Le Monde illustré du 08/10/1892
La victoire remportée par nos troupes sur l'armée dahoméenne a coûté là vie au commandant Faurax.
Frère de MM. Faurax, industriels bien connus à Lyon et à Marseille, il s'engagea à dix-huit ans; il avait trois ans de service lorsque éclata la guerre.
Nommé immédiatement sous-lieutenant, il fut le premier officier français blessé par les balles allemandes dans l’engagement de Saarbruck.
A peine guéri,- il repartait avec le '62e de marche, et faisait toutes les campagnes de l'Est dans l'armée du général Bourbaki, à laquelle appartenaient également ses deux frères, officiers de mobiles. Blessé pendant la bataille de Nuits et fait prisonnier, il s'échappe de l'ambulance, et vient se mettre à la disposition du gouvernement. Il fut nommé capitaine et Chevalier de la Légion d'honneur, en récompense de sa brillante conduite. Le. Capitaine Faurax n'avait pas encore vingt et un ans.
Lors de la révision des grades, il fut nommé lieutenant; en 1875, il était promu capitaine au choix.
Le capitaine Faurax fit plus tard toute la campagne de Tunisie, où sa bravoure lui valut deux citations à l'ordre du jour de l'armée. La campagne terminée, il alla combattre au Tonkin, où pendant trois ans, sa brillante conduite fut récompensée par deux citations. Il fut promu alors commandant à la légion étrangère.
A son retour, le gouvernement l'envoya en mission au Japon, en Chine et en Sibérie.
En juillet 1890, il passa au 98e de ligne, en garnison au camp de Sathonay, et le 14 juillet il était promu officier de la Légion d'honneur.
Au moment où se produisirent les derniers événements du Dahomey, il demanda à entrer dans la Légion étrangère, et il partit pour le Dahomey. Il devait être une des premières victimes de l'expédition.