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A REDIFFUSER SANS MODÉRATION

Stèle à la mémoire du Chef de Bataillon Jacques Morin

Bouches-du-Rhône : la légion étrangère rend hommage à ses blessés

http://france3-regions.francetvinfo.fr/

Par Marc Civallero Publié le 24/06/2017

Bouches-du-Rhône : la légion étrangère rend hommage à ses blessés

L'armée de Terre a organisé sa première journée nationale des blessés. La principale cérémonie s'est déroulée hier vendredi, 23 juin, dans la cour des Invalides à Paris mais d'autres cérémonies ont eu lieu dans les régiments un peu partout en France.

"Ne jamais abandonner un frère d’armes ». Tel est le message de la Journée nationale des blessés que vient d’instituer, ce vendredi 23 juin, le général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre. La date choisie ne doit rien au hasard : elle correspond à la bataille de Solférino (1859), une bataille qui a été à l’origine de la création de la Croix-Rouge.

Ces dernières années, avec les engagements en Afghanistan et dans la bande sahélo-saharienne, le nombre de blessés de l’armée de Terre a significativement augmenté, notamment à cause des engins explosifs . De plus les militaires souffrent également de blessures invisibles en développant des troubles de stress post-traumatique.

Comment la Légion étrangère s'occupe de ses blessés ?... Reportage, dans les Bouches-du-Rhône, de Jean-Louis Boudart et Alban Poitevin

Journée d'hommage aux blessés de l'armée de terre
Interviews : Lieutenant-Colonel Bertrand Commandant en second 1er Régiment Etranger, Légionnaire Pavel Parachutiste 2ème REP et Caporal-chef Valentin Responsable du Centre des Convalescents

La Solidaire : 8e édition de l'épreuve caritative du «4»

http://www.ladepeche.fr/

Publié le 24/06/2017

Ils vont mouiller le maillot pour les anciens de la Légion./Photo DDM

Ils vont mouiller le maillot pour les anciens de la Légion./Photo DDM

Depuis 2010, la Solidaire roule pour les anciens, ces anciens que la Légion étrangère accueille à l'Institution des invalides de Puyloubier. La Solidaire, c'est une randonnée cyclosportive caritative créée en 2010 par les «fortes têtes» avec un but, obtenir des fonds pour rénover le site qui héberge une centaine d'anciens légionnaires, auxquels ils donnent une nouvelle chance de se réinsérer.

La Légion possède, en effet, un système de solidarité unique au monde et ne laisse pas tomber ceux qui ont un jour servi dans ses rangs. Le foyer d'entraide de la Légion étrangère a pour mission la réinsertion professionnelle et sociale de ces anciens réformés par suite de blessures contractées en service ou par maladie, ou de ceux qui, de retour dans le monde civil, n'ont pas réussi à y retrouver leur place. C'est donc pour eux que roulent les coureurs, qu'ils mouillent le maillot, que chacun donnera le meilleur de lui-même.

Départ de Castelnaudary, le 28 juin

Cette édition, au départ de Castelnaudary, le 28 juin, prendra la direction de Lavelanet, pour une étape d'une centaine de kilomètres avec 100 m de dénivelé positif. Une mise en jambes pour la centaine de cyclistes puisque, dès le lendemain, les choses sérieuses commenceront avec une seconde étape qui les emmènera vers Tarascon-sur-Ariège, via le plateau de Beille et son col mythique du Tour de France : 124 km et 3 000 m de dénivelé positif. Pour le troisième jour, retour à Castelnaudary, où le peloton est attendu place de la République, à partir de 14 heures, au terme d'une étape de 113 km et 918 m de dénivelé positif.

Pour l'instant, il y a seulement une cinquantaine d'inscrits chez les légionnaires, opération «sentinelle» oblige qui mobilise les effectifs dans des opérations de surveillance des sites sensibles du territoire. «Deux régiments nous ont déjà informés qu'ils ne pourront pas envoyer de coureurs. Nous ouvrirons donc un peu plus la randonnée aux cyclistes des clubs civils», souligne-t-on au «4».

Leur don au profit de la Solidaire viendra s'ajouter à ceux, nombreux, des Amis de la Légion qui, chaque année, permettent la réalisation de travaux indispensables à Puyloubier. Notons ou rappelons que l'institution ne bénéficie d'aucune subvention et fonctionne sur ses fonds propres. La Solidaire a atteint des sommets, jusqu'à 100 000 € qu'elle doit à la générosité de tous ceux qui sont sensibles à cette noble cause, notamment les fidèles sponsors locaux. De gros chèques sont déjà parvenus au foyer, on en espère d'autres, même les petites participations sont les bienvenues.

La Fédération française du bâtiment, pour sa part, a offert 15 000 € de travaux. 65 711 € ont d'ores et déjà été collectés pour les anciens. On peut faire monter la cagnotte en adressant un don par chèque à l'ordre du FELE à : Officier supérieur adjoint du 4e régiment étranger, quartier Capitaine-Danjou, 2400, route de Pexiora, 11452 Castelnaudary Cedex.

Gladys Kichkoff

La Ciotat : Jean-Paul Belmondo chez lui à l'Eden théâtre

http://www.laprovence.com/

Jeudi 29/06/2017


La Ciotat : Jean-Paul Belmondo chez lui à l'Eden théâtre

Jean Paul Belmondo était ce matin à l'Eden théâtre, à La Ciotat, avec Charles Gérard, acteur et ami inséparable qui sera également présent à ses côtés demain pour le vernissage de l'exposition consacrée à l'acteur.

A partir du 30 juin, Marseille fête en effet Jean-Paul Belmondo avec l’exposition au château de la Buzine "Il bel mondo di Belmondo", une invitation à découvrir des photos issues de la collection personnelle de l’acteur ainsi que des pièces liées aux rôles qu’il a tenus.

L'acteur est en ce moment au musée de la Légion étrangère, à Aubagne, pour l'exposition "Légion et cinéma" dont il est le parrain.

"Bébel" reçoit l'hommage de légionnaires près de Marseille

http://www.memorialdelisere.fr/

Publié le 29 juin 2017

L'acteur français Jean-Paul Belmondo (c) au milieu de légionnaires, le 29 juin 2017 à Aubagne près de Marseille - © AFP

"Ca me rappelle +Les Morfalous+": képi blanc sur la tête, "Bébel" est tout sourire. L'icône du cinéma d'action à la française a reçu jeudi l'hommage des légionnaires à Aubagne, près de Marseille, en marge d'une exposition sur le cinéma et la Légion.

"Vous êtes entré dans l'histoire de la Légion par le cinéma": c'est en prononçant ces mots que le général de division Jean Maurin, Commandant la Légion étrangère a remis le képi blanc à l'acteur. Celui qu'on qualifiait de "sale gueule" plus jeune a le sourire éclatant et le teint hâlé à 84 ans: "Ca me rappelle de bons souvenirs", lance Jean-Paul Belmondo devant les hommes en uniforme.

Dans les allées du musée de la Légion, au sein d'une base de ce corps d'armée, l'acteur entouré des siens, dont le comédien Charles Gérard, découvre l'exposition temporaire "Légion et cinéma", qui jusqu'au 27 août retrace les liens entre ces deux mondes --des acteurs et réalisateurs qui sont passés par la Légion, aux films qui évoquent cette institution militaire.

Dans "Les Morfalous", réalisé par Henri Verneuil en 1984 et écrit par Michel Audiard et Pierre Siniac, "Bébel" campait justement un légionnaire, le sergent Pierre Augagneur, qui doit avec cinq compagnons récupérer des lingots d'or dans une banque en Tunisie pendant la Seconde Guerre mondiale pour les mettre en lieu sûr.

Face au monstre du cinéma, les légionnaires ne cachent pas leur joie de rencontrer la star de la Nouvelle vague, qui se prête au jeu des autographes ou des photos de groupe.

- "Y a Bébel à la télé" -

"Je suis fan", avoue des étincelles dans les yeux le Caporal-chef Franco, 40 ans, égrenant les nombreux films qu'il a vus de lui, dont "Les Morfalous" ou "Les Infidèles".

"En le voyant ce sont des souvenirs que je retrouve, ceux avec ma maman quand le soir elle me disait: + Ce soir y a Bébel à la télé+", se souvient-il ému, comptant offrir à sa mère le képi dédicacé.

Le Caporal-chef Michaël songe, lui, "mettre la photo et le képi dédicacés dans le salon" en hommage à ce "bon acteur, grande star du cinéma connue notamment pour ces films qui représentent la Légion".

Jean-Paul Belmondo, une des personnalités préférées des Français, se fait plus rare depuis un accident vasculaire cérébral, qui l'a fortement handicapé en 2001. En mai, il était apparu pour la première fois à la grand-messe du cinéma français à Cannes, où ses pairs lui ont rendu un hommage émouvant.

Vendredi, l'acteur se rendra au Château de la Buzine à Marseille, fameux "Château de ma mère" cher à Marcel Pagnol, pour le vernissage de l'exposition qui lui est consacrée. Il devrait être accompagné de plusieurs de ses amis, selon les organisateurs, dont Charles Aznavour, Charles Gérard, Robert Hossein ou Michèle Mercier.

Plus qu'une rétrospective, l'exposition, qui se tient jusqu'au 6 novembre, présente des photos issues de la collection personnelle de l’acteur, des objets et accessoires liés aux rôles qu’il a tenus.

Les militaires ont dit merci aux enfants

http://www.lanouvellerepublique.fr/

30/06/2017

Les cours moyens, leurs enseignants et les deux militaires venus les féliciter à l'école Marguerite-Audoux. - Les cours moyens, leurs enseignants et les deux militaires venus les féliciter à l'école Marguerite-Audoux.

Les cours moyens, leurs enseignants et les deux militaires venus les féliciter à l'école Marguerite-Audoux.

Quatre classes de l'école Marguerite-Audoux (CM1 Cham, de Marion Gricourt, CM1-CM2, de Fabrice Noireaux, petite section d'Annick Pintrand et moyenne section de Catherine Luglia) ont reçu les remerciements et les félicitations pour avoir réalisé des dessins, ou des collages pour les plus petits, pour le Noël des militaires en opérations extérieures (Opex). De ses 28 mois de service, le lieutenant-colonel honoraire Louis Bellanger se souvient qu'il aimait recevoir du courrier. Ce que confirme à ses côtés, Jean-Pierre Fusone, adjudant-chef réserviste de la Légion étrangère, en tenue et nombreuses décorations : « Quand on est loin du pays et de la famille et qu'on reçoit une lettre ou un colis, ça fait toujours très plaisir. »

A Saint-Vincent- Père Brottier

Lundi matin, c'était au tour des élèves des classes de CP-CM2 de Jocelyne Ouvrard, de CE1-CE2 d'Isabelle Kopp et de CM1 d'Ilaria Uccelli du groupe scolaire Saint-Vincent-Père Brottier d'être félicités. « Peu de soldats ont la possibilité de répondre et de vous dire merci, leur a déclaré Louis Bellanger, nous sommes là pour le faire à leur place. » Lui et l'adjudant-chef réserviste Jean-Pierre Fusone ont longuement répondu aux questions des enfants, avec un petit cours de géographie à la clé lorsque le sous-officier a énuméré les pays où il a opéré « toujours dans une optique de défense des populations, comme au Koweit. »

Ce qui est en ligne depuis la dernière Newsletter...

Le Capitaine Danjou et les Sous-Lieutenants Vilain et Maudet.

L'Illustration - samedi 18 juillet 1863

Nouvelles du Mexiques

Le Temps - jeudi 2 juillet 1863

Détails d'un intérêt saisissant sur l'héroïque combat soutenu sur la route de Puebla à la Soledad

Le Temps - mercredi 24 juin 1863

Les 100 ans de Monarcha : Les flambeaux se transmettent très bien en plein soleil !

http://www.legion-etrangere.com/

Publié le 20-06-2017

 

Hommage de la Légion étrangère à ce soldat décoré, ce blessé plein de résilience, cet homme plein d’humilité, ce fidèle parmi les fidèles, cet ancien aujourd'hui centenaire, qui a fait le choix de revenir à ses premières amours en étant hébergé au sein du Domaine de la Légion, à Puyloubier.

François Monarcha - ancien adjudant-chef de la Légion étrangère

 

Le doyen de la Légion étrangère a cent ans

Il nous le pardonnera certainement, nous fêterons ses cent ans avec un peu d’avance ce 22 juin 2017. François Monarcha, ancien adjudant-chef à la retraite, est le doyen de la Légion étrangère, il est né le 29 août 1917. Il fêtera son centenaire au sein du Domaine du Capitaine Danjou, propriété de la Légion étrangère, installé sur le versant sud de la Montagne Sainte Victoire, celui des vignes et terrain de chasse de l‘aigle de Bonelli. Les oliviers plantés sur les restanques sont plus jeunes que lui… C’est dans ce Domaine que la Légion a installé en 1954, son centre d’accueil pour ses anciens, ses blessés et ses invalides : l’institution des invalides de la Légion étrangère (IILE). Monarcha y est pensionnaire depuis l’année dernière.

Né en Pologne, il passa quelques années en Allemagne puis sa famille s’installa en France en 1922. La vie est difficile et le jeune François doit commencer à travailler très tôt. Il s’engage à 19 ans dans les rangs de la Légion en se présentant au bas Fort Saint Nicolas à Marseille. Il la quittera vingt ans plus tard, en 1956.

Entre-temps, il aura croisé le général Rollet, figure tutélaire de l'institution et aura participé aux combats de la France Libre. Sous-officier en 1939, il sera nommé chef de section au feu en novembre 1944 à Arcey. Il fut l’un des premiers à entrer dans la ville de Colmar en février 1945 à la tête de sa section... Blessé en avril en Allemagne, il passera dix-neuf mois dans les hôpitaux français pour se refaire une santé avant de rejoindre Sidi-Bel-Abbes, en Algérie française, puis un peu plus tard le Maroc au sein du 4ème régiment d’infanterie. C’est là, le 16 février 1956, qu’il quitte la Légion étrangère. Il continuera de servir la France dans les forces de police des Maghzens marocains, puis après l’indépendance du Maroc, comme coopérant. En 1964, il rentre en France et intègre la Police Nationale où durant neuf ans, il continuera de servir son pays. Il prend sa retraite en 1973. Officier de la Légion d’Honneur et médaillé militaire, il est titulaire de la Croix de guerre 1939/1945 avec étoiles de vermeil et d’argent et a droit au port, à titre individuel, de la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1939/1945. Il se retire à Trets, petite citée médiévale située entre la Sainte Victoire et les Monts Auréliens, en plein cœur de la Provence.

En 2015, il est le porteur de la main du Capitaine Danjou, à l’occasion de la commémoration du combat de Camerone, à la Maison Mère de la Légion étrangère à Aubagne. Honneur suprême pour cet homme extrêmement humble.

 

 

Les flambeaux se transmettent très bien en plein soleil !

 

Cette année, autour de lui, s’organise une fête d’anniversaire particulière qui se déroule en plusieurs moments forts. Elle est présidée par le général de division Jean Maurin, commandant la Légion étrangère (COMLE). Elle met en avant, ce soldat décoré, ce blessé plein de résilience, cet homme plein d’humilité, ce fidèle parmi les fidèles, cet ancien qui aujourd’hui a fait le choix de revenir à ses premières amours en étant hébergé au sein du Domaine de la Légion, à Puyloubier. « La Légion est une famille, soudée par une mémoire », disait Denis Tillinac lors de sa venue à Camerone, et cette famille, dans ces moments privilégiés, ces moments d’une grande intimité, fait montre d’une humanité puissante et noble.

Vers 10h00, de jeunes engagés de la 1ère compagnie du 4ème régiment étranger se verront remettre leur képi blanc dans les jardins du château du Domaine du Capitaine Danjou. Rien de plus réconfortant pour cet ancien de voir l’héritage viril ainsi transmis. Rien de plus initiatique, pour ses jeunes, que de le faire sous le regard humble et apaisé de cet ancien au parcours riche. Suivra une cérémonie au « carré Légion » de Puyloubier avant le retour vers le Domaine. Celui-ci se fera en Half-track pour l’adjudant-chef Monarcha, qui retrouvera probablement quelques vieilles sensations dans cette autochenille blindée un peu cabossée de la seconde guerre mondiale. Je suis certain qu’il aura une petite montée d’adrénaline, une envie espiègle de crier « en avant », encore une fois. Les invités se dirigeront eux, d’un pas léger, vers le foyer des pensionnaires de l’institution des invalides de la Légion étrangère (IILE), en contrebas du domaine. Là, le général prendra la parole pour une allocution et remettra le cadeau d’anniversaire. Ce moment précédera le pot traditionnel « boudin, vin blanc » qui annoncera le temps de passer au restaurant des pensionnaires, où les tables sont dressées aux couleurs vertes et rouges de la Légion. On y retrouve ce petit air généreux de l’âme française, des dimanches d’été d’autrefois, ses figures symboliques, ses paysages, ses lieux de fraternité animés du chant des cigales et du rire des convives. Le Père Yannick Lallemand lancera les bénédicités, il y aura très probablement quelques chants, quelques verres, quelques regards des jeunes vers l’ancien… de l’ancien vers les jeunes. Les flambeaux se transmettent très bien en plein soleil !

Par le Lieutenant-colonel Jean-Philippe Bourban
rayonnement & patrimoine
commandement de la Légion étrangère

Prévention des attentats : la Légion en première ligne (Photos)

http://www.vsd.fr/

Publié le vendredi 16 juin 2017

Reportage Prévention des attentats : la Légion en première ligne (Photos)

A paris, nous avons suivi le quotidien de ces militaires hors normes qui assurent la protection de citoyens. Entre entraînements musclés et contacts amicaux avec la population, la mission de ces légionnaires du 2e REP n'est finalement pas si éloignée de leurs opérations à l'étranger.

Montmartre. 10 h 30. Béret vert rabattu sur le sourcil et flingue en pogne, quatre légionnaires du 2e REP patrouillent, à pas tranquille, en gardant un œil vigilant sur la foule. Place Jean-Marais, à l’ombre de l’église Saint-Pierre, une ravissante violoncelliste, sébile à ses pieds, interprète avec brio un Prélude de Bach pour les marées de touristes qui affluent. L’un des soldats, à l’âme un peu vagabonde, marque le pas devant la musicienne, qui échange avec lui un court regard. Lâchant volontairement une fausse note, elle quitte soudain sa partition et se met à jouer la mélodie d’Opium ; une berceuse païenne, un ovni dans le répertoire des chants réglementaires, que les soldats entonnent parfois entre eux loin des places d’armes, lorsqu’ils sont en proie à la nostalgie. Il y est question de rêves et d’amours impossibles... Ému et surpris par cet hommage complice, le légionnaire le savoure quelques instants, puis reprend dignement sa marche, un sourire en coin et le cœur gonflé…

Le quotidien des militaires de la mission Sentinelle atteint rarement de tels sommets de poésie. Pour ceux qui patrouillent ce matin-là, il a commencé plus prosaïquement à 5 heures, caserne de Vincennes. L’éveil d’une compagnie de légionnaires est un spectacle à ne pas rater. Fini, le clairon ! Nos troupes émergent désormais au son de leur smartphone. Dans les chambres à huit lits, encore éteintes, des ombres chinoises s’agitent dans un brouhaha feutré de draps froissés, ponctué parfois d’un grognement de tanière. Un courageux prend enfin l’initiative d’allumer les néons. Tout n’est alors que pectoraux gonflés, abdominaux en tablettes de chocolat et tatouages virils. Dans ce régiment, où les combattants doivent être au top pour être parachutés sur des théâtres d’opérations difficiles, il n’y a guère de place pour les maigrichons ni les ventripotents. En quelques minutes, les athlètes caparaçonnés de leur gilet pare-balles sont prêts à embarquer, parés de pied en cap : un fusil d’assaut, un pistolet, un poignard pour les plus perfectionnistes. L’abondance de l’équipement laisse songeur. Tout ça pour Montmartre ? « Nous sommes équipés comme partout ailleurs en mission, convainc le lieutenant Baptiste, les armes utilisées lors des attentats montrent qu’il faut cela pour riposter. »

Sentinelle n’est pas une mission prise à la légère, y compris par des guerriers qui ont enduré plaies et bosses au Mali, au Niger, voire en Afghanistan. Elle fait l’objet d’une préparation où les militaires sont sensibilisés aux dangers du terrorisme urbain et formés à une riposte proportionnée. Ensuite, les mesures d’urgence leur sont rappelées régulièrement. En attestent les panneaux d’instructions punaisés sur les portes de leur QG de Montmartre, installé dans l’enceinte même de la congrégation religieuse du Sacré-Cœur. On y voit le profil type du suspect, que chacun doit avoir à l’esprit. Mais, sur la butte, les soldats sont plus souvent confrontés à des cas de délinquance. Notamment de la part des « tresseurs ». Des groupes de vendeurs de bracelets à la sauvette, qui ficellent de force leurs babioles au poignet des touristes puis leur réclament de l’argent. Si ces visiteurs protestent, le ton monte. En effet. Au bout d’à peine cinq minutes de patrouille, deux couples d’Anglais viennent se plaindre aux légionnaires. « Nous constatons tous les jours ces agressions. C’est pas terrible pour l’image touristique de la ville… » susurre un soldat.

Dans ce même registre de douceurs, il y a quelques semaines, un homme a dégainé un couteau pour menacer sa femme. L’irruption des quatre armoires à glace lui a vite fait lâcher son surin. « Notre rôle est alors de geler la situation en attendant l’arrivée des policiers, avec lesquels nous travaillons étroitement », explique le caporal-chef Oleksander, légionnaire ukrainien. De leur côté, les policiers approuvent la présence des soldats. « Ils ont un armement de guerre que nous n’avons pas en dotation », argumente un fonctionnaire des forces de l’ordre au volant de sa 308 signalisée. Chez les commerçants des alentours, l’appréciation est aussi bonne. « Ils sont très polis et discrets. Des clients les remercient souvent, constate Dominique, la dirigeante d’un restaurant. Comme ils sont étrangers, certains légionnaires retrouvent des compatriotes parmi les touristes. Ils discutent ensemble. Ça crée du lien. »

Inlassables chariots d’une montagne russe, les sentinelles montent les marches, les descendent, arpentent les ruelles durant toute la matinée. Comme pour marquer la relève, les cloches du Sacré-Cœur sonnent enfin les douze coups de midi. Les soldats reviennent au QG pour tendre le relais à une autre patrouille, qui part à son tour promener en silence ses souvenirs de désert et de baston sur les pavés parisiens. Ce roulement s’étend jusque tard dans la nuit. Moins guerrière qu’une intervention au Mali, la mission est néanmoins fatigante pour les troupes, qui alternent entre journées de patrouille et de caserne. Car à Vincennes les légionnaires ne sont pas comme ceux des albums d’Astérix, qui jouent aux dés vautrés dans l’herbe en attendant la relève. Ils s’entraînent au combat urbain, au corps à corps ou au rappel, selon les festivités concoctées par leurs chefs. « Après cette mission nous pouvons être envoyés rapidement sur un théâtre d’opérations extérieur aux conditions difficiles. Nous ne devons jamais relâcher l’entraînement », explique le capitaine Marc, commandant la 1re compagnie de ce régiment d’élite.

Alors que leurs frères d’armes sont à Paris, une quinzaine de soldats s’entraînent au corps à corps. Le sergent Marcin, un petit Polonais -trapu qui paraît tout droit sorti d’un taillis de la forêt de Bialowieza, les exhorte à plus d’explosivité. À coups de pied, de poing, les légionnaires s’acharnent contre d’innocents boucliers de mousse. « Ça va. Ils sont bien chauds, là », lâche en souriant l’instructeur, avant de les orienter vers un parcours du combattant en groupe. Une partie de plaisir dont ils s’acquittent presque en riant. Les ordres sont sans appel, mais le commandement est souple. Parfois, une taquinerie fuse, révélant une confiance bien établie entre les grades. Tous les trois jours, les soldats ont une permission de sortie. Ils en profitent pour visiter Paris, voir des spectacles en bénéficiant d’accès gratuits négociés avec la mairie. Un loisir de courte durée. Retour obligatoire à 23 heures pour les cendrillons en treillis.

Henri de Lestapis

Crédit photos : Jérémy Lempin pour VSD

http://www.a-a-l-e.ch/


Traduction

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