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Légionnaire toujours...

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2016

La Newsletter 16/24 de l'AALEME

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La Newsletter 16/24 de l'AALEME

Pour ceux qui dorment là bas.

Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 250196

Nous croyons devoir l'hospitalité de nos colonnes aux lignes suivantes d'où surgit, à travers le lyrisme patriotique qui les colore; une idée d'un sentiment, essentiellement recommandable :

La roule est faite, long serpent endormi parmi les hautes herbes, les forêts, le désert aride et caillouteux. Elle gravit les rampes, côtoyant les noirs gouffres où poussent les palmes, en ses lacets audacieux et savants ; a elle franchit des rivières larges comme des fleuves, et ne s'égare pas dans les sables Brûlants des aroyos. Elle a l'ait proche et notre Tananarive. Mais elle est rouge, cette route ; rouges les palmiers nains qui la bordent ; rouges les pieds du fantassin qui la suit. On dirait une traînée de sang qui se pourrit sous le soleil ! Tels les Pyramides et le Pont du Gard : elle a coulé des milliers de vies d'hommes. .Aussi, ce chemin.

Comme une voie antique est bordé de tombeaux

Les tombes, tertres surmontés d'une croix blanche, s'alignent sur le promontoire rocailleux et brûlé. — Je n'en sais pas le nombre. — Ils donnent là ceux qui sont morts les premiers et les derniers parmi les épouvantements des fièvres et les angoisses des délires, en l'hôpital n° 1, dont on aperçoit les marabouts blancs là-haut, sous les manguiers. En leur cercueil léger de latanier, couchés sur une mince couche d'herbes, quatre noirs, chaque jour, les descendaient par vingtaine.  Le chemin est abrupt, à travers les profondes ravines que creusent les eaux en la saison des pluies. Les pauvres morts faisaient leur dernière étape douloureuse. Puis le prêtre bénissait la terre et quelques camarades leur jetaient l'eau bénite. La mer, en bas, berce leur éternel sommeil, et la brise du large semble apporter quelque lointain souvenir.

Ceux-là, ce sont ceux de Majunga. Mais il y en a d'autres encore, à Mahorogo, là bas, sur la hauteur d'où la vue bien loin s'étend sur la plaine ; à Mévarane, où des vols de perruches passent incessamment : à Marowoay, à Ankahoka, à Trahongy. A Marololo, c'est dans un vert enclos — coin de brousse — qu'ils dorment dans les hautes herbes, à l'écart de la route, dans le calme d'une pénombre. Plus loin, à Suberbieville, à Tsarasoalra, amers plateaux où rien ne croil, ils sont rangés parmi les quartz et les granits. Les chiens hurleurs les troublent dans leur somme. -- Et, le long chapelet des cimetières du corps expéditionnaire s'égrène ainsi d'étape .en étape. Ils sont, aussi nombreux que nos jours de marche.

Et ceux qui dorment seuls, à l'écart ! Les convois d'évacuation des malades passaient la nuit, dans quelque gite d'étape, et, au malin, quand les autres partaient vers l'hôpital, vers le salut peut être, quelques-uns restaient, dévotement roulés dans leur couverture par
des mains amies, couchés en une fosse à la hâte creusée. —Puis ce fut le rapatriement ! Et combien sont roulés maintenant, par les flots des mers, combien reposent sur des terres étrangères,au seuil même de la patrie !

Les pauvres croix que nous leur avons faites sont tombées ; les troupeaux de zébus piétinent leurs tertres ; les eaux, peut-être, éventreronl leurs fosses. Nous ne pouvons, hélas ! songer à leur édifier de tombes durables. Qu'au moins, un monument s'élève, en l'une de nos vastes nécropoles, à leur mémoire commune. Ouvrons une souscription pour l'accomplissement de ce devoir, afin que leurs mères, pour prier, sachent où « poser leurs genoux ! »

Les héroïques femmes de notre France n'ont pas oublié les rapatriés ; nous, ayons le culte de nos morts !

PAUL SILVÈRE.

La Sérénade des Malgaches

Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 110196

Air de : La Sérénade du Pavé


Chantée par Eugénie Buffet dans les cours de Paris au profit des rapatriés de Madagascar.

I

Ils étaient bien neuf cent cinquante
Qui partirent le cœur joyeux
Défendre dans l'Ile brûlante
Nos droits, leur drapeau glorieux !
Combien restent de ces stoïques,
Qui luttèrent dans ce pays !
Légionnaires héroïque,
Combien restez-vous mes amis ?

REFRAIN

Si je chante en votre présence,
Et si je quête des gros sous,
C'est pour adoucir la souffrance,
Donnez, ah ! donnez tous !
Si je chante en votre présence
Et si je quête de gros sous
Croyez-moi car c'est pour les soldats de la France

II

Nous étions partis près d'un mille
Et si nous revenons trois cents
C'est que là bas dans la grand'Ile.
Six cents y dorment pour longtemps
Mais nous savons bien que la France
Leur garde un profond souvenir
Et nôtre suprême espérance
Est comme eux, de vaincre ou mourir !

(Au refrain,)

III

Vous les aviez couver! de palmes
El de nombreux bouquets de fleurs
Quand pour vous ils prirent les armes
Légionnaires braves cœurs,
Aujourd'hui que les fusillades
Ne troublent plus des bois les houx.
N'oubliez pas chers camarades
Ceux qui reviennent parmi nous !

(Au refrain)

Pour le Drapeau !

Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 040196

 

DÉDIÉ AUX RAPATRIÉS DE MADAGASCAR DES RÉGIMENTS ÉTRANGERS

En avant tant pis pour qui tombe !
La mort n'est rien, vive la tombe !
Quand le pays on sort vivant.
Paul DÉROULÈDES

Où vont-ils ces soldats à l'allure martiale,
En habit bleus et casques blancs,
Qu'accompagne au départ la marche triomphale
Des cuivres aux sons éclatants,
Légionnaires chevronnés, troupiers imberbes.
Mais à coup sûr cœurs de héros,
Le courage se lit sur ces mines superbes
Qu’enorgueillissent vos bravos ?
Ils s'en vont loin d'ici, soutenir par les armes,
L'honneur sacré du nom français !
Ils partent fiers joyeux, sans crainte, sans alarmes,
Assurés qu'ils ont du succès !
Ne sont-ils pas enfants chéris de la victoire !
Et dans les plis de leur drapeau
On lit en lettres d'or plus d'un litre de gloire,
Dont la mort leur lait un manteau
Quand le sort des combats les couche dans la tombe
Pour le long et dernier sommeil !
Chacun de ces vaillants sait que lorsqu'il succombe,
Arrosant de son sang vermeil
La terre à conquérir, où le sol à défendre
Tranquillement pourra dormir !
Car la Patrie en deuil en bonne et tendre mère,
Sait en garder le souvenir !
Ta vieille Légion, ô ma Fiance chérie,
Stoïquement, sans peur,
Pendant des mois entiers à prodigué sa vie
Son sang le plus pur, le meilleur !
De Majunga, départ au but : Tananarive !
La pioche ou le fusil en mains
Spartiates nouveaux que l'espérance avive
Ils construisent tous les chemins !
Puis, lorsque les Hovas, qu'étonne tant d'audace
Essaient d'arrêter leur élan
Ils quittent leurs outils, croyant tenir en face
Un ennemi toujours fuyant,
Oubliant la fait que aux accents de la charge
Ils balayent en un clin d’œil.
Les Hovas altérés qui reprennent le large,
La rage au cœur et l'âme en deuil !
Le bruit de leurs exploits s'en va jusqu'en Emyrne
Troubler la Reine et son conseil !
Que voit tous ses guerriers que la terreur domine
Chercher l'ombre et fuir le soleil !
Tananarive est prise, et le jour qui la dompte
Apporte à nos pauvres soldais
La gloire et le repos ! Mais il faut qu'on se compte
0 mes amis comptons tout bas !
Là-bas dans la graud'lle où ton Drapeau frissonne
Où chante clair le coq Gaulois !
Combien restent couchés hélas! sans que personne
Ait planté sur eux une croix !
Combien de l'Océan, les sombres étendues
Recèlent-elles de soldats ?
Qui vous rassemblera chères têtes perdues
Pour vous qui sonnera le glas !
Au jour où le Très-Haut à votre mort propice
Ouvrant les portes de l'éternité,
Dira : « Venez martyrs, car votre sacrifice
A cette heure vous est compté !
Aussi c'est pourquoi, France, à l'heure solennelle
Où les vivants sont de retour
Tresse-leur de tes mains la couronne immortelle,
Que tu leur dois dans ton amour !
Mais pleure ! pleure aussi ! ô bonne et tendre mère !
Sur ceux qui sont morts vaillamment
Pour empêcher un jour qu'une main téméraire
Arrête ta marche en avant !

A. BOURDON.

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DIEGO-SUAREZ. — ASPECT MARITIME

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Le Monde illustré du 15/08/1896



A Diego-Suarez, comme dans la plupart de nos colonies, comme au Tonkin, comme à Haïphong notamment. les services militaires qui ont pris possession de la colonie, ont déclaré leurs les meilleures situations C'est ainsi que la plus large partie du territoire de Diego-Suarez, que les rivages du cap Diego et les deux tiers du plateau d'Antsirane sont terrains militaires; une bonne route a été faite du quai d'Antsirane au Plateau; elle est militaire et interdite aux communications civiles.



Le développement des casernes de la colonie est considérable; sur le plateau d'Antsirane ont été construits les quartiers de l'artillerie et les quartiers de l'infanterie, avec, en avant, plus au sud, les casernes de tirailleurs; au cap Diego sont les disciplinaires, les bâtiments de l'hôpital militaire et te cimetière militaire.

L'ensemble de ces constructions a coûté plus de 3 millions de francs, et il s'y trouve réuni plus d'un million de matériel.

Au point de vue sanitaire, le choix fait de Diego, et en particulier du plateau d'Antsirane, est excellent ; le climat est très salubre; bien que nous ne soyons ici qu'au 12e degré au sud de l'équateur, la température est fort douce, et pendant toute la durée de la saison actuelle une forte bise du sud-est, qui souffle continuellement, rafraîchit la température au point de rappeler le mois d'octobre en France; c'est la meilleure zone de Madagascar, la seule où nos
soldats peuvent séjourner sans crainte d'aucune nature.

On a souvent proposé, avec raison, à notre sens, de concentrer à Diego-Suarez le gros de notre corps d'occupation de Madagascar, qui de ce point central pourrait être transporté, avec le concours des cinq bâtiments de la division navale, partout où besoin serait.

Cette concentration éviterait à nos soldats le séjour, parfois dangereux, de Tamatave et de Majunga ; ce serait une mesure d'humanité et de prudence.

Ces idées ne semblent cependant pas prévaloir en ce moment, et loin de vouloir augmenter notre garnison, on parle à Tananarive de la réduire et de la disperser.
- Les millions dépensés pour la construction des immenses casernes de Diego seraient perdus et il faudrait construire de nouveaux bâtiments là où notre garnison serait envoyée.

En attendant, et tout en parlant de l'évacuation des troupes, les services militaires ne songent pas à abandonner le terrain; ils ont même découvert récemment que certains bâtiments occupés par les services civils devaient revenir aux services militaires, qui avaient coopéré à leur construction; le palais du gouverneur est au nombre des édifices revendiqués par la direction de l'artillerie et le chef de la colonie a dû aller loger ailleurs: on ne lui a même pas laissé la jouissance de la salle des fêtes, annexe du palais, salle récemment construite avec les fonds de la colonie.

 


La question de l'eau est toujours l'une des difficultés à résoudre pour les militaires, comme pour les civils. Les services militaires sont obligés de monter du quai au plateau toute l'eau nécessaire à leur consommation. Ils utilisant pour le transport la voie ferrée militaire qui monte aux casernes; les réservoirs d'eau sont traînés à la montée par des mulets et redescendent sans traction animale sur le plan incliné. Le forage d'un puits artésien a été tenté, sur le plateau, près du poste télégraphique, mais jusqu'ici la nappe d'eau n'a pu être atteinte.

 


Trois postes télégraphiques ont été élevés: l'un à Orangea, près de la passe, signale les navires qu'il aperçoit en mer; le second, celui du pipeau, a pour mission de recueillir ces signaux et d'informer- dès qu'un navire est signalé la direction du port, l'administrateur et le colonel il a aussi pour mission de signaler, au troisième poste, celui du cap Diego, l'envoi d'un malade de l'infirmerie militaire du Plateau à l'hôpital du Cap.

J'ai eu l'occasion d'assister, il y a quelques jours, à l'enterrement au cimetière du Cap d'un tirailleur mort à l'hôpital de cette maladie, dite le béribéri, qui est assez fréquente chez les indigènes. C'est sur voie ferrée, presque en chemin de fer, que les morts sont conduits au cimetière par le piquet d'honneur: la plate-forme est traînée par un mulet; le sourd glissement des roues de fer sur les rails, l'immobilité de la plate-forme, la marche lente du convoi, presque à l'aube, donne à cet enterrement, quelque original qu'il soit, le caractère impressionnant qui convient à ces choses tristes.

 


Je ne veux pas finir cette lettre hâtive sans constater la parfaite entente qui lie à Diego-Suarez l'élément civil et l'élément militaire; entre eux, aucun dissentiment.

 


La population aime les soldats, et les soldats recherchent la société civile.

 


Lorsque le lieutenant-colonel Brun a pris récemment, par intérim la direction de la colonie, il a su se faire aimer de tous et la population civile eût souhaité pour l'avenir de la colonisation de cette partie de Madagascar, que ses propositions aient reçu un meilleur accueil à Tananarive.


HENRI MAGER.

Le commandant Faurax.

Le Monde illustré du 08/10/1892

La victoire remportée par nos troupes sur l'armée dahoméenne a coûté là vie au commandant Faurax.


Frère de MM. Faurax, industriels bien connus à Lyon et à Marseille, il s'engagea à dix-huit ans; il avait trois ans de service lorsque éclata la guerre.

Nommé immédiatement sous-lieutenant, il fut le premier officier français blessé par les balles allemandes dans l’engagement de Saarbruck.

A peine guéri, il repartait avec le 62e de marche, et faisait toutes les campagnes de l'Est dans l'armée du général Bourbaki, à laquelle appartenaient également ses deux frères, officiers de mobiles. Blessé pendant la bataille de Nuits et fait prisonnier, il s'échappe de l'ambulance, et vient se mettre à la disposition du gouvernement. Il fut nommé capitaine et Chevalier de la Légion d'honneur, en récompense de sa brillante conduite. Le. Capitaine Faurax n'avait pas encore vingt et un ans.

Lors de la révision des grades, il fut nommé lieutenant; en 1875, il était promu capitaine au choix.

Le capitaine Faurax fit plus tard toute la campagne de Tunisie, où sa bravoure lui valut deux citations à l'ordre du jour de l'armée. La campagne terminée, il alla combattre au Tonkin, où pendant trois ans, sa brillante conduite fut récompensée par deux citations. Il fut promu alors commandant à la légion étrangère.

A son retour, le gouvernement l'envoya en mission au Japon, en Chine et en Sibérie.

En juillet 1890, il passa au 98e de ligne, en garnison au camp de Sathonay, et le 14 juillet il était promu officier de la Légion d'honneur.

Au moment où se produisirent les derniers événements du Dahomey, il demanda à entrer dans la Légion étrangère, et il partit pour le Dahomey. Il devait être une des premières victimes de l'expédition.

Médecin en hélico


La Newsletter 16/23 de l'AALEME

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Repas champêtre de l'AALEME

Le samedi 11 juin 2016 à partir de 11H00 sur le domaine de Mireille.

Pour les habitués des méchouis de l'AALEME au parc de la Cadoule, continuer sur la D65 en direction du Nord et prendre à droite au prochain carrefour avant le panneau Millau Ales.

Kir de bienvenue,
brasucade de moules,
jambon au tonneau façon Marcel,
flageolets,
fromage
pâtisserie.
Vin.
Café
Prix : 22


Le bar de l'AALEME sera ouvert... mais payant...

N’oubliez pas verres, assiettes et couverts.

Les réservations et le règlement, libellé à l'ordre de l'AALEME, sont à adresser impérativement à notre trésorier, au plus tard le lundi 6 juin 2016. AALEME, Espace les Chênes, 8 chemin des chênes, 34170 Castelnau le Lez.

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Obsèques du Colonel (er) Pierre Carles.

Les obsèques du Colonel (er) Pierre Carles, historien militaire reconnu de ses pairs et membre de l’AAMI, de l'ANOCR, de l'AALEME, auront lieu mardi prochain 31 mai 2016 à 14 h 30 en l’église de Lavérune.

Il fut le créateur du premier musée de l’infanterie et l’un des rédacteurs de la revue du musée de l’infanterie.

Le colonel Carles était un grand soldat qui a fait entre autres campagnes, celle d’Italie. Il avait servi une douzaine d’années à la 13e DBLE.

 

Église Saint Pierre aux Liens - 34880 LAVERUNE

 


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Monsieur Jean Aubele n’est pas un ancien légionnaire

Les deux articles de Midi Libre, Biterrois : à Puisserguier, le légionnaire aura tenté le coup de force, et, le légionnaire veut déloger les "squatteurs" de sa maison, présente Monsieur Jean Aubele comme un ancien légionnaire, ce qu'il n'a jamais été.


La Newsletter 16/20 de l'AALEME

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Mémorial 1956 - 5e Régiment Étranger d'Infanterie.

Lettre d'ailleurs nº 159

La Plume et le Képi

Publié le 29 avril 2016 par Veilleurs

Lettre d'ailleurs nº 159

 

"Un siècle, une épopée, un grand nom qui claironne ;

D’anonymes Héros sont ceux qui l’ont écrit.

Sans chercher les honneurs, sans gloire, sans un cri,

Ils sont morts, immortels, en léguant Camerone."

Le serment d'un capitaine

Avril 1863. La Légion est encore jeune, mais elle a déjà connu beaucoup de vicissitudes, parmi lesquelles et non des moindres, la campagne d'Espagne qui a décimé ses effectifs. Reformée, elle est de tous les combats de la France. L'empereur Napoléon III engage l'armée française par-delà la mer océane, au Mexique. Étrangement, la Légion n'est pas de la partie. Or, une telle aventure ne pouvait qu'exciter l'esprit aventureux qui anime cette troupe. Ses officiers vont forcer son départ, en adressant une pétition à l'Empereur. De lourdes sanctions tombent sur les plus anciens dans les grades les plus élevés, mais au début de l'année 1863 la Légion embarque deux bataillons à sept compagnies pour Vera Cruz. Sans le savoir, ces hommes commencent à réunir les éléments d'une légende. Comme à son habitude, la Légion veut combattre en première ligne mais se voit attribuer une mission d'escorte et d'arrière-garde dans la zone la plus insalubre du pays. Qu'à cela ne tienne, les légionnaires s'adaptent. Ils s'installent à Chiquihuite, dans une région infestée par le typhus, le paludisme et la fièvre jaune ou vomito negro, aux ordres du colonel Jeanningros. Légionnaire de fraîche date qui n'est sorti d'aucune école, il possède une inestimable expérience de la guerre et des hommes. Apprenant qu'un convoi est en route pour Puebla assiégée par l'armée française, il décide d'envoyer une compagnie de protection à sa rencontre. Cette compagnie est confiée au capitaine Danjou. Le 30 avril 1863 au matin, le Capitaine Danjou à la tête de la 3° compagnie du Régiment étranger attaqué par les bandes mexicaines, accepte le combat et se retranche à Camerone, une ferme délabrée, pour y établir un point d'appui et attirer sur lui le principal de l'effort de l'adversaire, fort en nombre. Dans la matinée, sentant la situation s'aggraver à chaque instant, mais voulant éviter l'attaque du convoi, il décide de résister à tout prix. Il prête le serment de se défendre jusqu'à la mort face aux hordes mexicaines qui l'assaillent… Le serment d'un capitaine tissait déjà le linceul de ces hommes et allait faire d'un obscur combat dans les ingrates Terres Chaudes du Mexique, une épopée mondialement connue. Le combat qui oppose une soixantaine de braves légionnaires à deux mille mexicains, entre de plain-pied dans l'Histoire pour devenir l'immortel Camerone. Élevé à la hauteur d'un mythe, il fut pourtant bien réel ce combat si intimement lié à Légion étrangère et à l'histoire de l'Armée française. Il est devenu l'expression d'un symbole de résistance farouche, jusqu'au dernier souffle du dernier homme : Faire Camerone ! Mais tout n'a-t-il pas été dit et écrit selon la sensibilité de chacun sur ce combat ? Pourtant, hormis les noms des officiers et des cinq derniers rescapés, qui se souvient de ces hommes ? Qui sont ces braves qui ont voulu - en s'engageant dans les rangs de la légion étrangère - redevenir des hommes parmi les hommes malgré leurs lourds passés ? Qui sont ces soldats qui ne savent pas encore qu'ils vont faire partie de cette phalange qui va repousser la fatigue, la poussière, l’haleine étouffante de la mort sous un ciel de braise et entrer dans l'Histoire. Ce sont les mêmes qui, partout dans le Monde, seuls, à deux ou à mille, jeunes ou anciens, vont, ce 30 avril, une fois encore, glorifier la mémoire et la grandeur du sacrifice de leurs devanciers. Ce sont des légionnaires !

Antoine Marquet

Souchez: les légionnaires tchèques retrouvent la trace de leurs glorieux ancêtres

Nord Eclair

Publié le 10/05/2016

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En 1914, le peuple tchèque disposait de tous les attributs d’un peuple moderne à l’exception de son propre état. En participant au conflit mondial, les Tchèques et les Slovaques espéraient se faire reconnaître entant qu’État par les nations victorieuses. Au printemps 1915, le commandement français préparait une grande offensive en Artois. Une distance de 1,5 km fut attribuée à la Division marocaine entre Berthonval et La Targette. Le 9 mai, le bataillon C s’est mis en route avec la compagnie tchèque Nazdar à sa tête pour attaquer les Ouvrages blancs à la sortie de Souchez, vers Arras. Ce fut une attaque avec officiers en tête et en ligne développée, en uniformes rouge et bleu de la Légion étrangère. La plupart des officiers furent tués ou blessés comme le commandant de la compagnie, le capitaine Sallé. Les pertes furent énormes mais la crête de la falaise de Vimy fut vaincue. Après ce combat, le bataillon C a été dissous et le reste des Tchèques répartis dans les unités de la Légion étrangère.

Au total, au cours de la Première Guerre mondiale, la Légion étrangère a accueilli 600 volontaires tchécoslovaques dont près de 200 furent tués et 300 blessés.

Une plaque sera apposée

Un monument commémoratif fut érigé en haut de la côte de Souchez, le long de la route nationale, au lieu-dit les Ouvrages blancs. Les représentants venus de Tchéquie s’y sont recueillis lundi avant de revenir à Souchez pour déposer une gerbe sur le monument aux morts. Ils laissent aussi une plaque qui y sera apposée pour rappeler le martyre des soldats tchèques et slovaques il y a cent ans aux côtés des hommes du général Barbot. Les Gardes d’honneur de Notre-Dame de Lorette, les Anciens combattants de Souchez et la mairie ont accueilli les légionnaires tchèques. Des liens entre la commune et les Tchèques se tissent. Les étrangers savent qu’ils ont des amis reconnaissants ici, bien loin de chez eux, dans le Nord de la France.

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Castelnau-le-Lez : un hommage rendu aux soldats de Dien Bien Phù

Midi Libre

Publié le 09/05/2016

Castelnau-le-Lez : un hommage rendu aux soldats de Dien Bien Phù

Dépôt de gerbe à la stèle du souvenir.

Castelnau-le-Lez : un hommage rendu aux soldats de Dien Bien Phù

De nombreux bérets rouge présents à cette cérémonie.

Cérémonie au square des anciens d'Indochine.

Cérémonie émouvante que celle de la commémoration de la fin des combats de Dien bien Phu ce 7 mai au square des anciens d'Indochine, à l'écoute de la dernière journée avant la reddition.

Un récit qui a évoqué le courage, la ténacité et l'héroïsme de cette garnison qui n'a cédé que sous le nombre et parfois le manque de munitions, gardant jusqu'au bout le sentiment d'avoir rempli la mission qui lui avait été confiée.

Autour de quelques survivants de moins en moins nombreux, anciens de cette bataille, bérets rouge et vert et porte-drapeaux entourés des autorités civiles et militaires, élus, présidents d'associations, ont honoré par des dépôts de gerbes le souvenir  des morts et des disparus, notamment dans les camps de prisonniers transformés en mouroirs.

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L‘anniversaire du combat de Camerone célébré par la Légion Étrangère

Le Bien Public

Le 21/04/2016

Une commémoration qui a permis également de rendre hommage aux trois soldats d’Auxonne morts au Mali ainsi qu’au motard de la gendarmerie de Beaune décédé dans l’exercice de ses fonctions.  Photo Gerard PUECH

Une commémoration qui a permis également de rendre hommage aux trois soldats d’Auxonne morts au Mali ainsi qu’au motard de la gendarmerie de Beaune décédé dans l’exercice de ses fonctions.  Photo Gerard PUECH

Samedi matin à la caserne Deflandre de la gendarmerie placée sous le commandement du colonel Kim une cérémonie a été organisée par l’amicale des Anciens de la Légion Étrangère de Côte-d’Or (AALE21), pour commémorer le combat de Camerone qui a opposé une compagnie de la légion étrangère aux troupes mexicaines lors de l’expédition française au Mexique, le 30 avril 1863.

En présence de nombreux camarades, de personnalités civiles et militaires, le colonel Pierre Brière président de AALE 21 a déclaré : « Avant d’évoquer Camerone et la Légion, je voudrais saluer le sacrifice de nos camarades bourguignons décédés, cette semaine, dans l’accomplissement de leur devoir, à savoir trois jeunes soldats du 511, morts au combat au Mali, et le motard Conard, décédé en service commandé. En choisissant de commémorer une défaite, la légion proclame que pour un soldat digne de ce nom, l’accomplissement du devoir, le respect de la parole donnée et la fidélité au chef trouvent en eux-mêmes leur récompense et n’ont pas besoin de la sanction du succès. C’est de cet exemple qu’est née l’expression “faire Camerone”, c’est-à-dire remplir la mission jusqu’au bout sans esprit de retour. »

La Légion au village

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Publié le 06/05/2016

La Légion au village

Une commémoration de la Légion étrangère a eu lieu dimanche, au cimetière et au monument aux morts de Douzillac, avec 14 porte-drapeaux de tout le...

Une commémoration de la Légion étrangère a eu lieu dimanche, au cimetière et au monument aux morts de Douzillac, avec 14 porte-drapeaux de tout le Département et notamment de Montpon. Photo Florence Desmaison.


La Newsletter 16/19 de l'AALEME

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La Newsletter 16/19 de l'AALEME

PROPOSITION DE LOI visant à l’instauration d’une journée du souvenir pour Diên Biên Phu,

 

Les premières années de Diego Suarez - 1903 : La fin d’une époque… Joffre s’en va

5 mai 2016

A gauche : la statue de Joffre veille toujours sur le port de Diego Suarez. A droite : Le Colonel Joffre et ses collaborateurs à Diego Suarez en 1901
A gauche : la statue de Joffre veille toujours sur le port de Diego Suarez.
A droite : Le Colonel Joffre et ses collaborateurs à Diego Suarez en 1901

L’année 1903 a surtout été marquée par le départ du Général Joffre qui laissera derrière lui une ville métamorphosée et un Point d’Appui… à terminer !

Le départ de Joffre

Arrivé à Diego Suarez en février 1900, le colonel Joffre, devenu entre temps général, et maintenu à son poste de Diego Suarez sur l’intervention du Général Gallieni, quitta le territoire qu’il dirigeait depuis trois ans, le 5 avril 1903, à 5 heures du soir, à bord du paquebot « Djemnah ». Son départ avait donné lieu à de nombreuses manifestations de la part de la population et des autorités. Il avait reçu, le 2 avril, des « délégations indigènes de toutes les parties du territoire », le 3 avril, le Cercle Français avait donné en son honneur une soirée dansante ; le 4 avril ce sont les fonctionnaires, l’Administrateur-Maire et la Chambre consultative qui étaient venus le remercier de « l’œuvre de développement économique qu’il a réalisée à Diego et qui a fait de cette ville une place commerciale et un port de première importance » (J.O de Madagascar)
Quant au Général Gallieni, qui avait choisi de le faire venir pour diriger les travaux du Point d’Appui de la flotte, et qui l’avait constamment soutenu, il rendit hommage à Joffre dans l’Ordre Général n°395 : « Le Général commandant en chef et Gouverneur Général tient à rappeler, par la voie de l’ordre, qu’au moment où le Général Joffre va prendre en France l’important commandement qui lui a été réservé depuis un an, il laisse à Madagascar une œuvre d’une importance capitale au point de vue militaire et maritime, qu’il a organisée à ses débuts, dont il a assuré le développement dans tous ses détails avec une invariable méthode et une constante énergie, et qu’il vient de conduire enfin à son achèvement définitif ».
Le général Joffre allait faire une belle carrière : nommé, à son retour en France directeur du génie au Ministère de la Guerre il devint, pendant la guerre, le « vainqueur de la Marne » resté célèbre dans la mémoire collective pour avoir réquisitionné les taxis parisiens pour amener les soldats au front. Devenu Maréchal de France et Académicien, il est cependant très controversé comme chef de guerre, notamment en raison de sa stratégie d’« offensive à outrance » qui fut extrêmement coûteuse en vies humaines. Mais il n’oublia jamais Diego Suarez, entretenant une correspondance avec plusieurs de ses habitants, notamment Alphonse Mortages ; et Diego le lui rendit en nommant « Joffreville » l’ancien Camp d’Ambre et en lui érigeant une statue face à ce port dont il avait conduit les premiers aménagements.
Il est certain que Joffre a grandement contribué à transformer la petite bourgade qu’était Diego à son arrivée. Aussi, Gallieni, dans l’ordre général 395, rend-il hommage à ses qualités d’administrateur : « Enfin, l’activité et les qualités administratives du général Joffre se sont exercées de la façon la plus profitable pour les intérêts de la région placée sous son commandement. Les grands travaux de la ville et du port, la construction de la route et du Decauville conduisant au Camp d’Ambre, enfin, le prolongement de cette voie par un excellent chemin muletier qui reliera bientôt Diego à l’intérieur de Madagascar, ont donné un vif essor à toutes les affaires de la région et assuré l’avenir commercial et maritime de notre grand port du Nord de l’Ile ».
En dehors du caractère obligé de cet hommage, que faut-il retenir de l’œuvre de Joffre à Diego Suarez ?

L’oeuvre de Joffre à Diego Suarez : ombres et lumières

Les grands travaux de la ville
Il n’est pas douteux que Joffre ait transformé le Territoire de Diego Suarez et la ville d’Antsirane. Son plan d’urbanisation a permis d’assainir la ville basse, de la relier à la ville haute. Dans celle-ci, de nouvelles voies ont été tracées, la rue Colbert a été prolongée et empierrée, le Camp malgache de la Place Kabary, un amoncellement de cases en falafa, a été transporté à Tanambao. Au niveau de l’urbanisme, la ville a été dotée d’égouts, d’une meilleure alimentation en eau, d’un hôpital, d’une prison etc. On peut dire que l’actuelle ville d’Antsiranana, du moins dans le centre, reste à peu près conforme à ce qu’avait voulu Joffre.
Peut-on pour autant considérer, comme la Revue de Madagascar le proclamait, qu’Antsirane était devenue « une ville avec des rues tracées au cordeau, de beaux immeubles, où le confort européen s’allie aux aménagements hygiéniques des habitations tropicales » ? Ce n’est pas l’avis de tout le monde à l’époque. Dans un livre intitulé Sous les Tropiques on trouve ce jugement féroce : « Des maisons en bois, quelques-unes en bambou, des cases malgaches, et quelques constructions inachevées en pierres. Mais c’est petit, cela tiendrait semble-t-il dans un mouchoir. » La Gazette agricole de 1903 reconnait toutefois le chemin parcouru : « Antsirane qui était presque désert il y a quatre ans, se transforme peu à peu en une ville qui, au fur et à mesure des ressources disponibles est dotée progressivement de toutes les commodités européennes : éclairage public, trottoirs, adduction d’eau, égouts ».
Bon, il faut tout de même reconnaître que ce résultat, acquis en trois ans est un exploit qu’il faut saluer, même si l’on peut déplorer, de nos jours encore, que la ville, construite dans une optique de défense maritime ait pratiquement tourné le dos à la mer ! Cependant, quand Gallieni affirme que l’action du général Joffre s’est exercée de la façon la plus profitable pour les intérêts de la région, l’affirmation est à prendre avec prudence.
La situation économique au départ de Joffre
En fait, Diego Suarez, contrairement aux assertions officielles n’est pas devenu un important centre commercial. En ce qui concerne l’agriculture, si beaucoup de cultures ont été tentées, bien peu ont réussi. Dans un rapport publié en 1903, l’agronome Deslandes remarque que l’agriculture, à Diego Suarez, souffre d’un nombre importants d’handicaps. Tout d’abord, si, dans l’ensemble, les terres sont relativement fertiles, il faut compter avec le climat, notamment avec les vents violents et la sécheresse qui sévit une partie de l’année, ce qui oblige à installer les exploitations au voisinage des cours d’eau. Par ailleurs, Deslandes évoque pudiquement les insuffisances d’un grand nombre de colons qui, plutôt que de choisir des terrains propres à la culture (assez haut sur les pentes de la montagne d’Ambre) ont préféré des emplacements plus agréables à habiter. « Le colon paraît s’être surtout attaché à établir son exploitation en lieu sain et bien aéré et semble ne s’être préoccupé qu’en seconde ligne de savoir si les terrains qu’il avait en vue convenaient ou non aux cultures qu’il devait entreprendre. » De plus, d’après Deslandes, les colons manquent de compétences sur le plan agricole : « la plupart des planteurs de la montagne d ‘Ambre […] étaient presque tous étrangers aux questions agricoles quand ils sont arrivés à Madagascar ». Dans ces conditions, et alors que presque toutes les cultures ont été tentées, les résultats restent gravement insuffisants. D’autant plus que se pose la question de la rareté et de la cherté de la main d’oeuvre : « Il est très difficile à un planteur d’obtenir des résultats pécuniaires satisfaisants à Diego Suarez par suite de la difficulté du recrutement des ouvriers et du taux élevé des salaires ». Il en résulte des pratiques que Deslandes dénonce : « Sous peine de se heurter, par la suite, à de grandes difficultés de recrutement, le paiement des salaires devrait être très régulier et l’observation de toutes les promesses faites absolument rigoureuses ». Nous avons vu, dans l’article précédent que certains faits de criminalité avaient eu pour cause ce manque de justice de certains colons.
Le commerce se porte mieux mais il dépend étroitement de la présence militaire ; aussi les débits de boisson tiennent une place prépondérante parmi les magasins antsiranais. Et cette dépendance à l’égard d’une clientèle particulière se marque également dans le mouvement commercial du port où les importations sont très supérieures aux exportations.
Enfin, l’industrie en est encore à ses balbutiements. Elle se résume à peu près aux exploitations de chaux de la route de Ramena et aux usines d’Antongombato qui ont à peu près abandonné la fabrication pour se livrer à l’exploitation forestière et agricole des milliers d’hectares que possèdent la Société-Franco- Antankarana et la Compagnie coloniale française d’élevage et d’alimentation.
Quant aux Salines…Les choses ne vont pas très bien non plus. Le 5 novembre 1903 a lieu à Paris la vente « sur folle enchère » « Au plus offrant et dernier enchérisseur » de l’Etablissement des Salines de Diego Suarez, sis à Anamakia et de la concession accordée par le Gouvernement de Diego Suarez d’une contenance totale de 516 hectares 23 ares. Les Salines de Diego Suarez sont vendues avec tout le matériel d’exploitation, les maisons du personnel et une voie Decauville avec wagons de 700m environ. La mise à prix est de 10 000 francs (environ 40 000 euros).
Sur le plan économique le développement de Diego Suarez, sous le commandement du général Joffre est donc largement subordonné à la présence et aux travaux militaires, qui drainent la main d’œuvre et fournissent l’essentiel de la clientèle des commerces. Aussi, même si quelques uns s’inquiètent de « l’après-Joffre », la plupart des européens sont satisfaits de l’action du général et lui vouent une totale admiration.
Ce qui n’est pas toujours le cas chez les « indigènes ».

Le climat social sous le commandement de Joffre

Les relations entre la population civile et les militaires ne sont pas toujours parfaitement sereines. En témoigne l’incident qui se produit le 4 janvier 1904 entre tirailleurs sénégalais et habitants de Tanambao : « Des tirailleurs sénégalais ayant trouvé dans la brousse le cadavre d’un de leurs compatriotes se sont rendus en nombre au Tanambao et supposant que les indigènes étaient les auteurs de cet assassinat, ils en ont tué trois et blessé une dizaine… Les femmes terrorisées ont fui, se réfugiant à Antinabe ». (Revue de Madagascar). Il fut donc décidé de déplacer le camp des tirailleurs à Diego Suarez et de leur retirer leurs armes. Par ailleurs, si la pénurie induit des salaires relativement élevés (par rapport aux autres régions de l’île) pour la main d’œuvre (entre 150 et 175 euros par mois, plus la ration de riz), nous avons vu que certains patrons « oubliaient » de payer leurs employés. La Feuille de renseignements économiques fait état des réclamations des employeurs devant les exigences de leurs employés : « Le nombre des indigènes engagés au 1er janvier dernier au service des colons, industriels ou services publics, s’élevait au chiffre de 1800. Les prétentions exagérées de la main d’œuvre somali employée au service des transports a soulevé une discussion parmi les membres de la Chambre consultative [...] Les Arabes arrivent à demander jusqu’à 6 et 7 francs par jour (environ 25 euros ou 85 000 ariary)… » Les revendications des Somalis vont même parvenir à Paris. Le journal socialiste L’Humanité, évoque le 31 janvier 1904 la pétition des somalis que l’on veut assujettir à la taxe par tête de 20 F que payent tous les « indigènes ». Arguant du fait qu’ils ont servi dans l’Armée française ils refusent de payer cette taxe car ils vivent misérablement (ils sont chargés du batelage du port) et demandent à être rapatriés chez eux.

Les conditions de travail des dockers à Diego Suarez en 1903 n’étaient pas des plus confortables...
Les conditions de travail des dockers à Diego Suarez en 1903 n’étaient pas des plus confortables...

Comme on le voit si Joffre, à son départ, laisse indiscutablement une ville transformée, en voie de se moderniser, tout n’est pas au beau fixe dans le Territoire de Diego Suarez. En fait, Joffre avait été nommé pour mettre en place le Point d’Appui de la flotte de l’Océan Indien : il a vraisemblablement porté l’essentiel de ses efforts sur ce qui constituait le centre de sa mission, les travaux militaires et regardé d’un œil plus distrait les problèmes de la population civile…
■ Suzanne Reutt

JUPPÉ : Arrogance et autisme. Billet du général Henri PINARD LEGRY, Président de l'ASAF.

Posté le mercredi 27 avril 2016

Les propos tenus le 25 avril devant des étudiants de l’IEP de Bordeaux par monsieur Juppé au sujet du général de corps d’armée Bertrand Soubelet sont parfaitement incongrus et incompréhensibles au regard des responsabilités qui lui ont été confiées dans le passé et de celles auxquelles il aspire pour l’avenir proche.

« Un militaire, c'est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s'en va »
Non, monsieur Juppé, un officier général n’est pas un ministre qui passe d’un ministère à un autre souvent sans connaître grand-chose aux matières qu’il est amené à y traiter.
Un officier général, en situation de responsabilité, possède une compétence  indiscutable et indispensable pour permettre aux dirigeants politiques (Président, ministres et élus) de prendre les meilleures décisions en toute connaissance de cause. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le général Soubelet a été auditionné !

Les militaires, y compris ceux qui appartiennent au haut commandement, ont donc le devoir de s’exprimer devant les élus et les Français avec la plus grande franchise.
Refuser les analyses et les propositions de ceux qui possèdent la connaissance précise des réalités, c’est faire preuve d’un autisme qui explique sans aucun doute bien des problèmes que la France rencontre sans les traiter au fond parce que ses dirigeants ne savent pas écouter et donc comprendre et décider avec intelligence.

Dire d’autre part que : « Les militaires ont le droit de penser mais il y a des limites à ne pas dépasser » est non seulement inconvenant mais proprement scandaleux. C’est la marque d’une suffisance voire d’une arrogance détestables souvent attachées d’ailleurs à l’image que les Français ont de l’auteur de cette sentence. Qu’aurait dit monsieur Juppé si l’on avait appris que le général Soubelet avait caché la vérité à la représentation nationale ? Aurait-il félicité ce général d’avoir menti par omission ?

En écoutant ces propos, on comprend bien pourquoi les Français disent ne plus avoir confiance en une classe politique autiste.

Ils souhaitent maintenant des chefs francs et clairvoyants, courageux et animés du seul souci de servir l’intérêt général.

En considérant les militaires comme de simples exécutants muets, monsieur Juppé exprime en fait sa volonté de voir une caste politicienne conserver le pouvoir et ses prérogatives, en faisant taire les Français qui veulent ardemment sortir la France de l’impasse dans laquelle elle se trouve.


Monsieur Juppé, en ce centième anniversaire de la bataille de Verdun, l’Histoire nous rappelle qu’on ne conduit pas la France à la victoire et au succès contre les Français ou sans eux. 
Cela est d’autant plus vrai quand on aspire à devenir le chef des armées et qu’on se permet de faire de la démagogie sur le dos des soldats français.


Henri PINARD LEGRY
Officier général en 2ème section
Président de l’ASAF

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30 avril 2016, Camerone, c’était il y a 153 ans ! par le Colonel Jean-François CERISIER

FPI-Le Gaulois

samedi 30 avril 2016

ARMÉE
En cet anniversaire, au travers du récit de la bataille, il convenait que je rende un hommage tout particulier à mes Grands Anciens, à mes Anciens qui, combattant pour la FRANCE, ont versé leur sang. Parmi eux de très nombreux étrangers devenus FRANCAIS, « non par le sang reçu, mais par le sang versé ».
Caporal Berg
« La 3e du 1er est morte, mon colonel, mais elle en a assez fait pour que, en parlant d’elle, on puisse dire : elle n’avait que de bons soldats ! » Le Caporal BERG, survivant de Camerone, au Colonel JEANNINGROS.
Le combat de CAMERONE, son récit, bien sûr, tout le monde connaît. Mais, qu’en est-il vraiment ?
Ce récit d’une bataille de titans, lu dans toutes les Unités, dans tous les Détachements, dans toutes les Amicales de la Légion Étrangère, où qu’ils soient de par le monde, quelles que soient les conditions, mérite une attention particulière.
Il convient d’en connaître le contexte, ce qui permet de comprendre que le combat de CAMERONE est celui d’Hommes, faits de chair et de sang, de Soldats étrangers au Service de la FRANCE, ayant choisi de Servir avec Honneur et Fidélité, jusqu’au sacrifice suprême, si nécessaire...
Cela ne peut pas être un simple récit, comme il en est fait tous les jours dans tous les organes de presse.
Non, car il s’agit d’une véritable chanson de geste. (1)
Le thème musical ne peut être ici que « le Boudin ». Quel autre pourrait convenir ?
Pour lire ce texte, il conviendrait donc que vous « entendiez cette marche légendaire ». Je vais essayer de vous raconter cette geste.
Pour cela, j’ai utilisé LA référence en la matière : le Livre d’Or de la Légion Étrangère, pièce exceptionnelle parmi les ouvrages qui constituent ma bibliothèque. (2)
Début de citation du Livre d'Or…
CONTEXTE HISTORIQUE
C’est celui de l’expédition du MEXIQUE, voulue par l’empereur Napoléon III, alors que des Français avaient à souffrir de la guerre civile dans laquelle étaient impliqués les partisans de JUAREZ... Mais, d’après les historiens, la véritable justification de l ‘expédition du Mexique a été « l’intention de Napoléon III de réaliser  l’union des races latines contre l’expansion des États-Unis ».

Un premier contingent français a été débarqué à VERA-CRUZ en 1862. Suite à l’imposition de l’archiduc Maximilien (frère de l’empereur d’AUTRICHE) comme souverain du MEXIQUE, « Napoléon III a été engagé dans une opération dont l’envergure dépassait l’objet ».
DANS LES TERRES CHAUDES
1er REI
Le Régiment Étranger n’ayant pas été prévu dans la composition du Corps expéditionnaire français destiné au MEXIQUE, les officiers subalternes, à la fin de 1862, adressent directement une pétition à l’Empereur.

Cette démarche insolite est couronnée de succès : le plus ancien dans chaque grade est puni, mais le 19 janvier 1863, le colonel reçoit l’ordre de se tenir prêt à partir avec deux bataillons.
Le colonel JEANNINGROS, commandant le Régiment Étranger, est une personnalité. Enfant de troupe au 66e de Ligne, il est soldat depuis l’âge de 14 ans. A 19 ans, il reçoit le baptême du feu et sa première blessure au combat de Moulay-Ismaël, en 1835. Quand, l’année suivante, il entre au corps des Zouaves, il a été blessé trois fois. Il le sera encore trois fois pendant qu’il franchira tous les grades jusqu’à celui de colonel du 43e de Ligne, d’où il passe sur sa demande, à la tête du régiment Étranger, le 24 mars 1862.

Colonel Jeanningros
(1816-1902)
Homme d’action, rude de caractère,  JEANNINGROS n’a jamais servi à la Légion ; cependant, il la connaît bien et possède toutes les qualités lui permettant de s’imposer à cette troupe d’élite. D’origine modeste, ne sortant d’aucune école, il doit son élévation à ses connaissances en art militaire et à une profonde expérience de la guerre.
Les débuts de la campagne du MEXIQUE sont, pour le régiment Étranger, une déception : à l’effectif d’environ 2000 hommes (deux bataillons à sept compagnies, compagnie hors-rang et musique), il reçoit pour mission la garde des Terres Chaudes et la protection des convois entre le port de Vera-Cruz et Puebla, dont on fait le siège. Cent- vingt kilomètres de pays à surveiller en zone tropicale, où sévissent le paludisme, le typhus et le « vomito negro », la terrible fièvre jaune.
Surveillance active, car les bandes de guérilleros profitent de la moindre faute avec une rare habilité. En outre, la population est, bien entendu, à la dévotion de ces bandes. Ainsi, c’est une obscure besogne « d’arrière » qui est donnée aux légionnaires venus au MEXIQUE pour en découdre et de préférence, comme de coutume, au premier rang. c’est cependant grâce à cette mission de police que la légion allait atteindre, avec le sommet de l’héroïsme, « l’immortalité de Camerone », et que les fastes de l’Armée française devaient s’enrichir d’un « des plus brillants faits d’armes qu’on ait dressé à sa gloire ».
LE SACRIFICE SUPRÊME À CAMERONE
Presque jour pour jour, ce fut un mois après le débarquement du Régiment Étranger au MEXIQUE qu’eût lieu le combat de Camerone, action héroïque entre toutes dont, plus tard, l’anniversaire sera célébré avec éclat à la Légion.
Le 29 avril 1863, à Chiquihuite, le colonel JEANNINGROS apprend le départ de Vera-Cruz d’un important convoi pour Puebla ; du matériel de siège, des munitions et trois millions en numéraires. Après le diner, le colonel en parle au capitaine DANJOU, adjudant-major du 1er bataillon.
L’insécurité de la région que surveille ce bataillon, de Passo del macho (passage du mulet) jusqu’à Chiquihuite et à la rivière de l’Atoyac, impose l’envoi d’une compagnie au-devant du convoi, propose DANJOU. Tirant de sa poche un carnet, accessoire essentiel de ses fonctions, le capitaine y voit que c’est le tour de la 3e compagnie à marcher ; mais, constatant que tous les officiers de celle-ci sont malades et que le poste de capitaine est vacant, il propose au colonel de prendre le commandement pour la durée de l’opération. Le colonel JEANNINGROS accepte.
Du fait de ses fonctions, DANJOU fait popote avec le porte-drapeau, le sous-lieutenant MAUDET, et l’officier-payeur, le sous-lieutenant VILAIN. Apprenant que DANJOU partait pour cette course d’une journée, ils demandèrent et obtinrent de l’accompagner.
Ainsi, aucun des officiers de cette compagnie ne marchait pour son tour et à sa place.
Capitaine Danjou
Jean DANJOU est né à Chalabre, non loin des Pyrénées dont les crêtes neigeuses se distinguent très bien de ce petit bourg de l’Aude. Sa vocation militaire date du jour où, à la table de la famille, un officier fit le récit de ses campagnes en AFRIQUE. Sorti de Saint-Cyr à vingt ans et incorporé au 51e de Ligne, il passe trois ans plus tard, en 1852, au 2e régiment Étranger, qu’il ne quitte plus désormais et avec lequel il prend part aux campagnes de KABYLIE, de CRIMEE, d’ITALIE, du MAROC, et enfin du MEXIQUE. Il est capitaine devant Sébastopol ; sa belle conduite et une grave blessure lui valent la croix de la Légion d’Honneur. Amputé de la main gauche, il s’est fait faire une main de bois, dont il se sert avec adresse « même pour monter à cheval ». Officier de grand avenir, DANJOU était l’objet de l’admiration de tous ceux qui le connurent ; il fut un vrai chef de Légion, ayant du coup d’œil, du sang-froid, de l’autorité et bien entendu, de la bravoure. Le caporal MAINE a complété ce portrait : « Je le reverrai toujours, avec sa belle tête intelligente, où l’énergie se tempérait si bien par la douceur ».
Sous-lieutenant Vilain
Sorti du rang, le sous-lieutenant VILAIN a été décoré comme sergent-major à Magenta. MAUDET était « un de ces vieux braves comme on en choisissait alors pour porte-drapeau », écrit le général ZÉDÉ. Ces trois officiers sont à la hauteur de la terrible situation dans laquelle ils allaient inopinément se trouver.
Quant à la 3e compagnie, c’était une des plus solides du régiment et, en examinant sa composition, on croirait lire le contrôle nominatif d’une compagnie actuelle de légion. Il y a des Polonais et des Allemands, des belges, des Italiens, des Espagnols, et une majorité de Français.
Caporal Maine
Le caporal MAINE a gagné la Légion d’Honneur comme sous-officier de chasseurs à pieds à l’assaut de Malakoff ; il a rendu ses galons pour s’engager à la légion et partir avec elle au MEXIQUE.
Le caporal BERG est un ancien lieutenant de Zouaves.
Le plus jeune légionnaire est un Polonais de 19 ans, GORSKI ; il reçut la médaille militaire après Camerone.
Lorsqu’au début de sa carrière le sous-lieutenant CLEMENT-GRANDCOURT, plus tard général arriva à Sidi-Bel-Abbès, le Légionnaire KUNASSEK venait de quitter la Légion ; c’était le dernier des survivants de Camerone.
Légionnaire Kunassec
Ainsi, bien que venu de tous les milieux et de tous les pays, les soixante-deux hommes se trouvant sur les rangs de la 3e compagnie le 29 avril 1863, feront bloc le lendemain, comme toujours à la Légion.
LE 30 AVRIL 1863...
Le 30 avril à une heure du matin, le capitaine DANJOU se met en route avec sa petite colonne ; sa mission est de gagner Palo-Verde (taillis vert) et d’explorer les environs à une lieue de ce point, battant les abords de la route pour déceler et disperser les embuscades des guérilleros.


Les légionnaires sont en veste de petite tenue avec épaulettes, et pantalon de treillis. Ils portent le grand sombrero de latanier, mais pour la marche seulement ; le képi est accroché à la musette par les jugulaires. Pas de havresac ; les vivres et les munitions sont chargées sur deux mulets ; on n’a pas pris d’outils et leur absence se fera cruellement sentir. Fusils à piston, rayés, la munition est une balle cylindrique ; 60 cartouches par homme dans les gibernes. Le capitaine DANJOU possède une carte dressée par l’État- major français.

Le relief du terrain des « Tierras Calidas » est peu accentué ; végétation tropicale, cultures, plantations d’arbres fruitiers, lacs de boue par temps de pluie, ruisseaux (en raison de son nom, celui de Cameron, ou plus exactement Camaron, doit contenir beaucoup d’écrevisses) ; maisons misérables, la plupart en ruines.
Toujours parfaitement renseignés par les Indiens de nos plus légers mouvements, les Mexicains ont appris la date du départ du convoi de la Soledad et décidé de l’enlever.


Une force importante se concentre vers la Coya, à proximité de notre ligne de communication : 800 cavaliers dont 500 réguliers armés du sabre et de la carabine, un certain nombre de lances, et 300 partisans ; 3 bataillons d’infanterie régulière (Jalapa, Vera-Cruz, Cordova). En tout environ 2000 hommes.

Ne disposant d’aucune cavalerie dans la région, nous ignorons tout de cette concentration ; le fait a sa valeur car, dans le cas contraire, il est possible que les événements qui allaient se dérouler eussent été différents.
Repartant de Passo del macho à 2 h 30 du matin, après avoir pris contact avec la compagnie de grenadiers du capitaine SAUSSIER, DANJOU reprend sa marche en même temps que 600 cavaliers du colonel MILLAN sautent en selle pour le suivre, à son insu... le chef mexicain, qui a compté nos hommes, a résolu d’enlever la colonne avant qu’elle ne rejoigne le convoi parti de la Soledad.
5 h : Les Mexicains attaquent.
On renverse les marmites de café.
Vers cinq heures, la compagnie passe à proximité du hameau de Camerone, pousse une reconnaissance vers l’Est et se rabat vers Palo-Verde où, le jour levé, on fait un repos en halte gardée. Des feux sont allumés pour faire le café, mais à peine l’eau commence-t-elle à bouillir dans les marmites que les sentinelles signalent des cavaliers sur la route de Chiquihuite, celle du retour ? DANJOU prend sa lorgnette : « Aux armes ! L’ennemi ! ».
En quelques instants, les marmites sont renversées, les mulets rechargés, et la compagnie se prépare à faire front. Marchant en colonne par section, prête à toute éventualité, la petite troupe parvient aux abords du village de Camerone d’où soudain part un coup de feu. Un homme est touché, ce sera le premier blessé du combat.
Ce n’est là que la réaction d’une vedette ennemie ; la compagnie poursuit sa marche en direction de Chiquihuite, d’abord sans rien rencontrer, mais bientôt les cavaliers mexicains apparaissent, ils approchent. Massés, ils se séparent en deux colonnes et, sabre à la main, parvenus à soixante mètres, hurlant, ils chargent. Un feu de salve au commandement les bloquent net ; les Mexicains tourbillonnent et prennent du champ, poursuivis par les balles des Légionnaires, le feu ayant continué à volonté.
Un fâcheux incident se produit dans le même temps : effrayés, les deux mulets ruent, se débattent, échappent à leurs conducteurs et filent ventre à terre, vite capturés par l’ennemi. Les vivres pour la journée et la réserve de munitions sont perdus.
Les Mexicains renouvellent les charges à plusieurs reprises, mais plus mollement, DANJOU se dérobant en utilisant la végétation pendant la marche. Il aurait pu continuer sa route, conservant cette même tactique, efficace contre la cavalerie, mais l’hacienda de Camerone qu’il avait remarquée, offrant un point d’appui éventuel pour le convoi de la Soledad, il préfère accepter le combat.  C’est l’acte d’un Chef et d’une troupe qui attirent sur eux le principal de l’effort adverse, au bénéfice du convoi qu’ils ont mission de protéger.
Baïonnette au canon, en masse cohérente, les Légionnaires se ruent vers l’hacienda au cri de « Vive l’Empereur ! » et y pénètrent par les deux portes cochères du mur ouest, donnant accès dans la cour intérieure ou corral. Ils bondissent dans la maison, que les Mexicains occupent déjà en partie, soit le hangar extérieur, la chambre du nord-est et tout le premier étage. Les légionnaires ne peuvent prendre possession que de la seule chambre restant libre, à l’angle nord-ouest.
DANJOU répartit ses hommes judicieusement, faisant barricader les deux portes cochères avec des madriers, des planches, des débris de toutes sortes. Faute d’outils, impossible de créneler les murs. Sans aucune vue de l’extérieur, il faudra se borner à interdire l’accès des brèches et le franchissement du mur d’enceinte.
C’est dans ces conditions précaires que soixante-cinq hommes vont tenir dix heures contre un ennemi très supérieur en nombre, brave et entreprenant, et qui les cerne complètement.
NEUF HEURES
On meurt beaucoup à Camerone.
Mais on ne cède rien.
Déjà, la chaleur monte tandis qu’une sorte de trêve s’est établie entre les combattants ; du reste les cavaliers mexicains – veste de cuir, pantalons de cheval par-dessus les bottes, éperons embarrassants, sabres, lances et surtout les courtes carabines Spencer sans baïonnettes – ne sont guère armés et équipés pour le combat à pied ; ils comprennent en outre qu’ils ont affaire à des gens qui savent se battre. « Nous attendîmes fièrement l’attaque », a écrit MAINE.
Cependant, l’unique bouteille de vin en possession de l’ordonnance du capitaine DANJOU est partagée entre tous : quelques gouttes à chacun dans le creux de la main. C’est le seul liquide disponible ; toute la journée, la 3e compagnie se battra sans manger et la gorge sèche.
Avant d’engager la lutte, le colonel MILLAN envoie son officier d’ordonnance interpeller le sergent MORZICKI, perché sur le toit en observation ; il s’exprime en français : « Nous sommes plus de 2000, vous n’êtes que 60 ; déposez vos armes ; vous aurez la vie sauve ». MORZICKI descend du toit, rend compte à DANJOU qui le charge de répondre qu’ils ont des cartouches et qu’ils ne se rendront pas. Furieuse, l’attaque se déclenche ; DANJOU se multiplie et donne âme à la défense. C’est sans doute pendant cette phase du combat et avant d’être frappé par la balle qui le tua, qu’il fit promettre à ses hommes de lutter jusqu’à la dernière extrémité. « Nous l’avons juré », a rapporté le caporal MAINE.
Il est environ onze heures quand le sous-lieutenant prend le commandement après la mort du capitaine DANJOU. À ce moment, les trois bataillons d’infanterie de MILLAN arrivent sur le lieu du combat, l’officier mexicain adresse une nouvelle sommation au sergent MORZICKI qui n’en réfère pas à son chef pour répondre « par un mot peu parlementaire et sans équivoque ».
La situation empire. Ayant pratiqué des ouvertures dans le mur et dans le plafond, les Mexicains tuent les défenseurs de la chambre que nous tenions puis, se trouvant maîtres de tous les bâtiments, ils y mettent le feu et se retirent. La chaleur, la fumée rabattue par le vent sur la cour, s’ajoutent aux souffrances de nos soldats.


«  Pour les blessés surtout, la situation devient intenable avec cette fumée, jointe à celle de la poudre, et à la poussière... Une écume blanche nous montait aux coins de la bouche et s’y coagulait ; nos lèvres étaient sèches comme du cuir ; notre langue tuméfiée avait peine à se mouvoir ; un souffle haletant, continu, nous secouait la poitrine ; nos tempes battaient à se rompre et notre pauvre tête s’égarait... »

VILAIN ayant été tué vers deux heures de l’après-midi, MAUDET exerçait le commandement avec une énergie égale, mais un commandement purement moral. À cinq heures, il n’a plus que douze hommes en état de combattre. Les attaques cessent soudain et il semble aux défenseurs de Camerone qu’un secours leur arrive. Il n’en est rien : MILLAN a groupé  ses hommes et les harangue ; il leur dit qu’étant plus de vingt contre un, ils se déshonorent en ne mettant pas fin à cette lutte par un dernier effort. Les Légionnaires ne perdent pas un mot et l’un d’eux, un Espagnol nommé BARTHOLOTTO, traduit à mesure. Une troisième sommation est faite à laquelle personne ne répond. Alors, tambour battant, clairons sonnant, le flot des Mexicains se rue de toutes parts. MAUDET se trouve bientôt seul avec un caporal et trois légionnaires ; les gibernes ont été vidées ; une dernière salve est tirée, puis, sortant de leur abri, les quatre hommes se jettent, baïonnette en avant sur les mexicains. Mais tous tombent avant de les atteindre ; MAUDET reçoit deux balles malgré le dévouement du Légionnaire CATTEAU qui s’est jeté devant lui pour faire un rempart de son corps et tombe foudroyé, atteint de 19 balles. C’étaient les derniers.


Voici les noms de ces douze hommes : sous-lieutenant MAUDET, sergent MORZICKI, caporaux BERG, MAGNIN, MAINE, Légionnaires BARTHOLOTTO, LEONARD, CATTEAU, WENZEL, CONSTANTI, KUNASSEK, GORSCKI.

« IL EST SIX HEURES DU SOIR, ET LE SOLEIL DESCEND SUR CETTE SCÈNE DE GÉANTS »
Ultime contre-attaque à la baïonnette
Le caporal MAINE, les Légionnaires WENZEL et CONSTANTIN, quoique blessés restent seuls debout. Le colonel mexicain COMBAS arrête à temps la horde d’hommes qui se précipite sur eux ; plein d’égards, il les conduit vers son chef, abattant en chemin un cavalier irrégulier qui s’est rué vers les trois hommes en lâchant sur eux des deux mains, deux coups de pistolet.
« C’est là tout ce qu’il en reste ? », demande le colonel MILLAN en les voyant. Et, il ajoute : « Pero, non son hombres, son Demonios ! », et aussitôt, il donne des ordres pour faire soigner les blessés, faisant preuve d’une attitude chevaleresque qui se maintiendra par la suite.


Sur les 65 combattants, 2 officiers et 22 légionnaires avaient été tués ; 1 officier et 8 hommes mortellement blessés, moururent sur place ; 19 moururent  en captivité, de leurs blessures ; 12 hommes presque tous blessés avaient été faits prisonniers ; un seul, le tambour LAÏ fut retrouvé le lendemain du combat (3). Les Mexicains eurent plus de 300 tués, chiffre avoué par eux, mais le chiffre total de leurs pertes devait dépasser 500 hommes.


Main du capitaine Danjou
Parmi les cadavres qui purent être identifiés par le colonel JEANNINGROS le lendemain matin, se trouvait celui du capitaine DANJOU. Il fit prendre la main articulée, en bois. Conservée actuellement au musée du souvenir de Sidi-Bel- Abbès (4), elle représente une des reliques les plus précieuses de la Légion, et, chaque année, lors de la prise d’armes du 30 avril, le coffret qui la contient est tenu par un officier supérieur aux côtés du Drapeau du 1er Étranger.
Pendant tout le temps que l’Armée française demeura au MEXIQUE, par ordre du maréchal FOREY, toute troupe passant auprès de l’hacienda de Camerone faisait front et présentait les armes.
Sur la demande du colonel JEANNINGROS, l’Empereur Napoléon III décida à titre exceptionnel, que le nom de « Camerone » serait inscrit sur le Drapeau du Régiment Étranger (5), et que, en outre, ce nom suivi de ceux de DANJOU, VILAIN et MAUDET serait gravé en lettres d’or sur les murs des Invalides, à Paris.
Enfin, en 1892, un monument fut élevé sur l’emplacement du combat et reçoit une inscription en latin dont le texte « dans la tradition et l’orgueil à la fois simple et lyrique de la Légion » est désormais bien connu :
ILS FURENT ICI MOINS DE SOIXANTE OPPOSÉS À TOUTE UNE ARMÉE. SA MASSE LES ÉCRASA. LA VIE PLUTÔT QUE LE COURAGE ABANDONNA CES SOLDATS FRANÇAIS LE 30 AVRIL 1863.
Camerone ! Il n’est pas un Légionnaire qui ne prononce ce nom avec piété et orgueil.
Camerone ! C’est le symbole des plus hautes vertus militaires ; c’est la folle bravoure, le courage qui se hausse au prodige, le serment tenu jusqu’à l’ultime sacrifice.
HONNEUR et FIDELITE
Fin de citation du Livre d'Or
Notes
1. Les chansons de geste, datent du moyen-âge, et l’une des plus célèbres, est  la Chanson de Roland. Ces récits sont, en général, assez longs, ils nous content des exploits héroïques. La chanson de geste était accompagnée par un thème musical  simple et répété.
2. Il s’agit de l’exemplaire n° 144, de l’édition originale. Il couvre la période allant de 1863 à 1955.
3. Arrivant le 1er mai sur le lieu de la lutte, le colonel JEANNINGROS y trouva un seul des nôtres encore vivant ; c’était le Légionnaire LAÏ, tambour de la compagnie. Il était percé de sept coups de lance et de deux balles. Laissé pour mort sur le terrain, dépouillé de ses vêtements, il avait manqué être enterré vivant. Ce fut lui qui, le premier, fit le récit du combat de Camerone. Le tambour LAÏ reçut la croix de la légion d’Honneur.
4. Ne pas oublier que ce Livre d’Or a été réalisé en 1958, l’ALGÉRIE était encore française.
5. Cette inscription « Camerone 1863 » figure actuellement sur tous les Drapeaux et Étendards des Régiments Étrangers.
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Camerone 2016 à Diego Suarez

Camerone 2016 en Polynésie Française

Vendredi, 06 Mai 2016 13:53

La Newsletter 16/18 de l'AALEME

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La Newsletter 16/18 de l'AALEME

Cérémonie commémorative de la bataille de Điện Biên Phủ.

Le samedi 7 mai 2016 à 11h15, place des anciens de Điện Biên Phủ, rue Jules Ferry à Castelnau le Lez.

Mesdames, messieurs, la cérémonie à laquelle vous allez assister se déroulera en trois temps :

1.    Montée des couleurs.
2.    Évocation et récit des combats du 7 mai 1954.
3.    Dépôt de Gerbes par les anciens de Điện Biên Phủ, Honneurs aux Morts.

 

1.    Montée des couleurs.

Le Président commande : Garde à vous. Sonnerie Garde à vous. (1) 7s

Le Président commande : Attention pour les couleurs.

Le préposé répond : prêt Président

Le  Président commande : Envoyer. Sonnerie des couleurs + Marseillaise. (2) 1mn, 26s

Le préposé monte les couleurs.

Le Président commande : repos.

 

2.    Évocation et récit des combats du 7 mai 1954.

Bande sonore évoquant la journée du 7 mais 1954. Commémoration DBP (3) 13mn, 41s

 

3.    Dépôt de Gerbes par les anciens de Điện Biên Phủ, Honneurs aux Morts.

Le Président commande : Garde à vous. Sonnerie : Garde à vous. (4) 7s


Dépôt de Gerbes par les anciens de Điện Biên Phủ.

Dépôt de Gerbes par la municipalité de Castelnau le Lez.



Le Président commande : Aux Morts. Sonnerie aux Morts. Minute de silence. Boudin. (5) 1mn, 37s

 

La cérémonie terminée, les anciens de Điện Biên Phủ et les autorités vont saluer les portes drapeaux. Contre les Viets (6) 9mn, 57s

Haute distinction pour le 2e Regiment Etranger de Parachutistes de Calvi

Corse Net Infos - Pure player corse

Rédigé par (Jean-Paul-Lottier) le Samedi 30 Avril 2016

A l"occasion de la prise d'armes du 153e anniversaire du Combat de Camerone au Camp Raffalli, le Général Eric Bellot des Minières, commandant la 11e BP a procédé à la remise de l'olive aux couleurs de la Médaille Militaire sur la fourragère de la Valeur Militaire ornant le drapeau du 2e REP de Calvi. Cité à l'ordre de l'armée pour les interventions de Kolweizi en 1978, en Afghanistan en 2010 et 2011, au Mali en 2013, le 2e REP est la seule unité de l'armée de terre a avoir mérité cette distinction

Haute distinction pour le 2e Regiment Etranger de Parachutistes de Calvi

Ce samedi matin à 10h30, lors de la prise d'armes du 153e anniversaire du Combat de Camerone, dont vous pourrez lire le compte rendu par ailleurs, le général Eric Bellot de Minière, commandant la 11e Brigade Parachutiste, ancien chef de corps du 2e Rep de Calvi, de 2008 à 2011, a procédé à la remise de l'olive aux couleurs  jaune et verte de la Médaille Militaire sur la fourragère de la Valeur Militaire ornant le drapeau du 2e REP de Calvi.
Cité à l'ordre de l'armée pour les interventions à Kolweizi en 1978, en Afghanistan en 2010 et en 2011, puis au Mali en 2013, le 2e Régiment Etranger de Parachutistes aux ordres du Colonel Jean-Michel Meunier est la seule unité de l'armée de terre à avoir mérité cette haute distinction.
Dans son ordre du jour, le général Bellot des Minière devait dire notamment :" Dans un instant la fourragère de la Croix Militaire qui orne  votre drapeau sera rehaussée de l'olive aux couleurs de la Médaille Militaire. Cette distinction vient  concrétiser les 4 citations à l'ordre de l'armée obtenues par le régiment au cours des opérations des Loyada, de Kolweizi, en Afghanistan et au Mali.
Je viens ici rendre hommage à vous légionnaires d'hier et d'aujourd'hui, qui par leur sueur et leur sang avaient permis au 2e REP d'accomplir sa mission avec détermination, lui assurant ainsi la gloire impérissable.
Le mérite de cette décoration collective vous revient. elle est la juste récompense de vos succès et de vos sacrifices. Au cours de ces opérations, 12 des nôtres ont été au bout de leur engagement, jusqu'à la mort".

Le général Bellot de Minière citait un à un les noms des 12 légionnaires morts pour la France dans ces opérations et ajoutait: "Mes compagnons, mes frères d'armes, j'honore ici votre mémoire dont le souvenir nous oblige durablement. Votre action s'inscrit dans la droite ligne des légionnaires parachutistes d'Indochine dont la fourragère aux couleurs de la Légion d'Honneur rappelle déjà le  courage, la combativité et l'abnégation. Elle s'inscrit aussi dans la suite  de vos anciens d'Algérie. L'inscription AFN 1952 - 1962 brodée en lettres d'or sur votre drapeau rappelle, trop simplement peut-être, l'âpreté des combats menés il y a 60 ans déjà.  La sobriété de cette mention cache pourtant  des trésors d'héroïsme, , de lourds sacrifices et des bilans qui forcèrent l'admiration de vos  pairs  et  les craintes des fellagas".
Le "Patron" de la 11e Brigade parachutistes concluait:
" Légionnaires parachutistes, depuis  votre création  en 1948, ces nombreuses victoires comme ces sacrifices témoignent de votre dévouement ininterrompu au service de la France. Exemplaires ils continuent à guider votre action.
Arborant maintenant Légion d'Honneur et Médaille Militaire, vous embrassez fièrement ce destin de Chevalier qui vous est si cher. Charge à chacun d'entre vous d'entretenir et de valoriser ce dépôt que l'esprit de Camerone reste d'actualité. More Majorum"

L'ancien chef de corps du 2e REP tenait avant de fermer le banc a adresser ses félicitations aux militaires qui un peu plus tard devaient être décorés.
Il s'avançait ensuite au milieu de la voie sacrée, face au Monument  More Majorum pour accrocher l'olive aux couleurs de la Médaille Militaire sur le drapeau.
Ensuite, symboliquement,  les deux généraux - l'ancien chef de corps avec à ses côtés le général d'armée aérienne Lanata - remettaient la fourragère à quatre personnels ayant participé aux opérations citées plus haut.
La prise d'armes du 153e anniversaire du combat de Camerone se poursuivait.

Camerone à Nîmes

Ainsi va le monde !

dimanche 1 mai 2016

Crédit : 2ème REI

Pour la quatrième année consécutive, le 2ème Régiment étranger d'infanterie a commémoré, hier après-midi, le combat de Camerone dans les arènes de Nîmes (Gard). Près de 3000 personnes étaient présentes dans cet amphithéâtre romain. "A chaque fois" explique le colonel Valéry Putz qui commande le régiment, "du chef de corps jusqu'au plus jeune des légionnaires, nous sommes au centre du public ce qui accroît l'attention de celui-ci. Le récit de Camerone a été fait par un lieutenant à titre étranger (allemand). Celui-ci était entouré de quatre légionnaires : un sous-officier, un caporal-chef, un très jeune légionnaire et un ancien. Ceci afin de symboliser le parcours légionnaire".

Ce Camerone 2016 était un peu particulier. Le régiment fête cette année ses 175 ans. "Mais cette prise d'armes, marquait également l'adieu du général de division Philippe Bras" raconte le colonel Putz.  P. Bras après avoir été commandant d'unité, chef du BOI a, en effet, été l'un de ses prédécesseurs à la tête du 2ème REI (2000-2002). C'est le général Arnaud Sainte-Claire Deville, commandant les Forces terrestres, qui, présidant cette fête de Camerone, a procédé aux adieux.

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153e anniversaire du combat de Camerone

TAHITI INFOS, les informations de Tahiti

le Samedi 30 Avril 2016

153e anniversaire du combat de Camerone

PAPEETE, le samedi 30 avril 2016. Le haut-commissaire de la République, Lionel Beffre, a participé à la célébration du 153e anniversaire du combat de Camerone, ce samedi 30 avril, à 8h, au cimetière de l'Uranie, à Papeete.

La bataille de Camerone est un combat qui opposa une compagnie de la Légion étrangère aux troupes mexicaines le 30 avril 1863 lors de l'expédition française au Mexique.

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Un an de vie d’un légionnaire.

Légion étrangère - 1890.

Le Monde illustré

04/01/1890

Légion étrangère. — A l'époque de la Révolution de 1789, sur les cent-six régiments dont se composait l'infanterie française il y avait vingt-trois régiments étrangers : Suisses, Allemands, Irlandais. Mais ils n'avaient d'étranger que le nom. Recrutés exclusivement de sujets français ils étaient soumis à la même organisation et à la même discipline que les troupes nationales. La seule différence était que les commandements ne s'y faisaient pas en français.

La Convention nationale dans son manifeste du 20 avril 1792 fit la déclaration suivante : « La nation française adopte d'avance tous les étrangers qui, abjurant la cause de ses ennemis viendront se ranger sous ses drapeaux et consacrer leurs efforts à la défense de la liberté. Elle favorisera même, par tous les moyens en son pouvoir, leur établissement en France. »

Les légions étrangères de la première République furent nombreuses. Citons les légions Batave, Germanique (où Augereau fut officier); Italique, Polonaise,Maltaise, etc.

Bonaparte créa la Légion Grecque, la Légion Cophte et le Corps des Mamelucks qui formèrent de 1802 à 1814 les escadrons des Guides de la Garde.

Dans les armées impériales il y eut plusieurs corps destinés à recevoir les étrangers : le bataillon des déserteurs étrangers, des déserteurs allemands; les vétérans romains; les régiments suisses; la légion Hanovrienne; la légion du Nord, de la Vistule; Portugaise; le régiment Albanais, le bataillon des chasseurs à pied Grecs; les régiments Croates et Illyriens; la légion Irlandaise, etc.

Pendant la campagne de Russie un des corps de la Grande Armée était formé des contingents étrangers : Portugais, Espagnols, Hollandais,Saxons, Bavarois, etc., obligés par les traités à combattre à nos côtés. Ces troupes alliées firent d'ailleurs défection aux jours sombres des années 1813 et 1814.

La première restauration avait eu un régiment colonel-général étranger, qui devint en 1815 la légion royale étrangère, et prit ensuite le nom de légion de Hohenloë, dissoute en 1821.

Il ne resta comme étrangers en France que les régiments suisses de la légion et de la garde royales licenciés après le départ de Charles X et l'avènement de Louis-Philippe.

La véritable organisation de la légion étrangère telle qu'elle existe actuellement, remonte seulement à 1830. Le nombre des réfugiés polonais en France fut alors si nombreux que plusieurs bataillons de légion étrangère furent organisés avec les déserteurs étrangers.

En dehors de quelques engagements volontaires contractés par de rares Français, les soldats de la légion se recrutent parmi les étrangers qui ont quitté volontairement ou de force leur pays, où ils ne peuvent plus rentrer. Une compagnie de la légion est une tour de Babel où l'on entend parler toutes les langues. Les pays, les rangs y sont confondus. Les professions les plus diverses sont représentées.

A l'assaut de Bac-Ninh un ancien prélat étranger que ses camarades appelaient l'évêque, simple soldat à la légion étrangère, donnait sur le champ de bataille l'absolution à ses camarades tombés. Des hommes ayant occupé des professions libérales sont mêlés à des artisans. Les uns et les autres deviennent égaux sous l'uniforme. Ballottés par les vents contraires ces naufragés de la vie sont venus chercher dans nos rangs le repos et l'oubli et retrouvent à l'ombre du drapeau français la paix, la règle, le calme, l'esprit de discipline et jusqu'au sentiment de l'honneur, souvent endormi chez ces rudes natures.

Les officiers se divisent en deux catégories : ceux qui servent à titre français ; ceux qui servent à titre étranger. Les premiers, sortis de Saint-Cyr ou de Saint-Maixent, officiers à titre régulier, ont la propriété de leur grade. Ils ont été envoyés à la légion comme dans tout autre corps de l'armée ou ont demandé à y venir par nomination ou promotion, selon les règles officielles de l'avancement dans l'armée française. A cette catégorie appartiennent tous les officiers supérieurs et les capitaines.
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Les officiers qui servent au titre étranger sont recrutés parmi les officiers français démissionnaires, ou ayant servi comme officiers pendant une guerre dans des corps auxiliaires.

Aujourd'hui ce recrutement se fait surtout avec les officiers de réserve de tous les corps, qui venus de la Tunisie ou du Tonkin après avoir fait campagne sont admis à la légion à titre étranger. Ainsi après la guerre de 1870 plusieurs officiers de la garde nationale mobile étaient entrés dans la Légion comme officiers à titre étranger 1. Enfin les officiers sortis des écoles militaires de leur pays et qui présentent, outre les garanties morales une instruction militaire suffisante sont admis à servir au titre étranger. C'est le petit nombre. Ils sont inscrits sur les contrôles avec cette mention « venant des officiers des armées étrangères ». Ils reçoivent du ministre de la guerre une commission provisoire et révocable et ne jouissent pas de la loi sur l'état des officiers. La légion étrangère - ouverte aux réfugiés de tous les pays est d'autant plus chère à nos coeurs que là seulement peuvent venir s'enrôler sous le drapeau de la France des frères exilés que nous aimons du plus profond de notre cœur, les jeunes Alsaciens-Lorrains qui chaque année réussissant à se soustraire au joug détesté de la conscription allemande s'engagent à la légion. Dans les deux régiments les sous-officiers, adjudants, sergents-majors, fourriers et sergents sont presque tous Alsaciens-Lorrains.

Le collet rouge et les étoiles (aujourd'hui la grenade) de la légion étrangère ont paru avec honneur sur tous les champs de bataille depuis cinquante ans : Crimée, Italie, Mexique, France, Algérie, Tonkin. En Algérie elle est intimement liée à l'histoire de la conquête.

Elle a pris part à de nombreuses campagnes et réprimé plus d'une insurrection.

C'est au siège de Constantine (1837) que la légion étrangère, qui venait d'être organisée à deux bataillons reçut vraiment le baptême du feu. Cent légionnaires sous le commandement du capitaine de Saint-Arnaud firent partie de la deuxième colonne d'assaut. Ils laissèrent à la brèche le cinquième de leur effectif. La réputation de la légion était établie. Un troisième bataillon, puis un quatrième, puis un cinquième furent créés de 1837 à 1840. Enfin en 1841, il y eut deux régiments étrangers à trois bataillons, qui concoururent glorieusement à la pacification de l'Algérie.


En 1854, les deux régiments étrangers formant brigade furent envoyés dans le Dobrutscha où le choléra fit dans leurs rangs des ravages meurtriers. Le colonel Carbuccia, commandant la brigade fut enlevé un des premiers. En présence de la désorganisation apportée dans les rangs de la légion par la maladie un bataillon d'élite formé des compagnies de voltigeurs et de grenadiers des quatre bataillons fut seul envoyé d'abord en Crimée. Il prit une part glorieuse à la bataille de l'Alma et mérita une lettre spéciale de félicitations adressée à son chef de bataillon par le général de brigade. Les deux régiments rejoignirent seulement pendant les opérations du siège.

En Italie les deux régiments étrangers faisaient brigade avec le 2e zouaves. A la bataille de Magenta, un des lieutenants-colonels, M. de Chabrières, fut tué l'épée haute. Lors de l'entrée à Milan de l'armée française la légion étrangère si brave sur le champ de bataille se fit remarquer par sa belle prestance et son excellente tenue.

Au Mexique où la légion passa cinq années, une de ses compagnies accomplit à Càmaron un des plus glorieux faits d'armes des temps modernes. Le 17 avril 1863, à sept heures du matin, soixante-deux hommes de la légion étrangère et trois officiers, MM. le capitaine Danjou et les sous-lieutenants Vilain et Maudet- furent assaillis en route, au moment où ils faisaient le café, par trois escadrons mexicains. Nos soldats formèrent le carré, repoussèrent les assaillants et se retranchèrent dans la ferme de Camaron. Les cavaliers ennemis mirent pied à terre et commencèrent la fusillade. Ils furent bientôt renforcés par trois bataillons mexicains forts chacun de quatre cents hommes. Le combat s'engagea bientôt avec une extrême violence. Le capitaine Danjou qui avait fait promettre à ses hommes de tenir jusqu'à la dernière extrémité fut tué vers onze heures du matin.


Le sous-lieutenant Vilain prit le commandement. Il fut tué à deux heures. Le sous-lieutenant Maudet le remplaça. La chaleur était accablante. Les légionnaires n'avaient rien mangé depuis la veille. Personne n'avait bu depuis le matin. Pourtant trois sommations de se rendre furent accueillies à coups de fusil par nos soldats qui, épuisés de fatigue, de faim et de soif, garnissaient les brèches et les créneaux. Enfin, vers six heures du soir les Mexicains donnèrent l'assaut. Il y avait onze heures que le petit détachement de la légion étrangère soutenait un héroïque combat. Deux officiers étaient tués; le troisième mortellement blessé. Vingt sous-officiers et soldats avaient été tués ; trente-deux avaient été blessés, sur lesquels sept moururent le lendemain. « Le général mexicain, dit le lieutenant- colonel Niox, ramena à Jalapa ses troupes fort impressionnées des pertes sanglantes que leur avaient coûtées cette victoire1. »

Aussi est-ce à bon droit que, sur le drapeau de la légion étrangère, après les noms de Sébastopol 1855, Kabylie 1857, Magenta 1859, est inscrit le nom glorieux de Camaron.-Un survivant de ce superbe combat, nommé Brunswick, existait encore à la légion en 1883.

La légion étrangère si souvent à l'honneur est toujours à la peine. La loi qui l'organisa dispose en effet « qu'elle ne peut être réunie en armes que hors du territoire. » Toutefois exception à cette règle a été faite en 1870, en province. A la bataille d'Orléans livrée par l'armée de la Loire le 11 octobre, le régiment étranger défendit les Aydes et le faubourg Bannier. Une plaque de marbre a consacré le souvenir de ce combat. La légion combattit encore à Coulmiers, à Cercottes, à Chevilly.

Attachée ensuite à l'armée de l'Est, elle fit partie de la garnison de Besançon et réussit ainsi à éviter l'entrée en Suisse. Elle prit aussi part à la répression de la Commune à Paris et fut attachée à la division du général Montaudon. Elle attaqua le pont de Neuilly et prit les Buttes-Chaumont où s'étaient concentrées les dernières bandes de la criminelle insurrection.

Enfin au Tonkin la légion étrangère a montré qu'elle était toujours à la hauteur de sa réputation. Elle a même conquis en Extrême-Orient, où elle n'avait pourtant qu'un seul bataillon, de nouveaux titres à notre estime et à notre admiration.

A l'assaut de Son-Tay, sur les cinq capitaines de la Légion l'adjudant-major M. Mehl fut tué, MM. Bergounioux et Conte furent blessés ; le bataillon fort de six cents hommes perdit le sixième de son effectif. La 3e compagnie (Bergounioux) avait donné en tête pour l'assaut. Son sous-lieutenant M. Macquard entra le premier dans la ville après avoir vu tomber à ses côtés l'adjudant-major M. Mehl et tous les hommes de sa section, à l'exception d'un seul. Ce ne fut qu'au bout de cinq minutes que le flot des soldats de la légion se précipita sur les traces des lieutenants Macquard et Poymiro, qui les premiers avaient trouvé un bon passage.


A Bac-Ninh la légion fut tête de colonne pour l'assaut.

C'est encore au sous-lieutenant Macquard, envoyé en reconnaissance par le général de Négrier, que revient l'honneur d'avoir pénétré le premier dans la citadelle et hissé, sous le feu de l'ennemi, à la place du drapeau chinois, le drapeau tricolore sur le mirador élancé de la citadelle.

A Chu, à Tuyen-Quan, à Thaï-Ko-Ha, à Lang-Son, la légion combattit bravement. Au siège de Tuyen-Quan en particulier les deux compagnies de Borelli et Mouliney (celui-ci tué pendant le siège) furent héroïques. Ces deux compagnies, à l'effectif de huit officiers et de trois cent quatre-vingt-dix hommes, composaient plus de la moitié de la garnison et soutinrent pendant trente jours, dans un fortin mal protégé, les assauts d'un corps de vingt mille Chinois armés de fusils à tir rapide et d'artillerie de siège.

Pendant la retraite de Lang-Son qui faillit se changer en - un désastre, la légion forma l'arrière-garde et soutint la retraite qui se fit régulièrement grâce au sang-froid de cette troupe éprouvée.


Dans la marche pour débloquer Tuyeh-Quan la 3e compagnie du 1er bataillon, capitaine Chaitlin, lieutenant Poymirg et sous-lieutenant Macquard, enleva un fortin casematé et flanqué d'un blockhaus enterré. Cette attaque décida du sort de la journée.

A Min-Bop et à Chu la légion fut admirable. A ce dernier combat la 4e compagnie du 2e bataillon engagée sur les crêtes enleva deux forts ennemis. Le capitaine Gravereau fut tué ; le lieutenant Lacroix et le sous-lieutenant Ruspoli furent blessés, ce dernier mortellement.

Après la paix signée avec la Chine la légion fut employée à un rôle moins glorieux mais très pénible : aux opérations contre les pirates ; à la formation de colonnes-mobiles circulant à travers le pays, incomplètement pacifié.

De nombreux officiers d'élite ont appartenu à la légion. Il convient de citer au premier rang la haute personnalité militaire de M. le général Saussier, gouverneur de Paris, le généralissime désigné des Armées françaises qui a fait toute sa carrière militaire, jusqu'au grade de colonel, à la légion étrangère où il a laissé les plus brillants souvenirs.

Nous ne pouvons mieux terminer cette rapide esquisse de la légion étrangère qu'en citant quelques-uns des beaux vers qu'un de ses capitaines, le vicomte de Borelli, lauréat de l'Académie française, un des héros de Tuyen-Quan, a consacrés à ses compagnons d'armes.


Il serait temps qu'en France on se prît de vergogne
A connaître aussi mal la vieille légion,
De qui, pour l'avoir vue à sa dure besogne, -
J'ai la très grande amour et la religion.


Or écoutez ceci : « Déserteurs ! Mercenaires !
Ramassis d'étrangers sans honneur et sans foi ! »
C'est de vous qu'il s'agit, de vous, légionnaires !
Ayez-en le cœur net et demandez pourquoi ?


Mercenaires? Sans doute : il faut manger pour vivre.
Déserteurs ? Est-ce à nous de faire ce procès ?
Étrangers ? Soit. Après. Selon quel nouveau livre
Le maréchal de Saxe était-il donc Français?

Et quand donc les Français voudront-ils bien comprendre
Que la guerre se fait dent pour dent, œil pour œil,
Et que ces étrangers qui sont morts, à tout prendre,
Chaque fois en mourant leur épargnaient un deuil ?


Les grands services qu'a rendus au Tonkin la légion ont déterminé la création, comme en 1840, d'un deuxième régiment étranger. Il avait été supprimé après la guerre de Crimée.

Cette troupe solide servira, avec les régiments d'infanterie de marine, de noyau à notre prochaine armée coloniale.


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Il suffisait de le trouver...

Le lieutenant Andolenko à rédigé en 1936 :

La filiation des Bataillons de la Légion étrangère 1831 - 1936.

 

Les quelques pages que m'a transmis le délégué de l'ASAF 34 confirment la justesse des recherches concernant les RMLE.

B.O. 1901 P.R. N° 45 page 1559.

B.O. 1905 P.R. N° 25 page 480.

J.O. 26 mars 1905 page 1941

COMMEMORATION DU 153 ème ANNIVERSAIRE DU COMBAT DE CAMERONE A AUCH

Le journal du Gers

Le 27 avril 2016

Malgré un temps mitigé, les membres de l’Association des anciens légionnaires du Gers s’étaient donnés rendez vous le dimanche 17 avril à 9 h 30 place de la légion étrangère quartier du SEILHAN à AUCH pour y célébrer l’anniversaire du combat de Camerone, fête traditionnelle de la Légion Etrangère.

Autour de la place, les véhicules de l’association M.V.C.G renforce le caractère traditionnel et militaire de cette cérémonie.

En présence de nombreuses associations patriotiques et de leur drapeaux, de sympathisants toujours plus nombreux, le président de l’AALE du Gers l’ADC (er)BAUS procéda au lever des couleurs et au dépôt de gerbes devant la stèle du Légionnaire.

S’ensuivit le « boudin vin blanc » traditionnel qui permit à tous de se restaurer avant de se rendre à  la cathédrale pour la célébration de la messe.
Célébré par Mgr MAIGNE ,celui-ci trouva les mots justes et émouvants pour expliquer aux fidèles présents ce qu’est la Légion Etrangère et la signification du combat de Camerone.

A l’issue de ce moment de grand recueillement, la cérémonie officielle se déroula place Salinis devant le monument aux morts d’Auch en présence de : Le Général THOMAS Christian, Le Général BOSS Eric, Le Lieutenant Colonel MANIEZ Thierry, Le Lieutenant Colonel FLOURETTE Gilles, Le Lieutenant Colonel LEMMET Jean-Louis, Madame BONALDO Raymonde, adjointe au maire d'Auch, Monsieur LARAN André, Conseiller Départemental .

Au cours de cette cérémonie, Monsieur PORTAL Pierre, ancien Légionnaire, fut décoré de la croix du combattant volontaire , agrafe Afrique du Nord, par le Lieutenant Colonel FLOURETTE.

L’ADC (er) BAUS fit procéder au dépôt de gerbes.

L’ex caporal – chef (er) KNITL lit le récit du combat de Camerone. Son accent tudesque rendit encore plus émouvant ce majestueux texte. Le président Baus tient à remercier la mairie d’Auch et ses différents services qui permettent la parfaite réalisation de cette cérémonie.
Cette belle et fraternelle cérémonie se poursuivit comme chaque année au restaurant Le château Camille, entrecoupé par les traditionnels chants « légion ».
Après avoir échangé souvenirs et anecdotes les participants se donnèrent rendez-vous pour l’an prochain.

Place de la Légion.

PLACE LEGION 1.JPG

Place Salinis.

PLACE SALINIS 2 (1).JPG

PORTAL Pierre, ancien Légionnaire,  décoré de la croix du combattant volontaire.

DECO PORTAL.JPG

Les Fortes Têtes commémorent la bataille de Camerone

Actualités

Publié le 27/04/2016

La prise d'armes sera présidée par le général de corps d'armée Margail. /Photos DDM, archives, Gladys.

La prise d'armes sera présidée par le général de corps d'armée Margail. /Photos DDM, archives, Gladys.

 

Pour la 153e fois, le combat de Camerone sera commémoré par tous les légionnaires, où qu'ils soient dans le monde. L'occasion pour le

4e RE, commandé par le lieutenant-colonel Dufour, d'ouvrir ses portes aux Chauriens et, plus largement, à tous les amis du régiment. Ils sont chaque année entre 5 000 à 10 000 à assister aux cérémonies. «Ce combat fondateur résume à lui seul tout le code d'honneur. La mission est sacrée, tu l'exécutes jusqu'au bout. Les légionnaires, qu'ils soient engagés au fin fond du Mali, en Afghanistan, en opération sentinelle ou en entraînement au régiment auront la même ardeur à la remplir. Camerone, c'est aussi l'occasion, pour chaque légionnaire, de réfléchir à la parole donnée de servir la France avec honneur et fidélité », présente l'officier supérieur adjoint du régiment.

Camerone, c'est enfin un cross et un challenge sportif sur plusieurs jours, c'est, encore, la veille du 30 avril, une veillée, au coin du feu, entre légionnaires.

Pour présider la prise d'armes qui démarrera à 10 h 15 (les portes seront ensuite fermées) un général «4 étoiles», le général de corps d'armée Margail, ancien légionnaire puisqu'il a été à la tête du 2e Régiment d'infanterie de Nîmes, et qui commande aujourd'hui le quartier général du corps de réaction rapide France à Lille. La cérémonie sera également l'occasion pour une section de jeunes engagés volontaires de coiffer leur képi blanc devant les personnalités civiles et militaires et le public, espéré nombreux.

Place ensuite aux «portes ouvertes» à partir de 12 heures . À noter cette année -état d'urgence oblige- des consignes strictes de sécurité. Les gens devront impérativement être en mesure de justifier de leur identité, accepter d'ouvrir leurs sacs. Les entrées seront filtrées, les animaux ne seront pas acceptés et des mesures spécifiques renforcées seront prises à l'intérieur du quartier. Pour le reste, des stands tenus par des légionnaires aux manèges des forains, on ne change rien. Gendarmes, sapeurs-pompiers, fusiliers marins -avec leurs chiens du centre de transmission de la marine feront également des démonstrations aux côtés de leurs amis légionnaires, et ce pendant les deux jours, le samedi et le dimanche. Il sera également possible de se restaurer sur place. Tout est prévu. A 17 h 30, tirage au sort des gagnants de la tombola. Et le soir, en clôture, le bal du légionnaire qui débutera avec l'élection de «Miss Képi blanc», à partir de 21 heures. On sait d'ores et déjà que les candidates au titre sont… légion.

Rebelote le lendemain pour les animations de la kermesse.

«Les légionnaires sont très heureux, très touchés que les Chauriens s'intéressent à eux. La kermesse permet de les recevoir. La Légion, contrairement aux autres régiments, s'ouvre très peu vers l'extérieur».

Camerone est donc une bonne occasion de mieux connaître cette institution et les hommes qui la servent, des hommes venus des quatre coins du monde et dont «les détracteurs deviennent les plus ardents défenseurs quand ils ont appris à la connaître».

Gladys Kichkoff.

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Jean Stamm: une vie à servir

centre presse banniere officielle

26/04/2016

Olivier Sopt, Jacques Vendrell et Bernard Sireau (de g. à dr.) sont venus restituer à Jean Stamm ses nombreuses décorations.

Olivier Sopt, Jacques Vendrell et Bernard Sireau (de g. à dr.) sont venus restituer à Jean Stamm ses nombreuses décorations.

A quelques jours de la fête de la Légion étrangère symbolisée par le 153 anniversaire du combat de Camerone du 30 avril 1863, l'amicale des anciens de la Légion étrangère de la Vienne a tenu à honorer un de ses anciens: Jean Stamm, de Charroux.

Mardi dernier, Jacques Vendrell, vice-président, Olivier Sopt, secrétaire et Bernard Sireau, trésorier, sont venus au foyer-logement de Charroux afin de restituer à Jean Stamm ses décorations qu'il ne possédait plus.
Né en 1925, c'est tout jeune homme qu'il s'engage dans les FFI (Force française de l'intérieur). Le 7 septembre 1944, il a servi dans la Résistance à Hissé, Bélâbre, Tercé, Chauvigny et Aigrefeuille. Blessé, il a servi jusqu'au 2 avril 1946. A ce titre, il est décoré de la croix de guerre 39-45 avec une citation (étoile de bronze).
En 1949, il rejoint l'Algérie, s'engage dans la Légion étrangère et part pour l'Indochine où il participe à de nombreuses opérations, titulaire de la croix de guerre avec palme, après quatre années jusqu'à la bataille finale de Diên Biên Phu. Prisonnier du Viet Minh, ils marcheront 900 km vers le triste camp 122. Libéré en septembre 1954, il rejoint l'Algérie; il est démobilisé en mai 1955 et entame une carrière civile.
En 2017, la Légion d'honneur lui sera remise.

La cérémonie de Camerone se déroulera cette année à Scorbé-Clairvaux, le samedi 30 avril.

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A Carpiagne, la Légion étrangère en mode séduction

LaProvence.com

Dimanche 24/04/2016

 

Le 1er régiment étranger de cavalerie organisait hier sa journée portes ouvertes

Société - A Carpiagne, la Légion étrangère en mode séduction
Les enfants ont réalisé leur rêve de jouer au militaire pour de vrai, tout long du parcours d'animations mis en place par les hommes de la Légion. Photos philippe laurenson

Une kermesse, des enfants qui courent, qui rient, certains dans des autos tamponneuses, quand d'autres s'essaient au tir à la carabine, sur fond de musique électro. Une scène qui ne se joue pas à la foire du Trône, ni au parc Chanot, mais au milieu d'un camp d'entraînement de la Légion étrangère, celui de Carpiagne entre Marseille et Cassis, baigné de soleil et de joie de vivre. Hier, le Premier régiment étranger de cavalerie organisait sa 2e journée portes ouvertes, dans une ambiance très festive.

Malgré des mesures de sécurité renforcées et une communication revue à la baisse en raison du risque terroriste avancé, les légionnaires n'ont pas manqué leur rendez-vous. Même si l'essentiel du public est issu des familles des militaires, des visiteurs se sont pressés nombreux dans le camp qui abritait, jusqu'en 2014, le 4e régiment de Dragons, dissout depuis.

Des étoiles dans les yeux

Parmi les curieux, il y a la famille de Jean-Marc et Murielle, venue en voisins avec leur fils Elio, 4 ans. Touristes de la région d'Angers installés à Cassis, ils n'ont d'yeux que pour leur fils qui enchaîne les animations avec des étoiles dans le regard. "Il est monté dans le char, il a fait le parcours du combattant et vu le spectacle équestre ce matin, se réjouit sa mère. C'était un vrai plaisir, pour lui, comme pour nous. C'est vraiment étonnant de voir cet espace et ce terrain militaire transformé comme ça. On aurait presque envie de faire partie de ce régiment."

D'ordinaire, les hommes de Carpiagne affrontent d'autres situations. Les escadrons sont régulièrement engagés sur la plupart des fronts où l'Armée française se bat, comme l'opération Barkane dans la zone saharienne, Sangaris, en Centrafrique et même l'opération de sécurisation urbaine Sentinelle pour laquelle environ 200 légionnaires sont déployés dans Marseille, qu'il s'agisse de sites religieux ou très fréquentés comme la gare ou les centre commerciaux.

"C'est une façon de montrer tout ce qu'on fait ici, détaille le sous-lieutenant Pierre-François, en charge de la communication. Traditionnellement, c'est organisé le 23 avril, à l'occasion de la Saint-Georges, le patron des cavaliers. Ici, l'espace permet de bien organiser ce type d'événement. L'année prochaine, ce sera peut-être pendant tout le week-end."

La prochaine actualité pour la Légion étrangère, dont la maison-mère se trouve à Aubagne, aura lieu le 30 avril pour les célébrations de Camerone, date clé de l'institution.

Le char AMX 10 a eu beaucoup de succès. Aura-t-il suscité des vocations ? Réponse dans quelques années.

A Carpiagne, la Légion étrangère en mode séduction - 2

Romain Luongo

La Légion se souvient de Camerone

16.04.2016

Le 4e R E et les anciens de la Légion étrangère restent fidèles à l'esprit de Camerone (Photos Nicole Rivals).

camerone,capitaine jean danjou

Le 153e anniversaire de la bataille de Camerone a été célébré samedi 9 avril, dans le village natal du Capitaine Jean Danjou. La cérémonie mise en place par l’AALE de l’Aude (Amicale des anciens de la Légion étrangère), a permis d’honorer la mémoire des légionnaires de la 3° Cie, tombés le 30 avril 1863 dans l’hacienda mexicaine de « Camaròn de Tejeda ».

camerone,capitaine jean danjou

Après la célébration d’une messe en l’église Saint-Pierre, légionnaires vétérans et Chalabrois, ont rejoint le monument aux Morts aux côtés du piquet d’honneur du 4e Régiment Etranger de Castelnaudary. En présence des porte-drapeaux, de la commandante Marie-Isabelle Serror, chef d’escadron à la tête de la compagnie de gendarmerie de Limoux, de l’adjudant Christian Fauré de la brigade de Chalabre, d’une délégation du centre de secours Jean Cabanier, le lieutenant-colonel Nicolas Dufour, chef de corps du 4ème Régiment étranger, le lieutenant-colonel Jean-Paul Bustos, président de l'AALE de l'Aude, Jean-Jacques Aulombard maire, et Annie Gazza, adjointe,ont procédé au traditionnel dépôt de gerbe.

camerone,capitaine jean danjou

Aux accents de la musique de Mirepoix, le cortège précédé par les porte-drapeaux a rejoint la maison natale du Capitaine Jean Danjou où le lieutenant-colonel Jean-Paul Bustos a donné lecture du récit du combat de Camerone. Les légionnaires de l'Amicale de l'Aude entonnaient ensuite le célèbre « Boudin », avant un retour vers la maison commune où la cérémonie s’est terminée autour d’un vin d’honneur offert par la municipalité.

camerone,capitaine jean danjou

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La Newsletter 16/16 de l'AALEME

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L'hommage gersois à Camerone

Actualités

Publié le 18/04/2016

Remise de médaille devant le monument aux morts./ Photo DDM N. Debbiche

 

Dimanche 17 avril, l'association des anciens légionnaires du Gers rendait hommage aux morts de la bataille de Camerone, au Mexique. Pour cette commémoration étaient entre autres présents, les représentants de la mairie, le lieutenant-colonel Flourette, délégué militaire départemental, le général Yvan Baus, président de l'association des anciens combattants et l'association MVCG (military vehicle conservation group) qui exposait des modèles de jeeps du débarquement.

Le 30 avril 1863, lors de l'expédition du Mexique, une troupe de légionnaire est chargée d'escorter un convoi de vivres et d'armes entre Veracruz et Pueblo. Les 65 hommes se retrouvent acculés face à 2000 Mexicains dans une auberge, au lieu-dit Camerone. Il lutteront onze heures durant. Seulement trois survivront. «C'est un élément fondateur de ce corps d'armée qui venait juste de se créer», explique le docteur Thomas, vice-président de l'association. «L'idée est d'aller au bout de la parole donnée, valeur chère à la légion.» Au cours de la cérémonie, Pierre Portal, ancien légionnaire a été décoré de la croix du combattant volontaire, agrafe Afrique du Nord.

La Dépêche du Midi

Biterrois : à Puisserguier, le légionnaire aura tenté le coup de force

Midi Libre

Publié le 21 avril 2016

Biterrois : à Puisserguier, le légionnaire aura tenté le coup de force
Jean Aubelle avait pris soin de prévenir les gendarmes de ses intentions. J.M.

Les gendarmes ont assuré la médiation pour désamorcer une situation tendue entre le propriétaire d'une maison de Puisserguier et les occupants des lieux.

Pas de plan B pour Jean Aubelle. Le légionnaire de retour du Cambodge. Déterminé à reprendre possession de sa maison, occupée depuis 6 ans après une cession immobilière caduque, il est revenu sur les lieux ce jeudi matin à Puisserguier, accompagné de proches. Le septuagénaire y recevait livraison d'un conteneur en provenance du port de Fos (Bouches-du-Rhône) dans lequel ses effets personnels, des meubles notamment, avaient été transportés depuis l'Asie.

Sur place, le commandant de la brigade de gendarmerie de Capestang avait pris la mesure de l'enjeu, alors que de vives tensions semblaient inévitables entre le propriétaire et les occupants des lieux. Le gendarme a donc usé de diplomatie afin de canaliser les griefs des uns et des autres.

En attente d'une nouvelle décision de justice

Arguant notamment d'une décision de justice, prise en première instance en février, en faveur du légionnaire, les gendarmes sont parvenus à maîtriser le feu qui couvait. Les occupants des lieux ayant fait appel de cette décision, la justice devra, dans les prochains mois, se pencher une nouvelle fois sur ce différend qui perdure depuis des années.

D'ici là, le légionnaire de retour en France devra garder patience et trouver une solution de logement au moins temporaire. Restait alors, ce jeudi matin, la question bassement prosaïque : où vider le container ? Là encore, les forces de l'ordre ont usé de médiation. Et, utilisant leur arme secrète, (un téléphone portable), elles ont fini par dégoter un local fermé dans lequel Jean Aubelle et quelques bras vaillants pouvaient décharger les 30 m3 du container. Un chargement décidément bien lourd...

Sarreguemines : la mémoire vivante du combat de Camerone

Le Républicain Lorrain

15/04/2016

 

Le combat de Camerone qui opposa une compagnie de la Légion étrangère à deux mille Mexicains en avril 1863, Jean Dubois le connaît sur le bout des doigts. L’ancien militaire le racontera dimanche place Sibille.

A 81 ans, Jean Dubois récitera par cœur le déroulement de la bataille de Camerone,  dimanche lors de la commémoration.  Photo RL

A 81 ans, Jean Dubois récitera par cœur le déroulement de la bataille de Camerone, dimanche lors de la commémoration. Photo RL

A 81 ans, Jean Dubois ne laisse rien passer. Il ne supporte pas l’approximation, l’à-peu-près. Son penchant naturel pour la perfection est la raison pour laquelle, depuis de longues années maintenant, il récite par cœur le récit du combat de Camerone, lors de chaque commémoration au monument aux Morts à Sarreguemines.

Fête de la Légion

Ce dimanche, place Sibille, il retracera cette bataille qui opposa une compagnie de la Légion étrangère aux troupes libérales du gouvernement mexicain le 30 avril 1863, lors de l’expédition française au Mexique.

Domicilié à Woustviller depuis une trentaine d’années, Jean Dubois, natif du Lot, explique comment il est devenu le narrateur de cet événement, célébré tous les 30 avril et qui correspond aussi à la fête de la Légion.

« J’ai fait la guerre d’Algérie pendant trente mois et j’ai passé vingt-huit ans dans la gendarmerie mobile et départementale. A la retraite en 1986, j’ai adhéré à l’Amicale des Anciens combattants 39-45 TOE et AFN. À l’époque, le président Hubert Schroten était un ancien légionnaire. Il avait placé l’association sous l’égide de Camerone », rappelle Jean Dubois, qui est aussi conciliateur de justice pour le secteur de Sarreguemines-Sarralbe depuis 21 ans.

Le président Schroten, qui connaît la bonne élocution de Jean Dubois, lui demande de lire le récit de Camerone lors des cérémonies commémoratives. C’est mal connaître le bonhomme : « Je l’ai appris. C’est plus vivant. Je ne voulais pas lire en trébuchant sur les mots », remarque Jean Dubois.

Le récit authentique

L’ex-militaire ne se contente pas d’un texte sorti de nulle part. Il demande le récit original au bureau de recrutement de la Légion étrangère à Metz.

Le combat de Camerone est d’ailleurs le seul texte qu’il lit en public. « Ce récit est le fait d’arme le plus glorieux de l’armée et la meilleure preuve de l’honneur et de la fidélité dont f ont preuve les légionnaires », affirme Jean Dubois.

L’apprentissage par cœur d’un texte de trois pages ne lui a pas fait peur. « J’avais l’habitude d’apprendre par cœur. Cela date de l’époque où je préparais mon examen d’officier de police judiciaire. » Il nous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.

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La Légion commémore la Bataille de Camerone.

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Castelnau-le-Lez : honneur et fidélité pour se souvenir de Camerone

Midi Libre

Publié le 19 avril 2016

Castelnau-le-Lez : honneur et fidélité pour se souvenir de Camerone

Dépôt de gerbe par la légion et la municipalité.

Cimetière de la Crouzette à Castelnau-le-Lez

Les anciens de la légion étrangère regroupés au sein de l'amicale de Montpellier et environs ont choisi cette année Castelnau-le-Lez pour commémorer dimanche 17 avril le souvenir de la bataille de Camerone, symbole des légionnaires dans le but ultime de leur engagement "servir".

De nombreux porte-drapeaux honoraient cette cérémonie au monument aux morts de la ville, en présence d'élus, de Castelnauviens fidèles au souvenir et d'une majorité de bérets verts. Après le récit du combat de Camerone, deux gerbes ont été déposées au nom de l'Amicale et de la municipalité.

Les retrouvailles dans les salons de l'Hôtel de ville pour partager le verre de l'amitié ont clôturé de manière conviviale cette cérémonie.

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Epinal : des dépôts de gerbes en mémoire de la bataille de Camerone

Vosges Matin

16/04/2016

Des gerbes ont été déposées au monument aux morts, par l’amicale des anciens de la Légion étrangère (AALE) des Vosges, en mémoire de la bataille de Camerone.    Photo Philippe BRIQUELEUR

Des gerbes ont été déposées au monument aux morts, par l’amicale des anciens de la Légion étrangère (AALE) des Vosges, en mémoire de la bataille de Camerone. Photo Philippe BRIQUELEUR

Une vingtaine de personnes se sont rassemblées place Foch, ce samedi matin, à l’invitation l’amicale des anciens de la Légion étrangère (AALE) des Vosges, pour commémorer la bataille de Camerone, le 30 avril 1863. Deux gerbes ont été déposées en mémoire des 63 légionnaires qui, ce jour-là, avaient combattu contre 2 000 Mexicains. A la fin de cette journée, seuls six légionnaires survivants se rendirent, à court de munitions.

Déserteur acquitté

Le Gaulois du 07/12/1912.

 

Les premières années de Diego Suarez - 1900-1901 : La vie quotidienne à Diego Suarez

1 mars 2016

 Parmi les premiers commerçants, le plus connu est l’indien Charifou Jeewa, le premier installé aux tout débuts de la ville basse et qui a ouvert dans la ville haute le « Grand Bazar » où l’on trouve… tout !
Parmi les premiers commerçants, le plus connu est l’indien Charifou Jeewa, le premier installé aux tout débuts de la ville basse et qui a ouvert dans la ville haute le « Grand Bazar » où l’on trouve… tout !

Entre 1899 et 1901, la population de Diego Suarez a plus que doublé. Ce formidable accroissement démographique s’explique essentiellement par l’arrivée des milliers de militaires pour la mise en place du Point d’Appui de la flotte de l’Océan Indien, mais aussi par l’afflux de très nombreux civils attirés par la manne financière que représente l’Armée

Un afflux de population

Les « Renseignements économiques » fournis par le Journal Officiel de Madagascar, en juin 1901, précisent que « Les travaux exécutés à Diego Suarez ont attiré en 1900, outre des entrepreneurs et des commerçants, une foule d’étrangers de toutes nationalités [...] A signaler l’arrivée de quelques Boers qui désirent s’installer définitivement à Madagascar et coloniser. Des Indiens et des Chinois ont ouvert des magasins et des débits ». Par ailleurs, les besoins en main d’œuvre pour les travaux d’urbanisme, de logement et de fortification ont entraîné l’enrôlement de malgaches des autres parties de l’Ile, notamment des habitants des Hauts Plateaux (que l’on appelle à Diego Suarez des « bourjanes ») et des Antaimoro. On a également fait venir des Chinois et des Algériens dont nous avons vu, dans un article précédent, qu’ils avaient eu du mal à s’adapter au climat et aux conditions de travail. D’autres groupes ethniques, Betsimisaraka, Antankarana, Saint-Mariens se sont installés dans les vallées occupées par les Hovas avant la colonisation, notamment dans la plaine d’Anamakia et du côté de Mahagaga. Ces agriculteurs, qui cultivent le riz et élèvent des troupeaux, vivent, selon l’Annuaire « dans l’aisance » du fait des prix importants qu’atteignent les produits alimentaires. Aussi « Leurs femmes sont parées de bijoux et d’étoffes voyantes » (ce que semblent attester les photos de l’époque). D’ailleurs, tous ceux qui produisent ou qui vendent, à Diego Suarez, profitent de la présence militaire et de l’afflux de population.

L’essor du commerce

La liste des commerçants à Diego Suarez est d’ailleurs impressionnante par rapport à une si petite ville. On y trouve ainsi 5 marchands de bœufs, 3 marchands de bois, 7 bouchers, 4 boulangers, 2 charcutiers, 2 coiffeurs, 1 cordonnier, 5 couturières, 4 menuisiers, 4 forgerons, 11 débitants de boissons et 29 épiciers/ débitants de boissons, 7 restaurateurs et 47 bijoutiers /marchands de tissus ! Ces commerces, comme maintenant encore, sont tenus par des ethnies assez spécialisées : Les Chinois s’occupent essentiellement d’épicerie et de vente de vin et de spiritueux ; les Indiens sont marchands de tissus et de joaillerie. Les bouchers, charcutiers, boulangers, restaurateurs, coiffeurs, sont généralement français. Parmi ces commerçants, le plus connu est l’indien Charifou Jeewa, le premier installé aux tout débuts de la ville basse et qui a ouvert dans la ville haute le « Grand Bazar » où l’on trouve…tout ! On trouve également des prestataires de services : les canotiers (une dizaine) souvent yéménites, qui font le service du port où ils transportent les voyageurs au débarquement ; les colporteurs, une dizaine également. A un niveau économique supérieur, on trouve les « négociants » et ce que nous appellerions maintenant les professions « tertiaires ». Les négociants en gros et en détail sont environ une vingtaine sans compter les trois grandes Compagnies (Compagnie Marseillaise de Madagascar, Comptoir Colonial de Marseille, Société française de commerce et de navigation). Il existe également trois Compagnies d’Assurances (L’Union, La Confiance, La Mutuelle) ; un avocat, un médecin, deux pharmaciens et un couple de photographes. Enfin, pour approvisionner ces dizaines de débitants de boissons qui s’enrichissent de la clientèle militaire, on trouve cinq vendeurs de vins en gros plus une société, la « Société Vinicole du Languedoc ». Et surtout, signe de sa prospérité, Diego Suarez a une banque ! Le Comptoir National d’Escompte vient d’ouvrir une agence, au coin de la rue Flacourt. Le premier bâtiment « civil » construit en dur dans la ville ! Mais Diego Suarez s’enorgueillit aussi d’un certain nombre d’industries, déjà en place ou en train de naître.

 L’agence du Comptoir National d’Escompte, au coin de la rue Flacourt, est Le premier bâtiment « civil » construit en dur dans la ville
L’agence du Comptoir National d’Escompte, au coin de la rue Flacourt, est Le premier bâtiment « civil » construit en dur dans la ville
Les débuts d’une vie industrielle

Les « vieilles » industries qui datent tout au plus de quelques années, ne sont pas toutes dans leur meilleure forme. La plus ancienne - et la plus importante - l’usine d’Antongombato, qui date de 1890, a dû arrêter la fabrication des conserves de bœuf en raison de la « hausse énorme du prix du bétail » et n’a procédé à aucune exportation en 1901. Sous un autre nom (La Graineterie française a été cédée à la Compagnie coloniale française d’élevage et d’alimentation) elle s’est reconvertie dans d’autres activités, notamment l’industrie du bois. En juillet 1901, le Général Gallieni a rendu visite au domaine d’Antongombato en prenant une chaloupe à vapeur jusqu’au fond du port de la Nièvre, puis en remontant, sur 500m, la rivière des Makis jusqu’à Anamakia où se trouve le débarcadère. De là, en prenant le chemin de fer Decauville, il est allé jusqu’à l’immense usine dont le matériel, à l’arrêt, ne demande qu’à retrouver du service. Sous la conduite du nouveau directeur, M.Jeanson (qui a donné son nom à un des pics de la montagne d’Ambre), et en reprenant la voie ferrée sur 3 km, il s’est enfoncé dans la forêt d’Antongombato où poussent le palissandre, le bois de rose ; le bois de buis, le nato, le takamaka et bien d’autres essences. Ces bois, qu’on laisse sécher pendant un an sont ensuite traités dans la scierie à vapeur, très moderne, installée dans l’ancienne usine de conserves. Si l’usine d’Antongombato est en déclin, ce n’est pas le cas de la Compagnie française des salines qui, après la faillite de la Société française des salines, reste seule à produire le sel de Diego Suarez. D’après le J.O de Madagascar « après des débuts assez difficiles, faute de main d’œuvre et de moyens de transport » et après les dégâts causés par le cyclone de 1899 « la société est en progrès très marqués ». Elle a donc pu exporter 391 tonnes de sel, ce qui n’est pas considérable mais s’explique par le manque de moyens de transport (faute de remorqueurs les gros voiliers ont du mal à entrer dans le port. Aussi, la majeure partie du sel produit, notamment dans les salins de Betahitra et de la Main (23 400 tonnes) est vendue sur place.
Par ailleurs, une nouvelle industrie est en tain de naître : MM. Montagne et Massot ont entrepris, vers le mois d’avril 1901, l’exploitation de la chaux de la montagne des français. Dès juillet, ils ont produit 100 tonnes par mois et envisagent de passer à 300 tonnes mensuellement. Cette chaux est utilisée sur place en complément de celle qui est produite à Cap Diego par les services de l’artillerie. En 1901 également, MM Pivert et Dubois ont créé la première briqueterie à Ankorika, industrie qui ne prendra une réelle importance qu’en 1902. Enfin, depuis 1894, la société Leques et Grenet, fabrique industriellement (avec des pétrins mécaniques), le pain et la glace consommés à Diego Suarez.

Les beaux jours de l’agriculture

En raison du manque de produits frais à Antsirane, les cultivateurs – et surtout les maraîchers – connaissent en 1901 leur âge d’or. Généralement malgaches ou créoles venus de La Réunion, ils cultivent le riz et les légumes à Anamakia, à la Rivière des Caïmans et à Sakaramy. La plupart de ces légumes sont ceux que l’on trouve à La Réunion (maïs, ambrevades, manioc…) mais des essais d’espèces européennes sont tentés, notamment les pommes de terre. Ceux qui possèdent des terrains d’une assez grande superficie (notamment la Société Franco-Antankare d’Antongombato) tentent le café, le tabac, la vanille, la canne à sucre, le caoutchouc (prélevé sur les lianes à caoutchouc Voahely et Lambiro). M.Jeanson, le directeur de la scierie d’Antongombato, possède à titre personnel dans la montagne d’Ambre, une concession où il a planté 10 000 pieds de caoutchouc. Et, puis, bien sûr, on a planté des arbres fruitiers, notamment des manguiers ainsi que des citronniers, orangers et mandariniers que l’on a importés d’Algérie. Ces produits sont essentiellement destinés à la population européenne et aux militaires et se vendent un bon prix. Le riz coûte, au marché, 32 francs les 100 kilos, soit environ 2 800 Ariary le kilo. La douzaine de bananes se paye 0, 60 centimes c’est à dire 1,50 euros ou 5 250 Ar. Des prix beaucoup plus élevés que ceux qui sont pratiqués, à l’époque, dans le reste de l’Ile.
D’ailleurs, la vie est chère à Diego Suarez, en 1901. Dès son arrivée, le voyageur doit payer le débarquement par chaloupe au prix de 50 centimes par personne, soit 1,25 euro, puis le transport de ses bagages à raison de 0,25 franc par colis de moins de 30 kg (2 100 ariary). Evidemment, les prix sont plus élevés s’il se rend dans la ville haute ! Là, s’il descend à l’hôtel (il y en a 3 à Antsirane : l’hôtel d’Europe, l’hôtel de Paris et des messageries, l’hôtel du Piémont) il payera sa chambre (au confort rudimentaire) 3 francs la nuit (7.50 euros). Même prix pour un repas au restaurant (il y en a 2 : le restaurant des Colonies et le restaurant du Casino). Et s’il s’installe à Diego Suarez…il devra chercher longtemps un logement et payer un loyer très élevé. S’il se rend au marché ou chez les commerçants, il trouvera de nombreuses denrées, presque toutes importées, donc très chères. Quelques exemples : le beurre : 1F (2,50 euros), la douzaine d’œufs 3F (7,50 euros) ; même prix pour un poulet ; 50 centimes (1,5 euros) la boite de sardines. Finalement, le moins cher à Diego Suarez, c’est encore le vin rouge qui arrive par barriques de 100 litres dont l’Armée est la principale cliente ! Il faut dire que la population d’Antsirane, qui travaille dur, a besoin de se détendre.

Les distractions à Diego Suarez en 1901

Elles ne sont pas très nombreuses…
Si la « bonne société » se retrouve au Cercle français qui vient d’être créé, les principales occasions de divertissement sont les fêtes données pour le 14 juillet ou lors de la venue d’un personnage important. En juillet 1901, lors de la visite du Général Gallieni, des fêtes somptueuses sont données en son honneur, bals, banquets, et surtout une merveilleuse fête nautique à laquelle participe la marine mais aussi tout le petit peuple de Diego Suarez : « La fête nautique a commencé dans ce superbe décor, que les projecteurs électriques du Catinat et de l’Infernet éclairaient de faisceaux éclatants de lumière, promenés tour à tour sur les eaux, sur les embarcations brillamment illuminées et pavoisées, sur l’estrade d’honneur et sur toutes les parties du rivage. » Les divers bâtiments en rade ont défilé ainsi que les embarcations particulières, décorées avec goût et la totalité des récompenses (100 F soit 250 euros) a été attribuée « aux embarcations indigènes et anjouanaises » (J.O de Madagascar). Puis, la « fête vénitienne » a été suivie d’un bal populaire.

Arc de triomphe érigé par les commerçant de Diego Suarez en l’honneur du Général Galieni à l’occasion d’une fête populaire
Arc de triomphe érigé par les commerçant de Diego Suarez en l’honneur du Général Galieni à l’occasion d’une fête populaire

On est loin de la petite bourgade triste qu’était encore Diego Suarez au lendemain de la conquête coloniale de 1895 …mais, parmi ceux qui avaient afflué dans la ville, dans l’attente d’un avenir meilleur, beaucoup durent renoncer à leurs rêves de fortune et de grandeur.
■ Suzanne Reutt


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