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Légionnaire toujours...

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2013


Sous le képi blanc, le légionnaire

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Par (L'Express), publié le 04/04/2013

Publication du premier dictionnaire historique de la Légion étrangère, où Cendrars et Jünger, parmi tant d'autres, firent leurs armes. Cet énorme travail valait bien un acrostiche.

La légion étrangère: Histoire et Dictionnaire, chez Robert Laffont (Bouquins). AFP Photo

La Légion étrangère est la société militaire la plus fertile en mythologies. Pourtant, il y a un fossé entre la "promesse de l'extraordinaire" que le jeune Ernst Jünger est allé quérir à Sidi Bel-Abbès, et la réalité, parfois "triviale ou honteuse", rappelle Etienne de Montety dans une belle préface. C'est précisément la volonté de tout dire des hauts faits d'armes de la Légion et de ne rien cacher des zones sombres (torture en Algérie, participation au putsch des généraux), que ce volume de la collection Bouquins, dirigé par l'éminent spécialiste André-Paul Comor et coédité avec la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la Défense, est à classer d'emblée dans les ouvrages de référence. Démonstration par quelques exemples glanés aux lettres L-E-G-I-O-N. 

Littérature

La Légion doit beaucoup à la littérature. Dans les romans de l'entre-deux-guerres, le légionnaire est en vogue: Luis Perenna, dans Les Dents du tigre, de Maurice Leblanc, Siegfried Kast dans Les Sept Couleurs, de Robert Brasillach... Le légionnaire a tout pour lui : le mystère (de son origine), l'aventure (entre sud du Sahara et Indochine), l'amour ("Il était mince, il était beau / Il sentait bon le sable chaud / Mon légionnaire", chante Piaf). Lorsque à son tour il devient écrivain, il est porteur de cette mythologie. Le Suisse Frédéric Sauser (1887-1961), blessé en Champagne en 1915, écrit un formidable récit, La Main coupée, sous le nom de Blaise Cendrars. Le jeune Ernst Jünger (1895-1998), entré en Légion en 1913 par désir d'Afrique, racontera, lui aussi, ses aventures dans Jeux africains. Mais l'un des témoignages les plus forts reste celui d'Antoine Sylvère (1888-1963), paysan, ouvrier, instituteur... Connu pour le premier volume de son autobiographie, Toinou. Le cri d'un enfant auvergnat, publié dans la prestigieuse collection de Jean Malaurie, Terre humaine (Plon) et étudié par les étudiants en ethnologie, il l'est moins pour sa suite : Le Légionnaire Flutsch

Eugénie

"Eugénie, les larmes aux yeux / Nous voulons te dire adieu / Nous partons de bon matin / Par un ciel des plus sereins." Eugénie, c'est Eugénie de Montijo, l'épouse de Napoléon III. L'empereur français envoie à la fin de 1861 des troupes, dont 2 000 légionnaires, pour aider l'archiduc Maximilien. La Légion s'illustre dans la bataille mythique de Camerone, il y a cent cinquante ans, en sacrifiant 60 hommes face à 3 000 Mexicains, pour protéger un convoi. Chaque 30 avril, la Légion organise une cérémonie en mémoire de ce combat et de ses morts, à commencer par le capitaine Danjou, leur chef. 

Geoffrey

Le général Hugues Geoffrey (1919-2007), alias Gottlieb Hugo, né à Vienne, quitte son pays après l'Anschluss et s'engage dans la Légion, comme de nombreux juifs allemands et autrichiens. Il combattra du Levant aux campagnes d'Italie et de France, au sein de la fameuse 13e demi-brigade de Légion étrangère (DBLE), dont il prendra le commandement pendant la guerre d'Algérie. L'histoire contemporaine pourrait s'écrire à travers les vagues de recrutement de la Légion : Russes blancs après 1920, républicains espagnols après 1938, Allemands antinazis avant la guerre, anciens de la Wehrmacht et de la SS, résistants et collabos après 1945... Aussi la Légion est-elle le carrefour de formidables destins: Zinovi Pechkoff, fils adoptif de Maxime Gorki; Aage de Danemark, héritier du trône ; le sculpteur Ossip Zadkine; Henri d'Orliac, alias Henri Robert d'Orléans, comte de Paris; Giuseppe Bottai, ex-ministre de l'Education de Mussolini... 

Images

Encore balbutiant et muet, le cinéma s'empare de La Légion, titre du premier film tourné sur le sujet, en 1906, par Ferdinand Zecca. Dans l'entre-deux-guerres, la Légion est un des tout premiers produits commerciaux des productions américaines. Le plus célèbre spécimen est Coeurs brûlés (Morocco, 1930), de Josef von Sternberg, avec Gary Cooper et Marlene Dietrich. Les réalisateurs français ne sont pas en reste: Le Grand Jeu, de Jacques Feyder, La Bandéra, de Julien Duvivier, Un de la Légion, de Christian-Jaque, avec Robert Le Vigan et Fernandel. Avec la guerre d'Algérie, le légionnaire romantique cède la place au mercenaire et au factieux (L'Insoumis, d'Alain Cavalier, avec Alain Delon, La Bataille d'Alger, de Gillo Pontecorvo...), voire au... comique (Belmondo dans Les Morfalous). Seule exception, le film esthétisant de Claire Denis, Beau travail

Ordonnance

L'ordonnance du 10 mars 1831 de Louis-Philippe est l'acte de naissance de la Légion. Les régiments étrangers, supprimés avec la dissolution des gardes suisses sous la Révolution, ont été créés pour recruter de nouveaux soldats, alors que la conquête de l'Algérie bute sur le manque d'effectifs. Et pour régler un problème de "sécurité publique". Le gouvernement, inquiet du déferlement de très nombreux étrangers (Polonais, Italiens, Allemands, Espagnols) après l'échec des révolutions dans leurs pays, incite fortement les "dangereux agitateurs" réfugiés à Paris à s'engager dans ce nouveau corps. 

Narvik

La bataille de Narvik, en Norvège (28 mai-7 juin 1940), opération combinée franco-britannique destinée à couper aux Allemands la route du fer (en provenance des mines de Kiruna, en Suède) est un des hauts faits d'armes de la Légion, à rapprocher des batailles de Bir Hakeim, Na San...


Revel. Une matinée de combat dans les rues

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Publié le 04/04/2013

Les élèves du lycée ont dû attendre que les combats se calment pour revenir au lycée après leur

séance de sports./Photos DDM- EG et JP D'autres photos sur : https://premium.ladepeche.fr/premium/

Surprise au réveil hier matin pour de nombreux Revélois. Explosions de grenades, mitraillage, fumigènes, véhicule d'avant blindé (VAB), et une centaine de militaires en tenues de camouflages, armés de leurs fusils d'assaut. C'est une véritable scène de guerre qui s'est jouée, toute la matinée, dans le quartier du stade municipal et du lycée Vincent-Auriol.

Partis à pieds de Castelnaudary, mardi vers 19 heures, les deux compagnies du 4e régiment étranger d'infanterie, sont arrivés à Revel à l'aube et ce sont de suite mis en position pour démarrer un exercice de combat contre des insurgés fictifs. Au nombre de quatre et divisés en deux groupes très mobiles, les «proies» avaient pour mission de donner du fil à retordre à une centaine de soldats qui, avec cet exercice, parachevaient quatre mois de formation tactique.

«Cet exercice sur le terrain, au cœur d'une localité, nous permet de travailler sur la coordination entre les différentes sections car elle est très difficile dans un contexte urbain», expliquait le colonel Yann Talbourdel, commandant le 4e Régiment Étranger de Castelnaudary.

«De plus, comme nous avons beaucoup de nationalités différentes parmi nos recrues, il y a parfois des problèmes de transmissions d'ordres et là, ce matin, nous testerons aussi cela en sachant que la langue prioritaire reste le français mais que nous avons aussi des mots particuliers spécifiques à la Légion».

Sur place, une équipe de TF1 réalisait aussi un reportage qui sera diffusé, dans le journal télévisé le jour du 150e anniversaire de l'héroïque bataille de Camerone, le 30 avril 1863.

Au cœur de l'action

Émile Gaubert

Saint-Côme-d'Olt. La stèle du souvenir inaugurée

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Publié le 04/04/2013

Lors de l'inauguration de la stèle du 19 mars 1962./Photo DDM

Le dimanche 24 mars, Saint-Côme a inauguré la stèle du souvenir du 19 mars 1962 marquant le cessez-le-feu de la guerre d'Algérie. à cette occasion, Paul Cayla, président de l'Association d'anciens combattants, a rappelé les victimes de ce conflit dont deux Saint-Cômois : Georges Guiral et Claude Besombes.

«Georges Guiral, tu es né à Ivry-sur-Seine en mars 1934. Tu as pris le nom de Guiroux lors de ton engagement dans la Légion étrangère, ce corps d'élite qui devait devenir pour toi ta nouvelle famille. Âgé de 25 ans, tu tomberas le 11 mars 1959 au cours d'une opération de reconnaissance à Thiaret où résidait le 2e Régiment de la Légion étrangère, à 230 km au sud d'Oran, sur l'Atlas tellien. Tu ne reviendras en terre rouergate qu'en janvier 1960 pour reposer parmi les tiens au cimetière de La Bastide-d'Aubrac.

Claude Besombes, tu es né à Ségur le 29 mars 1935. Ensuite, avec tes parents, tu es venu à Lévinhac à Saint-Côme en 1946 qui est le berceau de la famille Besombes. Après l'école DEOR d'Antibes, tu as rejoint avec le grade d'aspirant, en Algérie, le 129e Régiment d'infanterie dans l'Atlas tellien, comme pour Georges Guiral. Tu étais plus spécialement chargé de la protection d'une station radio militaire sur le mont Tessala. Le 14 décembre 1957 au matin, c'est en service commandé, avec un camarade, l'aspirant Petit, commandant le détachement des transmissions, sur le trajet menant à Sidi-Bel-Abes, que vous êtes victimes d'un terrible accident en conduisant une Jeep. Transporté d'urgence à l'hôpital d'Oran puis à celui d'Alger, tu décéderas des suites de tes blessures, le lendemain 15 décembre. Tes obsèques auront lieu le 17 décembre, à Alger, puis ton cercueil sera déposé provisoirement à Maison-Carrée avant que ton corps soit rapatrié à Saint-Côme où tu reposes désormais auprès des tiens.»

La Dépêche du Midi

La Vierge est allée à la rencontre du Ressuscité

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Le 04 avril

Le Christ et la Vierge dans les rues du village en procession. PHOTO/© D.R
 
Même si les écritures ne parlent pas de cet événement, les Catalans et les Méditerranéens en général aiment à commémorer la résurrection du Christ par de belles processions le matin de Pâques, annoncées à grand renfort de volées de cloches. Dans notre diocèse, plusieurs villages ont su maintenir cette tradition qui exprime la joie de Pâques comme Ille-sur-Têt avec ses Reginas, Prades, Vinça, Prats-de-Mollo, Céret, Saint-Laurent et Villelongue-de-la-Salanque, Perpignan et Les Angles. Venant ainsi contrebalancer la lourdeur et la pression des jours saints et en particulier le vendredi saint, commémorant la passion et la mort du Christ, le dimanche de Pâques est tout en légèreté, en couleurs, en joie et festivités. La Vierge a revêtu son blanc habit de gloire et le Christ rayonnant lui apparaît tout auréolé. C'est ce qu'ont pu vivre les chrétiens venus en masse assister à cette fête aux Angles, où l'église Saint-Michel avait peine à contenir l'assistance. Avant la grand-messe, les hommes parcouraient le village accompagnant le Christ ressuscité et le Saint Sacrement, portés par les hommes de la Légion étrangère de Formiguères, et les femmes dans un autre quartier accompagnant la Vierge. Sur la place du Coq-d'Or, c'est avec les traditionnelles "actâtes" que la Vierge salua son fils alors que les hommes et femmes entonnaient le Regina Caeli. Puis Don Patrick, pour qui c'était sa toute première procession de Pâques, procéda à la bénédiction du Saint Sacrement avant le retour vers l'église. "Je ne connaissais pas cette tradition et c'est un privilège de pouvoir y participer car elle reflète cette grande joie de la Résurrection" nous dira-t-il. Bref, la tradition a une nouvelle fois était respectée, le soleil étant de la partie alors que la météo annonçait la pluie.

Le général Bernard Goupil s'est éteint

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Publié le mercredi 03 avril 2013.

Le conseil des sages de l'Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille déplore la disparition soudaine de l'un de ses membres les plus influents en la personne du général de division (de réserve) Bernard Goupil.

Elu en 1991 membre résidant de l'institution phocéenne dont il occupait le fauteuil 12, Bernard Goupil en avait été le Chancelier en 1997, puis le directeur en 1998.

Le décès du général Goupil plonge également dans le deuil la grande famille de l'armée et plus particulièrement celle de la Légion étrangère. Ancien Gouverneur militaire de Marseille, le général Goupil avait en effet commandé cette unité d'élite après avoir été le chef de corps du fameux 2e REP (Régiment étranger de parachutistes), de 1972 à 1974.

Agé de 88 ans, Bernard Goupil présidait également le comité d'éthique de la FSALE (Fédération des sociétés d'anciens de la Légion).


Le 4e R.E "au contact" à Revel

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Le 03 avril




La ville de Revel a connu ce matin un réveil en sursaut. Le 4e Régiment Etranger de Castelnaudary a pris possession d'un quartier entier, pour y déloger des insurgés, cachés. Des hommes grimés, en tenues de camouflage, des véhicules légers blindés, croisaient ensuite les habitants qui se rendaient au travail. Au 4e R.E on appelle ça un «raid de synthèse». Dans les rues de Revel hier matin, deux sections en formation au régiment, soit 80 hommes ont investi la ville pour restituer ce qu’ils ont appris en matière de combat durant leur formations de 2 et 4 mois. 

Cette manœuvre était également filmée par une équipe de TF1, qui diffusera un reportage le 29 ou 30 avril, au 13 h et au 20 h, pour marquer le 150e anniversaire de "Camerone", la fête emblématique de la Légion étrangère.


La Légion étrangère débarque en ville

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03/04/2013

Le premier article du code du légionnaire : "Légionnaire, tu es un volontaire, servant la France avec honneur et fidélité." (© D.R)

L'exercice est plus coutumier dans le Lauragais, ce qui explique sans doute la foule importante de curieux venus assister à la remise des képis blancs à 58 engagés volontaires, sacrés légionnaires sur la Place de la République. "C'est un moment que vous n'oublierez jamais", a dit leur chef de compagnie aux nouveaux Légionnaires. Pour la plupart d'entre eux, c'est l'aboutissement d'un long cheminement, celui entamé de leur pays d'origine jusqu'en France jusqu'aux trois semaines de formation intensive dans l'Aude. Régulièrement, le 4e Régiment étranger de Castelnaudary, régiment de formation, intègre de jeunes engagés volontaires au terme de trois semaines de service incluant un séjour en "ferme" (le groupe d'hier a séjourné à la ferme du Cuin entre Fanjeaux et Mirepoix) et une marche de 50 km, la veille de la cérémonie. Le képi blanc coiffé lors de cette cérémonie signifie l'entrée dans la "famille de la Légion" de ces jeunes personnes, auxquelles la Légion offre une seconde chance. Parmi les 58 engagés volontaires figuraient ainsi 27 nationalités différentes, des pays de l'Est essentiellement, mais aussi d'Afrique du Sud, d'Asie, d'Afrique. Confidence d'un officier : dans ce groupe il y avait même un ancien SDF américain, venus de ses propres moyens jusqu'au centre de recrutement, "et personne ne sait comment il a pu traverser l'Atlantique...». Ces parcours difficiles expliquent la joie exprimée hier sur la place de la République, sous les yeux du chef de corps, le colonel Talbourdel, du préfet de l'Aude Eric Freysselinard, du sous-préfet de Limoux Sébastien Lanoye et du député-maire Jean-Paul Dupré. Il n'était pas encore là pour l'entendre hier matin, mais le capitaine mettant en place ses hommes en amont de la cérémonie lui a rendu un bel hommage. On sait moins que Jean-Paul Dupré est à l'origine, avec d'autres députés, du décret de loi de 1999 instituant la naturalisation française "par le sang versé". Ce qui justifiait le choix de Limoux pour cette cérémonie. Plusieurs écoles de la ville ont assisté à la remise des képis blancs. Une équipe de TF1 a filmé la cérémonie, dont on retrouvera les images dans un "20 h" de la chaîne, le 29 ou le 30 avril.


Adieu à un frère d’armes

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28 Mars 2013

Le caporal Van Dooren est mort pour la France sur le sol malien. Le sacrifice consenti d’un homme de vingt-quatre ans qui aimait la vie.

Van Dooren, tu es tombé, samedi 16 mars, sur le sol malien. À 24 ans. En laissant derrière toi une petite fille qui ne jouera jamais avec son père et une jeune femme qui ne reverra plus l’homme qu’elle aime.

Entre frères d’armes, nous parlons peu de la mort, mais elle plane et nous suit comme une ombre. La mort que l’on peut donner. Celle que l’on peut recevoir. Servir jusqu’au sacrifice suprême n’est pas vain. C’est assumer le choix du dévouement. Tu n’es pas une victime, Van Do. Soldat professionnel, tu as librement consenti au sacrifice suprême. Une décision d’homme. Tu dois t’en douter, j’ai l’impression que mes mots sonnent creux. Pourtant, je te les dois. À toi et aux tiens. Pour expliquer ta mort. Qu’est-ce qui amène un jeune Français à mourir sur une piste poussiéreuse de la vallée de l’Amettetaï, aux confins du monde ? Le courage. Le choix de la force assumée, mise au service des faibles. Le besoin de faire voler en éclats ses propres limites. Peut-être, aussi, le désir de l’action noble et belle.

Tu étais fier d’appartenir au 1er régiment d’infanterie de marine, le régiment de Bir Hakeim, dont le drapeau s’enorgueillit de quinze noms de batailles. Tu y as rajouté ton histoire. Celle d’un raid blindé de plusieurs centaines de kilomètres dans le désert, de Niamey jusqu’à cet adrar des Ifoghas où tu débusquais avec tes camarades les criminels qui coupent les mains des petits voleurs d’étals et lapident les femmes qui s’abandonnent à l’étreinte d’un amant.

Combien d’hommes de ton âge seraient capables d’abandonner confort et sécurité pour risquer la mort par le fer et le feu ? Tu aimais les populations que nous avons croisées sous divers cieux. Et tu aimais le pays qui t’envoyait les défendre. Tu n’étais pas croyant, certes, mais tu avais l’intuition qu’il n’est pas de plus grand sacrifice que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

Il faisait sans doute une chaleur à crever dans ton AMX-10RC ; le visage creusé sous une croûte de sueur et de poussière, tu devais arborer ce sourire légèrement narquois qui ne te quittait guère. Je revois aussi ton regard, tes yeux pers sans voile où pétillait une lueur d’amusement. Tu aimais la vie mais tu te foutais un peu d’elle, comme d’une bonne amie. Tu étais trop intelligent pour prendre ses foucades au sérieux. La seule chose qui comptait pour toi, c’était ta compagne et ta petite fille.

La boucle du Niger est pacifiée. Les pêcheurs y font glisser leurs longues barques et jettent leurs filets dans ses eaux bleues. Les enfants ramassent les premières mangues de la saison sous les ramées vertes couronnées de fleurs roses. Les pâtres surveillent négligemment quelques bêtes étiques qui mâchonnent des épines. Ils vivent en paix parce que de jeunes hommes donnent leur vie dans les massifs écrasés de soleil des confins sahariens. En tombant, tu as jeté un défi à la face de nos ennemis. Car ce sont des hommes qui aiment la mort mais ont peur de la vie. Toi, tu aimais la vie et tu avais un peu peur de la mort, comme nous tous, n’est-ce pas ? Mais tu n’as pas reculé. Et aux groupes de combattants islamistes suicidaires, tu opposes le sacrifice conscient de l’individu. Non seulement tu n’as pas plié le genou devant eux, mais tu as révélé le néant de leur combat. Que pèse l’acte du fanatique face à celui d’un homme libre qui aime sa femme, qui aime rire, qui aime embrasser son enfant et qui laisse tout cela pour se battre ? Pour que d’autres que lui puissent aimer, rire et embrasser.

J’ai un peu honte, mais je frissonne en finissant d’écrire ces lignes. Ce n’est pas de la faiblesse, je ne le crois pas. Au contraire. Malgré mon émotion et ma tristesse, je me sens plus que jamais ferme dans mes choix et mes résolutions. Le don que tu as fait de ta vie nous interdit la médiocrité. Dorénavant, c’est avec un peu de ton regard que je veux voir le monde. Te prêter mes yeux pour te faire voir que ce pour quoi tu es tombé perdure. Adieu, Van Do.

Le capitaine Raphaël Chauvancy fut le chef de peloton du caporal Van Dooren. Il sert actuellement en opération extérieure au Mali.

Photo © DR


Les soldats français au Mali : « Ces jihadistes sont là pour mourir »

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Ava Djamshidi | Publié le 28.03.2013

Nos reporters ont pu suivre les militaires français au Mali, qui témoignent, comme Pavel, légionnaire du 2e REP, du jusqu’au-boutisme des terroristes.

Tessalit (Mali), mardi. Les soldats français traquent les jihadistes dans les villages. Pendant douze jours, ils les ont combattus dans les massifs montagneux, parfois presque au corps-à-corps. | (LP/Philippe de Poulpiquet.)

Parlez-leur des combats et leurs regards se troublent. Pendant douze jours d’une bataille féroce, des légionnaires du 2e REP (régiment étranger de parachutistes) sont montés au front dans le rugueux massif montagneux de l’Adrar des Ifoghas, dans le nord du Mali, pour débusquer les islamistes d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique). « On s’est retrouvés face à une armée très entraînée et rusée », témoigne le capitaine Clément. Dans le paysage lunaire de la vallée de l’Amettetaï, sous un soleil de plomb, les soldats ont mené des combats très âpres. Parfois à moins de 3 m de leurs ennemis, presque du corps-à-corps. « Nous n’avions pas vu cela depuis l’Algérie, raconte le général Bernard Barrera, le commandant tactique de l’opération Serval. En face, les ennemis acceptaient le contact et montaient au combat. » « En Afghanistan, c’était très différent, compare le capitaine Clément. Les talibans lâchaient souvent leurs pour se fondre dans la population et réapparaître sous l’apparence d’un berger du coin. Là, on s’est battus contre de véritables guerriers, capables d’élaborer une stratégie et de monter des embuscades. Ils ne se défilaient pas, bien au contraire. »

« Ils avaient sur eux de la nourriture et aussi de quoi se donner la mort»

 
Une détermination qui a parfois secoué les Français. « Ils étaient armés jusqu’aux dents et, sur leurs treillis, beaucoup d’entre eux portaient des ceintures explosives. Je n’avais jamais vu un tel jusqu’au-boutisme », témoigne Karim, 38 ans, dont vingt de légion. Et il raconte, la voix blanche, l’histoire de ce jihadiste blessé qui a préféré se faire sauter à proximité de soldats de l’armée tchadienne « pour tuer, jusqu’au dernier instant ». Pavel, un légionnaire venu de Roumanie, soupire : « Ces jihadistes tuent sans reculer. Ils sont là pour mourir. » Ils portent, accrochée à la taille, une housse bourrée d’explosifs granuleux mélangés à de petites billes métalliques. Le tout relié à une pile et un interrupteur de lampe de chevet avec l’espoir de tout détruire jusqu’à 15 m autour d’eux. « Environ un combattant sur deux portait ce type de ceinture », ajoute le général Barrera. « Ils avaient sur eux de la nourriture, et aussi de quoi se donner la , avec un Coran pour leurs derniers instants. C’était très impressionnant », confie un autre soldat. « Cela explique pourquoi nous n’avons fait que quatre ou cinq prisonniers, sans compter les enfants », analyse le général Barrera.

Les rois du camouflage et de la débrouille

Profil de ces hommes du GAD (Groupe armé jihadiste)? « Tous venus d’horizons de l’Internationale jihadiste, répond le capitaine Clément. Entre 18 et 30 ans, quelquefois plus âgés pour les chefs, arabes la plupart du temps. » Près des dizaines de corps qu’ils ont retrouvés, ou dans les caches mises au jour dans des grottes, figurent des passeports de tous les pays : Algérie, Nigeria, Mauritanie, Maroc, Tunisie, Libye… « Quelle que soit leur origine, les jihadistes des GAD connaissaient très bien le terrain, ils étaient sans doute là depuis longtemps, raconte Karim. C’étaient les rois du camouflage et de la débrouille. Ils vivaient comme des animaux, mais s’accommodaient de ces conditions très dures. Contrairement à nous, ils ne portaient rien comme équipement, ils étaient très mobiles. » En filigrane transparaît une forme d’hommage rendu à ces jihadistes qu’ils ont défaits et inhumés dans les Ifoghas, « car on respecte l’ennemi ».


VIDEO. La traque des djihadistes, avec les soldats français au Nord Mali.


Nîmes : des marines américains s’entraînent avec les légionnaires

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27/03/2013

Séances de tirs, ateliers de progression, combats urbains... Militaires américains et français apprennent à travailler ensemble (WILLIAM TRUFFY)

Depuis mardi matin, une centaine de soldats du 26e Marines expeditionary unit (MEU) participent à des manœœuvres conjointes avec les légionnaires du 2e REI de Nîmes, une première au camp des garrigues. Séances de tirs, ateliers de progression, combats urbains : militaires américains et français apprennent à travailler ensemble, échangent sur le plan technique et tactique. Ces manœœuvres inaugurent un accord de coopération intervenu entre le chef d’état-major de l’armée de terre et son homologue américain. Elles sont appelées à se renouveler dans l’avenir.


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