Karine Vilder Samedi, 21 janvier 2017 17:38
La vallée des ombres, Xavier-Marie Bonnot, aux Éditions Belfond, 304 pages
Si l’écrivain français Xavier-Marie Bonnot enchaîne les romans depuis 2002, je n’avais encore jamais eu la chance d’en lire un. Je me rattrape, en espérant vous donner le goût d’en faire autant.
Lorsqu’on pense aux villages alpins, on a tendance à imaginer de paisibles petites agglomérations baignées de lumière et d’air pur. Mais rien de tel à Pierrefeu, le bourg industriel où René Vasseur a vu le jour. Même si plusieurs aciéries et usines ont fini par fermer leurs portes au cours des années 1980, certaines crachent encore des panaches de fumée grise et les lieux respirent indubitablement la noirceur, une bonne partie des habitants du coin étant désormais sans travail.
S’enrôler dans la Légion étrangère pour guerroyer en Yougoslavie, au Mali et en Afghanistan a été aux yeux de René Vasseur le meilleur moyen d’échapper à son terne passé de souffre-douleur. Mais après avoir passé près de deux décennies loin de ce patelin pourri, René devra cependant revenir au bercail: son paternel, un syndicaliste qui a passé l’essentiel de sa vie à se battre contre un patronat dénué de scrupules, va en effet très bientôt passer l’arme à gauche. Du coup, René n’aura que quelques jours pour se rapprocher de celui qui lui a toujours reproché de n’être qu’un pleutre. Parce qu’en quittant Pierrefeu sans prévenir à l’âge de 22 ans il a laissé derrière lui une jeune fille aimante qui se perdra dans les bras du premier venu, un ami cher qui ne tardera pas à mal tourner, un frère dont le meurtre n’a jamais été vengé et un vieil ennemi de jeunesse capable du pire.
Comme je ne savais pas trop à quoi m’attendre en commençant la lecture de ce roman, la surprise a été de taille: en plus de se démarquer par la simplicité et l’efficacité de son écriture, il fait partie de ces livres saisissants difficiles à oublier.