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Lettres de l’ASAF



 


Association de soutien à l’armée française

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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 22/04

« À propos des soldats français en Algérie, un président ne devrait pas dire cela[1] ! »

 

Dans sa longue quête mémorielle destinée à réaliser une impossible réconciliation entre la France et l’Algérie, le président de la République a ajouté une étape le mercredi 26 janvier 2022 à l’Elysée.

Rappelez-vous, ce véritable chemin de croix avait commencé en février 2017 à Alger, lorsque Emmanuel Macron, candidat à l’élection présidentielle, avait déclaré sur un média algérien que la colonisation avait été un « crime contre l’humanité », que la France « devait présenter ses excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avions commis ces gestes ».

Puis, le Président commanda à l’historien Benjamin Stora un rapport destiné à apaiser les mémoires rivales entre la France et l’Algérie autour de la guerre. Ce document, remis le 20 janvier 2021, proposait très modestement de dresser des « passerelles sur des sujets toujours sensibles » (disparus de la guerre, séquelles des essais nucléaires, partage des archives, coopération éditoriale, réhabilitation de figures historiques…). Mais, à sa lecture, il apparaît très nettement que la majorité des pas en avant attendus le sont de la France.

Le 26 janvier, la cible visée était les rapatriés d’Algérie qui, depuis l’accession à la présidence de monsieur Macron, estimaient n’avoir reçu de lui aucun message de soutien ou de sympathie. Le palliatif à ces manquements passés a consisté à revenir sur la fusillade de la rue d’Isly à Alger, dans laquelle des dizaines de partisans de l’Algérie française furent tués par l’armée le 26  mars 1962. Le Président décrivit alors cet événement tragique en soulignant que  « les soldats français, déployés à contre-emploi, mal commandés, ont tiré sur des Français ». « Ce massacre du 26 mars 1962 est impardonnable pour la République » ajouta monsieur Macron.

Il est vrai que pour faire bon poids et dans le cadre du « en même temps » qui lui est coutumier, le Président condamna aussi les massacres perpétués à Oran par des Algériens, le 5 juillet 1962, qui firent entre plusieurs centaines et deux mille victimes parmi lesquelles des femmes et des enfants.

Mais revenons à la rue d’Isly. Alors que le cessez-le-feu ouvrant la voie à l'indépendance de l'Algérie a été proclamé le 18 mars, plusieurs milliers de partisans de l'Algérie française sont appelés par l'OAS (Organisation armée secrète) à se diriger le 26 mars vers le quartier de Bab-el-Oued, refuge de membres de l'OAS, afin de forcer les barrages installés par l'armée française après plusieurs meurtres de jeunes du contingent par cette organisation. Ils sont invités à s'y rendre « sans armes » et « drapeau en tête », alors que la manifestation est interdite par le préfet.

À partir de là, différentes versions circuleront. Cependant,  selon l'une d'elles, certes contestée notamment par des familles des victimes, ce sont des tirs visant les militaires depuis une notamment par des familles des victimes, ce sont des tirs visant les militaires depuis une fenêtre ou un toit, rue d'Isly, qui enclenchent en retour, de la part des tirailleurs gardant le barrage, la fusillade vers la foule paniquée.

Quoi qu’il en soit, il n’est pas admissible que 60 ans plus tard, un président de la République, chef des Armées, porte dans un discours politique un tel jugement sur la façon dont les soldats étaient alors commandés. Est-il utile de rappeler que les soldats « mal commandés » d’alors, étaient, comme ceux d’aujourd’hui, sous les ordres du pouvoir politique ? Faire porter le chapeau aux militaires est une coutume dans notre République dès lors que cela permet d’épargner les responsables politiques. C’est le même procédé qui a été utilisé pour fustiger les « fusilleurs pour l’exemple » de la Grande Guerre.

Le préfet avait interdit la manifestation. Le préfet, c’est le représentant local de l’État et c’est donc l’État qui, en premier lieu, a failli en ayant été incapable de faire exécuter ses directives. Alors que les historiens eux-mêmes ne sont pas d’accord sur les circonstances du drame et sur le nombre de victimes, n’aurait-il pas été préférable, plutôt que d’asséner un jugement péremptoire, d’annoncer la création d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur toutes les zones d’ombre de cette sinistre journée ?

De même, sur le 5 juillet 1962 à Oran, le Président est passé un peu vite. Il aurait pu exiger de l’Algérie l’ouverture de ses archives sur cette tragédie, la reconnaissance par celle-ci de l’existence de charniers, près d’Oran, qui renferment des centaines de corps de victimes françaises de même que leur restitution en vue de leur identification. Il faut arrêter de donner des gages à l’Algérie en espérant un retour qui n’arrivera jamais.

Quant aux rapatriés d’Algérie, leurs responsables estiment que  « M. Macron a reconnu le plus simple, l’aspect mémoriel, mais n’a pas franchi le pas de l’indemnisation », évoquant une revendication toujours présente chez certaines associations en dépit de compensations financières déjà versées mais critiquées comme « partielles ». Ainsi, l’utilisation de l’armée comme bouc émissaire afin de gagner les bonnes grâces des pieds-noirs apparaît vaine. La phraséologie macronienne débouche donc sur un double échec : ses relations avec les rapatriés ne se sont pas franchement réchauffées depuis le 26 janvier pas plus que celles avec les militaires.

« Le chemin tortueux de la repentance ne peut que s’enliser dans les sables mouvants[2]. »

 

La RÉDACTION de l’ASAF
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[1] Un président ne devrait pas dire ça..., sous-titré Les secrets d'un quinquennat, est un livre des journalistes d'investigation Gérard Davet et Fabrice Lhomme, publié le 12 octobre 2016 par les éditions Stock.

[2] Expression utilisée par Barbara Lefebvre dans Le Figaro Vox du 27 janvier 2020.


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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 22/03

« Le retour des conflits de haute intensité pressenti par le général Burkhard face aux dividendes de la paix de monsieur Fabius. »

 

Le 8 septembre 1993, devant les stagiaires civils et militaires du Centre des hautes études de l'armement (Chear), monsieur François Léotard, alors ministre de la Défense, dénonçait avec force la thèse exprimée par monsieur Laurent Fabius lorsqu’il était premier secrétaire du parti socialiste selon laquelle la France devait désormais, après l’écroulement de l’Union soviétique, savoir engranger « les dividendes de la paix » en diminuant son budget militaire.  Il y aurait un grave risque, expliquait alors  François Léotard, pour notre pays et pour la paix elle-même, à se lancer dans un « désarmement budgétaire ».

S’il a été entendu par les stagiaires du Chear, monsieur Léotard ne l’a guère été par ses amis politiques. En effet, à peine votée, la loi du 2 juillet 1996 relative à la programmation militaire pour la période 1997 à 2002, première loi votée s’appliquant à la nouvelle armée professionnelle décidée  par monsieur Jacques Chirac, président de la République, et annoncée le 22 février précédent, était déjà amputée. Il fallut, sur les injonctions de monsieur Alain Juppé, Premier ministre, dégager 20 milliards de francs d’économie (nous n’étions pas encore passés à l’Euro) sur les quatre premières années d’exécution de la loi.

Dès lors, le budget de la Défense ne cessa de s’éroder jusqu’à l’arrivée de monsieur Emmanuel Macron qui stoppa cette dérive mortifère. Mais les retards accumulés ne pouvaient  plus être instantanément comblés et seuls la durée et le respect des engagements financiers pouvaient les pallier.

Et patatras ! Vingt-cinq ans plus tard, la Russie, encore elle, certes qui n’est plus soviétique, mais qui a à sa tête un nouveau tsar dont l’obsession est de reconstituer l’Empire soviétique, attaque l’Ukraine et menace la paix globale en Europe. Comble d’ironie, il s’agit bien de la Russie dont l’effondrement trop tôt considéré comme définitif avait fourni le prétexte aux fameux « dividendes de la paix ».

L’attaque de l’Ukraine par la Russie était écrite depuis 2014 avec la crise du Donbass voire depuis 2008 avec l’exemple géorgien. Cependant, la diplomatie française et le président de notre République ont inutilement gesticulé devant monsieur Poutine oubliant un adage toujours démontré dans l’Histoire : quand un dictateur parle de paix, il ment, quand il parle de guerre, il dit la vérité.

À l’inverse de tous ces dénis de la réalité, dès son accession à sa précédente  fonction de chef d’état-major de l’armée de Terre, en 2019, l’actuel chef d’état-major des Armées, le général Thierry Burkhard, n’a cessé d’alerter sur le probable retour de conflits où l’on assisterait à une résurgence du combat de haute intensité. Il nous faut, n’a-t-il cessé de répéter, « gagner la guerre avant la guerre ».  Cette forme de dissuasion « classique » sous-entend un effort considérable de « réarmement » comme ce fut le cas pour la mise en place de notre dissuasion nucléaire. On est bien loin des « dividendes de la paix », formule dont l’inanité nous est cruellement démontrée par monsieur Poutine.

Aujourd’hui, les hypothèses du général Burkhard se vérifient. Dès lors, que peut faire la France au plan militaire ? Elle matérialise sa présence dans l’OTAN en éparpillant quelques poignées d’hommes et de femmes dans des pays membres de l’OTAN et frontaliers avec la Russie ou l’Ukraine : présence de 300 hommes et d'un escadron de chars en Estonie, envoi de 500 hommes en Roumanie. On voit bien qu’il s’agit là de gestes symboliques, mais, à la vérité, pourrait-on vraiment faire plus ? Avec une armée de Terre taillée au plus juste depuis sa professionnalisation et ne complant aujourd’hui que 121 000 personnes (guère plus que la Gendarmerie qui en totalise 101 000), par ailleurs déjà très engagée, pas seulement au Sahel mais armant des bases permanentes en Afrique et déployant des forces de souveraineté Outre-mer, celle-ci est en limite de rupture. Ce qui sera mis là sera forcément pris ailleurs.

À terme quelle est l’issue ? Si l’Union soviétique comptait 360 millions de ressortissants, les Russes ne sont plus aujourd’hui que 144 millions soit l’équivalent des populations cumulées de l’Allemagne et de la France. Par ailleurs la Russie, avec un PIB équivalent à celui de l’Espagne, est un pays pauvre alors que l’Union européenne est la première puissance économique du monde.

Il n’est donc pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que le salut ne peut venir que de là. D’ailleurs, monsieur Poutine, lui, l’a très bien compris. Il s’oppose de toutes ses forces à cette UE démocratique dont le possible effet de contagion sur ses peuples lui fait peur. C’est parce que la démocratie avait atteint l’Ukraine qu’il a décidé de  l’éradiquer.

Par son impuissance face à un homme qui ne raisonne qu’en terme de  rapport de force, l’Europe paie aujourd’hui le relâchement dont elle a fait preuve, collectivement, en matière d’effort de défense pendant des décennies.  Consacrer les moyens nécessaires à sa défense, c’est faire un investissement en faveur de la paix. Les dividendes de la paix dont parlait monsieur Fabius, c’est monsieur Poutine qui aujourd’hui les empoche.

 

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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 22/02

« La résilience, c’est pour le jour d’après »

 

Le 25 mars 2020, au titre de sa contribution à l’engagement interministériel contre  la propagation de l’épidémie de la Covid-19 dont nous n’étions, hélas,  qu’aux prémices, l’armée française menait une opération militaire sur le territoire national baptisée Résilience. Cela ne fit que conforter, dans l’esprit de nos concitoyens, l’assimilation de ce terme avec l’idée de résistance, de réaction face à l’adversité dans le moment présent. Or, il s’agit là d’une acception partiellement erronée de ce mot, car la résilience, c’est surtout la reprise d’un nouveau développement, d’une nouvelle marche en avant, après un traumatisme auquel, en effet, il a fallu préalablement résister.

La résilience, ce sera donc surtout pour le jour d’après, quand nous serons sortis de l’épidémie ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui.  Dès le début de celle-ci, c'est-à-dire il y a maintenant près de deux ans, nous écrivions : « Après des morts nombreux et, tant au niveau des certitudes de chacun que des relations entre le citoyen et l’État, il faudra reconstruire et réapprendre à vivre. Peut-être aussi notre société devra-t-elle inventer une nouvelle culture ? Alors, il faut s’y préparer dès maintenant. »

Pour l’heure, rien n’a véritablement changé et nous n’en sommes pas encore  là. Alors, espérons que demain, après l’épidémie dont on nous annonce chaque mois la fin pour le mois suivant, nous aurons pris conscience de nos excès souvent liés à notre individualisme pour aller vers, précisément, une résilience collective. Peut-être s’interrogera-t-on sur notre désir d’accumuler sans cesse des objets souvent venus d’ailleurs, sur nos habitudes alimentaires ayant conduit à une agriculture excessive avec des élevages industriels disproportionnés ? On y regardera peut-être à deux fois avant de sauter dans un avion pour aller passer une semaine de vacances en Thaïlande ou au Mexique. On se posera aussi certainement la question de savoir pourquoi, alors qu’en Occident les conditions matérielles de vie n’ont jamais été aussi favorables, il n’y a jamais eu autant de dépressions et de maladies psychiatriques diverses.

En France, le concept de résilience a été introduit dans le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale dès 2008 et repris dans celui de 2013, ce qui  a conféré à ce mot de la  visibilité voire une certaine notoriété. Dans ces documents, il est écrit  qu’au niveau de la nation entière « la résilience se définit comme la volonté et la capacité d’un pays, de la société et des pouvoirs publics à résister aux conséquences d’une agression ou d’une catastrophe majeure, puis à rétablir rapidement leur capacité de fonctionner normalement, ou tout le moins dans un mode socialement acceptable. Elle concerne non seulement les pouvoirs publics, mais encore les acteurs économiques et la société civile toute entière ».

L’accroissement de la résilience sociétale a été défini comme l’un des objectifs de la stratégie de sécurité nationale française. Dans une certaine mesure, les armées peuvent y participer. Leur apport est d’autant plus intéressant que les sociétés modernes semblent avoir développé une aversion à certains risques comme  le montre le développement excessif du principe de précaution. Or, la résilience est fondée sur une modification des logiques de lutte contre les risques et les menaces ; il ne s’agit plus d’appliquer le principe du « risque zéro » en tentant d’anticiper tous les problèmes potentiels, mais bien de lui substituer une logique du risque accepté car estimé assimilable par le pays.

Face à la survenue d’événements de grande ampleur sur le territoire national, la participation des armées est souvent limitée à la mise à disposition de moyens, matériels et humains, au profit des gestionnaires de crise. Cette dimension est particulièrement importante pour trois raisons. La première réside dans le fait que les  armées et services du ministère des Armées sont parfois les seuls (ou presque) à disposer de certains équipements et compétences spécifiques. Secondement,  le statut général des militaires impose une sujétion en tout temps et en tout lieu des personnels, fort utile dans ces contextes particuliers. Enfin, et surtout, les soldats sont pour la plupart des individus habitués et préparés à agir en période de crise. Les différents plans adoptés dans notre pays prévoient ainsi la possibilité de réquisitionner personnels et matériels militaires.

Mais limiter la contribution des armées au renforcement de la résilience nationale à leur seule participation à la gestion de crises particulièrement aiguës a pour conséquence de  se priver des autres ressources dont elles disposent et qui pourraient utilement être mises au profit de la société en de nombreuses autres circonstances. Cela existe d’ailleurs déjà à travers des unités militaires spécialisées comme la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, le bataillon de marins- pompiers de Marseille, les unités d’instruction et d’intervention de la sécurité civile ou encore les hôpitaux d’instruction des Armées. Il suffirait pour cela de consentir une augmentation des effectifs et du budget des armées permettant de couvrir ces dépenses nouvelles.

 

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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 22/01

« En 2022, aimons la France ! »

 

Alors que dans quelques mois, chaque citoyen français va se déterminer quant au choix du futur président de la République, il est un point qui peut nous rassembler tous : c’est l’amour de notre pays, la France.

On ne sait pas fixer la date de naissance de la France, ainsi on peut la qualifier d’éternelle. Son ancêtre, la Gaule romaine, s’est émancipée  dans la brume glacée de la chute de l’Empire romain. Les temps étaient obscurs, les chemins incertains. Puis, ont suivi des heures terribles où l’Europe, qui d’ailleurs se confondait alors avec la chrétienté, a vu naître  un petit royaume qui, après des siècles de patiente édification, de tumultes guerriers, de tractations de palais  est devenu la France. Au cours du Moyen Âge, les territoires qui devaient la constituer  ne se formèrent que lentement. Ce n’est qu’au début du XIVe siècle que l’on parle, pour la première fois, de nation de France, même si Philippe Auguste, fort de sa victoire de Bouvines, a pu légitimement revendiquer le titre de roi des Francs, c'est-à-dire des Français, et c’est surtout au cours de la Guerre de Cent Ans que se forge le sentiment national français que Jeanne d’Arc a su si bien exprimer. Ce territoire de France, à la forme hexagonale, mais que longtemps après Vauban, son génial défenseur et l’inventeur de la formule, on qualifiera paradoxalement encore de pré carré, est « aimable » par sa géographie. La France a le tempérament tempétueux de la Méditerranée, la robustesse de ses massifs montagneux, le calme de ses volcans endormis, la langueur de l’Atlantique. Elle a acquis aussi, dans un passé plus récent, des départements et collectivités  d’Outre-mer qui lui ont offert  la calme beauté du Pacifique, celle colorée des Antilles et de l’océan Indien  ou encore les panoramas  sauvages des territoires glacés de l’Atlantique Nord.

La France a conquis sa place aux yeux du  Monde par les armes, par ses discours, par sa science, par sa culture et même par sa gastronomie. Pour servir ces différents domaines, elle a vu jaillir de son peuple des hommes d’exception - souverains, chefs d’État, grands soldats, savants, penseurs, philosophes, poètes, écrivains, artistes - qui tous ont exprimé, à travers le regard qu’ils portaient sur elle, l’idée qu’ils s’en faisaient. Ce furent Clovis, Saint-Louis, Napoléon ou  de Gaulle ou encore Turenne, Foch et Leclerc,  mais aussi Lavoisier, Buffon et  Pasteur sans oublier  Diderot, Condorcet, Baudelaire, Verlaine, Zola, Hugo, Delacroix et les frères Lumière. Ce furent aussi des femmes de même facture comme Jeanne d’Arc, Olympe de Gouges, Louise Michel, George Sand, Sophie Germain, Marie Curie, Irène Joliot-Curie, Charlotte Delbo, Simone Weil, Germaine Tillon ou Geneviève de Gaulle-Anthonioz.

Cette profusion d’intelligence, de talents et de courage aussi ne constitue pas une diversité, mais, au contraire, une unité. Chacun de ces éminents personnages était particulier,  mais la France ne bâillonne pas les particularismes ; en France, au contraire, chacun d’entre eux  a sa place, mais, en revanche,  la France ne saurait céder sa place à aucun. En France, les Français veulent pouvoir reconnaître partout la France !

Nombre de ces intelligences et de ces talents ont su décrire aussi les blessures de la France. Ils savaient que les taire aurait été pire que de les dire. La véritable grandeur de la France, c’est de dire aussi ses plaies et ses erreurs pour les inscrire dans l’universel humain. D’aucuns, aujourd’hui, se complaisent dans la repentance au prétexte que la France a colonisé, a pratiqué l’esclavage, a collaboré avec le régime nazi. On parle alors des heures sombres de notre  Histoire. En vérité, ce furent là les conséquences d’humaines décisions, de chemins tortueux empruntés ou de directions prises jugées mauvaises aujourd’hui dans un contexte radicalement différent. Et c’est parce que son Histoire est pleinement humaine que la France ne doit pas en rougir. Elle est riche de conquêtes, de fêtes, de douleurs, de famines, de festins et de chansons. Elle est l’une des plus belles, des plus riches histoires qui soient.

Il y a donc mille façons de dessiner les contours de la France  puisque l’on peut se référer aux hommes, à la langue, à la religion, aux fleuves et aux rivières, aux montagnes et aux collines, aux pâturages et aux vignobles, aux châteaux, aux églises, à toutes les vieilles pierres qui témoignent de l’œuvre et, souvent, du génie de nos pères, bref, à tout ce qui constitue l’Histoire de notre pays. Une Histoire qui, soit dit en passant, est une. On ne peut la découper en rondelles ; il faut la prendre tout entière ou la laisser. C’est Marc Bloch qui disait[1] : « Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération.»

Il faut aimer la France parce que, précisément, son histoire collective  en fait un lieu de cœur, un lieu de partage d’un présent et d’un projet d’un futur, symbole d’une identité ancienne, transmise par la langue, le folklore, la gastronomie. « On aime la maison qu’on a bâtie et qu’on transmet » dit Ernest Renan[2]. C’est notre Patrie.

Aimer la France c’est avant tout un acte de foi. Foi en l’humanité, foi en la civilisation. Foi en un destin commun et en une vocation particulière.  C’est aussi un acte de tolérance : tolérance envers ses différentes communautés humaines, philosophiques, religieuses ou culturelles.

Qui aime la France ne peut la trahir. Aujourd’hui les citoyens français amoureux de ce si beau pays doivent prendre garde à se doter d’élites qui ne trahiront jamais la France.

La RÉDACTION de L’ASAF
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[1] En 1940, dans son livre L’Étrange Défaite.

[2]Lors d’une conférence prononcée à la Sorbonne le 11 mars 1882 et intitulée : Qu’est-ce qu’une Nation ?


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 21/12

« Ne pas subir »




Restaurer notre souveraineté, réduire notre dépendance


Une récente prise de conscience malgré des exemples passés

Les ruptures d’approvisionnements en médicaments constatées il y a déjà plusieurs années et la crise de la Covid depuis 2 ans ont révélé aux Français notre extrême dépendance vis-à-vis de l’étranger. Déjà, dans les années 70, la crise pétrolière avait conduit la France à développer une filière complète de production d’électricité d’origine nucléaire afin de réduire sa dépendance énergétique. C’est cette filière d’excellence qui fournit encore aujourd’hui les trois-quarts de notre électricité.

Dès 1945 et malgré les ravages des 5 années de guerre, la France avait déjà compris que pour rester indépendante elle devait maîtriser l’espace et l’atome. Malgré des moyens limités, les remarquables résultats obtenus permettent à notre pays de disposer aujourd’hui de capacités indispensables à son indépendance stratégique. Ils ont aussi conforté chez les Français le goût de la grandeur et de l’excellence. Les réussites de la France, troisième puissance spatiale en 1963 et première puissance militaire nucléaire indépendante en Europe dès 1964, effaçaient dans l’esprit des Français le traumatisme de la défaite de 1940.

Notre pays bénéficie aujourd’hui des choix effectués et des efforts consentis il y a plus de 60 ans d’autant que ceux-là ont été poursuivis sans solution de continuité. La mise en orbite récente de satellites de la nouvelle génération de « la composante spatiale optique » (CSO 1 et 2) et de renseignement électromagnétique (CERES) démontre la pertinence du choix de l’accès à l’espace dès 1945.


Rappelons tout de même que la part de la richesse nationale consacrée à la Défense s’établissait encore à plus de 4 % du PIB en 1967. Elle n’était plus que de 3 % en 1980 en raison des 2 chocs pétroliers des années 70. Après être descendue à 1,6 % en 2015, elle atteindra à peine 1,8 % en 2022 et devrait s’établir à 2 % en 2025 si les engagements pris dans la LPM de 2019 sont tenus…

 

Des défis à relever avec détermination

Après 40 années de réduction drastique des ressources indispensables au maintien à long terme de forces armées modernes et efficaces, malgré une très timide remontée des budgets depuis 5 ans, les armées sont encore bien loin de pouvoir combler leurs insuffisances les plus criantes.

Parallèlement de nouveaux champs de confrontation s’ouvrent dans des domaines de hautes technologies exigeant des ressources financières et humaines importantes dont la maîtrise est essentielle pour les armées. Il s’agit par exemple :

  • de bases de données nationales dont le stockage et les logiciels d’exploitation soient français afin de garantir la protection, l’intégrité des données et leur utilisation à des fins strictement nationales ; ce n’est pas le cas aujourd’hui avec Microsoft et Google ;
  • de capacités de recherche, d’exploration et d’exploitation des fonds sous-marins. La France dispose, grâce à ses DROM-COM de la 2e plus grande zone économique exclusive (ZEE) avec plus de 11 millions de km2. Elle se doit également d’assurer la surveillance de certains câbles sous-marins qui assurent 95 % des échanges de données. Elle doit enfin absolument maîtriser ce milieu sous la mer où évoluent les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la force de dissuasion et les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) qui, pour leur part, contribuent avec discrétion à la dissuasion conventionnelle et au recueil du renseignement.

Il faudrait y ajouter de nombreux autres domaines déterminants dont la puissance de calcul, l’intelligence artificielle, la cyberguerre, la défense de nos satellites… sans oublier naturellement la fabrication des microprocesseurs dont la production est assurée à ce jour à  70 % par Taïwan.

On voit, comme ce fut le cas en 1945 pour l’espace et le nucléaire, que ces investissements exigent une farouche volonté du pouvoir politique et non de simples déclarations d’intention. Il y faut également une grande continuité dans l’action afin que le successeur ne remette pas en question ce qui a été fait par le prédécesseur, comme ce fut le cas dans le domaine du nucléaire civil avec l’arrêt du surgénérateur Superphénix en 1997 qui nous a fait perdre des années de recherche et d’avance technique.

 

Urgence signalée

Il est évident qu’un effort visant à renforcer notre souveraineté dans les domaines tant civil que militaire doit être entrepris au plus tôt. Nos armées, qui font face à des menaces hybrides mêlant matériels de pointe opérant dans l’espace matériel à des actions dans les espaces immatériels ou opaques, doivent disposer des moyens de vaincre.

Il convient de rappeler sans fausse pudeur que l’industrie de Défense, domaine où la France possède un savoir-faire d’excellence reconnu, est une industrie de haute technologie dans de nombreux domaines (lasers, optique, métallurgie hautes performances, radars, transmissions de données…), peu délocalisée, et dont les exportations contribuent à réduire le déficit de notre balance commerciale.

Mais il est certain que, face aux défis nombreux, les coopérations entre États visant des objectifs convergents sont indispensables. En effet, les investissements financiers et humains nécessaires sont tels qu’il est illusoire de croire que nous pouvons tout faire tout seuls. En revanche nous pouvons, et devons, y associer des partenaires comme Dassault a su le faire avec des industriels pour réaliser le démonstrateur de drone de combat Neuron dont l’exemple est à méditer.

 

C’est avec une équipe de France civilo-militaire que la France relèvera ou pas le défi de la souveraineté. Elle doit absolument rassembler ses talents, sélectionner les secteurs stratégiques qu’elle juge essentiels et nouer des coopérations avec des partenaires fiables sans a priori comme elle le fait déjà avec la Russie à Kourou en Guyane. Encore faut-il que les moyens financiers disponibles soient à la hauteur des enjeux.

 

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Lettre de l’ASAF 21/11

« Défendre le corps et l’âme de la Patrie »



Le 11 novembre 2021, la France commémorait comme chaque année l’anniversaire de l’armistice de la Grande Guerre. Elle honorait aussi le dernier survivant des 1038 Compagnons de la Libération avant que son corps ne rejoigne les 16 autres inhumés au mémorial de la France combattante du Mont-Valérien depuis 1945.

Dans sa très brève et dense allocution prononcée le 11 novembre 1945, le général de Gaulle évoquait la « défense du corps et de l’âme de la Patrie » comme ses enfants l’avaient assurée humblement, les armes à la main, depuis 2 000 ans.

Défendre le corps de la Patrie

L’Arc de Triomphe, défiguré durant quelques semaines, reste le lieu de notre mémoire nationale où des Français viennent quotidiennement se recueillir devant le tombeau du Soldat inconnu « mort pour la Patrie ». Ce soldat sans nom rappelle l’aspect intemporel de ces sacrifices et symbolise tout le sang versé par ses enfants.

Depuis toujours, notre peuple a combattu pour que notre Patrie, la terre de nos pères, ne soit pas amputée, ni ses frontières violées par les envahisseurs. Toutes les générations ont rempli cette mission sous l’impulsion de figures légendaires telles que Geneviève face aux Huns, Jeanne d’Arc contre les Anglais, Foch et de Gaulle repoussant les Allemands. La défense collective, obtenue au prix de sacrifices individuels, a été assurée pour défendre le corps de cette patrie, la France, que nous avons aujourd’hui en héritage.

Mais défendre le corps de la Patrie c’est aussi protéger « la veuve et l’orphelin », les femmes et les enfants garants de la survie de la Nation. Alors, demain, dans 20 ans, alors que nous ne renouvelons plus naturellement notre population[1], aurons-nous les hommes et les femmes en nombre suffisant et aptes physiquement pour assurer notre défense ? Déjà, l’Angleterre et l’Allemagne ne parviennent pas à recruter les soldats nécessaires. Chez nous, l’armée peine à sélectionner ses soldats, compte tenu du peu de candidats à l’engagement.

« Le salut de la Patrie est éternellement précaire » rappelait le général de Gaulle en 1945, à l’issue de la « guerre de 30 ans » au cours de laquelle la France et l’Allemagne s’étaient affrontées. Notre indépendance est toujours menacée par les grandes puissances, tant sur le plan stratégique que dans le domaine des hautes technologies, sans parler du domaine culturel. Son intégrité territoriale est même violée dans ces zones dites de « non-droit » où un islam intégriste cherche à imposer des lois contraires aux nôtres. Elle l’est aussi par les actions subversives menées par des nations étrangères dans nos DROM-COM.

Défendre l’âme de la Patrie

Mais pour défendre l’âme de la Patrie, il faut d’abord connaître l’histoire et l’environnement de ceux qui nous ont précédés, chercher à comprendre les décisions qu’ils ont prises et les raisons qui les ont poussés à faire la guerre ou à conquérir des terres lointaines. Quelles furent, il y a 1 000 ans, 100 ans, leurs motivations réelles, les intérêts visés, les joies éprouvées et les souffrances supportées ?

Il faut connaître et comprendre le passé avec objectivité et tirer les leçons de l’Histoire, susciter le devoir de servir cette patrie fragile dont l’avenir est toujours menacé, plutôt que de juger et de condamner. S’inspirer des figures clairvoyantes et héroïques grâce auxquelles la France est toujours regardée et souvent admirée.

C’est pourquoi la richesse de notre Histoire et la fierté que nous pouvons légitimement en tirer ne peuvent supporter les déclarations de repentance de donneurs de leçons souvent ignares. Si l’historien a pour devoir de rechercher les faits et de tenter d’expliquer leur l’enchaînement dans un contexte du moment si différent du nôtre, il est du devoir des politiques d’assumer ce passé après l’avoir analysé finement dans ses dimensions historique et géographique afin de développer leur capacité d’appréciation de situation et de décision. À leur tour, ils ont pour mission d’assurer au mieux la pérennité de la Nation.

Le « vivre ensemble » dont il est tant question aujourd’hui est-il un lien suffisant pour susciter, si nécessaire, la défense du corps et de l’âme de la Patrie ? Vivre ensemble signifie-t-il vraiment que l’on est prêt à mourir ensemble ? La liberté individuelle tellement chérie aujourd’hui peut-elle exister sans esprit de Défense avec la perspective de sacrifices que le combat exige ? Défendre l’âme de la France passe donc par une véritable éducation des citoyens. Mais peut-on assurer cette éducation au respect, à la camaraderie, à la loyauté et à l’amour du pays quand on entend et lit « nique la France » sans que ces propos soient fermement sanctionnés ?


La Défense de la France repose sur son armée, mais elle prend ses racines dans une démographie dynamique et une solide éducation autant familiale que scolaire. Sans ces fondements, aujourd’hui fragilisés, notre pays ne pourra assurer la défense ni de son corps ni de son âme.

La campagne électorale qui s’ouvre doit être l’occasion, pour ceux qui aspirent à servir la France en devenant chef d’État, de s’engager formellement sur ces deux dimensions vitales pour l’avenir afin que dans 20 ans les Français puissent continuer à vivre au sein d’un pays libre tout en étant prêts à le défendre au prix du sacrifice suprême. Là est l’essentiel.

 

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[1]Il faut une moyenne de 2,1 enfants par femme pour assurer en France le renouvellement de la population. Aujourd’hui le taux de fécondité n’est plus que de 1,84 enfant par femme.


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 21/10

« Rassembler ses forces »

 

Menaces

Ces derniers mois ont vu la France mise à rude épreuve sur la scène internationale en raison de la remise en cause - jusqu’à la contestation - de certains de ses intérêts stratégiques.

- En premier lieu, la rupture sans préavis du contrat « du siècle » de 12 sous-marins signé avec l’Australie, sous la pression des États-Unis et avec la connivence de la Grande-Bretagne. Il est possible que le partenariat stratégique, noué à cette occasion il y a quelques années entre la France et l’un des 5 pays anglo-saxons du réseau de renseignement très fermé Echelon, ait pu devenir gênant pour ces 2 États. Mais c’est surtout la rivalité sino-américaine dans l’Indo-Pacifique qui en est la cause ; elle confère en effet à l’Australie une importance stratégique majeure dans le dispositif américain visant à contenir l’empire du milieu.

- D’autre part, après avoir poussé un pion en République centrafricaine, la Russie s’apprête à prendre pied au Mali grâce au groupe Wagner, véritable faux nez de ses services de renseignement. Ainsi, la présence de ce groupe russe pourrait conduire le Président français à décider de quitter ce pays du Sahel où pourtant la France est engagée et combat avec plus de 5 000 hommes et où elle a déjà perdu plus de 50 soldats. La France a-t-elle une stratégie générale, c’est-à-dire une politique, à la fois claire et réaliste en Afrique ? La question est d’autant plus légitime qu’il en va de la vie de nos soldats.

- Enfin, à quelques semaines du 3e référendum qui, le 12 décembre 2021, scellera l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, la Chine renforce ses opérations d’influence sur ce territoire hautement stratégique pour la France, dans le but de rendre le résultat de cette 3e consultation favorable à l’indépendance. Pour la France, l’indépendance de cette collectivité d’outre-mer  engendrerait une perte considérable. En effet, ce territoire de 19 000 km2, situé à 1 500 km à l’est de l’Australie, 4e producteur mondial de nickel, lui donne une zone économique exclusive (ZEE) de plus de 1,4 million de km2. Il constitue par ailleurs un remarquable porte-avions de 200 km de long situé à 18 000 km de Paris.

Ce sont donc les États-Unis, la Russie et la Chine que la France doit affronter, lâchée par une Union européenne impuissante, tant les intérêts des nations qui la composent sont hélas divergents sur les questions stratégiques.

Face à ces évènements et à ces concurrents, les Français doivent prendre conscience des multiples menaces qui pèsent sur eux et qui mettent en cause leur sécurité, leur liberté et leurs emplois partout dans le monde. Il leur faut admettre que les relations internationales reposent d’abord sur des rapports de force.

 

Crédibilité

Pour résister, puis riposter et atteindre ses objectifs, il importe que la France restaure d’urgence sa crédibilité aux yeux des autres nations faute de quoi elles se tourneront vers les puissances qui paraissent les plus fiables.

- Tout d’abord, assurer son intégrité territoriale tant en Métropole que dans les DROM- COM en y affectant les moyens nécessaires. Ces territoires constituent des bases interarmées  nécessaires pour contrôler les ressources de notre ZEE de plus de 11 millions de km2 (la 2e du monde).

- Ensuite, renforcer la crédibilité des forces armées en dotant celles-ci de ressources accrues leur permettant d’accélérer la modernisation de leurs équipements, la mise à niveau de leurs stocks de munitions et leur capacité à durer. Ce n’est pas en 3 ans que notre armée va combler ses lacunes et remonter en puissance alors que pendant 40 ans le budget de la Défense n’a cessé de diminuer. Nous engagions 450 hélicoptères pendant la guerre d’Algérie il y a 60 ans,  120 il y a 30 ans dans la guerre du Golfe et maintenant…16 dans l’opération Barkhane. Tout est dit ou presque !

- Enfin, pour satisfaire ces besoins, rétablir l’équilibre budgétaire est un impératif absolu afin de retrouver à terme des marges de manœuvre et pouvoir faire face à l’imprévu. Aujourd’hui notre dette représente 120 % du PIB soit 2 450 Mds € à comparer aux 40 Mds du budget de la Défense en 2021 !

 

Fierté

Dans le même temps, il importe de réaffirmer la fierté d’être Français et la volonté de demeurer une nation forte, libre et rayonnante. À cet égard les leçons du parcours d’Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération, sont à même de nous inspirer.

- Son choix fait à 19 ans de servir la France jusqu’au sacrifice au prix de son intérêt personnel. Il nous fait comprendre que le droit à la liberté individuelle ne peut exister que si le premier devoir que constitue la défense collective est assuré. En 1940, le territoire national est découpé en 6 zones, Paris est sous la botte allemande, la France en tant que pays libre n’existe qu’à travers ceux qui se battent pour sa libération tant en Métropole qu’à l’étranger. Quand on est vaincu, on devient l’esclave du vainqueur ; se battre est donc le gage de la liberté ! Après Bir Hakeim de Gaulle écrira :« À Bir Hakeim où le rayon de sa gloire renaissante a caressé le front sanglant de nos soldats, le monde a reconnu la France ».

- Placer le courage comme première vertu. Pas question pour Hubert Germain de se réfugier dans un autre pays en paix, de demander asile… Un seul devoir : combattre pour la liberté de la Patrie qu’il chérit. Il sait et nous rappelle « qu’un homme sans courage est une chose ». C’est une France forte, libre et combattante qui peut et doit rayonner sur le monde.

Dans une époque marquée comme toujours par l’incertitude et, pour la France, par un sentiment de déclin, d’affaiblissement et de déclassement, le salut passe par la volonté de nous redresser, de nous relever, de combattre, chacun dans notre domaine mais de manière coordonnée, avec un sens du collectif et le souci de l’intérêt général et du bien commun. Nous devons retrouver le goût d’être les meilleurs.

Le chemin de l’excellence est le seul qui vaille pour nous et pour notre pays. Nous y sommes condamnés si nous voulons vivre debout.

 

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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 21/09

« La place Charles-de-Gaulle outragée »

 

 

Parmi les monuments et lieux de mémoire dont regorge Paris, il en est deux particuliers parmi les plus visités : l’un symbolise l’âme de la capitale, c’est la cathédrale Notre-Dame, en cours de reconstruction, et l’autre son cœur, c’est l’Arc de Triomphe.

L’Arc est situé à la confluence de douze avenues prestigieuses - Champs-Élysées, Friedland, Hoche, Wagram, Mac-Mahon, Carnot, Grande-Armée, Foch, Victor-Hugo, Kléber, Iéna et Marceau - qui forment une étoile qui a longtemps donné son nom à la place qui les relie et, en position légèrement surélevée, il semble éclairer à l’est la ville qui s’étale à ses pieds.

« Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des Arcs de Triomphe ! » s’était exclamé l’empereur Napoléon au lendemain de la bataille d’Austerlitz. En 1806, par décret impérial, il ordonnait l’édification de cet Arc de Triomphe, pour « perpétuer le souvenir des victoires des armées françaises ». Il fallut pourtant attendre trente ans pour que, en1836, le monument soit officiellement inauguré par Louis-Philippe.

Quatre-vingt-trois ans plus tard, le 14 juillet 1919, défilèrent sous l’arche immense les troupes victorieuses de la Grande Guerre avant que n’y soient inhumés, le 28 janvier 1921, les restes d’un soldat inconnu. Dès lors, le monument changeait de nature. En plus d’être un lieu de mémoire, il devenait l’écrin magnifique et grandiose d’un tombeau renfermant la dépouille d’un soldat qui en représentait 1 400 000 autres et qui lui conférait un caractère sacré.

Enfin, le dernier événement marquant la vie bien remplie de ce monument fut, par arrêté du 13 novembre 1970, soit quatre jours après la mort de l’intéressé, la décision de rebaptiser la place de l’Étoile en place Charles-de-Gaulle sans qu’à ce patronyme ne soit ajouté aucun titre particulier tel que général ou président. C’est l’homme Charles de Gaulle qui est honoré ici et qui inclut certes, le général et le président, mais aussi le soldat de la Grande Guerre et l’écrivain, car à ce titre il tenait beaucoup.

Et patatras ! Alors qu’il entame les neuf derniers mois de son mandat de président, soit à peine la durée d’une année scolaire, le candidat potentiellement déclaré à sa réélection, Emmanuel Macron, fait procéder à l’emballage de cette sépulture. Il y avait déjà eu les outrages du 1er décembre 2018, quand des autoproclamés « gilets jaunes » s’étaient introduits dans le musée que le monument renferme pour en détruire le contenu. Ce même jour, veille de l’anniversaire de la bataille d’Austerlitz, les piliers de l’Arc ont recueilli des graffitis où s’exprimait la haine d’une foule hystérique envers nos gouvernants. Ce saccage avait suscité une réprobation générale et tout le monde était tombé d’accord sur un mot d’ordre alors impératif : « Plus jamais cela ! ».

À l’heure où vous lirez ces lignes, cet emballage stupide et odieux sera en cours et cachera pendant au moins deux semaines les noms des batailles mémorables comme ceux des combattants illustres qui sont gravés sur les piliers. Cette insulte aux gloires passées est insupportable à nos cœurs de soldats. Le général de Gaulle, auquel se réfère volontiers notre actuel président et à qui il rend hommage chaque année à Colombey, le jour anniversaire de sa mort, serait sans doute lui aussi révolté par cette honteuse mascarade. Et d’ailleurs, pourquoi n’est-il pas venu à l’esprit de l’actuel président d’emballer la tombe de son prédécesseur ?

Le 11 novembre 2019, le président de la République inaugurait, dans le parc André Citroën, à Paris, un monument depuis longtemps attendu, dédié aux soldats morts en opérations extérieures depuis la fin de la guerre d’Algérie. Sur les murs qui le bordent étaient alors gravés 549 noms de soldats tués sur 17 théâtres d’opérations. Depuis, ce chiffre s’est accru d’au moins 10 noms supplémentaires. Viendrait-il à l’idée de quelqu’un de cacher ces noms pendant quinze jours ? Quelle serait alors la réaction des familles ? Peut-on, au nom d’un « art » éphémère inventé par l’esprit tortueux d’un artiste étranger, aujourd’hui décédé et inhumé aux États-Unis, tout faire ? Pourquoi monsieur Christo n’a-t-il pas emballé le Capitole ou le mémorial Lincoln à Washington ?

Monsieur le Président, peut-être ne le savez- vous pas parce que personne n’a eu le courage de vous le dire, mais vous commettez là une grave erreur. En privé, des maires d’arrondissement à Paris, des députés, des directeurs d’administrations centrales du ministère des Armées et même des ministres désapprouvent ce projet. Ils ont compris eux que le monde combattant considérait cette initiative comme une véritable déclaration de guerre. Ils savent aussi que, toujours englués dans une crise sanitaire qui n’en finit pas, les Français ont bien d’autres préoccupations que d’apprécier ou non des initiatives artistiques douteuses et vont considérer cela comme une diversion bien mal venue.

Depuis un siècle, la tombe du Soldat inconnu est fleurie tous les jours par des Français venus de tous les horizons et souvent entourés de touristes étrangers de passage. Cet hommage modeste, qui émane du cœur du peuple, accompagné du ravivage de la Flamme qui éclaire le tombeau et qui, même sous l’occupation allemande, n’a jamais cessé, ne se suffit-il pas à lui-même et n’est-il pas plus signifiant qu’un énorme « barnum » qui n’avait pour objet initial que de satisfaire son « inventeur » ?



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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 21/08

« La Liberté et les libertés »

 

 

 

 

La Liberté et la santé sont les deux biens les plus précieux dont l’être humain peut disposer. S’agissant de la Liberté, c’est celle de notre devise nationale dont le nom, avec un grand L, est gravé sur tous nos édifices publics. C’est celle pour laquelle d’innombrables Français sont morts à Valmy, à Bazeilles, à Verdun, à Craonne ou sur la Somme, à Bir Hakeim ou dans les plaines d’Alsace. Elle n’a évidemment rien à voir avec la liberté d’emprunter un sens interdit, à Paris, quand on est cycliste, ou d’acheter une boisson alcoolisée quand on a plus de 18 ans.

Quant à la santé, en être privé est très restrictif de libertés. Cela va de la dépendance à des soins ou médicaments indispensables, au respect de contraintes alimentaires strictes jusqu’à la limitation  des mouvements ou des déplacements. Qu’y a-t-il de plus liberticide que de se retrouver, atteint d’une forme grave de la Covid, plus de 60 jours en réanimation, à l’état de légume placé en coma artificiel ? Alors, de grâce, sachons raison garder !

Prendre des mesures pour empêcher des porteurs potentiels de mort de la répandre autour d’eux n’est pas l’apanage d’un régime politique dictatorial. Le devoir de l’État est de protéger ses citoyens contre tous les dangers qui le menacent qu’il s’agisse de terroristes à l’extérieur comme à l’intérieur ou d’une pandémie mal connue et dont les effets sont délétères. Rendre une vaccination obligatoire n’est pas une atteinte à la Liberté fondamentale mais une mesure de salut public.

Les vaccinations contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, l’infection à Haemophilus influenzae b, l’hépatite B, le méningocoque C, le pneumocoque, la rougeole, les oreillons et la rubéole sont obligatoires chez les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018. Tous ceux qui ont effectué leur service militaire se souviennent des fameuses injections de TABDT (typhoïde A et B, diphtérie et tétanos) assez douloureuses et qui rendaient parfois sérieusement  malade pendant 48 heures. Nul alors ne contestait cette mesure dont l’intérêt évident était parfaitement compris s’agissant de respecter, au sein d’une communauté très diverse, des règles d’hygiène strictes.

A-t-on mesuré aujourd’hui le nombre de morts hors Covid générés par la saturation des hôpitaux par des malades de la Covid et obligeant à repousser pour les autres des opérations réputées urgentes ? Que devient alors aux yeux des contempteurs de la vaccination obligatoire la notion d’Égalité, deuxième terme de notre devise nationale. Et que dire de personnes entrées à l’hôpital pour une toute autre pathologie que la Covid, infectées par du personnel soignant non vacciné et décédées de cette maladie ?

L’an dernier, le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle, pointe de diamant de notre politique de puissance, a été mis hors de combat par la Covid qui avait atteint une bonne partie de son équipage. Aujourd’hui, tout le monde à bord est vacciné, du commandant au dernier matelot. Est-ce là la marque d’un pays totalitaire que de s’assurer que sa sécurité est en tout temps et en tout lieu assurée ?

La réunion hebdomadaire du gouvernement présidée par le président de la République et destinée à décider des mesures à prendre au regard de la pandémie, s’intitule Conseil de Défense. Tout est dit à travers cette formule. C’est peu enfreindre les règles de la démocratie que d’inciter par tous les moyens les citoyens à se faire vacciner par comparaison avec le fait que, face à un autre péril, 1 400 000 Français sont morts au cours de la Grande Guerre, envoyés sur le front avec le sentiment d’accomplir leur devoir et sans mise en cause de la décision qui les concernait.

 

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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 21/07

« Complimenter l’armée française… »

 

 

« Gais et contents, nous marchions triomphants,
En allant à Longchamp le cœur à l’aise
Sans hésiter car nous allions fêter,
Voir et complimenter l’armée française »

 

 

Le couplet de cette chanson de Paulus, datant de 1886, semble encore caractériser l’atmosphère entourant le défilé parisien du 14 juillet, à la fois parade et démonstration de force amplement médiatisées dont on ne trouve pas un réel équivalent chez nos alliés. Seul le défilé de la Victoire, à Moscou, peut lui être comparé. Au-delà de leur légèreté, voire de leur frivolité, ces mots expriment quelque chose du lien singulier et antique entre la Nation française et son armée. Quant au spectacle rituel qu’ils recouvrent, il nous offre chaque année, dans une superbe unité de temps et de lieu, l’occasion d’observer in concreto tous les symboles de la relation Politique-Militaire, d’apprécier la panoplie des armes de la France et de goûter, ne fût-ce qu’un instant, l’esthétique si prenante de la force maîtrisée au service de la communauté.

Sans bouder ce que peut procurer cette liturgie, le citoyen ne peut s’arrêter à elle et se rassurer à bon compte sur l’assurance-vie dont elle serait l’illustration : songeons au défilé, magnifique, du 14 juillet 1939... En effet, alors que les menaces ne cessent de noircir notre horizon proche et lointain, il importe que les chefs militaires soient écoutés, au sens plein du terme, tant par la représentation nationale que par le pouvoir exécutif. Les moyens qui leur sont consentis doivent être à la hauteur des dangers recélés par un monde de plus en plus hétérogène et multipolaire.

À cet égard, nous pourrions être, en première approche,  globalement satisfaits des conditions de mise en œuvre des trois premières annuités de la Loi de Programmation Militaire (LPM) 2019-2025. Toutefois, les récents travaux de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat relatifs à l’actualisation de cette loi font apparaître notamment que les objectifs fixés en matière d’entretien programmé des matériels n’ont pas été respectés, que des ajustements estimés à 3 Md€ en faveur de programmes ou opérations d’intérêt incontestable (numérique, cyber, renseignement, condition militaire…) auront des conséquences négatives sur d’autres programmes et que les cibles 2025 pour ce qui concerne le Rafale, les blindés légers ou la guerre des mines ne seront pas atteintes. En outre, les exercices 2019 et 2020 ont vu un surcoût des OPEX, d’environ 600 M€, resté à charge du budget des armées contrairement aux dispositions de la LPM.

Enfin, alors que les risques de conflits à haute intensité ont été évoqués fin 2020 par les plus hauts responsables des armées, les sénateurs soulignent que la remontée de l’activité opérationnelle des armées à 100 % des standards de l’OTAN n’est prévue que pour 2025 et que, surtout, il n’y a pas à l’heure actuelle d’évaluation sérieuse de l’effort budgétaire que supposerait la préparation opérationnelle des armées à la haute intensité.

Tandis que la brutale contraction de 8 % du PIB en 2020 fait peser une très lourde menace sur la remontée de nos dépenses militaires en termes réels selon les objectifs de la LPM, la tentation existe bien, malgré toutes les dénégations, d’écarter la pensée stratégique, qui voit large et loin, au profit d’une pensée, spontanée, de court terme et reportant toujours à demain l’effort qu’il faudrait conduire dès aujourd’hui.

Pour conclure, complimenter les armées ne suffit pas, les passer en revue est utile, leur donner les moyens de leurs missions l’est encore plus…

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