Ceux qui en combattant sont morts dans la rizière
Soit au cœur de la nuit, soit en pleine lumière
Souvent sans le secours de la moindre prière
Ou d’un regard ami : ne les oublions pas !
Ceux dont le dernier cri s’est perdu dans le ciel
Ou en brousse inconnue, sur un rachs au soleil,
Dans la montagne en pleurs, sous la pluie au réveil
Ou la forêt en feu : ne les oublions pas !
Tous les coloniaux, tirailleurs, légionnaires,
Partisans, commandos, femmes et auxiliaires,
Marins, aviateurs, civils et militaires,
Unis contre le mal : ne les oublions pas !
Ceux qui sont revenus fatigués et meurtris,
Invalides, blessés, troublés dans leur esprit,
Injustement vaincus, traités par le mépris
Dans leur propre pays : ne les oublions pas !
Les prisonniers des Viets ou des Japs despotiques
Dans les camps de la mort, avilis, faméliques,
Malades, abandonnés aux gardiens diaboliques,
Désespérés, perdus : ne les oublions pas !
Nos frères Vietnamiens, Cambodgiens, Laotiens,
Tombés à nos côtés pour n’avoir peur de rien,
Ceux qui ont tout perdu, leur patrie et leurs biens
Pour sortir de l’enfer : ne les oublions pas !
Gloire à ceux qui du Nord jusqu’à la Cochinchine
Ont lutté vaillamment et sans courber l’échine
Jusqu’à donner leur vie face à l’adversité
Pour sauver l’idéal qui a nom « Liberté ».
Alors… n’oublions pas les anciens d’Indochine !
Chef de Bataillon (E. R.) Pierre Paul BEDOT
Promotion Saint-Maixent 1938-39