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24 octobre 1942...Meurt le Lcl Amilakvari à El Alamein, figure mythique de la Légion étrangère !

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Publié le 24/10/2017

 

 

Né le 30 octobre 1906 à Gori, le jeune Dimitri Amilakvari connut les journées exaltantes de l'indépendance de la Georgie, qui se détache en 1918 de l'ensemble des territoires de la Russie, puis viennent les jours sombres de l'intervention de l'Armée Rouge qui instaure en 1921 dans sa Patrie, le régime soviétique. Sa famille est contrainte de quitter son pays, gagne Constantinople, puis vient s'installer en France, son caractère se trempe aux souffrances de l'exil et au travail manuel nécessaire pour vivre.

En 1924 il entre à Saint-Cyr et appartient à la promotion du Rif ; nommé Sous-Lieutenant, il rejoint la Légion. Muté en 1929 au 4ème Etranger, il sert sous les ordres du Colonel Catroux et participe en 1932 aux opérations de pacification du Maroc, dans le Haut Atlas. Deux fois cité pour son courage il a su s'imposer à ses hommes, ses camarades, ses chefs, par son prestige, sa droiture, son idéal ; aimé de tous il est devenu une figure du Régiment. Il appartient à la Compagnie du Capitaine Koenig quand il quitte le Maroc.

Le 20 février 1940, le capitaine Amilakvari est affecté au 2e Bataillon du Groupement de haute montagne, quelques semaines avant de recevoir la nationalité française. Pendant la campagne de France, il prend part avec la 13e Demi-brigade de Légion étrangère aux opérations du corps expéditionnaire en Norvège, en qualité de commandant de la compagnie d'accompagnement du 2e Bataillon en Norvège, il confirme sa valeur au combat par trois nouvelles citations et la croix de chevalier de la Légion d'Honneur. De retour en Bretagne le 16 juin 1940 avec le corps expéditionnaire et devant l'impossibilité de reprendre le combat sur le sol français, il s'embarque le 19 juin de Saint-Jacut de la Mer avec quelques officiers de la "13", dont son chef, le colonel Magrin-Vernerey. A Jersey, la petite troupe est prise en charge par un cargo et parvient en Angleterre le 21 juin 1940. Ayant choisi après l'armistice de s'engager dans les Forces françaises libres, Dimitri Amilakvari reste à la Légion étrangère.

Les Bataillons ont échappé de justesse à la capture, à Dinan, embarqués à Brest, ils arrivent en Angleterre le 20 juin et campent près de Liverpool. Là nous prenons connaissance de l'Appel lancé par le Général de Gaulle, Magrin-Verneray (alias Monclar), Koenig, Amilakvari, résistent aux sollicitations des Chefs militaires qui nous pressent de partir au Maroc, ils entraînent derrière eux 1100 Légionnaires, sur les 15000 hommes présents en Angleterre, ceux-ci forment le "noyau des Forces Françaises Libres". Le Colonel déclare "nous saurons tirer les dernières cartouches au nom de la France, pour son honneur et la fidélité à la parole donnée". Koenig est prêt à servir même dans l'armée britannique, Amilakvari déclare " je dois tout à la France, ce n'est pas au moment où elle a besoin de moi que je l'abandonnerai ". Et le 14 juillet notre Capitaine défile à Londres,en tête des Légionnaires devant le cénotaphe du soldat inconnu, puis dépose une gerbe au pied de la statue du Maréchal Foch, sur le ruban tricolore est écrit " passant, va dire à la France que la Légion Etrangère est là ".

De Londres, il part le 31 août 1940 pour Dakar dans le cadre de l'opération "Menace" visant au ralliement de l'AOF à la France libre. Après l'échec devant Dakar, il refuse de participer à la prise du Gabon pour ne pas avoir à tirer sur des Français. Après le ralliement du Gabon en novembre 1940, il rejoint l'Erythrée via le Cameroun. Au sein de la Brigade d'Orient, il commande la compagnie d'accompagnement du 1er Bataillon de Légion étrangère qui prend une part active à la victoire de Keren le 27 mars 1941 puis à la prise de Massaouah le 8 avril. Dimitri Amilakvari participe ensuite à la campagne de Syrie en juin 1941 au cours de laquelle il est nommé chef de bataillon (le 25 juin). Le 25 septembre 1941, il est promu lieutenant-colonel après avoir reçu, le 16 septembre, le commandement de la 13e DBLE qui comprend alors trois bataillons. Formidable entraîneur d'hommes, il s'attache alors à réorganiser son unité et à la préparer à la guerre du désert. Le 19 octobre 1941, à Homs en Syrie, il reçoit des mains du général Catroux le drapeau de la "13".

Au début de 1942, commence la campagne de Libye, dès la fin mars, le lieutenant-colonel Amilakvari commande une Jock column (groupement tactique constitué d'éléments d'infanterie motorisée, d'une batterie d'artillerie tractée, d'un peloton d'automitrailleuses, d'une section de canons antichars de 75 mm et d'éléments légers de DCA, du génie et de transmissions radio) dans le désert de Libye. Du 26 mai au 11 juin 1942, à Bir-Hakeim, il est l'adjoint du général Koenig, commandant la 1ère Brigade française libre, et ne cesse de se porter volontairement dans les endroits les plus exposés pour renseigner le commandement et redresser la situation. A la tête d'une Jock column, il attaque un détachement de chars allemands le 31 mai, en détruisant cinq. Dans la nuit du 10 au 11 juin, il sort de la position de Bir-Hakeim dans la voiture du général Koenig. La Croix de la Libération lui est remise par le général de Gaulle au camp de El Tahag (Egypte) le 10 août 1942.

Sept semaines plus tard, au moment de la bataille d'El Alamein, en Egypte, le lieutenant-colonel Amilakvari se trouve à la tête de sa demi-brigade réduite à deux bataillons. Il est chargé du Groupement A de la 1ère Brigade française libre et doit assurer l'effort principal devant permettre d'enlever le piton de l'Himeimat qui s'élève à 80 mètres. Une partie du plateau est occupée mais au matin du 24 octobre 1942, les chars allemands attaquent et le repli est décidé. Le Colonel est triste, il a laissé au flanc de l'Himeimat quelques blessés, ceux-ci rassemblés par l'Adjufant-Chef Branier combattront jusqu'à épuisement de leurs munitions, leur chef se fera sauter la poitrine avec une grenade pour ne pas être capturé. Le 2/13 progresse, le Capitaine Arnault en tête, en serre-file le Colonel et le Docteur Lepoivre. L'ambiance est lourde, le Colonel a perdu sa pèlerine. Deux stukas survolent, mitraillent, personne ne bronche. Mais le Blindé léger, qui sert d'observatoire à l'Officier d'Artillerie britannique, vient à eux. Il a été renvoyé par le Général Koenig à qui il était allé de sa propre initiative rendre compte. Il veut prendre à son bord le Colonel pour le ramener, Amilakvari répond " ma place est à la Légion, au milieu de mes hommes " et le 105 ennemi qui avait cessé de tirer reprend, l'automitrailleuse est à peine partie qu'un obus explose au milieu du petit groupe. Amilakvari s'est retourné au bruit, un éclat l'a atteint à l'œil, il s'abat, porte ses mains à sa tête, en râlant. Le Docteur Lepoivre est blessé dans le dos, il est 10 heures. Les chars allemands approchent, le char de l'Aspirant Touny vient à eux. Le Colonel et le Docteur sont hissés sur la plage arrière. " Je maudirai les Anglais si je ne termine pas la guerre sur un char " avait-il déclaré à ses chefs, ceux-ci lui avaient promis de satisfaire son désir et la 13 méritait bien de devenir une Unité Blindée, " mais les promesses " disait Monclar, " n'engagent que ceux à qui elles sont faites ". Et c'est sur un char que le Colonel revient mortellement blessé.

En ce soir de bataille du 24 octobre 1942, quatre légionnaires portent sur l'épaule le corps de leur chef, que le Général Koenig veut veiller dans sa tente. Dans le soleil rouge du couchant les Légionnaires d'escorte ont allumé des torches pour l'accompagner. On entend les Artilleurs tirer des salves à intervalles réguliers : c'est à la fois grandiose et infiniment triste. Ainsi mourut le Lieutenant-colonel Amilakvari, Prince Georgien, Compagnon de la Libération. Il est enterré sur les pentes du Quart el Himeimat puis son corps est transféré au cimetière militaire d'El Alamein .Son képi taché de sang et l’éclat d’obus qui le blessa mortellement sont gardés au musée de la Légion à Aubagne.

Chevalier de la Légion d'honneur, Compagnon de la Libération (décret du 9 septembre 1942), Croix de guerre 1939-1945 avec 4 palmes (5 citations), Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs (2 citations), Médaille des évadés, Médaille coloniale avec agrafe « Maroc », Croix de guerre (Norvège), Officier de l'ordre du Ouissam alaouite.


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