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Légionnaire toujours...

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2013


La municipalité remercie les bénévoles de l'action sociale

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Publié le vendredi 15 mars 2013

Le maire, Patrick Boré, est venu au centre d'hébergement de la Légion, saluer la cinquantaine

de bénévoles œuvrant pour le lien social en ville.

Ils ou elles s'appellent Daniel, Dalila, Elvire, ou encore Chantal... et vont à la rencontre des sans-abri, distribuent des repas, ou encore donnent un peu de leur temps aux personnes âgées isolées.

Les bénévoles des associations caritatives et du Centre communal d'actions sociales (CCAS) sont une aide indispensable pour que la solidarité et le lien social avec les personnes les plus fragilisées soient maintenus à La Ciotat.

Afin de les remercier, la municipalité les invitait mercredi midi à un déjeuner dans les locaux de la Légion étrangère, au CHALE exactement, route de la gare. Cet endroit n'a pas été choisi au hasard. Pour la première fois, cette année, le centre d'hébergement de la Légion a accueilli dans ses locaux des personnes en grande difficulté les nuits de grand froid. Des conditions d'accueil beaucoup plus adaptées que lors de l'hiver dernier.

Le maire, Patrick Boré, est venu saluer et remercier l'ensemble des bénévoles de même que Guy Patzlaff, le premier adjoint, et Régine Gourdin, adjointe au maire déléguée au social, à la solidarité et aux animations pour les aînés. Les bénévoles du CCAS ont même reçu une carte officielle de la ville.

Tout au long de l'année, ils sont une cinquantaine de bénévoles à participer aux différentes actions mises en place à La Ciotat, des actions pilotées par la ville ou par les associations elles-mêmes. Ils jouent un rôle actif. Ils appartiennent à la Croix-Rouge, au Secours catholique, Entraide protestante et Secours populaire ou au CCAS. De début novembre à fin mars, lors de la veille hivernale, ils sont présents lors des maraudes, deux fois par semaine (niveau 1) ou quotidiennement (niveau 2); ils apportent un soutien dans la distribution alimentaire et vestimentaire; ils participent aux collations mises en place par les associations.

Toute l'année, c'est au marché solidaire, à l'Œuvre de jeunesse, le lundi après-midi qu'on les croise. Ainsi Elvire et Chantal installent les étals, accueillent dans le local des familles, des femmes seules avec enfants ou avec une petite retraite. "On est là pour les écouter, les conseiller aussi, car certains d'entre nous ont connu des moments difficiles." Enfin les dons d'alimentaire, pendant quatre mois, leur donnent un coup de pouce. "Mais il y a beaucoup de convivialité aussi au marché solidaire." Certains bénévoles, dès le matin, sont allés collecter des denrées à Carrefour, Casino ou à la Banque alimentaire à Marseille.

On les voit aussi tout au long de l'année participer à Fête vous plaisir, le service du lien social du CCAS, en accompagnant les personnes âgées isolées : ils sont là lors des différentes animations et lors des transports. Lors du plan canicule, ils sont associés au dispositif. Enfin, ils participent à des réunions préparatoires avec les travailleurs sociaux pour évoquer les problèmes d'organisation.

L'adjointe au maire, Régine Gourdin, a tenu à leur rendre hommage : "Ils tiennent une place active auprès des professionnels. Je les remercie pour le temps qu'ils prennent sur leur temps personnel. Sans eux, les actions n'auraint pas la même dimension, le même impact."

Philippe Bougan


Lherm. Le docteur Niel reçoit le Diplôme d'honneur des anciens de la Légion étrangère

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Publié le 14/03/2013

La remise du Diplôme d'honneur. - Tous droits réservés. Copie interdite.

L'association des Anciens Képis blancs du Lot a invité les Lhermois à la salle des expositions de Lherm, le mercredi 6 mars, à l'occasion de la remise du Diplôme d'honneur de la Fédération des sociétés d'anciens de la Légion Etrangère au Docteur Niel du canton de Catus.

Le Major, Alexandre Scherer, 35 ans de Légion, président de l'association lotoise, a rappelé la valeur honorifique du Diplôme d'honneur de la fédération. Celui remit au Docteur Niel n'est que le neuvième pour le Lot en 25 années d'existence de l'association.

Le discours de remise du Diplôme d'honneur, a été lu par un Lhermois d'adoption, l'adjudant-chef, Jean-Pierre Delacroix.

Il a rappelé que le docteur Niel s'est occupé pendant trois longues années d'Hans Plasil, ancien légionnaire, lui trouvant une petite résidence à Lherm grace à l'humanisme de l'ancien maire, André Bousquet.

Il rappela toute l'action du Docteur Niel, au fur et à mesure de la progression démoniaque de la maladie de Hans jusqu'à la phase finale. «Le docteur Niel s'est investit comme il le faisait en Afrique en tant que que "Médecin sans frontières" et continua dans l'esprit du "Docteur de Campagne" chez nous. Il a donné à mon ami Hans trois années de vie en plus»,a déclaré Jean-Pierre Delacroix avant de conclure en sadressant au récipiendaire : «Vos qualités sont le reflet de votre éducation familiale, que vous avez reçue de vos parents. Bel exemple pour notre jeunesse, ceci devra aussi être une référence dans la formation actuelle de nos futurs médecins qui éxerceront en campagne, suivant le serment d'Hypocrate.»

La Dépêche du Midi


Vers une apocalypse budgétaire pour les armées

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Publié le 13/03/2013 à 20:04

Le scénario noir prévoit la vente du Charles de Gaulle, la suppression de 30 régiments, l'arrêt des chaînes du Rafale et l'abandon de l'A400M. Une débâcle !

Les deux hypothèses retenues pour le futur budget des armées, un cauchemar pour Jean-Yves Le Drian. © Chesnot/Sipa

Les armées se préparent en secret à une apocalypse budgétaire. Avant même la publication du Livre blanc sur la défense qui doit intervenir dans quelques semaines, il n'existe qu'un sujet de préoccupation au ministère de la Défense : les options budgétaires de la future loi de programmation militaire. Pour simplifier, on peut dire que le Livre blanc définit une perspective stratégique globale, quand la loi de programmation militaire qui sera discutée ensuite, durant l'été, en tire les conclusions budgétaires. Or après des mois de tergiversations, François Hollande, chef des armées, annoncera ses choix financiers le 19 mars prochain lors d'un conseil de défense, avant de les préciser le 26 mars. Rappelons qu'un conseil de défense et de sécurité rassemble autour du président le Premier ministre (Jean-Marc Ayrault), les ministres de la Défense (Jean-Yves Le Drian), de l'Intérieur (Manuel Valls), de l'Économie (Pierre Moscovici), du Budget (Jérôme Cahuzac) et des Affaires étrangères (Laurent Fabius). Le chef d'état-major des armées, l'amiral Édouard Guillaud, est présent.

Projections apocalyptiques

Passons sur les épisodes précédents et sur les exercices budgétaires internes au ministère de la Défense, qui ont accompagné les travaux sur le Livre blanc. Fin décembre 2012, les problèmes sont apparus lorsque les prévisions budgétaires sont devenues franchement inquiétantes. Avec une croissance nulle ou presque, une situation économique gravement détériorée, il est alors devenu clair que le maintien de l'effort de défense actuel (1,56 % du produit intérieur brut en 2013, pour un budget de 31 milliard d'euros) ne pourrait pas être maintenu. Jean-Yves le Drian a toujours dit que la défense serait touchée en proportion des efforts consentis par les autres ministères, pas davantage. Sauf qu'aujourd'hui, les deux projections préparées pour le conseil de défense de mardi prochain sont désastreuses pour la première, apocalyptique pour la seconde.

Hypothèse Y

La première épure budgétaire, qualifiée à l'hôtel de Brienne - siège du ministère de la Défense -, d'hypothèse "de survie", est terrible. Il s'agirait pour la défense de continuer à faire tout ce qu'elle fait aujourd'hui, mais avec beaucoup moins de personnels et de moyens. Elle impliquerait la perte de 30 000 emplois dans les armées et de 15 000 autres dans l'industrie de défense. Dans ce schéma, toutes les armées perdraient des plumes, mais d'abord l'armée de terre qui verrait disparaître sa capacité de projection. En clair, et pour prendre un scénario on ne peut plus actuel : les forces spéciales qui perdureraient auraient été capables de stopper l'offensive des groupes djihadistes sur Bamako, début janvier. Mais projeter ensuite 4 000 hommes au Mali pour une mission de plusieurs semaines, il faudrait oublier.

Dans cette hypothèse, la question du maintien de la composante aérienne de la dissuasion est posée et de nombreux programmes d'équipements seraient retardés ou repoussés aux calendes grecques. Du côté de l'industrie de défense, ce serait également un massacre et l'éventualité de la disparition de l'industriel d'armement terrestre Nexter est explicitement évoquée. "On ne sait pas faire une telle réduction, qui vient après les 54 000 suppressions de poste du précédent quinquennat", dit un hiérarque connaissant le dossier. "Mais quand on en parle avec les gens du Budget, ils nous expliquent franchement que l'hypothèse Y n'est pas possible pour eux. Qu'il faut y aller plus fort !" Mais la défense va devoir contribuer pour un milliard à l'austérité en 2014, et pour deux milliards en 2015. En deux ans, avant même de trancher dans le vif, ce sont 10 % d'une annuité qui vont sauter ! Quant à l'hypothèse Z, c'est... l'apocalypse !

Une conflagration

François Hollande, chef des armées, est pris en tenaille ! D'une part l'hypothèse Y que nous venons de voir est déjà considérée comme inacceptable par Jean-Yves Le Drian. Le ministre de la Défense sait, même si c'est accessoire, quels sont ses risques personnels dans cette affaire, face à des militaires qui n'ont jamais jugé in fine leurs ministres qu'à la capacité de défendre leur budget. Mais, d'autre part, l'hypothèse Z est celle que défend Bercy avec ardeur, dès lors qu'elle est seule compatible avec la politique de rigueur décidée par... le chef de l'État ! Or, là, on ne parle plus de la même défense de la France. Cette éventualité implique en effet 50 000 suppressions d'emploi dans les armées (c'est l'effectif total de l'armée de l'air) et autant dans l'industrie de défense. Dans cette hypothèse, ce serait la fin de l'armée française telle que nous la connaissons, alors même que le monde devient de plus en incertain. Nous avons entendu évoquer la "mise sous cocon" du porte-avions Charles de Gaulle, ou sa vente au Brésil ou à l'Inde. "Ce serait une conflagration, estime un expert, un bateau qui porte ce nom, en plus ! Un nouveau paquebot France, en pire, une fierté nationale, alors que 66 % des Français pensent qu'il faut augmenter le budget militaire !" Mais ce n'est pas tout. Ces choix budgétaires consisteraient à ramener d'ici quelques années le budget de la défense d'environ 30 milliards à 20 milliards, à faire passer la part de la richesse nationale consacrée aux armées de 1,5 % du PIB à 1,1 %. Impensable ? Apparemment, non.

Économies à la hache...

La renonciation par la France à son groupe aéronaval n'empêcherait pas, dans cette hypothèse, la renonciation à l'avion-cargo A400M, synonyme de la fin du programme dans son ensemble, et la perte des 10 000 emplois d'Airbus Military. Oubliés aussi, les programmes Scorpion des nouveaux blindés de l'armée de terre, des commandes d'hélicoptères NH-90 et Tigre, comme sont envisagées la fin de la série des Rafale, celle d'une grande partie des frégates FREMM et des sous-marins nucléaires d'attaque Barracuda. Les nouveaux ravitailleurs aériens MRTT, on oublie aussi... On évoque la dissolution d'une trentaine de régiments. "Nous sommes dans une situation de crise grave", admet-on sans finasser au ministère de la Défense, où l'on reconnaît à voix basse avoir secrètement lancé un groupe de travail sur l'abandon du transfert du ministère à Balard. "On va mesurer ce que coûteraient les dédits et un maintien dans nos taudis du boulevard Saint-Germain. On n'a plus le choix, on rabote et on passe tout à la paille de fer", lance un interlocuteur décontenancé. Un autre, moins mesuré, lance : "On prend le mur en pleine gueule. On a bien tenté de faire comme d'habitude, de repousser les problèmes après 2017 ! Mais ça n'a pas marché..."

Sortir de la crise

Évidemment, de telles perspectives font réfléchir. Avec la fin des capacités de projection et de maintien de la paix, mais aussi des ambitieuses capacités d'anticipation (satellites, renseignement technique, etc.), c'en serait fini des ambitions et de la puissance françaises : "On aurait l'armée du Benelux, la dissuasion en plus...", lance un homme au courant des débats internes, qui ne se résout pas à voir les armées se contenter d'un grand écart : Vigipirate et la bombe atomique, que François Hollande a promis de ne pas toucher. Il ne semble pourtant pas sérieux qu'un tel bond en arrière soit vraiment envisagé par le président de la République, au risque de voir la France abandonner son statut international.

Comment faire ? C'est la question qui sera posée au conseil de défense la semaine prochaine. Les militaires se prennent à rêver que le président fasse passer la défense au rang de priorité nationale, comme l'éducation ou la "sécurité", qui ne concerne curieusement à cette heure que le ministère de l'Intérieur. Mais soyons-en certains : les prochains jours seront chauds et les calculettes vont crépiter...


Coup de gueule des sénateurs contre des coupes trop sévères dans le budget de la défense

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Michel Cabirol | 13/03/2013

Copyright Reuters

Tous les groupes politiques du Sénat, à l'exception des écologistes, menacent de ne pas voter la prochaine loi de programmation militaire si les annuités budgétaires passaient sous la barre des 1,5 % de PIB lors des cinq prochaines années (2014-2018).

C'est un coup de tonnerre au Sénat. Les présidents de tous les groupes politiques de la chambre haute qui se sont réunis mercredi à l'initiative Jean-Louis Carrère (PS), président de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées, ont exprimé, à l'exception du groupe Ecologiste, "leur très vive préoccupation devant les perspectives de réduction de l'effort de défense de la France c'est-à-dire de sa capacité d'influence dans le monde". Des inquiétudes illustrées par un schéma sur les trajectoires de dépenses de défense remis aux journalistes (voir ci-dessous), dont une fleurte avec les 1 % du PIB, une trajectoire baptisée Z dans les milieux de la défense.

Cette initiative des sénateurs intervient au moment où la France revisite sa doctrine de défense sur fonds de fortes contraintes budgétaires et dans le cadre de la rédaction d'un nouveau Livre blanc sur la défense, qui doit être publié publié avant la fin du mois, voire "peut-être même dès la semaine prochaine", selon Jean-Louis Carrère. Un conseil de défense doit se tenir avant le 20 mars, selon nos informations.  A la suite du Livre blanc, une loi de programmation militaire (LPM), rédigée par le ministère de la Défense, doit mettre en musique les orientations de ce document.

Un seuil symbolique à 30 milliards d'euros

Les sénateurs considèrent que "le passage d'un effort de défense de 1,56 % en 2011 à 1,1 % en 2025 (hors pensions et gendarmerie, ndlr), tel qu'il est envisagé, ne permettrait plus" à la France "de maintenir" son "rôle au niveau qui est le sien aujourd'hui". Et ils demandent à François Hollande de maintenir un effort minimal d'au moins 1,5 % du PIB. Soit un budget d'un peu plus de 30 milliards d'euros par an, a calculé l'ancien ministre de la Défense, Jean-Pierre Chevènement (Rassemblement Démocratique et Social européen), qui s'est associé à cette initiative. "L'outil de défense se pense à long terme et ne peut être à la merci de coupes conjoncturelles, a-t-il expliqué. C'est la France qui est en jeu". Selon lui, la France doit garder son autonomie dans ce domaine. De son côté, Daniel Reiner (PS), souhaite que la France reste "une nation-cadre" dans le domaine de la défense en général, et au sein des opérations extérieures menées en coalition.

Cliquez sur le graphique pour zoomer.

Les sénateurs prêts à ne pas voter la LPM

Si cette loi de programmation militaire (LPM) prévoyait pour l'armée un budget inférieur à 1,5% du PIB, "il n'est pas sûr que nous la voterions", a ajouté Jean-Louis Carrère, interrogé par La Tribune. Car pour cet ancien enseignant, qui cite Danton, "la patrie est en danger" car sa défense l'est. "Je suis en effet convaincu que notre sécurité serait compromise si les mesures de réduction de l'effort de défense qui sont envisagées étaient adoptées", a-t-il expliqué. Car selon lui, les sénateurs, à travers un rapport "Forces armées : peut-on encore réduire un format juste insuffisant ?", constataient en juillet dernier que le format des armées était "encore cohérent mais qu'il était d'une grande fragilité". Pour Jacques Gautier (UMP), il en va de "l'avenir des armées" et de "la survie de notre outil de défense". La défense ne doit pas être "une variable d'ajustement". a-t-il martelé.

Une coupe de 1 milliard d'euros dès 2014 ?

Pour le président de la commission des affaires étrangères et de la défense, réduire de 1,56 % du PIB à 1,5 % le budget la défense, qui a déjà fait de gros efforts d'optimisation, permettrait d'économiser 1,2 milliard d'euros. Soit 4 % de baisse. Mais Jean-Paul Carrère souhaite une fois que les difficultés financières passées que les dépenses de défense s'élèvent à 2 % du PIB. Pour autant, selon ses informations, le budget de la défense pourrait contribuer à hauteur de 1 milliard d'euros aux nouvelles économies de cinq milliards d'euros demandées pour 2014 par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.


Mali. La Légion dans l'antre d’Aqmi

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mercredi 13 mars 2013

Jeudi 7 mars, dans la vallée de l’Ametettai. Au premier plan, le poste de commandement français, surmonté d’une parabole satellite. Derrière, le potager planté par les hommes d’Aqmi. A l’arrière-plan, un hélicoptère Puma (à g.) et deux Tigre. | Photo Alvaro Canovas

En s’emparant du sanctuaire des islamistes, les Français ont mis la main sur leur arsenal… et même leur potager.

De notre envoyé spécial dans les Iforas Régis Le Sommier avec Didier François - Paris Match

Le caporal a été tué près de cette dune de sable. » Il est 10 heures du matin, le jeudi 7 mars, au coeur du massif des Iforas, dans le nord-est du Mali. Le soleil tape déjà si fort que Jean- Yves Le Drian doit placer la main en visière pour observer le point que désigne le colonel Desmeulles, commandant des légionnaires du 2e Rep. Il s’agit du piton de roche noire où le caporalchef Cédric Charenton est mort, cinq jours plus tôt, au cours d’un des combats les plus violents auxquels l’armée française ait été confrontée ces dernières années. Le vent brûlant fait voler une poussière ocre et collante ; quand il accorde un répit, des nuées de mouches entrent en action. La température frôle déjà les 40 °C. « Vous considérez que la zone est sécurisée ? » demande le ministre de la Défense, qui a tombé la veste dès sa descente d’avion pour effectuer sa première visite sur le front. « Le génie est passé, tout est nettoyé », lui répond le colonel. Ils étaient 300 djihadistes à défendre cette vallée d’Ametettai. En quelques années, ils l’avaient méthodiquement transformée en forteresse. Les soldats français l’ont baptisée le « donjon ».

En effet, depuis le début de leur intervention au Mali, à Tombouctou, à Gao ou à Kidal, c’était chaque fois le même scénario. L’ennemi quittait les lieux avant l’arrivée des soldats. Et, malgré les performances des systèmes de détection et d’écoute, ceux-ci finissaient par se demander où il pouvait bien se terrer. Le 19 février, des éléments de la brigade Serval sont accrochés lors d’une mission de reconnaissance à l’ouest de la vallée. Au bout de cinq heures et demie de combats intenses et malgré l’intervention en renfort des Forces spéciales, l’ennemi ne cède pas un pouce de terrain. Un soldat français et quelques dizaines de djihadistes perdent la vie au cours de l’assaut. Curieux ! Pourquoi vouloir se cramponner à un chaos de roches volcaniques de 60 kilomètres sur 90 au milieu du désert ? Les éclaireurs décrochent. Ils ont noté que cette zone, silencieuse jusqu’à présent, bruissait d’ondes électromagnétiques lors de l’accrochage. On a compté jusqu’à 40 téléphones portables activés d’un coup. Certaines communications remontent jusqu’à l’Europe. Après analyse des conversations, le général Barrera, qui commande la brigade Serval, acquiert la conviction que l’Ametettai est bien le sanctuaire des combattants d’Aqmi. En quelques jours, il met au point son plan de bataille. Le 26 février, les Français passent à l’attaque à l’ouest.

Au même moment, 1 000 soldats tchadiens lancent l’assaut à l’est. L’ennemi est pris en tenaille mais ne recule pas. Un véhicule de l’avant blindé (VAB) saute sur une mine, son chauffeur est blessé. Les tirs fusent de toutes parts. Une balle vient se loger dans le casque d’un para qui en réchappe miraculeusement. En face, les djihadistes subissent des pertes mais résistent. Une heure après le commencement de l’assaut, le verrou qui protège l’entrée de la vallée n’a toujours pas cédé. Ils disposent de solides défenses, notamment des canons de 14.7 camouflés en haut des crêtes, des sortes de mini-bunkers avec vivres, eau et munitions, à la manière des Viêt-cong. A l’est, les Tchadiens piétinent aussi. Ils ont d’abord foncé bille en tête, mais les snipers d’Aqmi les ont cueillis avant qu’ils ne pénètrent dans la vallée : balles dans la tête à des distances de plus de 800 mètres !

« On est allé chercher l’ennemi à la fourchette à escargot. On a même manqué de grenades »

Vers 19 h 30, la situation s’aggrave, lorsque, par une manoeuvre habile, les Groupements armés djihadistes (Gad) parviennent à couper en deux la colonne tchadienne et à en isoler une partie au fond d’un corridor. Du haut des crêtes, la partie de ball-trap commence. Le bilan est lourd : 26 soldats tchadiens tués, plus de 60 blessés. C’est alors que les paras et la Légion entrent en action. Par une manoeuvre audacieuse, ils investissent à pied la vallée par le nord : 9 kilomètres de crapahute, avec 40 kilos sur le dos, pour parvenir en haut des crêtes. « Ils pensaient que l’Occidental allait se fatiguer, fatiguer, mais nous sommes arrivés à pied et ils ont craqué », explique le colonel Bertier, un des stratèges de l’opération.

« On est allé les chercher à la fourchette à escargot », ajoute-t-il avec délice. On croirait entendre Bigeard. Comment ne pas penser ici au héros de Diên Biên Phu ? Le relief, semblable à l’Algérie dont la frontière n’est qu’à 50 kilomètres, la manoeuvre des paras, la marche forcée, l’attaque par les hauteurs, l’ennemi qu’on surprend et le langage du colonel, c’est du pur Bigeard. Derrière ses petits yeux plissés, Bertier jubile de la comparaison. « Les tirs avaient lieu à 10 mètres, 3 mètres certaines fois, reprend-il. C’était presque du corps-à-corps. » La première crête conquise, on passe à la suivante. Chaque fois qu’un Groupement tactique interarmes (GTIA) est bloqué, dans les airs les hélicoptères Tigre se chargent de neutraliser la position ennemie. Sapeurs, chars, artillerie, transport, jusqu’à l’aviation de chasse puis le génie, toute la panoplie des armes françaises est utilisée dans l’opération. Mais, au final, c’est l’infanterie qui fait la différence, des hommes à pied, méthodiques, courageux, déterminés. L’ennemi profite de la moindre crevasse pour se planquer. A la fin, les soldats français manqueront même de grenades…

Par 40 °C à l’ombre avec 40 kilos sur le dos, les combats ont été harassants A 10 heures du matin, sous une chaleur à peine supportable, les hommes du PC transmission se tiennent informés des opérations en cours dans les vallées voisines. (Photo Alvaro Canovas)

En progressant, ils vont de découverte en découverte : caches d’armes, garages camouflés pour réparer les pick-up, jusqu’à des postes de soins enterrés où gisent des cadavres dont certains ont été perfusés, avant que leurs camarades ne les abandonnent dans leur fuite. Côté tchadien, on a repris le dessus. Les hommes délogent un à un les djihadistes. Coriace, cet ennemi n’a pas peur de mourir et il a bien l’intention d’emporter un maximum de soldats avec lui. Acculé, un djihadiste déclenche sa ceinture d’explosifs sur des caisses à munitions. Pour leur dernier baroud, les combattants d’Aqmi avaient tout prévu, un solide système de défense mais aussi une logistique impressionnante pour assurer leur survie. S’ils ont choisi l’Ametettai, c’est que la vallée dispose d’eau toute l’année. Ici, l’expression « or bleu » prend tout son sens. Au bas du promontoire rocheux duquel le ministre de la Défense redescend pour s’adresser aux soldats et les féliciter, on trouve même un potager. Le jardinier d’Aqmi est un bien piètre cultivateur. Les rangs d’oignons ne sont pas droits. Certains plants de tomates poussent au milieu des allées.

“Ils pensaient que l’Occidental se fatiguerait, mais nous sommes arrivés à pied, ils ont craqué”

Le puits, en revanche, est assez sophistiqué. Dans cet univers de guerre, l’endroit bucolique redonne à l’ennemi un peu d’humanité. On l’imagine déambulant au milieu des oignons, arrosoir à la main, comme n’importe quel paysan de n’importe quel pays. « La Marseillaise » retentit. C’est Le Drian qui l’entonne, selon son habitude dès qu’il a fini de parler aux soldats. L’hymne est repris par la troupe, saccadé, façon Légion, une puissante respiration collective, à l’image du combat que les hommes viennent de mener, où l’individu ne tient que par et pour le groupe. Les visages sont maigres, creusés par la fatigue, les lèvres fendues, brûlées par le soleil, mais au fond des yeux brille une étincelle de fierté. « Je vous ai promis de la bière. Il y aura de la bière ! » lance le général Barrera à la fin de la cérémonie. « Est-ce qu’elle est fraîche ? » demande un légionnaire avec un roulement de « r » qui traduit une origine des pays de l’Est. Le drapeau tricolore claque au vent.

Les oignons d’Aqmi frissonnent. Les armes des terroristes gisent dans la cour derrière le ministre. Les légionnaires défilent devant ces trophées en leur jetant un regard de mépris. On en a trouvé 16 tonnes dans le massif, dont trois canons russes de 122 millimètres, des mitrailleuses en pagaille, plus de 1 000 roquettes et grenades, 60 000 munitions, 1 500 obus, sans oublier des quantités de fils électriques et de détonateurs pour fabriquer des IED. Mais il n’y a pas que des armes parmi le butin récupéré dans l’Adrar. On trouve aussi des sacs de riz, des paquets de sucre, des bidons d’huile, des conserves, du lait en poudre et du thé vert de Chine.

Pour la première fois depuis le début du conflit, on a fait des prisonniers

Et aussi une vieille malle noire en fer qui semble avoir voyagé longtemps. Sur son côté, peinte en blanc, Masjid al-Haram, la grande mosquée de La Mecque, surmontée d’un croissant de lune. Il y a deux mois à peine, les combattants d’Aqmi ambitionnaient, avec cet arsenal, de descendre sur Bamako et de soumettre l’intégralité du Mali à leur rêve de djihad. Dans le ciel, deux hélicoptères Tigre tournent en rond. La colonne vertébrale de l’ennemi a peut-être été brisée, mais celui-ci demeure, en petits groupes éparpillés dans le massif. Ces jours derniers, pour la première fois depuis le début du conflit, on a fait des prisonniers, une poignée pour l’instant, dont un Franco-Algérien de 38 ans, originaire de Grenoble, arrêté les armes à la main. La consigne n’est pas d’en ramener à tout prix. Au sud du massif, les Français et leurs alliés tchadiens ont repéré un groupe de combattants qui tentait de fuir à pied. Il a été « neutralisé » par les Tigre.

« Ils ne peuvent pas aller loin ni tenir longtemps, reprend le colonel Bertier, car ils n’ont plus accès aux puits. Il faut terminer le boulot. Comme je vous disais, les chercher à la fourchette à escargot ! répète-t-il, fier de son expression. Ce sont mes origines bourguignonnes qui parlent ! » Ce travail ingrat, les Français vont le faire dans les semaines qui viennent. Nettoyer la zone pour ensuite la laisser à des soldats d’autres nations d’Afrique qui, comme prévu depuis le début de l’opération, doivent les remplacer. François Hollande a annoncé que les forces françaises commenceraient à se retirer au début du mois d’avril. Mais beaucoup reste à faire. Notamment du côté de l’armée malienne, qui est loin de pouvoir prendre la place des Français. Peu formée, incapable de planifier ou d’instruire ses cadres, elle manque de presque tout, faisant ce qu’elle peut avec des armes dont certaines remontent à la colonisation. Cette armée sait qu’elle est passée près du désastre lors de l’offensive des djihadistes. Elle accepte donc, de bon gré, la formation que vont lui apporter 196 instructeurs venus de 13 pays de la Communauté européenne. C’est peu, et cette formation sera longue. La mission européenne n’entrevoit une reconquête par l’armée malienne du Nord-Mali qu’en mai 2014…Point final


Pierre Dubiton avait le coeur OM

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Publié le mardi 12 mars 2013

Homme de chiffres et de passion, l'ancien directeur administratif et financier du club a tiré sa révérence

Pierre Dubiton était âgé de 70 ans. Ancien de l'OAS, ancien mercenaire, expert-comptable,

il s'était installé à Marseille en 1972 où il a d'emblée voué une profonde admiration à l'OM.

Adieu, Pierre ! Incorrigible, Pierre Dubiton ! Il y a ceux qui vous aimaient, ceux qui vous détestaient, mais nul ne pouvait rester indifférent à votre personnalité. Ah, ça non ! Qui ne se souvient de vos vertes colères, au temps où Ségolène Royal n'avait pas encore inventé les siennes, de vos rires homériques, de vos anecdotes toujours croustillantes, de votre goût pour le sport et de vos larmes, oui, vos larmes, on vous a vu pleurer comme un enfant, un jour, du côté de la Madrague de Montredon ?

On vous a vu gronder aussi, quand l'OM, le club de votre passion, perdait ou ne parvenait pas à recruter les joueurs que vous auriez aimé voir venir jouer ici, dans votre jardin marseillais en forme de pelouse olympique. D'ailleurs, dans la sémantique Dubiton, quelque chose revenait sans cesse : "Mon club ! Mon club !" comme s'il vous appartenait. Mais non, ce n'était pas de l'appropriation, c'était juste de l'amour immodéré pour le beau jeu, les belles combinaisons et le club marseillais.

"Il ne supportait pas l'injustice, l'égoïsme des autres"

Dans la nuit de dimanche à lundi, dans un vil croche-pied au destin, que vous avez sans doute vécu comme un vilain dribble de footeux, vous avez tiré votre révérence. À 70 ans, l'expert-comptable, le commissaire aux comptes, qui savait lire dans les chiffres comme personne, l'ancien juge-commissaire du tribunal de commerce de Marseille, l'ex-trésorier de l'OM des années 1970 devenu en 2001 directeur du club, s'en est donc allé. Il est décédé à l'hôpital Ambroise-Paré d'une longue maladie, comme on dit. Une maladie qui vous a fauché dans la surface de réparation. Tout cela n'est pas très fair-play. Vous vous en seriez forcément indigné.

Pierre Dubiton avait le coeur sur la main et le coeur sur l'OM. "Il ne supportait pas l'injustice, l'égoïsme des autres, l'égoïsme de la vie et la vie ne lui avait pas fait de cadeaux !", se souvient avec émotion l'avocat marseillais de la Fédération et de la Ligue de foot, Me Jean-Jacques Campana.

Marié et père de trois enfants, cet as du chiffre occupera les fonctions de directeur administratif et financier de l'OM jusqu'en septembre 2001, date à laquelle il avait asséné un mauvais coup de tête à son successeur Étienne Ceccaldi, un ancien magistrat marseillais et ex-préfet de police de Nice, nommé directeur général du club par Robert Louis-Dreyfus.

Pour ce natif d'Oran, les racines étaient plus fortes que tout

Pierre Dubiton, c'était aussi un ancien de l'OAS. Et pour celui qui était né en octobre 1942 à Oran, les racines étaient plus fortes que tout. Il n'avait pas son pareil pour évoquer son enfance, son adolescence, la mémoire de son père fonctionnaire municipal tué en 1956 dans un attentat attribué au FLN. Sa famille était installée en Algérie depuis 1830. Le foot, il l'avait commencé à Oran, comme milieu de terrain au Club des Joyeusetés. Ensuite, il s'était engagé à 17 ans dans la Légion étrangère.

Il y restera vingt mois. Blessé au bras droit par une balle explosive tirée par un tireur d'élite de la gendarmerie. L'aventure de l'OAS se terminera au printemps 1962. En 1963, il sera pourtant mercenaire au Katanga durant un an. En 1967, on le retrouvera en Israël pendant la guerre des six jours pour remplacer des soldats dans les kibboutz pendant trois mois. En 1972, il s'installe définitivement à Marseille et ouvre un cabinet d'expert-comptable, la SCM.

Le 11 mai 2007, le tribunal correctionnel de Marseille l'avait condamné à 12 mois d'emprisonnement avec sursis et 7 500 euros d'amende, pour "abus de biens sociaux" dans le cadre du transfert du joueur argentin Eduardo Tuzzio, du Servette de Genève à l'OM. Le 20 mai 2008, sa peine avait été confirmée par la cour d'appel d'Aix-en-Provence. "Je suis le dindon de la farce", avait-il lancé à son procès, avant d'être en désaccord avec Bernard Tapie, nommé responsable du secteur sportif de l'OM. Le 27 septembre 2001, Robert Louis-Dreyfus l'évince définitivement du club. Dubiton s'en retourne à sa passion pour "son club", comme tant d'autres supporters anonymes.

Là-haut, il doit bien encore avoir de la ressource pour compter les nuages du foot et du talent pour distribuer cartons, jaunes ou rouges, à ses coéquipiers devant l'Éternel. La Provence présente à tous ses proches ses plus sincères condoléances.

 

Jean-Pierre Klein : "Il a servi le club corps et âme"

Jean-Pierre Klein s'est montré très affecté par le décès de son ami. L'actuel président de la Commission d'appel de la Ligue de football professionnel (récemment réélu à l'unanimité pour quatre ans) n'a finalement travaillé que quelques mois avec lui à l'OM, mais "nous nous étions déjà souvent croisés quand je travaillais avec Fernand Méric, au milieu des années 70. Pierre est entré ensuite à l'OM quand je n'y étais plus. Mais c'est Robert Louis-Dreyfus qui nous a permis de bosser ensemble en 2001 et nous avons développé une vraie relation d'amitié."

"C'était à la fois un être impulsif, colérique, soupe-au-lait, et un brave type, une sorte de gueulard au grand coeur, qui s'est dévoué pour l'OM, qui l'a servi corps et âme. Un honnête homme, chez qui le positif l'emporte sur le négatif." José Anigo, l'actuel directeur sportif de l'OM, a connu Pierre Dubiton en deux périodes distinctes. "Il m'a vu tout jeune, lorsque j'étais stagiaire au centre de formation et lui dirigeant aux côtés de M. D'Agostino. Je l'ai retrouvé par la suite comme entraîneur et directeur du centre.Un homme souvent controversé, mais qui aimait profondément l'OM. Comme tout dirigeant passé au club, qui y a travaillé avec passion, il mérite à mes yeux le respect. J'ai beaucoup de tristesse pour sa famille."

Ajoutons que l'OM rendra un hommage à Pierre Dubiton, vendredi soir au Stade Vélodrome, avant le match contre Ajaccio.

Denis TROSSERO avec Mario ALBANO


Dans l'adrar de Tigharghar, les légionnaires français ratissent les caches d'AQMI

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LE MONDE | 11.03.2013

Des hommes faits prisonniers par l'armée française, dans la vallée d'Amettetaï, au nord du Mali, le 5 mars 2013.
| Sylvain Cherkaoui/Cosmos pour "Le Monde"

REPORTAGE. Dans le silence écrasant de Tigharghar, dans le nord du Mali, on ne distingue d'abord qu'un spectre de bruit dans le ciel, si chaud qu'il donne l'impression d'écraser les roches noires. Celui d'un avion invisible, l'un de ceux qui a repéré, à distance, les indices trahissant une installation possible de combattants d'AQMI (Al-Qaida au Maghreb islamique) dans le chaos minéral.

Voici à présent des hélicoptères, qui volent, tournoient. Puis des blindés qui progressent au loin dans la vallée, prêts à appuyer la manœuvre. Et, devant, le fer de lance de l'opération en cours : des légionnaires du 2e REP qui se glissent dans la rocaille et entourent, avec six compagnies, la position camouflée où pourraient se trouver des combattants ennemis.

Infographie "Le Monde"

Entre ciel bleu et cailloux noirs, l'espace est mince. C'est dans cette bande que des hommes se cherchent pour s'affronter. L'armée française, avec l'appui de troupes tchadiennes, au cours des semaines écoulées, est entrée par la force dans un sanctuaire d'AQMI caché dans la vallée de l'Amettetaï qui traverse l'adrar (massif). C'était la bataille cruciale de la guerre, mais pas son point final. Avant de poursuivre les opérations ailleurs, les légionnaires mènent les derniers ratissages.

Les militaires aux visages brûlés de soleil se déploient sur le relief. L'objectif est une faille naturelle. Combien de combattants peuvent s'y trouver ? On l'ignore. Avec les tactiques de dissimulation employées par les combattants d'AQMI, c'est seulement sur les lieux du combat que leurs effectifs se révèlent.

Pour y parvenir, il n'y a qu'une solution, celle du mouvement des hommes qui gravissent les pitons et les collines de pierres. Dans la section du lieutenant Guillaume, on ne dit pas un mot, tandis qu'approche l'objectif. Sur le chemin, il y a un combattant d'AQMI. Mort, sans doute touché par les frappes aériennes qui ont carbonisé un pick-up, non loin. Il semble avoir eu la force de se traîner jusqu'à l'entrée d'une anfractuosité qui devait servir de cache, avant d'y mourir.

Son corps, déjà en décomposition, gonfle sa veste d'uniforme à en faire craquer les coutures. Un légionnaire tente de le bouger, et la jambe lui reste dans la main. Impossible de l'enterrer sur ce sol de rocaille. Plus tard, il sera "empierré". Au même moment, dans une vallée adjacente, une section tombe nez à nez avec des combattants d'AQMI, dans une zone où une patrouille avait pourtant eu lieu la veille. Derrière l'épine dorsale d'éboulis, des coups de feu retentissent. L'engagement est bref. Des hommes viennent de sortir d'une cache minérale et d'ouvrir le feu. Ils sont tués.

SACS DE NITRATE D'AMMONIUM POUR ENGINS EXPLOSIFS 

Bientôt, l'assaut est donné sur la faille centrale. Les légionnaires y pénètrent sans rencontrer de résistance. Ce devait être un hôpital de campagne. Sur le lit de sable au fond de la faille, quelques installations médicales sommaires, deux blessés, déjà morts. Un homme est dissimulé sous une couverture, allongé à même le sol dans une anfractuosité de la muraille. Quelques soldats l'ont dépassé sans le voir quand il se lève pour ouvrir le feu. Il est aussitôt tué.

Derrière lui, dans une autre brèche dans la pierre, un adolescent émerge du vacarme des armes, hébété, blessé légèrement. Il boit avec avidité l'eau qu'on lui donne. Il est arrêté. C'est un double miraculé. Des bidons de plastique vides témoignent de la soif qui a dû étreindre les combattants d'AQMI qui avaient disséminé ces caches dans la vallée pour en faire un piège mortel.

5 mars 2013. Vallée d'Amettetaï. Les failles, grottes et anfractuosités de la roche sont toutes vérifiées par
les légionnaires français pour déloger les combattants cachés. | Sylvain Cherkaoui /Cosmos pour "Le Monde"

Qu'ont vécu et pensé les hommes qui ont agonisé, attendu, râlé, tremblé au fil des heures du jour brûlant, puis de la nuit glaciale ? AQMI n'a jamais fait part de ses états d'âme.

Deux mois après le début de l'intervention française au Mali, le 11 janvier, le général Barrera, qui a mis sur pied l'opération dans l'adrar, continue de pousser son avantage sur les forces ennemies. "L'Amettetaï a été un combat de volonté. L'aiguille a été au milieu pendant deux trois jours, moment de basculement. On a foncé à ce moment en prenant plus de risques. C'était là où il fallait forcer." D'autres opérations sont envisagées ailleurs. A priori, aucun système de défense comparable à celui que les légionnaires et les parachutistes ont enfoncé au cœur de la vallée de l'Amettetaï. "Mais attention aux surprises", avertit le général Barrera.

Vers Gao, des opérations menées récemment vers Djébok, avec l'armée malienne, ont permis de combattre plusieurs groupes du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest), proche d'AQMI. Il reste des poches rebelles dans la région voisine du Gourma, au sud du fleuve Niger, ou dans la forêt de Wagadou, au nord-ouest de Tombouctou, à la frontière avec la Mauritanie.

Avant de passer à ces opérations, les soldats français ratissent aussi le matériel abandonné par AQMI. Vers l'Amettetaï, une unité du génie avance à la recherche des armes et munitions qu'AQMI a égrenées dans le paysage. Sous un arbre, un amoncellement de sacs de nitrate d'ammonium, entrant dans la fabrication d'explosifs utilisés dans les IED, des engins explosifs improvisés. Faute d'eau pour disperser le produit, les légionnaires le mélangent à de la terre pour le rendre inutilisable. "Mets tes gants !", ordonne un adjudant-chef lorsqu'un soldat agrippe un sac. Un instant plus tard, un scorpion jaune, la queue haut dressée, sort du tas, prêt à l'attaque.

Au cours de la même patrouille, un atelier de confection d'IED est trouvé avec tout l'attirail pour fabriquer des engins de destruction : obus en cours de démantèlement, plaques métalliques et baguettes de soudure pour la fabrication de récipients. En l'explorant, l'adjudant-chef tombe sur une bouteille de gaz, pleine d'un mélange explosif, détonateur en place. "Il ne restait plus qu'à brancher", observe le sous-officier en neutralisant le dispositif. Là encore, le facteur temps a été déterminant.


Une barrette de plus…

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Publié le lundi 11 mars 2013

Le capitaine est devenu commandant… Le capitaine Girard a bénéficié dernièrement des bienfaits du tableau d'avancement, avec donc l'obtention d'une quatrième barrette.
Cet officier est arrivé à l'été 2011 à la tête de la compagnie de Vervins. Poste où il devrait rester quatre ans. Auparavant, il avait déjà dirigé une unité, c'était dans la gendarmerie mobile, à Grasse (Alpes-Maritimes), où il était resté 4 ans. Originaire de Haute-Savoie, ce Saint-Cyrien, qui aura 35 ans à la fin de l'année, est également passé par la Légion étrangère.


Blagnac. 3 000 coureurs pour un record

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Publié le 11/03/2013

Sous le soleil, les concurrents du semi-marathon ont pris le départ vers 10h30./Photo DDM, Xavier de Fenoyl - Tous droits réservés. Copie interdite.

Avec environ 3 000 concurrents rassemblés sur 10 et 21 km, le rendez-vous blagnacais a fait mieux que l'an passé, avec à la clé un nouveau record de participation.

«Je n'arrive pas à y croire. 3 000 coureurs, c'est tout simplement incroyable. Je tiens vraiment à remercier tous les participants, les services municipaux et nos 150 bénévoles, dont certains étaient présents dès 5 heures du matin.»

Fin décembre, au cours Barricou (zone Andromède), pour la 5e édition du cross de Blagnac, Claude Mournaud, président du BSC, avait déjà réussi son pari avec un record de 800 concurrents. Hier matin, encadré par sa fidèle équipe d'organisateurs, il a encore marqué les esprits, cette fois sur bitume, pour la 27e édition du 10 km (2e étape du Challenge «Serge-Lévy-La Dépêche du Midi») et du semi-marathon, qui restera sûrement dans les annales.

Fernandez et Gauliard remettent ça

Vainqueurs l'an passé sur 10 km, Nicolas Fernandez (I-Run) et Aurélie Gauliard (Blagnac SC) étaient favoris à leur propre succession. Et sans surprise, le duo n'a laissé aucune chance à ses adversaires.

Titrée la semaine précédente au Bike and Run de Sesquières, en compagnie de Julie Nivoix, Aurélie Gauliard (lire ci-dessous) est montée toute seule sur la plus haute marche du podium en 36'39'', soit quinze secondes de plus qu'en 2012.

De son côté, en 30'49'', Nicolas Fernandez n'a pas non plus réussi à battre son temps de l'an dernier (30'12''). Mais déjà titré en 2009 et 2010, il pouvait tout de même se consoler avec une nouvelle couronne. «Après un bon départ, j'ai pris la tête au 3e km. Par la suite, j'ai su garder le bon tempo. Au final, même si j'espérais faire un meilleur chrono, je suis très satisfait de ma performance.»

L'Afrique règne sur le semi

Sur le 21 km, le continent africain a dicté sa loi avec les succès du Namibien Ruben Indongo (Légion étrangère d'Aubagne, titré en 2008) en 1h05'22'', et de la Burundaise Francine Niyonizigiye (première participation, AS Ripoli Villeurbanne) en 1h20'14''.

Côté haut-garonnais, on retiendra la 2e place d'Houria Fréchou (Athlé 632), tenante du titre, et la 3e position de Cédric Pélissier (Blagnac SC).


Le 42e Souvenir Français avec Lazare Ponticelli

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Le 10 mars

PHOTO/Photo Didier Rumeau

Nous allons voir un film qui illustre bien la première des missions du souvenir Français : conserver la mémoire de ceux et celles qui sont morts pour la France, où qui l'ont honoré par des actions éminentes". Hier, le président du Souvenir Français, Laurentino de Jésus Salgueiro, annonçait par ces mots la projection d'un documentaire sur Lazare Ponticelli, à l'occasion de la 42e assemblée annuelle du Souvenir Français. Suite à un bref rappel historique, perte de l'Alsace et de la Lorraine, extrême tension en Europe devenue "une véritable poudrière", affrontement de deux blocs qui s'opposent (alliance franco-anglo-russe contre l'axe austro-allemand) nous arrivons, le 3 août 1914, à la déclaration de la guerre par l'Allemagne contre la France. Lazare Ponticelli, dernier poilu français d'origine Italienne, mort à 111 ans en 2008, revient alors sur ce conflit ayant fait environ 8 millions de morts. "J'étais content d'aller à la guerre. Dans deux mois, l'Alsace serait libre. Mais ça a duré quatre ans... ». Le poilu se souvient d'un soir où il était de garde, "le plus jeune des 4 soldats", une mission qui va le conduire devant le conseil de guerre. Il aperçoit un véhicule approchant le poste de garde qu'il défend et, celui-ci ne "se signalant pas", le jeune homme tire sur l'intrus. Sort un général de la voiture, la balle de Lazare Ponticelli ayant transpercé le mollet de ce dernier. Devant le conseil de guerre le général déclarera : "J'ai été blessé, mais le soldat était dans son droit".

"On a fait la guerre pour rien"

Alors que "tout le monde avait peur de mourir", le vétéran se souvient avoir pris d'énormes risques pour secourir un soldat français blessé, ce dernier se relevant soudainement de sa civière avant d'être évacué, voulant à tout prix remercier Ponticelli au nom de ses "quatre enfants". Lazare Ponticelli qui, comme ses camarades, croyait que "la guerre allait se terminer à Verdun... ». Un homme qui souffrira également de son fort attachement à la France ("La France qui m'a donné à manger"), au moment où il est contraint d'aller se battre dans son pays d'origine... Mais la plus grande force de ce témoignage arrive au moment où Lazare Ponticelli et ses camarades, armistice signé, se "mêlent aux Autrichiens". Ils discutent entre eux, tirent en l'air dans les deux camps pour fêter la paix retrouvée, et Ponticelli déclare : "On a fait la guerre pour rien". Les maires des villages et les membres de l'association s'étaient réunis hier à la Maison des associations.

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