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2012


23 médailles pour le père et le fils Fiécha

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Publié le 11/08/2012

Les Fiécha sont un exemple de réussite dans l'armée. (Photo J. S.)

Pierre-Stéphane Fiécha, porte-drapeau des médaillés militaires du secteur de Nouvion (Aisne), a été légionnaire durant cinq ans et mobilisé en Algérie de 1958 à 1962. Il est titulaire de 10 distinctions, dont la médaille militaire et la croix de la valeur militaire avec une citation à l'Ordre de la division.

Quant à son fils, Pierre-Robert Fiécha, demeurant avec son épouse et ses deux enfants à Estampes-Castelfranc, au terme de vingt-cinq années de vie militaire, il a obtenu 13 médailles dont la médaille militaire et la croix de guerre avec étoile de bronze et citation à l'Ordre du régiment. Au cours de sa carrière, en qualité de mécanicien armement, Pierre-Robert Fiécha a été affecté en Centre-Afrique, au Tchad, à Djibouti, au Liban, en Nouvelle-Calédonie, en Côte d'Ivoire, au Kosovo, dans le Golfe et en Bosnie-Herzégovine. Aujourd'hui, après une carrière militaire bien remplie, il a décidé d'entrer dans la vie civile, tout près de sa commune.

Pierre-Stéphane Fiécha et son fils Pierre-Robert sont un bel exemple de réussite dans l'armée française.


La France honore Mao

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Par Olivier Bault le 7 août, 2012 @ 10:18
Lu dans la presse polonaise, à propos des statues de Lénine et Mao érigées sur une place de Montpellier parmi celles d’autres « grands hommes du XXe siècle ». La rédaction de l’hebdomadaire conservateur de droite « Uważam Rze » (deuxièmes meilleures ventes parmi les hebdomadaires d’opinion) s’étonne dans son commentaire en première page de ce que le maire d’une grande ville française, membre du Parti Socialiste français aujourd’hui aux commandes du pays, ait choisi de faire honneur à ces deux grands criminels contre l’humanité. Comment se fait-il que les protestations de l’opinion publique soient aussi molles ?, se demande Paweł Lisicki, le rédacteur en chef du magazine. « Je me demande quelles seraient les réactions si quelqu’un voulait dresser une statue en mémoire d’Hitler ou d’un autre dirigeant du IIIe Reich. Bizarrement, je suis certain que par bonheur personne n’aurait une telle idée et que, même si cela arrivait, une telle initiative serait bloquée. Ce monument [la statue de Mao, ndlr], est une infamie pour la gauche française et il prouve que la tradition communiste reste vivante et dangereuse. », conclut-il.
Le quotidien Rzeczpospolita (« La République »), qui à défaut d’être le plus lu se vante d’être le plus cité dans les médias polonais, rappelle à ce propos les réactions en 2010 lors de l’inauguration de la statue de Lénine. Des députés européens avaient alors signé une pétition pour demander à la ville de Montpellier de renoncer à son projet. Parmi eux, le député Vytautas Landsbergis, le premier président de la Lituanie après que la petite république balte s’est libérée de la tutelle soviétique en 1990 : « C’est de la bêtise. C’est comme si on dressait un monument à Hitler. Lui aussi était un grand homme d’une certaine époque de la nation allemande. Et Staline lui-même a été un grand fils de la nation géorgienne et il y était adoré même s’il a fait tuer la moitié des Géorgiens. » Landsbergis affirme plaindre les Français, et notamment les habitants de « cette belle ville de Montpellier », d’avoir aussi peu de bon sens.
Avec la statue de Mao, « il ne faut pas s’attendre à une nouvelle protestation de députés européens », fait remarquer Landsbergis au journal Rzeczpospolita. « Ce qui domine, c’est le conformisme et la réticence à reprocher quoi que ce soit aux communistes. »
Rzeczpospolita rappelle aussi que Mao, qui a pris le pouvoir en 1949 en Chine, a été, en termes de nombre de victimes de sa politique de persécution des opposants au parti et de transformation forcée de l’économie et de la société chinoises, le plus grand  criminel de l’histoire de l’humanité, avec au bas mot 65 millions de morts à son compte.

Dans un autre commentaire, l’hebdomadaire Uważam Rze tourne en dérision l’explication du président de l’agglomération de Montpellier, Jean-Pierre Moure, qui explique que « Mao a effectivement causé des millions de morts mais il a aussi joué un grand rôle dans la montée en puissance de la Chine au XXe siècle. » : « Comment expliquer cette bêtise sans fond de la gauche française ? C’est simple : les chars de l’Armée Rouge en 1945 sont parvenus « seulement » jusqu’à Berlin et les Français n’ont jamais fait l’expérience de ce qu’était la « libération » soviétique. Ce sont en effet les communistes eux-mêmes qui guérissent le mieux des sympathies procommunistes. »
Les Polonais savent de quoi ils parlent : de la guerre de 1919-1921 contre une Armée Rouge qui cherchait à étendre la révolution communiste à toute l’Europe en écrasant au passage une Pologne qualifiée de bourgeoise et qui venait de regagner son indépendance, à l’occupation soviétique et au régime communiste satellite qui a duré jusqu’en 1990, en passant par l’agression soviétique de 1939 aux côtés de l’Allemagne nazie, les déportations et disparitions en masse de 1939-41 dans la zone occupée par l’URSS puis en 1944-45 à l’encontre des membres de la résistance polonaise (l’Armée de l’intérieur, AK, dirigée depuis Londres par le gouvernement polonais en exil et qui comptait plusieurs centaines de milliers de combattants actifs), l’interdiction faite par Staline aux Alliés de venir en aide aux Polonais lors de l’insurrection de Varsovie d’août et septembre 1944 (environ 200 000 morts, en majorité des civils tués par les Allemands alors que l’Armée Rouge attendait la fin des massacres sur l’autre rive de la Vistule avant de reprendre son avancée), puis l’emprisonnement et l’exécution de nombreux résistants polonais de l’AK dans les années qui ont suivi la fin de la guerre.
Sans doute aurait-il fallu envoyer Jean-Pierre Moure et Georges Frêche, l’auteur de cette initiative alors qu’il était président de la région du Languedoc-Roussillon, aujourd’hui décédé, ainsi que certains autres dirigeants de la gauche française, en voyage d’apprentissage de l’histoire dans les pays d’Europe centrale, dans les goulags de Sibérie, au Tibet et les camps de concentration chinois, comme on propose parfois d’envoyer les nostalgiques d’Hitler en visite dans les anciens camps de la mort nazis.
Faut-il encore rappeler à ces messieurs qu’à côté des camps de la mort nazis en Europe l’histoire des grands génocides compte aussi les champs de la mort des Khmers Rouges au Cambodge, des Khmers Rouges dont le leader Pol Pot s’était formé à Paris au contact des communistes français et était soutenu par ce « grand homme du XXe siècle », le Grand Timonier Mao Zedong.
Monsieur Moure, êtes-vous bien certain que, comme vous l’affirmez (citation lue sur Atlantico) « les idéologies représentées sur la place sont toutes des idéologies de libération et de conquête des droits malgré leurs parts d’ombre » ? Avez-vous pensé à ce que peuvent ressentir nos amis polonais, baltes, hongrois, roumains et autres habitants de l’ancien bloc de l’Est de passage dans votre ville de Montpellier à la vue d’une statue de Lénine, de même que les Chinois, Vietnamiens, Cambodgiens et Tibétains en exil qui auront la malchance de tomber sur votre toute nouvelle statue de Mao ?

Ca grogne dans les casernes !

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par RÉMI CARAYOL, dans "JEUNE AFRIQUE" n°2691 , du 5 AU 11 août 2012......

Coupes budgétaires, réduction des effectifs, pénurie de matériel.. De l'aveu même de ses responsables, l'armée n'aura bientôt plus les moyens de mener à bien les missions qui lui sont confiées. Tandis que la course aux armements fait rage en Asie et ailleurs.

C'est l'amiral Édouard Guillaud, chef d ' état-major des années, qui le dit .
L'heure est venue de se poser une bonne fois la question (et non de l'éluder comme c' est le cas depuis si longtemps ) :
"Quel rôle l'armée française doit-elle jouer sur la scène internationale? "Autrement dit : que veut-on faire d'elle?
Oh! certes , elle a conservé un peu de son prestige et beaucoup de sa réputation , elle peut même s'enorgueillir de récents succès comme en Côte d'Ivoire ou en Libye, mais elle est malade. Son bilan est flatteur, trop peut-être, estime un rapport parlementaire publié en juillet, mais elle donne «une impression de désorganisation généralisée ».

Elle souffrirait du « syndrome du paraître », sorte « d'effet Potemkine » (1) masquant le fait que « son dispositif est au bord de la rupture ». « Jusqu' ici, tout va bien, mais on sent que la chute approche », confirme un spécialiste.
Depuis que son budget a été réduit, elle a perdu du poids, beaucoup de poids, vit de bric et de broc, peine à changer sa garde-robe, se voit contrainte d'abandonner des résidences secondaires à l'étranger et de vendre (parfois de brader ) quelques murs ici ou là .
Comme un ado qui n' aurait pas d'iPod, elle semble incapable de s' offrir les dernières nouveautés à la mode .

Sait-on qu' elle n' a toujours pas de drone digne de ce nom? La honte! Si elle prend soin de garder la tête haute en toute circonstance, elle fait de moins en moins la fière quand elle croise ses rivales des pays émergents, chinoise ou indienne.

L'heure est grave, donc, parce que la crise impose de faire des économies. Et que la gauche, qui n' a jamais fait preuve d'un militarisme échevelé, est revenue aux affaires .
Bien sûr, le président François Hollande s'efforce de rassurer l'état-major en indiquant que l'armée ne sera pas une variable d'ajustement (de fait, le budget de la Défense devrait rester stable en 2013), mais il n'empêche: dans les casernes comme au sein du lobby promilitaire, on s' inquiète. "Des sacrifices , on en a déjà trop fait" , déplore un officier en poste à l' étranger [qui requiert l'anonymat ]. "On est au bord du gouffre, obligés de bricoler en permanence".
"Ce qu'on nous demande n' est pas en adéquation avec les moyens qu'on nous accorde."

PAGAILLE
En trente ans , la part du PIB consacrée à la défense a été divisée par deux . Au cours de la même période, l'armée n'a cessé de se réorganiser, souvent à marche forcée et au prix d'une belle pagaille - en 2008 notamment . « Depuis des décennies, on assiste à un transfert budgétaire massif des domaines régaliens vers le social, ce n' est plus tenable », souligne Étienne de Durand, de l' Institut français des relations internationales IFRI, un think-tank dont le siège est à Paris.

Le 11 juillet , le général Bertrand Ract-Madoux, chef d ' état-major de l'armée de terre, confiait à des journalistes:« Nous agissons sous contrainte budgétaire depuis des années, mais là nous arrivons à un plancher.»
Le même jour, devant les députés, l' amiral Guillaud disait à peu près la même chose: « La France dispose d'une belle armée. Mais cet outil présente des fragilités qui, dans le contexte économique et financier que nous connaissons, pourraient sous peu affecter sa cohérence . »
Le constat est alarmant . Certes, a précisé lgénéral , l'armée française est « réactive », « polyvalente » et « endurante ». Certes, elle offre « un rapport qualité-prix exceptionnel », si on la compare notamment avec l ' armée britannique . Mais on lui en demande trop .

« Certaines capacités nous font défaut, d'autres sont insuffisantes. »
Le général songe évidemment à l ' absence de drones, mais aussi à l'incapacité où se trouve l'armée française d'annihiler les défenses antiaériennes ennemies , et même à sa puissance de feu somme toute limitée, comme l'a démontré la récente campagne libyenne, au cours de laquelle le renfort américain a été nécessaire. Par ailleurs, une grande partie du matériel est obsolète. Quant au moral des troupes, il est « au seuil d'alerte ».

PRÉCARISATION .
Dans les casernes , on sourit - jaune - de ce paradoxe :la plupart des soldats sont plus jeunes que les véhicules qu'ils pilotent. « Nos ravitailleurs ont cinquante ans , nos tanks , bientôt quarante », souligne un sous-officier de l'armée de terre. Un autre, dans l'armée de l'air depuis dix ans, reconnaît le malaise : « Certains parlent de précarisation, c' est peut-être un peu fort, mais il y a du vrai . »

Les missions opérationnelles durent de plus en plus longtemps (souvent six mois) , ce qui ne favorise pas la vie de famille. Les "privilèges" dont jouissait la profession sont rognés au fil du temps.
Et au front, le matériel fait trop souvent défaut. « Pour réparer un véhicule , on prend une pièce d'un autre véhicule » déplore notre sous-officier. On aboutit ainsi à des épisodes - comiques pour les observateurs , déshonorants pour les soldats - comme celui du Ponant, en 2008. Lancée après la prise d'otages de ce voilier français au large de la Somalie en vue de libérer les 3 membres de l'équipage séquestrés par des pirates, l'opération Thalathine accumula les déboires: problème mécanique sur une frégate, avarie sur une autre, panne sur l'un des moteurs d'un avion qui survolait la zone et fut contraint de se poser en catastrophe au Yémen.. .
Comme le dit l'amiral Guillaud : « Dans l'ensemble, le personnel ressent une dégradation des conditions d'exercice du métier . »

L'armée de terre dispose aujourd ' hui de 7 000 poids lourds, contre 11 000 il y a dix ans, de 254 chars (contre 400 ), de 135 canons (contre 250) et de 330 hélicoptères (contre 600 ). Dans la marine, 19 bâtiments ont été retirés du service actif au cours des trois dernières années, et seuls 4 ont été remplacés. « La disponibilité du matériel est insuffisante », affirme la Cour des comptes dans un rapport publié en juillet. La France ne dispose en outre que d 'un seul porte-avions , le Charles de-Gaulle, qui a été utilisé ces deux dernières années sur les fronts afghan et libyen, pendant que la Chine et l'Inde s'arment sans compter.

Par ailleurs , les effectifs fondent à vue d'oeil. En 2015 , au terme de la réduction en cours, l'armée ne comptera plus que 225 000 hommes, dont 100 000 pour l'armée de terre. Soit l'équivalent des personnels réunis de la mairie de Paris et de la RATP. Ou des troupes de Louis XIV au XVIIe siècle...
« Le contrat de projection de 30 000 hommes [ fixé par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale paru en 2008 , NDLR ] n' est pas atteignable », admet l'amiral Guillaud . Et « l'ambition politique qui nous a été fixée par ce document « n' est plus tenable » .
Bref, «la France a des ambitions géopolitiques que son année ne peut plus assurer» , confirme un officier. Le chef d'état-major réclame donc «des budgets cohérents avec le rang que la France souhaite conserver en matière de
défense» . Car, dit-il, « nous n' avons pas le droit d'être démunis » .
Pas sûr qu' il soit entendu.

À LA VA-VITE .
Un nouveau Livre blanc doit être rédigé d ' ici à la fin de l ' année à la demande de Hollande . Il devra redéfinir une nouvelle stratégie de défense, qui elle-même devra tenir compte de la crise économique, des révolutions dans le monde arabe ( et de leurs conséquences, sahéliennes notamment), ainsi que de la nouvelle stratégie américaine. Avec le retrait de ses troupes d'Irak et d ' Afghanistan, Washington se tourne de plus en plus vers le Pacifique, ce qui oblige les Européens à repenser leur rôle dans leur zone d'influence - notamment en Afrique, s'agissant de la France.

Mais les observateurs doutent que ce nouveau document réponde aux besoins des militaires. « Tout est fait à la va-vite », note l'un d'eux . « Ce qu' il faudrait, c' est un vrai débat public sur le sujet , ajoute Étienne de Durand. Il s' agit de savoir si les Français , comme d'autres Européens, estiment pouvoir sortir de l'Histoire et acceptent de perdre leur autonomie stratégique, donc une part fondamentale de leur souveraineté . »
Selon ce spécialiste , c' est déjà un peu le cas. Au cours de la dernière décennie , rappelle-t-il, les budgets de la Défense des pays européens ont augmenté de 1%, celui de la Chine de 189 %.
Dans son rapport , la Cour des comptes indique que les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 50 %% depuis dix ans.

Pendant que le monde s'arme, l'Europe désarme et la France ne consacre plus que 1,6 % de son PIB à ses dépenses de défense (contre 5 % pour les États-Unis ) .
« Si on ne fait rien, c'en est fini de notre armée » , s' alarme un spécialiste, qui rappelle qu'il y a désormais plus de canons aux Invalides, le musée militaire de Paris , que dans l ' armée d'active. Tout un symbole . "

(1) Du nom d' un favori de l'impératrice Catherine II de Russie, qui, chargé de coloniser l'Ukraine mais n' y parvenant pas, fit installer des villages de carton-pâte le long de l'itinéraire que devait emprunter la souveraine.

André Yché : "Ce n'est pas avec des troupes au sol qu'on fait progresser un modèle de civilisation"

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Publié le 01/08/2012

Le contrôleur général des armées considère que la fin des opérations en Afghanistan conduira à réduire le volume de l'armée de terre. Explications.

André Yché.

André Yché. © MEIGNEUX/SIPA


Auteur récent du livre Quelle défense pour la France (Economica), André Yché est un ancien élève de l'École de l'air et de l'US Air Force Academy. Il fut le délégué aux restructurations du ministère de la Défense avant d'être directeur adjoint du cabinet civil et militaire du ministre de la Défense Alain Richard. Il est aujourd'hui membre du comité de direction du groupe de la Caisse des dépôts et président du directoire du groupe SNI (Société nationale immobilière), filiale immobilière de la Caisse des dépôts.


Le Point.fr : Les Français entament un nouveau cycle stratégique : ils rentrent d'Afghanistan, un nouveau livre blanc se prépare. Des évolutions suivront. Quelles doivent-elles être, à vos yeux ?

André Yché : Je crois effectivement que la fin des opérations en Afghanistan est aussi celle d'une époque. D'abord pour des raisons de psychologie collective et de politique des États occidentaux. Les opinions publiques occidentales n'accepteront plus des engagements de plusieurs dizaines de milliers d'hommes sur des théâtres extérieurs, sans limite de durée. Les orientations prises aux États-Unis à l'initiative de Barack Obama soulignent cette évolution en indiquant très clairement que des opérations extérieures de maintien de la paix ne sont plus envisageables à des échelles comparables à ce qui s'est fait en Afghanistan et en Irak. La prise de conscience porte sur le fait que, pour l'essentiel, les opérations de ce type doivent avoir pour but de régler une crise rapidement, pour rétablir une situation dégradée et les flux d'échanges. Mais de multiples expériences en ce sens nous apprennent qu'on ne saurait utiliser les armées de façon durable pour "conquérir les esprits et les coeurs". La promotion de valeurs occidentales, comme le respect des droits de l'homme, appartient à ce qu'il est convenu d'appeler le soft power, théorisé par Joseph Nye. Ce n'est pas avec des troupes au sol, avec les moyens militaires appartenant au hard power, qu'on fait progresser un modèle de civilisation.


J'entends vos arguments sur les opinions publiques, mais nous n'avons pas connu dans notre pays des protestations de masse contre la présence en Afghanistan. En plus de dix années de présence, les intellectuels, les partis politiques ou les organisations syndicales ne se sont que très peu exprimés sur le sujet. Le retour des soldats n'a pas été décidé par François Hollande sous la pression populaire...

Sur le constat, vous avez raison. Mais cette absence de débat repose à mes yeux sur un consensus entre la droite et la gauche, d'accord pour estimer que les missions longues sont une idée révolue. Dans la culture militaire française, la priorité est donnée à la défense du territoire national. C'est très clair à toutes les époques de notre histoire. Si on compare notre posture à celle de nos amis britanniques, elle est l'inverse de la nôtre. William Pitt disait : "Dès qu'il s'agit de commerce, nous sommes sur notre dernière ligne de défense ; il faut vaincre ou mourir." Aucun homme politique français n'a jamais pris une telle posture ! Mais lorsqu'il s'agit de défendre le territoire national, nous sommes prêts à tous les sacrifices comme durant la Première Guerre mondiale, quand le sens du sacrifice des combattants a atteint un niveau inimaginable !


Quelles conséquences en tirez-vous pour la période de réflexion qui s'ouvre actuellement ?

Les rédacteurs des deux précédents livres blancs ont été confrontés à une profonde rupture avec nos fondements culturels : notre conception des opérations extérieures incluant ce volet de pacification, de contre-insurrection, etc. est en contradiction avec ces fondements. À travers la construction européenne et la mondialisation, nous sommes entrés dans une civilisation de l'échange. La priorité accordée au maintien des flux - qu'ils soient ceux de l'information, du commerce, de la culture - caractérise notre époque et l'attitude qui avaient été celles de l'empire steppique de Gengis Khan, dont les brigades de cavalerie turco-mongoles garantissaient la circulation sur les milliers de kilomètres de la route de la soie. En opposition avec la permanence et la sanctuarisation du territoire que l'on retrouve en Iran, en Chine ou en Inde. Le parallèle est saisissant entre le contrôle des flux terrestres par Gengis Khan et celui des grandes voies océaniques par l'US Navy.


Quelle conséquence en tirez-vous pour la France ? Cette accentuation sur les "contrôles de flux" que vous appelez de vos voeux exige moins d'hommes sur le terrain...

Nous, Français, ne pouvons nous trouver dans une posture d'ensemble déconnectée de nos ambitions économiques ou culturelles. Nous avons effectivement besoin d'un format resserré. Loin d'exclure l'éventualité de nouveaux affrontements terrestres, je dis que, lorsque nous interviendrons, nous devrons le faire pour trois ou six mois, atteindre nos objectifs totalement ou partiellement, puis nous retirer. Le maintien durable de troupes au sol impose des relèves excessivement lourdes. En revanche, nous devons être capables d'interdire par la force l'utilisation des espaces aéro-terrestres et aéro-maritimes en conservant une capacité de frappe à distance, de maîtrise de l'espace informationnel global. Nous devons être capables de restaurer le droit, puis de nous retirer. Notre stratégie diplomatique doit être mise au service de ces principes. Pour ne prendre que cet exemple, une éventuelle future intervention au Nord-Mali ne saurait se concevoir sans un appui des Algériens.


Vous souhaitez donc réduire le volume de l'armée de terre, mais pas celui de la marine nationale ni de l'armée de l'air ?

On peut se poser la question des formats. En préservant des capacités essentielles. La capacité d'intervention avec nos alliés américains, avec lesquels nous devons être parfaitement compatibles, y compris si cela passe par une réduction du nombre d'appareils de combat. Mais pour préserver la capacité de projection de puissance, il faudra probablement faire des sacrifices sur le format de l'armée de terre.


Pour l'amener à une dimension comparable à celle de l'armée britannique, autour de 80 000 hommes ?

Je me garderai d'évoquer des chiffres précis. Ce dont je suis persuadé, c'est que le modèle vers lequel nous devons nous diriger, c'est le modèle britannique, notre partenaire. C'est avec lui que nous serons en phase sur cette idée de projection de puissance adaptée à la civilisation de l'échange. Une approche sur laquelle les Britanniques ont deux siècles d'avance sur nous. Nous sommes les seuls à pouvoir jouer ensemble dans ce registre-là. Je crois aussi aux rapprochements avec eux dans le nucléaire.


Si le président de la commission du livre blanc, Jean-Marie Guéhenno, ne vous demandait qu'un seul conseil, quel serait-il ?

Je lui proposerais de ne pas se laisser piéger dans une approche de programmation budgétaire, que sa préoccupation majeure doit consister à développer une vision stratégique cohérente avec notre posture diplomatique et nos choix économiques tournés vers la civilisation de l'échange. Sans oublier, s'agissant de la stratégie nucléaire, que l'espace européen relève clairement de nos enjeux vitaux.


Villespy Le village "sauvé" par le 4° RE de la Légion

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Le 2/08/2012 par Correspondant
Grenades au plâtre, fumigènes et tirs à blanc.
Grenades au plâtre, fumigènes et tirs à blanc.

VILLESPY Le mercredi 25 juillet au petit matin, les Villespynois ont pu assister à un véritable exercice de combat rural organisé par le 4e Régiment Étranger implanté à Castelnaudary. Plus particulièrement la 2e compagnie "Les Rouges", sous le commandement du capitaine Montull, son adjoint le lieutenant Proyart, ainsi que l'adjudant Boulanger qui, à la suite d'une longue marche et d'un exercice nocturne sur la station radar "La Régine", ont tenté de prendre possession de la commune.

Un bruit impressionnant
Mais… la place de la Mairie était occupée par un plastron sous le commandement du Lieutenant Proyart…

Fumigènes, tirs d'armes dites "lourdes 12-7", tirs d'armes automatiques, grenades au plâtre, tout cela occasionnant un bruit assez impressionnant… avec un effectif d'environ 50 militaires.

Bien évidemment cette manoeuvre s'est déroulée avec des tirs à blanc et avec l'accord du maire, Thierry Alibeu, et de son conseil municipal.

À noter qu'avant de quitter la commune, la compagnie a effectué un nettoyage complet et parfait des rues.


Chalabre. Remise des képis blancs aux jeunes légionnaires

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Publié le 02/08/2012

Très belle cérémonie de la remise des képis blancs devant la maison du capitaine Danjou./Photo DDM - Tous droits réservés. Copie interdite.

Une cérémonie inoubliable, sous le fameux «Legio patria nostra» puis la récitation du code d'honneur du légionnaire pour ces jeunes légionnaires ont été appréciés par la population chalabroise devant la maison du capitaine Danjou, enfant du pays et héros de la Légion au Mexique en 1863.

Les invités et les anciens combattants découvraient les valeurs de ces étrangers sous commandement français pour servir la légion. Moment émouvant fait dans le plus grand silence et respect de la remise des képis blancs qui a été faite par le capitaine de compagnie, puis la remise d'un insigne de la Légion étrangère par le lieutenant-colonel, second du chef de corps du régiment de Castelnaudary.

S'en sont suivis, un apéritif, place Amouroux, offert par la légion (la mairie a offert la blanquette), ensuite un repas grillades en plein air, convenablement servie et concocté par les légionnaires.

Le capitaine commandant la compagnie a offert à la mairie de Chalabre un magnifique cadre aux couleurs de la 2e section de la légion étrangère de Castelnaudary et le conseiller général J.-J. Aulombart a reçu, pour sa part, un képi blanc dont il a été très fier. Ce fut une cérémonie, originale, des hommes forts, disciplinés qui ont chanté avec vigueur et justesse les airs réputés de la légion.

La belle ville de Chalabre s'est trouvée très honorée d'avoir participé à cette manifestation et se prépare déjà pour fêter, comme il se doit, le 150e anniversaire de la bataille de Camerone en 2013.

Jacky Sarda.


La seconde carrière de Patrick Tambwe

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Publié le mercredi 25 juillet 2012

Le 12 janvier, Patrick Tambwe, s'est invité au rendez-vous olympique en remportant le marathon de Tibériade en Israël en 2 h 07'30, troisième meilleure performance française de tous les temps, battant au passage son record de plus d'une minute.
Le Congolais de naissance, passé par la Légion Étrangère, licencié dorénavant au Lille Métropole et militaire au sein du 40e Régiment d'Artillerie de Suippes, estime entamer une nouvelle carrière à 37 ans. Non seulement il vise une place de finaliste le 12 août mais il compte également descendre à 2 h 06, voire 2 h 05. « J'ai déjà vu des athlètes de 42 ans courir en 2 h 06, explique-t-il. Je n'estime donc pas être trop vieux. Au contraire, je pense même que je commence ma carrière de haut niveau. »


L'équipe de France de boxe se frotte à la via Ferrata des Escaldilles

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Le 19/07/2012

 

Quatre des cinq boxeurs sélectionnés aux Jeux Olympique de Londres étaient en stage de

cohésion avec les légionnaires de Castelnaudary. Un parcours difficile dans la paroi abrupte a

servi d'entraînement de la via Ferrata.

LLO C'est dans le cadre abrupt de la falaise de Saint-Féliu que les boxeurs de l'équipe de France sélectionnée aux Jeux Olympiques de Londres se sont retrouvés. L'équipe a donc participé à un stage de cohésion d'une semaine au sein du 4e Régiment étranger de la Légion étrangère de Castelnaudary.

Afin de s'immerger dans l'univers militaire, l'équipe a tout d'abord perçu l'équipement réglementaire afin de coller au plus près des techniques de cohésion et de formation des légionnaires. Comme avec tous les légionnaires, les mises en situation dans des environnements particuliers font partie des techniques appliquées à ces sportifs de haut niveau.

On pouvait y voir quatre boxeurs au palmarès éloquent et sélectionnés à Londres 2012 : Tony Yoka, Rachid Azzedine, Nordine Oubaali, Jérémy Beccu.

Travailler le mental

C'est donc dans ce cadre que les athlètes, encadrés par les légionnaires spécialistes montagne du chalet Pic Péric de Formiguères, sous la responsabilité de l'adjudant-chef Bertrant, ont pu se confronter aux parois de la via Ferrata de Llo.

Le site régulièrement utilisé par la Légion étrangère permet une mise en situation intéressante pour travailler le mental et la motivation des troupes.

Les boxeurs ont donc délaissé leurs gants pour affronter le parcours le plus sportif et rechercher la dextérité dans cet environnement vertical, un exercice qui a libéré des émotions inhabituelles pour le groupe. La séance s'est poursuivie par la descente des grandes tyroliennes surplombant les gorges et les bains.

Ce stage, élaboré par le staff de la Fédération Française de Boxe sous la direction de l'entraîneur national Jean Savarino, se décomposait en plusieurs thématiques.

Aussi, les sportifs ont-ils pu travailler leur puissance puis, dans une dernière phase la technique, après cette semaine de cohésion particulièrement positive.


Un judoka légionnaire aux J.O. de Londres

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18/07/2012

Jacob Ghnaoui portera à Londres les couleurs du Bénin, de Castelnaudary et de la Légion. (Photo D. Rumeau) 

Un Chaurien montera-t-il sur un podium aux Jeux olympiques de Londres ? A priori, cette question pourrait paraître incongrue, et pourtant, il s'appelle Jacob Ghnaoui, est militaire au 4e RE, et dans quelques semaines, cet athlète de 26 ans portera les couleurs de la ville en même temps que celle de son pays, le Bénin, dans la plus grande compétition sportive planétaire.

Licencié au dojo chaurien où il s'entraîne toute l'année, le jeune homme s'est récemment distingué par sa place de vice-champion de France militaire et par sa sélection au championnat d'Europe militaire. Des résultats qui ont incité la fédération de judo béninoise à l'intégrer dans l'équipe olympique.

Son entourage le décrit comme quelqu'un de "très simple, très gentil"... du moins hors des tatamis.

Quoi qu'il en soit, à partir du 28 juillet, le mot d'ordre en ville pourrait bien être "Tous derrière le Bénin !", "Tous derrière Jacob Ghnaoui" !


Gérard Kubiak décoré

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18/07/2012

Lors de la cérémonie.

Lors de la cérémonie commémorative du 10 juillet 1944, au monument aux morts, Gérard Kubiak, ancien légionnaire, a été décoré et investi dans ses fonctions de président du comité cantonal du Souvenir français, devant les autorités civiles et militaires.


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