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Légionnaire toujours...

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2013


L'Amicale de la Légion a honoré Bernard Delpy

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Publié le 05/02/2013

L’Amicale de la Légion a honoré Bernard Delpy

C'est dans une ambiance fraternelle que les anciens de la Légion étrangère viennent d'organiser leur assemblée générale, laquelle s'est tenue à la mairie, dimanche 27 janvier. Elle était présidée par Jacques Léonard. Une trentaine de membres étaient présents sur les 55 que compte l'amicale.

Le bilan d'activités 2012 évoquait la participation à une vingtaine de représentations sur le plan local et national. Il était suivi du bilan financier. Ces deux rapports ont été votés à l'unanimité.

Le président a souligné que les rangs s’éclaircissent ; ils vont de pair avec l'âge moyen des adhérents.

La création d'une amicale de musique de la Légion, d'une amicale dans le Gers, en Irlande et en Jordanie sont maintenant effectives. Par contre, la création du musée de la Légion, à Aubagne (13), a pris du retard. Pour 2013, la fête du 150e anniversaire de la bataille de Camerone se déroulera à Pont-du-Casse le 5 mars. Les prestations des principales manifestations seront reconduites.

25 ans de fidélité

Au cours de l'assemblée générale, Bernard Deply a reçu des mains du colonel Fin enzio Cardin la médaille de la Fédération des amicales de la Légion étrangère pour ses vingt-cinq ans de fidélité. Le délégué militaire de la commune, Alexandre Deptula, a félicité l'amicale pour la bonne image qu'elle véhicule et la participation de ses membres aux cérémonies militaires.


Mali : à la poursuite des jihadistes

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FRÉDÉRIC GERSCHEL Publié le 05.02.2013

La légion étrangère, qui avait sauté sur Tombouctou, a quitté la ville hier. L’armée française regarde désormais plus au nord, vers Kidal et les Ifoghas, sanctuaires des islamistes.

Tombouctou (Mali),dimanche. Leur mission accomplie, les parachutistes de la légion étrangère quittent la ville, direction Bamako,

puis Abidjan, en Côte d’Ivoire, où ils sont stationnés. Mais la traque continue.

Sur la piste de l'aéroport de Tombouctou, le Transall de l'armée française vient d'atterrir dans un vacarme assourdissant. En rang par deux, les parachutistes de la légion étrangère, qui ont sauté sur la ville la semaine dernière, grimpent dans l'avion, leur matériel sur le dos : fusil à lunette, gilet pare-balles, obus et munitions en tous genres.

« Nous avons été largués à la périphérie de Tombouctou pour empêcher les rebelles de s'exfiltrer, mais ils étaient déjà partis, raconte un sous-officier originaire de Serbie en posant son Famas dans la carlingue. Le saut dans la nuit, à la pleine lune, c'était fort. On ne savait pas ce qui nous attendait en bas. Il n'y a pas eu d'accrochage, c'est dommage. On était prêts à la bagarre. » Les soldats ont trouvé des caches d'armes et des explosifs et ont fait quelques prisonniers avec l'aide de l'armée malienne et les renseignements de la population.

Les jihadistes sont gardés dans une caserne désaffectée, à deux pas de la place de l'Indépendance. Assis en tailleur, un turban violet sur la tête, un islamiste formé en Libye regarde droit devant lui. Puis il vous fixe intensément de ses yeux noirs sans décrocher un mot. Il a le visage creusé, mais ses geôliers affirment le traiter correctement. « On ne l'attache pas, à quoi bon? S'il s'enfuit, on lui tire dessus », prévient un officier malien qui, assis sur une chaise en plastique, mange un morceau de viande avec ses doigts.

Après avoir participé au dispositif de sécurité mis en place pour la visite de François Hollande samedi, la légion étrangère a quitté la ville, direction Bamako, puis Abidjian (Côte d'Ivoire), où est stationnée son unité. D'ici à quelques jours, une partie du dispositif français présent au Mali (4000 hommes au sol désormais) sera redéployée. « A terme, nous ne laisserons qu'un petit contingent à l'aéroport de Tombouctou et nous passerons le relais aux forces maliennes et aux troupes africaines, confie un officier de l'état-major. Notre objectif est de poursuivre les patrouilles sur la boucle du fleuve Niger et de sécuriser les zones où les combattants jihadistes peuvent encore agir. »

La dernière bataille aura lieu plus au nord, vers Kidal, Tessalit et le massif des Ifoghas, à la frontière algérienne. Depuis ce week-end, l'aviation française multiplie les raids sur les bases arrière des groupes islamistes dans cette région mi-désertique mi-montagneuse. Objectifs visés : des hangars, des camps d'entraînement, des dépôts d'armes et de carburant. « L'essence, c'est le nerf de la guerre, explique un haut gradé. La force des groupes islamistes, c'est leur extrême mobilité. On compte sur les Algériens pour boucler complètement la frontière et éviter qu'ils se ravitaillent chez eux comme c'était le cas ces dernières années. Pour l'instant, ils jouent parfaitement le jeu. Mais il y a encore beaucoup de caches secrètes et de grottes à explorer. » La guerre éclair du Mali va se transformer en une traque méthodique des chefs islamistes dans leur sanctuaire le plus secret.


Didier Roux et Régis Delouise, les deux derniers canneurs

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publié le 3 février 2013

Régis Delouise, 72 ans, répare les chaises créoles dans son garage.
Didier Roux s’est formé à l’école de vannerie de Fayl-Billot, en Haute-Marne.

C’est dans un coin de son garage que Régis Delouise s’adonne à sa passion : le cannage. Entre ses mains, à mesure qu’il tresse les brins de rotin, les vieux fauteuils et autres chaises créoles retrouvent une seconde jeunesse. C’est en observant un collègue que Régis Delouise a appris le métier. À l’époque, il est décorateur à la préfecture. Quand l’heure de la retraite sonne, il consacre son temps à cette activité. L’essentiel de sa clientèle est composé des collectivités et de quelques rares grandes familles qui possèdent encore des meubles dits de la Compagnie des Indes.

Même son de cloche chez Didier Roux, canneur à Saint-Denis. "Mes clients sont en général des personnes d’un certain âge et aisées. Les quelques jeunes qui viennent me voir sont le plus souvent, des personnes qui ont hérité d’un meuble qu’ils veulent conserver", explique-t-il. Ce retraité de la Légion étrangère s’est installé dans l’île en pensant que La Réunion serait le "fief du fauteuil créole, mais on m’a expliqué que, à l’époque, les ébénistes étaient aussi canneurs. Quand les enfants ont repris leur succession, ils n’ont gardé que la partie qui rapportait le plus, à savoir, l’ébénisterie".

Les clients se raréfiant au fil du temps, Régis Delouise et Didier Roux sont aujourd’hui les deux derniers canneurs officiels de l’île. La relève ? "La jeunesse ne s’intéresse pas à notre métier", déplore Régis Delouise. Lui-même a essayé de former des jeunes. Peine perdue. "C’est un métier pénible, qui demande une grande patience et qui ne rapporte pas beaucoup d’argent", ajoute-t-il. Le jour où tous deux décideront de raccrocher, leur art disparaîtra avec eux.


Il disperso? Era nella Legione straniera Legionari celebri

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- Dom, 03/02/2013

Si è mobilitata la polizia da Trapani a Torino, lo ha cercato Chi l'ha visto?, la fortunata trasmissione Rai e gli amici setacciavano internet temendo il peggio. Da martedì scorso non si avevano più sue notizie. 


Alla fine Daniele Giovanni Mancuso, un giovane universitario siciliano trapiantato a Torino per gli studi, è saltato fuori. Non era stato rapito e tantomeno sparito nel baratro della droga. A 27 anni vuole semplicemente cambiar vita, alla ricerca dell'avventura, rincorrendo il fascino intramontabile della Legione straniera. Con un messaggio via facebook, indirizzato ad alcuni familiari, ha svelato il mistero: «Mi sono arruolato» nel reparto più leggendario della Francia. I Kepì Blanc, il mitico copricapo bianco che i legionari sfoggiano con orgoglio, quando sono sempre gli ultimi a chiudere la parata del 14 luglio sotto l'arco di Trionfo a Parigi. Il loro passo di marcia, lento e ondeggiante, è segnato da epiche e sanguinose battaglie, ieri a Dien Bien Phu ed oggi in Mali.
Lo studente universitario deve aver letto in rete queste semplici parole: «Qualunque sia la tua origine, la tua religione, la tua nazionalità, qualunque siano i tuoi diplomi, il tuo livello scolastico, qualunque sia la tua situazione familiare o professionale, la Legione Straniera ti offre una vera opportunità per una vita nuova».
Il fascino della sua gloriosa storia ha attratto circa 60mila italiani. Dai patrioti del Risorgimento a criminali, anarchici, fascisti e avventurieri cercarono tutti rifugio nel reparto d'elite. Mancuso, il giovane di Marsala, dato per disperso è solo l'ultimo ragazzo in cerca di una vita spericolata, che si è arruolato. Studente di ingegneria aeronautica, doveva ormai solo dare la tesi, forse neppure sapeva che il motto dei legionari, reso famoso da un grande film, è «Marcia o muori». Cosa può averlo spinto a rincorrere l'avventura ed il sacrificio, l'adrenalina della guerra ed il rischio di morire con un fucile in mano? Magari una delusione amorosa, scontri in famiglia, la paura di restare eterno bamboccione, laureato senza lavoro o con un impiego dove sei un numero. Non è solo il fascino dell'avventura a spingerti verso la Legione, ma una voglia fortissima a cambiar vita per lasciarsi alle spalle una società amorfa costellata da valori in declino se non scomparsi, dove fra i giovani conta sopratutto l'ultimo modello di telefonino. Ad Aubagne, il centro di selezione vicino a Marsiglia, troverà un nuovo mondo di duro addestramento forgiato da uno spirito di corpo leggendario che lega i legionari in una grande famiglia dal 1831.
Non solo: La Legione, per vocazione, combatte oltremare. In Marocco, Algeria, Indocina, Africa nera, Libano, Balcani, Iraq, Afghanistan i suoi 11 reggimenti sono sempre stati schierati in prima linea.
Basta avere dai 17 ai 40 anni ed una decente forma fisica. La Legione ti da una nuova identità e la cittadinanza francese dopo una prima ferma di cinque anni e la possibilità di rimanere per altri tre. Molti, in fuga dalla giustizia, ne hanno approfittato, ma solitamente si è chiuso un occhio su reati lievi. La paga è buona: da oltre 1200 euro appena arrivati a quasi 5mila facendo carriera, ma le reclute vengono falcidiate dall'infernale addestramento.
Film, romanzi e leggende hanno trasformato la Legione in un mito, che serve da calamita per giovani come Mancuso. Il vero fascino, però, lo subisci sui fronti di guerra. I baschi verdi con il gladio e fregio alato sono i primi ad attaccare e gli ultimi a ritirarsi. Soldati d'altri tempi con un radicato senso dell'onore, che plasma uomini provenienti da mezzo mondo trasformandoli in legionari. Se resisterà alla dura prova che ha scelto, senza mai voltarsi indietro, sarà il destino di Daniele Giovanni Mancuso.
www.faustobiloslavo.eu


Il bellissimo del cinema a 17 anni si arruola volontario nella Legione Straniera con il permesso dei genitori ci resta 5 anni. Paracadutista combatte anche in Indocina

La Legione Straniera, come racconta Wikipedia, fu fondata da re Luigi Filippo il 9 marzo 1831 per supportare la sua guerra in Algeria, incorporando tutti gli stranieri che avessero voluto firmare volontariamente un ingaggio. Il primo scontro a fuoco fu sostenuto a Maison Carrée e il reggimento si comportò tanto bene da meritare le spalline rosse e verdi dei Granatieri e il tricolore francese. Dopo la guerra d'Algeria partecipò alla guerra di Crimea insieme ai piemontesi a Sebastopoli, poi combatté a Magenta, Solferino e Montebello contro gli austriaci. Soccorse poi Massimiliano I del Messico in Messico, dove però venne seriamente messa in difficoltà dai messicani: il 30 aprile 1863, nel villaggio di Camerone, una piccola colonna della Legione, al comando del capitano Danjou, fu attaccata e decimata, nonostante il valore dei legionari, dai patrioti messicani. Quel giorno di gloria è tutt'oggi ricordato come la festa del Corpo. Ambiente ottimale per numerosi film con attori come Gary Cooper e Marlene Dietrich, aveva sede a Sidi Bel Abbes. Nella seconda guerra mondiale la 13ème Demi-brigade de la Légion Étrangère fece parte delle «Forze della Francia Libera», comandate dal generale Charles de Gaulle, e combatté in Norvegia, Africa, Italia e Germania. Sconfitta in Indocina (battaglia di Dien Bien Phu) nel 1954, la Legione tornò in Algeria e da qui in Corsica. Oggi fa parte integrante dell'esercito francese ed è impegnata in missioni di peace keeping oltre confine.

Il leader del Fronte nazionale si è arruolato nella Legione straniera nel 1954, a 26 anni, ha partecipato alla guerra d'Algeria come ufficiale addetto alle informazioni

Lo scrittore toscano si arruolò nel 1914, a 16 anni, nella Legione Garibaldina, inquadrata poi nella Legione straniera francese. Allo scoppio della guerra, però, entrò negli Alpini


Na San, prélude à Diên Biên Phù

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1 Février 2013 Par Claude Jacquemart

Photo © collection VSM

Indochine 1952-1953. Au mois de décembre 1952, les Français écrasent le Viêt-minh à Na San, à l’ouest de Hanoi. Une victoire qui allait aveugler notre état-major : un an plus tard, il voulut refaire Na San. Et ce fut un désastre.

Situé à 190 kilomètres à l’ouest de Hanoi, Na San — “petite rivière” — est un gros village à proximité de la rivière Noire. Au mois d’octobre 1952, le général Raoul Salan, commandant en chef du corps expéditionnaire français en Indochine, donne aux garnisons françaises et à leurs unités supplétives vietnamiennes du pays thaï (Nord-Tonkin) l’ordre de se replier sur ces lieux. Les troupes du Viêt-minh, aux ordres du général Giáp, viennent en effet d’enlever Nghia Lo, une position sur laquelle elles s’étaient cassé les dents, un an plus tôt.

La décision du repli sur Na San répond à un souci tactique : protéger la région en attirant le corps de bataille de Giáp, rendu confiant par son succès à Nghia Lo, dans une confrontation dont on espère que, cette fois, elle tournera à son désavantage. Car le site en question, entouré de petites collines et équipé d’un terrain d’aviation, est organisé pour la défense. C’est là que le haut commandement français espère piéger l’ennemi.

Cette future base aéroterrestre, dont le colonel Gilles va prendre la tête, est aménagée comme il convient : abris, champs de tir, réseaux de barbelés, possibilités de contre-attaque. À sa disposition : des fantassins et parachutistes de la Légion étrangère. D’abord deux bataillons, appartenant aux 3e et 5e REI, que renforcent, le 19 novembre 1952, le 2e bataillon de parachutistes et, le lendemain, le 1er BEP. Les unités organisent leurs positions autour de la piste d’envol, le 2e BEP étant gardé en réserve.

Après divers combats sporadiques, la division 312, unité de choc de Giáp, se lance à l’attaque du camp, dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre. Tenu par un bataillon thaï, un point d’appui est submergé, puis un autre. Les parachutistes de la Légion et les paras coloniaux rétablissent la situation. La même division revient à l’assaut la nuit suivante. Alors se produit un geste héroïque rappelant celui du chevalier d’Assas. L’officier de quart, le lieutenant Durand, de la compagnie Letestu, croit voir venir vers le camp retranché des partisans thaïs se repliant devant l’ennemi. Il sort des chicanes. Particularité : cet officier, ancien résistant, a survécu par miracle, quelques années plus tôt, à une exécution par l’armée allemande… Il s’approche des prétendus partisans thaïs. Surgit un commissaire politique du Viêt-minh, qui lui applique un pistolet sur la tempe : « Donnez l’ordre d’ouvrir ! » « Tirez, ce sont les Viets ! », crie Durand. Un cri qui lui vaut une balle dans la tête tandis qu’en face, les légionnaires, déjà sur leurs gardes, déclenchent avec succès le feu contre les assaillants.

Parmi les défenseurs au contact direct avec l’ennemi : le légionnaire Linn. Il se fera parachuter comme volontaire sur Diên Biên Phù et combattra plus tard en Algérie, où il sera tué en mars 1961, titulaire de la médaille militaire et de plusieurs citations. Il donnera son nom au club des caporaux-chefs du 1er régiment étranger, matrice de tous les régiments de Légion.

Cependant, les troupes de Giáp continuent leurs attaques, sous les bombes des bombardiers B26, qui joueront un rôle capital dans la bataille. La garnison perd deux officiers, les lieutenants Bonnet et Bachelier, et deux légionnaires, et il y a 11 blessés. Mais plus de 300 cadavres ennemis jonchent le champ de bataille. Les défenseurs récupèrent 38 fusils mitrailleurs, 3 mitrailleuses lourdes, 40 pistolets-mitrailleurs, un armement et du matériel en abondance. Renonçant à enlever la position, Giáp va finir par retirer ses troupes. Dans la seule nuit du 1er au 2 décembre, ses pertes sont estimées à quelque 3 000 tués et blessés.

Ainsi, pour la France et ses alliés vietnamiens, la bataille de Na San se solde par un franc succès. La base aéroterrestre a joué son rôle de verrou, tout en constituant le point de départ de futures offensives. Chaque adversaire va en tirer ses propres conclusions. Giáp comprend ses erreurs, le commandement français savoure sa victoire : puisque Na San est une réussite, pourquoi ne pas renouveler cette opération ailleurs ? C’est ainsi qu’est décidé, au cours de l’été 1953, le plan de Diên Biên Phù.

Le 11 août 1953, le général Navarre, qui a succédé à Salan au commandement en chef, décide d’évacuer la base de Na San par un pont aérien pour créer, selon la même conception mais en plus grand, une nouvelle base aéroterrestre dans la cuvette de Diên Biên Phù. Longue de 16 kilomètres et large de 9, celle-ci barre, à l’ouest de Hanoi, la route du Laos, État associé de l’Union française que menace le Viêt-minh. Comme Na San, elle dispose d’un aérodrome. Plusieurs collines la bordent, susceptibles d’être transformées en points d’appui. En outre, elle présente l’avantage d’être éloignée des bases traditionnelles de l’ennemi que soutient lourdement la Chine maoïste.

Selon l’état-major français, Diên Biên Phù pourra donc fixer les unités de Giáp, si celui-ci décide de l’attaquer, pendant un temps assez long pour les contraindre à déclarer forfait, faute de renforts et de ravitaillement en armes, en munitions et en vivres. Et la cuvette, par sa position centrale, permettra d’organiser, avec l’appui de l’aviation, des contre-attaques efficaces, en particulier sur les voies de communication de l’ennemi.

Un an après l’installation réussie de Na San commence, le 21 novembre 1953, l’opération Castor, au cours de laquelle sont larguées sur Diên Biên Phù les premières unités parachutistes, celles de Bigeard et du commandant Guiraud, prélude à l’envoi de nouvelles troupes et d’un abondant matériel, notamment les canons du colonel Piroth. La bataille s’achève le 7 mai 1954 par la chute du dernier point d’appui. Le camp ne s’est pas rendu, il a été submergé. Son commandant, le général de Castries, a dû donner l’ordre de cesser le feu.

Comment en est-on arrivé là ? Après Na San, Giáp et son état-major ont longuement analysé les causes de leur défaite. Ce qui leur a manqué, ce sont les hommes en nombre suffisant et l’artillerie lourde, capable de s’opposer avec succès à celle de l’armée française. Une double carence à laquelle ils vont remédier avant de se lancer à l’assaut de Diên Biên Phù.

Le 6 décembre 1953, un an jour pour jour après avoir commencé à retirer ses troupes de Na San, Giáp ordonne la mobilisation de la population vietnamienne : « un événement majeur », souligne l’historien Jean-Marc Le Page, qui « a changé la donne et va bouleverser les plans du général Navarre ». Puisant dans un réservoir humain dont il n’est pas et ne sera jamais économe (notamment lorsque le Nord-Viêtnam sera opposé à la puissante machine de guerre américaine), il réquisitionne plus de 260 000 coolies, des porteurs et des travailleurs, pour tracer des routes dans une jungle épaisse qui décourage l’observation aérienne, élargir des pistes, acheminer du ravitaillement et du matériel en tout genre. Les moyens de transport, outre les hommes de peine, sont composés de 628 camions et 21 000 vélos. C’est ainsi que le Viêt-minh pourra bientôt amener chaque jour, sur les flancs de Diên Biên Phù, 70 tonnes de ravitaillement en provenance de Chine.

De son côté, le général Navarre n’est ni sot, ni sourd, ni aveugle. Même si l’observation aérienne se révèle pratiquement impossible, ses services de renseignements, appuyés sur les écoutes radiophoniques de l’ennemi, l’espionnage et les patrouilles en terrain hostile, ne restent pas inactifs. Dès la fin décembre 1953, il est inquiet ; il demande l’étude de plans de repli en précisant au gouvernement que le succès de l’opération n’est pas garanti. Mais « début janvier, écrit Le Page, il est devenu impossible de rétracter le dispositif sans lourdes pertes ». Ainsi, ce qui devait être un appât mortel pour le Viêt-minh va devenir un piège pour l’armée française, d’autant que le général de Castries et certains de ses subordonnés n’ont que mépris pour les hommes du renseignement, qui, selon eux, ne connaîtraient pas leur métier.

On connaît la suite : le 13 mars 1954, quand Giáp déclenche le feu sur le camp retranché, les assiégés, qui savent l’existence d’une artillerie ennemie, se montrent incapables de s’y opposer en raison du camouflage des pièces, de la précision de leur tir, de leur mobilité. Cette artillerie viêt-minh, constamment approvisionnée, rendra bientôt impossible l’utilisation de l’aérodrome, coeur vital de la position. Les blessés ne peuvent plus être évacués. Les derniers renforts seront parachutés. À la fin, ils ne sont plus que 12 000 rescapés dans le camp retranché. Mais seulement 4 000, en majorité parachutistes et légionnaires, capables de se battre contre les 40 000 hommes de Giáp enserrant la cuvette. Dix-huit mois plus tôt à Na San, douze bataillons français avaient mis en pièces trois divisions du Viêt-minh.

À lire

Na San, la victoire oubliée, de Jacques Favreau et Nicolas Dufour, Economica, 208 pages, 23 €.

Les Services secrets en Indochine, de Jean-Marc Le Page, Nouveau Monde Éditions, 520 pages, 24 €


Mali - Les mots de la guerre (partie 2)

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Le Point.fr - Publié le 01/02/2013

Avec la guerre au Mali, quantité de termes abscons occupent les médias. Jean Guisnel vous aide à les décoder et à comprendre les enjeux du conflit.

Patrouille des soldats français à Gao, le long du fleuve Niger, le 30 janvier. © Sia Kambou / AFP

I comme ISR

Les trois maîtres mots du renseignement opérationnel au Mali sont (en anglais) Intelligence, Surveillance and Reconnaissance (ISR). Cette appellation internationale est celle qu'utilisent les militaires français. Le vocable Intelligence recouvre les moyens clandestins et/ou invisibles de recueil du renseignement. Il s'agit des écoutes des communications de l'adversaire, captées par des moyens qualifiés en français de ROEM (renseignement d'origine électromagnétique) embarqués notamment sur des avions (Awacs, Atlantique 2), mais aussi sur des moyens terrestres sans aucun doute déployés sur le terrain par la brigade de renseignement stationnée à Haguenau. Une autre source de renseignement est dite ROHUM (renseignement d'origine humaine). Elle est collectée auprès de sources humaines sur le terrain par les officiers de renseignements des forces spéciales et de la DRM (Direction du renseignement militaire). Ajoutons-y le ROIM (renseignement d'origine image) fourni par les satellites militaires (Helios) et civils (Pléiades) fonctionnant dans le spectre visible, allemands (SAR-Lupe) et italiens (COSMO-SkyMed) fonctionnant dans le spectre radar, tous les avions et les drones de reconnaissance. Les États-Unis apportent un soutien significatif dans ce domaine.

J comme Jeu de rôle

"La guerre est une affaire trop sérieuse pour être abandonnée aux généraux", avait un jour dit Georges Clemenceau, dont Jean-Yves Le Drian fait actuellement reconstituer le bureau à l'hôtel de Brienne. Durant la guerre du Mali, tout est fait par le cabinet du ministre, mais aussi par l'Élysée, pour accréditer l'idée que les généraux ne prennent pas part aux décisions, qu'ils sont "soumis" aux politiques, que les socialistes ont mis "les généraux au garde-à-vous", selon une formule entendue par Le Canard enchaîné. La réalité n'a rien à voir avec cette mise en scène et les militaires ont joué tout leur rôle dans la crise. Les deux structures les plus proches du politique, l'état-major des armées (EMA) et l'état-major particulier du président de la République (EMP), ont en particulier fait changer d'avis les dirigeants qui refusaient d'intervenir au Mali, selon les témoignages que nous avons recueillis. Durant les premiers jours de janvier, la règle était toujours : "pas de troupes au sol". Et ce sont les généraux Didier Castres (chef du centre de planification et de conduite des opérations - CPCO-EMA) et Benoît Puga (EMP) qui ont fait basculer l'opinion des politiques, tardivement, mais finalement convaincus de la nécessité de frapper un coup puissant contre les "colonnes infernales" qui descendaient le 11 janvier sur Bamako. Mais le jeu de rôle est nouveau : naguère, le cabinet civil du ministre de la Défense faisait comme le cabinet militaire : il restait dans l'ombre. Il veut aujourd'hui exister et passer à la télé. C'est un changement de forme, pas de fond : en matière d'opérations militaires, le politique décide le cadre général de l'intervention, sa géométrie médiatique, son environnement diplomatique. Les militaires organisent et conduisent les opérations sur les ordres du chef des armées qui leur en donne les moyens humains et matériels, puis rendent compte. Le reste, c'est de la théâtralisation politicienne.

Dans un amalgame réducteur, les dirigeants français ont martelé depuis le début de la guerre le terme "terroriste" pour désigner sous un seul vocable toutes les composantes djihadistes et les mouvements touareg, comme le MNLA, qui se rapprochent aujourd'hui de Bamako. Lors de l'émission du 31 janvier, le ministre de la Défense a expliqué qu'il préférait employer le terme "groupes de terroristes", qui ne change rien sur le fond. En Afghanistan, l'usage du mot terroriste a été progressivement remplacé par celui d'"insurgés", qui semble plus approprié.
 
L comme Légionnaires parachutistes

Le parachutage de troupes (2e REP et 17e RGP) le 29 janvier sur l'aéroport de Tombouctou a été jugé nécessaire par les armées afin de sécuriser l'aéroport et permettre l'arrivée d'avions de transport. Une fois encore, peu de pays sont en mesure de parachuter en urgence de telles capacités, puisque le génie a pu mettre en place de cette façon plusieurs engins lourds. Les défenseurs de la multiplicité des capacités de l'armée de terre craignent toujours que le futur Livre blanc veuille faire table rase de ces moyens d'intervention. En un sens, les armées ont démontré l'utilité des troupes aéroportées et cet officier peut se réjouir : "Avant de prétendre que des capacités sont superfétatoires, il faut y regarder à deux fois. Nous venons de remettre en lumière une compétence assez étonnante qu'il ne faudra pas supprimer à l'heure des choix !"

P comme Profil bas

Depuis le début de la guerre, le chef d'état-major des armées, l'amiral Édouard Guillaud, semble appliquer la méthode de discrétion Fombec enseignée aux fantassins de base. Pour apprendre à ne pas se faire trouer l'occiput par un sniper, le bon grenadier-voltigeur doit cacher sa silhouette (F pour Forme), son ombre (O), ses mouvements (M), ses bruits (B), les éclats de ses équipements (E) et toute couleur différente de celle du terrain (C). Édouard Guillaud applique ces consignes à la lettre : il n'est intervenu lors de quelques points de presse qu'aux côtés du ministre de la Défense et a été interviewé une fois sur Europe 1 au début de la guerre, avant un très bref passage sur France 2 le 31 janvier. Mais la seule communication politico-militaire admise par l'Élysée est celle qui émane (en "off") des collaborateurs du président de la République et de Jean-Yves Le Drian. C'est Le Canard qui décrit le mieux le point de vue du cabinet du ministre de la Défense, dans l'article cité plus haut : "Le chef d'état-major n'est pas consigné dans ses quartiers, mais il reste à sa place de technicien." Sauf que rien n'est plus faux : Guillaud n'est pas un technicien. Les textes sont explicites : "Sous l'autorité du président de la République et du gouvernement, et sous réserve des dispositions particulières relatives à la dissuasion, le chef d'état-major des armées, responsable de l'emploi des forces, assure le commandement des opérations militaires. Il est le conseiller militaire du gouvernement." On a le droit de dresser un théâtre d'ombres, pas de jouer avec la vérité. Quant à l'amiral Guillaud, il se conduit comme un soldat, c'est tout dire...

R comme Réconciliation nationale

Au Mali, la division est de mise, notamment entre les dirigeants sudistes et les Touareg. La France fait de nouveau de la réconciliation nationale entre les différentes composantes de la société malienne un objectif de sa présence dans le pays. Dès la fin des années 1980, la DGSE avait tenté sans succès de favoriser cette réconciliation, serpent de mer à ce jour insaisissable. Le président malien Dioncounda Traoré a expliqué le 30 janvier à Addis-Abeba que "pratiquement tous ces groupes se sont disqualifiés, en dehors, peut-être, du MNLA [Mouvement national de libération de l'Azawad]". Celui-ci doit préalablement à toute discussion "renoncer à ses prétentions territoriales et accepter de s'intégrer au Mali définitivement". Avant d'ajouter : "Nous allons mettre en place une commission de médiation et de conciliation, qui déterminera avec qui il faut négocier et ce qu'il faut négocier." Bref, ce n'est pas gagné.

S comme Storytelling

Depuis le début du mois, les communicants du gouvernement et de l'Élysée cherchent à raconter une histoire "simple" sur l'intervention au Mali. Les fictions se succèdent sur les capacités opérationnelles de l'armée malienne, sur la nécessité de tenir cachées les opérations des forces spéciales, sur l'Europe qui va mettre sur pied en quelques mois des forces opérationnelles, sur l'état-major des armées qui n'aurait qu'un rôle de "technicien", etc. Tout cela peut fonctionner dans la phase euphorique de la conquête. Ce sera beaucoup plus difficile à tenir si les djihadistes parviennent à se reconstituer. Ou si l'État malien failli ne parvient pas à se ressaisir.

T comme terroristes 

Dans un amalgame réducteur, les dirigeants français ont martelé depuis le début de la guerre le terme "terroriste" pour désigner sous un seul vocable toutes les composantes djihadistes et les mouvements touareg, comme le MNLA, qui se rapprochent aujourd'hui de Bamako. Lors de l'émission Envoyé spécial du 31 janvier, sur France 2, le ministre de la Défense a expliqué qu'il préférait employer le terme "groupes de terroristes", qui ne change rien sur le fond. En Afghanistan, l'usage du mot terroriste a été progressivement remplacé par celui d'"insurgés", qui semble plus approprié.


Mali : les mots de la guerre (partie 1)

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Le Point.fr - Publié le 31/01/2013

La guerre au Mali est arrivée par surprise. Nous en avons relevé quelques mots-clés pour mieux comprendre et décoder les discours.

Soldats à l'aéroport de Bamako (photo d'illustration). © Jérôme Delay/AP/Sipa

A comme armée de terre

Le 31 décembre, l'armée de terre terminait les opérations de retrait de la majorité de ses troupes présentes en Afghanistan. Le 11 janvier, à Mopti, elle stoppait l'avancée des djihadistes qui se dirigeaient vers Bamako. Puis, en moins de trois semaines, elle a fait preuve d'un savoir-faire exceptionnel en déployant sur le terrain une palette de techniques coordonnées que seules les plus grandes armées maîtrisent : départ immédiat sur alerte (cinq heures) de la première unité Guépard. Déploiement de colonnes blindées sur plusieurs centaines de kilomètres, d'Abidjan à Bamako, puis Sévaré. Parachutages de nuit. Coordination des forces spéciales et des troupes "régulières". Coordination des feux avec l'armée de l'air. Sécurisation rapide des populations, etc. Selon Jean-Yves Le Drian, le dispositif français compte actuellement 3 500 soldats au Mali. Il comptera rapidement 600 hommes supplémentaires et leur matériel, dont des véhicules blindés de combat d'infanterie (VBCI), débarqués lundi à Dakar par le Dixmude (troisième bâtiment de projection et de commandement de type Mistral). 270 autres soldats doivent rejoindre ensuite le Mali. Ce qui fera un total de 4 400 hommes environ.

B comme bilan

Les Français affirment ne pas disposer de bilan exact des pertes subies par leurs adversaires ni des éventuelles pertes civiles. Ils parlent de "200 à 300 pertes ennemies". Mais aucune source indépendante ni aucune communication des djihadistes ne sont en mesure de corroborer, de confirmer ou de démentir ces chiffres, qui doivent donc être pris avec une grande prudence. Côté français, un seul décès à déplorer, celui d'un pilote d'hélicoptère Gazelle, le chef de bataillon Boiteux. Dans une intervention sur France Inter le 31 janvier, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian s'est offusqué que "l'on ne dise pas que les djihadistes ont subi de lourdes pertes [lors de] frappes très nombreuses qui ont touché à la fois du matériel et des hommes". Il n'a pour autant donné aucun bilan, même si les armées, et donc le ministre, disposent de chiffres très précis.

C comme cadavres

Les Français ont pris grand soin de ne pas permettre la diffusion d'images des combats, ni surtout de cadavres de djihadistes. Elles existent pourtant et circulent au ministère de la Défense et à l'Élysée. Elles n'ont pas été diffusées par l'Ecpad (Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense), dont des membres accompagnent les forces spéciales, et les photographes de presse sont souvent arrivés trop tard sur les zones de combat, d'où les dépouilles de combattants avaient été enlevées. La guerre ne doit pas être montrée dans sa réalité, seulement dans les formes choisies par les autorités militaires, suivies sur ce point par les politiques. Les images de la guerre sont aseptisées, mais aussi comptées : celles des frappes aériennes sont parcimonieuses afin, explique-t-on au ministère de la Défense, de "ne pas accoutumer le public à l'idée que la guerre serait propre et sans risque. Il faut l'habituer à la présence de forces terrestres au sol." L'absence d'images a évidemment une double fonction : laisser croire aux Français que cette guerre serait un genre d'opération humanitaire avec, certes, quelques effets létaux, malheureusement inévitables, mais sans intérêt pour la compréhension du conflit. L'autre raison est, bien sûr, de ne pas laisser voir à l'opinion publique arabe les effets mortels de l'intervention.

D comme drone

Petit rayon d'action, petite santé mécanique, petite puissance : deux drones français Harfang ont été envoyés au Sahel. Cet équipement est devenu indispensable, mais les Français avaient choisi de favoriser la composante pilotée. Pour des raisons de protection d'une industrie nationale qui a failli à développer des systèmes performants, le rattrapage du retard se fait attendre. Les Américains ont accepté de mettre à la disposition des Français un engin énorme aux capacités stratégiques, le Global Hawk, qui sera fort utile au-dessus du désert. Mais les Français n'envisagent pas de se doter, même à long terme, d'une telle capacité que seuls les Allemands ont acquise avec leur Euro Hawk.

E comme Europe

Dans l'affaire malienne, l'Europe s'est montrée en dessous de tout. Notre continent et l'Afrique sont pourtant indissolublement liés. Les routes de la drogue, de l'immigration clandestine et de tous les trafics imaginables passent par le Sahel. Que le Mali explose en tombant dans les mains de djihadistes et une crise majeure n'aurait pas épargné l'Europe. Au lieu d'aider les Français dans une guerre nécessaire, les Européens se sont contentés de prêter quelques avions et d'annoncer l'envoi d'une poignée de formateurs afin de mettre sur pied une armée malienne digne de ce nom. L'affaire se discute depuis juin 2012. Il n'est pas exclu que les premiers éléments arrivent au Mali d'ici peu...

F comme forces spéciales

Toutes les composantes des forces spéciales françaises sont présentes sur le sol malien. Des éléments de la BFST (brigade des forces spéciales terre), des commandos de marine et de l'armée de l'air ainsi que des hélicoptères et des avions de transport conduisent une guerre faite de coups de poing successifs, qui ont d'abord permis le coup d'arrêt de Mopti aux colonnes descendant sur Bamako, puis les prises des aéroports et des points névralgiques de Gao, Tombouctou et Kidal. Ces forces légères mais très mobiles, très aguerries et sans doute les mieux équipées de l'armée française sont présentes dans le Sahel depuis au moins trois ans. Elles connaissent bien le terrain, où elles avaient déjà conduit plusieurs opérations avant cette guerre.

H comme hétéroclite

Pour l'instant, pas de problème trop visible entre les différents acteurs de la guerre au Mali. Mais cela ne va pas durer ! À ce stade, aucune autorité politique ou militaire n'a été désignée pour coordonner - on ne parle même pas de commander ! - la multiplicité des forces présentes ou à venir sur le terrain malien. La force Serval est exclusivement française. C'est elle qui conduit la guerre, à la demande du président malien, mais sous la seule autorité du président de la République française, chef des armées, François Hollande.

Deuxième élément : l'armée malienne. Est-elle sous le commandement du président de la République par intérim Dioncounda Traoré, ou sous celui du chef des putschistes qui ont pris le pouvoir l'an dernier, le capitaine Amadou Haya Sanogo ? Les Français, qui jouent la carte Traoré, ont tant confiance dans l'armée malienne qu'ils ont fait auditer la sécurité présidentielle par quatre spécialistes du GIGN. Quoi qu'il en soit, l'armée malienne n'est pas en état de combattre quelque force organisée que ce soit.

Troisième entité autonome : la Misma (mission internationale de soutien au Mali). Dirigée par un général nigérian anglophone, Shehu Usman Abdulkadir, elle comptera des Nigérians et des Sénégalais, des Togolais et des Béninois, qui n'ont jamais combattu ensemble. Un officier français souligne que "ce sont justement les troupes qui posent des problèmes de comportement et de discipline dans les missions de maintien de la paix". Ça promet !

Mais ce n'est pas tout... Aux Français, aux Maliens, aux troupes de la Misma, toutes soumises à leurs autorités propres, s'ajoutent les 250 Européens de l'EUTM qui doivent former l'armée malienne, et seront commandés par le général français Lecointre, qui aura sous ses ordres un splendide patchwork : 40 Espagnols, 20 Polonais, des Lituaniens, des Tchèques, des Suédois. Mais pas les Anglais, qui formeront les Maliens à part. C'est la réinvention de la tour de Babel !


Mali. La Légion saute sur Tombouctou

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mercredi 30 janvier 2013

Mardi 29 janvier, 9 h 17. Les bérets verts du 2e Rep, armés de leurs Famas, dans Tombouctou. | Photo Noël Quidu


Quinze jours après le premier coup de feu, l’armée française libère la ville sainte au terme d’une chevauchée fantastique

Par Patrick Forestier - Paris Match

A partir de Niafunké, la piste devient droite. ­Devant nous, Tombouctou, la ville mythique aux 333 saints, devenue, depuis dix mois, le ­repaire des djihadistes. Derrière, un convoi de 160 engins militaires qui s’étale sur une demi-douzaine de kilomètres. Chars, batteries de mortiers de 120 mm, camions chargés d’obus, VAB (véhicules de l’avant blindés), porte-chars et Jeep se suivent dans la poussière depuis Bamako. Un raid de 1 000 kilomètres. Une armée en campagne qui ressemble à la percée de la division Daguet, en Irak, en 1991, pendant la guerre du Golfe. Sur la piste, les camions-citernes s’ensablent. Surtout le semi-remorque de 50 tonnes qui creuse les ornières. La colonne avance à 15 km/h mais, inexorablement, nous nous rapprochons du but.


Dans chaque village, une foule misérable, en délire, est massée le long de la route. « Mali, Mali. Vive la France. Hollende », est-il écrit sur une banderole. « C’est ici qu’ils nous jugeaient si, à leurs yeux, notre comportement était “haram” (péché), me dit un villageois devant la porte de l’ancien centre de la Croix-Rouge, transformé en commissariat de la police islamique. Ils se croyaient en terrain conquis. C’étaient les maîtres. Il était même interdit de jouer au ballon. Je n’ai pas pu voir quand le Mali a gagné son premier match lors de la Coupe d’Afrique des nations, car la télévision aussi était prohibée. »

Partout, tout ce qui rappelle l’ordre ou l’Etat malien a été effacé. Les mots « mairie » ou « école » n’ornent plus les façades. La plupart des établissements étaient fermés car on y apprend le français, la langue du mécréant. Même les panneaux de signalisation ont été peints en noir ! Seul reste le mot « Aqmi » (Al-Qaïda au Maghreb islamique), écrit en arabe sur les murs. La foule n’ose pas entrer dans le bâtiment qui abritait la police religieuse. Le gardien non plus ne s’y aventure pas : « On a tellement été conditionnés qu’aujourd’hui on a encore peur comme s’“ils” étaient toujours là. » Tombouctou n’est qu’à 97 kilomètres mais le colonel Gèze, patron du 21e Rima, arrête la colonne sur l’aérodrome, à la sortie de la ville. Au bout de trois jours de piste pour contourner le bassin du fleuve Niger en longeant la Mauritanie, la ville sainte est enfin à portée de main. Combien de djihadistes sont encore en ville ? Débarque d’un hélicoptère le général Barrera, le chef de la 3e brigade mécanisée de Clermont-Ferrand, qui commande au Mali les forces françaises. Attendre, c’est prendre le risque de voir des massacres dans la ville sainte. Mais accélérer les choses, c’est en prendre d’autres. Avancer. Vite.

Sur la porte de la ville, les djihadistes ont écrit : « Porte de la charia »

A Paris, François Hollande a tranché. A 16 heures, nous nous mettons en route. L’objectif est l’aéroport de Tombouctou, fermé depuis dix mois. On sait par des photos aériennes que les djihadistes ont placé un vieil Antonov en travers de la piste ; dessus, ils ont érigé des merlons. Une fois reconquis, le terrain d’aviation deviendra la base d’appui pour prendre la ville. Sur la piste en tôle ondulée, les rames de blindés montent en trombe. « Avec la pluie, rare à cette époque, la poussière a disparu. La pluie en janvier, c’est le bonheur », me disent les soldats maliens. Pas pour les chars et les transports de troupes, qui s’embourbent en approchant de l’aéroport. Dans la nuit, les pick-up maliens se perdent, et nous avec. Les hommes coupent à la pince le grillage qui ferme le périmètre. Nous débouchons sur la piste sans savoir où se trouvent les bâtiments. Personne ne pense aux mines qui pourraient avoir été posées par les djihadistes. Dans le ciel, des hélicoptères et des Rafale tournent au-­dessus de nous, prêts à ­intervenir. Ils sont guidés par un Awacs bourré d’électronique et un drone, un avion sans pilote, qui retransmet des images infrarouges au PC. A 22 heures, nous déboulons par le taxiway, sous les mêmes regards qui accueillaient jadis les touristes. Les Maliens se tapent dans les mains. Arrivent les premiers blindés français qui sont passés, eux, par l’entrée principale. A 23 heures, le bruit sourd d’avions à hélice trouble le silence de la ville. A 300 mètres au sol, cinq Transall, qui ont décollé d’Abidjan, larguent, 250 légionnaires du 2e Régiment étranger parachutiste, le fameux 2e Rep, basé à Calvi, qui sauta jadis sur Kolwezi. Aujourd’hui, c’est sur Tombouctou que ce régiment d’élite conforte sa légende.

Chaque légionnaire, gilet pare-balles plaqué autour du sac, est chargé à 100 kilos. Chacun emporte un maximum de munitions et de grenades, de l’eau et un peu de nourriture. Les mitrailleuses 12.7 mm et cinq postes de missiles Milan, capables de détruire un pick-up à 2 000 mètres, ont été largués en premier. Dans un des premiers sticks, le patron du Rep, le colonel Benoît Demeulles, a aussi plongé dans le vide. Au Rep, le chef se doit de sauter en même temps que ses légionnaires. Avec lui, des commandos et des démineurs du 17e RGP, deux groupes de quatre « tacpi » chargés de guider le tir des avions sur leur objectif. Le danger, pour les parachutistes, est d’être découverts avant de toucher terre. Ou bien de tomber sur un acacia, cet arbre du désert qui peut casser une jambe. Mais tous atterrissent en douceur, plient leur parachute en silence et, comme des félins, se glissent dans l’obscurité devant les quartiers Nord. C’est de là que partent les pistes vers la frontière algérienne, où se situe la base des djihadistes.

Du ciel, le drone repère plusieurs véhicules qui s’enfuient dans les dunes. Faute d’identification précise, l’ordre de tir n’est pas donné, même si l’on sait que les djihadistes ont démonté les canons des plateformes de leurs pick-up pour leur donner l’apparence de véhicules civils. A minuit, la nasse est bouclée et le padre, le père Venard, l’un des cinq aumôniers militaires brevetés parachutistes, est ­heureux. « Abouna », comme il est écrit en arabe sur son treillis de camouflage, signifie que Dieu est son père. Pour rien au monde il n’aurait manqué cette opération. Faute de véhicule militaire disponible, il a suivi la colonne en pick-up de location. Il n’a pas célébré la messe, aujourd’hui dimanche, pour la prise de Tombouctou. « Dieu me le pardonnera », me dit en souriant ce grand gaillard...

47 nouveaux képis blancs à la Légion étrangère

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Publié le mercredi 30 janvier 2013

Avant de se couvrir du fameux képi blanc, les légionnaires ont déclamé leur

"serment d'honneur et de fidélité". Ph. ange esposito

Alors que les légionnaires du 3e Escadron du 1er Régiment étranger de cavalerie de la cité des princes sécurisent la ville de Tombouctou au Mali, le chef de corps du 4e Régiment étranger de Castelnaudary, le colonel Talbourdel "accueillait" dans la Légion étrangère, 47 "petits nouveaux". Cérémonie pleine d'émotions (de souvenirs pour certains) qui avait pour cadre l'avant-scène du théâtre antique. Simple, rapide (ce n'est pas le froid qui explique cela, mais la tradition), cette prise d'arme a réuni plusieurs officiers du 1er REC ainsi qu'une toute petite poignée de représentants de la ville.

La marche du képi blanc

Avant de pouvoir se couvrir du fameux képi blanc, les élèves ont effectué la fameuse "marche du képi", soit 55 km qui, en deux jours les a mené du Plan de Dieu à Villes-sur-Auzon en passant par le massif des Dentelles de Montmirail avec une nuit à Bedoin où ils ont été hébergés dans la salle polyvalente.

Avant de retrouver la caserne de Castelnaudary et son centre de formation pour tous les futurs engagés de la Légion étrangère, les 47 légionnaires ont déclamé le fameux serment de la Légion. Promesse ou code d'honneur qui, pour les cinq premières années de leur vie de légionnaires, va les suivre, les guider, les transformer pour certains. La cérémonie s'est terminée par un petit défilé devant le grand mur. "Ensuite, devait nous confier le lieutenant Fraysse, chargé de communication du 1er REC, ces hommes ont encore trois mois de formation. À l'issue de celles-ci, et en fonction de leur classement, ils rejoindront l'un des régiments de la Légion."

Pour l'année 2013, la Légion étrangère va accueillir dans ses rangs près de 7 000 engagés. Ce qui représente près de 5 % des effectifs de l'armée de terre.

Hervé Aujames


Angers. Le faux lieutenant-colonel s'était planqué chez les moines

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mercredi 30 janvier 2013

Un escroc faisant l'objet d'un mandat d'arrêt européen a été interpellé en fin de semaine dernière dans un monastère près de Laval où il tentait de se faire discret.

La chambre de l'instruction d'Angers ne s'est pas opposé, ce mercredi matin, à son extradition. Elle a toutefois différé celle-ci, car des juges d'instruction d'Annecy et de Metz souhaitent également l'entendre.

Agé de 52 ans, l'homme présente très bien. En uniforme, il se faisait passer pour un lieutenant-colonel de la Légion étrangère.

De multiples vols, émissions de faux chèques et escroqueries lui sont reprochés.

Il a d'ailleurs fait ça toute sa vie. Il sort tout juste de 5 ans de détention pour des histoires du même tonneau.


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