Publié le 21 Mai 18
Architecte dans le civil, ce Marmandais de 26ans a décidé de tout plaquer et s'engager dans le 2 régiment étranger des parachutistes à Calvi.
Arnold Thomas a intégré le 2e régiment étranger de parachutistes de Calvi (©Le Républicain @ Ch.C. )
Le garçon n’aime pas trop rester en place. Arnold Thomas n’est pas du genre à s’endormir sur ses lauriers. Plutôt un tempérament de feux-follet à la recherche de sensations nouvelles.
Ce jeune architecte habilité à la maîtrise d’œuvre, a voulu donner une nouvelle orientation à sa carrière. Une manière de sortir de la « zone de confort dans laquelle nous nous enlisons au quotidien ». Il décide de s’engager dans l’armée.
Je cherchais une certaine accoutume à l’inconfort »
À la fin du mois d’août, celui qui arborait une chevelure abondante et une barbe naissante de trois jours change radicalement de look, le jour où il commence ses classes. « On débute par une formation initiale qui vous familiarise avec les rudiments de l’armée », explique-t-il comparant cette période « au service militaire de l’époque ». Puis, il intègre l’école d’officiers de Saint-Cyr Coetquidan pour une période de deux mois.
C’est une formation accélérée qui vous permet de maîtriser les codes du commandement »
De là, le Marmandais a déjà une idée derrière la tête pour la suite : rejoindre la légion étrangère à Calvi. « À l’issue de notre formation, nous basculons directement en corps de troupes. J’ai souhaité rejoindre le 2e Régiment étranger de parachutistes (N.D.L.R : REP) », place-t-il « On me l’a déconseillé et même interdit pendant un moment ». Sa détermination est sans faille et il réussit à « y atterrir ».
Le 10 décembre, il débarque en Corse et plus particulièrement à Calvi « en réalisant un rêve de gosse ». « Je n’avais jamais mis les pieds ici, mais le temps n’était pas à la balade ni à la découverte de l’Île de Beauté.
« On t’engaillardit »
« On a très peu de temps pour nous donc les rares moments que l’on nous accorde sont souvent dédiés au repos », avoue-t-il pour expliquer la dureté de l’expérience. « On t’apprend à ne pas te plaindre, à ne pas subir de situations douloureuses et/ou gênantes afin d’être toujours performant en opération », explique celui qui affiche désormais le grade de sous-lieutenant « On t’habitue. Quand tu vas courir, c’est treillis-rangers avec armement et équipement ». L’activité physique est présente au quotidien toujours avec un côté opérationnel. Le légionnaire résume : « On t’engaillardit ».
Confronté au côté rustique
Au quotidien, le sous-lieutenant Thomas est confronté « au côté rustique » de ce régiment. « En tant qu’architecte, je me questionne constamment quant à la notion de confort ainsi que les trop bonnes habitudes que l’on peut adopter. Ma vie ici a le mérite de bien remettre l’église au centre du village sur ce plan. Mon mode de vie verse dans le minimalisme et j’apprends surtout à ne pas me plaindre, c’est peut-être cela le plus important. »
Premier saut en parachute
Il va connaitre des émotions fortes avec son premier saut en parachute « après une formation express ». « Quand la porte s’ouvre tu ne réfléchis plus et tu y vas ». Il a même réalisé un saut à près de 4,000 m d’altitude. Il a participé à plusieurs opérations sur le terrain notamment sur un territoire montagneux recouvert d’un épais manteau neigeux. « Quand on se retrouve à creuser un igloo pour passer la nuit, on ne s’attend pas vraiment à trouver paisiblement le sommeil », lâche-t-il.
Des rencontres importantes
Une expérience qui lui a permis aussi de faire des rencontres « déterminantes ». « Je parle des légionnaires, c’est quelque chose d’unique. Tu tisses des liens très forts avec certaines personnes. Des personnes qui m’ont énormément marqué », note-t-il et d’avouer « Je me verrais bien y revenir ».
Arnold sur les hauteurs de Calvi (©Le Républicain @ Ch.C. )
Il va continuer dans l’armée en intégrant dans quelques mois le Service d’Infrastructure de la Défense, en lien avec son ancien cursus professionnel. Sans oublier son passage corse avec ses souvenirs « comme la très poétique Pointe de la Revelatta », ses paysages hallucinants « où la mer et la montagne ne font qu’un » et ses charmes gastronomiques.