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Légionnaire toujours...

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De la brocante joyeuse au temple sacré, le Musée de la Légion étrangère raconte...

De la brocante joyeuse au temple sacré, le Musée de la Légion étrangère raconte une histoire de combats, de conquêtes, de sacrifices... c'est l'histoire des légionnaires et donc de la Légion étrangère. Ce Musée, résolument moderne, témoigne du passé et parle de l’actualité des opérations dans un même élan de courage et de fidélité. La scénographie y est sobre et élégante, comme l’histoire qu’elle expose.

« La Légion est une grande famille qui n’oublie pas »

le Musée de la Légion étrngère

les souvenirs, cette « brocante glorieuse »

La tradition, pour chaque régiment, de posséder une salle d’honneur est relativement récente. Jusqu’à la fin de la Royauté, les souvenirs matériels des campagnes étaient partagés entre le souverain (employeur), le colonel (propriétaire) et les multiples participants. C’est ce qui explique la richesse des demeures ancestrales de certaines grandes familles. Peu après sa création, la Légion étrangère a occupé des garnisons pratiquement fixes au premier rang desquelles Sidi-Bel-Abbès. Et les souvenirs, cette « brocante glorieuse » que tout soldat rapporte de ses périples commençaient à s’accumuler. Les bibliothèques, les mess, les popotes, le bureau du chef de corps furent les dépositaires de ces objets qui, groupés auraient pu permettre de réaliser une salle d’honneur. Il faudra attendre 1888, pour que le colonel Wattringue, chef de corps du 1er Etranger, pose la première pierre de la salle d’honneur de Sidi-Bel-Abbès.

Salle d'exposition - Musée de la Légion étrangère

Ainsi naquit en 1892 la première salle d’honneur du 1er Régiment étranger.

 

Profitant d’un temps de répit pour la Légion étrangère, il voulait rendre hommage aux légionnaires qui depuis 1831, en Algérie, en Crimée, en Italie, au Mexique et pendant la guerre de 1870 avaient donné toutes leurs forces et souvent leurs vies pour la France. Situons cette création dans le contexte de l’époque. La défaite de 1870 laissait un goût amer à tous, ce qui amena le ministre Boulanger à vouloir faire remonter le moral de l'Armée, notamment en faisant peindre les guérites aux couleurs tricolores, en instituant l'adoption d'un nom de baptême pour les quartiers militaires, en recréant les bibliothèques régimentaires ou de garnison, et en voulant des salles d'honneur dans les régiments. Concernant ces dernières, cela ne se fit pas sans mal. Les règlements ne prévoyaient rien à ce sujet, il n’y avait pas d’argent pour cela et les services en charge des casernements étaient peu enclins à réaliser ce qui leur paraissait comme une fantaisie. L’ingéniosité des cadres et légionnaires suppléa vite ce regrettable état de fait : A la Légion, il y a toutes les professions pour entreprendre. Quant à l’argent, le chef de corps autorisa des légionnaires à travailler chez des colons lors de quartiers libres, moyennant le reversement d’une obole pour la construction de la salle d’honneur ! Ainsi naquit en 1892 la première salle d’honneur du 1er Régiment étranger. C’est depuis cette date que la main de bois du capitaine Danjou, la hampe du drapeau du second Empire et les trophées rapportés de Tuyen-Quang sont honorés et vénérés. Le chef de corps voulait alors « exalter dans les cœurs de leurs successeurs par l’exemple de leurs hauts faits d’armes –ceux des légionnaires depuis 1831 NDLR-, leur sentiment d’abnégation et leur esprit de sacrifice », comme l’écrira 50 ans plus tard le colonel Azan.

Salle d'exposition - Musée de la Légion étrangère

Salles d’honneur et musée du souvenir de la Légion étrangère

 

Quelques années après les cérémonies du centenaire, profitant à nouveau d’une période de calme, le colonel Azan décida la création du musée du souvenir. Il conclut la préface du livre du général Andolenko « Salles d’honneur et musée du souvenir de la Légion étrangère » édité pour l’occasion en ces termes : « La Légion est une grande famille qui n’oublie pas. Et c’est pour préserver de l’oubli les meilleurs ouvriers de nos gloires,..., qu’ont été édifiées puis développées ces salles d’honneur, où vit la mémoire de nos héros afin que la gloire de leur mort nous fortifie mieux. » Ainsi, par ses collections, sa mémoire, et son histoire, se renforçait la famille légionnaire. Ce but pédagogique fut d’ailleurs traduit en ordres pour le légionnaire dans le mémento de 1937, au paragraphe devoirs au combat : « dès qu’il te sera possible, visite la salle d’honneur et le musée du souvenir de Bel-Abbès. Recueille-toi devant les noms gravés dans les plaques de marbre des officiers tombés au champ d’honneur. Lis les citations qui ont été décernées à tes anciens et recueille-toi profondément devant ton drapeau, à la devise orgueilleuse et stricte. C’est alors que tu comprendras combien tu as le droit d’être fier de porter l’uniforme de légionnaire… »

C’était il y a 80 ans, et c’est toujours d’actualité. En 1962, le musée quitta Bel-Abbès pour Puyloubier, puis pour Aubagne, où le ministre Messmer y posa la première pierre à Camerone 1963.

Salle d'exposition - Musée de la Légion étrangère

Le temple sacré de l’alpha et l’oméga de la vie du légionnaire

 

Aujourd’hui, grâce à la ténacité de mes prédécesseurs, grâce au travail des conservateurs successifs et des légionnaires, grâce à la Société des amis du musée de la Légion étrangère et tout particulièrement grâce à l’action de son président pendant 14 ans, le général Le Flem auquel j’exprime toute ma reconnaissance, grâce à tous les donateurs dont en premier lieu les légionnaires qui ont versé leur obole, grâce aux spécialistes de haut niveau consultés pour l’occasion, notre musée, agrandi, est labélisé musée de France. Ses collections sont donc inaliénables. Il accueille de plus en plus de visiteurs extérieurs.

Il reste le temple sacré de l’alpha et l’oméga de la vie du légionnaire. C’est dans la salle d’honneur du musée qu’est remis au légionnaire son contrat initial à l’engagement, et son certificat de bonne conduite lors de la cérémonie de départ. C’est dans la crypte, lors de sa ventilation en régiment et à la fin de son contrat qu’il se recueille devant la main du capitaine Danjou.

Dans les régiments, les salles d’honneur apportent la même ferveur aux jeunes légionnaires comme aux plus anciens. Cela me rappelle l’article d’un journaliste paru dans le Midi libre en juillet 1962, lorsque la Légion quitta l’Algérie : « regardez-les encore, ils entassent dans des caisses les reliques de leur musée, la main articulée du capitaine Danjou, les décorations de leur drapeau, les lambeaux de capote de leurs héros, les fleurs teintées du sang versé sur l’Ouargha… les photos fanées, les fourragères, tout ce bric-à-brac de souvenirs qui ne vaut pas cent sous et qu’ils ne cèderaient pas pour des millions… Ils partent avec leurs souvenirs collés à la semelle de leurs souliers. Ils partent, s’ils ont commis des crimes, c’est d’avoir trop aimé la France et l’Algérie… d’avoir trop servi… d’être morts trop nombreux. Que du moins on leur laisse leurs traditions, leurs drapeaux et leurs képis blancs, leur allure lourde d’un siècle de combats et leurs nostalgiques refrains… ».

Je termine par la phrase inscrite sur le vitrail de la salle d’honneur du 2ème REP à Calvi : « A ceux, qui de la France furent parmi les plus braves et plus désintéressés des serviteurs, que leur exemple nous guide. » Pour eux, venez nombreux visiter le musée, et soutenez la Société des amis du musée de la Légion étrangère.

Par le Général de division Jean Maurin commandant la Légion étrangère (Képi-blanc Magazine N°802)


Traduction

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