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2016

La Newsletter 16/44 de l'AALEME

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La Newsletter 16/44 de l'AALEME

A REDIFFUSER SANS MODÉRATION

Légion étrangère : 40 ans en Lauragais, ça se fête

Actualités

Publié le 16/11/2016

Le colonel Dufour, chef de corps, devant le drapeau du 4e régiment étranger. /Photo DDM, Gladys

Le colonel Dufour, chef de corps, devant le drapeau du 4e régiment étranger. /Photo DDM, Gladys

Des anciens, y compris de la période africaine, reviendront pour l'occasion. Nous aurons également trois anciens chefs de corps». Le «4», si riche de son histoire, est aussi résolument tourné vers l'avenir ; l'occasion de féliciter ses cadres. «Le régiment vient de permettre, depuis juillet 2015, la montée en puissance de la Légion étrangère, par l'investissement de ses cadres. Quelle entreprise est capable, à effectif constant, de monter sa «production» de 70 % ? Nous avons réussi ça parce que nous avons ici des hommes exceptionnels, auxquels on peut tout demander», leur rend hommage le commandant. Il revient sur les liens étroits qui unissent le régiment à sa ville, évoque le souvenir de Jean-Pierre Cassabel à qui l'on doit cette installation quand tant d'autres villes de France avaient candidaté, évoque cette fidélité qui a perduré et les galons de «première classe d'honneur» qui vont être remis au maire Patrick Maugard par le général commandant la Légion étrangère, «un symbole pour la ville, toujours là quand on a besoin d'elle, et pour l'homme, dont l'attachement au régiment n'est plus à prouver».Il y a quarante ans, le «4» arrivait à Castelnaudary et investissait Lapasset. Un anniversaire que les légionnaires souhaitent fêter avec la population chaurienne et lauragaise.

Prise d'armes, musique, défilé, exposition et démonstration de matériel, conférences son et lumière, feu d'artifice… Depuis trois mois, au quartier Danjou, on travaille à l'organisation du quarantième anniversaire de l'arrivée du 4e régiment étranger dans notre ville, qui aura lieu ce samedi 19 novembre, place de la République. Les légionnaires ont mis les petits plats dans les grands pour inviter la population, qu'ils espèrent en nombre pour fêter cet anniversaire avec eux. Ils sortent pour l'occasion de l'enceinte du quartier Danjou vers la place de la République… «L'objectif est de faire perdurer les excellentes relations nouées ici en Lauragais et à Castelnaudary. Derrière cette fête que, de notre côté, nous célébrons chaque année, nous montrons notre attachement à cette ville qui nous a si bien accueillis», explique le colonel Nicolas Dufour, commandant le 4e RE. Le patron des «fortes têtes» rappelle que nous sommes ici dans un régiment de formation, le creuset de la Légion étrangère, que chaque légionnaire y vient à plusieurs reprises au cours de sa carrière. «Quand le régiment est arrivé de Corse, nous nous demandions si l'on aurait ici des conditions favorables d'entraînement. Nous y avons trouvé un terrain de manœuvres fantastique. Quand le quartier Danjou a été construit, il l'a été exactement pour les besoins du régiment, c'était alors le plus moderne des années «80». Chaque compagnie a sa ferme, avec des dizaines d'hectares autour pour s'entraîner».


la fête pour tous, ce samedi

À 9 h 30 : Aubade de la musique, place de la République. À 10 heures : Prise d'armes et défilé, place et cours de la République. À 12 heures : Apéritif à la Halle aux grains, offert à la population chaurienne. À 14 heures : Présentation des matériels de tous les régiments de la Légion, place de la République. À 17 heures : Conférences et témoignages, à la Halle aux grains. À 19 h 30 : Évocation historique. et feu d'artifice, place de la République.

Dossier réalisé par Gladys Kichkoff

«Légionnaire» en librairies lundi prochain

Actualités

Publié le 13/11/2016

«Légionnaire» en librairies lundi prochain

«Légionnaire» en librairies lundi prochain

Le livre «Légionnaire», que tout Chaurien aura à cœur de lire tant l'institution «Légion» est centrale ici et dans le Lauragais, sortira le lundi 21 novembre. Il est co-écrit par deux auteurs : Bertrand Constant, aujourd'hui comédien, était officier au 2e REP (Régiment étranger de parachutistes, l'élite de la Légion Étrangère) il y a quelques années. Quant à Victor Ferreira, photographe-reporter, il a été légionnaire pendant près de 25 ans.

Leur ouvrage est un livre unique : du plus jeune au plus ancien, du nouvel engagé volontaire à l'officier, du Français d'origine au lointain Kirghize, 64 légionnaires se sont laissés photographier malgré leur tradition de l'anonymat, tout en mettant «leur cœur sur la table». Pour quelles raisons ont-ils choisi d'abandonner leur première vie et d'en conquérir une seconde ? Pendant deux ans, Victor Ferreira a rencontré près d'une centaine de légionnaires à travers le monde en leur posant toujours les mêmes questions. Ceux-ci se sont livrés en confiance, parfois même en poésie. Bertrand Constant a transformé les entretiens et les questions en narration tout en s'attachant à préserver la sincérité et l'exactitude de leurs propos. Ce livre permet de comprendre la Légion Étrangère de l'intérieur, et notamment ces hommes aux parcours si différents qui ont tous fait un jour le choix de s'engager pour un même idéal. Entre confessions et révélations, c'est une rencontre exceptionnelle avec ces soldats mythiques, partout admirés, craints sur tous les théâtres d'opération et que le monde entier nous envie. Chaque portrait, composé d'une photo et d'un monologue, propose au lecteur une expérience hors du commun : devenir Légionnaire à son tour. Au moins le temps d'une lecture!

La Dépêche du Midi

Millau : la cérémonie officielle du 11 novembre perturbée

Midi Libre

Publié 12/11/2016

Millau : la cérémonie officielle du 11 novembre perturbée

Le moment de recueillement devant le monument aux morts avait été respecté au cours de la matinée.

Le défilé de la Légion, initialement prévu après la commémoration, ce vendredi 11 novembre, a été annulé.

La cérémonie officielle en souvenir de l'Armistice de 1918, qui se déroulait vendredi matin autour du monument aux morts érigé dans le parc de la Victoire, ne s'est pas terminée selon le programme initial. Malgré ce que laissaient penser les barrières, barrages et rues bloquées entre la place du Mandarous et une grande partie du boulevard de la République, le défilé de la 13e Demi-brigade de la Légion étrangère, qui devait clôturer la cérémonie officielle, n'a pas eu lieu. La mairie avait été avertie dès jeudi soir de cette annulation ordonnée par l'état-major de l'armée, mais elle avait maintenu le dispositif de sécurité "au cas où il y ait un changement de programme".

"Nous avons fait reculer l'armée pour treize individus !"

Si l'état-major de l'armée de terre a pris une telle décision de dernière minute, c'est parce qu'il a eu vent, sur les réseaux sociaux, d'un appel lancé par des militants qui se présentent comme antimilitaristes. "Des motifs d'ordre public nous ont conduits à penser que le défilé militaire ne pourrait pas se dérouler dans le respect dû à notre armée", a déclaré à Midi Libre la préfecture au cours de la journée de vendredi.

La cérémonie officielle, menée par le premier adjoint Claude Assier, s'était déroulée dans un grand respect du protocole, réchauffé de temps à autre par quelques rayons de soleil. La commémoration a été rythmée par les déplacements des troupes, les remises de décorations, la lecture de poèmes par les élèves du collège Jeanne-d'Arc, le dépôt de gerbes, ou encore le ravivage de la flamme du souvenir par des élèves du collège Marcel-Aymard et du CMJS, avant une minute de silence et La Marseillaise.

Un "Vive la Légion" à la fin des discours

En fin de cérémonie, Christophe Saint-Pierre a pris la parole pour annoncer le changement de programme. À la suite de ces quelques mots, l'assemblée s'est dispersée dans une certaine confusion. Chacun y allant de son commentaire...

Le cortège s'est ensuite dirigé vers la mairie pour clôturer les honneurs. Sur le boulevard de la République, des spectateurs attendaient encore le défilé. Sur le parvis de la mairie, ou L'Élan millavois et L'Harmonie du Sud-Aveyron ont joué une aubade, le maire de Millau a pris la parole. "Je m'excuse de cette annulation auprès de la population, des anciens combattants et de vos hommes, mon colonel", a commencé le premier édile.

"Je suis un fervent défenseur de la liberté d'expression, mais manifester un jour comme celui-ci, alors que nous commémorons un grand moment de notre Histoire... Il y a un temps pour chaque chose. Je suis très en colère, nous avons fait reculer l'armée pour treize individus. C'est une minorité qui prend en otage une majorité, qui elle est favorable à la venue de la Légion. Il va falloir que les politiques réfléchissent." Les discours se sont terminés sur un timide, mais franc, "Vive la Légion !", venant du public rassemblé devant les grilles de la mairie.

EVA TISSOT

La Légion honore ses disparus à Pérols

Midi Libre

Publié le 15/11/2016

La Légion honore ses disparus à Pérols

Mercredi 2 novembre, les disparus de la Légion étrangère ont été honorés au cimetière Saint-Sixte.

Le président de l'amicale des Anciens de la Légion étrangère de Montpellier et de ses environs (AALEME) et le maire Jean-Pierre Rico ont déposé une gerbe sur le caveau des disparus. L'amicale des Anciens légionnaires de Montpellier et ses environs a toujours eu des rapports privilégiés avec la ville de Pérols depuis sa création en 1974. Le 24 avril 1976 l'amicale a reçu officiellement son drapeau. Le 30 décembre 1982, Robert Félix Fabre, maire de Pérols, a été décoré de la médaille d'honneur de la Légion étrangère pour services rendus a l'amicale. Le 24 novembre 1980 le président François Simon signe la concession de terrain dans le cimetière communal de la commune (concession perpétuelle). Le 4 mars 1982 a eu lieu à l'église l'inhumation d'un ancien sergent Edmond Maury décédé en 1976 qui repose désormais dans le caveau.

Depuis perdure la tradition, les anciens de l'amicale se réunissent tous les 2 novembre devant le caveau pour honorer leurs chers disparus. L'équipe municipale actuelle est très attachée à ses traditions a précisé l'édile auprès des anciens légionnaires. "Nous, à la Légion, nous avons le culte des anciens, chez nous on ne pleure pas les morts on les honore. Ce caveau existe depuis quelques années, il est ouvert non seulement aux anciens légionnaires de l'amicale mais à tout légionnaire qui en ferait la demande" explique le président de l'amicale avant d'assister avec tous les militaires, familles et officiels à une messe spéciale célébrée par le père Hervé Dussel dans l'église de la commune.

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Le 11 novembre à PAPEETE

Nouvelle histoire de la Légion étrangère

Nouvelle histoire de la Légion étrangère

Patrick Gmeline (De)

Perrin

Format : ePub sans DRM
Nombre de pages : 735
EBOOK 15,99


L'histoire vivante, souvent haute en couleur, d'un corps d'élite.
La Légion étrangère, cette troupe d'élite composée de soldats étrangers commandés par des officiers français, mythique et enviée, est admirée par toutes les armées du monde. Depuis 1831, date de sa création, elle s'est distinguée sur nombre de champs de bataille. Du Mexique à l'Espagne, de l'Afrique du Nord à l'Indochine, des Émirats au Pacifique. Sans oublier la France, en 1870, puis pendant les deux guerres mondiales.
Ce livre raconte l'histoire officielle, mais aussi officieuse, de ceux qui se sont fait appeler les " képis blancs ", depuis l'origine du corps jusqu'à nos jours. Reconnaissables aujourd'hui à leur béret vert, ces soldats combattent pour la liberté dans le cadre des opérations extérieures et, face à la menace terroriste, assurent la sécurité dans les villes de France.
Pour la première fois depuis longtemps, la Légion étrangère est présentée dans sa globalité, à travers archives et récits inédits ou peu exploités : une toute nouvelle approche qui honore à juste titre ces " Français par le sang versé ", dont les portraits émaillent cet ouvrage.

Laudun-L'Ardoise : solennité et recueillement

Midi Libre

Publié le 13/11/2016

Laudun-L'Ardoise : solennité et recueillement

Une très nombreuse assistance

Laudun-L'Ardoise : solennité et recueillement

Le dépôt de gerbes

 

Laudun-L'Ardoise : solennité et recueillement

La lecture des lettres en présence du maire

La cérémonie de ce 11 novembre 2018 s'est déroulée dans le nouveau lieu de mémoire situé sur le plan de Lascours, en présence d'une foule considérable.

Alors qu'une section de la 1re compagnie du 1er REG rendait les honneurs, le maire, conseiller départemental, Philippe Pécout était entouré des présidents d'anciens combattants : Yves Francini de l'Union locale des Anciens Combattants de Laudun-l'Ardoise ; Manfred Holzhauser de l'Amicale des anciens de la Légion Étrangère.

Dans la nombreuse assistance on notait la présence des élus et des adjoints du conseil municipal ; du représentant du chef de corps du 1er Reg ; des officiers, sous-officiers, caporaux et légionnaires du régiment ; des représentants du SDIS, de la gendarmerie nationale ; des services municipaux police municipale, services techniques, du protocole ; les trois porte-drapeaux ; les enfants des écoles de la commune entourés des nombreux parents ainsi que de nombreux représentants des associations de la commune.

Après la première prise de parole du présidente des anciens combattants, il appartenait au maire de rappeler le souvenir du centenaire de la Grande Guerre et notamment la bataille de Verdun, symbole de cette Première Guerre mondiale. La commune a déploré la perte de onze de ses ressortissants en 1916. Face à cette hécatombe nationale le maire Philippe Pécout a invité toutes les générations au devoir de mémoire.

Avant le dépôt de gerbes devant ce nouveau lieu de mémoire trois enfants de la commune, Noélie Nuez, Ségolène Métier et Sarah Malosse ont accepté de lire trois courriers du front écrits par trois soldats français. Philippe Pécout a ensuite convié l'assistance à partager le verre de l'amitié au Forum tout proche.

2 remises de décorations lors de la 98e cérémonie de l'Armistice du 11 novembre

Le Journal tretsois

11/2016

2 remises de décorations lors de la 98e cérémonie de l'Armistice du 11 novembre

Ce vendredi 11 novembre 2016 comme tous les ans les tretsois se sont rassemblés nombreux place de la mairie et au cimetière pour rendre hommage à nos poilus. Ce jour là avait en effet lieu les 98e commémoration de l'armistice de 1918, sonnant la fin de la Première Guerre Mondiale. Un conflit qui a couté la vie à 85 tretsois il y a un siècle.


C'est à 11h ce vendredi que les commémorations ont eu lieu au cimetière en présence d'une cinquantaine de personnes où des dépôts de gerbe ont eu lieu par Claude Tirabella, pour les Anciens Combattants; et Mr Feruad pour la municipalité, la première sur le caveau principal en entrée du cimetière puis ensuite sur la stèle du Souvenir au centre de ce dernier.

Une minute de silence sera aussi observée en cette journée du 11 novembre, qui est aussi depuis 2012 jour national du souvenir, rendons hommage à tous les « Morts pour la France », hier dans la « Grande Guerre », dans la seconde Guerre Mondiale, dans les guerres de décolonisation, aujourd’hui dans les Opérations Extérieures.


Tout ce petit monde se rendra ensuite place de la mairie pour la cérémonie principale en présence d'une grande partie des élus du conseil municipal, d'anciens combattants, de pompiers, gendarmeries, policiers municipaux et de nombreux habitants. Une cérémonie qui commencera à 11h30 devant plus d'une centaines de personnes qui avaient bravé le froid et le mistral pour se recceuillir et célébrer la mémoire des Combattants morts pour la France, tombés pendant et depuis la « Grande Guerre », et ce dans tous les conflits où la France était et est encore aujourd’hui engagée.

Maurice Chagny, président des anciens combattants dirigera la cérémonie avec le maire et conseiller départemental Jean Claude Feraud.

Dans son discours, Mr Chagny expliquera que "Depuis que le dernier des Combattants de 14-18, le dernier « Poilu », a disparu, le souvenir personnel des souffrances et des sacrifices a laissé la place à l’Histoire. Cette Histoire construite sur tant de destinées tragiques doit continuer d’être une Histoire partagée, dans laquelle chacun de nous reconnaît une part de lui-même et puise cette fierté de notre pays que nous voulons garder, et que nous voulons transmettre à nos enfants : c’est le devoir de mémoire. Dès la fin de la Grande Guerre, la date du 11 novembre s’imposa comme le symbole d’une France qui surmonte l’épreuve. Dans les heures sombres de notre histoire, cette date devint aussi un moment de ralliement. Il n’est que de rappeler ce 11 novembre 1940, où des lycéens et étudiants se réunirent place de l’Etoile, à Paris, bravant les forces d’occupation.

« Plus jamais ça » s’écrièrent les survivants qui revinrent de l’enfer des tranchées. Ils avaient fait leur devoir. Mais ils l’avaient fait d’abord pour que leurs enfants n’aient pas à souffrir, à leur tour, comme eux avaient souffert. Ils voulaient que cette guerre qui avait atteint le comble de l’horreur et de la souffrance, à cause de la folie des hommes, fût la dernière des guerres : « la der-des-der ».

On sait ce qu’il advint : loin de suffire à calmer la folie des hommes, le souvenir de cette horreur attisa la vengeance. Une autre horreur à partir de 1939, bien pire, emporta le monde. A l’horreur de toutes les guerres, elle mêla celle du génocide. L’Histoire est tragique parce qu’elle est humaine ; occulter la dimension tragique de l’Histoire nous condamnerai à sortir de l’Histoire. On ne construit pas la Paix en renonçant à se défendre, on construit la Paix sur le courage, la fidélité et le sens de l’honneur. « Honneur Patrie - Valeur Discipline » cette devise que tout militaire français fait sienne : le jour où ces mots ne toucheront plus le cœur d’aucun Français, où ils seront devenus incompréhensibles pour la plus-part d’entre nous, il n’y aura plus de France.


Mais dans ce 11 novembre, cette journée si profonde de signification, c’est à tous les « Morts pour la France », que la nation, depuis 2012, rend aussi hommage. [...] Hommages aussi aux combattants qui n’étaient pas des soldats : ceux de l’arrière, le peuple sans armes. Et dans ce peuple, les femmes qui, par leur labeur, leur engagement, leur vaillance apportèrent une contribution essentielle à la conduite de la guerre. Sans elles, notre pays ce serait effondré. N’oublions pas non plus les 12 civils tretsois tués lors de cette guerre de 39-45, leurs noms figurent aussi sur ce monument.

Aujourd’hui, devant ce monument dédié aux 85 enfants de Trets tombés au champ d’honneur, lors de la 1ère guerre mondiale, souvent âgés de 19 ans, et aux 16 des autres conflits, rendons leur l’hommage qu’ils méritent, et exprimons leur notre reconnaissance pour que nous puissions vivre en paix, une paix universelle qui s’appuie sur les valeurs républicaines qui ont été les leurs et sont toujours les nôtres : Liberté, Egalité, Fraternité."

Mr le Maire prendra ensuite la parole et rendra à son tour hommage à tous ces valeureux soldats et lira également le message du secrétaire d'Etat aux anciens combattants.

Des dépôts de gerbe auront lieu par Mr Feraud pour le conseil départemental, par Mr Robiglio pour la municipalité, par Maurice Chagny et Mme Anne-Marie TISSELANK pour les anciens combattants et enfin par Antoine Tolédo accompagné par 2 des petits enfants d'André AUDRIC pour le Souvenir Français . Les hymnes seront joués et la chorale PopArc du Foyer rural chantera.

Enfin, il sera procédé à la remise de deux décorations à Monsieur Antoine JESSNER, ancien Légionnaire, membre de la section des Anciens Combattants de Trets .

Monsieur Jessner après une préparation militaire de trois ans contracte un engagement volontaire en sept.1969 à la Légion Etrangère à Marseille. Après sa formation initiale de légionnaire, il est dirigé sur Bonifacio comme instructeur. En juillet 1971 il rejoint le 3e REI à Madagascar, affecté à la compagnie de combat il y est nommé CCh, puis SGT en mars 1973, avant d’être affecté au Détachement de la Légion Etrangère des Comores. En janvier 1974, il rejoint le 1er RE à la maison-mère à Aubagne, où il est promu SCH en 1975. En octobre 1977, il rejoint le 3e REI en Guyane où il est promu ADJ.

De retour en métropole au 1er RE en 1979. Il est admis à suivre le concours pour le recrutement des Officiers des Ecoles d’Armes en 1982, et est promu au grade d’ACH en octobre 1983, puis Major en juillet 1984. En 1985 il est affecté a la 13e DBLE à Djibouti et est promu au grade de LTN en juin 1986. De retour à Aubagne au 1er RE, il est promu CNE par décret du président de la République en juillet 1990. De nouveau il est affecté à Djibouti comme commandant de compagnie en 1991, dont la Somalie qu’il quittera en août 1993, pour devenir officier de sécurité régimentaire affecté au 1er RE. Après une carrière « légionnaire » bien remplie, il sera rayé des contrôles en avril 1995, ayant 26 ans de présence au sein de cette prestigieuse communauté humaine qu’est la Légion Etrangère.

Déjà titulaire de la Médaille de la Défense Nationale, de deux Médailles d’Outre-Mer, dont une avec agrafe « Somalie », et de la Médaille de Chevalier dans l’Ordre de la Grande Comore, Antoine JESSNER a reçu aujourd’hui la Croix du Combattant qui lui sera remise par le LCL Maurice CLERC, d’une part, ainsi que la Médaille du Titre de Reconnaissance de la Nation avec agrafe Somalie, d’autre part, par Mr Chagny président de la section des anciens combattants.

Un apéritif offert par la municipalité cloturera ces célébrations émouvantes vers midi.

REPORTAGE PHOTOS : Fatima TCHICH


La Newsletter 16/43 de l'AALEME.

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A REDIFFUSER SANS MODERATION

Repas de Noël de l'AALEME.

 

Apéritif de bienvenue.


Salade Périgourdine aux magrets fumés et poêlée de cèpe déglacé au vinaigre de cidre. Toast de mousse de foie de canard.

Picatta de lotte au coulis de poivrons légèrement relevé à l'aigre douce et tombée de ;ratatouille fraîche.

L'assiette de l'affineur et sa petite salade aux noix.

Le Saint-Honoré à la crème diplomate.

(Vin et café compris)

 

Prix du repas : 32€

 

Participation de l'AALEME pour ses membres à jour de leur cotisation : 7€.

 

A régler auprès de notre trésorier, avant le mercredi 7 décembre 2016.

A l'adresse suivante : Trésorier AALEME, Espace les Chênes, 8 chemin des chênes, 34170 Castelnau le Lez.

 

Noël 2016 de l'AALE de Laudun

Entrée
Assiette nordique (Foie gras, saumon fumé sur toast, gambas)

Plat
Moelleux de dinde aux morilles
Pom’pin et fagots d’haricots vert

Fromage
Assiette de fromage et sa salade variée

Dessert+café
Sapin caramel chocolat

Le III/13e DLE en Indochine de septembre 1953 à mars 1954.

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Lazare PONTICELLI : Un homme, une parole… de légionnaire. LIBRE OPINION de Serban ICLANZAN et Robert VICENTE.

Dernier légionnaire de la Grande Guerre, Lazare Ponticelli fut aussi le dernier poilu à nous avoir quittés, à l’âge de 110 ans. C’était le 12 mars 2008. Aujourd’hui et avec beaucoup de respect, il revient à un légionnaire devenu chef d’entreprise de parler de cet autre légionnaire fondateur d’entreprise, lui aussi.

Comme la majorité de ceux qui rejoignent la Légion étrangère, Lazare est venu avant tout pour ce qu’il appelait « le paradis » : la France. Il venait d’Italie, d’un horizon de misère où l’espérance était synonyme de fuite.

Son histoire est l’histoire d’un jeune homme par deux fois oublié et abandonné. La première fois, abandonné par les siens partis à la recherche d’une solution pour un meilleur avenir. Sans ses parents et sa fratrie, c’est un petit berger de 10 ans ne parlant pas un mot de français qui entreprend un long voyage à Paris. La faim et la misère seront du voyage aussi, comme une fatalité. Cependant le jeune homme arrive avec un trésor fantastique transmis par son père : l’honnêteté et le travail. Ceux qui croisent son chemin lui reconnaîtront ces qualités, lui accorderont leur confiance et il commencera par s’en sortir.

C’est avec un certain Pierre Pécuri qu’il fondera une petite entreprise. Mais la guerre et l’économie de subsistance qui se met en place rendent vains tous leurs efforts. Pour ne pas mourir de faim, Lazare s’engage dans la Légion. Pierre Pécuri partira sur le front lui aussi. Avant de se séparer les deux jeunes gens partagent leur fortune qui se résumait à deux louis d’or. Lazare lui dira : « Tu vois, Pierre, celui-là mourra avec moi. Et si on en revient, on les aura pour racheter du matériel et recommencer notre travail ». La vraie religion de Lazare Ponticelli sera pour toujours le travail.

Après avoir servi au front il sera abandonné une deuxième fois, cette fois-ci par la France et la Légion qui n’ont pas d’autre choix que de respecter les accords avec l’Italie qui prévoient que lui soient livrés tous les ressortissants italiens susceptibles de combattre dans l’armée de leur pays d’origine. C’est dans le froid des montagnes qu’il servira l’Italie face à l’Autriche. Il y découvrira la fraternité des combattants par-delà les tranchées, et la misère qui le poursuit encore et qui s’accommode si bien de cette guerre. Cependant le jeune survivant reviendra fort d’un trésor fantastique : l’honneur et la sagesse.

Deux fronts, deux pays. Deux ennemis. La même guerre, la même souffrance. L’enfant venant d’un triste néant et qui croyait en sa chance, découvre les abîmes de l’humanité et revient encore plus déterminé et assoiffé de vie. Lazare Ponticelli et deux de ses frères, Bonfils et Céleste – ce dernier lui aussi légionnaire – fonderont l’entreprise PONTICELLI Frères, entreprise de construction de cheminées d’usine devenue au fil des années un fleuron industriel. C’est Lazare qui fera tout pour qu’ils se retrouvent unis autour de ce projet. « Union – Travail – Sagesse », voici la devise de PONTICELLI Frères et elle enferme en elle ce dont il a toujours rêvé, ce qu’il a toujours cherché, mais aussi ce qu’il a trouvé dans ce parcours de survivant.

A l’approche du 11 novembre, Robert Vicente, mon aîné et mon camarade ancien légionnaire, m’a demandé de préparer quelques lignes pour « Ponticelli…un des nôtres ». Il avait pris soin de me glisser les mémoires de Lazare que j’ai découvertes et qui m’ont profondément bouleversé. Derrière le légionnaire, j’ai découvert un destin fait d’humilité et de détermination, un homme d’exception. Derrière Lazare Ponticelli j’ai revu nos camarades de la Légion, leurs histoires de vie, leurs destins et toujours cet honneur, cette fidélité, cette recherche du travail bien fait. Et enfin - comme une évidence - ce respectueux dévouement à la France et cet autre dévouement sincère à ses camarades, cette humanité qui n’est jamais aussi sublime que lorsqu’elle côtoie les souffrances et la mort.

Que Lazare ait pu refuser pendant longtemps les obsèques nationales est un fait bien connu. Ce qui compte c’est ce qui justifiait ce refus : « Ce n’est pas juste d’attendre le dernier poilu. C’est un affront à tous les autres, morts sans avoir eu les honneurs qu’ils méritaient. On n’a rien fait pour eux. Ils se sont battus comme moi. Ils avaient droit à un geste de leur vivant…Même un petit geste aurait suffi ».

Lazare Ponticelli est de la trempe de celui qui n’abandonne jamais les siens, car il connaît le prix et la souffrance de tous les abandons. Avec ses frères, il a bâti une entreprise prospère qui fait vivre aujourd’hui des milliers de gens. Du petit berger au « dernier poilu », la vie de Lazare n’a jamais été l’acceptation de la fatalité, mais une succession permanente de décisions courageuses, au nom de ses valeurs et de ses rêves. Son entreprise et ses rêves ne sont pas à vendre et il a prévu que l’assentiment de tous ses petits-enfants soit nécessaire à une telle opération. Car la valeur de son entreprise est réelle, mais aussi et fortement symbolique. Elle vaut le louis d’or d’une promesse. Mais quand on a été un jour légionnaire on connaît et on comprend la valeur de la parole donnée et de la promesse…

L’image que je retiens de cet homme et celle de celui qui, accompagné à la frontière par deux gendarmes qui devaient s’assurer de son transfert à l’armée italienne, décide de s’y rendre dans sa tenue de légionnaire au service de la France. A ce moment Lazare n’avait plus rien en sus de son louis d’or dans la poche si ce n’est la conviction qu’il possédait un destin et que celui-ci le liait à jamais à la France. Cet homme a donné à la France plus qu’elle ne lui a jamais donné et pourtant il a vécu toujours avec le sentiment de lui être redevable. Servir et ne pas se servir, des mots que nous entendons tous et depuis toujours à la Légion…

Ces lignes se veulent un hommage à Lazare, à nos camarades de tous temps, aux « engagés gamelle » ayant donné de leur santé, leurs rêves et leur jeunesse, à tous ceux qui par peur d’abandon ou pour ne pas abandonner ont servi et serviront avec « honneur et fidélité » dans les rangs de la Légion étrangère. On y rentre tous un louis d’or dans la poche : celui de nos rêves et celui d’une promesse.

Merci Lazare d’avoir tenu la tienne. Repose en paix aux paradis…en France.

Serban ICLANZAN et Robert VICENTE

Tout simplement légionnaires

Le premier défilé de la 13e DBLE à Millau.

9 novembre 2016

Le 11 novembre 2015 et pour la dernière fois, le 122e Régiment d’Infanterie a défilé jusqu’au Mandarous, derrière son drapeau. De nombreux Millavois s’étaient déplacés, pour partager ce moment riche en émotion, puisque le Régiment allait être dissous et le drapeau allait rejoindre l’École d’infanterie des Ecoles militaires de Draguignan.

Cette année encore à Millau, l’anniversaire de l’Armistice de la guerre de 1914-1918 revêtira un caractère particulier où le Souvenir et le Devoir de Mémoire tiendront une place importante.

En effet, pour la première fois, à l’occasion de la cérémonie du 11 novembre 2016, la Ville de Millau a l’immense plaisir d’accueillir la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère.

A l’issue de la commémoration au monument aux Morts de la guerre de 1914-1918, la prestigieuse unité, basée sur le camp militaire de La Cavalerie, défilera jusqu’à la place du Mandarous.

Les établissements scolaires publics et privés de la Ville réalisent par ailleurs un travail remarquable de préparation et ne manqueront pas d’être largement représentés.

Aussi, les Millavois sont invités à venir nombreux, afin de célébrer tous ensemble le 98e anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918, mais aussi le 100e anniversaire de la bataille de Verdun et des combats de la Somme. Hommage sera alors rendu à tous nos soldats qui se sont battus pour un idéal de paix et de liberté.

Saint-Quentin : la mémoire des Poilus, gravée dans la pierre, va renaître

L'Aisne Nouvelle

Publié le 09/11/2016 Par Grégory BEUSCART

 

L’historien Frédéric Pillet travaille actuellement sur un livre relatant l’histoire des 1300 Saint-Quentinois victimes de la Grande Guerre, et inscrits sur le monument aux morts.

 L’inauguration du monument aux morts le 31 juillet 1927 a attiré une foule immense.  Archives municipales

L’inauguration du monument aux morts le 31 juillet 1927 a attiré une foule immense.

Difficile de ne pas le voir lorsqu’on emprunte le pont de l’Isle tant sa figure imposante se dégage. Tout le monde a déjà vu le monument aux morts, mais qui sait vraiment ce qu’il y a gravé dessus ?

Évoquée dès 1919, l’élaboration du mémorial a été confiée à l’architecte Paul Bigot, retenu pour les plans de reconstruction de la ville, et notamment le réaménagement du quartier de la gare. « Un homme très attaché à la construction antique, confie l’historien Frédéric Pillet. Il a fait appel, pour les parties sculptées, à deux sculpteurs, qui comme lui, ont obtenu le prix de Rome : Henri Bouchard et Paul Landowski, qui a également réalisé le Christ rédempteur dans la baie de Rio, et plus proche, les Fantômes du Chemin des Dames. »

À l’occasion de l’inauguration du monument le 31 juillet 1927, Le grand écho de l’Aisne, un bi-hebdomadaire d’informations de l’époque, avait imprimé un livre d’or reprenant la liste des 1302 noms des soldats, auxquels il faut ajouter 14 civils fusillés par les Allemands, et 45 victimes consécutifs aux bombardements durant la Première Guerre mondiale, qui sont inscrits sur le monument. 392 noms de victimes de la Seconde Guerre mondiale et 50 autres consécutifs aux conflits coloniaux et morts lors d’opérations extérieures, ont été rajoutés par la suite sur l’édifice.

« Il y a des erreurs dans ce livre d’or »

Mais si tous ceux qui sont inscrits sur le monument sont bien « morts pour la France », tous ne sont pas forcément de Saint-Quentin. « Il y a des erreurs dans ce livre d’or, reconnaît Frédéric Pillet. Des hommes sont indiqués « nés à Saint-Quentin, mais ce n’est pas la ville de l’Aisne. Inversement, il y a des gens nés près de Saint-Quentin et qui ont été inscrits sur le monument car ils ont habité Saint-Quentin. Il y a aussi des doublons, car sur le monument n’apparaissent que le nom et la première lettre du prénom. Et il y en a qui sont inscrits sur le livre d’or, mais pas sur le monument, car ils sont nés à Saint-Quentin, mais en sont partis très tôt. »

L’historien a donc poursuivi sa recherche en comparant les noms avec les fiches des matricules des soldats, désormais numérisées sur la base de données du ministère de la Défense, Mémoire des hommes. Et y a fait des découvertes étonnantes. « J’ai identifié deux Allemands qui sont inscrits sur le monument, précise-t-il. Un né à Bochum en Allemagne, l’autre en Alsace. Ils se sont enrôlés dans la Légion étrangère et ont donc combattu contre l’Allemagne, et ont fini leurs carrières militaires à Saint-Quentin. Il y a deux Belges aussi. »

Autre particularité de ce monument aux morts, les nombreuses fratries qui s’y trouvent. Dont l’histoire des jumeaux Albert et Égard Marcheix, nés à Saint-Quentin le 24 août 1889. « Les deux étaient typographes, ils ont fait leur parcours militaire ensemble à Soissons, se sont engagés dans le même régiment (le 67e régiment d’infanterie), et sont portés disparus presque le même jour à Longuyon (Meurthe-et-Moselle) le 24 et le 26 août 1914. » D’autres jumeaux, Edouard et René Coutant, ont connu le même sort, mais pas au même endroit. Et il y a les frères Cany, Alfred, Edmond et Gaston, morts pour deux d’entre eux dans la Marne, et le dernier dans la Meuse. Ou la famille Lecaillon qui a perdu trois de ses fils durant ce conflit.

Appel à témoins

À l’occasion du 90e anniversaire du monument aux morts l’an prochain, la direction du Patrimoine va sortir un ouvrage… sur l’ouvrage. Mais au lieu d’évoquer la genèse du bâtiment et le côté purement « objet », il a préféré s’intéresser à ceux dont les noms sont gravés dessus.

« Je recherche tout type de documents qui peut se rapporter aux Saint-Quentinois inscrits sur ce monument, et qui sont morts durant la Première Guerre mondiale, explique Frédéric Pillet. Je pense qu’il y a des Saint-Quentinois qui peuvent encore avoir chez eux des témoignages, des échanges de courrier ou même des portraits qui rendraient ces listes de noms un peu plus humaines. »

L’historien s’est notamment mis en quête des portraits de tous ces hommes déclarés morts pour la France. « J’en ai une quarantaine sur les 1300. Mais je pense pouvoir en trouver plus, poursuit-il. Pour autant, je ne compte pas faire une encyclopédie. »

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Scorpion

Scorpion 2


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Quand Sidi-Bel-Abbès était dans le guide Michelin.

Filiation... des Régiments étrangers...

Annuaire militaire de l'Empire Français pour l'année 1861

Par mesure d'économie, le 1er régiment étranger, stationné à Philippeville, fut licencié le 14 décembre 1861, et le 2e, stationné à Sidi-Bel-Abbès, prit le nom de "Régiment étranger".

Annuaire militaire de l'Empire Français pour l'année 1862

Annuaire militaire de l'Empire Français pour l'année 1863

La Légion étrangère défilera le 11 novembre

Actualités

Publié le 02/11/2016

Premier défilé à Millau pour les légionnaires installés à La Cavalerie./DDM, R.G.

Premier défilé à Millau pour les légionnaires installés à La Cavalerie./DDM, R.G.

Récemment installée au camp militaire de La Cavalerie, la treizième demi-brigade de la Légion étrangère va participer à la cérémonie d'hommage du 11 novembre, à Millau. A l’issue de la commémoration au monument aux morts de la guerre de 1914-1918, l'unité défilera jusqu'à la place du Mandarous.

ROMAIN GRUFFAZ

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Course sur route : Qui est Simon Munyutu le favori des foulées Vosges Vittel ?

Vosges Matin

05/11/2016

 

Le Clermontois Simon Munyutu sera le grand favori des Foulées Vosges Vittel dimanche. Le militaire originaire du Kenya s’est déjà imposé dans la cité Thermale en… 2007 !

Le militaire d’origine kenyane a remporté en 2015 l’épreuve française du Wings For Life Run, une course qui se dispute dans 35 endroits du monde en même temps. (Photo D.R.)

Foulées Vosges Vittel dimanche

Ils devraient être encore près de 500 à prendre le départ dimanche de l’édition 2016 des Foulées Vosges Vittel. Dans les rues de la cité thermale, un homme devrait être aux avant-postes. Comme il l’avait fait en 2007. Il y a 9 ans, Simon Munyutu n’avait pas trouvé d’adversaires capables de lui poser des soucis. Il avait donc inscrit son nom au palmarès de l’épreuve vittelloise. La même année, le même Simon avait aussi remporté la Tricolore de Neufchâteau.

Une décennie plus tard, revoilà l’ex-légionnaire kényan naturalisé français en 2006. Licencié à Clermont, Simon Munyutu, âgé désormais de 39 ans, possède encore un gros potentiel. Celui qui a disputé le marathon des Jeux Olympiques de Pékin en 2008 et qui a claqué un 2h09’ au marathon de Paris en 2009, vaut toujours 30’54’’ sur 10 km. Un chrono qu’il a réalisé à Balma en juin dernier.

Sauf surprise de dernière minute, Munyutu sera donc l’homme à battre dimanche à Vittel où son frère, David, a fini second l’an passé derrière David Chégé. Cela fait une quinzaine d’années que Simon Munyutu écume les épreuves dans tout l’Hexagone. Depuis en fait qu’il s’est engagé, en 2002, dans la Légion étrangère. À la suite d’un premier contrat de 5 ans à Aubagne, le demi-fondeur poids plume (1,72 m, 58 kg) a rejoint ensuite le régiment d’artilleries de Suippes (Marne). Il officie désormais chez les commandos de Mont-Louis dans les Pyrénées-Orientales où il occupe un emploi de chauffeur.

Il rêve de Tokyo

Mais c’est à pied qu’il s’exprime le mieux. Sa naturalisation acquise en 2006 lui a donc permis de porter le maillot tricolore à Pékin où il a fini 57e. Si ses meilleures années se situent entre 2007 et 2009, avec un record à 29’56’’ sur 10 km lors de son succès à Reims, le militaire a prouvé l’an passé qu’il était encore un sacré client. Du côté de Rouen, en mai 2015, il avait remporté l’épreuve française de la Wings For Life Run en parcourant 74 km devant 2100 autres concurrents !

Marié à Martha Komu, lauréate du marathon de Paris 2008, Simon a démontré qu’il avait encore des ailes. Et aussi des rêves. L’un d’eux l’emmène jusqu’à Tokyo en 2020 aux côtés de Martha afin d’y disputer tous deux le marathon olympique…

Présentation des capacités de l'Armée de Terre

Sainte-Barbe 2016 au 1er REG


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La Légion étrangère honore ses morts lors d’une cérémonie

Objectif Gard

4 novembre 2016

 

Mercredi, à Orange (DR)

Mercredi, à Orange (DR)

Une cérémonie d’hommage aux morts de la Légion étrangère se tenait mercredi au cimetière du Coudoulet, à Orange, qui comprend un carré Légion de 98 tombes de Légionnaires ayant choisi de reposer parmi leurs pairs.

Le commandant de la Légion étrangère le général Maurin, les autorités militaires, les représentants des anciens combattants et les familles étaient présents pour cette cérémonie.

Le dernier Légionnaire à avoir été inhumé au carré Légion est le major Nikolic, basé au 1er REG de Laudun-l’Ardoise, tué en mission au Mali le 14 juillet 2014. Par ailleurs, c’est au 1er REG que revient la tâche de l’entretien du carré Légion depuis le départ du 1er REC d’Orange.

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Les lieutenants de SAKARAMY 1967 -1968

ARNAUD, KAY, PLASSARD , BREG et au premier rang CHAUFFERT-HIVART, PELTIER

Sortie le 21 novembre de "Légionnaire"

Ainsi va le monde !

mardi 1 novembre 2016


"J'avais envie de donner par l'image un autre regard sur les légionnaires d'hier et d'aujourd'hui dans leur histoire (l'interview) et dans leur présent (la photo). Comme d'habitude dans mon travail, pas d'artifice seulement le légionnaire et moi" explique Victor Ferreira, ancien de la Légion, pour présenter son nouvel ouvrage, "Légionnaire" auquel est associé Bertrand Constant, officier ayant servi au 2ème Régiment étranger de parachutistes (REP) et auteur des textes. 64 photos réalisées par l'ancien sous-officier devenu reporteur-photographe, sont publiées dans cet ouvrage de 160 pages.

Victor Ferreira le passionné, auteur de son deuxième ouvrage sur les képis blancs dit encore : "Aller à la rencontre de ces hommes m'a permis de faire émerger des émotions parfois enfouies, mais surtout ceci m'a donné l'opportunité, sans fard ou dissimulation, de partager un quotidien simple, propice à des photos qui reflètent plus l'humanité de ces hommes qu'un quelconque rendez-vous avec le passé." Légionnaire sortira le 21 novembre (Mareuil éditions, 20 €).

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Le ukulélé et le clairon s'invitent au repas de la Légion

Actualités

Publié le 04/11/2016

 

 

Une assemblée pleine d'émotion !

Une assemblée pleine d'émotion !

 

L'Amicale départementale de la Légion étrangère, dont le siège social est situé à Pont-du-Casse, a tenu son assemblée générale à la salle de la mairie. Le général Jean-Claude Cardinal, président des Amicales du Grand Sud-Ouest, était présent ainsi que de nombreux officiers supérieurs. Cyril Guilbert, conseiller délégué à la communication et à la sécurité, représentait la municipalité.

Le colonel Léonard, président de l'Amicale départementale, a ouvert la séance et donné lecture du rapport moral et d'activité depuis la dernière assemblée de juin 2015.

Le président a cité la vingtaine de manifestations diverses auxquelles il a participé. L'effectif actuel de l'Amicale s'élève à 34 adhérents dont 4 femmes. La situation sur les implications militaires à l'étranger et sur le territoire a été commentée.

Pour les activités à venir, sont prévus un : repas de cohésion et galette des Rois mi-janvier 2017, la célébration de Camerone à Pont-du-Casse qui est arrêtée au 30 avril et l'assemblée générale le 25 juin.

1000 drapeaux : dans son intervention, le général Cardinal a donné quelques informations. Un rassemblement de 1000 drapeaux sera organisé le 5 décembre à l'Arc de Triomphe de Paris pour sceller sur le plan national le véritable cessez-le-feu en Algérie.

La Légion recrute 1800 hommes par an pour un taux de sélection d'un sur sept. Ce corps d'armes compte 8000 membres répartis en 141 associations dont 96 en métropole, 5 outre-mer et 40 à l'étranger. Une subvention de 270 000 est attribuée au titre de la solidarité au plan national. Le rassemblement des amicales du Grand Sud-Ouest est programmé pour juin 2017 à Parentis-en-Born dans les Landes.

Tous les rapports ont été votés à l'unanimité.

La traditionnelle dégustation du boudin a été respectée avant le départ vers un restaurant tahitien. Les chants de la Légion accompagnés du clairon et les mélodies exotiques du personnel accompagnées de ukulélé ont aminé le repas de cohésion.

La Dépêche du Midi

Inauguration Rue Commandant Hélie de Saint Marc - Crest - 11 novembre 2016

 

Chers Amis, Chères Amies,

Combien, parmi les 36 000 communes de France, ont une rue, avenue ou square au nom du Commandant Hélie Denoix de Saint Marc ?

100, 500, 1 000,... ?

NON ! Aujourd'hui, seules 3 communes ont nommé une avenue ou une rue du nom de cette personnalitéd'exception aux hautes valeurs morales et au sens de l'honneur indiscutable (Saint-Leu-La-Forêt, Béziers, Orange).

La quatrième ville sera CREST !

Nous devons nous mobiliser et apporter notre soutien au Député-Maire de Crest, par une présence nombreuse à ses côtés.

Je compte sur vous.

Vous trouverez ci-dessous et en pièce jointe, l'invitation d'Hervé MARITON, Député-Maire de Crest.

Amicalement

Bernard CINI

(président)

 

Opération 1000 drapeaux

Bonsoir,

la FSALE participe à une opération de masse pour marquer l’attachement de nos associations au 5 décembre ( et par là même leur opposition au 19 mars…)

Il s’agit de mettre en rang 1000 drapeaux le 5 décembre à 18 heures à Paris entre le mémorial du quai Branly et l’Arc de triomphe.

Vous trouverez les détails dans ces fichiers que vient de m’envoyer la Fédération.

Vous pouvez répondre directement.

Tenez moi informé.

Cordialement

LCL(er) JL Lemmet

 

Lieutenant-colonel (er) Jean-Louis LEMMET

Délégué de la Fédération des sociétés d’anciens de la Légion étrangère

Midi-Pyrenées & Languedoc-Roussillon

 

 

Opération 1 000 Drapeaux

Journée d’hommage national le 5 décembre aux Morts pour la France en Algérie, Maroc et Tunisie

 

Avec l’Association de soutien à l’armée française, la Fédération Maginot, la Fondation des Gueules cassées et les associations participant au Cercle de Défense des Combattants d’Afrique du Nord1, la FSALE participe à l’organisation d’une manifestation d’ampleur nationale le 5 décembre prochain.

Le but est d’honorer la mémoire de nos frères d’armes tombés en Afrique du Nord en nous rassemblant pour nous retrouver côte à côte comme l’étaient hier les combattants. Ainsi la mobilisation d’un maximum d’emblèmes sur les Champs Elysées jusqu’au ravivage de la flamme à l’Arc de Triomphe donnera un signal médiatique fort pour témoigner de notre volonté de ne pas oublier.

La présence de nos drapeaux en grand nombre le 5 décembre soulignera notre attachement à cette date pour honorer la mémoire de tous les morts et disparus, civils et militaires, pendant la guerre d’Algérie, les combats du Maroc et de la Tunisie et après le 19 mars 1962.

Les chiffres retenus aujourd’hui des pertes militaires en AFN sont de 25 000 « Morts pour la France », dont plus de 2 000 légionnaires.

La date du 5 décembre est importante pour matérialiser le souvenir, elle a été retenue par une majorité d’Associations d’anciens combattants car plus de 750 Français et 75 000 harkis ont été tués après les Accords du 19 mars.

Nous devons motiver les Amicales d’anciens légionnaires afin de faire venir des drapeaux de toutes les AALE de province. Les porte-drapeaux seront remboursés de leurs frais de déplacement et de débours2, en donnant la priorité à ceux qui sont le plus loin de Paris. Des porte-drapeaux pourront être sollicités en renfort en faisant appel aux jeunes anciens légionnaires des OPEX.

 

  1. AASSDN – ACUF – DRAC – CNMFR – FACS – ANAAFF/ONU/RC – FNART – FNAP – KOUMIA – SOLDIS – UBFT – UNACITA – UNABCC – UNC – UNP – Victoire 1945

  2. Transport Aller-Retour ; logement ; repas. Justificatifs à présenter.

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La discipline sans l’honneur n’a rien de militaire !

Quelle honte pour l’armée de voir que des officiers généraux ont baissé la tête et ont obéi aux injonctions de petits politiciens.

 

Le général Philippe Mercier, ancien chef d’état-major de l’armée de terre, vient d’écrire un article dans Le Figaro : « Il faut sauver le soldat Piquemal. » Il exprime, dans ces lignes, son désaveu de la mesure qui a frappé le général :

Sous forte pression du cabinet du ministre, l’armée de terre réunit son Conseil supérieur. Christian Piquemal comparaît devant ses pairs, qui se prononcent pour la radiation… Cette décision de l’armée de terre, dont on pourrait dire qu’elle s’est piégée “à l’insu de son plein gré” en se substituant au pouvoir politique pour faire le sale boulot, est évidemment navrante à plus d’un titre. Elle fait peu de cas du principe de solidarité qui constitue l’un des piliers de l’institution militaire, mais là n’est pas l’essentiel ; elle est inique et disproportionnée ; elle témoigne enfin d’une interprétation frileuse, si ce n’est désuète, du droit d’expression.

Voilà donc un officier général respecté de tous, qui a servi son pays pendant quarante ans de façon exemplaire, qui a fait partie du cabinet militaire du Premier ministre et commandé la Légion étrangère et qui, brutalement, se voit signifier qu’il n’appartient plus à la communauté militaire. Mesure-t-on bien l’humiliation ressentie par un officier qui n’a ni péché contre l’honneur ni vilipendé la République et ses représentants ?

Le général Piquemal avait appris cette mesure mi-septembre par un courrier recommandé. Il avait été entendu le 14 juin par le Conseil supérieur de l’armée de terre (CSAT), siégeant disciplinairement à l’hôtel des Invalides à Paris. L’instance avait transmis son avis consultatif – non communiqué au général ni à ses deux avocats – au ministère de la Défense, et la radiation avait ensuite été prise par un décret du 23 août signé par le président de la République, le Premier ministre et le ministre de la Défense.

Quelle joie, pour un gouvernement socialiste, de pouvoir dire : ce n’est pas nous qui l’avons radié, ce sont ses pairs.

Quelle honte, pour l’armée, de voir que des officiers généraux ont « fermé leur gueule », ont baissé la tête et ont obéi aux injonctions de petits politiciens.

Messieurs, si vous tremblez déjà devant des civils qui, avant d’être au pouvoir, ont souvent craché sur l’armée, alors quelle attitude aurez-vous demain au combat ? Car à l’époque où vous étiez sous-lieutenants, je pense et j’espère qu’aucun de vous n’aurait hésité à donner sa vie pour la patrie et l’honneur de l’armée. Il faut le reconnaître, la vieillesse et les prébendes favorisent le naufrage des « honnêtes hommes ». En d’autres temps, sous d’autres cieux, d’autres officiers généraux n’ont pas hésité entre la parole donnée et l’obéissance. Mais il est vrai que, depuis la fin de la guerre d’Algérie, l’armée a été épurée et remise au pas.

N’est pas le général d’armée de Larminat qui veut. Je rappelle que cet officier s’était donné la mort le 1er juillet 1962 à la veille de présider la Cour militaire de justice. La générale de Larminat expliqua son acte quelques années plus tard. Son mari, pourtant gaulliste, bouleversé à son retour de l’Élysée le 1er juillet 1962, lui avait révélé qu’il venait de recevoir de De Gaulle l’ordre de prononcer des condamnations à mort, notamment celle du général Salan. Il avait ajouté qu’il ne pouvait obéir. Refusant les pressions du pouvoir, il s’était tiré une balle dans la tête.

Messieurs les généraux du CSAT, méditez au moins cette phrase du cardinal Mercier :

" Quand la prudence est partout, le courage n’est nulle part ! "

Un Grez-Neuvillois raconte une prise d'otage

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22 janvier 2016

Un Grez-Neuvillois raconte une prise d'otage

Jean-Michel Dupont a été contacté par l'écrivain Jean-Luc Riva. - © Haut Anjou

Jean-Michel Dupont, de Grez-Neuville, est l'un des "héros" du livre de Jean-Luc Riva "Les enfants de Loyada" sorti le 15 janvier.

à 60 ans, Jean-Michel Dupont, originaire de Grez-Neuville est l’un des héros d’un livre sur la prise d’otage d’un bus scolaire à Djibouti le 3 février 1976. Il faut dire que l’Angevin en a été l’une des victimes. Il y a quarante ans, presque jour pour jour, il était la cible d’une prise d’otage à Djibouti, où il travaillait comme chauffeur de bus. Quatre hommes, puis six, militants pour l’indépendance de Djibouti attaquaient son bus, avec à l’intérieur 30 enfants de militaires français. C’était l’époque coloniale. Nous sommes le 3 février 1976. Toute cette histoire est  à retrouver dans “Les enfants de Loyada” de Jean-Luc Riva sorti le 15 janvier. C’est en mars 2015 que l’auteur, spécialiste de ce genre de récit contacte Jean-Michel.

L’ANNEE 1951 EN INDOCHINE

 

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Hommage aux Morts de l'AALEME le 02/11/2016


Boutons de manchettes (et pin's) Légion

Madame, monsieur,

A l'approche de Noël, je me permet de vous présenter un aperçu de nos boutons de manchettes (déclinés également en pin's )  "Légion étrangère " qui peuvent être un cadeau apprécié. Nous avons l'équivalent pour d'autres armes et unités.

Pour information, nous sommes désormais le N°2 des boutons de manchettes en France; au travers du site https://www.autrepairedemanches.fr/

Je cherche actuellement à rentrer en relation avec des officiers tradition, communication, maître-tailleurs , boutiques susceptibles de trouver un intérêt pour ces boutons (cadeaux, boutiques, etc.)
AInsi, je serais ravi d'en discuter avec vous si vous y voyez un quelconque intérêt.

NB : les boutons sont proposés avec un élégant écrin, prêt à offrir.


Bien à vous

( CNE (er) ) C V
Dirigeant AQUILA - UAPDM

Août 1945-septembre 1946: le prélude de la guerre d'Indochine


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Conclusions relatives à l'inspection des Unités de la Légion étrangère stationnées en E.O.

Les dépouilles d’un vétéran français seront inhumées en Corée du Sud

Mardi, 25 Octobre 2016 13:04

Agence de presse Yonhap

 

 

 

2016/10/23

Les photo d`André Belaval lors de sa participation à la guerre de Coée (à gauche) et sa visite plus tard en Corée du Sud (Ministère des Patriotes=Yonhap)

Les photo d`André Belaval lors de sa participation à la guerre de Coée (à gauche) et

sa visite plus tard en Corée du Sud (Ministère des Patriotes=Yonhap)

SEOUL, 23 oct. (Yonhap) -- Les dépouilles d’un vétéran du Bataillon français des Nations unies de la guerre de Corée arriveront demain en Corée du Sud pour être inhumées au cimetière de l’ONU à Busan aux côtés de celles de ses collègues morts pendant cette guerre de trois ans, commencée en juin 1950 et achevée par une trêve juillet 1953.

André Belaval, ancien légionnaire de première classe a participé à la guerre d’Indochine puis à la guerre de Corée à partir de mars 1953, quatre mois avant le cessez-le-feu, quand il y avait des batailles infernales dans les collines entre les troupes des Nations unies et les troupes communistes de Corée du Nord autour du 38e parallèle. Il est resté en Corée du Sud jusqu’en mars 1955, soit 2 ans après la trêve.

Décédé le 2 juillet 2015 à l’âge de 87 ans, l’ancien légionnaire Belaval a souhaité reposer aux côtés de ses collègues morts durant la guerre de Corée. Ses dépouilles arriveront demain au pays du Matin-Calme. La cérémonie d’inhumation au cimetière du mémorial des Nations unies de Busan se déroulera le matin du jeudi 27 octobre à 11 heures.

Avant le déplacement vers la ville de Busan située à l’extrémité sud-est du pays, ses dépouilles seront conservées au cimetière national de Corée situé dans le centre de Séoul. Le gouvernement sud-coréen prendra toutes les mesures d’honneur pour accueillir ce soldat français qui s'est battu aux côtés des Sud-Coréens il y a 63 ans.

Cimetière du mémorial des Nations unies à Busan (Photo d'archives)

Cimetière du mémorial des Nations unies à Busan (Photo d'archives)

A l’arrivée à l’aéroport d’Incheon, à l’ouest de Séoul, le 24 octobre, une conférence de presse aura lieu en présence du ministre des Patriotes et Vétérans, Park Sung-choon, et de l’ambassadeur français en Corée, Fabien Penone, ainsi que du fils de Belaval et des membres de sa famille.

Belaval était aussi le président d’honneur de l’Amicale des anciens légionnaires d’origine coréenne (AALOC) durant 10 ans pour aider les légionnaires coréens à s'installer en France et a entretenu de bonnes relations avec la communauté coréenne en France. Cette inhumation des dépouilles du soldat du Bataillon français de l’ONU en Corée sera la deuxième après celles de Raymond Bernard en mai 2015.

Durant les trois ans de la guerre de Corée (1950-1953) environ 3.400 soldats volontaires français sont venus sur la péninsule coréenne sous la bannière du Bataillon français de l’ONU (BF/ONU) et environ 290 d'entre eux ont perdu la vie et plus de 1.300 ont été blessés. Le cimetière des Nations unies de Busan abrite 2.300 dépouilles de soldats étrangers, dont 44 Français.

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Arrivée des cendres d'André Belaval, ancien combattant français de la guerre de Corée

Agence de presse Yonhap

2016/10/24

Une cérémonie d'accueil se déroule à l'aéroport d'Incheon dans l'après-midi du lundi 24 octobre 2016 à l'arrivée des cendres d'André Belaval, vétéran français du BN/ONU pendant la guerre de Corée.

Cérémonie d'accueil

Une cérémonie d'accueil se déroule à l'aéroport d'Incheon dans l'après-midi du lundi 24 octobre 2016

à l'arrivée des cendres d'André Belaval, vétéran français du BN/ONU pendant la guerre de Corée.

 

INCHEON, 24 oct. (Yonhap) -- André Belaval, décédé le 2 juillet 2015, vétéran du Bataillon français des Nations unies (BN/ONU) pendant la guerre de Corée (1950-1953) et légionnaire de 1ère classe, a fait son retour ce lundi en Corée du Sud pour se reposer éternellement près de ses camarades de guerre qui se sont battus pour la paix aux côtés du peuple sud-coréen.

Une cérémonie d’accueil solennelle a été organisée cet après-midi à l'aéroport d'Incheon à l'occasion de l’arrivée de ses cendres en Corée du Sud, en présence du ministre des Patriotes et des affaires des Vétérans Park Sung-choon, de l’ambassadeur français en Corée du Sud Fabien Penone et de six légionnaires d'orgine coréenne. Ses cendres ont été ensuite transférées au cimetière national de Séoul, avant qu’il ne soit inhumé au cimetière du mémorial des Nations unies à Busan, le 27 octobre prochain.

Des photos d'André Belaval lors de sa participation à la guerre de Corée (à gauche) et de sa visite en Corée du Sud. (Ministère des Patriotes=Yonhap)

Des photos d'André Belaval lors de sa participation à la guerre de Corée (à gauche) et

de sa visite en Corée du Sud. (Ministère des Patriotes=Yonhap)

André Belaval est arrivé en Corée du Sud en mars 1953, quelque mois seulement avant la trêve qui a été conclue en juillet. Ces quatre mois de bataille avant le cessez-le-feu ont eu lieu dans les collines et ont été très violents, où quelques mètres de terrain gagnés coûtèrent la vie à de très nombreux soldats. Après la trêve, il a décidé de rester en Corée quelques temps, avant de revenir en France en mars 1955.

Le fils de Belaval, Vincent Desrivières, son épouse et ses deux filles sont également venus en Corée du Sud. Vincent a remercié les autorités coréennes et françaises «d’avoir permis à mon père André Belaval, qui était amoureux de la Corée, d’être inhumé sur le sol coréen», «merci aussi de nous permettre à mon épouse, mes filles et moi-même de vivre ce moment et de découvrir votre pays et votre culture.»

«Lorsque mon père est revenu de Corée, il avait amené avec lui en France une jeune coréenne, Kim, dont la famille avait été massacrée. Elle n’avait jamais voulu retourner dans son pays natal et elle est décédée en 2004. Je suis donc fier d’être là, pour mon père bien sûr, mais également pour elle et cela grâce à vous», a-t-il noté.

L'ambassadeur français en Corée du Sud Fabien Penone (au centre) et le ministre des Patriotes Park Sung-choon s'entretiennent avant l'arrivée des cendres d'André Belaval à l'aéroport d'Incheon, le 24 octobre 2016.

Fabien Penone et Park Sung-choon

L'ambassadeur français en Corée du Sud Fabien Penone (au centre) et le ministre

des Patriotes Park Sung-choon s'entretiennent avant l'arrivée des cendres d'André

Belaval à l'aéroport d'Incheon, le 24 octobre 2016.

Le ministre des Patriotes a remercié les membres de sa famille lors la cérémonie d’accueil, qui ont respecté sa dernière volonté de reposer en la «terre de la Corée où se trouvent les corps de ses camarades de guerre». Le ministre a évoqué que Belaval appelait la Corée «son deuxième pays natal».

«Nous rendons hommage et présentons nos respects au défunt André Belaval, qui est revenu 61 ans après son départ du pays où il a tant défendu la liberté du peuple coréen et où il est notre héro», «notre gouvernement et notre peuple feront tout le nécessaire pour qu’il puisse reposer en paix et pour l’éternité», a déclaré le ministre.

Présent à la cérémonie, l’ambassadeur de la France en Corée Fabien Penone a noté que «cette cérémonie importante sera l’occasion de rendre hommage à un soldat valeureux, dont la vie est intimement liée à la Corée», «aujourd’hui encore la France, qui est un pays ami, continue à être pleinement aux côtés de la Corée du Sud face à la menace nucléaire et balistique nord-coréenne.»

Ce retour des restes d'un ancien combattant est le deuxième pour le contingent français volontaire du BN/ONU de la guerre de Corée. En mai 2015, les cendres de l’ancien combattant du BN/ONU Raymond Bernard ont été inhumées au cimetière de l’ONU à Busan, où reposent quelque 2.300 dépouilles et cendres de soldats étrangers, dont 44 Français.

Les membres de la famille d'André Belaval, le ministre des Patriotes Park Sung-choon (à droite) et les soldats de la garde d'honneur posent devant les caméras lors de la cérémonie d'accueil des cendres du vétéran du Bataillon français de l'ONU (BN/ONU) André Belaval, tenue à l'aéroport d'Incheon dans l'après-midi du 24 octobre 2016.

Hommage

Les membres de la famille d'André Belaval, le ministre des Patriotes Park Sung-choon (à droite)

et les soldats de la garde d'honneur posent devant les caméras lors de la cérémonie d'accueil

des cendres du vétéran du Bataillon français de l'ONU (BN/ONU) André Belaval, tenue à l'aéroport

d'Incheon dans l'après-midi du 24 octobre 2016.

Oh Jeong-hun

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Vaucluse: un ancien légionnaire ouvre une épicerie de produits de l'Est à Orange

Mardi, 25 Octobre 2016 11:12

LaProvence.com

Lundi 24/10/2016

Caviar, bières, charcuteries, fromages... viennent directement des Balkans

Vaucluse: un ancien légionnaire ouvre une épicerie de produits de l'Est à Orange

Pour Alexandra Danoiu, comme pour son mari Ioan, les produits vendus dans "Le légionnaire gourmand des Balkans"

sont avant tout des souvenirs d'enfance. Photo B.SORBIER

Alexandra Danoiu nous le certifie, une telle boutique... n'existe nulle part ailleurs. Cette souriante franco-roumaine a quitté son pays natal à l'âge de 18 ans et habite Orange depuis 24 ans. Comme son mari Ioan avec qui elle a ouvert au centre d'Orange la boutique "Le légionnaire gourmand des Balkans" en face du théâtre antique au mois d'août.

"Mon mari était à la légion étrangère d'Orange et s'est retrouvé à la retraite à 40 ans. Il a bien fallu qu'on trouve une idée de reconversion. Pour nous , il n'y avait pas de doute, ce serait à Orange que ça se passerait parce que c'est notre ville. Même si nous avons beaucoup voyagé, si nous partions parfois pour de longues missions en Afrique, notre vie est ici où nous avons notre maison et où notre fille a fait toute sa scolarité, " explique Alexandra en se dirigeant vers les biscuits apéritifs et les bières pour débuter la visite de sa boutique.

"Les souvenirs de mon enfance"

Sur une trentaine de mètres carrés du sol au plafond des rayonnages de pain d'épice Russe, de pâte de tournesol Halva, de bières roumaines, Tchèque ou Polonaises. Des Zywiec, Ursus ou Timisoreana pour les amateurs de brasseries exotiques. Un peu plus loin ce sont des bocaux de légumes à tartiner, du pain noir, du tamara, de la confiture de rose de Bulgarie, de la vodka filtrée au lait ou encore des boîtes de caviar... "Tout ce que nous avons dans le magasin, ce sont avant tout des souvenirs d'enfance, reprend Alexandra. Ces petits paquets de gâteaux Eugénia, introuvables en France, en sont un bel exemple. Nos premiers clients sont d'anciens légionnaires installés à Orange et qui ne sont pas retournés dans leur pays depuis longtemps. Nos produits viennent des pays Balkans, principalement de Bulgarie, Pologne, Hongrie, Russie, Ukraine... Les gens poussent aussi la porte par curiosité. Ils font des découvertes." Il faut aller dans ce magasin. S'offrir une bouteille de vin rouge roumain mêle l'élégance, l'originalité et l'exotisme. Mais pour beaucoup d'aliments, il faut aussi demander conseils et informations aux patrons. Car si le voyage commence déjà en lisant les étiquettes, les destinations gustatives nous sont souvent véritablement inconnues.

Le légionnaire gourmand des Balkans, 95 cours Pourtoules. Ouvert du lundi au samedi de 9h30 à 22h et le dimanche de 14h à 21h.

Les premières années de Diego Suarez - 1905 - 1907 : Inquiétudes et rêves dorés

29 septembre 2016

 

Les travaux du bassin de radoub de Diego Suarez en 1905

Les travaux du bassin de radoub de Diego Suarez en 1905

A l’heure où l’on ne se fait plus beaucoup d’illusions sur l’intérêt militaire du Point d’Appui de Diego Suarez, la population antsiranaise fonde tous ses espoirs sur la réalisation du bassin de radoub qui relancerait la vie économique du port et de la ville. Quant aux plus rêveurs ou aux plus aventuriers, ils sont repris par la fièvre de l’or…

Le bassin de radoub : un serpent de mer ?

L’Annuaire du gouvernement de Madagascar de 1905 note, dans son édition de 1905 : « Il est permis d’espérer que la construction d’un wharf, d’un bassin de radoub et de routes projetées depuis longtemps donneront au commerce, légèrement stationnaire depuis 1903, un nouvel et brillant essor ». Cet espoir est partagé par tous ceux qui s’intéressent au devenir de Diego-Suarez. Le Petit Parisien du 3 février 1905 relate que M. Brunet, député de Diego « s’étonne des retards apportés à la construction d’un bassin de radoub à Diego Suarez, pour lequel la Chambre a voté 8 millions (environ 32 millions d’euros) et dont les travaux ne sont même pas commencés ». Mais, depuis que les crédits avaient été votés les priorités stratégiques du gouvernement français avaient changé. En effet, le rapprochement entre la France et l’Angleterre avait diminué l’importance stratégique de Diego Suarez. D’après un rapport confidentiel de 1904, le Point d’Appui de Diego Suarez devait venir après ceux de Saïgon et de Dakar. Et le rapport de la Commission du Budget du Ministère de la Marine notait que le Point d’Appui de Diego Suarez était « trop éloigné du grand fleuve commercial (qui, sortant de la mer rouge coule vers les Indes et l’Extrême-Orient) pour que nos bâtiments de guerre puissent y trouver un point de relâche ordinaire, et un lieu de ravitaillement constant ». Alors, allait –on abandonner le projet de bassin de radoub ? A Madagascar, tout le monde s’élevait contre ce renoncement.
D’autant plus que des travaux avaient déjà été effectués.

Les premières installations

Dès 1900, la Marine avait installé un parc à charbon de 2.500 tonnes et un magasin de ravitaillement de 500m au pied du talus ouest du Plateau d’Antsirane. Le Génie avait également construit un autre magasin de 400m2 près du précédent. En 1901, un projet d’ensemble avait été établi et chiffré à 28.500.000 francs (environ 115 millions d’euros) pour les ouvrages maritimes (17.200.000) ; les ateliers et logements (6.600.000) et les routes et voies ferrées (.460.000). Ce projet dépassait donc largement le chiffre de 10 millions établi par la loi de 1901. C’est pourquoi un projet restreint fut établi, qui renvoyait à plus tard les travaux nécessaires à l’édification d’un véritable arsenal militaire. C’est sur la base de ce projet que le Ministère de la Marine ouvrit, le 21 juin 1904, un concours pour l’exécution du bassin de radoub.

Les travaux reprennent

Au vu des dossiers soumis, le marché de la construction du bassin de radoub fut accordé à l’entreprise Fougerolles et Groselier moyennant un forfait de 8.800.000 francs (environ 35 millions d’euros). Le délai d’exécution fut fixé à 38 mois. Les espoirs des antsiranais semblaient donc en voie de se réaliser. Les chantiers débutèrent le 5 mai 1905. En octobre 1905, bureaux, magasins et ateliers étaient terminés. Les installations furent complétées par un kilomètre de voie ferrée Decauville, dotée de trente wagonnets ; une grue à vapeur, des pompes centrifuges etc. Du début de 1906 et jusqu’à fin 1908, on procéda au creusement du bassin et à la construction du caisson, 100m en arrière de l’emplacement qu’il devait occuper. Dès le début du creusement des problèmes se présentèrent : en raison de la dureté de la vase de fond, il fallut changer la drague initialement prévue. Le matériel nécessaire arriva fin 1905. Jusqu’à la côte de moins 10m tout se passa bien et fin 1906 les 3 européens et les 28 malgaches qui formaient l’équipe avaient extrait 205.000m3 au prix de 3270 heures de travail dont le tiers s’était effectué de nuit. Les choses devinrent ensuite plus difficiles, la drague rencontrant d’énormes blocs de basalte. Il fallut faire venir une cloche à plongeur (qui arriva fin 1907) pour permettre le dynamitage des rochers et du terrain compact. Cette cloche était constituée par une caisse métallique de 5m de côté supportée par 2 chalands. Les ouvriers y entraient par une cheminée d’un mètre de diamètre et pouvaient travailler au fond grâce à l’air sous pression envoyé par un compresseur. Le creusement du bassin se continua ainsi jusqu’à la profondeur prévue (moins 15m) jusqu’à août 1908, bien qu’une difficulté imprévue se soit présentée : en effet, la consistance du terrain, au fond du bassin, se révéla insuffisante : il fallut continuer à creuser de manière à atteindre un sol suffisamment résistant sur lequel on plaça 15 blocs de maçonnerie. On comprend l’impatience des antsiranais : si des travaux étaient effectivement en cours, on ne voyait pas beaucoup de réalisations. En tous cas, le fameux bassin de radoub n’était pas près d’être opérationnel : il ne le serait que bien des années plus tard ! Heureusement, à Diego-Suarez, on avait de nouvelles sources de satisfaction…

L’or

Depuis de nombreuses années les immigrants qui arrivaient à Madagascar rêvaient des fabuleuses richesses que l’île devait abriter dans son sol. En 1902, un décret avait autorisé la prospection (sauf pour les fonctionnaires) en allégeant les formalités auxquelles étaient soumis les prospecteurs. Mais hélas, les découvertes ne furent pas au rendez-vous : les nuées de prospecteurs qui avaient tenté leur chance dans le sud et la région de Tamatave avaient dû déchanter. Si bien que, d’après L’Echo des Mines : « Après une période d’optimisme peut-être excessif, on est tombé par réaction dans un pessimisme très exagéré ». Cependant, en 1905, une véritable fièvre de l’or s’empare de la population après quelques découvertes dans la province de Tamatave. Aussi, d’après Gallieni lui-même « depuis plusieurs mois, voyons-nous arriver à Madagascar, de nombreux immigrants étrangers venant de divers côtés mais surtout de la côte d’Afrique et se livrant activement à la recherche de l’or ». Si bien que, voulant mettre un peu d’ordre dans cette frénésie, le gouvernement promulgue le 3 juin 1905, un décret, dit « décret Clementel » qui suspend toutes les attributions de permis de recherche. Cette décision provoque une levée de boucliers. Cependant à Diego Suarez, il y a peu de prospecteurs. D’après les Annuaires du gouvernement, il n’y a pas de mineur en 1905. Mais, en 1906, le nombre s’accroît : on trouve un français, Louis Celly ; un Autrichien ; un Espagnol et douze Italiens !
Pourquoi ce nouvel engouement pour la recherche aurifère dans une région qui n’était pas réputée pour la richesse de son sous-sol ? Il est la conséquence de la prodigieuse découverte que fait un habitant d’Antsirane, Alphonse Mortages en novembre 1905.

Alphonse Mortages

Mortages, garçon de cabine sur un paquebot, avait débarqué à Diego Suarez en 1897. Depuis lors, comme beaucoup de nouveaux arrivants, il avait touché un peu à tout : un peu restaurateur, un peu négociant, il avait gagné quelque d’argent en fournissant les marins de l’escadre russe de Nosy Be mais il avait tout perdu, pendant le voyage de retour, dans le naufrage de son petit voilier. S’étant fait cueilleur de caoutchouc, lors d’une tournée en brousse, il a comme beaucoup d’autres l’idée de trouver de l’or. Il engage donc deux malgaches qui feront les recherches pour lui et, après des semaines décourageantes, c’est, le 2 novembre 1905, près de Betsiaka, la découverte fabuleuse qui fera de Mortages un homme riche avant que sa prodigalité ne le conduise à la ruine. C’est ainsi que la province de Diego-Suarez devient « le pays de l’or » attirant une foule d’aventuriers qui espèrent connaître le destin de l’heureux Mortages1. Mortages devient alors une personnalité en vue d’Antsirane. C’est à ce titre que, lors de la visite du gouverneur Augagneur en 1906, il est le porte-parole des colons et s’adresse à Augagneur dans un long discours par lequel, après avoir déploré le quasi abandon des travaux du Point d’Appui et le manque de routes pour désenclaver Diego Suarez, il aborde le problème de la législation sur l’or et demande l’abrogation de la loi qui régit actuellement les mines et le retour à la législation de 1902. Discours auquel Augagneur répond point par point :
- Il ne dépend pas de lui d’intervenir, en ce qui concerne le Point d’Appui, dans la politique française ;
- Ayant constaté « qu’il avait pu, par expérience, se convaincre combien les routes incomplètes, ébauchées, rendent peu de services […] au lieu de la somme de 200.000 francs à laquelle on s’était arrêté, il avait décidé de consacrer cinq cent mille francs à la construction de la Route des Placers ». La route des Placers, que nous appelons actuellement, la route d’Ambilobe, avait une énorme importance économique puisque c’était par elle que transitait l’or extrait des placers d’Andavakoera.
- Enfin, il promettait de revoir la législation sur l’or qui lui paraissait effectivement injuste dans la mesure où elle taxait de la même manière l’or contenant des « impuretés sans aucune valeur » et l’or pur. L’or devenait donc une composante économique importante de la vie de la province de Diego Suarez et l’on pensait qu’il pourrait développer la vie industrielle de la région pendant les années suivantes. Les premiers permis de recherche furent accordés en juin 1906 mais les prospections ne commencèrent qu’en août. Fin 1906, le « banquet de la demi-tonne d’or » témoigna de l’euphorie qu’avait engendrée les dernières découvertes : « Le 30 novembre dernier, MM.Mortages et Grignon, les heureux propriétaires des mines d’or de l’Andavakoera, avaient convié au Cercle français de Diego Suarez leurs nombreux amis à venir fêter l’arrivée du convoi d’or qui devait marquer le chiffre de la demi-tonne, depuis le commencement de l’exploitation. La production de leurs mines atteignait en effet, le 26 novembre, 520 kilogrammes. […] Au champagne, M.Mortages a levé son verre à la prospérité de Diego Suarez. ». En fait, la découverte de l’or ne changea pas grand-chose à la vie économique de Diego Suarez, du moins dans un premier temps. L’Annuaire de 1908, qui publie les données de 1907, ne cite même pas l’extraction de l’or dans son tableau des industries de la Province. En 1907, comme pour les années précédentes, les sources de revenus sont encore l’agriculture (pratiquée essentiellement par ceux que l’Annuaire appelle « les Bourbonais ») ; la construction ; des industries de taille modeste (Salines, scieries, fabrique de chaux) et surtout le commerce, assuré par une nuée de petits négociants indiens et chinois qui revendent essentiellement les produits d’importation.
Le grand boom du développement de Diego Suarez n’est toujours pas à l’ordre du jour !
■ Suzanne Reutt

« Fonçage du caisson du bassin de radoub de Diego Suarez à son emplacement définitif (1907 - 1908) »

« Fonçage du caisson du bassin de radoub de Diego Suarez à son emplacement définitif (1907 - 1908) »

Vue du chantier du bassin de radoub en 1907

Vue du chantier du bassin de radoub en 1907

« Carrière de pierres du bassin de radoub (Montagne des Français)»

« Carrière de pierres du bassin de radoub (Montagne des Français)»

Noël 1965


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Des photos rares de Lang Son en 1950 publiées dans le magazine Life


 















 










Le secrétaire d’État remet deux décorations

Le Républicain Lorrain

17/09/2016

Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État chargé des anciens combattants était à Hombourg-Haut hier pour remettre des décorations. Les deux récipiendaires, un ancien combattant de 89 ans et un jeune soldat actif.

Le secrétaire d’État chargé des anciens combattants Jean-Marc Todeschini s’est déplacé hier après-midi à Hombourg-Haut pour décorer un ancien combattant de la localité, François Tridemy. Il en a profité pour remettre la médaille sentinelle à un soldat du 3e RH de Metz présent à la cérémonie.  Photo RL

Le secrétaire d’État chargé des anciens combattants Jean-Marc Todeschini s’est déplacé hier après-midi à Hombourg-Haut pour décorer un ancien combattant de la localité, François Tridemy. Il en a profité pour remettre la médaille sentinelle à un soldat du 3e RH de Metz présent à la cérémonie. Photo RL

 

Effervescence hier après-midi devant le monument aux morts. À 15 h, le maire Laurent Muller, entouré de madame le sous-préfet, de la député Paola Zanetti et d’élus du secteur, a accueilli Jean-Marc Todeschini. Le secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire, est venu à Hombourg-Haut remettre une distinction à un ancien combattant de la localité, François Tridemy, 89 ans. Jean-Marc Todeschini a profité de cette cérémonie militaire pour décorer un soldat du 3e Régiment de hussards de Metz.

« Vous êtes le visage de l’histoire et de la mémoire combattante de la France. Chacun de vous appartient à une génération », a souligné le secrétaire d’État en remettant la médaille militaire à l’octogénaire hombourgeois puis la médaille de la protection militaire du territoire agrafe Sentinelle au brigadier-chef Samson du régiment messin.

Honoré pour son courage

François Tridemy a été honoré pour son courage et son esprit de solidarité. Incorporé de force dans l’armée allemande pendant la seconde guerre mondiale, il n’avait que 16 ans quand il a été fait prisonnier par les Britanniques. « Pour beaucoup, c’était l’âge de l’insouciance. Pour vous et 30 000 de vos camarades mosellans, eux aussi condamnés à devenir des Malgré-nous, c’était déjà l’âge du devoir et de la soumission. »

Au lendemain de la guerre, « fort d’une expérience douloureuse », François Tridemy s’engage dans la Légion étrangère.

En 1946, il part pour l’Indochine. Il en revient marqué dans sa chair. « Un geste de solidarité envers un camarade grièvement blessé vous coûte une blessure à l’épaule. Un geste qui vous vaut la Croix de guerre TOE avec étoile d’argent », a rappelé Jean-Marc Todeschini, insistant sur l’héroïsme et l’esprit de sacrifice de l’armée française. Ainsi que sur « le courage et la détermination d’hommes prêts à sacrifier leur vie. Oui, nos soldats ont répondu hier à l’appel de la France. Ils y répondent encore lorsqu’elle est menacée dans ses principes, ses fondements, ses valeurs », dit-il, citant l’exemple des soldats engagés aujourd’hui dans Sentinelle.

Après la remise des décorations, et le dépôt de gerbes au monument aux morts, récipiendaires, personnalités, représentants des associations d’anciens combattants et militaires se sont tous retrouvés à l’hôtel de ville.

Deux ex-légionnaires veulent convertir la France au "biltong" sud-africain

Le Jdc

Les ex-légionnaires Gerard "Sully" Smith (G) et Warren Stribling devant leur production de biltong, le 26 septembre 2016 à Marseille

Les ex-légionnaires Gerard "Sully" Smith (G) et Warren Stribling devant leur production de biltong, le 26 septembre 2016 à Marseille © BERTRAND LANGLOIS/AFP

De la Légion étrangère installée à Aubagne (Bouches-du-Rhône) à la fabrication d'un snack pour l'apéro, il n'y a qu'un pas... ou plutôt un accident de parachute, à la suite duquel deux ex-légionnaires se sont reconvertis dans la production de biltong, une viande séchée sud-africaine qu'ils veulent populariser en France.

"C'est en 2010, après nos accidents de parachute respectifs, que l'idée a germé à l'hôpital Laveran à Marseille. On a eu presque deux ans de convalescence", raconte l'Irlandais Gerard "Sully" Smith. "Quand j'ai été rétabli, on était en 2011-2012, juste après la crise, il aurait été très dur de rentrer en Irlande, au village. On a décidé de rester et de nous lancer. Aujourd'hui, il y a des entreprises qui en importent, mais on est les premiers à fabriquer du biltong en France!", affirme-t-il.

Dans leurs locaux situés dans un quartier du nord de Marseille, l'Irlandais de 31 ans, et l'Américain Warren Stribling, 30 ans, ont presque tout construit de leurs propres mains, grâce à ce qu'ils ont appris à la Légion, notamment une grande chambre froide où ils fabriquent leur viande séchée marinée.

BERTRAND LANGLOIS/AFP Le "biltong", de la viande de boeuf séchée, est l'un des grands classiques de la gastronomie sud-africaine, en particulier de celle des Afrikaners

"En afrikaans, le mot signifie tranche (tong) de fesse (bil), c'est la partie du boeuf utilisée pour le produire", expliquent les amis. Grand classique en Afrique du Sud, le biltong s'y est popularisé lors du "Grand trek", la traversée du pays par les Afrikaners pour échapper aux Anglais dans la première moitié du XIXème siècle.

- Les Trois Frères Biltong -

"Aux Etats-Unis, j'ai grandi en mangeant du +jerky+, qui ressemble au biltong, et j'ai appris à en faire, après la fin de la saison du cerf", raconte Warren, casquette vissée sur la tête, originaire d'une petite ville de l'Arkansas.

Juste après le lycée, Warren a d'abord servi dans l'US Air Force, notamment en Irak, avant de rejoindre la Légion étrangère sous le nom de "Carl Slater" et d'être stationné à Calvi, en Corse, lieu de son accident.

JOEL SAGET/AFP L'emblème de la Légion étrangère et l'une de ses deux devises "legio patria nostra"

"Mon père, explique Sully, avait un ami sud-africain, un médecin installé en Irlande. C'est lui qui lui a appris (à sécher la viande). Quand j'ai quitté l'Irlande, mon père m'envoyait des sachets de biltong, c'était introuvable en France! Puis il m'a dit +Tu es un grand garçon, tu peux le fabriquer toi-même !"

Gerard Smith, originaire du Donegal, dans le nord-ouest de l'Irlande, se fait appeler "Sully" en référence au nom qui lui a été attribué à la Légion, "Harry Sullivan". Ce colosse roux à la barbe fournie a effectué des missions à Djibouti, au Tchad, en Guyane française avant de se blesser en parachute.

"Notre entreprise s'appelle +Les Trois Frères Biltong+ car nous avons commencé avec un troisième camarade de la légion, un Sud-africain", qui n'a pas pu poursuivre l'aventure, explique Warren, "L'idée de base est qu'en France, ce type de snack de viande séchée nous manquait, alors on a décidé de le fabriquer et de le vendre aux restaurateurs ou directement aux particuliers sur notre site internet", à hauteur respectivement de 70 et 30 %.

La première commercialisation date de cet été. La start-up table sur un chiffre d'affaires prévisionnel de 70.000 euros pour la première année et une production de 200 kg de biltong par mois.

Dans leur chambre froide, ils font sécher et mariner leur viande avec du sel, du vinaigre de vin rouge, de la coriandre et du poivre noir. "Il n'y a pas d'autres conservant que le sel, ça se garde longtemps, et il y a très peu de matière grasse, car le morceau de viande que nous utilisons est le rumsteck, une pièce pauvre en graisse mais très goûteuse", expliquent les ex-légionnaires.

Aucun des deux n'a fait d'études de commerce. Comment ont-ils appris ? "En regardant des vidéos sur Youtube!", plaisante Warren. "Plus sérieusement, on a beaucoup lu."

AFP

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Remise de képis blancs à bord de la frégate Surcouf

Actu Marine

26/09/2016

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Le 20 septembre 2016, à bord de la frégate type La Fayette Surcouf, s’est tenue la cérémonie de remise des képis blancs pour une compagnie du 4e Régiment Etranger basée à Castelnaudary.

Le capitaine de frégate Alexis Muller, commandant du Surcouf, a présidé cette cérémonie qui venait achever la formation initiale des nouveaux engagés dans la Légion. En se faisant remettre l’emblématique képi blanc par leurs cadres, ces volontaires sont devenus officiellement des légionnaires. Après avoir prononcé le Code d’honneur du Légionnaire, puis le fameux «Legio, Patria Nostra !», ils ont rejoint la grande famille de la Légion étrangère.

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Le commandant du Surcouf s’est ensuite adressé aux nouveaux légionnaires, en rappelant l’historique complémentarité au combat de la Légion étrangère et de la Marine nationale, notamment dans le cadre des opérations amphibies. «Ce képi blanc, qui permet de reconnaître infailliblement les légionnaires, je le rapproche de notre coiffe, également symbolique pour nous, marins, le bâchi. Nous sommes amenés à travailler ensemble régulièrement, tant dans les états-majors qu’au sein même de nos forces, c’est particulièrement le cas de la Légion étrangère, et ainsi un certain nombre d’entre vous seront amenés à embarquer à bord des bâtiments de la Marine pour mener des opérations amphibies. Dans cet esprit interarmées, je vous remets cette tape de bouche frappée aux armes de la frégate Surcouf

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Sources : Marine nationale
Droits : Ministère de la Défense

Causses toujours: la 13e DBLE s'implante résolument au Larzac

Lignes de Défense

20.10.2016

 

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Jean-Yves Le Drian sera vendredi à la Cavalerie (Aveyron) pour rencontrer les légionnaires de la 13e DBLE et voir l'avancement des travaux d'aménagement du camp. Le ministre de la Défense en profitera pour signer une convention-cadre avec le Parc naturel régional des Grands Causses.

Il assistera aussi à l'entrainement des légionnaires à travers une mise en situation sur trois ateliers:
- Parcours de tir groupe
- Tir au mortier de 81 mm
- Combat en zone urbaine et déploiement de postes de commandement.

Pour rappel, le site qui accueillera 1300 militaires en 2018, est en pleins travaux (voir ici le dernier appel d'offres en date pour un réfectoire). Ces travaux s'inscrivent dans une enveloppe de 115 millions d'euros. Au 1er septembre dernier, 9millions d'euros de travaux ont déjà été attribués dont 77% l'ont été à des PME comme l'a précisé Florent Galko, dlégué régional aux restructurations de défense Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (Ministère de la Défense / SGA / DAR) et membre du pôle régional à l’économie de défense.

Florent Galko a présenté le 29 septembre une note  sur "’impact économique pour le territoire de l’installation de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère sur le Larzac". On peut la consulter ici.

Le geste fort du Général Puga lors de la prise d'armes de la Saint-Michel au 2e REP de Calvi

Corse Net Infos - Pure player corse

Rédigé par (Jean-Paul-Lottier) le Samedi 1 Octobre 2016

C'est dans la communion, au sein de la grande famille du 2e REP de Calvi que l'archange Michel, saint patron des parachutistes a été fêté samedi matin au Camp Raffalli, au cours d'une prise d'armes présidée par le Général d'Armée Jean-Pierre Bosser, chef d'Etat-Major de l'Armée de terre.

Le geste fort du Général Puga lors de la prise d'armes de la Saint-Michel au 2e REP de Calvi

Les légionnaires parachutistes du 2e REP ont célébré samedi matin au Camp Raffalli de Calvi  leur saint patron, l'archange Michel. Au cours de la prise d'armes qui devait débuter à 10 heures précises, le Général d'Armée  Benoît Puga, ancien chef d'Etat-Major particulier du président de la République, chef de corps du 2e REP de 1996 à 1998 a accompli un geste fort au moment de passer les troupes en revue aux côtés du Général d'Armée Jean-Pierre Bosser, chef  d'Etat-Major de l'Armée de terre, caporal d'honneur de la Légion Etrangère qui présidait la prise d'armes et le colonel Jean de Monicault, chef de corps du 2e REP de Calvi.


Arrivé à hauteur du drapeau du régiment entouré de sa garde , il est sorti du rang, pour prendre dans sa main le drapeau décoré de la croix de guerre des Théâtres des opérations extérieures avec 6 palmes (Indochine), de la croix de la Valeur militaire avec 4 palmes (Loyada 1976 et Kolwezi 1978, Afghanistan 2010, Afghanistan 2011, Mali 2013), de la fourragère aux couleurs de la Légion d’honneur avec olive TOE et de la fourragère aux couleurs de la valeur militaire avec olive médaille Militaire et sur lequel on peut lire les  inscriptions « Camerone 1863 », « Indochine 1949-1954 », « AFN 1952-1962 », avant de faire une révérence et porter ses lèvres sur la pièce d'étoffe.


Auparavant, à l'arrivée des autorités alors que le régiment était rassemblé autour de la voie sacrée, les autorités militaires et civiles, au rang desquelle le Général d'Armée Jean-Pierre Bosser,chef  d'Etat-Major de l'Armée de terre, le Général d'Armée Benoît Puga, Grand -chancelier de la Légion d'honneur, le Général Eric Bellot des Minières, commandant la 11e BP, le Général de division Rémy Gausseres, le colonel Jean de Monicault, chef de corps du 2e REP, Ange Santini, maire de Calvi,  Jérôme Seguy, sous-préfet de Calvi, Paul Giacobbi, député de la Corse, Elisabeth Santelli, , conseillère départementale Calvi-balagne  saluaient le drapeau.
Les troupes passées en revue aux rythmes de la Musique de la Légion Etrangère dirigée par le chef de musique hors classe Emile Lardeux, il était procédé à une remise de décorations (1).


A l'issue, le Général d'Armée Jean-Pierre Bosser proclamait  son ordre du jour.
Dans celui-ci, il rappelait que lui l'ancien officier parachutiste était devenu depuis peu caporal d'honneur de la Légion Etrangère: " Je suis fier, triplement fier d'être auprès de vous pour cette commémoration. Fier parce que vous êtes les dignes héritiers de votre Saint Patron; fier de votre force à relever les défis en quelques mois, comme par exemple la création de la 5e compagnie, lors de vos Missions dans les Emirats Arabes Unis... et tout ça sans jamais sacrifier à votre capacité opérationnelle et à votre réactivité; fier  enfin car fidèles à la légende de Camerone, vous avez le culte de la mission chevillée au corps".

"Le 2e REP ne serait pas le 2e REP si il n'était pas à Calvi"
Poursuivant, le Général Bosser rendait un vibrant hommage au Général d'Armée Benoît Puga, Grand-chancelier de la Légion d'honneur: " Il y a  tout juste 20 ans précisément,  le colonel Puga passait son régiment en revue alors qu'il venait d'inscrire les quatre lettres de son patronyme au bas  d'une longue liste, à la suite de noms emblématiques comme  Raffalli, comme Jeanpierre,   comme encore Erulin. Aujourd'hui, le Grand chancelier de la Légion d'honneur qu'il est devenu vient à nouveau de passer en revue vous,  ses légionnaires parachutistes. Quel exemple de fidélité réciproque,   quelle marque de respect mutuel. C'est toute la force de la famille du REP. Certains anciens qui l'ont accompagné au cours de ces années  sont là, ici, aujourd'hui pour témoigner des destins croisés du grand soldat et du régiment d'exception".
Enfin, le Chef d'Etat-Major de l'Armée de terre rappelait que l'année prochaine le 2e REP fêtera ses 50 ans de présence à Calvi, ajoutant: " Le REP ne serait pas le REP si il n'avait pas été à Calvi".
Un défilé devait suivre.

Les décorés
Médaille Militaire :
Caporal-chef Thierry Valmorin
Chevalier ordre national du Mérite : Medecin-chef philippe Pamart
Croix de la Valeur Militaire /Brigade : Légionnaire 1re classe Taras Dydyk
Croix de la Valeur Militaire/Régiment : Médecin-chef Luc Aigle, Capitaine Marc Bouquin, Sergent Kmiecik, caporal chef Joubert, Caporal Cichy, Caporal Sobkiw
Médaille de la Défense Nationale.Brigade : Sergent Staniucha
Médaille de la Défense Nationale/Régiment : Sergent Scheepers, Caporal Ortiz


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Nouvelle histoire de la Légion étrangère

Présentation de l'éditeur

La Légion étrangère, cette troupe d'élite composée de soldats étrangers commandés par des officiers français, mythique et enviée, est admirée par toutes les armées du monde. Depuis 1831, date de sa création, elle s'est distinguée sur nombre de champs de bataille. Du Mexique à l'Espagne, de l'Afrique du Nord à l'Indochine, des Émirats au Pacifique. Sans oublier la France, en 1870, puis pendant les deux guerres mondiales.
Ce livre raconte l'histoire officielle, mais aussi officieuse, de ceux qui se sont fait appeler les " képis blancs ", depuis l'origine du corps jusqu'à nos jours. Reconnaissables aujourd'hui à leur béret vert, ces soldats combattent pour la liberté dans le cadre des opérations extérieures et, face à la menace terroriste, assurent la sécurité dans les villes de France.
Pour la première fois depuis longtemps, la Légion étrangère est présentée dans sa globalité, à travers archives et récits inédits ou peu exploités : une toute nouvelle approche qui honore à juste titre ces " Français par le sang versé ", dont les portraits émaillent cet ouvrage.

Lettre trimestrielle de la FSALE - Novembre 2016

Xavier Augustin Richert

Extrait de l'oeuvre " Une saga familiale" de Ulrich Richert

Képi Blanc

Avant 1914, notamment à la première époque de Lyautey, dans le Sud Orannais, puis au Maroc, époque où le Général Richert a fait ses premières armes, la tenue de combat du Légionnaire comportait le Képi (bleu ou rouge, avec un couvre nuque blanc). Il devint kaki en 1917 et se portait déployé ou roulé derrière la nuque, pour se protéger du soleil africain.

L’usage de porter ce protège nuque commençait à se perdre dans les garnisons. En tenue de service, ou en sortie, on ne le portait plus guère qu’enroulé.

Le 30 avril 1931, à Sidi-Bel-Abès, à l’occasion de la traditionnelle célébration de Camerone, où se sont déroulées, en même temps, les fêtes du centenaire de la Légion et de la conquête de l’Algérie. Au cours du brillant défilé, qui marqua ces mémorables évènements, les premier et quatrième Régiments Étrangers étaient en Képi rouge.

Par contre, ce que l’on sait beaucoup moins, c’est qu’à cette même occasion, le képi blanc, « sans couvre nuque » a fait sa première apparition officielle, dans la tenue du Légionnaire.

Le Général Richert avait été invité, avec son Régiment, le deuxième Étranger, alors en garnison à Meknès. Comme du reste tous les régiments de la Légion, à participer à cette double commémoration,. Ce d’autant plus que ses légionnaires s’étaient particulièrement distingués lors des durs combats de pacification du Haut-Atlas.

C’est alors que Richert a eu une idée, pour le défilé : Afin de mieux démarquer son Régiment des autres, il a demandé à tous ses hommes, de porter, par dessus le Képi, une housse blanche soigneusement immaculée.

Le deuxième étranger fut particulièrement remarqué et très applaudi. A la réception qui suivit, cela valut à notre Colonel les félicitations particulières du Général Franchet-Desperey.

Ce ne fut ni la première, ni la dernière des mille extravagances, plaisanteries, incartades et autres exploits à la hussarde, accomplies par notre fougueux Général Sundgauvien. Ce qui ne lui valut pas que des compliments, au cours de sa carrière. Toujours est il que depuis lors le Képi-blanc a été officiellement adopté par l’ensemble des régiments de la Légion.

LE GENERAL RICHERT


Xavier Augustin RICHERT. Le Général Légionnaire baroudeur bien connu a vu le jour le 29.08.1879. Cet homme a laissé son empreinte tant dans son village natal qu’à l’armée. A la Légion étrangère et à la diplomatie de l’entre deux guerres.

Il a fréquenté l’école communale de Saint-Ulrich. Puis celle de Strueth, où ses parents se sont établis après la mort du grande père paternel.

En ce temps là, toutes les familles, autant que certains habitants portaient des sobriquets, qui leur avaient été attribués à l’occasion d’un événement, remontant parfois dans la nuit des temps et dont personne, même les anciens ne pouvaient expliquer la provenance.

Xavier Richert, le père du futur Général était connu  sous le sobriquet « Dr Glàserväri ». La majorité des habitants du village avaient en fait oublié qu’il s’agissait d’un Richert. On a appelé le futur Général, qui continuait la lignée « S’Glàseväris Auguste ».

Tout jeune Auguste se distinguait déjà comme meneur de la bande de ses camarades. Lorsque l’on jouait au jeu du Gendarme et des voleurs, il prenait le rôle , soit du commandant de Gendarmerie ou du chef des voleurs. Dans les deux cas c’était toujours sa bande qui gagnait. Si le jeu portait sur la guerre, il était le Général vainqueur. S’il s’agissait de religion, il représentait, pour le moins l’évêque, qui venait visiter ses ouailles.

A 12 ans, en l’absence de son instituteur, il a pris les rennes de l’école, faisant la classe à la place de l’enseignant défaillant, pendant quelques temps.

A 14 ans, ses parents l’ont envoyé au collège des Bénédictins à Delle, dans le but de lui faire acquérir la connaissance de la langue française et préparer ses études classiques.

Sa mère nourrissait le secret espoir de le destiner à la prêtrise. Son père souhaitait le voir devenir un homme d’affaires internationales. Le jeune Richert ne rêvait que plaies et bosses. Il souhaitait réaliser une carrière plus dévorante.

Dans sa prime enfance il avait été marqué par la mort, à l’âge de 2l ans, de Jean-Baptiste Kayser, qui s’était engagé dans la Légion Étrangère. Il s’agissait du frère ainé de mon grande père maternel, qui est mort au champ d’honneur lors d’un engagement contre les révoltés du Tonkin.

Le jeune sergent Kayser était devenu, pour la jeunesse de Saint-Ulrich, le grand homme. Le héros du pays. Dans ma jeunesse on parlait encore souvent de ce héros de la famille. J’ai conservé précieusement la photo du légionnaire.

Après son décès, ses affaires personnelles avaient été retournées à la famille. Je ne sais par quel fait du hasard, sa ceinture orientale avait échoué chez-nous. En satin rougé, d’une largeur de plus de 20 centimètres elle se fermait par quatre courroies. Elle était brodée de scènes orientales. Quelques horribles dragons qui crachaient du feu et autres monstres. Également quelques jeunes annamites en chapeau pointu et parasols de circonstance, qui se promenaient dans des jardins exotiques. Des paons et des oiseaux de Paradis. A l’intérieur, bien cachés, un porte monnaie et un porte feuille.

Ma grande fierté de gosse a été, de la montrer à mes copains, qui m’enviaient grandement. Leur plaisir était comblé lorsque je leur permettais de porter le trophée, qui naturellement était trop grand pour nos tailles de gamins.

A la suite de notre évasion en 1942 et de la déportation de nos parents par les Nazis, la ceinture s’était perdue.

Les évènements sanglants de quatre années de misère, ont donné matière à conversation et, tant Jean Baptiste Kayser, que la ceinture avaient été quelque peu oubliés.

Nous l’avons retrouvé dans le grenier, au milieu d’un fatras de vieilleries, lorsque nous avons vidé la maison paternelle, après sa vente. Elle était dévorée par les mites. Les cuirs pourris et cassants. Elle a été irrécupérable et a achevé sa belle carrière sur le dépotoir communal, ou tant de souvenirs et d’objets du passé ont trouvé une fin peu glorieuse.

Sur les bancs du collège de Delle, Auguste a eu comme condisciple, celui qui devait devenir l’archevêque de Paris, Monseigneur Feltin, avec lequel il est resté en correspondance durant toute sa vie.

Auguste s’est très vite fait remarquer au collège, par son application et sa grande facilité au travail. Il s’est distingué des autres élèves par une certaine indépendance, qui décidera de son destin.

A 18 ans, ayant fait le mur du collège, pour aller danser avec la fille du maire de Delle, il a été traduit devant le Conseil de Discipline et invité à ne plus revenir dans l’établissement à la prochaine rentrée.

Après ce regrettable incident de parcours, il a terminé ses études secondaires et ses humanités à Besançon, où il a décroché ses deux baccalauréats avec mention.

Il va maintenant pouvoir réaliser son rêve. Faire une carrière militaire.

Ayant eu, avec son père, une explication quelque peu orageuse et manifesté le désir de s’engager dans la Légion étrangère, celui-ci l’a orienté vers Saint-Cyr.

Il est monté à Paris, a découvert la capitale de la belle époque. Il a préparé avec ardeur, le concours d’entrée à Saint-Cyr. Il a été reçu avec un bon numéro. Seul films de paysan de tous les candidats de France. Il s’est juré de s’engager, après diplôme reçu, dans la Légion étrangère.

La première année il s’est donné entièrement à sa tâche. Malheureusement, sur ces entre faits, le ministre de l’époque prend la décision de ne plus envoyer directement les promotions à venir, dans la Légion.

Richert, quelque peu désabusé, se laisse aller à la douceur de la capitale. A sa vie agréable et facile. Ses grandes qualités intellectuelles lui permettent, malgré cette relâche, d’être reçu, avec la promotion « In Fannah » (1899-1901).

Il est nommé au 106e Régiment d’infanterie à Chalons sur Marne. Le Régiment est commandé par le Colonnel Vanderscheer, Alsacien de vieille souche comme Richert.

Il a été obligé d’arroser ses épaulettes en Suisse. Chez des amis de la famille. Interdit de séjour par les allemands, qui l’ont considéré comme réfractaire et traître à la patrie.

Au bout de deux ans, le Lieutenant Richert, fatigué par la vie de garnison, sans intérêt et sans panache, demande à son Colonel de l’aider à gagner la Légion, faute de quoi il quitterait l’armée. Nouveau trait de son caractère indépendant et de sa volonté de servir. Bien lui en a pris. Un mois plus tard, en janvier l904, il arrive à Sidi-Bel-Abès. On l’affecte à la 19e compagnie de la Légion, dont il exercera le commandement pendant huit mois.

Il se sent dès lors à sa vraie place ! Il commande à 250 Légionnaires, en grande partie Alsaciens, dont la majorité parlent l’allemand . Aussi a t’il tôt fait de gagner leur confiance.

Ce sera bientôt le baroud avec ses gars de la Légion.

En octobre 1904, il dirige sa compagnie sur Berguent, où elle devient compagnie montée, commandée par un Capitaine et trois Lieutenants, dont il est le plus jeune.

Elle va faire partie du groupement du Chef d’Escadron Henrys, le futur Général, chargé par Lyautay de faire tache d’huile au Maroc Oriental. C’est avec ce groupement qu’il prendra part à de nombreuses opérations de montagne, entre Debdou, Metarko, Tendrara, le Chott-el-Charbi et la frontière Algérienne.

Il fera ainsi son apprentissage de chef de guerre. Il dirigera fréquemment, dans des conditions pénibles, les convois sur de longues distances, à travers des régions infestées de bandes armées. Excellent entraînement pour développer en l’homme, le sens de responsabilité et l’esprit d’initiative.

En 1907, il participe aux opérations de pacification des Beni-Snessen et livre, à Aïn-Sfa son premier combat en règle.

Le Maroc oriental résistera longtemps à la pénétration française.

Le Lieutenant Richert se fait remarquer par ses grandes qualités, son sens des responsabilités et son esprit d'initiative.

En 1910, il quitte le Maroc, où il a fait ses premières armes, pour devenir, à la suite d’un concours, professeur d’allemand, à l’école militaire de Saint-Maixant.

Il met à profit son séjour, dans cet établissement pour préparer l’école de guerre, à laquelle il est admis en 1911.

Ce sera l’occasion de se documenter sur place et au cours de maints voyages d’études, à travers la France, et d’ouvrir son esprit aux grands problèmes politiques, économiques et sociaux. En particulier les cours d’André Tardieu et de Charles Gide, qui auront sur sa formation une influence déterminante.

Voyant venir le conflit mondial, et pour échapper à d’éventuelles représailles, ses parents ont acheté une ferme à Reppe, dans le territoire de Belfort, et s’y sont installés.

La guerre surprend notre héros au moment même où il passe ses examens de sortie.

Il est affecté, comme Officier d’État Major à une Brigade de la 63e Division de Réserve et participe comme tel à la campagne d’Alsace ,du Général Pau.

Ayant repris une seconde fois Mulhouse, en août 1914, cette Division se voit contrainte d’abandonner l’Alsace, pour être envoyée devant Paris, où elle constitue le 7e Corps, de concert avec la 14e D.I.. Elle s’illustre aux batailles de l’ourcq.

Victoire de Monoury sur les allemands de Von Glück (Septembre 1914). Richert y gagne sa première citation.

Début 1915, il est blessé dans les combats du nord de l’Aisne. Il reçoit, des mains du Général Joffre, la Légion d’Honneur, avec une nouvelle citation.

Gazé pendant la bataille de Champagne, en automne 1915 alors qu’il a fait partie de l’État Major du 14e Corps.

Après une courte convalescence il revient à l’État Major de la 63e Division du Général Andlauer, avec laquelle il prend part, en 1916 et 17, aux terribles batailles de Verdun, où il gagne une nouvelle citation.

En février 1918, il prend le commandement d’un bataillon du 305e R.I., qui se bat dans le secteur du « Four de Paris », en Argonne et reçoit le quatrième galon.

Durant l’hiver 1917-1918, il assume provisoirement le commandement du Régiment, aux lieu et place des officiers supérieurs disparus dans les combats.

Il termine la guerre dans l’armée américaine, en qualité d’officier de liaison, d’abord à la 90e D.D., avec laquelle il prend part à la bataille de Saint-Mihiel. Puis du 6e C.A. et y gagne une nouvelle citation et la décoration de la Distinguished Service Médal ». Il avait eu, notamment pour mission d’initier, plus particulièrement, les noirs à la guerre des tranchées.

Après l’armistice. En raison de sa parfaite connaissance de la langue et de la culture allemande, il est affecté à l’administration supérieure de la Sarre.(Affaires politiques et administratives)

Le but du gouvernement français était de faire de la Sarre un état politiquement autonome, le détachant de l’ Allemagne, pour l’amener dans notre orbite économique.

Il remplit les fonctions de Chef de Bureau des affaires civiles, sous la haute autorité du Général Andlauer, puis du Général Wirbel, deux chefs d’origine Alsacienne comme Richert et qui lui font entière confiance.

Grâce à ses connaissances parfaites de la langue de Goëthe », et en raison de ses hautes fonctions, Richert devient bientôt le point de mire de la contre propagande allemande. Surtout après juillet 1920, lors de l’arrivée en Sarre, de la Commission du gouvernement, chargée, par la Société des Nations de l’administration du petit Territoire politiquement autonome.

Camouflé par la suite en fonctionnaire des Mines Domaniales, mais en réalité détaché aux Affaires Étrangères, il dirige, en sous-main, le nouveau courrier de la Sarre. Quotidien français de langue allemande et organise, dans tout le pays, un service de renseignement, qui veille sur tout. Des groupements divers, tels que Alsaciens Lorrains, Anciens Légionnaires, Sarrois d'origine française, qui ont des représentants jusque dans les plus petits villages et veillent à l'application stricte du traité de Versailles.

En 1919 et 1920, beaucoup de Sarrois, fascinés par la victoire de nos armées, désirent sincèrement que leur pays gravite dans l’orbite de la France et réclament, en masse, la nationalité française.

Mais les mesures dilatoires et plutôt hostiles des Britanniques, « Encore eux », ne tardent pas de faire craindre aux Sarrois, que l’autonomie de la Sarre n’a qu’un caractère provisoire.

La perspicacité de Richert, jamais prise en défaut, l’incite à quitter son poste de Sarrebrück. Il songe sérieusement à abandonner la carrière militaire, pour faire son chemin dans le monde des affaires, quant se produit un événement, qui devra avoir une influence déterminante sur sa vie.

Le Quai d’Orsay le charge de missions spéciales diplomatiques et militaires.

Au début de mai 1921, le Commandant Richert. Breveté d’État Major, entreprend une tournée d’instruction dans les grandes villes d’Allemagne et de l’Europe Centrale.

Il visite successivement Cologne, Hambourg, Berlin, Varsovie, Cracovie, Posen, Budapest, Bratislawa et Vienne. Il termine son périple par un séjour d'une quinzaine à Munich. Il a été reçu partout, par curiosité surtout. Tout le monde voulait connaître ce phénomène, qui agitait si vigoureusement le secteur de la Sarre.

Bel homme, il avait pu glaner, au cours de son périple, maintes importantes confidences sur le coussin, par des belles qui fréquentaient le cercle fermé de la diplomatie et de l’espionnage.

Fin mai début juin 1921, au cours d’un grand bal, donné par un ancien ambassadeur allemand, il fait la connaissance de quelques notabilités appartenant au milieu dirigeant Sarrois. Dont les Nazis de la première heure et avant la lettre.

Connu par les attaques vigoureuses dont il fut l’objet, dans la Presse allemande, il pique la curiosité des Munichois.

Rentré à Sarrebrück, il reçoit la visite d’un industriel Bavarois, qui le prie, de la part de Von Kahr, Président du Conseil de Bavière, de retourner à Münich, pour assurer secrètement la liaison entre les gouvernements français et Sarrois. Ce dernier ne désirait pas se laisser absorber entièrement par la République de Weimar et comptait obtenir la neutralité bienveillante de la France.

Devenu prudent après son expérience Sarroise, il s’en ouvrit à Monsieur Lenail, questeur de la Chambre des Députés. Personnage de l’entourage de Monsieurt Viviani, qui rentrait d’un voyage en Allemagne, et qui était de passage en Sarre.

Briand, alerté nomme Richert observateur officieux en Bavière. Il lui facilite sa tâche par l’octroi de subsides. Il a gardé son poste comme chef de la propagande en Sarre.

Ayant obtenu le feu vert pour entrer plus en contact avec les meneurs de la conspiration et les hautes autorités Bavaroises, il participe à de nombreuses réunions clandestines, parmi les Sociétés Patriotiques et paramilitaires telles que « Stahlhelm » « Oberland » « Blücherbund ». Paris lui alloue des fonds spéciaux pour indemniser certains intermédiaires, et pour financer quelques groupuscules paramilitaires.

Dès juin 1921, il passe une grande partie de son temps en Bavière et sur les voies ferrées reliant Münich à Berlin, Vienne et Paris. Il n’apparaissait que de temps à autres en Sare, pour donner le change à l’opinion publique.

Il possédait une fausse carte d’identité de l’organisation, établie au nom de « Major Berger ». Seuls étaient au courant de sa véritable identité Hugo Marchaus, rédacteur du Völkische Beobachter ». Journal Nazi fondé récemment et principal animateur des premiers S.A. de Münich. Ainsi que du Professeur Fuchs, l’homme de confiance des Wittelsbach, prétendants au trône de Bavière.

De 1920 à 1923, années fertiles en incidents et émeutes en tous genres à Münich, le Commandant Richert, devenu agent secret malgré lui, assistait à de nombreuses réunions et meetings dans les salles enfumées des brasseries.

L’une d’elles se termina par des bagarres, particulièrement violentes et sanglantes, dans la soirée du 4.11.1921, au célèbre Hofbraühaus à Münich.

L’orateur était un certain Adolphe Hitler.

Richert reconnaît avoir été impressionné par ce tribun populaire, qui, avec sa voix et son regard, exerçait déjà une véritable fascination, à la limite de l’hypnose, sur son auditoire. Pénétré par l’ampleur du destin qu’il se voyait attribuer.

Richert avait pour mission d’activer le mouvement séparatiste, fut ce au prix d’un coup de force.

Les leaders ;du mouvement parviennent à grouper autour d’eux environ 25.000 hommes et une quarantaine de canons, sous l’œil bienveillant du Général Von Rapp, commandant de la Reichswehr embryonnaire.

En 1922, on tombe d’accord sur la formule suivante ! « Créer un royaume catholique Danubien et restaurer la Dynastie des Wsittelsbach ». Des contacts sont pris avec les Leaders catholiques Autrichiens, Tyroliens et Souabes.

Le Vatican, averti par l’intermédiaire de Monseigneur Pacelli, alors nonce à Münich, se montrait favorable au projet. Les choses semblaient marcher à souhait.

En décembre 1922, les principaux meneurs, Marchaus et Fuchs, accompagnèrent secrètement le Commandant Richert à Paris, pour persuader le gouvernement français que l’heure H était arrivée pour déclencheur le coup d’État en Bavière.

Un fâcheux événement d’ordre international, fait échouer la tentative. La réoccupation de la Sarre par Poincaré, en 1923. De suite l’opinion Bavaroise se retourne contre la France.

Richert organise une ultime réunion secrète à Munich, au domicile de Marchaus, avec quelques chefs encore libres de l’organisation paramilitaire, favorables au complot.

Il a cru bon de révéler sa véritable identité. Sa tête avait été mise à prix par la police politique de Berlin, qui entre temps avait pris le contrôle de celle de Munich.

Il se rend très vite compte qu’il venait de tomber dans un piège, ou guet-apens et ne dût son salut qu’à une fuite précipitée.

Il passa de justesse entre les mailles du filet de la police grâce à un déguisement. Revêtu d’un vieux costume tyrolien, il réussit à regagner la France.

La plupart des meneurs autonomistes avaient retourné la veste. A l’exception toutefois de Marchaus et de Fuchs, qui furent arrêtés par la Police de Berlin.

Richert eut la surprise, en débarquant à la gare de l’Est, de trouver, à la une de « L’intransigeant », le récit de son évasion, avec force détails sur les circonstances de sa fuite.

Sur les travées du Palais Bourbon, le Président Poincaré fut interpelé au sujet du Commandant Richert. Il l’a désavoué publiquement par trois fois, déclarant : Qu’il n’avait jamais eu de mission officielle en Bavière.

On demanda à Richert de se taire et de s’abstenir de tout commentaire, moyennant quoi il recevrait une nouvelle promotion et une nouvelle affectation de son choix.

Côté allemand, le coup d’État a trouvé son épilogue au procès de Lmeipzig, où devant le « Volksgerichtshof » l’on discuta des faits et méfaits de Richert. Le scénario visait à blanchir les vrais responsables. Le Commandant Richert s’était engagé, envers eux, avant de quitter Münich, de se taire quoiqu’il advienne. Les inculpés et leurs défenseurs le chargèrent naturellement de tous les péchés.

Quelques jours avant l’ouverture du procès, Marchaus a été trouvé pendu dans sa cellule, avec son ceinturon.

Complètement brûlé en Sarre et en Allemagne, Richert fut affecté au 152e Régiment d’Infanterie à Colmar.

Il peut, à son gré, rayonner en Alsace. Retrouver ses amis du Sundgau et gagner aisément Reppe, pays d’adoption de sa famille.

En juillet 1925, il introduit une demande de mise à la retraite proportionnelle, pour ses 25 ans de service.

En réponse le ministre de la guerre lui a envoyé un télégramme s’enquérant s’il était volontaire pour servir au Maroc, pendant la durée de la guerre du Rif. Opération engagée contre Abd-El-Krim, ce qui l’a comblé d’aise, tant il avait hâte d’échapper à l’athmosphère lénifiante de la métropole et de retrouver un véritable esprit militaire.

Affecté d’abord à la Division marocaine, il la rejoint à Oudjda. Vers la mi juillet il est envoyé à Taza, fortement menacé par les partisans d’Abd-El-Krim.

A son arrivée à Taza, il rend visite au Général Gambay, commandant la Région et à son Chef d’État Major, le Capitaine De Lattre de Tassigny.

C’est alors pour Richert la grande aventure marocaine. Il rejoint tout d’abord Sidi Abdallah, important nœud ferroviaire sur la ligne de Fez.

Prenant le commandement des éléments avancés de la Division Marocaine, il est envoyé en hâte défendre ce poste important, contre les Riffains Puis, ceux ci ayant suspendu leur offensive vers le sud, Richert rejoint l’État-major de la D.M. à Fez, où le maréchal Pétain, qui dirige d'en haut les opérations, organise six Divisions destinées à anéantir les bandes d’Abd-El-Krim.

Peu après il est envoyé à Taza, en qualité de Chef d’État Major de la première Division de marche du Maroc (La D.M.M.).

A peine installé, le Colonel Conrap l’engage pour la pacification de la puissante tribu des Branès. Il y commande une petite colonne qui essuie un violent combat sur son flanc gauche, au cours duquel , à ses côtés est blessé le Capitaine De Lattre de Tassigny.

Après la soumission des Barnès, il participe, avec la première D.M.M., à une opération de grand style, qui rejette les Rifains hors de notre zone.

En mai l926, c’est la grande offensive, qui s’achève par la capitulation d’Abd-El-Krim, dans laquelle le commandant Richert a joué un rôle définitif, en lançant, de sa propre initiative l’avant garde de la première D.M.M. sur Targuet, capitale du chef Riffain. En dépit de l’interdiction formelle de franchir, sans ordre, la frontière du Rif Espagnol.

Il reçoit, en récompense, son cinquième Galon de Lieutenant Colonel.

En juillet il est envoyé à Engil, pour préparer l’assaut du repère quasi inaccessible du Tichoukt, où sont réfugiés de nombreux rebelles du moyen Atlas.

En août c’est la soumission des tribus guerrières de la grande tache de Taza. Opératiuon à laquelle prend part la 1re D.M.M., sous les ordres du Général Vernois avec Richert comme chef D’État Major.

Fin 1926, Richert se voit confier ce cercle du Haut-Leban. Il devient alors administrateur et fait montre, dans ce domaine de qualités hors pair.

Il consacre quatre années à organiser et à administrer les tribus du nord. A dresser leurs Caïds ,à nos méthodes d’administration. A doter le territoire de voies de communication, de Centres Administratifs. A protéger la frontière du Nord contre les incursions de bandes Riffaines, venues du Maroc Espagnol.

En avril 1930, il est nommé Commandant du 2e Étranger à Meknès, qui participe chaque année aux opérations de pacification de l’Atlas.

C’est désormais, pour lui, la vie rêvée de nomade, dans les camps et sous la tente. Elle convient parfaitement à son tempérament d’aventurier.

De mai à Octobre 1930, il dirige une opération dans le Moyen Atlas, à l’Oued El-Abid et livre le combat de Maokaïn, où il disperse une forte Harka de montagnards.

Cet exploit lui vaut le galon de Colonel.

En 1931, le groupe mobile de Meknès attaque le Grand Atlas. Richert fait figure de Commandant de Colonne.

Képi Blanc

Avant 1914, notamment à la première époque de Lyotay, dans le Sud Orannais, puis au Maroc, époque où le Général Richert a fait ses premières armes, la tenue de combat du Légionnaire comportait le Képi (bleu ou rouge, avec un couvre nuque blanc). Il devint kaki en 1917 et se portait déployé ou roulé derrière la nuque, pour se protéger du soleil africain.

L’usage de porter ce protège nuque commençait à se perdre dans les garnisons. En tenue de service, ou en sortie, on ne le portait plus guère qu’enroulé.

Le 30 avril 193l, à Sidi-Bel-Abès, à l’occasion der la traditionnelle célébration de Camerone, où se sont déroulées, en même temps, les fêtes du centenaire de la Légion et de la conquête de l’Algérie. Au cours du brillant défilé, qui marqua ces mémorables évènements, les premier et quatrième Régiments Étrangers étaient en Képi rouge.

Par contre, ce que l’on sait beaucoup moins, c’est qu’à cette même occasion, le képi blanc, « sans couvre nuque » a fait sa première apparition officielle, dans la tenue du Légionnaire.

Le Général Richert avait été invité, avec son Régiment, le deuxième Étranger, alors en garnison à Meknès. Comme du reste tous les régiments de la Légion, à participer à cette double commémoration,. Ce d’autant plus que ses légionnaires s’étaient particulièrement distingués lors des durs combats de pacification du Haut-Atlas.

C’est alors que Richert a eu une idée, pour le défilé : Afin de mieux démarquer son Régiment des autres, il a demandé à tous ses hommes, de porter, par dessus le Képi, une housse blanche soigneusement immaculée.

Le deuxième étranger fut particulièrement remarqué et très applaudi. A la réception qui suivit, cela valut à notre Colonel les félicitations particulières du Général Franchet-Desperey.

Ce ne fut ni la première, ni la dernière des mille extravagances, plaisanteries, incartades et autres exploits à la hussarde, accomplies par notre fougueux Général Sundgauvien. Ce qui ne lui valut pas que des compliments, au cours de sa carrière. Toujours est il que depuis lors le Képi Blanc a été officiellement adopté par l’ensemble des régiments de la Légion.

1932 est l’année des attaques sanglantes qui valent au Colonel Richert la brillante citation suivante :

« Comme commandant du groupe, a pris le premier mai 1932, une part décisive dans l’opération de forcement des cluses de Targount, obligeant à Laggouach, par une mesure hardie, un groupement der dissidents menaçants, à mettre bas les armes. Le 13 juillet, à An-efgou, a atteint tous les objectifs, malgré de grandes difficultés de terrain et par une habile intervention a dégagé un convoi aux prises avec les dissidents. En septembre, après avoir préparé avec une inlassable ténacité la progression de son groupement, s’est emparé, de haute lutte, le cinq et le sept du Tazigzeout. S’y est maintenu malgré les contre attaques et a exploité son succès avec autant de sens tactique que d’énergie, jusqu’à la capitulation complète de son adversaire. A obtenu ce brillant succès grâce à l’ardeur et à l’esprit de sacrifice qu’il a su comme chef de corps du 2e Régiment Étranger, inspirer à ses Bataillons ».

1933 c’est l’achèvement de la pacification, du Grand Atlas. Le Colonel Richert y- prend part et après les combats de Tanrecht et du Tanghart, pénètre avec son groupement dans la Haute vallée de l’Asil Melloul à 2500 mètres d’altitude. A la suite des combats de Djebel Hamdou et de L’Ouksersar, les derniers dissidents capitulent.

Richert reçoit la cravate de Commandeur de la Légion d’Honneur. C’est la fin de son épopée marocaine.

En juillet 1934, il est affecté à la subdivision d’Épinal. On lui a donné à comprendre qu’un séjour dans la métropole s’imposait, en vue de l’attribution des premières étoiles. Il lui plaisait, il est vrai de revenir en Europe, alors que l’atmosphère était déjà chargée d’électricité à la veille du plébiscite de la Sarre, en janvier 1935.

A peine arrivé, il prend part aux manœuvres du Corps d’Armée, et inspecte la ligne Maginot, dont il doit commander le secteur de Bitche, en cas de mobilisation.

Il découvre, au cours de ses inspections, une armée française figée dans sa victoire de 1918 et n’ayant pas suivi, comme sa voisine d’en face, le rythme du progrès.

Au début de 1935, il reçoit le commandement de la Brigade Nord Africaine de Toul, qui effectue, chaque année, des travaux entre Puttelange et Saint-Avold, en prolongement de la ligne Maginot.

Il critique ouvertement et vertement l’insuffisance de notre protection de la zone Nord par où il est indubitable que passeront à nouveau les allemands, ce qui n’est pas pour plaire au grand État Major.

Mars 1936 le voit parvenir au grade de Général de Brigade et à cet instant il songe d’aller offrir ses services à Tchank-Kaï-Tcheck, quant une affectation nouvelle, au Maroc, en juillet l936, le décide à ne pas abandonner la carrière militaire.

Il arrive au Sultanat pour remplacer, au pied levé, le Commandant de la Région de Fez, poste qui n’est pas de tout repos.

Il doit d’abord faire face aux nationalistes marocains, qui demandent une plus grande autonomie administrative. Il lui faut remédier, également, à l’insuffisance de notre protection, le long de la zone Espagnole, en pleine effervescence depuis le déclenchement de la guerre civile en Espagne. Enfin il lui faut s’adapter aux initiatives nouvelles et pleines de hardiesse du nouveau résident général, monsieur Peyrouton.

Le Général Richert se montre à la hauteur de sa tâche, faisant face, avec sérénité à toutes les difficultés. Mais il a compté sans les remous de la Politique Française et, en octobre 1936,

Peyrouton sacrifié par le Front Populaire, doit céder sa place au Général Noguès, précisément en mauvais termes avec Richert, depuis des lustres.

Aussi, en avril 1937, Richert est il remplacé comme administrateur de la région de Fez et ne garde que le titre de Commandant des troupes.

C’est en cette qualité qu’il entreprend la drôle de guerre. En 1939 il mobilise et groupe à Oran la 8e Division Nord Africaine. Au moment où elle s’apprête à partir pour la Syrie, le Général est affecté à Bizerte, comme adjoint au Préfet Maritime.

Il commande les troupes de la région fortifiée de Bizerte et organise la défense de la côte contre les attaques éventuelles venant de la Libye.

En mai 1940, lors de l’entrée de l’Italie en guerre, le Général Noguès l’envoie à Béjà en Tunisie, avec ordre de former, avec les dépôts Algériens et Marocains, une nouvelle Division indigène.

A l’armistice, la Division en formation à Béjà est dissoute et Richert se voit confier le commandement de la 180e Division d’Infanterie, entre Sousse et la ligne de Mareth, couvrant la Tunisie face à la Libye.

Mais Richert n’accepte pas l’armistice et la défaite momentanée de la France.

Il entretient ses troupes dans d’excellentes conditions physiques, prévoyant le moment où elles se heurteront aux Italiens de Tripolitaine et de Libye.

Il trouve en Monsieur Peyrouton, alors résident général à Tunis, un homme compréhensif, qui n’envisage pas la victoire Nazie. Mais se heurte au Vichyssois Général Noguès qui intrigue et le fait mettre à la retraite, par dépêche, sans qu’on lui octroie, comme il est d’usage, sa troisième étoile dans le cadre de la réserve.

Richert retourne alors à Fez et s’adonne à la résistance. Sur sa route il s’arrête à Alger, y voit ses amis et connaissances et les persuade de l’impossibilité de l’Allemagne de gagner la guerre et par voie de conséquence il les engage à se préparer à la lutte.

En août 1940, il entre en contact – déjà – avec les officiers jetés sur la côte, non loin d’Agadir, pour tenter un soulèvement au Maroc.

Richert s’engage à mettre éventuellement ses qualités de chef, à la tête d’un mouvement visant à rallier le Maroc aux Forces Françaises libres.

A cet effet il consent à rencontrer le Général De Gaulle à Gibraltar et fait aménager secrètement aux environs de Sefroy, un terrain d’aviation auxiliaire où doit atterrir un avion Britannique, à une date fixée à l’avance et qui l’emmènerait en Angleterre.

Sur ces entrefaites il apprend la mort de son frère à Reppe et revient en France, pour régler, avec ses neveux ses affaires de famille.

Il en profite pour parcourir le pays et prendre contact avec des organisations de Résistance, principalement à Toulouse, Tarbes, Marseille, Avignon, Montélimar, Lyon et Vichy où un bref séjour lui permet de constater que nombre d’officiers de l’entourage du Maréchal jouent double jeu.

En novembre 40, de retour au Maroc, il apprend non sans surprise, que des officiers gaullistes, débarqués au Maroc, ont été appréhendés. Il ne peut plus, dès lors, être question d’une entrevue avec De Gaulle.

Il se décide alors à quitter le Maroc pour l’Angleterre, lorsqu’il rencontre, à Casablanca, des agents consulaires américains, qui lui conseillent vivement de rester en Afrique du Nord, où sa précieuse présence peut être plus utile qu’ailleurs.

Pendant l’hiver 1940-41, il prépare le débarquement américain et travaille, dans ce but, de concert avec les agents américains.

Cette activité n’est pas sans éveiller les soupçons des chefs locaux de la Légion des Combattants. Organisme à la dévotion de Pétain, dont elle est la création. Il est de leur part l’objet d’une continuelle surveillance.

Alsacien de vieille souche, il s’occupe tout naturellement des réfugiés Alsaciens –Lorrains particulièrement nombreux. Les groupe en Associations. Crée pour eux un foyer à Fez et les embrigade dans des formations de combat, en vue de la libération du Maroc.

Il leur assigne plus spécialement comme tâche, en cas de débarquement allié, la neutralisation de la Légion et surtout des S.O.L. fanatisés.

A Casablanca il monte aussi une dizaine de groupes, dont il assure personnellement la liaison avec l’ensemble du réseau du Maroc.

En 1941, le voici de nouveau en France où il continue à maintenir le contact avec les Alsaciens-Lorrains et à raviver en eux l’espoir d’une victoire de la cause alliée, malgré les triomphes momentanés du Nazisme.

Revenu au Maroc, il fonde, à Casablanca, Fez et Meknès des comités de notables résistants, sans distinction d'opinion politique

Mars 1942 le trouve à Tunis, où il s’informe de l’attitude des autorités françaises en cas de débarquement allié à Alger. Au retour il revoit le groupement l’Alsaciens-Lorrains, les agents consulaires américains et de nombreux officiers qui, en sous main travaillent pour la cause des alliés.

Rentré au Maroc, après son voyage de prospection en Afrique du Nord, il travaille à fédérer tous les groupements existants et à rallier à sa cause quelques Régiments, Tabord et Goums, dont il connaissait les sentiments des chefs. Il adressa alors, aux Anglos-Saxons un rapport où il met en lumière l’importance et l’urgence d’un débarquement en Afrique du Nord, et où il recommande tout spécialement l’occupation de Bizerte, dès la première heure de la tentative des alliés.

Quinze jours avant le débarquement il rédige, à la demande du conseiller Murphy, avec plusieurs membres du Comité de Casablanca, les dernières recommandations à ;l’adresse de L’État Major des troupes de débarquement.

Le 9 novembre 1942, sur ordre du Résident Général, il est arrêté et gardé à vue à son domicile par deux inspecteurs Libéré dans la nuit du 10 au 11 novembre, il est arrêté à nouveau alors qu’il s’apprêtait, sur recommandation de Londres, à déposer une gerbe au monument aux morts.

Finalement le Général Noguez, qui a contrarié en tous temps l’action de la Résistance, demeure à son poste auprès des alliés, tandis que le Général Richert est mis à l’écart. Bel exemple de justice humaine.

Richert est nommé juge suppléant au Tribunal d’Armée, ce qui l’oblige à de fréquents déplacements à Alger et lui permet d’entrer en relations avec l’entourage du Général De Gaulle. De fréquenter les principaux personnage de l’époque qui composaient le gouvernement provisoire de la France libre. Les généraux De Gaulle, Giraud. L’amiral Darlan et quantités d’autres proconsuls de l’époque.

Voyant toutes les intrigues qui se nouent et les procès que se livre la Camerilla, dans l’entourage de De Gaulle, il décide d’abandonner définitivement l’armée.

En 1945 il retourne au Maroc, à Fez et entre au Conseil d’Administration de plusieurs grosses affaires industrielles. Il fonde et dirige durant deux ans, de 1948 à 1950 un Quotidien : Le courrier du Maroc.

La politique d’amitié franco Marocaine ne plait ni aux autorités du protectorat, ni aux gros colons.

Le Général Richert sera notamment un des signataires de la fameuse lettre des 75 adressée au Président de la République pour protester contre la politique de répression pratiquée au Maroc par les autorités Françaises, pendant l’exil du sultan Mohamed V.

La situation politique et économique s’étant détériorée après les années 1950-60, il liquide ses affaires en 1964 et quitte définitivement sa résidence de Fez, où il jouissait pourtant de l’amitié et de la considération générale, dans tous les milieux marocains.

Durant toutes ces années il a fait nombre de voyages en France, en Allemagne et jusqu’en Amérique où il était invité à donner des conférences.

Il venait chaque année en Alsace, dans sa famille à Reppe, Saint-Ulrich et Strueth.

Sur le tard de sa vie il est venu retrouver ses racines, dans son Sundgau natal. Il est toujours resté attache viscéralement à son village de Saint-Ulrich. Il aimait évoquer, dans le savoureux dialecte de la Largue, qu’il n’a jamais renié, maints souvenirs de sa jeunesse.

Il avouait volontiers qu’il devait essentiellement sa bonne forme physique et son caractère entier à son ascendance paysanne du Sundgau. Ce faisant il s’est toujours souvenu du sage conseil de Monsieur Michelet qui disait « L’important n’est pas de monter, mais en montant de rester soi.

C’était un grand svelte vieillard, qui est toujours resté très droit, jusqu’au seuil de sa mort. Il entretenait sa forme physique, pratiquait encore le vélo, nageait dans la Largue à 90 ans, même lorsque l’eau était trop froide pour les jeunes.

Il avait fait agrandir le cimetière de Saint-Ulrich, ce qui lui a permis, longtemps à l’avance, de faire construire son propre caveau, dans lequel il a fait transférer ; les restes de ses aïeux.

Le 28 aout , 1966, jour de son 87e anniversaire, au cours d’une réception à la mairie de Saint Ulrich, le maire de l’époque, Monsieur Schindler Auguste étant un de ses parents, il avait été fait citoyen d’honneur de la localité.

Il ne s’est jamais marié, ce qui ne l’a pas empêché, bel homme qu’il était, de faire des ravages auprès de la gent féminine de la bourgeoisie et de l’aristocratie des pays de l’Est.

Notamment pendant sa période d’agent secret. Il a recueilli maintes confidences secrètes sur l’oreiller.

Chaque année il a convié toutes les vieilles personnes des quatre villages formant la paroisse de Mertzen, à un repas gastronomique, où le champagne « De la Légion » coulait à flots.

Il a passé les dernières années de sa vie comme pensionnaire à la maison de retraite de Dannemarie où il est décédé le 17 janvier 1975, à l’âge de 96 ans.

L’enterrement du grand homme a été plus que discret. L’administration avait délégué un mince peloton militaire pour lui présenter les derniers honneurs.

La municipalité de Saint-Ulrich a réparé cette injustice. Le samedi 19 mai 1984, lors de l’inauguration de sa salle des fêtes, construite par la vaillante équipe des Sapeurs Pompiers locaux. Elle a été dédiée très officiellement, en hommage posthume au Général de Brigade Xavier Auguste RICHERT, grand Officier de la Légion d’Honneur, illustre Légionnaire et enfant du village.

Il était 15 heures lorsque Madame Charles Richert, épouse de l’ainé des neveux du Général disparu, a dévoilé la plaque commémorative de la salle Auguste Richert, en présence de Monsieur le Sénateur Goetschy Président du Conseil Général du Haut-Rhin, De Monsieur le Sénateur Chiele, de Monsieur Belin sous préfet d’Altkirch, Monsieur Weisenhorn député de la circonscription, Messeurs Wqith, Klemm et Reitzer conseillers Généraux, ainsi que des maires et de nombreuses autres personnalités du canton et de l’arrondissement.

A la place d’honneur trône le buste en bronze du grand homme. Il l’avait fait sculpter de son vivant.

A la salle de la mairie, un tableau le montre à cheval sur le front de ses troupes. Il veille sur les débats du Conseil Municipal.

Sa saga est consignée dans le livre d’or de la Légion. Il a fait don de son uniforme de gala et de son sabre d’apparat au musée sundgauvien d’Altkirch.

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Les Fourragères

Alan Seeger, notre frère d'Amérique

Le Nouvelliste d'Indochine. 02/10/1938

par Paul GALLAND.

Récemment M. Jean Zay, Ministre de l’Éducation nationale et M. William
Bullitt, Ambassadeur des États-Unis, ont inauguré à Bléraneourt un pavillon à
la mémoire des volontaires américains tombés sur le sol de France. Dans ce
pavillon se trouvent, entre autres reliques, celles qui rappellent le jeune poète
américain Alan Seeger.

A New York, le 22 juin 1888, une mère eut un fils...

Dans cette métropole du négoce, un enfant, dès que ses yeux peuvent découvrir les formes et les couleurs dès son intelligence, est capable d'ajuster des pensées sur ses perceptions, fait commerce de rêves et passe contrat avec l'Idéal.

Il a reçu cette faveur de vivre, si près et si loin du tumulte mercantile. dans une île de la vaste baie ouverte sur l'immensité, aux avant-postes d'un monde que les routes marines relient à un autre monde. Peu lui importe le trafic transatlantique. Les navires ne sont, pour lui, comme les nuages que les oiseaux de l'aventure.

A 12 ans. on l'emmène vivre dans un autre décor. Au Mexique, deux civilisations superposées lui relèvent leurs beautés, tantôt accommodées, tantôt demeurées contradictoires- Il prend contact avec une Europe latine démarquée. Déjà la Muse l'inspire.

Jeune homme, il revient aux États-Unis. A l'Université de Harvard, il confronte ses imaginations avec la réalité des textes. Il s'alimente du miel amassé par tant d'abeilles. Dans les vieilles épopées et nos chansons de geste, il apprend une histoire idéalisée, plus belle que la vraie.

Il a 24 ans quand il touche la terre de France.11s'est à un tel point préparé à cette escale qu'il lui suffit de quelques mois pour pouvoir chanter dans la langue de Racine.

Telle fut la formation d'Alan Seeger, poète et paladin.

1914. Août,.. Le grand drame éclate, dont les épisodes se joueront en mille décors de l'univers.

Le premier acte déroule ses péripéties de sang sur cette vieille Terre où s'est transplanté Alan Seeger.

Il voit ses jeunes compagnons français le quitter pour aller au rude devoir. Ces insouciants sont devenus des hommes. Leur tranquille fermeté lui semble un divin cadeau. Il les envie. Mais n'est il pas leur frère, de la même race spirituelle ? N'est il pas digne, lui aussi, de souffrir ?

Ils sont à peine hors de son horizon qu'il décide de les suivre. D'une plume ferme, le poète signe cette prose d'état civil : un engagement à la Légion étrangère.

Au front, des misères sont le lot de celui qui rêva de combats. d'épopée. avec leurs charges conduites par les clairons. leurs escrimes aux froissements d'acier, leurs gestes pathétiques. C'est la guerre des taupes et dos oiseaux de nuit. Elle se poursuit monotone
et cent fois fois plus cruelle, dans la boue, le sang et les ténèbres. On ne se bat pas; on s'écrase, entre anonymes. Veillant ou dormant; on attend son tour de mort, enterré d'avance.

Comme il doit souffrir le poète !

Connaissez cette âme qui s'est fixée sur un sommet :

« Ce fut là que, fermes anneaux de la chaîne imbrisable où tombe en vain le coup longuement prémédité, cœurs dignes de l'honneur et de l'épreuve, nous aidâmes à maintenir les lignes le long de l'Aisne. »

Il ne connut pas alors « l'honneur » de la balle qui tue, mais « l'épreuve» du froid qui meurtrit les poumons.

Notre air pyrénéen lui rendit la santé. Il repartit. N'avait-il pas dit: « J'ai rendez-vous avec la mort. »

Et la mort vint au rendez vous.

Le 4 juillet 1916. à l'heure H, le caporal de la Légion Alan Seeger s'élançait, à la tête de ses hommes, pour reprendre à l'envahisseur les ruines qui représentaient le village de Belloy-en-Santerre, morceau paysan de sa terre d'adoption.

C'était, par une merveilleuse coïncidence, l'anniversaire de l'indépendance Day.

« Comme il était pâle — note un de ses camarades — sa haute silhouette se détachait sur le fond vert des champs de blé. il était le plus grand de la section, la tête haute, le regard fier. Je le voyais courir la baïonnette au canon. Bientôt il disparut. »

Durant la nuit, on l'entendit chanter de vieilles Chansons françaises. Au petit jour, on le retrouva, muet pour toujours, couché sur le sol reconquis. On l'enterra, un peu plus loin. dans un petit cimetière, parmi des vieux de Chez Nous

Mais il fallait qu'il fût plus intimement encore mêlé à la glèbe française. Le canon fouisseur éparpilla ce qui restait de l'enveloppe de chair d'une âme magnifique.

Ce destin —  le destin de Guynemer — le fait nôtre tout à fait et pour toujours.

Mort, il continua de servir.

Ce don qu'il nous fit de sa vie entraîna d'autres dons.

Lorsque les États-Unis entrèrent dans la lice, les poèmes d'Alan Seeger furent lus dans les bureaux de recrutement, dans les réunions publiques, dans les écoles.

Le même honneur lui a été. ces jours ci. décerné. pour le cinquantième anniversaire de sa naissance. Dans toutes les classes de France. nos enfants ont entendu cette voix d'outre-tombe qui les instruisit de la « haute camaraderie » de ceux qui, combattant pour le bien d'autrui, nous enseignèrent la dignité d'être hommes ». Ils apprirent comment" pour que d'autres générations puissent - dans les ans à venir, libres de l'oppression et de la menace — posséder un plus riche héritage de bonheur, il marcha à cet héroïque martyre. »

Les romans historiques de Pierre Bonin.

Le Trésor du Rif. 2009

Ab El Krim ou l'impossible rêve. 2008

Les captifs de Rissani. 2007


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"La Belle Epoque"

Y.S.

DÉCRET N° 515 portant attribution de la Croix de la Libération

Journal officiel de la France Combattante 08/12/1942

Le Général de Gaulle,
Chef de la France combattante,
Président du Comité national,
Vu l'Ordonnance No. 7, du 16 novembre 1940 créant l'Ordre de la Libération,

Décrète :

Art. 1er — La Croix de la Libération est décernée, avec citation à l'Ordre de l'Armée, aux militaires dont les noms suivent qui deviennent compagnons de la Libération à compter du 9 septembre 1942.

Amilakvari - Lieutenant-Colonel - 13e demi Brigade de Légion étrangère.—
" Chef jeune, énergique, ayant participé a deux campagnes antérieures dont l'Erythrée; à la tête de la 13e demi Brigade de Légion étrangère en Lybie nord, de janvier à juin 1942, a commandé brillamment plusieurs colonnes mobiles en avant de la position. Au cours des combats de Bir Hacheim, du 26 mai au 11 juin 1942, n'a cessé de circuler sous les feux d'infanterie, d'artillerie et d'aviation ennemis pour visiter ses bataillons aux moments les plus critiques, se porter volontairement dans les endroits les plus exposés pour pouvoir renseigner le commandement et redresser la situation. s'imposant à tous par son calme et son mépris de la mort. Le 28 mai a commandé une colonne mobile contre un détachement de 18 chars allemands; en a détruit 5."

De Sairigné Gabriel - Capitaine - 2e Bataillon de Légion étrangère.—
" Officier de grande valeur. Commandant la compagnie lourde du 2e bataillon de Légion étrangère, a joué, à la tête de son unité un rôle de tout premier plan dans la défense de Bir Hacheim, notamment avec ses canons anti-chars, qui ont grandement contribué à briser l'attaque des chars du 27 mai 1942. A commandé à plusieurs reprises des colonnes de harcèlement au cours desquelles, par son audace réfléchie., son sens du combat et son énergie, a infligé de lourdes pertes à l'ennemi. A toujours été remarqué par sa belle attitude au feu.

Turel Y Turell Jaime - Sergent-Chef — 2e bataillon de Légion étrangère.—
" Chef de pièce anti-chars, a reçu sans faiblir le gros de l'attaque du 27 mai 1942, participant à la destruction d'au moins 6 chars à moins de 400 mètres. Pendant le siège de Bir-Hacheim a maintenu très élevé le moral de ses hommes et contribué à détruire plusieurs véhicules ennemis. Au cours de la sortie de vive force du 10 juin 1942, a montré à nouveau ses qualités de sang-froid et d'allant."

Richavy Joseph - Sergent — 2e bataillon de Légion étrangère.—
" Modèle de S/Officier de Légion, fait pour le combat. Chef de poste chargé de la défense de la chicane Est de Bir-Hacheim, a déployé les plus belles qualités d'initiative et de sang-froid, faisant de nombreux prisonniers et ne permettant jamais à l'ennemi de s'installer à portée utile de ses pièces. Fréquemment sans liaison avec son commandant d'unité, a toujours pris les décisions les plus judicieuses, faisant preuve d'une compréhension parfaite du combat et d'un sens très élevé de ses responsabilités. Déjà deux fois cité pour sa belle tenue au feu."

Kocsis - Sergent - 3e bataillon de Légion étrangère.—
" Sujet d'élite, Sous-Officier de Légion de premier ordre, Chef de pièce au 75, qui continue à justifier au réputation. Après avoir formé son équipe de pièce en une semaine a détruit deux chars lors de l'attaque du 27 mai 1942, sur la position de Bir-Hacheim — Dans la nuit du 10 au 11 juin, au cours de la sortie de vive force, a fait preuve de belles qualités de courage et de sang-froid, faisant changer, sous un feu violent d'armes automatiques, la roue de son camion qui avait sauté sur une mine. A ramené sa pièce, son personnel
au complet et 7 blessés qu'il avait ramassés sur le terrain. Déjà deux fois cité pour sa très belle tenue au feu."

Nicolas Louis - Sergent-3e bataillon de Légion étrangère.
" Sous-officier chef de pièce au 75 d'une bravoure et d'un cran exemplaires. Le 28 mai 1942, au cours d'une patrouille au Nord de Bir-Hacheim, a fait front à 12 chars qui fonçaient sur sa pièce, détruisant deux d'entre eux à courte distance. Le 8 juin 1942, ayant reçu de nombreux éclats de 155 dans la circulaire de sa pièce, la plupart de ses munitions ayant sauté, deux de ses hommes ayant été grièvement blessés, a continué à tirer avec le plus grand sang-froid, détruisant deux chars qui allaient pénétrer dans la position. A ensuite trouvé la force de porter son pointeur au poste de secours."

Damman André - 1re classe - 3e bataillon de Légion étrangère.—
" Légionnaire pointeur au 75, d'un calme et d'un courage qui méritent d'être cités en exemple. Blessé au bras le 3 juin au cours d'un bombardement d'aviation, a refusé de se faire évacuer. Le 8 juin, au cours d'une violente attaque de chars appuyée par de l'artillerie, ayant reçu de nombreux éclats de 155 dans la circulaire de sa pièce le blessant à la main, a continué à servir sa pièce après s'être fait faire un garrot, détruisant deux chars qui menaçaient de pénétrer dans la position. Dans la nuit du 10 au 11, cherchant à franchir à pied un barrage d'armes automatiques. a été pour la troisième fois blessé aux deux jambes. A conservé dans toutes ces circonstances un moral magnifique."

1re classe Verheust Richard.—2e Bataillon de Légion étrangère.—
" Tireur à la mitrailleuse. Le 27 mai 1942, a-ouvert le feu à moins de dix mètres sur un char dont il a détourné l'action permettant à un canon du 75 voisin de le détruire. A continué jusqu'au 10 juin à servir sa pièce avec un mépris absolu du danger, infligeant de lourdes pertes à l'ennemi. Blessé par balle lors de la sortie de vive force du 11 juin, a donné un exemple d'énergie en parcourant 15 kilomètres à pied pour rejoindre le point fixé."

Pernet Jean - Lieutenant - 2e Bataillon de Légion étrangère.—
" Jeune officier calme au feu qui, par son exemple, a su donner à sa section un bel esprit de résistance et un moral élevé. Lors de l'attaque du 27 mai 1942, à Bir Hacheim, a dirigé avec sang-froid le tir de ses 75 contre les chars ennemis et mis hors de combat ou capturé tous les équipages dont deux officiers. Jusqu'au 10 juin 1942, commandant un point d'appui, n'a cessé de faire acte d'initiative heureuse durant les nombreux incidents de combat à la porte Est dont il était chargé d'assurer la protection, faisant de nombreux prisonniers et mettant en flammes plusieurs véhicules ennemis. Soumis particulièrement aux tirs ennemis de toute nature a réussi à maintenir intacte sa position, brisant deux attaques ennemies et détruisant quatre nids de résistance sérieux."

Sartin Jean-Pierre - Lieutenant - 3e Bataillon de Légion étrangère.—
" A fait, en deux mois, de sa section de 75 anti-chars, un instrument de combat remarquable. Commandant un détachement de canons anti-chars, détaché en patrouille au nord de Bir Hacheim a, pendant la période du 27 mai au 2 juin 1942, donné toute la mesure de son cran et de son audace, en harcelant constamment les éléments ennemis qui défilaient devant le champ de mines, contribuant à la destruction de 3 chars, 4 camions et infligeant à l'ennemi des pertes en personnel sérieuses. Installé ensuite avec 2 pièces, en un point de la position de Bir Hacheim, particulièrement exposé, a détruit deux pièces de 77 et un mortier. A maintes reprises, a fait l'admiration des légionnaires par son courage et son sang-froid. A été blessé au cours de campagnes antérieures."

Art. 2.—Les présentes citations comportent l'attribution de la Croix de guerre avec palme.

Art. 3.—Le Commissaire national à la guerre est chargé de l'exécution du présent décret qui sera publié au Journal officiel de la France combattante.

Fait à Beyrouth, le 9 septembre 1942.
C. DE GAULLE.

Par le Chef de la France combattante,
Président du Comité national :

Le Commissaire national à la guerre,
P. L. LEGENTILHOMME.

Racontez-nous sommairement le combat de Camaron.

Manuel patriotique du citoyen et du soldat. 1892

1. — DO. Racontez-nous sommairement le combat de Camaron. A quelle époque a-t-il eu lieu et dans quelles partie du monde ce fait d'armes s'est-il passé?

DR. Le combat de Camaron s'est livré au Mexique (Amérique du Nord) le 30 avril 1863.
C'est un des faits d'armes les plus héroïques de ce siècle. Une compagnie de la légion d'un faible effectif (3 officiers et 62 hommes presque tous Français) fut chargée de reconnaître la route que devait suivre un grand convoi se rendant de Soledad A Puebla.

Ce convoi comprenait des pièces de siège, des voitures du Trésor contenant plusieurs millions de francs, une grande quantité de vivres, etc.

Au cours de cette reconnaissance, cette compagnie fut attaquée par 2,000 Mexicains. Obligée de se retirer sur Camaron, pauvre petit village indien, elle s'y établit dans une maison qui tombait en ruine, la seule qui restât encore debout.

C'est dans cette maison eu ruines que ces 62 soldats, commandés par le capitaine Danjou, ont, sous un soleil de plomb, mourant de soif, asphyxiés par la fumée, tenu tête pendant dix heures à 2,000 Mexicains, à qui ils refusèrent do se rendre, et ceux-ci n'ont pu venir à bout de leurs adversaires qu'en incendiant la bicoque, après les avoir mis tous hors de combat et avoir laissé plus de 300 des leurs sur le terrain.

Honneur A ces vaillants soldats qui, par leur résistance acharnée, sauvèrent non seulement le convoi qui, prévenu à temps de ce qui se passait à Camaron, put rétrograder, mais firent mieux encore, car ils sauvèrent l'honneur du drapeau et préférèrent mourir tous jusqu'au dernier plutôt que de se rendre.
.
2. — DO. Quelles réflexions vous inspire le combat de Camaron et qu'y voyez-vous de particulièrement remarquable faisant honneur à ces héroïques soldats ?

DR,. Nous remarquons que les soldats français avaient pour ennemis les Mexicains, gens civilisés, qui pas plus que nous ne maltraitaient leurs prisonniers ; que ces braves gens le savaient, et que, malgré cela, ils préférèrent mourir jusqu'au dernier plutôt que de se rendre.

Développement du combat de Camaron.

Le combat do Camaron est un des faits d'armes les plus héroïques de notre siècle. Le 30 avril 1863, une-compagnie de la légion étrangère d'un faible effectif (3 officiers et 62 hommes presque tous Français,) commandée par le capitaine Danjou, secondé par les sous-lieutenants Maudet et Vilain, reçut l'ordre d'aller reconnaître la route que devait suivre un grand convoi, allant de Soledad à Puebla, dont l'armée française avait entrepris le deuxième siège. Le convoi comprenait des pièces de siège, des voitures du Trésor contenant plusieurs millions de francs, une grande quantité de vivres, etc.

Privés de cavalerie, les Français ne pouvaient pousser au loin leurs reconnaissances et ignoraient que, depuis plusieurs jours, un parti de troupes ennemies, fort de 1,200 fantassins et de 800 cavaliers, était venu s'établir-dans le voisinage do la route que devait suivre le
convoi.

En revanche, les Mexicains, possédant une nombreuse cavalerie, étaient au courant de nos moindres mouvements.

Prévenus de la formation et du départ du convoi, ils comptaient bien s'en emparer, le sachant faiblement escorté ; mais voici ce qui se passa : Vers 1 heure du matin, le capitaine Danjou quitte le campement de l.a Chiquique où se trouvait une partie de la légion étrangère; à l'aube elle traversait Camaron, pauvre petit village Indien ruiné. Après une reconnaissance sommaire des maisons du village, la petite troupe reprit sa marche en avant. Vers 7 heures du matin, n'ayant trouvé aucune trace do l'ennemi, la compagnie se rassemblait à Palo-Verde. Le soleil était déjà très chaud. Le capitaine fit faire halte, placer des sentinelles et l'on prépara le café. Trois quarts d'heure après, au moment où l'on jetait le café dans les marmites, les sentinelles signalèrent un nuage de poussière sur la route qui venait d'être suivie par la compagnie, dans la direction de Camaron. Tout à coup, dans une éclaircie de broussailles, les sentinelles aperçurent distinctement les larges chapeaux des Mexicains. « Aux armes ! » Le cri réveille tous ceux qui reposaient A l'ombre, les marmites sont renversées et; quelques minutes après, la compagnie était prête au combat.

Vers 8 heures du matin, elle se trouva cernée par une nombreuse cavalerie; elle dut se former en carré, repoussa deux charges successives de l'ennemi menées avec beaucoup d'entrain et parvint à se faire jour jusqu'au village de Camaron, dans une des maisons duquel elle se fortifia, résolue à mourir plutôt que de se rendre.

A 9 h. 1/2 du matin, avant d'entreprendre 1'altaque de cette maison, l'ennemi, confiant dans son nombre, somma d'abord le capitaine Danjou de se rendre. Il fut remercié en termes qui ne laissèrent aucun doute sur la détermination de nos vaillants soldats, et le feu commença partout à la fois.
Le capitaine Danjou, déjà blessé grièvement en Crimée, amputé d'une main, portait une main articulée. Calme, intrépide, il allait partout, animait tout le monde. L'ennemi grossissait à chaque instant. Déjà, vers 11 heures, on n'espérait plus le succès ; mais le capitaine Danjou fil promettre à ses hommes de se défendre jusqu'à la dernière extrémité. Tous le promirent. Peu après, il tombait percé d'une balle et mourait sans avoir proféré une parole.

Le sous-lieutenant Vilain prit le commandement.


On avait eu A lutter jusqu'à ce moment contre 500 cavaliers et 350 guérilleros. Vers midi, on. entendit battre et sonner. Il y eut une lueur d'espérance parmi les défenseurs de Camaron; on crut un instant à l'arrivée du régiment sur le lieu du combat; c'étaient, au contraire, trois bataillons ennemis, forts de 300 ou 400 hommes chacun, qui venaient ajouter le poids de leurs armes dans cette lutte déjà trop inégale,

Vers 2 heures, au moment où le sous-lieutenant Vilain, mortellement frappé par une balle au front, venait d'être remplacé par le sous-lieutenant Maudet, une nouvelle sommation fut faite, mais elle fut accueillie comme la première.

L'ennemi eut alors recours à l'incendie pour réduire cette héroïque petite troupe, qui résista néanmoins jusqu'au soir. A ce moment, l'ennemi  livra un assaut général et parvint à s'emparer d'une partie des bâtiments occupés par les débris de la compagnie française.

C'est alors que le sous-lieutenant Maudet, voyant que de nouveaux efforts étaient inutiles, réunit les quelques hommes qui lui restaient encore et ordonna d'envoyer à l'ennemi la dernière balle, puis de se faire tuer en chargeant à la baïonnette.

Au moment où, A la tête de son monde, le brave Maudet sortait du hangar, le soldat Catteau, s'apercevant que tous les fusils étaient braqués sur son officier, se jette devant lui, lui fait un rempart do son corps et tombe foudroyé.

Maudet tombe lui-môme mortellement blessé de deux balles à la hanche.

Alors, l'ennemi se précipite et prend tout ce qui respire encore. L'heure fatale avait sonné, c'en était fait de la compagnie, mais elle avait tenu son serment de ne pas se rendre, et son héroïque résistance pouvait compter parmi les faits d'armes les plus glorieux qui aient jamais existé.

Telle est cette journée pendant laquelle une poignée de 62 soldats français, sans vivres, sans eau, par une chaleur torride, sous un soleil de plomb, asphyxiés par la fumée, résista pendant dix heures à 2,000 ennemis.

Leur sacrifice avait sauvé le convoi, car le commandant de l'escorte, averti A temps, avait pu s'arrêter et rétrograder sur Soledad.

Honneur à ces soldats héroïques qui combattirent jusqu'au dernier et sauvèrent non seulement le convoi, mais plus encore, l'honneur du drapeau, en préférant mourir plutôt que do se rendre. Ils vivront dans l'immortalité.

Le régiment étranger rendu les derniers devoirs aux braves qui avaient succombé dans cette lutte inégale. Sur le tombeau fut placée une modeste croix de bois portant celle inscription : « A la mémoire de MM. Danjou, Vilain et Maudet et de la 3e compagnie du 1er bataillon de la légion étrangère, qui ont succombé le 30 avril 1863 après dix heures de lutte contre 2,000 Mexicains. » Et toutes les fois qu'une troupe traversait Camaron, elle faisait face à la tombe et présentait les armes et l'on sentait revivre l'âme de ces quelques héros entre ces murs où ils avaient trouvé une mort si glorieuse.

« la dent du colonel Jeanningros »

Souvenirs du Mexique. 1908.

Le colonel Jeanningros, du régiment étranger, m'avait chargé de rapporter à Mexico, d'où le colonel Doutrelaine, commandant le génie, l'envoya au Muséum d'histoire naturelle de Paris, un bel os fossile, d'environ 3 mètres de longueur, trouvé dans la banlieue de Monterey où un Indien s'en servait, comme de piquet, pour la clôture de son jardinet. A sa forme, et aux dents dont il était en partie garni, nous estimâmes que ce devait être la mâchoire inférieure d'un gigantesque ptérodactyle. On l'avait au premier moment baptisé  « la dent du colonel Jeanningros », et le nom lui resta.

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Soixante-cinq Héros.

Mes souvenirs - général Du Barail. 1897-1898.

De toutes ces affaires, la plus terrible et la plus glorieuse eut pour date le 1er mai, pour héros une compagnie de la légion étrangère récemment débarquée, forte de trois officiers, de soixante-deux hommes, commandée par le capitaine Danjou, et pour théâtre Palo-Verde. Cette compagnie était partie de Chiquitte avant le jour, pour aller au-devant d'un convoi de munitions et de trois millions en pièces d'argent qui montait de la Vera-Cruz sur Puebla. Arrivée à Palo-Verde, à sept heures du matin, elle y fut attaquée par mille hommes d'infanterie mexicaine et huit cents cavaliers, embusqués là pour surprendre le convoi. Le capitaine Danjou fit former le carré et réussit à se réfugier dans un bâtiment abandonné, que sa résistance allait rendre célèbre et qu'on appelait Cameron. Ces soixante-cinq braves, cernés et enveloppés dans ce refuge, n'avaient aucun secours à attendre, et leur perte était certaine.

On les somme de mettre bas les armes. Ils répondent à coups de fusil et tiennent bon. Les heures s'écoulent. Les Mexicains criblent de balles Cameron. La compagnie répond coup pour coup. Vers midi, on entend dans le lointain la sonnerie de clairons qui. s'approchent rapidement. Un instant, les nôtres se croient sauvés. C'étaient trois bataillons,de quatre cents hommes chacun, qui venaient renforcer les Mexicains.
Les Français se voient perdus, mais, décidés à ne pas se rendre et à vendre chèrement leur vie, ils continuent à combattre. Les trois officiers tombent mortellement frappés. Autour d'eux, vingt-huit hommes tués ou grièvement blessés sont couchés. Les autres, tous atteints par le feu, continuent le combat jusqu'à ce qu'ils aient épuisé leur dernière cartouche.

Il est six heures du soir, et depuis sept heures du matin, ils luttent sans boire ni manger. L'ennemi s'empare de Cameron, d'où ne part plus un coup de fusil. H a fallu onze heures à trois mille hommes pour en abattre soixante-cinq, et trois cents Mexicains tués ou blessés gisent sur ce champ de bataille. Ce fait d'armes remplit l'ennemi d'admiration et le frappa de terreur.
Depuis, nos convois ne furent plus attaqués.

Sète et Neuburg, une amitié vieille de 30 ans

Midi Libre

Publié le 03/09/2016

 

Sète et Neuburg, une amitié vieille de 30 ans

Eberhard Schurmann et Maryse Ostalrich se félicitent de ce jumelage, vecteur d’amitié durable. G. G

Tout le week-end, Sète et Neuburg fêtent leur  jumelage. Tout a débuté entre la rencontre d'un Sétois et d'un comte installé en Allemagne... il y a trente ans.

Si le jumelage Sète-Neuburg semble aujourd'hui pérenne, c'est que l'amitié franco-allemande entre les deux villes est cultivée depuis trente ans. Eberhard Schurmann, octogénaire, ancien officier supérieur de la Légion étrangère, était aux premières loges de la création, en 1986, du jumelage de Sète et de Neuburg-sur-le-Danube, en Bavière. Accompagné de Maryse Ostalrich, présidente du comité de jumelage, il se souvient : "À l'origine, c'est l'amitié née de la rencontre, en 1985, du Sétois Max Chevalier et du comte Du Moulin, issu d'une famille noble française installée depuis des siècles en Allemagne, qui poussa les maires des deux villes de l'époque, Yves Marchand et Günther Huniar, à eux-mêmes se rencontrer. Des affinités se créèrent et le colonel Foucher prit le jumelage en main, avec une équipe dont je fus secrétaire général. Tout passait par moi."

Une amitié basée sur l'échange

À partir de là, tout se goupille bien, l'équipe met en place le jumelage et dès 1986, la première fête de la bière voit le jour à Sète. "Il n'y avait pas encore de comité juridique, poursuit Eberhard Schurmann, tout se faisait à la mairie. Mais lorsque le maire céda sa place à François Liberti, en 1996, l'équipe démissionna et fonda l'Association sétoise des amis de Neuburg (ASAN), l'actuel comité de jumelage."

Maryse Ostalrich, qui comme M. Schurmann ne cache pas travailler "avec ses tripes, pour l'amour du jumelage", a repris la présidence de l'association après le décès de Joseph Müller en 2014. "Avant, les produits venaient de Neuburg. La bière, la choucroute, la charcuterie. Aujourd'hui, 4 000 litres de bière viennent de la dernière brasserie de Neuburg, mais la choucroute, elle, est préparée par des traiteurs sétois", explique-t-elle. "C'est beaucoup plus simple maintenant, avant il fallait tout dédouaner !", rétorque Eberhard Shurmann. Par ailleurs, cette fête permet de découvrir les spécialités de l'autre ville, car "l'esprit du jumelage, c'est l'échange".

Outre les festivités de ce mois de septembre, le jumelage favorise les échanges scolaires bien sûr, mais aussi sportifs et culturels. "Le clou de mon “affaire”, explique encore Eberhard, c'est une randonnée de l'amitié qui relia Neuburg à Sète en 1995, et à laquelle j'ai moi-même participé". Cette année, le trajet en deux-roues se fera dans le sens inverse. Les cyclistes arriveront samedi prochain dans la ville de Bavière, pile à temps pour la fête du vin de Neuburg, qui, à son tour, accueillera les spécialités sétoises. Preuve s'il en faut encore, d'une belle et solide amitié franco-allemande.

AMIENS Pas facile d’être un berger des villes

Courrier picard

Publié le 05/09/2016

 

Alain, ancien légionnaire, veille au troupeau arrivé il y a une semaine au parc du Grand Marais. S’il se sent berger, il est surtout agent de sécurité chargé de chasser les intrus.

 Alain et son fils assurent une présence 24h/24 sur le site. Ils dorment dans une caravane installée près du local du gardien.

Alain et son fils assurent une présence 24h/24 sur le site. Ils dorment dans une caravane installée près du local du gardien.

Alain avait comme un petit coup de blues ce dimanche en début d’après-midi en rejoignant à pied le parc du Grand Marais, à deux pas du quartier Étouvie : il venait tout juste de raccompagner son fils à la gare d’Amiens. Bergers tous les deux pour la société Ecozoone, spécialisée dans la mise à disposition d’animaux pour l’entretien des espaces verts, ils surveillent ensemble le troupeau d’animaux installés depuis le 29 août sur l’une des parcelles du parc qui fait 8 hectares en tout et est clôturée. Un taureau, quatre vaches, 22 moutons, 12 chèvres, 10 poneys et 6 ânes qui, jusqu’à fin octobre, vont brouter l’herbe du site pour le compte de la Métropole qui développe l’éco-pâturage à Amiens.

«  On n’est pas de trop à deux pour s’en occuper, surtout qu’il faut assurer une présence ici 24 heures sur 24. Mais il faut bien qu’on fasse des pauses lui et moi, ne serait-ce que pour retrouver nos familles. Là, mon fils est reparti une semaine chez lui et après ce sera à mon tour de me reposer un peu », explique Alain, ancien légionnaire qui s’est lancé dans ce créneau il y a trois ans. Mais le métier n’est pas facile et on est très loin de l’image du berger qui se donne corps et âme à son troupeau et médite le reste du temps, au grand air, un livre à la main…

« On vérifie que les bêtes vont bien. Par exemple, en ce moment, un des poneys a une conjonctivite donc je m’en occupe, je lui mets du produit dans les yeux mais ça s’arrête là. Dans mon contrat, je suis berger mais aussi débroussailleur et, surtout, agent de sécurité. C’est le plus gros de mon travail : protéger le troupeau et éviter les intrusions et les vols car il y a, malheureusement, beaucoup de tentatives. En ville comme ça, près d’un quartier, c’est inévitable », raconte encore le berger qui dit ne pas dormir beaucoup la nuit.

« Il y a parfois des accrochages »

« On fait des rondes, on se relaie, il y a parfois des accrochages avec des gens qui forcent les clôtures et que l’on doit faire sortir. Ce n’est pas évident ici, le terrain est trop grand, il y a beaucoup de passages et des groupes qui traînent dans le coin, ça peut rentrer de partout, donc c’est très compliqué à gérer. On doit souvent faire la police, c’est un métier à risque en fait », soupire Alain qui ne porte aussi plus jamais de vêtement de couleur rouge. « Ça énerve le taureau, je n’ai pas envie qu’il me charge non plus ! » (NB : le taureau, comme le chien, ne voit pas les couleurs).

Lui et son fils dorment dans une caravane installée près du local du gardien du parc. « On manque de confort mais on a la télé, c’est déjà ça. » Le contrat des deux bergers se terminera fin octobre. Après une pause bien méritée, ils rejoindront un nouveau site au printemps, quelque part en France.

TÉRÉZINHA DIAS

L’éco-pâturage privilégié

Amiens Métropole n’en est pas à son coup d’essai en matière d’éco-pâturage. Le principe devrait même se développer encore à Amiens dans les années qui viennent. Après les poneys, les chèvres et les ânes sur l’îlot Boulogne, rue de la Vallée, mais aussi sur la ZAC Intercampus, c’est maintenant au tour du site du parc du Grand Marais d’en bénéficier avec une cinquantaine d’animaux qui vont paître naturellement et donc faire le travail à la place d’une fauche mécanique. « C’est une alternative qui permet d’assurer l’entretien courant des friches et lieux difficiles d’accès. C’est plus écologique dans la mesure où l’on n’utilise plus de produits phytosanitaires (Ndlr : la Métropole s’est d’ailleurs engagée dans un programme O phyto), ce qui permet de préserver la santé des publics mais aussi des personnels, et, dans le même temps, on réduit les émissions de gaz puisque l’on n’a plus recours aux engins à moteur », explique Mickaël Grimaux, chef d’unité patrimoine végétal pour la Métropole. Prochaine étape : le recensement de toutes les friches qui pourraient bénéficier de ce système. L’idée d’installer un troupeau sur le site du futur campus de la Citadelle, sur les terrains les plus inaccessibles, est déjà dans les cartons. Le plus difficile pour la collectivité étant de trouver le cheptel.

Le formidable exploit de Paulo, légionnaire au «4»

Actualités

Publié le 10/09/2016

Paulo a porté haut les couleurs de la Légion étrangère.

Paulo participait, cet été, à la 1re édition de la TransPyrénéa et a rallié Le Perthus à Hendaye en 342 heures, se classant pour l'occasion 20e de ce défi hors-norme.Il s'était attaqué à un défi fou… Paulo, adjudant-chef au 4e régiment étranger, est arrivé au bout ! Et quelle aventure ! Le légionnaire s'est attaqué à la TransPyrénéa, au mois de juillet dernier. Il était de ces 244 concurrents de 38 nationalités différentes qui ont pris le départ du Perthus pour rejoindre Hendaye. 866 kilomètres avec un dénivelé positif de 65 000 m...


La Newsletter 16/35 de l'AALEME

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Rapport au ministre de la Défense Nationale

L’évolution du corps de la Légion étrangère depuis le début du conflit en cours

1er décembre 1942 Par le général de brigade Raoul Magrin-Vernerey 1

Rappel historique

Corps fondé en 1831 pour permettre l’incorporation de soldats étrangers dans l’Armée française, la Légion Etrangère s’est depuis lors illustrée sur tous les théâtres d’opérations français au cours des 111 années écoulées, comme en attestent une foule de noms glorieux : Magenta, Sébastopol, Camerone, Gallipoli, le Maroc, le Levant, le Tonkin…

La Légion Etrangère au début du conflit

A la déclaration de guerre, le 3 septembre 1939, la Légion étrangère était composée de six Régiments Étrangers d’Infanterie et deux Régiments Étrangers de Cavalerie :
– 1er REI : Sidi-bel-Abbès (Algérie) (Q.G. traditionnel de la Légion)
– 2e REI : Meknès (Protectorat du Maroc)
– 3e REI : Fez (Protectorat du Maroc)
– 4e REI : Marrakech (Protectorat du Maroc)
– 5e REI : Vietri (Tonkin) (le 5e REI était traditionnellement basé en Indochine)
– 6e REI : Baalbeck (Syrie) (dernier né des REI, ce régiment a été constitué en octobre 1939 au Levant)
– 1er REC : Sousse (Tunisie)
– 2e REC : Midelt (Protectorat du Maroc)
Ces huit unités sont à la fois des régiments de combat et des régiments-cadres, qui assurent l’incorporation et l’entraînement des recrues puis la formation de nouvelles unités.

La Légion étrangère dans les combats de 1940

Au 9 mai 1940, le nombre d’engagés dans la Légion (l’engagement est réservé aux hommes âgés de 17 à 40 ans) atteignait le chiffre historique de 48 924 hommes. Par dédoublement des bataillons de ses régiments cadres et grâce à un fort afflux d’engagements de volontaires étrangers à l’ouverture du conflit, la Légion étrangère réussit à mettre sur pied de nouvelles unités entre l’entrée en guerre et l’attaque ennemie allemande du 10 mai 1940 :
– 13e DBLE
– 11e REI (6e DINA), 12e REI (8e DI)
– GRDI n°97 (issu des 1er et 2e REC)
– 21e, 22e et 23e RMVE : ces régiments de marche de volontaires étrangers dépendaient administrativement de la Légion étrangère, mais ne contenaient que peu d’officiers et de sous-officiers d’active ou de réserve. Ils ont été formés en Métropole, sans passer par Sidibel- Abbès, donc sans recevoir la culture de la Légion étrangère. Néanmoins, ils se sont battus avec héroïsme.
………
1
NDE – Le général Magrin-Vernerey, alors sans affectation, avait été choisi par ses pairs pour faire la synthèse de leurs rapports individuels. Il devait au début de 1943 recevoir le commandement de la 6e BMLE.


Toutes ces unités ont combattu de mai à juillet dans la campagne de France, à l’exception de la 13e DBLE, qui est intervenue en Norvège et a conquis les villes de Bjervik et Narvik avant de revenir en France début juin.


Le 11e REI, au sein de la 6e DINA, basé dans le secteur de Sedan, a résisté héroïquement dans le bois d’Inor les 27 et 28 mai (pertes estimées à 300 hommes). En juin, il s’est d’abord replié sur la Meuse où il a combattu en arrière-garde près de Verdun avant de devoir capituler, prisonnier de la poche de Lorraine.

Le 12e REI, au sein de la 8e DI, a été sévèrement étrillé lors de la défense des ponts de l’Aisne au mois de juin. Ses derniers éléments ont continué le combat au sein de la 3e Armée.

Le GRDI n°97 a effectué des actions retardatrices au mois de mai sur l’axe Péronne-Barleux puis a participé à la défense de la Somme et de l’Avre au début du mois de juin. Le 9, son commandant, le lieutenant-colonel Lacombe de La Tour, a trouvé la mort au combat dans le bois de Noroy, près de Compiègne. Par la suite, le GRDI a couvert la 7e DINA.

Le 21e RMVE, intégré à la 35e DI et déployé au sud des Ardennes, a tenu son secteur durant de longues semaines avant de devoir capituler.

Le 22e RMVE, près de Péronne (dans les Ardennes), a participé le 24 mai à la prise de Villers-Carbonnel, mais a finalement été anéanti par les chars allemands près de Berny au début du mois de juin.

Le 23e RMVE est entré en action au cours de la bataille de Soissons le 7 juin, puis s’est notamment battu à Pont sur Yonne quelques jours plus tard avant de devoir finalement battre en retraite. Des trois premiers RMVE (c’est-à-dire en dehors des quatre RMVE constitués à la hâte en juin), c’est le seul qui ait pu évacuer une partie des ses hommes lors du Grand Déménagement.
………
Mi-juin 1940, face à la gravité de la situation, tous les dépôts métropolitains de la Légion ont formé des bataillons de marche. Par ailleurs et surtout, l’appel du gouvernement aux Républicains Espagnols a permis un nouvel afflux de volontaires, issus des camps et des Compagnies de Travailleurs Étrangers – dans l’urgence et sur l’ordre de l’autorité politique, l’Armée a dû passer outre ses doutes sur la fiabilité de ces réfugiés et a accepté d’armer des hommes engagés jusque là dans les CTE, désarmées). Plus de 20 000 hommes ont répondu à l’appel et 9 000 ont pu être incorporés dans des unités combattantes. Ce renfort a permis de créer quatre nouveaux régiments de marche de volontaires étrangers, les 24e, 25e, 26e et 27e RMVE. Encore plus mal équipés et encadrés que les trois premiers RMVE, ces « régiments ficelles » n’en ont pas moins combattu avec énergie sur la Dordogne, dans les Landes et en Provence (notons cependant que ces unités possédaient souvent un encadrement officieux assuré par d’anciens officiers et sous-officiers de l’armée républicaine espagnole).

Ces quatre RMVE ont subi des pertes effrayantes, puisque sur un effectif initial de 16 000 hommes, seuls 4 000 hommes ont pu être évacués vers l’Afrique du Nord lors du Grand Déménagement. Mais selon nos renseignements, une partie non négligeable de leur effectif a échappé à la capture et alimente aujourd’hui les réseaux de Résistance. Dans le même temps, la politique d’incorporation des volontaires espagnols a conduit à l’incorporation de prisonniers issus des camps du Maroc et d’Algérie, qui ont été envoyés à Sidi-bel-Abbès, où ils ont suivi une formation classique de légionnaire, excepté qu’après la formation initiale, ils ont été directement versés dans la 11e ou 14e DBLE.

Il est à noter que la plupart des Espagnols recrutés dans les camps, en Métropole comme en AFN, avaient, dans les semaines suivant la déclaration de guerre, refusé de servir dans la Légion, affirmant ne vouloir servir que dans « l’armée française véritable », selon leur expression. Presque tous sont revenus sur ce choix après le Sursaut. Selon les témoignages recueillis, ils avaient été impressionnés par le refus de capituler du gouvernement français et désiraient permettre à leurs familles d’échapper aux camps d’internement et à un renvoi en Espagne.
………
Durant l’été 1940, la Légion étrangère a participé de façon substantielle à la conquête de la Libye, avec la participation aux combats des 1er et 3e REI et des 1er et 2e REC (escadrons montés et motorisés). En juillet, le 1er REI et le 1er REC ont participé à l’encerclement de deux divisions italiennes en Tripolitaine avec la réserve du XIXe C.A. du général Bessières, qui les a utilisés comme troupes de choc et d’exploitation. Le 3e REI et deux escadrons du 2e REC, au sein de la 3e DM, ont pris part à la prise de Bir-el-Ghnem, Jefren et Tazzoli et se sont illustrés pendant toute la campagne de Lybie.

En septembre, la 13e DBLE a brillamment combattu en Sardaigne lors de l’opération Marignan, malgré l’échouage du paquebot Mexique transportant les deux tiers de ses effectifs. Elle s’est illustrée lors de la prise, par ses seules forces, de Monserrato. Elle a joué un rôle prépondérant et décisif dans le siège de Cagliari.

En septembre-octobre, le 6e REI, au sein de la 192e DI, a participé à l’opération Cordite. Il a combattu lors de la conquête du Dodécanèse puis il a participé à l’occupation de cette région au sein du Détachement d’Armée Dodécanèse.

L’organisation de la Légion Etrangère après le Grand Déménagement

La Légion Etrangère a su faire évoluer ses unités dans le cadre de la réorganisation de l’Armée française en exil dans l’Empire. Au 1er janvier 1941, elle alignait les unités de combat suivantes :
– 1er REI (au sein de la Division Territoriale d’Alger)
– 3e REI (au sein de la 3e DM [général Mordacq], au Maroc)
– 5e REI (toujours déployé en Indochine)
– 6e REI (au sein de la 192e DI [général Jeannel], en Méditerranée Orientale)
– 10e Demi-Brigade de la Légion étrangère (colonel Girard) : 3 bataillons
– 11e DBLE (colonel Pablo) : 3 bataillons
– 13e DBLE (lieutenant-colonel Amilakhvari) : 3 bataillons
– 14e DBLE (colonel Moreno) : 3 bataillons
– 3e BMLE (à l’instruction en Tunisie, général Jouffrault)
– 6e BMLE (à l’instruction à Marrakech, général Faure)
………
En effet, au vu du succès de la 13e DBLE en Norvège, la Légion étrangère a mis sur pied trois autres unités comparables, de format plus souple que le régiment et bien adapté à des actions de choc dans des terrains difficiles et compartimentés. Ces unités ont été formées à partir des cadres des 2e et 4e REI (lesquels poursuivent leur existence administrative comme régiments dépôts, stationnés au Maroc et permettant la formation de nouvelles unités de combat) ainsi que des engagés étrangers des RMVE qui avaient pu être évacués lors du Grand Déménagement.

Par ailleurs, poursuivant la mécanisation de ses unités de cavalerie, la Légion a mis sur pied deux brigades mécanisées, les 3e et 6e BMLE, à partir des 1er et 2e REC (devenus eux aussi des régiments-dépôts, stationnés en Tunisie et au Maroc).

L’impact de l’afflux de volontaires sur les traditions de la Légion étrangère

La tradition de la Légion a toujours été de gommer la nationalité de ses engagés et d’éviter au maximum la création d’unités formées à partir d’une nationalité ou d’une ethnie dominante, afin de limiter les éventuelles infiltrations pouvant être organisées par une puissance ennemie et de respecter les traditions de la Légion qui veulent que chaque engagé, quel qu’il soit et quoi qu’il ait pu faire, ne soit plus qu’un camarade aux yeux de ses camarades. C’est pourquoi les hommes de même origine avaient toujours été consciencieusement disséminés dans toutes les unités de la Légion de par le monde.

Néanmoins, suite aux événements de juin 1940 communément appelés « le Sursaut », l’engagement dans la Légion étrangère d’un grand nombre d’internés espagnols a conduit dans l’urgence à constituer des RMVE dont presque tous les hommes étaient espagnols, encadrés par de trop rares sous-officiers et officiers français.

Les membres de ces RMVE qui ont pu être évacués ont rejoint les volontaires recrutés en AFN et sont passés fin 1940 et début 1941 par le creuset de Sidi-bel-Abbès pour se fondre dans l’esprit et la culture de la Légion. Si leur incorporation s’était faite ensuite sur le modèle habituel de la Légion, ces volontaires auraient été dispersés dans toutes les unités du corps. Cependant, les Espagnols étaient alors trop nombreux au sein de la Légion étrangère pour que cette dispersion soit possible (la moitié environ des effectifs légionnaires étaient espagnols !) et la République vivait des heures trop sombres pour que son armée se prive de ces renforts, qui plus est motivés et doublement expérimentés. C’est pourquoi il fut décidé de constituer quelques unités à composition quasi exclusive d’une même origine : c’est ainsi que furent formées les 11e DBLE Teruel et 14e DBLE Ebro, ainsi que la 6e BMLE Brunete.

Plus tard, en 1942, l’afflux de volontaires juifs venus du Levant, de Palestine, d’Afrique du Nord et d’Europe occupée, mais aussi de Palestine et des États-Unis, rejoignant les Juifs allemands et autrichiens qui avaient fui leur pays en 1937 et 1938, permit la constitution de la 15e DBLE Massada-Valmy. L’impact de cette unité pour notre propagande n’est pas neutre dans notre lutte commune contre l’Allemagne d’Hitler et pour nos idéaux.
………
Cependant, une tradition séculaire ne saurait être purement et simplement abandonnée. La création de ces trois demi-brigades ne signifiait pas que la composition d’unités sur une base nationale ou ethnique allait devenir la règle au sein de la Légion. Ainsi, ni les volontaires allemands (la plupart antifascistes) incorporés avant la guerre, ni les centaines d’Indochinois issus de la dizaine de milliers de travailleurs transférés en Métropole au début de la guerre et engagés entre l’automne 1940 et le printemps 1941 ne furent regroupés au sein d’unités homogènes ; ils furent tous dispersés au sein des formations de la Légion. La question ne s’est pas non plus posée pour les 250 à 300 jeunes volontaires venus des États-Unis (en 1940-1941) et d’Amérique du Sud, désireux de défendre la France et ses idéaux 2.

L’enrôlement de Noirs sud-africains, dont plusieurs centaines étaient désireux de combattre sous nos couleurs, ne put tenir toutes ses promesses. Les décisions prises par le gouvernement à l’égard des Indigènes de nos colonies n’étaient sans doute pas étrangères à cet engouement, ainsi que les accointances idéologiques entre les principaux mouvements d’opposition de Pretoria et certains de nos parlementaires. Après de longues discussions avec le gouvernement du Premier ministre Smuts et grâce aux bonnes relations entretenues par notre ambassadeur, il a été convenu de limiter le nombre d’engagés à 150. La coutume de disperser les engagés d’une même origine a été strictement appliquée pour éviter une inutile crise diplomatique.
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Aujourd’hui, le parcours traditionnel d’une recrue de la Légion a été rétabli : d’abord inscription dans un de nos bureaux de recrutement sur la planète, puis passage par Sidi-bel- Abbès pour une période de formation initiale, ensuite envoi dans l’un des régiments-dépôts : 1er REI (à Sidi-bel-Abbès), 2e REI (au Maroc), 4e REI (au Maroc), 6e REI (au Levant), 1er REC (en Tunisie) ou 2e REC (au Maroc). La nouvelle recrue est ensuite incorporée au sein d’une unité combattante.


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NDE – Le général Magrin-Vernerey « oublie » opportunément dans ce décompte les « envoyés spéciaux » de l’US Army, de l’US Navy et de l’US Army Air Corps, tous officiers ou sous-officiers, dont l’intégration dans les forces françaises s’était faite sous le masque de la Légion. Tous devaient par la suite (au plus tard au début de 1942) retrouver leurs couleurs nationales. Leur nombre reste encore aujourd’hui secret.

L’évolution des types d’unités de la Légion étrangère

Au printemps 1940, la Légion alignait quatre types d’unités de combat : le régiment étranger d’infanterie (REI), le régiment de marche de volontaires étrangers (RMVE), la demi-brigade de la Légion étrangère (DBLE) (une seule) et le groupement de reconnaissance de division d’infanterie (GRDI) (un seul).


L’évolution des doctrines, et en particulier la motorisation et la mécanisation des unités montées, a orienté la cavalerie de la Légion étrangère vers la mise sur pied de brigades mécanisées, les Brigades Mobiles de la Légion étrangère (BMLE), unités fortement dotées en blindés, aptes aussi bien à la contre-attaque qu’à l’exploitation, en terrain plat ou modérément accidenté.


Par ailleurs, avec la disparition des RMVE et la constitution des nouvelles divisions essentiellement à partir de régiments d’infanterie d’Afrique, la Légion étrangère a réorganisé la plus grande partie de son infanterie pour en faire des unités interarmes puissantes mais souples d’emploi, utilisables pour le choc ou la contre-attaque même dans les terrains les plus difficiles et compartimentés, les Demi-Brigades de la Légion étrangère (DBLE).

Ainsi, à ce jour, la Légion étrangère aligne :
– trois Brigades Mobiles : les 3e, 4e et 6e BMLE.
– cinq Demi-Brigades : les 10e, 11e, 13e, 14e et 15e DBLE.
– et deux régiments qui, pour différentes raisons, ont conservé l’ancien format :
- le 1er REI, qui officie au sein de la Division Territoriale d’Alger pour l’accueil des nouveaux engagés ;
- et le 5e REI, qui a vaillamment combattu au printemps 1941 contre les Thaïlandais, a été renforcé à l’automne de la même année, puis a défendu le Tonkin contre les Japonais fin 1941 et début 1942 ; il opère maintenant du camp retranché de Dien-Bien-Phu et représente toujours glorieusement la Légion étrangère en Indochine.

La dissolution, fin 1941, des 3e et 6e REI 3 a permis de dégager les cadres et hommes de troupes nécessaires à la mise en place de ces nouvelles unités ainsi qu’au remplacement des pertes liés aux opérations de 1941 puis 1942.
………
De plus, un nouveau type d’unité a vu le jour au sein de la Légion : il s’agit de la spécialité parachutiste. Cette dernière avait fait à partir de 1935 ses premiers pas dans l’Armée française après les stages d’un certain nombre d’officiers à l’école soviétique de Toula-Ryazan, mais ce sont les succès allemands en Hollande et en Belgique au mois de mai 1940 qui ont fini par convaincre l’état-major de développer l’Infanterie de l’Air, jusqu’alors embryonnaire.

Cette nouvelle spécialité, ouvrant des possibilités encore inexploitées par notre armée, ne pouvait qu’intéresser au plus haut point la Légion, qui se devait de participer à cette aventure.

A ce jour, la Légion a constitué le 1er Régiment étranger de Parachutistes. En dehors de la Légion, les 1er, 2e puis 3e Régiments de Chasseurs Parachutistes ont été constitués à partir des quelques éléments d’Infanterie de l’Air de 1940 et des volontaires issus de l’infanterie et de l’armée de l’air. L’amalgame de ces régiments au sein d’une Division Aéroportée est envisagé, mais ce projet n’a pas encore reçu de concrétisation.
………
Ces différentes unités et les théâtres d’opérations multiples sur lesquels elles peuvent être engagées montrent bien la mue aussi certaine que discrète opérée par la Légion étrangère, deux ans et demi après le terrible choc du Grand Déménagement. Mais pendant cette mue, la Légion a continué de livrer bataille.

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Ces deux régiments de la Légion ont été respectivement remplacés par le 3e Régiment de Tirailleurs Marocains et par le 12e Régiment de Tirailleurs Tunisiens au sein des 3e DM et 192e DIA.

 

1941-1942 : la Légion remonte au feu

– En février 1941, la 13e DBLE du colonel Koenig reçoit l’ordre de faire mouvement de Sardaigne, où elle s’était illustrée à la fin de l’année précédente, vers la Corse. Elle va bloquer deux fois avec succès les forces allemandes au col de Bavella, avant de devoir évacuer l’île. En février 1942, la demi-brigade du désormais général Koenig participe à l’assaut et à la conquête de Limnos. Elle se trouve aux premières loges pour repousser la contre-attaque aéroportée allemande, fin mars. Elle quitte Limnos en juin pour réorganisation en Afrique du Nord, après que le colonel Amilakhvari ait pris son commandement. Depuis le début de l’hiver, elle est désormais déployée en réserve de l’Armée d’Orient dans le Péloponnèse.

– En mars 1941, la 14e DBLE Ebro du colonel Moreno, jusqu’alors cantonnée à la surveillance de la frontière du Maroc espagnol 4, est envoyée en Grèce en avant-garde du corps expéditionnaire français. Elle participe à la défense héroïque de Kumanovo en mai. Réorganisée en AFN, elle est engagée cette année en Sicile dès le début de l’opération Torche (zone Rouge), participant notamment à la prise de Porto Empedocle.

– La 10e DBLE, envoyée en Grèce cette année dans les suites de l’opération Croisade, reçoit son baptême du feu début juillet 1942 lors de l’opération Ajax (débarquement sur l’ile de Zante), où elle obtient de rapides et décisifs succès contre des troupes d’élite italiennes. Elle venge ainsi son chef, le colonel Girard, qui a trouvé la mort à la tête de ses hommes à Akrotiri dès les premières heures de l’opération. Le colonel Girard a été remplacé par le colonel Gaucher. Par la suite, la 10e DBLE est engagée lors de Torche, où elle participe à l’encerclement des forces italiennes près de Falcone. Mais son fait d’armes le plus fameux lors de la campagne de Sicile reste d’être la première unité française à pénétrer dans Messine, couronnant le succès de toute l’opération Torche.

– La 11e DBLE Teruel du colonel Pablo, qui reçoit son baptême du feu lors de l’opération Torche (septembre 1942), est engagée dans l’offensive franco-belge Quiévrain lors de la phase 2 de Torche, dite opération Trident. Elle capture les villes de Nicosia et Cesaro.

– La 15e DBLE Massada-Valmy du colonel Cazaud, formée cette année, reçoit elle aussi le baptême du feu lors de l’opération Torche, en septembre-octobre. Faisant partie de la réserve stratégique, elle débarque fin septembre à l’est de Termini, jouant ainsi un rôle capital dans les actions voulues par le général Delestraint pour déstabiliser les résistances italiennes dans l’île. Elle prend Cefalu début octobre avec l’aide des blindés de la 2e DB-US. Elle est considérée comme l’une des unités qui s’est le mieux comportée dans la dernière phase de la conquête de la Sicile.

– La 3e BMLE du général Jouffrault 5 reçoit le baptême du feu au mois de juin 1942 dans le Péloponnèse lors de l’opération Périclès. Elle est aujourd’hui stationnée dans le Péloponnèse.

– La 4e BMLE Saigon du général Schlesser fait partie de la deuxième vague lors de Torche, recevant là son baptême du feu. Elle prend part à la conquête de Marsala et Trapani et elle est décisive dans la chute de Randazzo.

– La 6e BMLE Brunete du général Faure, pour sa part, n’a toujours pas été engagée en opérations.

– Le 5e REI (colonel Alessandri) est aux premières loges dès les premiers jours de la guerre avec le Japon, en décembre 1941 au Tonkin. A Cao-Bang, plusieurs de ses éléments, encerclés, se dégagent par une charge à la baïonnette. Le régiment inflige des pertes sévères à l’ennemi, mais les siennes ne sont pas négligeables. En février 1942, quelques éléments participent à l’ultime défense de Saigon. Le régiment s’est depuis lors retranché avec les

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NDE – Le maintien dans ce rôle d’une unité constituée d’anti-franquistes était un message envoyé à Franco, soulignant que tout excès de complaisance envers Berlin risquait de lui faire perdre gros…

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NDE – Le général Le Couteulx de Caumont lui succèdera dans les derniers jours de 1942. forces vietnamiennes et françaises dans la base Épervier, dont il assure la défense en attendant que la situation opérationnelle en Indochine lui permette de reprendre l’offensive.
– Enfin, en septembre de cette année, le 1er REP (lieutenant-colonel Bergé) participe à l’opération Torche, assurant la couverture de la zone Rouge du débarquement sur le flanc est. Couvrant la route de Licata, il fait mieux que bonne figure face aux blindés italiens. Le 1er REP se trouve actuellement toujours en Sicile, au repos en réserve d’armée

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Les officiers supérieurs de l’arme blindée française dans la Seconde Guerre Mondiale

2e partie : les combats du renouveau (1942)

Le renouveau de la doctrine

Fin 1941 - début 1942, l’état-major est moins accaparé par les opérations en cours et peut tirer le bilan de 18 mois de combats depuis la perte de la Métropole. Les réflexions sur le tableau d’organisation et d’équipement des grandes unités de chars connaissent alors un nouveau pas décisif, avec la disparition de l’appellation « division cuirassée » au profit de celle de « division blindée » (DB). L’organisation de ces DB confirme la structure interarmes en deux brigades blindées (chacune comprenant principalement deux bataillons de chars, deux bataillons d’infanterie mécanisée, un groupe d’artillerie et un groupe de reconnaissance) complétées par un régiment d’artillerie, un régiment antiaérien, un régiment de reconnaissance et divers services.

Les grandes unités changent de nom mais gardent les mêmes chefs : on retrouve donc la 1re DB (général Sudre) avec les brigades I/1 (Malaguti) et II/1 (de Brauer), la 2e DB (Bougrain) avec les brigades I/2 (Hautecloque) et II/2 (Maître), la 3e DB (Perré) avec les brigades I/3 (Touzet du Vigier) et II/3 (Rabanit), la 5e DB (de La Font) avec les brigades I/5 (Roche) et II/5 (Vernejoul). Malgré l’arrivée de plus en plus rapide et abondante de matériel américain, chaque grande unité exigeant toujours davantage de spécialistes et de matériel, il est désormais clair que même les seules quatre divisions prévues par le plan de réarmement n°2 de 1941 ne seront pas prêtes aussi vite que prévu : trois d’entre elles (1re, 2e et 3e) devraient être pleinement opérationnelles au nouveau format avant l’été 1942, la dernière (5e DB) ne le sera qu’à la fin de l’année 1942. Après l’abandon du projet de 6e Division Cuirassée en 1941, l’état-major entérine officiellement début 1942 l’abandon du projet de 4e DB.

Au même moment, les différentes composantes de chaque GRCA sont regroupées administrativement dans un unique régiment, appelé régiment de découverte : celles du 1er GRCA dans le 2e Régiment de Spahis Algériens, celles du 2e GRCA dans le 4e Régiment de Spahis Tunisiens et celles du 6e GRCA dans le 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique. Le commandement d’un régiment étant un poste destiné à un colonel plutôt qu’à un général, Beauchesne, Leyer et Clouet des Perruches sont mutés à d’autres fonctions. Les chefs de ces trois régiments sont désormais respectivement les colonels Grévy, Morio et Langlade.

Le colonel Grévy (2e RSA) commence la guerre comme chef du 4e Régiment d’Automitrailleuses au sein de la 4e DLC, engagé en mai 1940 dans les Ardennes en éclairage de la 9e Armée. En juin 1940, il commande la 14e BLM au sein de la 7e DLM et s’illustre dans les combats en retraite de la campagne de France. Évacue en AFN, il occupe diverses fonctions d’état-major fin 1940 et en 1941 avant de prendre le commandement du 2e Régiment de Spahis Algériens en janvier 1942.

Le colonel Morio commande en mai 1940 le 8e Régiment de Cuirassiers (régiment de découverte de la 2e DLM), où il est cité à l’ordre de l’armée pour sa conduite à Hannut.

Arrivé en AFN, il travaille avec Delestraint à la mise en place de l’Arme Blindée, s’occupant personnellement de l’identification et de l’affectation (dans des régiments de cavalerie mécanisée de l’armée d’Afrique) de tous les spécialistes des automitrailleuses évacués de Métropole. En janvier 1942, il remplace le général Leyer à la tête du 2e GRCA lorsque celui-ci devient le 4e Régiment de Spahis Tunisiens.

Le colonel Paul Girot de Langlade, ancien de la Première Guerre (au cours de laquelle il a successivement servi dans la cavalerie, l’infanterie et l’aviation !), a participé à la pacification du Maroc. Il commence la guerre au sein du 1er RCA, en Tunisie, avec lequel il prend part à la conquête de la Libye (opération Scipion), avant de commander le 4e BCC au sein de la 1re DC. Il s’illustre avec cette division en Grèce en 1941 et prend ensuite le commandement du 503e RCC (toujours au sein de la IIe Brigade blindée de la 1re DC). En janvier 1942, il est donc nommé à la tête du 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique.

Tout ces changements sont la conséquence des travaux réalisés par l’état-major et l’Inspection générale de l’Arme Blindée-Cavalerie pour faire évoluer la doctrine, disposer du matériel adéquat, organiser les unités conformément au plan de réarmement n°2 et au tableau d’organisation et d’équipement type 1942… Plusieurs hommes jouent un rôle clé dans ces travaux : outre le général Langlois (aide-inspecteur général de l’Arme Blindée-Cavalerie) et le général Keller (commandant la commission Prêt-Bail française aux Etats-Unis), le rôle du général Leyer est moins connu.

Le général de division Roger Leyer, aide-major général chargé des matériels, veille à la formalisation des besoins en équipement des armées françaises et à leur bon approvisionnement. Officier de cavalerie, colonel commandant le 12e régiment de Cuirassiers de la 3e Division Légère Mécanique, il combat en Belgique en mai 1940 avant de prendre le commandement la 4e Division Légère Mécanique en juin 1940 dans ses combats en retraite entre Seine et Loire puis sur la Vienne. Il dirige ensuite un groupement interarmes mécanisé au sein du corps de cavalerie, dans les combats de couverture de la retraite générale en juillet-août 1940. Une fois évacué en AFN, nommé général de brigade à l’automne 1940, il prend la tête du 2e GRCA qu’il met sur pied. Il le quitte début 1942 quand celui-ci devient 4e Régiment de Spahis Tunisiens et rejoint l’état-major comme aide-major général en charge des matériels, avant d’être nommé général de division à l’été 1942. A une époque où l’essentiel des matériels de l’armée française provient d’Amérique du Nord, il apporte un soin particulier à l’optimisation des chaînes de débarquement et remontage de ces matériels en Algérie et au Maroc. Il garde une attention spécifique pour le matériel blindé et assure une étroite liaison avec le général Keller pour persuader l’US Army de passer en limited standard certains matériels dont l’armée française a bien besoin.

Le retour en Grèce

En février 1942, l’opération Croisade, qui marque le retour des armées alliées en Europe continentale – et plus exactement en Grèce, prévoit l’engagement de deux corps d’armée français au sein de l’Armée d’Orient, commandée par le général Giraud. Ces forces doivent comprendre au total une division blindée et la première brigade d’une seconde. Le choix des unités à retenir pour cette opération fait l’objet de longs débats au sein du commandement : les trois DB opérationnelles étaient volontaires. Finalement, sur l’insistance de Giraud, ce sont les unités ayant eu l’expérience de ce théâtre d’opérations l’année précédente qui sont à nouveau retenues : la 1re DB (général Sudre) et la Brigade I/2 (général Leclerc de Hautecloque), complétées par la 3e BMLE (général Jouffrault). Les régiments de découverte déployés (progressivement) en Grèce seront le 2e GRCA (4e Régiment de Spahis Tunisiens du colonel Morio) et le 6e GRCA (1er Régiment de Chasseurs d’Afrique du colonel Langlade).


Les combats dans le Péloponnèse, région montagneuse au terrain compartimenté, ne se prêtent pas aux grandes cavalcades blindées. Les chars français, engagés le plus souvent par brigade (voire par bataillon) rendent néanmoins de fiers services en appui des fantassins. La doctrine française de groupements inter-armes mêlant chars mais aussi infanterie (portée) et artillerie (autopropulsée) en sort renforcée. Cette campagne est aussi l’occasion de tester au feu les nouveaux matériels. Ainsi, le 25 juin 1942, dans les champs et oliveraies proches de la petite ville d’Aghios Sostis, les premiers chars moyens SAV-42 Bélier (deux compagnies de la brigade Malaguti de la 1re DB) affrontent les blindés allemands. Douloureusement surpris, ceux-ci constatent à leurs dépens que ces nouveaux chars surclassent leurs Panzer Mk III tant au niveau de l’armement qu’à celui de la protection… et que leur supériorité en savoir-faire est devenue trop faible (si même elle existe encore) pour compenser leur infériorité matérielle.


En juin, la brigade Hautecloque est retirée de Grèce pour se reconstituer en Afrique du Nord avant l’opération Torche (débarquement en Sicile) auquel la 2e DB toute entière doit participer. En septembre, c’est au tour de la 1re DB du général Sudre de quitter le Péloponnèse. Outre les régiments de reconnaissance, les seules unités blindées engagées en Grèce au sein de l’Armée d’Orient sont désormais la 3e BMLE et la Brigade Blindée Polonaise (général Maczek).

 

Eté 1942 : changement au sommet de l’Arme Blindée et conséquences

Depuis l’hiver 1941-42, le général Delestraint, las de cette vie d’état-major et estimant avoir rempli son rôle de rénovateur de l’arme blindée, aspire à un commandement au front. Cependant, la doctrine d’emploi des blindés français évolue peu à peu, les perspectives de retour des opérations en France s’éloigne, bref la mise sur pied du corps blindé dont le commandement lui était promis ne semble pas d’actualité. C’est pourquoi l’état-major de l’Armée, désireux d’employer au front une des plus ardentes volontés parmi les généraux et une des meilleures connaissances de la guerre moderne et blindée, (et soumis à de subtiles – ou moins subtiles – pressions exercées par De Gaulle, reconnaissant envers son vieil ami), lui confie le commandement de la future 1ère Armée, destinée à être engagée en Sicile. Delestraint, nommé général d’armée, cède donc, comme prévu, en juin 1942, l’inspection générale de l’Arme Blindée au général Langlois. Dans le jeu de chaises musicales qui s’ensuit, Bougrain devient aide inspecteur-général de l’Arme Blindée. Le général Philippe Leclerc de Hautecloque prend la tête de la 2e DB tandis que le colonel Dodart des Loges le remplace à la tête de la I/2. Ces mouvements rompent avec le jusque-là sacro-saint équilibre entre officiers venus des chars de la Cavalerie et ceux venus des chars de l’Infanterie. Certains y voient une rupture avec le passé et un signe de la maturité de l’Arme Blindée ; d’autres interprètent cette décision comme la manifestation évidente de la volonté de De Gaulle de favoriser la carrière de son protégé (Hautecloque).


Les mouvements chez les dirigeants de l’Arme Blindée se poursuivent en juillet avec la nomination du général de la Font au commandement des écoles de l’arme. Le général de Vernejoul devient le nouveau commandant de la 5e DB. Il cède le commandement de sa brigade au général Méric de Bellefon.


Le général de brigade Henri Méric de Bellefon a opéré au sein du corps de cavalerie, tout d’abord en commandant le 1er régiment de Dragons Portés de la 4e Brigade Légère Mécanique (au sein de la 2e DLM) en mai 1940 en Belgique, puis à la tête de la 2e Brigade Légère Mécanique en France en juin et juillet 1940. Une fois évacué en AFN, il prend la tête du le 1er Régiments de Dragons Portés (un des régiments d’infanterie motorisée de la 5e DC), qu’il réorganise et entraîne. Nommé général de brigade en juillet 1942, il prend donc le commandement de la brigade II/5.

 

Automne 1942 : vers l’apogée de l’Arme Blindée

Le second semestre 1942 voit l’apogée de l’Arme Blindée en termes de nombre d’unités constituées.


Si le nombre de divisions blindées n’évolue pas, deux nouveaux régiments de découverte voient le jour : d’une part le 3e Régiment de Spahis Marocains (colonel Mozat) qui devient opérationnel en septembre 1942, d’autre part le 4e Régiment de Spahis Marocains (colonel Navarre) qui ne devient opérationnel qu’en janvier 1943. En effet, les nouveaux plans de l’état-major ne réservent plus les régiments de découverte aux seuls corps d’armée blindés, mais demandent que chaque corps d’armée dispose de son groupe de reconnaissance de corps. Ce sont donc désormais cinq régiments de découverte qui seront sur pied début 1943 pour opérer au sein des cinq corps d’armée prévus pour être engagés à fin 1943.


A la même époque, l’Arme Blindée-Cavalerie française, influencée par les interactions avec l’Armored Corps et le Tank Destroyer Command américains, se dote d’un nouveau type de régiment blindé : les régiments de chasseurs de chars. Deux régiments de ce type, dotés d’un mélange d’engins à canon en casemate (SAV-AU-42) et de d’engins à tourelles (M11 puis M36) sont créés à l’automne 1942 et deviennent opérationnels au printemps 1943 : le 6e Régiment de Chasseurs d’Afrique (colonel-prince Murat) et le 2e Régiment de Chasseurs d’Afrique (colonel de Loustal).


Le colonel-prince Charles Murat 1 a commencé la guerre en tant que commandant du 68e BCC au Levant (Homs, Syrie), avec lequel il participe à la conquête du Dodécanèse en septembre 1940, puis à la garnison des îles de la mer Egée. Début 1941, les matériels et personnels du 68e BCC sont versés au 6e Régiment de Chasseurs d’Afrique (avec les 40 derniers R-35), créé au Levant, et dont le Lt-colonel Murat prend la tête. Il s’illustre ensuite dans la campagne d’Irak en avril et mai 1941. Revenu au Levant, le colonel Murat est rapatrié en AFN début 1942 pour diriger la remise sur pied du 6e RCA (finalement, après des mois d’hésitations, sur un modèle de régiment de chasseurs de chars).


Le colonel de Loustal commence la guerre au sein du 1er Régiment de Cuirassiers (partie intégrante de la 3e DLM). Il opère en Belgique en mai 1940, puis, évacué via Dunkerque, reprend le combat sur la Loire et dans le centre du pays pendant la première campagne de France. Il est transféré vers l’AFN en juillet et intègre d’abord l’état-major, et plus particulièrement la commission chargée de dresser le bilan de la campagne de France et la mise à plat de la doctrine d’utilisation des chars. Il devient ensuite commandant adjoint de l’école de Saumur-Mediouna, au sein de laquelle, en 1941 et 1942, il dirige la formation des équipages de chars de l’armée française. A l’été 1942, il est nommé à la tête du 2e Régiment de Chasseurs d’Afrique 2 quand celui-ci se transforme sur le modèle de régiment de chasseurs de chars.


Du côté des blindés de la Légion, outre la 3e BMLE déployée en Grèce et la 4e BMLE (général Schlesser) à l’entraînement en AFN, une 6e BMLE (général Faure) est créée, elle achève son entrainement en AFN au début de 1943.

 

L’expérience sicilienne

L’opération Torche, qui permet la conquête de la Sicile en septembre et octobre 1942, est une expérience à part dans l’histoire de l’Arme Blindée-Cavalerie. Plusieurs unités blindées sont engagées : outre la Brigade Blindée belge Tancrémont, on retrouve les deux brigades de la 2e DB, la 4e BMLE, le 2e RSA ainsi que la 3e DB (qui reste en réserve et ne prend pas part aux combats). Mais malgré la présence d’un expert des blindés à la tête de la 1ère Armée française (le général Delestraint), cette campagne n’est pas marquée par l’usage des chars.


Le terrain très montagneux n’est pas propice aux grandes chevauchées. Les blindés alignés par l’adversaire, en l’absence de chars allemands, sont peu nombreux et de piètre qualité : ce ne sont pas les M13/41 italiens qui peuvent donner la réplique aux SAV-42

Néanmoins, les blindés français montrent l’efficacité de leur engagement souple par brigade et l’efficacité du commandement de l’avant, à la fois agressif et réactif, de leurs chefs. La 2e DB, lancée dans une progression centrale, sur des terrains très accidentés, connait là un engagement lourd et massif, les chars opérant en soutien aux attaques d’infanterie : Hautecloque, Dodart des Loges et Maître font preuve de leur compétence, tant dans la manoeuvre pour déployer leurs forces malgré des routes étroites et peu nombreuses, que dans l’organisation de puissantes attaques qui font reculer l’ennemi. En définitive, le général Schlesser, à la tête de la 4e BMLE qui s’illustre dans la conquête de l’ouest sicilien, est le commandant d’une unité blindée le plus en vue dans cette campagne (qui le change pourtant de la plaine cambodgienne !).

Hiver 1942-43 : la nouvelle promotion

Après la fin des opérations en Sicile, l’état-major français se projette déjà dans la préparation du retour en France, prévu pour l’été ou l’automne de l’année suivante : il est temps de nommer les chefs qui devront conduire ces futures opérations, pour leur laisser le cas échéant le temps de se familiariser avec leurs unités et d’entrainer ces dernières. C’est aussi l’occasion de rajeunir à nouveau les cadres, en permettant aux plus anciens, qui ont tant donné pour reconstruire l’armée française en exil, de prendre un repos bien mérité. Dans l’Arme Blindée, ce changement s’opère à tous les niveaux. Au plus haut niveau tout d’abord, si ce n’est de la hiérarchie officielle de l’Arme Blindée- Cavalerie, au moins de sa hiérarchie de coeur, l’événement majeur de la période est le décès du général d’armée Charles Delestraint aux premières heures de la nouvelle année 1943. Delestraint meurt d’épuisement après avoir tant oeuvré pour la renaissance de l’Arme Blindée et la libération de son pays.


D’autres changements moins brutaux interviennent. Le général de brigade Maurice Dodart des Loges, qui commandait la brigade blindée I/2 et qui approchait de l’âge limite de maintien en première section pour son grade, est promu général de division en décembre 1942 et nommé chef de la mission de liaison tchécoslovaque. Il est remplacé à la tête de la Brigade Blindée I/2 par le (désormais) général de brigade (à titre temporaire) Paul Girot de Langlade, promu après son superbe comportement dans le Péloponnèse. Ce dernier est remplacé à la tête du 1er RCA par le colonel Séchet.


La promotion du général Paul Jouffrault suit un calendrier proche de celle de Dodart des Loges : en décembre 1942, il est promu général de division et nommé au commandement de la 192e DIA (en remplacement du général Jeannel, promu à la tête des troupes au Levant) et il est remplacé à la tête de la 3e BMLE par le général de brigade Guy Le Couteulx de Caumont.


Paul Jouffrault, officier de cavalerie, commande une des dernières brigades à cheval (1re Brigade de Spahis) début 1940, s’illustre dans la première bataille de France, du Luxembourg en mai jusqu’à la vallée du Rhône en juin et juillet en passant par Stonne, puis il prend la tête d’une unité mécanisée de la Légion étrangère qu’il entraîne en 1941 avant de la conduire au feu en Grèce en 1942 ; il poursuit désormais sa carrière à la tête d’une division d’infanterie (africaine).


Quant à Guy Le Couteulx de Caumont, il a commencé la guerre à la tête du 3e Régiment d’Automitrailleuses (au sein de la 3e DLC) et a combattu sans discontinuer de mai à fin juin 1940 pendant la campagne de France (au Luxembourg et dans les Ardennes, puis sur la Somme, la Seine, en Normandie et finalement en Bretagne où il est blessé) avant de rembarquer à Brest avec les restes de son régiment pour gagner l’AFN. Après une longue convalescence, Le Couteulx de Caumont est affecté début 1941 au 8e Régiment de Cuirassiers comme adjoint du chef de corps, plus particulièrement chargé de l’entraînement tactique (pour faire profiter cette unité de son expérience de la campagne de France à la tête d’une unité de reconnaissance mécanisée). Fin décembre 1942, enfin promu général, il reçoit le commandement de sa propre brigade.


En novembre 1942, l’état-major de l’Armée redonne vie à la fonction de « général commandant les blindés de l’Armée ». Sur la base des expériences de l’Armée d’Orient en Grèce et, plus récemment, de la 1ère Armée en Sicile, et dans l’optique de la préparation du prochain retour en Métropole, l’état-major souhaite donner au général commandant chacune des armées françaises un adjoint issu de l’Arme Blindée-Cavalerie, formé à la doctrine et expert du commandement de forces blindées modernes, qui pourrait s’assurer que les diverses composantes blindées de l’armée (division blindée, régiment de découverte, mais aussi éventuelles brigades blindées – de la Légion Etrangère ou alliées – et autres bataillons de chars ou régiments de chasseurs de chars) soient utilisées au mieux et si nécessaire ensemble dans des groupements ad-hoc. Ainsi, en novembre 1942, le général de division Marteau est nommé « commandant les blindés de la 1re Armée 3 » et le général de division Perré « commandant les blindés de la 2e Armée 4 ».


Le général André Marteau, ancien commandant de la 7e DLM pendant la première campagne de France, puis commandant désigné de la 4e Division Cuirassée (puis Division Blindée) de fin 1940 jusqu’à la dissolution de cette dernière début 1942, a dirigé entretemps le camp de manoeuvre des blindés au Maroc. Après plus de deux ans de frustration, Marteau retrouve ainsi la perspective réjouissante de servir au front lors de la reconquête de la Métropole.


La nomination de Perré apparait plus problématique. Le général Jean Perré a supporté sans protester sa mise au piquet de l’été 1940 5, assurant les tâches de mise sur pied de la 3e DC sans avoir le titre de général de division. Il semble que – représentant ainsi les officiers venus des chars de l’Infanterie – il ait abjuré ses anciennes convictions de défenseurs des chars d’accompagnement de l’infanterie. Le 14 juillet 1941, il est enfin nommé officiellement général de division et commandant titulaire de la 3e DC. Après ces années de relative disgrâce, Perré croit avoir tourné la page quand sa 3e Division Blindée est retenue pour participer à l’invasion de la Sicile en septembre 1942, même si elle reste en réserve et ne joue aucun rôle actif. Mais De Gaulle a la rancune tenace.

Le conflit entre Perré et De Gaulle n’est un secret pour personne dans l’armée depuis les années trente : il trouve sa source dans un débat de doctrine et des conceptions radicalement opposées sur le rôle et l’utilisation des chars d’infanterie. Il se renforce quand De Gaulle se querelle avec Pétain, dont Perré est proche. Il se double d’une compétition datant de l’époque où ils étaient les deux jeunes officiers des chars les plus en vue, promis à un bel avenir… et donc rivaux ! Si De Gaulle n’a pas pu se débarrasser de Perré en 1940 ni en 1941, en raison du nécessaire équilibre entre officiers des chars de l’Infanterie et de la Cavalerie, ni début 1942, pour ne pas changer de chef à la veille d’engager sa dernière division blindée opérationnelle, il profite de la pause à la fin des opérations en Sicile et de la disponibilité de ce nouveau poste de « général commandant les blindés de l’armée » pour imposer l’apparente promotion de Perré à un poste sur un théâtre d’opérations qu’il considère comme désormais secondaire, le privant du même coup de la joie de mener sa division dans les opérations de libération de la Métropole et de la gloire de combattre en Italie 6…


La succession de Perré à la tête de la 3e DB est une affaire compliquée entre tenants du maintien de la parité entre officiers des chars de l’Infanterie et de la Cavalerie et partisans de la promotion des officiers les plus aptes à appliquer la nouvelle doctrine de l’Arme Blindée. Les noms de Malaguti ou Maître sont cités, mais c’est finalement le général de division Geoffroi du Bois de Beauchesne qui est nommé.


Ancien commandant de la 2e Brigade Légère Mécanique avec laquelle il combat en Belgique en mai 1940, puis chef de la 1re DLM en juin 1940, il acquiert une solide expérience des combats de retardement et de contre-attaque menés par de petits groupements mécanisés interarmes en juin et juillet 1940. Une fois évacué en AFN, il utilise son expérience pour mettre sur pied le 1er GRCA. Début 1942, quand celui-ci devient le 2e Régiment de Spahis Algériens, il le quitte pour prendre la direction du Département de la Cavalerie au Ministère de la Guerre 7. Avec cette nomination à la tête de la 3e DB, il peut espérer retrouver un emploi au front.


Cette nomination, qui brise définitivement l’équilibre entre anciens de l’Infanterie et de la Cavalerie dans l’Arme Blindée, marque une nouvelle étape dans l’évolution de celle-ci : définitivement adulte, elle peut cesser de se soucier de ses origines et concentrer toute son attention sur ses missions futures…

1
Descendant direct du célèbre maréchal d’Empire.

2
Le 2e RCA (après sa participation à la conquête de la Libye à l’été 1940) devait former un des régiments de chars de la future 4e DC (avec le 8e RCA comme second régiment de chars et le 1er RSM comme régiment de reconnaissance). Il perd une grande partie de ses cadres et spécialistes pendant l’hiver 1940-41 quand ceux-ci sont mutés pour compléter les effectifs des premières DC mises sur pied. Après l’abandon du projet de mise sur pied de la 4e DC/DB, le sort du 2e RCA reste incertain pendant tout le premier semestre 1942 : on parle de le mettre sur pied en tant que régiment blindé qui déploierait deux bataillons blindés de corps d’armée, ou comme régiment de chars d’infanterie pour déployer les chars de deux nouvelles DI qui passeraient au TOE-42. Finalement, c’est bien le format de régiment de chasseurs de chars qui est retenu. Bélier français (leurs adversaires les plus dangereux sont finalement les trains blindés italiens !).

3
1re Armée en garnison en Sicile, et en cours de repos et recomplètement en vue d’être engagée en France en 1943.

4
2e Armée déployée en Grèce dans le Péloponnèse.

5
Voir la 1re partie : Les Débuts de l’Arme Blindée-Cavalerie.

6
Perré atteindra le comble de l’amertume quand son successeur, à la tête de « sa » division, défilera dans Rome en libérateur…

7
Poste auquel lui succède le général de brigade Henri Préaud.


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