Publié le 03.03.2013
MALI. L'Elysée a annoncé ce dimanche en fin de matinée la mort de Cédric Charenton, 26 ans, tué lors de combats contre des jihadistes dans le nord du pays. Le militaire appartenait au 1er régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers (Ariège). | AFP/SIRPA
L'intervention militaire au Mali a coûté la vie à un troisième soldat français. L'Elysée a annoncé ce dimanche en fin de matinée la mort d'un militaire lors de combats contre des jihadistes dans le nord du pays. Agé de 26 ans, Cédric Charenton appartenait au 1er régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers (Ariège). Il s'était engagé au 1er RCP fin 2009. Grenadier voltigeur de la 2e compagnie, il avait précédemment servi en Nouvelle-Calédonie, en Afghanistan. et au Gabon. Il était célibataire.
Dans un témoignage recueilli par BFMTV, Michèle Charenton, la tante du soldat tué au Mali, le décrit comme «un jeune qui était fan de lecture, un boulimique. Il aimait rire, faire la fête comme beaucoup de jeunes. Je ne savais pas qu'il était au Mali. On a annoncé sa mort à sa grand-mère, c'est dur...»
Selon l'état-major des armées, le jeune homme a été tué au cours d'une opération des forces françaises contre les «groupes terroristes» dans le massif de l'Adrar des Ifoghas, où se cachent les jihadistes les plus dangereux, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Tessalit. Tout au long de la journée, «les parachutistes avaient engagé le combat à plusieurs reprises avec les éléments terroristes», a précisé le colonel Thierry Burkhard. Vers 18 heures, le jeune militaire a été tué «en montant à l'assaut d'une position ennemie avec sa section», par «un tireur isolé qui a ouvert le feu». Une quinzaine de combattants islamistes ont été «neutralisés» dans cette opération, précise l'état-major.
«Il faut fouiller» pour «localiser et détruire», affirme l'état-major français
Selon le colonel Burkhard, l'opération n'est pas achevée. Dans cette zone montagneuse de moyenne altitude, «il y a des vallées larges, d'autres plus étroites. Il y a des grottes. Il faut fouiller», a-t-il indiqué «pour localiser et détruire»,. Il a souligné que les troupes françaises avaient affaire à des «adversaires fanatisés» qui se battent sans «idée de retour» ce qui a «un coût» pour eux.
Quant à la sécurité des otages, le porte-parole de l'état-major français a déclaré que c'était «une priorité» des troupes, «une préoccupation permanente». Pour cela, les «Tchadiens coordonnent leurs actions avec les nôtres».
Enfin interrogé sur le soutien d'autres pays, le colonel Burkhard a précisé que «les Américains, mais aussi les Britanniques, les Danois et les Belges notamment» apportaient «un appui logistique» aux opérations françaises ainsi qu'en matière de renseignements.
L'hommage de Hollande et Le Drian
«Le président de la République a appris avec une grande tristesse la mort au combat hier soir dans le nord du Mali d'un soldat du 1er régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers», déclare l'Elysée dans un communiqué. «Le chef de l'Etat exprime son profond respect pour le sacrifice de ce jeune soldat». Affichant une nouvelle fois la détermination de la France, François Hollande salue «le courage et l'ardeur des forces françaises engagées dans le combat contre les groupes armés terroristes pour restaurer la pleine souveraineté du Mali, aux côtés des forces armées maliennes et des contingents africains».
Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a également rendu hommage au soldat tué dans un communiqué : «Agé de 26 ans seulement, le caporal Cédric Charenton a apporté de nombreuses fois la preuve de son courage lors des missions qu’il a remplies en Nouvelle-Calédonie, en Afghanistan et au Gabon. Le souvenir de son sacrifice dans l’un des combats les plus violents que nos forces aient connus sur le territoire malien nous animera à jamais.»