Alexandre Zinoview est né en Russie en 1882. Peintre, graveur, artiste éclectique, il s’installe à Paris en 1908 en plein cœur du Montparnasse bohême, côtoyant Picasso, Modigliani ou Diego Rivera – qui peindra son portrait. Si Zinoview participe pleinement au bouillonnement artistique de l’époque, exposant dans les différents Salons, c’est aussi un espion à la solde des services secrets russes. Quand éclate la Première Guerre mondiale, Zinoview s’engage. Russe, il est versé à la Légion étrangère et part sur le front de Champagne, avant d’intégrer l’Ambulance russe, puis le Corps expéditionnaire russe. Fin 1918, Zinoview parvient à quitter le front et part aux États-Unis avec une délégation de la Légion étrangère afin de promouvoir le nouvel emprunt de guerre auprès des citoyens américains.

Ce livre accompagne l’exposition Alexandre Zinoview, le théâtre de la guerre qui se tiendra du 25 mars au 30 novembre 2017, à l’Historial de la Grande Guerre, de Péronne.

COUVERTURE PROVISOIRE

En librairie le 18 mai 2017


128 pages en quadri, broché, 23 x 28 cm Prix : 24 €

ISBN : 9782072721687

Qui es-tu? Où vas-tu? - Souvenirs d'un officier parachutiste corse à la Légion Etrangère, Indochine 1949-1954

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Decitre, librairie en ligne, achat et vente livres

Jean Luciani - Qui es-tu? Où vas-tu? - Souvenirs d'un officier parachutiste corse à la Légion Etrangère, Indochine 1949-1954.

Jean Luciani

Philippe de Maleissye (Interviewer),

Jacques Bonnetête (Préfacier)

Résistant puis officier issu de la promotion "Indochine" (1946), formé à Coëtquidan, Jean Luciani a combattu en Indochine comme lieutenant puis capitaine au sein de la Légion Etrangère, au cours de deux séjours successifs. Quatre fois blessé durant la bataille de Dien Bien Phu, il y a joué un rôle capital, particulièrement lors de la "bataille des 5 collines", du 30 mars au 4 avril 1954, qui lui valut d'être nommé capitaine "au feu".
Ce sont ses souvenirs - une épopée - de chef de section, d'officier-adjoint de bataillon et de commandant de compagnie, au 1er bataillon du 2e REI puis au ler BEP, qu'il retrace, ici, dans un dialogue très vivant avec Philippe de Maleissye. On y découvre son engagement, son courage, son humour, sa modestie mais aussi son dévouement sans limites à ses légionnaires qui lui portèrent tous, en toutes circonstances, une affection et une admiration sans bornes.
Grand officier de la Légion d'honneur, le colonel Jean Luciani est titulaire de dix citations et quatorze titres de guerre.

Jean Luciani est né à Lyon en 1926. Officier de la promotion "Indochine" (1946), il sert en Indochine au sein du 2e REI (1er séjour) et du 1er BEP (2e séjour), puis en Algérie, au sein de la 11e demi-brigade de choc. En 1968, il quitte l'armée et rejoint le secteur privé, où il crée et dirige une entreprise, avant de s'engager dans la vie politique et d'être un élu régional dans les années 80 et 90.
Jean Luciani est aujourd'hui le secrétaire général de l'Association Nationale des Anciens Prisonniers Internés Déportés d'Indochine (ANAPI). Colonel (H), Grand officier de la Légion d'honneur. Philippe DE MALELS'SYE u recueilli et rédigé les souvenirs du colonel Jean LticiANt. B signe ici, son second ouvrage. Philippe De Maleissye, officier ayant servi à la Légion Etrangère (2e REP et 4e RE), Chevalier de la Légion d'honneur et Officier de l'ordre national du Mérite, est aujourd'hui Contrôleur général des armées.
Responsable de la communication de l'ANAPI et ami de Jean Luciani, il est l'auteur du roman historique "La vallée perdue".


Le 2e régiment

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Prochaine diffusion  2 avr. 2017 23:50 RMC

Corps d'élite de l'armée française, la Légion étrangère offre, depuis sa création en 1831, la possibilité à des hommes de toutes les nationalités de tirer un trait sur leur passé et de changer de vie. La réalisatrice est partie à la rencontre des légionnaires du 2e régiment étranger d'infanterie, basé à Nîmes. Elle a également suivi leurs missions de maintien de la paix en Côte d'Ivoire et à Djibouti.

La Légion étrangère

Épisode suivant Les Képis blancs Saison épisode 2  3 avr. 2017 00:45 RMC -  Le régiment des parachutistes 3 avr. 2017 01:40 RMC

L'homme qui fit basculer Mitterrand dans la Résistance

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Mémoires de Guerre.

Publié le 9 août 2010 par Roger Cousin

 

20 août 1986. François Mitterrand se rend dans les Hautes-Alpes, à Montmaur, pour une cérémonie officielle. L’endroit est situé dans le Dévoluy, au Sud du Vercors. Le président semble bien connaître cette région, tout comme l’homme auquel on rend hommage aujourd’hui en apposant une plaque commémorative, à l’entrée d’un imposant château médiéval du XIVe siècle.

Devant des habitants qui, pour certains, se montrent très familiers avec lui et le tutoient, il souligne "l’esprit de solidarité, de tolérance et de sacrifice" que ce personnage a su inculquer à tous ceux qui ont fréquenté Montmaur, ajoutant "Je n’ai pas rencontré dans ma vie cinq personnes d’un tel rayonnement". Mais quel est ce mystérieux commandant Antoine Mauduit ? Un camarade de captivité ? Un résistant ? Son nom n’apparaît pourtant pas dans la plupart des ouvrages consacrés à la Résistance française !

Or, il a joué un rôle capital dans le destin de François Mitterrand, voire même "salutaire" selon certains historiens. C’était en 1942. Cette année-là, après s’être échappé d’un camp de prisonniers allemand, le futur président de la République rejoint Vichy. Va-t-il renouer avec ses pires relations d’avant-guerre ? La chance veut que son statut "d’évadé" le rapproche de ceux qui, comme lui, ont connu les épreuves de la captivité et s’en sont sortis par leur courage et leur désir de liberté. Jean Roussel, Guy Fric, Max Varenne sont de ceux-là et vont contribuer au "revirement" du jeune sergent. Cela commence par un chahut soigneusement orchestré lors d’une conférence donnée à Clermont-Ferrand par le physicien Georges Claude, propagandiste de la collaboration. Mais c’est surtout au sein du Commissariat au reclassement des prisonniers que Mitterrand s’engage.

Créé neuf mois plus tôt, cet organisme a pour but d’aider les anciens captifs, pour la plupart libérés pour cause de maladie et souvent considérés comme "ratés" ou "lâches". Bien que d’obédience vichyste, il y règne un esprit pragmatique, où l’efficacité prime. Ses premières réalisations sont la création des "Maisons du prisonnier" et des "Centres d’entraide". François Mitterrand a pour mission de faire connaître les objectifs et les réalisations du Commissariat auprès de la presse. Rapidement, il réalise que ses collègues s’adonnent à bien d’autres activités que la distribution de soupe ou de travail… Il va d’ailleurs très vite s’en apercevoir en se rendant à Montmaur avec son ami Roussel, le 12 juin 1942 pour la Pentecôte, dans un centre de regroupement de prisonniers évadés créé par Antoine Mauduit. Là s’organise en effet l’un des premiers foyers de la Résistance française.

Sixième d’une famille de dix enfants, Antoine Vandersteen Mauduit Larive est originaire du Chesnay, dans les Yvelines. Agé de 40 ans, il a un long passé militaire derrière lui. A 18 ans, il s’est engagé pour trois ans dans l’armée coloniale avant de rejoindre la vie civile avec le grade de lieutenant de réserve. Mais cet homme d’action ne se satisfait pas d’une activité de représentant en peinture. En 1935, il cherche à réintégrer l’Armée française, inquiet de sa faiblesse face à la puissante Allemagne. Ses différentes démarches échouent compte-tenu de ses idées progressistes.

Qu’à cela ne tienne, il s’engage sous un faux nom dans la Légion étrangère, en Algérie, comme simple soldat. Nommé caporal, titulaire du brevet de mitrailleur d’élite, il dévoile finalement sa véritable identité et sa qualité d’officier de réserve de l’Armée française pour être incorporé comme officier. Nouveau refus. Son contrat est annulé : Antoine quitte la Légion et s’installe comme agriculteur. Depuis qu’il a lu l’ouvrage du Dr Carton « La vie sage », il est en effet devenu un fervent militant du "retour à la terre".

Mobilisé en 1939 au 433e Régiment de pionniers, il demande à rejoindre la Légion. Il est alors affecté au 12e Régiment étranger d’infanterie, en cours de formation dans l’Ain où se côtoient des officiers, des étrangers volontaires résidant en France, des républicains espagnols mais aussi des juifs allemands et autrichiens. Là, il fait la connaissance du docteur Guy Fric, futur résistant comme lui. En charge de la 3e Section du REI, il est rapidement confronté avec ses hommes à de violents combats.

Le 12 juin 1940, on lui confie la mission de défendre un embranchement de routes et un pont, à Crouy-sur-Marne. Son groupe tient bon mais, cerné par les Allemands et à court de munitions, il doit se rendre. Il est emprisonné à Nanteuil-le-Haudoin avant d’être interné à l’Oflag V A de Weinsberg, près de Stuttgart. Isolés, les prisonniers n’entendent pas l’appel du général de Gaulle mais ont connaissance de l’entrevue de Montoire, entre le maréchal Pétain et Hitler.

Blessés, réticents à toute idée de collaboration, ils sont huit à jurer de refuser, sur une poignée de terre arrivée de France comme par miracle dans un colis, la défaite, l’occupation allemande et de chercher à s’évader par tous les moyens possibles. Leur mot d’ordre est "La croix ancrée vaincra la croix gammée". Une ancre, symbole de solidité et d’espérance, était en effet représentée sur l’insigne que Mauduit avait donné à ses légionnaires du 12e REI. Il avait même réussi à faire figurer ce symbole sur le fanion de sa section. Leur mouvement est baptisé "La Chaîne", en hommage à Notre-Dame de la Salette, "la vierge aux chaînes" que leur a fait connaître l’abbé Henri Perrin, originaire du Dauphiné. Ils lui adressent tous la même prière : "Notre-Dame de la Salette, qui portiez des chaînes, délivrez-nous de notre captivité".

Au camp de Weinsberg, un prisonnier parle à Mauduit du château de Montmaur, lieu idéal pour organiser un mouvement de résistance. Ce dernier cherche par tous les moyens à s’évader. Mais en 1941, en tant qu’officier des troupes coloniales, il est libéré pour rejoindre l’armée de l’armistice et défendre les colonies françaises contre les Britanniques et… l’Armée de la France libre ! Réussissant très vite à se faire démobiliser, il s’installe à Fréjus et s’efforce de venir en aide aux évadés. Après de nombreuses péripéties et la complicité de quelques amis, Mauduit loue le château de Montmaur pour accueillir les prisonniers, libérés ou évadés. Officiellement, ils défricheront les forêts et fabriqueront du charbon de bois. Mais rapidement, le centre prépare des plans d’évasion des camps allemands et les fait parvenir aux prisonniers en les dissimulant dans des colis.

François Mitterrand tombe sous le charme de cet homme "admirable […] Un personnage fascinant, chevaleresque, un authentique entraîneur d’hommes, d’une formidable rectitude" écrira-t-il plus tard dans ses Mémoires interrompus. "J’ai passé là-bas trois journées curieuses, surprenantes". Il est stupéfait de voir ce "phalanstère où vivent quarante à cinquante personnes que lie comme un pacte mystique". Car Mauduit en est convaincu : "C’est nous, avec notre sang et notre héroïsme, qui paierons pour tous. C’est nécessaire, il faut des sacrifices pour la foule immense". Officiellement créée en juin 1942, l’association La Chaîne donne du corps et de l’efficacité à ce qui deviendra plus tard la "Résistance". Mitterrand est réellement impressionné comme il le relatera plus tard : "Je me souviens de militants communistes qui, jusqu’à la fin de leur vie, ont continué d’appartenir à la Chaîne. A Montmaur régnait un mélange d’esprit boy-scout, de christianisme conventuel […] de patriotisme militant".

Malgré la méfiance de Mauduit à son égard – il reste un homme de Vichy – Mitterrand repart de sa visite avec une conviction : son avenir politique se situe dans la résistance.

La Provence publié le 09/08/2010


1947 - Début de l'insurrection malgache

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Posté le 29/03/2017

 

Le dimanche 30 mars 1947 -- il y a aujourd'hui exactement 70 ans --, les très rares possesseurs d'un poste radio à La Réunion apprennent cette stupéfiante nouvelle : une insurrection a éclaté la nuit dernière à Madagascar. À Saint-Denis, on assiste alors à la ruée des citadins vers les haut-parleurs publics qui diffusent les informations en provenance de la Grande Ile. L'inquiétude se lit sur les visages car, avec la mise en place entre l'aéroport de Gillot et Madagascar d'un véritable pont aérien chargé du transport des militaires de la Caserne Lambert, le doute n'est plus permis : à Madagascar, c'est la guerre (Photo d'illustration)

Chacun devine aisément l’angoisse que l’annonce que ce douloureux événement ne manquera pas de provoquer dans d’innombrables foyers de notre pays, en raison de l’importance du nombre de Réunionnais vivant à Madagascar, qui se chiffre vraisemblablement à plus de 50.000. Cette angoisse est partagée par la communauté  malgache de La Réunion ainsi que par les Réunionnais descendants d’anciens esclaves d’origine malgache, qui représentaient environ le tiers du peuple réunionnais en 1947.

Il est bon de rappeler que sur les 12 premières personnes à fouler pour la première fois de façon pérenne le sol de Bourbon en 1663, on comptait 10 Malgaches (7 hommes et 3 femmes), les deux autres étant les Européens Pierre Pau et Louis Payen).
Lors de l’abolition de l’esclavage en 1848, le nombre de Réunionnais d’origine malgache s’élevait à environ 50.000 sur une population servile de 62.000, la population du pays s’élevant en 1850 à 100.071 habitants (chiffre donné par le gouverneur, mais contesté par Textor — 110.891 — et Maillard — 129.700). On peut donc estimer qu’à cette époque, un Réunionnais sur deux était d’origine malgache.

Ces précisions étant apportées, ajoutons que la nouvelle de l’insurrection malgache plonge dans l’inquiétude tous les Réunionnais, car le ravitaillement de La Réunion, qui dépend de Madagascar pour la quasi-totalité des denrées alimentaires, risque de ne plus être assuré. Aux privations consécutives à la Seconde Guerre mondiale, qui perdurent après la guerre en raison de la destruction de deux-tiers de la flotte commerciale française, s’ajouteront celles du conflit malgache.
Voilà brièvement exposées les réactions provoquées par l’annonce de cette insurrection de Madagascar, qui débute le 30 mars 1947 et ne s’achèvera qu’en fin décembre 1948.

La question que chacun est fondé maintenant à se poser est de savoir les raisons pour lesquelles les Malgaches ont estimé devoir recourir aux armes en cette fin de mars 1947.
Sans la moindre hésitation, il faut répondre que les Malgaches des 18 tribus de la Grande Ile ont inlassablement et énergiquement combattu le statut de colonie française de leur pays, que la loi du 6 août 1896 votée à Paris leur a imposé par la force.

"Il nous faut Madagascar"

Comment ne pas rappeler que, "en s’installant à Madagascar, la France a trouvé non plus un peuple barbare, mais une véritable nation organisée et pensante possédant un esprit national", selon Léon Réallon, gouverneur honoraire des colonies.

Le 15 février 1867, les États-Unis d’Amérique ont signé un traité reconnaissant la souveraineté de la reine Ranavalona II sur l’ensemble de l’Ile; un traité rédigé dans les mêmes termes que le traité anglo-malgache du 5 décembre 1862.

Profitant de son court passage à la tête du ministère français de la Marine et des Colonies, le député réunionnais François de Mahy entend accélérer le processus de colonisation de Madagascar en obtenant du cabinet Fallières l’envoi en 1883 sur les côtes de la Grande Ile d’une flotte en vue de bombarder les ports de Majunga, Tamatave et Vohémar.

Cette intervention militaire est dictée selon François de Mahy par l’ambition d’accomplir à Madagascar "une œuvre de civilisation". Deux ans plus tard, le 28 juillet 1885, le président du Conseil Jules Ferry abonde dans le même sens que le député réunionnais en déclarant: "Les races supérieures ont le devoir de civiliser les races inférieures". Et Jules Ferry d’ajouter à la Chambre des députés: "Les colonies sont pour les pays riches, un placement des capitaux des plus avantageux. (…) C’est pour cela qu’il nous faut Madagascar et que nous sommes à Diego-Suarez et que nous ne les quitterons jamais".

Le 24 juin 1845, le conseil général de La Réunion s’était déjà prononcé pour la colonisation de Madagascar afin "d’assurer les chances d’avenir de nos enfants… et de voir s’élever la fortune de la France et s’accroître ses richesses".
Désormais tout devient clair : Madagascar, un pays souverain, qui ne menace aucun autre pays, doit s’attendre à la fin du 19ème siècle à une occupation militaire dont le seul but est l’exploitation de ses richesses naturelles ainsi que l’exploitation de la force de travail des Malgaches.

Une répression "extrêmement pénible"

L’attente sera de courte durée : dès 1895, à la tête d’un corps expéditionnaire, le général Duchesne débarque à Madagascar. Il sera suivi du général Galliéni, dont le rôle est de s’opposer par la force à l’insurrection qui éclate sur tout le territoire de la Grande Île en vue de combattre la colonisation.

Il s’ensuit une répression, qui, de l’aveu même de Galliéni, sera "extrêmement pénible". Cette répression s’accompagne du massacre de la famille royale et de l’exil de la reine Ranavalona III. Cette féroce répression provoquera la mort de 100.000 à 700.000 Malgaches selon les sources. Dans son ouvrage intitulé ‘’9 ans à Madagascar’’ (1896 – 1905), Galliéni nous apprend que "des pourparlers en vue d’une entente pacifique furent entamés avec les tribus insoumises, mais ils se heurtèrent partout à des refus". Cela prouve l’attachement viscéral des Malgaches à la terre de leurs ancêtres. Cela explique aussi que "l’œuvre de pacification" ait duré 20 ans, malgré les moyens mis en œuvre.

À l’oppression par les armes, s’est ajoutée l’oppression culturelle : la langue malgache, parlée par toutes les tribus, fut remplacée par la langue française.

Des espoirs déçus

Nous en arrivons à l’année 1945, date ô combien importante dans l’histoire de Madagascar. En effet, le 21 octobre 1945, a lieu dans la Grande Île — comme dans tous les pays de l’Empire colonial français — l’élection à la première Assemblée nationale constituante. En dépit de scandaleux truquages, qui sont à l’époque caractéristiques de toutes les élections dans les colonies françaises, Joseph Raseta et Joseph Ravohangy (tous deux médecins), qui se présentent sous l’étiquette ‘’Restauration de l’indépendance malgache’’, enlèvent les deux sièges à pourvoir dans le collège des "non citoyens".

Dès leur arrivée au Palais Bourbon, ils demandent à s’entretenir avec le ministre des Colonies, Marius Moutet, qui refuse de les recevoir. Le 8 décembre 1945, ils déposent sur le bureau de l’Assemblée la proposition de loi suivante : "Article 1 : la loi du 6 août 1896 est et demeure abrogée. Article 2 : Madagascar est un État libre… au sein de l’Union française".

Cette fois, ils se heurtent au refus d’imprimer et de diffuser leur texte. Le président de l’Assemblée, Vincent Auréol, leur déclare que leur proposition de loi "est un appel à la révolte".

Les deux propositions de résolution que les députés malgaches déposent un peu plus tard ne sont pas mieux accueillies que leur proposition de loi.

Les deux parlementaires se tournent alors vers leurs électeurs. Afin de populariser davantage leur revendication, ils fondent le 11 février 1946, le Mouvement Démocratique de Rénovation Malgache (MDRM). En vue de réduire l’audience de cette formation politique, l’administration coloniale presse les colons ainsi que quelques malgaches de créer le Parti des Déshérités Malgaches (PADESM).
L’élection à la seconde Assemblée constituante du 2 juin 1946 permet à chacune de ces formations de mesurer son audience : le MDRM recueille 78 % des voix (contre 54 % le 21 octobre 1945) et enlève les deux sièges de députés.

"Il faut abattre le MDRM par tous les moyens"

Irrité par un tel succès, Marius Moutet adresse le 9 octobre 1946 à Marcel de Coppet, conseiller d’État, Haut-Commissaire de la République à Tananarive, le télégramme suivant : "Il faut abattre le MDRM par tous les moyens". À la veille de l’élection législative du 10 novembre 1946, Marius Moutet s’adresse encore à De Coppet pour souligner l’importance de cette élection car, affirme-t-il, "c’est l’avenir de la souveraineté française qui est en jeu".

Malgré tous les moyens mis en œuvre par le Haut-Commissaire pour favoriser les candidats du PADESM, on assiste le 10 novembre au triomphe des trois candidats du MDRM, qui recueillent 71 % des voix.

En prévision du scrutin du 12 janvier 1947, la soif de revanche conduit Marius Moutet à adresser à Paul Ramadier, président du Conseil des ministres, un rapport dans lequel il insiste sur "l’urgence de l’envoi à Madagascar d’unités métropolitaines dotées d’un armement moderne… ainsi qu’une unité navale importante dans les eaux de Madagascar".

Là encore, nouvelle déception pour Marius Moutet : malgré le charcutage auquel donne lieu le découpage de Madagascar en 5 provinces — un charcutage condamné par la Commission des territoires d’Outre-Mer de l’Assemblée nationale —, malgré les arrestations préventives des militants du MDRM et malgré la mobilisation des fonctionnaires d’autorité comme agents de propagande des candidats du PADESM, le MDRM obtient à l’élection aux assemblées provinciales 64 sièges sur 92. Ce qui ouvre automatiquement les portes du Conseil de la République (l’actuel Sénat) aux trois candidats du MDRM à l’élection du 30 mars 1947.

Les verdicts successifs des urnes sont tels que les dirigeants du MDRM  se mettent à espérer qu’ils parviendront à arracher l’indépendance de leur pays par la voie légale. Tel n’est pas l’avis d’un certain nombre de militants MDRM, qui s’en tiennent strictement au bilan d’un demi-siècle de régime colonial et rejoignent les sociétés secrètes très structurées qui font de la situation à Madagascar la même analyse qu’eux.

Les causes de l’insurrection

Ce bilan est effectivement calamiteux car, après un demi-siècle de régime colonial, le traitement infligé aux Malgaches est sensiblement le même que celui réservé aux esclaves. Ils sont privés de liberté en raison du "régime de l’indigénat" institué depuis 1904, qui permet "d’emprisonner quiconque déplaît à l’administration"; en raison aussi du "travail forcé" institué en 1926 et qui rend possible tous les excès. Aux Malgaches sont réservés les travaux pénibles et très mal payés refusés par les immigrants, majoritairement des Réunionnais, dont beaucoup n’aspirent qu’à quitter leur île pour "aller faire fortune à Madagascar".

À partir de novembre 1942, "l’effort de guerre" qui est demandé aux Malgaches se traduit par une aggravation de leurs conditions d’existence. Un seul exemple suffit pour étayer cette affirmation : "l’effort de guerre" oblige les Malgaches à vendre à ‘’l’office du riz’’ la totalité de leur récolte. Pour se procurer cette denrée de base de leur nourriture, ils doivent l’acheter à ‘’l’office’’ plus cher qu’ils ne le vendent. Le Haut-commissaire Marcel de Coppet admettra beaucoup plus tard, le 3 mars 1949, que les sacrifices demandés aux Malgaches "n’étaient pas justifiés par l’effort de guerre. Quant aux prestations, elles perdirent leur caractère d’impôts en nature pour s’apparenter à la corvée".

De son côté, le président de la République française, Vincent Auriol, se range à l’avis de De Coppet lorsqu’il déclare devant le Conseil des ministres du 9 avril 1947 : "il est impossible de laisser les grandes sociétés… exploiter les indigènes de l’île (de Madagascar) et réaliser les gros bénéfices qu’elles exportent sans rien faire pour le territoire".

Bref, on peut affirmer sans risque d’erreur qu’à l’origine de l’insurrection malgache de 1947 – 48, il y a l’effroyable misère des autochtones, l’attitude méprisante et brutale de l’administration coloniale française et le comportement de la majorité des colons qui traitent les Malgaches en sous-hommes. À cela s’ajoute évidemment le refus du gouvernement français de dialoguer avec les parlementaires malgaches.

C’est dans un tel contexte qu’éclate l’insurrection dans toute la région orientale de Madagascar.

Dans la nuit du 29 au 30 mars, ce ne sont pas moins de 2.000 à 3.000 hommes équipés d’un armement rudimentaire qui attaquent le camp militaire de Moramanga, à 80 km de Tananarive. Ils tuent une partie de la garnison, s’emparent des armes et mettent le feu à la poudrière avant de se replier sur la voie ferrée reliant Tananarive et Tamatave, qu’ils rendent inutilisable. Prenant ensuite la direction de Tamatave, ils font irruption dans les fermes des gros colons et tuent leurs propriétaires. Simultanément, les mêmes scènes se produisent en de nombreux points de l’Est du pays. Les insurgés commettent des sabotages destinés à ralentir la progression des militaires français chargés de les traquer et se rendent rapidement maîtres d’environ un sixième de l’île.

À vrai dire, cette insurrection ne surprend personne. À Tananarive, les plus hautes autorités de l’île avaient été informées par leurs agents de renseignements de la date exacte de la révolte ordonnée par les sociétés secrètes. Ces autorités se sont bien gardées de prendre toutes les mesures qui s’imposaient car l’occasion s’offrait enfin à elles "d’abattre le MDRM" en le rendant responsable de l’insurrection, qui devait faire très officiellement 89.000 victimes du côté des insurgés, 1.900 tués du côté des troupes coloniales (composées essentiellement de tirailleurs sénégalais et algériens) et 550 tués européens, dont 350 militaires.

Une telle disproportion s’explique par le fait que les insurgés ne disposaient que de sagaïes, de coupe-coupes, de haches, de pioches et de 250 fusils pris lors des attaques de garnison.


Les horreurs de la répression

Dans les heures qui suivent l’attaque du camp de Moramanga, l’appareil répressif se met en marche dans les régions occupées par les insurgés. On y assiste alors à une répression d’une cruauté absolue. Début août, avec l’arrivée en renfort des parachutistes et de la Légion étrangère, ces régions sont quadrillées par les militaires qui procèdent nuit et jour à des exécutions sommaires, à des scènes de pillages, à l’incendie ou au mitraillage de villages, obligeant les populations à se réfugier dans les forêts. Les immigrés, de leur côté, s’organisent en groupes d’auto-défense, qui tuent systématiquement des otages malgaches.

De toutes ces scènes d’horreur — qui conduisent l’avocat et député sénégalais Lamine-Guye à déclarer : "à Madagascar la répression a pris la forme d’un assassinat collectif" —, deux méritent d’être relatées.

1) La tuerie de Moramanga, telle qu’elle a été rapportée par des historiens.

"Le 5 mai 1947, avant l’aube, 166 otages sont transférés à la gare d’Ambatondrazaka et enfermés dans trois wagons plombés, affectés d’ordinaire au transport des bestiaux. Le convoi s’ébranle et arrive en début de l’après-midi en gare de Moramanga. Vers minuit, (…) les militaires de garde reçoivent l’ordre de faire feu sur le train (…) . Les 71 rescapés de cette tuerie sont aussitôt transférés à la prison de Moramanga où pendant 2 jours ils sont soumis à la question (c’est-à-dire la torture). Reconduits à nouveau dans les wagons et laissés sans nourriture, ils en sont extirpés (…) le jeudi 8 mai dans l’après-midi pour être conduits vers le peloton d’exécution (…). L’ordre d’exécution est signé du général Casseville (…). Les otages sont aussitôt abattus sur le bord d’un charnier où s’empilent leurs cadavres".

Ce récit a pu être fait grâce à un blessé qui a pu s’échapper du charnier à la faveur de la nuit.

2) La tuerie et les "bombes vivantes" dans un port de la côte Est.

Le 1er avril 1947, un jeune lieutenant venu de la caserne Lambert (La Réunion) est affecté dans un port de la côte Est de Madagascar. Dès son arrivée, il fait procéder au rassemblement d’une centaine de suspects sur une place publique et donne l’ordre d’ouvrir le feu sur ces derniers.

Dans les jours qui suivent, des prisonniers sont largués vivants d’avions survolant le port. Ces "bombes vivantes" ou "démonstratives" seront périodiquement lâchées sur des "villages dissidents" en vue de terroriser les populations.
Ajoutons que les prisons où sont parqués des milliers de suspects s’apparentent à des camps de la mort.

La lourde responsabilité du gouvernement français

Pendant de longs mois, les responsables de l’administration coloniale française se sont obstinés dans leur tentative de rejeter sur le MDRM la responsabilité de l’insurrection de 1947 et 1948. Mais la vérité finira par s’imposer : les coupables sont à rechercher au sein de l’administration coloniale de la Grande Île et au sein du gouvernement français qui s’est constamment solidarisé avec son ministre de la France d’Outre-Mer, Marius Moutet, auquel il nous faut consacrer une place dans le présent dossier.

On peut raisonnablement penser que le socialiste Marius Moutet, grande figure de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO), connaît bien les dossiers de l’Outre-Mer français pour avoir été ministre des colonies de juin 1936 à 1938 dans le cabinet Léon Blum. La Seconde Guerre mondiale terminée, il a conservé ce portefeuille de l’Outre-Mer français dans les cabinets Félix Gouin, Georges Bidault et Paul Ramadier jusqu’à la démission de ce dernier en novembre 1947.

L’attachement du ministre au vieux système colonial

On est fondé à penser que Marius Moutet n’était pas favorable aux évolutions qui devaient marquer l’Outre-Mer français après la guerre de 1939 – 45. Limitons-nous à trois faits qui se sont produits en 1946 et 1947.

1) Le 2 septembre 1945, a lieu la proclamation de l’indépendance de la République du Viet-Nam. Indépendance reconnue par le gouvernement français le 6 mars 1946. Cela n’empêche pas le bombardement de Haïphong les 20 et 23 novembre 1946 par trois navires de guerre français. Un bombardement qui fait 20.000 victimes et qui marque le début de la guerre d’Indochine, précédée normalement d’une courte période de négociation. Mais le 4 janvier 1947, Marius Moutet déclare : "Avant toute négociation, il est aujourd’hui nécessaire d’avoir une décision militaire". La France se trouve alors engagée dans un ruineux confit, qui ne s’achèvera que le 8 mai 1954.

2) Le 14 mars 1946, se déroule à l’Assemblée Nationale le débat relatif à la transformation des "quatre vieilles colonies" en départements français. À la surprise générale, Marius Moutet déclare : "Pour les vieilles colonies il ne peut y avoir de législations différentes de celles de l’Algérie". Il exprime ainsi sa volonté de ne pas traiter les Guyanais, les Guadeloupéens, les Martiniquais et les Réunionnais à égalité avec les citoyens français et de s’opposer au combat de ces derniers pour la décolonisation de leur pays.

3) À Madagascar, Marius Moutet nomme en mai 1946 au poste de Haut-Commissaire Marcel de Coppet, un haut fonctionnaire auquel il a une totale confiance et qui, comme lui, a adhéré à la SFIO en 1920. Partisan farouche du maintien dans la Grande Île du régime colonial, il n’hésite pas à faire du Haut-Commissaire l’exécuteur sur place de toutes ses volontés. Le 9 octobre 1946, rappelons-le, il adresse à De Coppet le télégramme suivant : "Il faut abattre le MDRM par tous les moyens". Il n’ignore sans doute pas qu’il demande ainsi au représentant de la France à Tananarive de violer la Constitution d’octobre 1946, dont le préambule est clair : "La République n’emploiera jamais ses forces contre la liberté d’aucun peuple". C’est, au demeurant, des forces armées supplémentaires pour Madagascar qu’il réclame au Président du Conseil, Paul Ramadier.

Début avril 1947, Marius Moutet demande à De Coppet de faire procéder à l’arrestation des 5 parlementaires malgaches présents dans l’île. Là encore, il ne peut ignorer qu’il viole la Constitution française, qui prévoit expressément que toute arrestation de parlementaire ne peut avoir lieu avant la levée de leur immunité. Ce qui lui a valu d’ailleurs "une plainte en forfaiture retenue par le Parquet" mais probablement enfouie ensuite dans les tiroirs du ministère de la Justice…

En vue sans doute d’amener Marius Moutet à abandonner ses fantasmes en matière de politique coloniale, Marcel de Coppet lui adresse en juillet 1947 le rapport suivant, dont voici de courts extraits :

"La première constatation que la révolte malgache aura permis de faire, c’est que le sentiment patriotique des Malgaches est profondément ancré, non seulement dans l’âme des élites de ce pays, mais aussi dans les couches sociales les plus humbles. (…) Ce sentiment patriotique a pris racine dans le sol même de la terre des ancêtres. (…) On peut affirmer, sans risque d’erreur, que toute la population autochtone de Madagascar aspire à l’indépendance totale de la patrie malgache. (…) On peut également avancer qu’il n’est pas de force matérielle, de domination oppressive (…) qui puissent jamais contraindre les Malgaches à renoncer à leur idéal car, à leurs aspirations patriotiques, ils ont fait par avance le sacrifice de leur vie. On ne vient pas au bout d’un sentiment national populaire par la violence. L’indépendance de Madagascar sera, quoi qu’il arrive".

En dépit de ce courageux rapport, Marius Moutet s’obstinera à violer les institutions de la République. Ainsi, le 16 juillet 1947, il télégraphie au Haut-Commissaire : "Poussez les magistrats à faire leur devoir et ceux qui ne le font pas, signalez-les moi. Je suis prêt à les envoyer devant le Conseil Supérieur de la Magistrature".

Une semaine plus tard, le 24 juillet 1947, Marius Moutet fait devant le Conseil de la République cette déclaration stupéfiante : à Madagascar, "il faut occuper le terrain par la vieille méthode de Galliéni, qui a fait ses preuves…". Marius Moutet exprime ainsi sa volonté de massacrer tous les opposants à sa politique coloniale, en violation de l’engagement pris par la France à San-Francisco le 26 juin 1945 de "tenir compte dans ses colonies des aspirations politiques des populations".

Un mois après l’envoi de ce télégramme, du 14 au 17 août 1947 se tient à Lyon le Congrès socialiste, dont voici un extrait de la résolution finale : "Le Congrès condamne plus que jamais le vieux système colonial… qui n’avait pour but que l’exploitation des terres et des peuples".

La résolution du Congrès socialiste allait-elle conduire Marius Moutet à renoncer à sa politique coloniale et à son désir d’éliminer définitivement le MDRM de la scène politique ? La réponse est non !

Le soutien de Marius Moutet au tortionnaire Baron

Non, parce qu’informé par son ami Gaston Deferre (en mission à Madagascar en juin 1947) des "méthodes scandaleuses" utilisées par le Chef de la Sûreté Baron pour bâtir le dossier qui devait justifier l’arrestation, puis le jugement des responsables du MDRM par la Cour criminelle de Tananarive, il n’eut pas un seul mot pour condamner le tortionnaire Baron, qui put en conséquence continuer à torturer et à faire torturer tous les Malgaches convoqués comme témoins ou inculpés au siège de la Sureté à Tananarive.

Pire, lorsque fin juin Baron, inquiet après le passage de Gaston Deferre à la Sûreté, proposa sa démission, le ministre intervint pour qu’il reste à son poste sous le prétexte que le départ de Baron aurait provoqué une explosion de colère chez les Européens; explosion de colère pouvant tourner à l’émeute à Tananarive. Baron put donc ficeler le plus important dossier présenté par l’accusation lors du "honteux procès" des parlementaires malgaches, considéré à juste titre comme une "affaire Dreyfus à l’échelle d’un peuple".

Il faut savoir que Baron a été muté à Paris au ministère de l’Intérieur fin 1947, après la démission du cabinet Ramadier. Il n’y est toutefois pas resté, rappelé à Madagascar par des "amis" qui tenaient à lui exprimer leur gratitude en lui offrant un poste important à la tête d’une grande compagnie coloniale. Une telle récompense se passe évidemment de commentaires.

Avant de refermer ce dossier relatif à l’insurrection malgache de 1947-48, je crois devoir dire que mon seul souci en évoquant ce douloureux événement de l’immédiat après-guerre a été d’apporter ma contribution à l’appropriation de leur histoire par les Réunionnais. Car l’histoire de Madagascar est aussi l’histoire de notre pays. Les échanges entre ces deux îles si proches géographiquement ont été tellement fréquents et importants au cours des derniers siècles, qu’aujourd’hui, la culture créole réunionnaise est fortement imprégnée de culture malgache. Ce constat doit nous inciter à être très attentifs au renforcement de la coopération solidaire entre nos deux pays. Notre avenir comme celui de Madagascar en dépend.

Eugène Rousse

Notes bibliographiques :
• "Massacres coloniaux" de Yves Berrot. Éditions La Découverte.
• "La Réunion Républicaine au 19ème siècle" de Yvan Combeau et Prosper Ève. Collection Futur Antérieur.
• "L’insurrection malgache de 1947" de Jacques Tronchon. Éditions Carthala.
• "Contribution à l’histoire de la nation malgache" de Pierre Boiteau. Éditions Sociales.
• "La SFIO et Madagascar 1947" de Jeanine Harovelo. Collection Repères pour Madagascar et l’Océan Indien, L’Harmattan.
• Annales de l’Assemblée Nationale.


Le képi blanc fait son show

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Ministère de la Défense

28/03/2017 - Auteur : Flore de Feydeau - Direction : DICoD

D’Alain Delon à Jean-Claude Van Damme, le légionnaire est un héros hors-norme du 7e art. Du 24 mars au 27 août 2017, le musée de la Légion étrangère d’Aubagne propose en partenariat avec le plus vieux cinéma du monde, l’Eden de La Ciotat, et le château de Marcel Pagnol, La Buzine, une rétrospective inédite sur la représentation des porteurs du képi blanc sur grand écran.

Lumières tamisées, bruits d’ambiance et Walk of fame plongent, dès l’entrée, le visiteur du musée de la Légion étrangère d’Aubagne dans une atmosphère tout à fait hollywoodienne. Dans son exposition temporaire « Légion et cinéma », le musée propose en effet au grand public un retour sur les productions du grand écran utilisant la figure du légionnaire.

Car depuis sa création en 1831, la Légion étrangère fascine : nouvelle identité, missions lointaines, actions d’éclat, forte cohésion, lui sont associées. Et le cinéma n’échappe pas à la règle ! Depuis 1912 avec le premier film, muet, « Sous deux drapeaux », jusqu’à « Légionnaire » porté par Jean-Claude Van Damme en 1998, ce sont une cinquantaine de films réalisés sur la Légion étrangère que fait revivre le musée.

A l’origine du projet au début des années 2010, un premier constat : « Il était dommage de ne pas avoir de documents cinématographiques comme des affiches de cinéma », confie le directeur du musée, le capitaine Seznec. Commence alors la constitution d’un fond d’archives, grâce aux dons des particuliers et au soutien de l’association « Société des amis de la Légion ». Ces documents constituent aujourd’hui le cœur de l’exposition. D’autres, gracieusement prêtés par les partenaires, viennent compléter la collection.

Ont été ajoutés trois projections d’une dizaine de minutes, extraits des films évoqués « afin de mettre le visiteur dans l’ambiance », précise l’adjudant-chef Nyrdle, légionnaire d’origine tchèque. Ce passionné de cinéma avait déjà œuvré pour le 7e art en créant lors d’une mission en Guyane un petit cinéclub à destination des soldats. Muté à Aubagne, il propose à sa hiérarchie un projet pour lequel « on n’a pas eu besoin de beaucoup convaincre », dit-il avec le sourire « tant cela parle à tout le monde ».

L’exposition se construit autour de 7 thèmes, en écho au 7e art. « Cette expression a d’ailleurs été inventée par un ancien légionnaire, Riciotto Canudo », précise l’adjudant-chef. Des acteurs incarnant les légionnaires, Jean Gabin ou Gary Cooper, en passant par les belles leur faisant perdre la tête, comme Marlène Dietrich, ou encore les grands noms de la production sont évoqués, sans oublier l’inégalable Michel Audiard qui a écrit les dialogues cultes d’ « Un Taxi pour Tobrouk » et « Les Morfalous » porté par Jean-Paul Belmondo.

Si l’exposition permet de faire revivre ces œuvres parfois tombées dans l’oubli, « c’est aussi une façon de montrer à nos familles la vie de légionnaire », conclut le commissaire de l’exposition.

Affiches de cinéma sur le thème de la Légion étrangère

Sources : Ministère de la Défense


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