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2015


Villeneuve-d’Ascq : André Charlet ne pourra jamais oublier « sa » guerre

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Publié le 06/05/2015 par Carine Bausière

Le Villeneuvois a été très marqué par la disparition de tous « les copains » sur les champs de bataille.

Quand le conflit éclate, André Charlet a une vingtaine d’années et travaille dans le bâtiment à Lille. Son atelier étant mobilisé, il devient facteur auxiliaire. Lorsque les Allemands arrivent en 1940, il croise leur route à proximité d’une boîte aux lettres, à Flers. Les soldats roulent dans une flaque à ses pieds. Vexé, André leur adresse un bras d’honneur humide en retour. « Un homme a assisté à la scène et m’a dit : Alors, on n’aime pas les Allemands ? »

C’est par ces mots que le Villeneuvois entre dans la Résistance. Son rôle ? Glisser au pied de la boîte aux lettres des informations sur les réseaux téléphoniques et l’arrivée de pièces d’artillerie aérienne. Mais fin 1941, tout bascule. Le mot « STOP » apparaît dans la planque. « J’étais repéré, il fallait que je quitte la France. » Grâce à un Ausweiss, André traverse le pays et embarque à Marseille, direction l’Algérie, pour quatre années qui vont transformer sa vie.

Cinq campagnes, trois blessures

Septembre 1941, André rejoint la légion étrangère en Algérie. L’arrivée des Américains le propulse dans une nouvelle dimension. Pendant quatre ans, il a combattu à leurs côtés. Algérie, Tunisie, Italie, France, Allemagne, le chef des mortiers « Andy Tcharlette » a connu cinq campagnes, dont deux débarquements. Il a vécu la bataille de Monte Casino, en renfort des troupes marocaines décimées : 1 500 morts, 1 400 blessés. André s’en est tiré avec un bras cassé. Un lance-flammes lui a brûlé les jambes dans un autre affrontement au cours duquel « 2 000 canons ont tiré pendant trois jours ! »

Le Villeneuvois a croisé le pape Pie XII à Rome, il a eu interdiction de tirer sur des monuments datant d’avant le XVIIIe siècle à Sienne. Surtout, il a perdu en route tous ses amis. « Ils sont morts sans avoir eu de nouvelles de leur famille pendant trois ans.

« Restez groupire »

Les années de guerre d’André Charlet ont parfois pris des allures de goguette façon Septième compagnie. Fait prisonnier à trois reprises, le légionnaire s’est échappé autant de fois. La dernière, c’était en Allemagne, peu avant la fin de la guerre.

Marchant en colonne avec d’autres prisonniers américains et anglais, André et son ami Henry, un pilote de Boston, prétextent un besoin naturel pour s’arrêter et s’enfuient. Ils marchent plusieurs jours, puis, affamés, jettent leur dévolu sur une grande bâtisse isolée. Henry reste aux aguets, André frappe vigoureusement à la porte. Les uniformes alliés font le reste. « Un mouchoir blanc a été agité par la fenêtre. À l’intérieur, il y avait un état-major au complet : 21 Allemands ! Nous leur avons dit que nous étions un commando américain, que des renforts arrivaient. » Les deux hommes, sans arme, tiennent en respect les soldats teutons, priés de « rester groupire ».

Quelques années plus tard, Henry a invité « Andy » à son mariage. « Je lui avais interdit de vendre sa bague de fiançailles pour nous acheter à manger… »

Pluie de médailles

André Charlet a reçu de nombreuses distinctions pour ses années passées dans la Légion étrangère : l’ordre national du mérite, la médaille de l’Europe, la croix de guerre, la médaille militaire, celle des blessés, la croix du combattant volontaire, notamment.

Mais ce dont il est le plus fier, c’est d’avoir aidé ses camarades « à surmonter cette épreuve en leur apportant un peu de bonne humeur », loin de leurs familles.

Hommage

Répondant à une invitation de l’État, la municipalité avait déjà mis à l’honneur ses anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale, en 2009. Ils étaient alors 49. Six ans plus tard, lorsque l’idée a été lancée de renouveler cette manifestation, ils n’étaient plus que 13 quand les invitations ont été envoyées, en février. À l’approche de l’événement, il en reste huit. Six seront présents ce vendredi. Mais trois d’entre eux se rendront directement à la salle Marianne, leur santé ne leur permettant pas de défiler.


Tous les légionnaires pourront (enfin?) gérer leurs finances personnelles

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06.05.2015

On se souviendra  de la croisade lancée par Marylise Lebranchu en 2010 (lire son rapport ici) pour une meilleure considération sociale des légionnaires.

Elle y écrivait: "Les légionnaires n'ont pas l'opportunité de choisir l'établissement bancaire dépositaire et gestionnaire de leur solde du fait de l’interdiction qui leur est faite de contracter. Cette convention garantit néanmoins la possibilité d'ouvrir un compte bancaire que, dans les conditions ordinaires, toute agence bancaire leur refuserait. La Légion assure donc une maîtrise totale sur les comptes et les flux financiers de ses militaires. Il n'est donc pas possible pour un soldat d'envoyer un mandat à sa famille restée au pays sans que cela soit contrôlé. Ne pas pouvoir disposer de son compte bancaire sans décision judiciaire ne peut être accepté en droit."

Elle préconisait: "1. de normaliser la gestion des comptes bancaires, 2. de mettre fin au blocage des comptes en cas de désertion, 3. de lever l'interdiction faite de disposer librement de son argent."

Depuis bien des choses ont évolué. Et évolue toujours puisqu'un avis (n°15-68066) a été publié le 4 mai 2015 ; il porte sur la fourniture de services bancaires au profit des légionnaires:
"Le marché consiste en la fourniture de services bancaires aux légionnaires non régularisés de situation militaire. Il s'agit de permettre à l'autorité militaire de leur verser une solde par virement bancaire et aux intéressés de gérer leur finances personnelles. Sera également inclus au marché, l'installation de distributeurs de billet automatiques et la prise en charge de leur bon fonctionnement dans les différentes formations de la légion étrangère."

Le montant du marché est estimé à 4 millions d'euros.


152e anniversaire du combat de Camerone

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Chalon

le 06/05/2015

L’Amicale des anciens de la Légion étrangère de Saône-et-Loire. Photo B. C. (CLP)

L'amicale des anciens de la Légion étrangère de Saône et Loire a commémoré le 152e anniversaire du combat de Camerone à Saint Hélène.

Dimanche matin, une cérémonie a été organisée pour commémorer le combat de Camerone, qui a opposé une compagnie de la Légion étrangère aux troupes mexicaines le 30 avril 1863, lors de l’expédition française au Mexique.

Un dépôt de gerbe au monument aux morts a été suivi d’une minute de silence puis du chant de La Marseillaise et Le Boudin.


CENTENAIRE 14-18. La Légion Etrangère commémorera la bataille de Belloy-en-Santerre avec 400 musiciens en juillet 2016 au Zénith d’Amiens

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Publié le 05/05/2015


La Musique de la Légion Etrangère, l’Orchestre Baroque de Barcelone, 400 musiciens, choristes, plasticiens et comédiens seront réunis dans une fresque musicale et poétique commémorant ce haut fait d’armes de la Légion étrangère, la prise de Belloy-en-Santerre (Somme) le 4 juillet 1916. Ce spectacle grandiose sera présenté au Zénith d’Amiens cent ans après la bataille, le mardi 5 juillet 2016. La billetterie est déjà ouverte.

4 juillet 1916. Belloy-en-Santerre, village transformé par les Allemands en camps retranché, fait face aux lignes françaises. Entre les deux, un terrain plat, de 800 m à découvert. Aucun abri possible. Le Régiment de Marche de la Légion Étrangère est désigné pour prendre ce village. Après un effroyable combat, celui-ci est libéré. La Légion a perdu 900 hommes. Parmi eux, deux poètes, deux amoureux de la France : l’Américain Alan Seeger qui deviendra le poète fétiche de John Fitzgerald Kennedy et le Catalan Camil Campanyà, tombé avec 50 de ses camarades « Volontaris Catalans », à l’origine de la création de ce régiment.

Amiens. Zénith. Mardi 5 juillet 2016 à 20 h 30. Places de 45 à 35 €. Billetterie Fnac, hypermarchés, Ticketnet, www.nuitsdartistes.com


Concert Unisson pour les soldats blessés

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Caen - 05 Mai

La musique de l'artillerie de Rennes donne une vingtaine de concerts caritatifs chaque année.
La musique de l'artillerie de Rennes donne une vingtaine de concerts caritatifs chaque année.

La musique de l'artillerie de Rennes et l'orchestre d'harmonie de Caen jouent samedi au conservatoire de Caen.

L'initiative

En marge des commémorations de la Victoire du 8 mai 1945, la musique de l'artillerie de Rennes et l'orchestre d'harmonie de Caen joueront samedi 9 mai, à 20 h, au conservatoire régional de Caen. Il s'agit d'un concert caritatif au profit des soldats blessés des armées. Mais il n'y aura pas que de la musique de régiment. « Le seul morceau militaire sera La Marche de la 2e DB. C'est incontournable en Normandie ! » sourit le général de corps d'armée Christophe de Saint-Chamas, commandant de la zone de défense et de sécurité Ouest (1) qui sera présent le 9 mai, à Caen.

La musique de l'artillerie de Rennes existe depuis un siècle. Elle a fait ses premières armes juste avant la Première Guerre mondiale comme musique du 41e régiment d'infanterie de Rennes. « C'est aujourd'hui la musique de la zone de défense Ouest. Un tel concert est l'occasion de faire connaître les armées et ces formations de talent ».

Cette soirée au conservatoire s'inscrit surtout dans une démarche caritative. Depuis plus de trois ans, la zone de défense et de sécurité Ouest organise chaque année une tournée d'une dizaine de concerts, destinés à récolter des fonds au profit de Terre Fraternité, la fondation des oeuvres sociales de l'Air (Fosa), l'association pour le développement des oeuvres sociales de la Marine (Adosm) ou encore l'Institut des invalides de la Légion étrangère. Depuis 2011, plus de 200 000 € ont ainsi été reversés aux associations. « Derrière une politique de défense, il y a des hommes et des femmes, et dans leurs rangs, parfois, des blessés. Quand un garçon est amputé d'une main, la prothèse est un équipement bionique très coûteux », rappelle le général de Saint-Chamas.

Samedi 9 mai, à 20 h, au grand auditorium du conservatoire régional de Caen, 1, rue du Carel. Tarif : 10 €; -12 ans, demandeurs d'emploi et étudiants : 5 €. Possibilité de dons sur place.

(1) La zone de défense et de sécurité Ouest comprend la Basse-Normandie, la Haute-Normandie, la Bretagne, les Pays de Loire et le Centre, soit 20 départements.


Ils étaient 16 Bretons

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5 mai 2015 / Laurent Rivier
François Faber, le bien surnommé « Géant de Colombes », est mort le 9 mai 1915, atteint pas une balle explosive
alors qu'il cherchait à sauver un compagnon d'arme gravement blessé.
 
Après un travail acharné, Michel Merckel, l'auteur du livre « 14-18, le sport sort des tranchées », a comptabilisé 425 champions français morts à la Grande Guerre. Parmi eux, François Fabert, qui sera honoré samedi, et 16 glorieux Bretons. Samedi, à 18 h, François Faber, un siècle après sa mort lors de la bataille des Ouvrages Blancs à Mont-Saint-Éloi (Pas-de-Calais), figurera sur le monument aux morts de son village natal, Aulnay-sur-Iton. « Après de longues tractations, l'oubli va être réparé », s'enthousiasme Michel Merckel, l'auteur de « 14-18, le sport sort des tranchées ». Au mois d'août, l'ancien prof de sport nous avait servi de guide lors du dossier consacré aux champions bretons disparus lors de cet effroyable conflit. Sa liste officielle et actualisée des sportifs français tombés lors du conflit compte désormais 425 noms, qu'une stèle honorera bientôt. Parmi eux, François Faber, donc, qui a pris part à sept Tours de France, y remportant 18 étapes et la victoire en 1909. Engagé dans la Légion étrangère, le « Géant de Colombes », ainsi surnommé du fait de sa taille et de sa puissance, est mort le 9 mai 1915, atteint pas une balle explosive alors qu'il cherchait à sauver un compagnon d'arme gravement blessé. Son corps n'a jamais été retrouvé. Avec Octave Lapize, Lucien Petit-Breton fait partie des deux autres vainqueurs du Tour de France morts à la guerre 14-18. Le natif de Plessé appartient au triste contingent des 16 Bretons tombés sur les champs de bataille ou des suites de leurs blessures. La liste est non exhaustive mais elle a été élaborée avec soin par Michel Merckel.
 
Les sportifs bretons morts à la Guerre 14-18
 
Émile Arquié (US Montauban, rugby), né le 25 mars 1885 à Kerfeunteun (29), tué le 10 avril 1915 à Amel-sur-l'Étang (Meuse).
 
Marcel Baudet (US Saint-Servan, football), né le 8 mai 1893 à Saint-Malo (35), tué le 19 avril 1916 à Maricourt (Somme).
 
Émile Bourcier (Margarita Club du Vésinet, football), né le 21 juillet 1893 à Nantes (44), tué le 9 décembre 1914 à Bar-le-Duc (Lorraine).
 
Marcel Brindejonc des Moulinais (aviation), né le 8 février 1892 à Plérin (22), tué le 18 août 1916 à Vadelaincourt (Meuse).
 
Philippe Ghis (joueur et cofondateur du Stade Rennais, football), né le 1e r décembre 1882 à Rennes (35), tué le 3 juin 1918 à Fresnoy-la-Rivière (Oise).
 
Ernest Guéguen (US Saint-Servan, international, football), né le 30 mai 1885 à Saint-Servan (35), tué le 25 septembre 1915 à Souain (Marne).
 
François Henry, dit Franck Henry (cyclisme), né le 5 octobre 1892 à Landerneau (29), tué le 9 novembre 1914 à Courcelles-les-Braisnes (Aisne).
 
Léon Janvier (recordman et champion de France du 100, 400 et 500 m, athlétisme), né le 5 avril 1881 à la Trinité-Porhoët (56), tué le 17 février 1914 à Vauquois (Meuse).
 
Henri Lamort (Racing club de Rennes, football), né le 4 février 1892 à Rennes (35), tué le 6 avril 1915 à Suippes (Marne).
 
Louis Le Beschu de Champsavin (médaille de bronze au saut d'obstacles des JO de Paris 1900, équitation), né le 24 novembre 1867 à Assérac (44), décédé le 20 décembre 1916 à Nantes des suites d'une maladie contractée en service.
 
Robert Le Braz (Stade Rennais, football), né le 13 janvier 1896 à Kerfeunteun (29), tué le 23 septembre 1915 à Hoéville (Meurthe-et-Moselle).
 
Anselme Mazan (Tour de France, cyclisme, frère de Lucien), né le 6 novembre 1883 à Plessé (44, ex-Loire Inférieure), tué le 6 juin 1915 à Quennevières (Oise).
 
Lucien Mazan, dit « Petit Breton » (Vainqueur des Tours de France 1907 et 1908, cyclisme), né le 18 octobre 1882 à Plessé (44), tué le 20 décembre 1917 à Trayes (Aube).
 
François Pouliquen (champion de France de sauvetage, natation), né le 12 mars 1890 à Pleyben (29), tué le 12 avril 1916 à Douaumont (Meuse).
 
Marc Pourpe (aviation), né le 17 mai 1887 à Lorient (56), tué le 2 décembre 1914 à Villers-Bretonneux (Somme).
 
Louis Robillard (Lorette Sports, football), né le 16 août 1893 à Saint-Brieuc (22), tué le 7 avril 1915 à Habarcq (Pas-de-Calais).

Bagnols : rencontre avec l'ancien instructeur de la Légion qui a formé Benitez

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Le 05 mai 2015

Aliksey Kent, ancien adjudant-chef à la Légion patron du restaurant La Grignotte des 5 continents, à Bagnols. MIKAËL ANISSET

Un ancien instructeur de la Légion, aujourd'hui restaurateur à Bagnols, évoque dans un nouveau documentaire un élève qui a fait couler beaucoup d'encre : Francisco Benitez.


L'émission Non Élucidé de France 2, revient dimanche 10 mai (1) sur l'affaire Francisco Benitez , un des grands faits divers non résolus de l'été 2013. Ancien légionnaire reconverti dans la restauration à Bagnols, Aliksey Kent participe, une fois de plus, à ce nouveau documentaire. Voici près de deux ans que les médias, de TF1 à BFM TV, en passant par Paris Match, sollicitent son témoignage. À la fois parce qu'en 1994-1995, il a formé quatre mois durant en tant qu'instructeur, au camp de Castelnaudary, Francisco Benitez également légionnaire qui à l'époque...

L'émission Non Élucidé de France 2, revient dimanche 10 mai (1) sur l'affaire Francisco Benitez, un des grands faits divers non résolus de l'été 2013. Ancien légionnaire reconverti dans la restauration à Bagnols, Aliksey Kent participe, une fois de plus, à ce nouveau documentaire.

Voici près de deux ans que les médias, de TF1 à BFM TV, en passant par Paris Match, sollicitent son témoignage. À la fois parce qu'en 1994-1995, il a formé quatre mois durant en tant qu'instructeur, au camp de Castelnaudary, Francisco Benitez également légionnaire qui à l'époque postulait à un grade de sous-officier. De ce soldat, en apparence comme les autres, il ne lui reste qu'une image : "Je me souviens de son sourire aimable. Je n'ai pas connu l'homme, juste le professionnel qui était un bon élément".

    "Il n'y a jamais eu ce rituel dans la Légion"

S'il ne dit que peu de chose sur l'élève, l'ex-instructeur est beaucoup plus prolixe sur l'institution. Surtout depuis la lecture d'articles relatant le suicide de Francisco Benitez et ce détail qui a beaucoup fait "fantasmer", selon lui : le voile noir dont le père d'Allison et le mari de Marie-Josée s'est couvert le visage avant de se pendre. "Il n'y a jamais eu ce rituel dans la Légion au moment d'éliminer l'ennemi. Je ne sais pas qui a inventé ça, mais certainement pas un légionnaire."

Autre imbécillité relevant davantage des jeux vidéos que de la réalité, pourtant colportées par certains journalistes ou enquêteurs, précise-t-il, "à la Légion on n'apprend pas à tuer et à escamoter les corps. Je n'ai jamais donné ni reçu l'ordre de “tuer”. Le mot n'existe pas dans l'armée française. Bien sûr, la mort peut être présente au combat, mais sans passion ni haine. En tout cas, ce n'est pas à la Légion qu'on apprend à supprimer sa femme".
L'un des très rares à mettre en doute la culpabilité de Benitez

L'ancien adjudant-chef bagnolais, qui au cours de 21 ans et six mois de carrière, dont 19 en tant que sous-officier, a eu l'occasion d'encadrer des forces combattantes et des fournées de "zéro zéro", les képis blancs de base, est l'un des très rares à mettre en doute la culpabilité de Francisco Benitez. "Tout le monde l'a condamné avant qu'il soit jugé. Il n'a peut-être pas assassiné sa fille, son épouse et son amante, qui ont disparu toutes les trois. Il a pu mettre fin à ses jours à cause de l'énorme pression médiatique. Je l'ai durement éprouvé lorsque j'ai été personnellement impacté par cette affaire. Certains légionnaires ont effacé mes coordonnées de leur liste de contacts. D'autres m'ont reproché de chercher à me faire de la pub. Sur la tombe d'un camarade, je n'en ai pas besoin !"

    "Je ne défends pas Benitez, je défends une institution"

Il s'obstine, ajoute-t-il, car il se refuse à arrêter sa "mission en cours de route. Je ne défends pas Benitez, je défends une institution qui m'a tendu la main pour m'amener où je suis aujourd'hui. Je ne la trahirai jamais. La Légion étrangère ne recrute ni des criminels ni des pervers. Parmi les 7 500 hommes de 150 nationalités différentes qui confèrent à ce corps d'élite sa propre mentalité, on trouve tous les profils. Comme partout. Mais si certains de ses fils commettent des fautes, ce n'est pas une raison pour jeter le discrédit sur toute 'la famille'".

La Légion étrangère promet à ses recrues un avenir sans passé. Francisco Benitez, qui avait lui, plus d'une vie cachée, a emporté en se suicidant, sa vérité.

(1) Dimanche 10 mai à 23 h 15 sur France 2, une émission présentée par Jean-Marc Bloch, ancien chef du SRPJ de Versailles et Arnaud Poivre d'Arvor, journaliste.

"Mourir, un risque du métier"

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Le 05 mai 2015 Par Patrick Forestier

En plein désert, par une température suffocante, au centre, le général Bernard Barrera. © Noël Quidu

Il a mené avec ses hommes, dès janvier 2013, l’opération Serval : des combats sans merci contre les djihadistes qui terrorisaient le pays. Embuscades, attaques kamikazes, enfants soldats, corps-à-corps... La guerre fut intense, traumatisante. Toujours en fonction, le général Bernard Barrera raconte ce  qu’il a vécu auprès de ses soldats dont la plupart, très jeunes, ont connu là un terrible baptême du feu.

Le général Bernard Barrera commandait les 4 000 hommes de la composante terrestre de la brigade Serval. « C’est lui qui a gagné sur le terrain, dans le nord du Mali, une des batailles les plus dures que l’armée française ait eu à livrer depuis la fin de la guerre d’Algérie », estime l’ancien chef d’état-major, le général Bentégeat. Parti de Bamako jusqu’à la frontière algérienne à travers le Sahara, le parcours de Serval rappelle l’épopée de la colonne Leclerc qui, jadis, quitta Fort-Lamy (N’djamena) au Tchad pour atteindre le nid d’aigle de Hitler en Allemagne après avoir libéré Paris en liesse. Intégré dans la brigade de blindés qui s’étirait sur des kilomètres, j’ai vu la joie des Maliens dans chaque village que nous traversions, heureux de retrouver la liberté après l’occupation par les djihadistes d’Al-Qaïda, que Barrera traquera jusqu’à leur repaire. Les combats furent d’une violence inouïe, finissant parfois quasiment au corps-à-corps et 900 terroristes ont été tués en deux mois. Près de ses hommes, un moral à renverser des montagnes, le général leur fit la guerre jusqu’au bout. Sans gloriole mais avec le panache et la pugnacité des officiers d’antan, qui sont à l’origine de sa vocation. Fait rarissime pour un général toujours en activité, il raconte « de l’intérieur », dans son livre, la guerre des sables qu’il vient de mener et qui continue aujourd’hui sous une autre forme.   

Patrouille de blindés légers français au nord de Gao. © Noël Quidu

Paris Match. L’opération Serval que vous avez conduite ­a-t-elle mis un coup d’arrêt à la menace des djihadistes ?
Général Barrera. Oui. Ils occupaient, il faut se rappeler, la moitié du Mali où ils imposaient la charia. On voyait sur des vidéos des gens qui étaient fouettés, des femmes lapidées. Ils contraignaient la population à vivre sous le diktat de lois moyenâgeuses, comme on peut le voir dans le film “Timbuktu”. Il fallait intervenir. Surtout que les djihadistes se croyaient tellement forts qu’ils pensaient conquérir tout le pays. Le président de la République a pris la décision de déclencher l’attaque qui a démarré le 11 janvier 2013. Et, sept mois plus tard, un président était démocratiquement élu au Mali. Cela a été possible grâce à notre action militaire.

Après la prise aux djihadistes de la boucle du fleuve Niger et des villes de Tombouctou et de Gao, vous vous êtes attaqué à ce que vous appelez leur “château fort”, le massif des ­Ifoghas, au nord du Mali.
On a progressé au nord jusqu’à la frontière algérienne et du côté est jusqu’à celle du Niger, qui étaient alors leurs sanctuaires. Pendant quinze jours, on ne savait pas où ils se trouvaient malgré les vols de reconnaissance. C’était “le brouillard de la guerre”, comme l’écrit le général et théoricien Clausewitz. Mais, le ­19 février, des légionnaires sont tombés dans une embuscade au début de la vallée d’Amettetaï. Ils ont résisté en attendant des renforts. C’est là que le sergent-chef Vormezeele du 2e Rep a été tué. J’ai compris que leur château fort était là, dans ce massif montagneux. Deux jours après, les combattants islamistes d’un autre groupe ­attaquaient Gao. Le 21 février, une trentaine de kamikazes y étaient abattus par des soldats français et maliens. Dans le massif des Ifoghas, nos alliés de l’armée tchadienne, malgré 26 morts et 70 blessés dans leurs rangs, pénétraient de l’autre côté de la vallée pour couper la route aux djihadistes. Il fallait faire tomber leur donjon. Pendant deux semaines, les combats sont quotidiens. Mon souci est à ce moment-là que l’infanterie soit appuyée par des chars, de l’artillerie, des hélicoptères et des avions. Sans oublier des sapeurs pour déminer et des médecins pour évacuer les blessés. Nous avons éliminé plusieurs centaines de djihadistes. Nous, on a eu une dizaine de blessés.

Hommage au caporal Cédric Charenton : son cercueil est salué par le général Barrera, à Tessalit. © Noël Quidu

Est-ce que vous avez été surpris par l’agressivité au combat des islamistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et des groupes armés qui sont leurs alliés ?
Oui. Ils sont très mobiles et effectuent des manœuvres ­rapides pour monter des embuscades et se cacher. Le caporal ­Charenton du 1er RCP a été tué pendant l’assaut d’une grotte. Pourtant, on avait tiré à l’intérieur un missile Hot depuis un hélicoptère et nos avions avaient largué des bombes GBU à guidage laser. Sans compter les tirs directs de chars. Mais il restait des ­défenseurs islamistes encore vivants. Les fantassins, c’est toujours l’arme des derniers mètres. C’est à ce moment-là que le caporal Charenton a été tué.

Quel est votre sentiment quand un homme que vous avez envoyé au combat est tué par l’ennemi ?
Je ressens une profonde tristesse, évidemment. Je sais que le deuil sera porté très longtemps par la famille. Le doute aussi est présent et je me pose toujours la même question : “Est-ce que j’ai bien tout préparé pour que mes hommes bénéficient de l’aide de toutes les armes que j’ai déployées sur le champ de bataille ?” Autour de moi, il y a toujours eu des militaires, depuis mon grand-père maternel, poilu en 14-18, et celui côté paternel, engagé dans la libération de la France pendant la Seconde Guerre mondiale, et enfin mon père, jeune lieutenant devenu une “gueule cassée” parce que grièvement blessé pendant un assaut en Algérie. Je sais ce que vivent les parents, la femme, les enfants de soldats disparus. Au Mali, chacun de nos morts me renvoyait au caporal-chef de 21 ans de ma famille qui a été tué en Indochine. J’ai pensé à lui tout le temps où j’ai commandé. Le brigadier-chef Yoann ­Marcillan, tué en 2012 en Afghanistan, était aussi présent dans mon souvenir. Commandant à l’époque la brigade Monsabert à Clermont-Ferrand, j’avais été chargé d’annoncer son décès à sa ­famille. C’était le jour du 6e anniversaire de mes fils jumeaux. J’ai quitté la maison pour me rendre au domicile du défunt. J’avais averti le maire du village. Lorsque nous sommes arrivés, la maison était vide. Les parents étaient partis faire des courses. On a attendu cinq heures devant la porte. C’est le père qui est arrivé en premier. Lorsqu’il m’a vu en uniforme, il a compris. Je lui ai dit : “Je suis venu vous annoncer la mort au combat de votre fils. Il est mort pour la France.” Je suis resté avec eux jusqu’à la nuit. Je leur ai dit que ce décès n’était pas vain.

En inspection dans un poste malien qui vient d’être attaqué par un kamikaze, à la sortie de Gao. © Noël Quidu

Au Mali, quatre de mes soldats sont morts au combat. A chaque fois, à des milliers de kilomètres de l’Auvergne, je pensais à cette cour de ferme, à ce couple qui avait perdu son fils de 24 ans. A chaque famille, j’ai écrit une lettre où je décrivais les circonstances de la mort de leur fils ou de leur mari, et tout le bien que je pensais de lui. De retour en France, je suis allé les voir, ainsi que les blessés. A chaque fois, j’ai été impressionné non par la révolte, mais par la dignité de ces familles qui ont compris que le métier de soldat nécessite ­l’acceptation de la mort. La mort au combat n’est pas un accident de voiture. C’est un risque qui fait partie du métier. Celui du général, c’est de vaincre l’ennemi et de pas faire tuer ses soldats. Avant chaque opération, je leur disais : “C’est eux ou nous. Tuer l’ennemi avant d’être tué.” Malgré cela, la bataille continue et il faut faire en sorte que ces décès ne fragilisent pas le dispositif afin qu’il n’y en ait pas d’autres.  

« Pour faire tomber leur donjon, deux semaines de combats quotidiens »

En opération de guerre, quelles sont les relations entre le général et ses hommes ?
Elles sont directes parce que nous sommes tous des soldats. On vit dans les mêmes conditions, la même chaleur, avec des ­rations pour se nourrir pendant quatre mois. Le rapport avec la mort, la peur peuvent s’immiscer dans les esprits. Alors, à chaque veille de combat, j’essayais de faire le tour des PC. Je disais aux lieutenants et aux adjudants : “On va chercher l’ennemi, on va ­devoir le déloger et, si on a des pertes, il faudra continuer. On va gagner. On peut.” Et j’ajoutais : “Je veillerai à ce que vous ayez les avions, les hélicoptères, les obus, les médecins et les moyens pour évacuer les blessés.” Puis, en regardant mes chefs de section dans les yeux : “Je compte sur vous pour commander vos hommes.”

N’avez-vous jamais eu de doute, de “vague à l’âme” en pensant que c’est vous qui, en envoyant vos soldats se battre, risquiez de les faire tuer parce qu’ils suivaient les plans d’attaque que vous aviez établis ?
J’assume mes responsabilités. C’est moi qui valide et signe les ordres écrits par mes états-majors. Je suis responsable de tous. La veille de l’attaque, je n’arrive pas à bien dormir et je suis avec eux par la pensée. Je sais que je ne suis pas à l’abri de pertes. Mais il faut assumer ses choix. Deux fois, par exemple, j’ai reculé car j’estimais que les conditions n’étaient pas remplies. Mon artillerie n’était pas encore arrivée. Je ne voulais pas lancer une opération sans l’appui de canons à longue portée.

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Le général Barrera à Gao, dans le minuscule bureau de son QG, aménagé dans un hangar. © Noël Quidu

Outre la mort de vos hommes, quels sont les moments qui ont été douloureux pendant ces combats meurtriers ?
Quand j’ai vu des enfants soldats qui avaient été kidnappés par Al-Qaïda. Là, j’ai compris que les djihadistes n’avaient pas les mêmes lois de guerre que nous. Un légionnaire a trouvé un enfant d’une douzaine d’années au pied d’un arbre, en train d’agoniser. Il a été soigné par nos médecins. On l’a ensuite confié au Comité international de la Croix-Rouge. Ces enfants soldats ont provoqué un choc chez mes hommes. Certains de ces gosses avaient le même âge que les leurs. Ils avaient la crainte d’avoir tué un enfant sans le savoir. A 800 mètres, impossible de distinguer une silhouette d’enfant au milieu d’adultes cachés entre des rochers. Plusieurs fois, mes soldats ont réussi à épargner des enfants en abattant seulement des terroristes.

Aujourd’hui, le massif des Ifoghas semble être redevenu le château fort que vous aviez pris il y a deux ans. Il abrite à nouveau des groupes terroristes qui sont parfois très près de la frontière algérienne.
Au cours de l’opération terrestre que j’ai menée, plusieurs centaines de djihadistes ont été éliminés et une grande partie de leurs katibas (une centaine d’hommes) ont été anéanties en deux mois de guerre. Ils ne sont plus capables d’occuper le terrain, ni assez nombreux pour livrer un combat classique. Il reste seulement des petits groupes terroristes qui mènent une guerre asymétrique et évitent le contact. La guerre a changé de visage. Le dispositif Barkhane a remplacé l’opération Serval et poursuit ­aujourd’hui la traque en opérant des destructions ciblées.

Sommes-nous préparés pour faire face à cette guerre contre le terrorisme qui risque de durer longtemps ?
Oui. Si nous l’avons emporté, c’est que notre armée s’est sans cesse adaptée, passant des blindés du pacte de Varsovie aux ­djihadistes du Sahel. L’opération Serval a été une “entrée en ­premier”, une “ouverture de théâtre” mettant en œuvre toutes nos capacités interarmes. Notre force vient de la détermination politique contre le terrorisme qui se traduit par des opérations à l’extérieur et à l’intérieur de nos frontières. Cela implique de pouvoir se battre, principalement à terre, avec des effectifs suffisants projetés à l’extérieur, mais aussi de tenir dans la durée avec des forces spéciales et d’autres, conventionnelles, bien renseignées. Lutter contre le terrorisme nécessite de la volonté, de l’endurance et de la ténacité, de pouvoir encaisser des coups, parce que les modes d’action des terroristes ne sont pas les nôtres. Leurs règles de ­comportement sont quasi inexistantes, car ils utilisent des ­enfants soldats et des kamikazes, s’attaquent à la population et sèment une terreur médiatisée. C’est pour cela que notre armée, et notre armée de terre qui occupe le terrain, reste l’assurance-vie de nos concitoyens. Interview Patrick Forestier

EXTRAITS

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Enfants soldats
Les fouilles continuent. Plus que jamais, nous craignons l’imbrication avec des rescapés cachés, la pose de mines et les retours offensifs ponctuels. Les unités ratissent les vallées en en extrayant des tonnes de matériels et d’armement, des fabriques de mines, de pièges, des carnets du parfait terroriste à l’instruction, des ordinateurs, du matériel de secourisme. Un véritable Woodstock terroriste était en cours de constitution aux portes de l’Europe et de notre pays, dans l’adrar, le château d’eau du désert. En prenant cette vallée, nous avons le sentiment de faire tomber « le donjon » de la forteresse et de vider les greniers. Quelques hommes se rendent, assoiffés, hébétés, certains à moitié sourds après les pilonnages d’artillerie et les roquettes d’hélicoptères. Les légionnaires trouvent un enfant soldat blessé par des éclats. Réfugié près d’un muret de pierre, sous une couverture, il grelotte de fièvre, impuissant devant l’infection de ses plaies. Cela fait deux à trois jours qu’il attend la mort, comme cet autre djihadiste blessé, trouvé sous un rocher avec une perfusion dans le bras, adossé à ses caisses de munitions. La seule différence, de taille, c’est que le premier est un enfant qui n’a sans doute pas 15 ans. Cette découverte et celle qui va suivre ont incontestablement marqué un tournant pour les combattants de la brigade. Les Tchadiens nous avaient prévenus de l’utilisation d’enfants dans la vallée, mais en trouver un blessé et désarmé nous bouleverse dans notre intimité de soldat et de père de famille […]. L’enfant soldat est pris en charge par les légionnaires infirmiers, puis par le médecin de la compagnie qui demande son évacuation d’urgence par hélicoptère, ce qui est fait en dépit des risques. Il sera sauvé.

Le général en train de faire sa lessive dans son PC de campagne, pendant l’assaut contre le massif des Ifoghas © Noël Quidu

Quelques heures plus tard, la même unité s’installe en bivouac tactique, en hérisson, prête à résister à toute attaque de nuit. A peine arrivé, l’adjudant M. aperçoit des traces dans le sable, entre les rochers et les arbustes, puis un petit pied derrière une branche. Se sentant démasquée, une silhouette armée bondit en avant, aussitôt abattue. Les légionnaires découvrent dans cette cache deux enfants armés et un adulte noir et anglophone qui avouera plus tard être nigérian et affilié à la secte Boko Haram. Après avoir enlevé une dizaine d’enfants, principalement peuls, dans la région de Gao, il les a emmenés dans ce sanctuaire pour les éduquer et en faire de bons djihadistes. L’adjudant m’avouera après qu’il avait l’intime conviction en les arrêtant qu’ils attendaient la nuit pour attaquer les hommes au bivouac. Les chargeurs de leurs AK-47 étaient tous bien garnis et les enfants blottis autour de leur précepteur. Dans les heures qui suivirent, sapeurs et fantassins découvrirent des cadavres d’enfants dans la vallée, certains chargés de gourdes vides et envoyés à la mort par les djihadistes assoiffés. Ces visions provoqueront des blessures invisibles chez mes soldats, comme me le confieront l’aumônier du camp et le médecin. Ils venaient de passer dix jours à se battre sous un soleil sahélien, mais ces images les hantaient, certains se demandant même s’ils n’avaient pas tiré sans le savoir sur un gamin qui avait l’âge de leur fils. L’enfant soldat, la pire découverte de cette vallée maudite ! Après les mines, les assauts, les combats dans les grottes, personne ne s’attendait à cela. Dans les bataillons, les hommes sont prévenus. Pour autant, aucun n’aura dans les semaines suivantes de mouvement de vengeance, de gestes inappropriés vis-à-vis des rares prisonniers. Tous resteront professionnels, sans tomber dans la pulsion de mort et de justice
expéditive. […]

« Après notre action, il ne reste que de petits groupes terroristes qui évitent le contact »

Touché en pleine tête
Les terroristes concentrent leurs tirs sur les véhicules légers pour causer le plus de pertes. Les balles de kalachnikov font voler en éclats les pare-brise maliens. Les véhicules sont mitraillés.
Le brigadier-chef Wilfried Pingaud, un solide artilleur d’Afrique, est parmi eux. Il vient d’apercevoir les départs de feux dans la lisière et les désigne à la colonne, avant de riposter avec la mitrailleuse de bord de son véhicule blindé léger. Dans l’action, il est touché en pleine tête par une balle. Le lieutenant-colonel Christophe constate vite que tous ses blindés sont engagés. Pourtant, il faut tenter de dégager les Maliens, plaqués au sol. L’embuscade ennemie a parfaitement fonctionné, du travail de professionnels. Il parvient à rétablir son détachement un peu en retrait, tout en protégeant nos alliés qui s’alignent avec les blindés français. Des roquettes antichars explosent à quelques mètres. Les commandos de l’air, spécialistes du guidage aérien, ont arrêté de tirer. A l’abri d’un talus, ils appellent à l’aide une patrouille de Mirage 2000 chargés de bombes guidées lasers. Chacun retrouve ses réflexes. Tous savent que leur camarade Wilfried est grièvement blessé et qu’il faut l’évacuer avec quatre frères d’armes maliens. Des hélicoptères armés Gazelle décollent pour appuyer les troupes au sol, tandis qu’un Puma et un Agusta belge foncent vers l’oued pour récupérer les cinq blessés. Au même moment, la compagnie de Gaulois prend le relais de la colonne franco-malienne. Le feu intense des fantassins du 92, les rafales de canons mitrailleurs de 25 mm s’enfoncent dans l’oued. Chacun est à sa place […]. La colonne malienne est fixée au centre. L’ennemi est à moins de 200 mètres.
« Opération Serval. Notes de guerre, Mali 2013 » par le général Barrera, éd. du Seuil, sortie le 7 mai.

Cérémonie organisée à l'occasion de l'anniversaire du combat de Camerone (Diaporama)

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Rédigé par Haut Commissariat de la République en Polynésie Française le Lundi 4 Mai 2015

 

Cérémonie organisée à l'occasion de l'anniversaire du combat de Camerone (Diaporama)

PAPEETE, le 4 mai 2015. (COMMUNIQUE) Le Haut-Commissaire de la République, M. Lionel BEFFRE, a participé à la cérémonie organisée à l'occasion de l'anniversaire du combat de Camerone, ce jeudi 30 avril 2015 au cimetière de l'Uranie.


Récit du combat de Camerone :

L'armée française assiégeait PUEBLA. La Légion avait pour mission d'assurer, sur cent vingt kilomètres, la circulation et la sécurité des convois.

Le Colonel JEANINGROS, qui commandait, apprend, le 29 avril 1863, qu'un gros convoi emportant trois millions en numéraire, du matériel de siège et des munitions étaient en route pour PUEBLA.

Le Capitaine DANJOU, son Adjudant Major, le décide a envoyer au devant du convoi une compagnie. La 3ème Compagnie du Régiment étranger fût désignée mais elle n'avait pas d'officier disponible.

Le Capitaine DANJOU en prend lui-même le commandement et les sous-lieutenants MAUDET, porte drapeau, et VILAIN, payeur, se joignent à lui volontairement. Le 30 avril, à 1 heure du matin, la 3ème Compagnie, forte de trois officiers et soixante deux hommes, se met en route. Elle avait parcouru environ vingt kilomètres, quand, à 7 heures du matin, elle s'arrête à PALO VERDE pour faire le café.

A ce moment, l'ennemi se dévoile et le combat s'engage aussitôt. Le Capitaine DANJOU fait former le carré et, tout en battant en retraite, repousse victorieusement plusieurs charges de cavalerie, en infligeant a l'ennemi des premières pertes sévères.

Arrivé a la hauteur de l'auberge de CAMERONE, vaste bâtisse comportant une cour entourée d'un mur de trois mètres de haut, il décide de s'y retrancher pour fixer l'ennemi et retarder ainsi le plus possible le moment où celui-ci pourra attaquer le convoi.

Pendant que les hommes organisent à la hâte la défense de cette auberge, un officier Mexicain, faisant valoir la grosse supériorité du nombre, somme le Capitaine DANJOU de se rendre. Celui-ci fait répondre : "Nous avons des cartouches et ne nous rendrons pas". Puis, levant la main, il jura de se défendre jusqu'à la mort et fit prêter à ses hommes le même serment.

Il était 10 heures jusqu'à 6 heures du soir, ces soixante hommes, qui n'avaient pas mangé ni bu depuis la veille, malgré l'extrême chaleur, la faim, la soif, résistent a deux mille Mexicains : huit cents cavaliers, mille deux cents fantassins.

A midi, le Capitane DANJOU est tué d'une balle en pleine poitrine. A 2 heures, le sous-lieutenant VILAIN tombe, frappé d'une balle au front. A ce moment, le colonel Mexicain réussit à mettre le feu à l'auberge.

Malgré la chaleur et la fumée qui viennent augmenter leurs souffrances, les légionnaires tiennent bon, mais beaucoup d'entre eux sont frappés.

A 5 heures, autour du sous-lieutenant MAUDET, ne restent que douze hommes en état de combattre. A ce moment, le colonel Mexicain rassemble ses hommes et leur dit de quelle honte
ils vont se couvrir s'ils n'arrivent pas à abattre cette poignée de braves (un légionnaire qui comprend l'espagnol traduit au fur et à mesure ses paroles).

Les Mexicains vont donner l'assaut général par les brèches qu'ils ont réussi a ouvrir, mais auparavant, le Colonel MILAN adresse encore une sommation au sous-lieutenant MAUDET ; celui-ci la repousse avec mépris. L'assaut final est donné.

Bientôt il ne reste autour de MAUDET que cinq hommes : le caporal MAINE, les légionnaires CATTEAU, WENSEL, CONSTANTIN, LEONHARD. Chacun garde encore une cartouche ; ils ont la baïonnette au canon et, réfugiés dans un coin de la cour, le dos au mur, ils font face ; à un signal, ils déchargent leurs fusils à bout portant sur l'ennemi et se précipitent sur lui à la baïonnette. Le sous-lieutenant MAUDET et deux légionnaires tombent, frappés à mort. MAINE et ses camarades vont être massacrés quand un officier Mexicain se précipite sur eux et les sauve ; il leur crie : "rendez-vous !". "Nous nous rendrons si vous nous promettez de relever et de soigner nos blessés et si vous nous laissez nos armes". Leurs baïonnettes restent menaçantes. "On ne refuse rien à des hommes comme vous !" répond l'officier.

Les soixante hommes du Capitaine DANJOU ont tenu jusqu'au bout leur serment ; pendant 11 heures, ils ont résisté à deux milles ennemis, en ont tué trois cents et blessé autant. Ils ont, par leur sacrifice, en sauvant le convoi, rempli la mission qui leur avait été confiée.

L'empereur NAPOLEON III décida que le nom de CAMERONE serait inscrit sur le drapeau du régiment étranger et que, de plus, les noms de DANJOU, VILAIN, et MAUDET seraient gravés en lettre d'or sur les murs des Invalides à Paris.

En outre un monument fût élevé en 1892 sur l'emplacement du combat. Il porte l'inscription :
ILS FURENT ICI MOINS DE SOIXANTES OPPOSES A TOUTE UNE ARMEE, SA MASSE LES ECRASA. LA VIE PLUTÔT QUE LE COURAGE ABONDONNA CES SOLDATS FRANCAIS LE 30 AVRIL 1863. A LEUR MEMOIRE LA PATRIE ELEVA CE MONUMENT.

Depuis, lorsque les troupes Mexicaines passent devant le monument, elles présentent les armes.















Commémoration chez les «Fortes têtes»

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Publié le 02/05/2015

Camerone

Alignement parfait des troupes  lors du défilé/Photos DDM,Gladys
Alignement parfait des troupes lors du défilé/Photos DDM,Gladys

Près de deux mille personnes, habitants de Castelnaudary ou du Lauragais, amis du régiment, ou tout simplement curieux, étaient au quartier Danjou, en ce 30 avril, tous venus pour ce jour de commémoration du combat de Camerone. Sur les rangs, pas moins de cinq cents militaires. De mémoire de Chaurien, on avait rarement vu telle affluence. Le beau temps était de la partie pour donner encore plus d'éclat à une manifestation, un de ces moments forts qui rythme la vie du «4» et plus largement de la Légion étrangère tout entière. Une cérémonie présidée cette année par le général Maurin, adjoint au général commandant les écoles militaires de Draguignan et commandant l'école d'infanterie. Y assistaient de nombreuses personnalités civiles et militaires dont le préfet Louis Le Franc. L'occasion de revenir sur la création du régiment le 15 novembre 1920 à Marrakech où il restera jusqu'en 1940. Il conserve, d'ailleurs, dans la symbolique de son insigne la Koutoubia de Marrakech et les Monts de l'Atlas. Dissous en 1940, il est recréé en 1941.C'est le 23 novembre 1976 que le groupement d'instruction de la Légion étrangère quitte la Corse pour Castelnaudary. Il y devient régiment d'instruction le 3 septembre 1977, sous le commandement du lieutenant-colonel Forcin. Il emménagera au quartier Danjou le 15 novembre 1986. C'est le début d'une longue histoire entre les Fortes têtes et le Lauragais dont le régiment et ses hommes font partie intégrante.

«Il n'y a pas de petite ni de grande mission»

«Il n'y a pas de petite ni de grande mission, il n'y a que la mission et elle doit être menée jusqu'au bout avec courage et détermination», a rappelé le général Maurin aux jeunes engagés volontaires qui, hier à l'issue d'un mois de formation en ferme et d'une marche de 50 kilomètres, coiffaient leur képi blanc. «Un engagement lourd de sens et de devoir». Avant de dire à tous : «Vous avez mon soutien, l'admiration de l‘armée de terre et la reconnaissance de la Nation». Après le défilé des troupes, place à la fête et à la kermesse. Un rendez-vous incontournable !

Gladys Kichkoff

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