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Légionnaire toujours...

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2012


Möten med legionen

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Text: Robert Dahlström Publicerad 6 juli 2012

Kåseri. Jag samlar på det mesta. Jag är lite av en ”bra-att-ha-människa”.

Härom kvällen satt jag och bläddrade i mina program från Ystad Military Tattoo och noterade att franska Främlingslegionen faktiskt har haft en musikkår med här i Ystad. Jag minns inte musikkåren även om jag måste ha sett dem eftersom jag sett alla tattoon. De var säkert bra.

Jag har haft en del att göra med Främlingslegionen (Légion Étrangère) i Frankrike. Inte alls så att jag någonsin överhuvudtaget funderat på ansluta mig – men jag har stött på dem i olika sammanhang.

Första gången var på Korsika. Jag och en ung dam körde runt i Europa och hamnade på Korsika. En dag hamnade vi i staden Calvi, på nord­sidan av ön, och där tog vi in på ett hotell och gick ut på stan för att dricka en öl. Vi upptäckte en bar som såg spännande ut och gick in. Men vi hejdade oss när vi fick överblick av baren. Där fanns enbart främlingslegionärer och en del fala damer som nog inte satte den äkta kärleken i första hand i sin relation till männen.

En väldigt trevlig ung legionär, någon sorts befäl, kom fram till oss och förklarade på engelska att baren nog inte var rätt ställe för oss och det insåg vi också och gav oss iväg.

Nästa gång jag mötte legionen var det betydligt intimare. Vi var på väg ner till sydfranska Camargue men var lite tidigt ute så vi tog några nätter i den charmiga staden Orange. Vi tog in på ett enkelt hotell med parkering på gården. Jag minns att vi åt grodlår den första kvällen.

Nästa dag började det hända saker och ting. Plötsligt var det ett herrans liv på hotellet, en massa storvuxna, tatuerade män hängde i baren och hotellet var fullt. När vi hade ett ärende till bilen fick vi förklaringen. Alla de övriga bilarna hade en dekal som såg ut som en fackla med texten ”Légion Éntrangère” under.

Då förstod jag och frågade i ett obevakat ögonblick hotellägaren vad som stod på. Jo, det var en bemärkelsedag för legionen och massor av före detta legionärer samlas i Orange. Vi tog mod till oss och satte oss i hotellets kombinerade restaurang och bar för att äta en bit och dricka vin. Det var vi och legionen.

Men det var nog de mest disciplinerade våldsverkare jag träffat. Det var mest medelålders män och det var hur trevliga som helst och det förekom inte minsta antydan till bråk trots att det dracks friskt. De frågade ut oss och hamnade genast i en diskussion om olika svenskar som de känt i legionen. Tyvärr fanns det ingen svensk med på ”vår” bar.

Jag bekände för en biffig legionär att vi varit lite nervösa, man vill ju inte hamna i bråk med en legionär. Han skrattade och förklarade att det sällan blir bråk med andra än andra legionärer – de franska myndigheterna ser inte med blida ögon på bråkiga legionärer. De får väldigt kännbara straff.

Han hette George och blev vår vän och nästa dag såg vi paraden tillsammans med honom och hans kamrater.


Saint-Girons. Les bérets verts ont roulé pour les anciens

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Publié le 06/07/2012

Gérard Cambus, maire adjoint délégué aux sports, a accueilli les képis blancs place Jean-Ibanès, à l'arrivée de l'étape Bagnères-de-Bigorre-Saint-Girons./ Photo DDM. - Tous droits réservés. Copie interdite.

Créée en 2010 par le 4e régiment étranger, l'unité formatrice de la Légion étrangère, basée à Castelnaudary, la cyclosportive la Solidaire aura rencontré un fort succès en Midi-Pyrénées. Après deux années passées dans les Alpes du sud, le peloton, composé de soixante-dix légionnaires, a cette fois sillonné les routes de l'Aude, de Haute-Garonne, des Hautes-Pyrénées, des Pyrénées-Orientales et de l'Ariège. Lors de la deuxième étape, Bagnères-de-Bigorre-Saint-Girons (190 km), ils ont été accueillis à l'arrivée, place Jean-Ibanès, par Gérard Cambus, maire adjoint en charge des sports, avant de repartir le lendemain pour la dernière ligne droite, direction Formiguères. Une belle initiative que cette cyclosportive. Une aventure humaine et sportive pour ces militaires au profit de leurs anciens qui résident à l'Institution des invalides de la Légion étrangère, du côté de Puyloubier, dans les Bouches-du-Rhône.

Objectif solidarité

Le but principal de cette épreuve, dont la renommée est grandissante, étant de récolter des fonds pour l'institution dans les villes traversées. Ainsi, l'an dernier, l'infirmerie a pu être équipée d'une climatisation réversible et la cuisine d'un lave-vaisselle industriel. Cette année, les fonds recueillis sont destinés à la réfection de la salle à manger, avec son mobilier, ainsi qu'à l'achat d'un véhicule de transport adapté aux personnes à mobilité réduite. Il faut savoir que les locaux de Puyloubier accueillent d'anciens légionnaires valides, invalides, malades ou inadaptés. Pour être recueillis, les légionnaires doivent cependant répondre à certains critères : avoir servi cinq ans dans la Légion et être titulaires d'un certificat de bonne conduite, entre autres. Une institution qui leur permet par ailleurs de s'adonner à diverses activités, telles que la viticulture, l'élevage, la reliure, la céramique, etc.

Le Couserans était à la fête et a fortement applaudi le peloton des « courageux », dans lequel se trouvait notamment le chef de corps du 4e RE, le colonel Yann Talbourdel. Le colonel Vincent Le Cour-Grandmaison, adjoint au général commandant la Légion étrangère, a dû apprécier.

La Dépêche du Midi


Le colonel Benoît Desmeulles prend la tête du 2° Rep

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Publié le jeudi 05 juillet 2012

Après deux ans passé à la tête du 2e régiment étranger de parachutistes, le colonel François Plessy laisse sa place de chef de corps au colonel Benoît Desmeulles. La passation de commandement s'est effectué le jeudi 5 juillet à 10 heures du matin au camp Raffalli, à Calvi. Le général Patrice Poulet, commandant de la 11e brigade de parachutistes présidait la prise d'arme. La cérémonie s'est déroulée en présence du général Christophe de Saint Chamas, ainsi que de nombreuses autorités civiles et militaires. Quatre nouveaux capitaines ont également pris la tête de la première et de la deuxième compagnie, ainsi que de la compagnie de commandement et logistique (CCL) et de la compagnie d'éclairage et d'appui (CEA).


LES BOXEURS OLYMPIQUES À LA LÉGION ÉTRANGÈRE

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Le 04/07/2012

 

Quatre boxeurs français ont passé quatre jours au 4e régiment étranger


Jérémy Beccu, Noredine Oubaali, Rachid Azzedine et Tony Yoka ont partagé, pendant quatre jours, le quotidien du 4e régiment de la Légion étrangère à Castelnaudary. Au programme, parcours du combattant, paintball, via ferrata, travaux du PSO, parcours nautique et bivouac. Cliquez sur l'image ci-dessous pour découvrir leur immersion, à un mois des Jeux Olympiques (attention : optimisé pour le navigateur Google Chrome)

Photo Franck Seguin

A lire dans L'Equipe Magazine ce samedi 7 juillet : ''Les bons poings de la Légion'' 


Castelnaudary La Solidaire de la Légion soutenue par le mécénat

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03/07/2012 J.-C. S.

Le major De Jésus, président du Souvenir français, au sommet du col de Pailhères. (© D.R) 

Nous l'annoncions dans notre précédente édition, la "Solidaire" de la Légion étrangère a collecté, cette année, la somme rondelette de 52 275 euros. Cet événement a pour objectif d'apporter une contribution financière à l'Institution des invalides de la Légion étrangère, installée à Puyloubier.

Il y a trois ans, le capitaine Joffredo organisait ainsi la première "Solidaire", en rassemblant des coureurs cyclistes partis à la conquête de quelques cols de montagnes, non pas pour "gagner", mais pour avancer "avec l'esprit Légion". L'événement sportif ainsi créé est devenu le support de cette opération caritative.

C'est pourquoi, outre les produits dérivés de la "Solidaire" commercialisés par la Légion, comme le vin de Puyloubier, produit par l'Institution des invalides de la Légion étrangère, de multiples donateurs ont cette année encore, mis la main au porte-monnaie, en geste fort de solidarité.

En 2010, la "Solidaire" avait rapporté 8 000 euros, puis 10 500 euros l'année dernière, qu'elle vient donc de quintupler avec plus de 52 000 euros.

Nous avons donc interrogé la Légion sur les secrets de cette "multiplication miraculeuse". La principale explication est la suivante : trois mécènes parisiens ont fortement contribué au succès de la "Solidaire". "Nous avons su toucher le CAC 40", relève le capitaine Joffredo, avec un réalisme teinté d'humour. Parmi ces trois donateurs, Serge Kampf, mécène du rugby à XV, l'un des créateurs et ex-patron de l'entreprise Capgémini, qui a signé un chèque personnel pour la "Solidaire". "Il a été séduit par notre action, précise le capitaine Joffredo, et a tenu à nous donner un coup de pouce, avec un montant conséquent".

Et puis les "individuels", tous ceux qui ont signé un "petit chèque d'une dizaine d'euros", sont venus à la rescousse. D'ailleurs sans les trois "mécènes parisiens", la Solidaire aurait encaissé cette année 18 000 euros, pas loin du double de l'édition précédente.

Au fil des éditions, la "Solidaire" semble trouver sa place, économiquement comme sportivement, puisque sur ce dernier point elle n'a cessé de voir croître le nombre de ses participants, 37 la première année, 57 la suivante et 67 aujourd'hui.


467 km, 7 cols et 52 275 € : un sacré exploit

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Publié le 03/07/2012

467 km, 7 cols et 52 275 € : un sacré exploit

Le bilan de la Solidaire ? « Mal aux cuisses », résume le major Métrel. 467 km en trois jours… on peut comprendre, en effet, que quelques muscles tirent un peu de ci de là. …Il ne fut certainement pas le seul à en souffrir. Bravo aux soixante-sept rouleurs qui ont participé à la rando cycliste La Solidaire, organisée par le 4e Régiment étranger au profit des anciens de l' institut de Puyloubier. S'ils ont escaladé des cols mythiques dans les Pyrénées -sept en tout- ces sportifs ont renversé des montagnes puisque c'est la coquette somme de 52 275 € qu'ils ont permis de récolter. Le chèque a été remis, à l'issue de la course à Formiguères, au lieutenant-colonel Jouannic, directeur de l'ILLE par le général de Saint-Chamans, grand « patron » de la Légion étrangère, et le colonel Talbourdel, commandant du « 4 ».

La Dépêche du Midi


Castelnaudary Un festival pour faire rimer sports et handicaps

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01/07/2012 J. Y.

 

Des balades en handbike sont proposées de 9 h à midi. (ci-dessus). Tous les sports se déclinent en handisport. (Photos Rumeau)

N'allez pas croire que l'escrime dans un fauteuil, c'est comme le football dans un canapé. Joël Caquot, président du club d'escrime a enfilé sa combinaison, tout comme son acolyte, ancien footeux, qui porte une prothèse à la jambe droite depuis un accident de camion, et il s'empare de deux sabres. Les deux escrimeurs engagés en compétitions départementales prennent place dans des fauteuils arrimés à une structure permettant d'éviter de basculer, et reliant les fauteuils à une distance réglable.

Puis ça fuse et ça claque, à une vitesse impressionnante. "En fauteuil vous êtes en permanence sur le qui-vive, vous êtes toujours susceptible d'être touché, le corps est plus en mouvement", explique Joël Caquot, escrimeur valide. Et surtout, dans son fauteuil, impossible de prendre du recul et de souffler avant une nouvelle attaque. "Au départ je ne pensais pas que c'était du sport" admet l'ancien légionnaire unijambiste, sa prothèse postée à côté du siège. Il est venu à l'escrime par son fils.

Le club d'escrime de la ville compte cinq non valides dans sa section handisport, montée avec Anne-Sophie Lemercier qui souffre d'infirmité motrice cérébrale, mais n'a pas renoncé pour autant à croiser le fer. Quelques enfants sont venus se renseigner avec leurs parents. L'idée qu'il n'y ait pas d'horaires aménagés pour les non valides, mais qu'on "tire" à tout-va contre des valides ou des non valides, séduit.

A l'image de l'équipe de rugby en fauteuil du Stade Toulousain qui a impressionnée le public à 17 h, on retiendra de cette manifestation Aude Aventure Handisport que le sport, comme la musique, ne connaît pas de frontières, qu'avec toutes sortes de prothèses et d'engins adaptés (à découvrir Place de la République), les endorphines du plaisir ont le même effet.

C'est encore mieux quand on partage ce plaisir, en oubliant les handicaps.

On regrette peut-être qu'il n'y ait pas eu plus d'échanges valides-non valides.

Aujourd'hui encore dès 10 h, des initiations gratuites aux activités handisport sont proposées (et à nouveau à 14 h), permettant de se rattraper, de peut-être se défaire de préjugés et surtout de prendre du bon temps.


La Solidaire Légion passe par Bagnères

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Publié le 29/06/2012

Sur le podium de la Légion, les autorités, les Chanteurs montagnards et quelques « rouleurs »./Photos GB

Dimanche 24 juin, la Solidaire Légion étrangère a fait étape à Bagnères-de-Bigorre. C'est une randonnée cyclosportive créée en 2010 par le 4e Régiment étranger de Castelnaudary qui forme les futurs légionnaires. Outre les valeurs qui feront d'eux les soldats d'élite, l'une des missions du 4e RE est de leur inculquer les valeurs du code d'honneur qui guide toutes les actions de la Légion étrangère.

La Solidaire met en œuvre l'article 2 du code d'honneur qui commande : « Chaque légionnaire est ton frère d'armes, quelle que soit sa race, sa religion. Tu lui manifestes toujours la solidarité étroite qui doit unir les membres d'une même famille ». La Solidaire constitue l'action de solidarité majeure annuelle du 4e RE, elle a pour devise : « Chaque jour une étape, chaque jour un exploit, un exploit pour nos anciens ». Pas de classement ni de chronométrage. Son but est de lever des fonds au profit exclusif de l'Institution des invalides de la Légion étrangère (Iile) qui se trouve à Puyloubier, au pied de la Sainte-Victoire, le massif rendu célèbre par Cézanne à l'est d'Aix-en-Provence.

L'édition 2012, avec plus de 120 engagés, relie Castelnaudary à Formiguères, première étape : Castelnaudary-Bagnères, 193km ; Bagnères-Saint-Girons, 143km, avec les cols d'Aspin, Peyresourde, le Menté et le Portet-d'Aspet ; la 3e étape de 134 km relie Saint-Girons au chalet Pic-Péric de Formiguères.

L'étape de dimanche, à Bagnères-de-Bigorre, a été mise en place et organisée de main de maître par le club sportif et artistique du 4e RE avec le commandant Lorent, le capitaine Joffredo, l'adjudant-chef Ferreira et la logistique par les personnels du 4e RE et de l'IIle. À noter la présence du car podium officiel de la Légion étrangère. Côté municipalité bagnéraise, Rolland Castells, maire ; Pierre Abadie, maire adjoint, les services techniques municipaux et la police municipale ont été très sollicités. Le colonel Yann Talbourdel, chef de corps du 4e RE, à l'arrivée des « rouleurs », a tenu à remercier pour leur accueil Rolland Castells, Pierre Abadie, les Chanteurs montagnards pour leur aubade et aussi les coureurs de l'ACBB qui accompagnent les coureurs lors des derniers kilomètres de l'étape et dans celle de St-Girons avec les cols.

Un dernier mot : la chaleur a rendu la randonnée très dure. Précisons que les « rouleurs » ne sont pas coureurs. Ils participent sans classement ni chronométrage, uniquement un exploit pour nos anciens.


Lieu d'entraide

Actuellement, l'Iile, logé dans le Domaine du capitaine Danjou(du nom du héros de Cambronne) accueille plus de 100 pensionnaires, tous anciens légionnaires, dont l'autonomie physique et financière ne leur permet pas de vivre décemment sans l'aide de la Légion. Le domaine leur permet de participer, à hauteur de leurs capacités, aux travaux d'intérêt général, aux divers ateliers de production : reliure de livres anciens, poteries, gestion de la boutique, accueil de visiteurs au musée et le travail dans les vignes (230.000 bouteilles de vin de Provence sortent des cuves du domaine). L'institution est financée par les revenus de la vente des produits de l'Iile et par le Fonds d'entraide de la Légion étrangère (le Fele).

G. Bringuier


Zinovi Pechkoff, légionnaire

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Le Courrier de Russie

Publié le 28 juin 2012

 

 

Curieusement, personne n’a encore eu l’idée de faire un roman de la vie de Zinovi Pechkoff – frère du révolutionnaire Yakov Sverdlov, protégé de Maxime Gorky, conseiller de Wrangel, combattant des deux guerres mondiales, ami de Charles de Gaulle et ambassadeur de France à Tokyo. Ce n’est pourtant pas la matière qui fait défaut. Né en 1884 dans une famille juive de Nijniï Novgorod, celui qui est encore Zalman Sverdlov passe ses journées dans l’atelier de gravure de son père – qui, à ses heures perdues, imprime encore des tracts révolutionnaires.

Zalman, impliqué, est arrêté, et croise en cellule le futur grand écrivain soviétique Maxim Gorki. Les deux hommes se lient rapidement d’amitié. Zalman a 18 ans à l’époque, Maxim en a 34. À sa sortie de prison, Zalman suit Gorki en exil à Arzamas où, lors d’une soirée littéraire, il s’amuse à lire à haute voix un fragment de la pièce de son ami, Les Bas-fonds. Il se trouve que rôde aussi dans les parages Vladimir Nemirovitch-Danchenko, metteur en scène éminent. Le fondateur du Théâtre d’art de Moscou, décelant chez Zalman un don artistique, l’invite à rejoindre sa troupe. Zalman est ravi. Mais il est Juif – et ne peut accepter. Sa religion et la loi russe s’accordent au-moins là-dessus : les Juifs n’ont pas le droit de jouer dans les théâtres russes. Gorki insiste, pousse le jeune homme et lui vient en aide – il devient son parrain et le fait baptiser. Désormais, toutes les portes peuvent s’ouvrir à… Zinovi. Zalman n’existe plus.

Le geste du jeune homme est, dit-on, très peu apprécié de son géniteur – qui le maudit. Mais c’est le genre de bagatelles qui ne peuvent arrêter l’ambitieux Zinovi. Il s’en va brûler les planches – qui cèdent sous ses pieds. Sur scène, Zinovi, pris d’une timidité maladive, ne peut prononcer une parole. Il ne se laisse pas abattre : les contrées lointaines l’attirent irrésistiblement et le jeune homme se lance dans un périple à travers le Canada, les États-Unis et la Nouvelle Zélande. Totalement démuni, il gagne sa croûte en travaillant comme ouvrier et couche dans des asiles pour miséreux. En 1907, il débarque sur l’île de Capri, où s’est installé son père adoptif. Zinovi passe quatre ans chez Gorki, où il croise tous les futurs membres du gouvernement bolchévique, dont Lénine. En 1911, Zinovi tombe amoureux de Lidia Bourago, fille d’un riche industriel russe également installé en Italie. Cinq jours après s’être aperçus pour la première fois, les jeunes gens se marient. La même année naîtra Elizaveta Pechkova, fille unique de Zinovi. Elizaveta épousera par la suite un espion soviétique et viendra vivre en URSS – où son mari sera fusillé et où elle fera 19 années de camp. Libérée en 1956, elle ira vivre à Sotchi où elle épousera un camionneur et travaillera comme surveillante de plage. Elizaveta ne reverra jamais son père – offensé par son évasion, il aura laissé toutes ses lettres sans réponse.

Mais nous ne sommes qu’en 1911. Zinovi voyage aux États-Unis, puis accoste en France, où la Grande guerre le surprend. Il s’engage immédiatement. Le 9 mai 1915, il est gravement blessé lors d’un combat près d’Arras. Les infirmiers, le jugeant condamné, refusent de l’évacuer du champ de bataille : un jeune lieutenant s’en mêle et ordonne aux brancardiers d’emporter malgré tout ce soldat agonisant. Le lieutenant – son nom est Charles de Gaulle – rend visite à Zinovi à l’hôpital. Ce dernier y laisse un bras mais en retire une médaille, la nationalité française et l’amitié du plus grand homme français du XXème siècle. Dès lors, sa carrière connaît un essor vertigineux. Zinovi devient diplomate. En 1917, il se rend en Russie dans le cadre d’une mission diplomatique française. La légende veut qu’il ait rencontré à Moscou son frère Yakov, révolutionnaire ardent – un des futurs initiateurs de la fusillade de la famille impériale. L’un des deux frères aurait refusé de serrer la main de l’autre – mais on ne sait toujours pas qui l’a tendue le premier.

Les bolcheviques ayant pris le pouvoir, la guerre civile éclate – et Zinovi rejoint Koltchak en Sibérie, puis Wrangel en Crimée. En 1919, il fait parvenir à son frère « rouge » ce télégramme : « Yachka, quand nous aurons pris Moscou, pour tout ce que vous avez fait de la Russie, le premier que nous pendrons sera Lénine ; et tu seras le deuxième. » Mais Moscou ne sera jamais prise et Zinovi rejoindra la France dans le dernier navire au départ de la Crimée. Pendant l’entre-deux-guerres, Zinovi se met au service de sa deuxième patrie en intégrant la légion étrangère, au Maroc ; lorsque la Deuxième guerre éclate, il est condamné à mort par le régime de Vichy pour refus d’obéissance. En attendant d’être fusillé dans sa cellule, Zinovi réussit à convaincre un geôlier de lui fournir, en échange de sa montre en or, une grenade.

Déjà en position face au peloton d’exécution, Zinovi prend en otage un commandant à qui il ordonne qu’on le conduise à l’aérodrome le plus proche. Le premier avion qui décolle l’emmène à Gibraltar où il retrouve de Gaulle… À l’issue de la guerre, Zinovi, promu général, poursuit une brillante carrière diplomatique : ambassadeur de France en Chine, puis au Japon. Zinovi Pechkoff meurt en 1966 à l’âge de 82 ans. C’est un régiment français qui a porté son cercueil en terre. Sur la pierre tombale, conformément à la volonté du défunt, une seule inscription : Zinovi Pechkoff, légionnaire.

Inna Doulkina


Décès du général Merglen, figure des actions spéciales, historien militaire

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publié le 27/06/2012

Le général Albert Merglen, figure des forces spéciales et historien militaire, est décédé le 20 juin à Dijon à l’âge de 97 ans, a annoncé mercredi sa famille dans le carnet du Figaro.

Né le 17 juin 1915 à Sélestat (Bas-Rhin), Albert Merglen avait commandé un groupe franc (commando, ndlr) pendant la campagne de France en mai et juin 1940 et une équipe spéciale «action» de la Première armée française en 1944/1945.

Albert Merglen avait également commandé le 2e Bataillon étranger de parachutistes (BEP, Légion étrangère) en Indochine puis de la 11e demi-brigade parachutiste de choc (1961-1963), bras armé du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (Sdece).

Spécialiste des actions spéciales et docteur en histoire, il était l’auteur de nombreux ouvrages publiés chez Arthaud, dont «Groupe franc. Récit de guerre», «Mission spéciale en France», «La Guerre de l’inattendu. Opérations subversives, aéroportées et amphibies» ou «Histoire et avenir des troupes aéroportées».

Homme très discret, il avait demandé que son décès ne soit annoncée par sa famille qu’après ses obsèques qui ont eu lieu dans l’intimité.

Il était commandeur de la Légion d’honneur et grand officier de l’ordre national du Mérite.


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