Par Robert Lefebvre | Publié le 07/10/2016

La découverte, fin septembre, du corps d’un Tourquennois de 66 ans dans son appartement du boulevard d’Halluin a ému une partie de ses voisins. Ces derniers ne comprennent pas comment l’homme a pu mourir seul sans que personne ne donne l’alerte alors qu’un de ses voisins prenait soin de lui depuis plus d’un an.

«  C’était un homme renfermé, timide mais sympathique. Jusqu’à il y a quelques années, cet ancien légionnaire faisait ses courses lui-même. Il sortait régulièrement. On le croisait tout le temps. » Puis le Tourquennois a perdu sa fille et vécu la descente aux enfers. «  Il s’est mis à boire, s’est isolé. Son état s’est dégradé. » Mais un de ses voisins aurait continué à le fréquenter assidûment : «  Il y a un voisin qui lui faisait ses courses. Ils se voyaient régulièrement, chez l’un, chez l’autre. » Puis la victime n’a plus quitté son appartement.

Un voisin lui faisait ses courses

«  Au printemps, ça sentait mauvais au rez-de-chaussée. On a vu l’apparition de grosses mouches dans le hall. Nous avons prévenu Vilogia et le service de nettoyage. » Mais à cet instant les voisins de la victime n’imaginent pas que l’homme qui vit au rez-de-chaussée, puisse être décédé. «  On pensait que le monsieur qui lui faisait ses courses prenait toujours soin de lui. »

Durant l’été, une partie des habitants de l’immeuble est partie en vacances. Fin septembre, l’odeur pestilentielle est encore plus prégnante dans le bâtiment. «  Jusqu’alors, on ne s’était pas inquiété de l’odeur plus que ça car il avait trois chats. Et ça puait de manière générale. » Mais lorsque les voisins ont découvert un chat mort, bloqué dans l’embrasure d’une fenêtre, à l’arrière de l’immeuble, ils ont à nouveau sollicité le service de nettoyage. Lequel est intervenu le 28 septembre et a alerté la police.

Les corps du sexagénaire et de ses trois chats étaient découverts sans vie dans l’appartement. «  Sur la table, il y avait du pain. »

Dans la boîte aux lettres, ont été retrouvés des journaux datant de fin mai. Divers éléments corroborant l’hypothèse selon laquelle l’homme serait décédé à cette période. Pour les habitants de l’immeuble, c’est un choc : «  Pourquoi celui qui lui faisait ses courses n’a pas signalé son absence ? La dégradation de son état de santé ? Pourquoi Vilogia et le service de nettoyage ne se sont-ils pas inquiétés dès le mois de mai ? »

Évidemment, les voisins qui n’ont rien vu venir se sentent aussi coupables mais assurent qu’ils n’étaient pas les mieux placés pour alerter. «  Nous étions persuadés que celui qui lui faisait ses courses gardait un œil sur lui. » Le voisin en question, que nous n’avons pu joindre, n’était visiblement plus en état de prendre soin du sexagénaire.