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2014


40 légionnaires ont reçu leur képi blanc

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Publié le 17/07/2014

40 légionnaires ont reçu leur képi blanc

«Vous n'êtes plus des engagés volontaires car vous avez gagné votre képi blanc après un premier mois de formation où vous avez pu apprendre une nouvelle culture, le vivre ensemble et une nouvelle langue», lançait le chef de bataillon Savy, officier d'instruction au 4e Régiment étranger de Castelnaudary, aux 40 légionnaires rassemblés mardi en fin d'après-midi sur la place Philippe VI de Valois pour la traditionnelle cérémonie d'intégration dans cette troupe d'élite. Près de 25 nationalités sont représentées dans cette unité d'engagés volontaires (Honduras, Népal, Bulgarie, France,...), sous les ordres du lieutenant Honore, chef de la 2e section du 2e corps d'engagés volontaires. Pour clôturer le premier mois de formation, entre dimanche et lundi 14 juillet, les 40 légionnaires ont effectué la traditionnelle marche de 50 kilomètres, entre la ferme d'entraînement de Fanjeaux et le Quartier du capitaine Danjou, à Castelnaudary. Pour eux, le travail n'est pas fini puisqu'il leur reste encore trois mois de formation avant de se mettre aux ordres du commandement de la Légion étrangère, à Aubagne, pour recevoir leur future affectation./Photo DDM, E.G.

La Dépêche du Midi

Une attaque suicide fatale à un soldat français

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le 16/07/2014

L’adjudant-chef Dejvid Nikolic n’en était pas à sa première guerre. Photo AFP

Une attaque suicide au nord du Mali a coûté la vie à un légionnaire lundi, à la veille du basculement de l’opération Serval vers une mission plus large de lutte contre le djihadisme.

Alors que la mission Serval, lancée en janvier 2013, touche à sa fin pour donner le relais à l’opération plus large Barkhane, un légionnaire français a été tué et deux autres grièvement blessés lors d’une attaque suicide au nord du Mali. Cette attaque, qui a fait le neuvième mort français depuis le début de Serval – voir encadré –, est également intervenue à la veille d’une tournée africaine de François Hollande.

L’attaque

Lundi, en fin d’après-midi, un véhicule suicide a attaqué des éléments de la force française engagés en opération de contrôle de zone à une centaine de kilomètres au nord de Gao. L’attaque a été portée contre des véhicules blindés installés en surveillance. Un pick-up identifié comme hostile s’est dirigé vers un groupe de soldats positionnés à proximité d’un véhicule de l’avant blindé (VAB). Malgré les injonctions de s’arrêter effectuées par les soldats français, le véhicule n’a pas stoppé. Les soldats ont alors ouvert le feu sur le pick-up, le stoppant net. C’est à cet instant que le véhicule a explosé, à une dizaine de mètres des soldats. Sept hommes ont été touchés par l’explosion, puis immédiatement pris en charge par leurs camarades avant d’être évacués vers l’hôpital militaire de campagne de Gao. L’un des trois militaires grièvement blessés est décédé dans la soirée. Deux ont été rapatriés dès aujourd’hui vers des hôpitaux militaires de la région parisienne.

Un militaire d’expérience

La victime est l’adjudant-chef Dejvid Nikolic, 45 ans, né en Serbie et naturalisé français, du 1er régiment étranger du génie (1er REG) de Laudun-l’Ardoise (Gard). Sous-officier aguerri et ayant servi la France durant plus de 25 ans, effectuait au Mali sa huitième mission en opération extérieure, après avoir servi au Gabon, à Djibouti, en Afghanistan (2005 et 2010) et au Liban (2012 et 2013). Son corps sera rapatrié en France dans les prochains jours.

L’hommage de toutes parts

François Hollande, chef des armées, a souligné que les soldats français accomplissaient « avec courage et efficacité leur mission pour consolider la souveraineté du Mali et lutter contre les groupes terroristes ». À l’Assemblée nationale, les députés ont observé une minute de silence en hommage au légionnaire.

Hollande en Afrique pour lancer Barkhane

Cette perte française intervient juste avant la tournée en Afrique, de jeudi à samedi (Côte d’Ivoire, Niger, Tchad), de François Hollande et la visite au Mali du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui doit signer aujourd’hui à Bamako l’accord franco-malien qui ouvre l’après-Serval. Un millier d’hommes devrait rester au Mali pour lutter contre « les groupes terroristes combattants ». Serval va être remplacée par l’opération Barkhane, qui doit se mettre en place en « partenariat » avec les cinq pays de la zone sahélo-saharienne (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) avec « à peu près 3000 militaires ». L’opération comptera 20 hélicoptères, 200 véhicules blindés, 10 avions de transport tactique et stratégique, 6 avions de chasse et 3 drones, selon le ministère. L’état-major sera basculé sur N’Djamena.


Un légionnaire français tué

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16/07/2014

Une attaque suicide serait à l’origine de la mort d’un légionnaire français survenue quelques jours avant la fin de l’opération Serval au Mali.

La victime, l'adjudant-chef Dejvid Nikolic, 45 ans, est le neuvième soldat tué au Mali depuis le lancement de l'opération Serval en janvier 2013. Si des attentats ou tentatives d'attaques suicides ont déjà eu lieu dans le nord du pays contre des casernes où étaient stationnés des soldats français et africains, c'est la première fois qu'un militaire français est tué au cours d'une opération de ce type. La dernière perte française au Mali remonte au 8 mai.

« L'attaque a été portée contre des véhicules blindés installés en surveillance dans le secteur d'Al Moustarat. Sept militaires ont été touchés par l'explosion puis immédiatement pris en charge par leurs camarades avant d'être évacués vers l'hôpital militaire de campagne de Gao. L'un des trois militaires grièvement blessés est décédé dans la soirée », a expliqué le ministère de la Défense.

Place à l'opération Barkhane

François Hollande, chef des armées, qui a annoncé le décès du militaire, a souligné dans un communiqué que les soldats français accomplissaient « avec courage et efficacité cette mission pour consolider la souveraineté du Mali et lutter contre les groupes terroristes ».
Quelque 1.700 militaires français y participent depuis le 11 janvier 2013 pour stopper la progression des islamistes armés et soutenir les troupes maliennes. L'opération doit s'achever dans les prochains jours pour céder la place à l'opération Barkhane qui a pour objectif de lutter contre le terrorisme au Sahel. Elle mobilisera 3.000 militaires français, 20 hélicoptères, 200 véhicules blindés, 10 avions de transport tactique et stratégique, 6 avions de chasse et 3 drones, selon le ministère. L'état-major sera basculé sur N'Djamena.
Cette perte française intervient juste avant la tournée en Afrique de François Hollande et la visite au Mali de Jean-Yves Le Drian, qui doit signer mercredi à Bamako l'accord de défense franco-malien qui ouvre l'après-Serval. Un millier d'hommes devrait rester au Mali pour lutter contre « les groupes terroristes combattants ».


Légionnaire gardois tué : « Il m’a demandée en mariage depuis le Mali »

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16 juillet 2014


L’avant-dernière mission de son futur mari au Liban dans la revue “Képi blanc”. M. ANISSET

Nathalie était la compagne depuis trois ans de l'adjudant-chef Nikolic, tué lundi au Mali, dans un attentat suicide.


Dans la nuit de lundi 14 à mardi 15 juillet, on a sonné à la porte à 0 h 30. Je pensais que c'était des adolescents qui s'amusaient. Quand j'ai ouvert, j'ai vu sept à huit légionnaires qui se tenaient derrière le portail. Je me suis dit qu'il s'était passé quelque chose. J'ai reconnu un copain de Niko, de l'équipe de démineurs. J'ai vu l'expression de son visage. J'ai alors dit "ce n'est pas vrai". Il m'a répondu "si". Ils sont alors rentrés à la maison, m'ont présenté leurs condoléances, m'ont expliqué à partir des informations qu'ils avaient. Niko, tous l'appelaient comme ça, est décédé dans l'hélicoptère qui le transportait à l'hôpital. Mon monde s'est écroulé en une fraction de seconde. J'étais habituée à son absence physique car il partait en mission au moins une fois par an. Ses deux dernières missions étaient au Liban. Avant que je le rencontre, il rentrait de sa troisième campagne en Afghanistan. Son retour du Mali était prévu pour mi-septembre. On venait d'acheter notre future maison. On avait calé notre date de mariage. On avait enfin trouvé un équilibre. Et aujourd'hui cette injustice. C'était l'homme de ma vie.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Chez des amis communs. Cela faisait trois ans que nous étions ensemble. Le 3 juillet, nous avons fêté notre anniversaire de rencontre par colis interposés. Il m'a fait sa demande en mariage alors qu'il était déjà au Mali, en m'écrivant un SMS dans lequel il disait : “Veux-tu m'épouser ?” Dans le dernier paquet que je lui ai envoyé, je lui avais glissé son alliance.

Pourquoi vous exprimer publiquement aujourd'hui ?

Je le fais pour Niko. La Légion, c'était certes sa vie, mais cela lui aurait fait mal qu'on dise de lui qu'il était célibataire. La Légion, c'était vraiment sa famille qu'il avait rejointe depuis l'âge de 19 ans. Mais avec moi et mon fils de 6 ans, né d'une première union, il avait découvert la vie de famille.

Quel genre d'homme était-il ?

Il était très différent de ce que l'on imagine d'un légionnaire, c'est-à-dire quelqu'un de dur, qui résiste au mal. C'était un homme au grand cœur, tendre, qui faisait tout pour nous rendre la vie belle. Il adorait faire la cuisine, il avait la main sur le cœur. C'est énorme pour une femme. Il était aussi un beau-père extraordinaire. Il aurait donné sa vie pour mon fils François, comme il était capable de la donner pour la France. Je ne lui ai pas encore annoncé que Niko était mort. Je le ferai vendredi quand il rentrera de vacances de chez son père. Une psychologue m'a conseillé de lui dire la vérité, de lui expliquer que oui, on va être malheureux ensemble mais que l'on va aussi s'en sortir ensemble.

Parliez-vous de la mort ensemble ?

Jamais. On savait que cela pouvait arriver. En 25 ans de Légion, il n'avait été blessé qu'une fois. Il me disait toujours : “Ne t'inquiète pas, j'ai une bonne étoile qui veille sur moi.”

Quand on est femme de soldat, comment se prépare-t-on au pire ?

Cela faisait partie de notre quotidien. On se projetait plutôt dans l'avenir. On construisait les années à venir. Le 1er Reg m'aide beaucoup. Je vois quelqu'un de la Légion au moins trois fois par jour. Ils m'ont mis à disposition un traducteur pour que je puisse prévenir sa sœur aînée, qui habite en Suède. Par ailleurs, l'assistance sociale du 1er Reg m'aiguille pour organiser les choses. C'est la Légion qui organise les funérailles mais on m'associe. On m'a demandé quelle photo je souhaitais mettre sur son cercueil, quel habit aussi... On a organisé notre déplacement à Paris pour la cérémonie nationale (*), etc. On me tient au courant. On sent vraiment l'esprit de corps. On m'a dit, “vous faites partie de la famille”. C'est quelque chose de nouveau pour moi.

Vous parlait-il de son quotidien au Mali ?

On s'appelait régulièrement car le téléphone passait bien. Il n'aimait pas parler de ce qu'il faisait. Sa préoccupation était de savoir que tout aille pour le mieux pour François et moi. Il était parti avec trois autres démineurs du 1er Reg. Aujourd'hui, j'attends avec impatience leur retour.

Un hommage national sera rendu à l'adjudant-chef Dejvid Nikolic, lundi 21 juillet matin aux Invalides à Paris. Une cérémonie aura lieu mardi 22, au 1er Reg de Laudun.


La recrue d’Auxonne

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Le 16/07/2014


Des affiches transmettant l’ordre de mobilisation furent placardées sur les voies communales de France dès le 1er août 1914.

Tout au long de cet été, nous vous proposons de revivre la Grande Guerre à travers les archives des journaux de l’époque.

Si la période de la Grande Guerre recèle des atrocités, elle offre également des histoires, plus ou moins connues, qui, nichées en marge de la grande Histoire, recèlent d’étonnants détails qui éveillent notre curiosité et parfois même nous émerveillent.

« Chagny. Un omis vient de New York pour servir la France ». Sous ce titre quelque peu mystérieux, le Courrier de Saône-et-Loire va régaler ses lectrices et ses lecteurs d’une anecdote qui va les distraire des cruautés de la guerre :

« Hier, s’est présenté au gendarme de planton à la gare, le nommé Ernest-Joseph Martinelli, 41 ans. Né à Tunis de parents italiens, navigateur à l’étranger depuis 30 ans. Il déclara n’avoir jamais été soldat et n’avoir jamais été inquiété par l’autorité militaire. Le 22 septembre dernier, ayant affaire au Consulat de France, dit-il, cet agent me questionna sur ma situation militaire. Après lui avoir fait le récit qui précède, il me fit passer la visite médicale, et je fus reconnu bon pour le service armé. Sur les conseils du consul, je m’embarquais à destination du Havre, pour de là, gagner Marseille, où j’ai de la famille et je pensai me présenter au recrutement de cette ville. Mais, les fonds me manquant pour poursuivre mon voyage, je me suis rendu auprès de vous pour me remettre à la disposition de l’autorité militaire. Martinelli a été conduit, par les soins de la gendarmerie, au bureau de recrutement d’Auxonne. »

D’autres combattants venus d’Amérique

Ernest-Joseph Martinelli qui franchit l’Atlantique pour voler au secours des Français ne constitue pas un cas isolé. Si l’Amérique reste neutre jusqu’en 1917, nombreux sont cependant les hommes du Nouveau monde qui choisissent de s’engager, à titre personnel, dans le conflit qui déchire l’Europe. Dès 1914, ils sont plus d’une centaine à rejoindre le corps de la Légion Étrangère, alors forte de 10 000 hommes. Au nombre des légionnaires qui se battent sur les champs de bataille de la Somme, se trouve un certain Alan Seeger. Ce jeune et brillant diplômé de Harvard est à juste titre considéré comme l’auteur d’un des plus sobres et des plus bouleversants poèmes sur la Grande Guerre, vue du côté américain. La postérité a surtout retenu de son œuvre cette strophe funestement prémonitoire :

« J’ai rendez-vous avec la Mort

Sur un coteau déchiqueté ou une colline dévastée

Quand rejaillit la sève d’un printemps de rêve

Et que toutes premières éclosent les primevères. »

La mort fut effectivement au rendez-vous pour le poète combattant. Il tombe le 4 juillet 1916, lors d’un bombardement sur la Somme. On ne peut s’empêcher d’établir un lien entre l’Américain Alan Seeger et le Français Charles Péguy.

Écrivain, journaliste, Charles Péguy, disparaît le 5 septembre 1914, à Villeroy, un mois à peine après le déclenchement des hostilités. Il est tué à la tête de sa section, debout, d’une balle en plein front, alors qu’il observait l’attaque allemande. Lui aussi avait pressenti sa mort imminente et l’avait annoncée dans son œuvre. Dans « Ève » (1913), il a composé des vers aussi célèbres que poignants, à la manière de l’hymne de Victor Hugo pour « ceux qui pieusement sont morts pour la patrie » :

« Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle,

Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre.

Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre.

Heureux ceux qui sont morts d’une mort solennelle. » […]

« Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés

Dans la première argile et la première terre.

Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre.

Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés. »

 

D’après le Courrier de Saône-et-Loire, mercredi 13 octobre 1915.


La Marine et le 2° REI défilent à Pérols

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Publié le 15 juillet 2014








Les militaires défilent dans les rues de  Pérols 

Le maire de Pérols a ouvert lundi place de l'hôtel de ville le traditionnel rendez-vous de la commémoration du 14 juillet en présence du conseil municipal, des associations d'anciens combattants et des portes-drapeaux.

Le 2e REI (régiment étranger d'infanterie) a ouvert cette cérémonie par une marche  suivi d'un groupe de jeunes personnes préparant une formation militaire de marine basée à Béziers commandé par le Lieutenant de Vaisseaux Jean-Marie Chaumont avec un jeune de la commune à l'honneur Nicolas Darriet qui est sorti major de sa promotion. Beaucoup d'émotion sur le parvis de la mairie lorsque deux jeunes péroliens, bacheliers cette année, ont lu la déclaration des droits de l'homme et du citoyen.

Le maire de Pérols pris ensuite la parole et à remercié la présence du public nombreux pour célébrer ce devoir de mémoire. Comme le veut également la tradition, officiels et élus se retrouvèrent pour le dépôt d'une gerbe au monuments aux morts. La cérémonie s'est terminée par une marche ouverte par les militaires jusqu'à la salle Yves-Abric où un pot républicain était offert par la municipalité de Pérols.


Une belle célébration

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Publié le 15/07/2014

Le défilé du 4e régiment étranger. /Photo DDM, L. K.

Cette année encore, le public était nombreux, place de la République, pour assister aux manifestations de célébration de notre fête nationale. Le temps clément a permis un déroulement sans incidents même si quelques gouttes de pluie ont inquiété passagèrement l'assistance.

Les manifestations ont commencé par la mise en place des différents corps d'armée. Le plus impressionnant fut, comme à son habitude, la Légion et ses pionniers barbus, avec lacets blancs, tablier de cuir et hache sur l'épaule. Il y avait aussi le centre de transmission de la marine nationale, tenue blanche pour les uns, tenue de marin pour les autres. La gendarmerie nationale avec un détachement de motocyclistes et le corps de sapeurs-pompiers du centre de secours de la ville. L'Association des anciens combattants et les porte-drapeaux étaient présents ainsi que l'union musicale des Sans-Souci pour l'accompagnement musical.

Tout est en place. La «Marseillaise» retentit et les officiels, précédés du colonel Lobel, de la Légion, et du colonel du Fayet de la Tour avancent pour passer les troupes en revue. Moment solennel. Ensuite, honneur aux jeunes sapeurs-pompiers de Castelnaudary, Carcassonne et Gruissan, qui reçoivent des mains de leur tuteur le casque de jeune sapeur volontaire. C'est au tour de huit légionnaires de recevoir une décoration.

Le défilé. Les Sans-Souci ouvrent la marche puis viennent les marins et les légionnaires. Pas lent cadencé sur la musique de leur marche officielle : «Le Boudin». Ensuite, le détachement motocycliste de la gendarmerie, tous feux allumés. Salve d'applaudissements un peu plus forte quand arrivent les pompiers avec leur «pin-pon» retentissant.

Cette célébration a continué par une réception dans les jardins de la mairie et un feu d'artifice sur le canal. Certains ont négligé cette fin de cérémonie hier soir, afin de ne pas manquer la finale de la Coupe du Monde retransmise à la Halle aux grains.


Petit rappel historique

En ce centenaire de la guerre 1914-1918, il est bon de rappeler que dès août 1914, un appel aux étrangers vivant en France est lancé par plusieurs intellectuels. Au total, 42 883 volontaires représentant près de 52 nationalités rejoindront la Légion étrangère.


Qui est le soldat français tué au Mali ?

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Publié le 15 juillet 2014

L'adjudant chef français Dejvid Nikolic, mort au Mali le 14 juillet 2014. DEFENSE

AFRIQUE - Dejvid Nikolic est mort lundi dans une attaque suicide dans le Nord du Mali…

Il est le neuvième soldat français tué au Mali, mais le premier à être victime d’une attaque suicide. Titulaire de la médaille d’or de la défense nationale et de la médaille outre-mer avec agrafes Liban, Afghanistan et Tchad, l’adjudant-chef (ADC) Dejvid Nikolic a trouvé la mort lundi dans le Nord du Mali, à une centaine de kilomètres de Gao. Il avait 45 ans. 20 Minutes dresse le portrait de ce soldat.

Né le 16 mai 1969 à Belgrade, en Yougoslavie, Dejvid Nikolic était de nationalité française. Sous-officier expérimenté, il a participé durant sa carrière militaire à de nombreuses missions à l’étranger, notamment au Tchad, à Djibouti, en Afghanistan, en ex-Yougoslavie ou au Liban, avant d’être désigné en 2014 pour l’opération Serval au Mali.

«Humble et efficace»

Engagé dans la Légion étrangère en 1988, à l’âge de 19 ans, il a gravi les échelons progressivement. En 1991, il participe à la Formation générale élémentaire (FGE), «où il obtient d’excellents résultats et se révèle un jeune gradé d’encadrement de grande valeur», selon la Défense. En 1992, il rejoint la Légion étrangère à Djibouti, où il occupe la fonction de chef d’équipe d’infanterie. A son retour de séjour en septembre 1994, il est affecté au 1er régiment étranger d’Aubagne, où il est promu au grade de caporal-chef le 1er août 1996, puis sergent le 1er septembre 1996.

C’est en 1997 qu’il se porte volontaire pour être réorienté vers le domaine du «combat au génie», auquel il appartenait encore avant sa mort au Mali. Il réussit alors le Certificat technique du 1er degré correspondant, ce qui lui permet d’être affecté le 12 janvier 1998 au 1er régiment étranger de génie (1er REG) à Laudun-l’Ardoise, régiment qu’il ne quittera plus.

Il est ensuite employé comme chef de groupe puis comme sous-officier adjoint à partir de 1999, où «il se révèle comme un sous-officier humble et efficace», dit le ministère de la Défense. Il obtient ensuite son Brevet supérieur de technicien de l’armée de Terre (BSTAT) en 2002 et devient chef de section de 2002 à 2004. «Son exemplarité et ses qualités en font un modèle à suivre et son excellente manière de servir lui permet de gravir rapidement les échelons», écrit le ministère de la Défense. En 2002, il est ainsi promu sergent-chef; puis, en 2004, adjudant.

Célibataire et sans enfants

L’année suivante, il rejoint le groupe d’intervention Nedex (Nedex (neutralisation, enlèvement, destruction des explosifs). Par sa «réussite à l’ensemble des stages auxquels il est inscrit et à sa capacité à travailler en groupe», il «devient alors au fil des années une référence au sein du régiment». En 2009, il est donc promu adjudant-chef.

Nikolic était projeté au Mali depuis le 23 avril en qualité de chef de groupe EOD (Explosive ordonnance disposal). C’est donc là, le 14 juillet, qu’il a trouvé la mort, alors qu’il était engagé dans une opération de contrôle de zone à une centaine de kilomètres au nord de Gao. A la suite d’une attaque suicide contre des blindés français, sept militaires ont été touchés par l’explosion, dont trois grièvement. Evacué par hélicoptère vers l’hôpital militaire de campagne de Gao, Dejvid Nikolic est décédé dans la soirée des suites de ses blessures. Il était célibataire, sans enfants.

N.B.

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Mali: un légionnaire français tué le 14 juillet dans une attaque suicide

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Frédéric DUMOULIN | 15/07/2014

Un soldat français de la Légion étrangère, dans le nord du Mali, le 21 janvier 2013
© AFP/Archives - Fabio Bucciarelli

Un légionnaire français a été tué lundi et deux autres grièvement blessés lors d'une "attaque suicide" dans le nord du Mali, à la veille du basculement de l'opération Serval vers une mission plus large de lutte contre le terrorisme au Sahel.

Cette attaque, qui a fait le neuvième mort français depuis le début de Serval --le premier par attaque suicide--, est également intervenue à la veille d'une tournée africaine de François Hollande.

Lundi, en fin d'après-midi, "un véhicule suicide a attaqué des éléments de la force française engagés en opération de contrôle de zone à une centaine de kilomètres au nord de Gao", a indiqué le ministère de la Défense mardi dans un communiqué.

"L'attaque a été portée contre des véhicules blindés installés en surveillance dans le secteur d'Al Moustarat. Sept militaires ont été touchés par l'explosion puis immédiatement pris en charge par leurs camarades avant d'être évacués vers l'hôpital militaire de campagne de Gao. L'un des trois militaires grièvement blessés est décédé dans la soirée", a-t-on précisé.

Il s'agit du neuvième soldat français tué au Mali depuis le lancement de l'opération Serval en janvier 2013. Si des attentats ou tentatives d'attaques suicides ont déjà eu lieu dans le nord du pays contre des casernes où étaient stationnés des soldats français et africains, c'est la première fois qu'un militaire français est tué au cours d'une opération de ce type. La dernière perte française au Mali remonte au 8 mai.

La victime est l'adjudant-chef Dejvid Nikolic, 45 ans, né en Serbie et naturalisé français, du 1er régiment étranger du génie (1er REG) de Laudun-l'Ardoise (Gard), a indiqué le ministère. Sous-officier aguerri, il effectuait au Mali sa huitième mission en opération extérieure, après avoir servi au Gabon, à Djibouti, en Afghanistan (2005 et 2010) et au Liban (2012 et 2013).

- Fin de Serval, début de Barkhane -

François Hollande, chef des armées, a souligné dans un communiqué que les soldats français accomplissaient "avec courage et efficacité" leur mission "pour consolider la souveraineté du Mali et lutter contre les groupes terroristes". Le Premier ministre, Manuel Valls, a également rendu hommage aux soldats français engagés pour "assurer la sécurité et la stabilité de cette région". Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a lui souhaité "un prompt rétablissement" aux militaires blessés.

A l'Assemblée nationale, les députés ont observé une minute de silence en hommage au légionnaire. Le président du Sénat Jean-Pierre Bel (PS) a salué "l'exemplarité" de l'engagement des forces françaises "contre les groupes terroristes" au Sahel.

Quelque 1.700 militaires français participent à la mission Serval lancée le 11 janvier 2013 pour stopper la progression des islamistes armés et soutenir les troupes maliennes. Elle doit s'achever dans les prochains jours pour céder la place à une opération plus large et permanente de lutte contre le terrorisme au Sahel, qui mobilisera 3.000 soldats français.

Cette perte française intervient juste avant la tournée en Afrique, de jeudi à samedi (Côte d'Ivoire, Niger, Tchad), de François Hollande et la visite au Mali de Jean-Yves Le Drian, qui doit signer mercredi à Bamako l'accord de défense franco-malien qui ouvre l'après-Serval. Un millier d'hommes devrait rester au Mali pour lutter contre "les groupes terroristes combattants".

Dimanche, M. Le Drian avait acté la fin de la mission Serval et salué une "opération contre le terrorisme menée à bien, avec une grande efficacité", avec "beaucoup d'éliminations" de "terroristes" "et beaucoup de stocks d'armes repris". Au total, 200 tonnes d'armements et de munitions ont été saisis, dont 20 tonnes de nitrate d'ammonium, qui sert à fabriquer des engins explosifs, selon son entourage.

Serval va être remplacée par l'opération Barkhane, qui doit se mettre en place en "partenariat" avec les cinq pays de la zone sahélo-saharienne (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) avec "à peu près 3.000 militaires". L'opération comptera 20 hélicoptères, 200 véhicules blindés, 10 avions de transport tactique et stratégique, 6 avions de chasse et 3 drones, selon le ministère. L'état-major sera basculé sur N'Djamena.


Sénégalais, Algériens, Chinois... Ils ont combattu pour la France

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Publié le 14-07-2014

Les représentants de 80 pays ayant servi la France pendant la Grande guerre participent aux cérémonies du 14-Juillet. D'autres ont défendu le drapeau tricolore en 1940, en 1944, et en Indochine...

Un campement de spahis marocains a? Ribécourt dans l'Oise, en 1914. (Collection Eric Deroo)
Un campement de spahis marocains à Ribécourt dans l'Oise, en 1914. (Collection Eric Deroo)

Venus d'Afrique, d'Asie ou d'ailleurs, d'innombrables soldats étrangers ou indigènes de l'empire colonial ont servi la France lors des deux guerres mondiales. Cette année, la République a choisi de rendre hommage aux 80 pays ayant participé à la Première Guerre mondiale en conviant des représentants de tous ces contingents à participer aux cérémonies du 14-Juillet.

De leur côté, l'historien Pascal Blanchard et le réalisateur Rachid Bouchareb signent une collection intitulée "Frères d'armes" : une cinquantaine de portraits de ces personnages, célèbres ou inconnus, qui ont combattu pour la France depuis un siècle – diffusés tous les vendredis, à 22h40 sur France 3.

"Le Nouvel Observateur" s'associe à cette démarche et ressuscite ce passé oublié en vous racontant des histoires méconnues de ces combattants étrangers, enfouies dans notre mémoire nationale.

1 Les tirailleurs sénégalais du Chemin des Dames

Les fêtes de la Victoire du 14 Juillet, troupes noires, carte postales, 1919.(Groupe de recherche Achac/DR)

Il est grand, il est noir, il est fort, et, sous sa chéchia rouge, il sourit de toutes ses dents blanches ; il est le brave indigène venu des lointaines colonies d'Afrique pour aider sa "mère patrie", la France. Ca, c'est le tirailleur sénégalais des affiches de la propagande de guerre. La réalité historique est moins glorieuse.

L'idée de recourir aux colonies pour pallier la faiblesse de la démographie de la métropole a été théorisée dès 1910, par Charles Mangin, un officier de l'armée coloniale, qui en fait la thèse d'un best-seller, "la Force noire". Mais elle ne s'impose qu'après les premières grandes saignées des débuts du conflit. En 1915, l'état-major se décide à puiser dans cette réserve qui semble infinie, et dont personne ne doute qu'elle répondra à l'appel avec enthousiasme.

Les indigènes sont révoltés

Le point de vue des populations concernées n'est pas tout à fait le même. Les indigènes sont déjà révoltés contre le travail forcé auquel les soumet la loi des Blancs. Lequel d'entre eux serait assez fou pour donner sa vie pour eux, dans un pays qu'il ne connaît pas, face à un ennemi dont il ne sait rien ? Selon les historiens (1), tous les moyens d'échapper au recrutement sont mis en oeuvre. Les fuites vers les colonies voisines anglaises ou portugaises sont massives, et les Français doivent faire face à des révoltes d'ampleur. La répression se fait au canon et à la mitrailleuse. Une fois l'ordre rétabli, comme on disait alors, le recrutement "volontaire" s'opère. Il arrive, nous dit le "Dictionnaire de la France coloniale" (Flammarion) qu'il se fasse "au lasso".

Débarqués en France, formés à la hâte, les soldats des contingents coloniaux découvrent l'enfer auquel ils sont destinés. La guerre elle-même, mais aussi le changement de climat, le froid, l'angoisse du déracinement ou les maladies inconnues font des ravages. L'hécatombe la plus terrible survient au printemps 1917, au Chemin des Dames. A la Chambre, un homme s'insurge de voir ainsi les soldats noirs servir de "chair à canon". 

L'égalité au combat, pas l'égalité civique

Il s'appelle Blaise Diagne. Il est noir lui-même. Elu au printemps 1914 dans une des quatre communes du Sénégal qui, au nom d'un vieux statut, peuvent envoyer des représentants à Paris, il est aussi le premier député français d'origine africaine. Clemenceau, devenu président du Conseil, fin 1917, s'en fait un allié. Il le nomme haut commissaire au recrutement, et l'envoie en Afrique.

Voir débarquer un Noir avec toute la pompe d'un ayant rang de ministre est une horreur pour les colons et une réussite auprès des populations. Diagne met en scène sa mission, multiplie les discours éblouissants et les promesses de beaux uniformes ou de bonne paie, et réussit enfin à rallier les masses. Au total, 134.000 soldats (sur 550.000 combattants ou travailleurs de l'empire dans son ensemble) sont venus des colonies d'Afrique noire pour combattre en France. Diagne leur a aussi promis que l'égalité au combat aboutirait forcément à l'égalité civique. Cette promesse-là ne sera jamais tenue.

(1)"L'Empire triomphant (tome l)", par Gilbert Comte, Editions Denoël. "L'Afrique dans l'engrenage de la Grande Guerre", par Marc Michel, Editions Karthala.

2 Les "indigènes d'Algérie" dans les tranchées

L'émir Khaled, capitaine des spahis.
(Groupe de recherche Achac/DR)

La France coloniale adore ses beaux soldats de l'empire. Elle aime aussi qu'ils restent à la place qui leur revient dans la hiérarchie, tout en bas. Dans l'armée de la Première Guerre mondiale, seuls six Noirs sont officiers. Et deux petites centaines de Maghrébins à peine sont sous-officiers ou officiers, mais toujours subalternes. Parmi eux, deux destins croisés disent les ambiguïtés de cette histoire.

Le premier porte le beau nom d'émir Khaled (1875-1936). Il est capitaine des spahis. C'est surtout une recrue rêvée pour l'armée française : son grand-père était l'illustre Abd el-Kader, le rebelle magnifique qui avait lutté contre les Français au moment de la conquête du pays, dans les années 1830-1840. Né à Damas, où était mort son aïeul, Khaled opte clairement pour la France. Eduqué à l'école française, il fait Saint- Cyr, et n'hésite pas à se réengager, quand sonne le tocsin de la guerre contre l'Allemagne.

Double obscur

Dans leur série "Frères d'armes", Pascal Blanchard et Rachid Bouchareb en dressent un portrait passionnant. Son double, obscur, n'est pas moins fascinant. A l'origine, le lieutenant Boukabouya est lui aussi un "indigène d'Algérie". Instituteur de métier, il se met lui aussi, dès 1914 au service de la France. En 1915, le capitaine de son régiment meurt au combat. L'officier indigène estime, à raison, que le grade lui revient. L'état-major préfère donner le galon à un officier moins ancien... mais plus "français". Ecoeuré, Boukabouya déserte avec une partie de ses hommes et va se mettre au service des Allemands qui sont alliés aux Ottomans.

Depuis le début de la guerre, grâce au sultan calife commandeur des croyants qui règne à Istanbul, les Allemands rêvent d'utiliser l'arme religieuse pour retourner les nombreux musulmans vivant dans les empires français, anglais, ou russe. Le lieutenant sert cette propagande. Il est envoyé dans les camps de prisonniers pour propager cette bonne parole auprès des détenus maghrébins, rédige un opuscule dénonçant la façon dont est traité l'islam dans l'armée et s'engage dans les rangs ottomans.

Sujets de seconde zone

De son côté, atteint de tuberculose, l'émir Khaled abandonne le front en 1916. Dès le lendemain de l'armistice, il se décide lui aussi à ruer dans le brancard colonial. Il veut en finir avec le système de l'indigénat, ces musulmans transformés en sujets de seconde zone sur leur propre terre, et rêve de citoyenneté pour tous. Il va même, nous dit le dictionnaire "l'Algérie et la France" (Bouquins, Robert Lafont) jusqu'à réclamer secrètement au président Wilson le droit du peuple d'Algérie à disposer de lui-même. L'Américain n'est-il pas en train de l'accorder aux Tchèques comme aux Polonais.

Pour Paris, l'affront est intolérable. Khaled est expulsé. En 1926, ce soldat qui a porté haut les couleurs de l'armée française pendant la Première Guerre mondiale est contraint de retourner en Syrie, où il est né.

3 Des Chinois enterrés dans la Somme

Travailleurs chinois en déplacement à Puchevillers (Flandres), photographie anonyme, 1918.
(SHD)

La guerre est mondiale, elle concerne aussi l'Extrême-Orient. Dès l'été 1914, sans tergiverser, le Japon, qui rêve de mettre la main sur les provinces chinoises contrôlées par les Allemands, entre dans le conflit aux côtés de l'Entente. La Chine hésite longtemps. Dépecé au XIXe siècle par les Occidentaux, le vieil Empire est, depuis 1912, une jeune République instable et fragile. Elle n'entre en guerre qu'en août 1917, et finit par choisir le côté allié après avoir longtemps hésité.

Un accord conclu avec les Anglais prévoit toutefois que le pays du Milieu n'enverra en Europe que des travailleurs. Fuyant l'atroce misère qui sévit dans leur pays, les coolies s'engagent en masse. Ils connaîtront une misère plus dure encore. Après des mois de voyage entassés dans des cales de bateaux, ils débarquent à Boulogne-sur-Mer et se retrouvent parqués dans des camps dans la Somme. Dans les usines de l'arrière ou aux abords du front, le travail est harassant. La paie est maigre. Et le bonheur inexistant : leur contrat ne prévoit qu'un seul jour de réjouissance dans l'année, le seul Nouvel An chinois.

Fauchées par la grippe espagnole de 1918-1919 qui fait des ravages dans ces troupes mal logées et mal nourries, des centaines d'entre eux ne reverront jamais leur terre natale. Ils reposent toujours dans le cimetière chinois de Noyelles-sur-Mer, petit village de la région d'Abbeville, à l'orée de la baie de Somme.

4 Les 100.000 Polonais de l'Armée bleue

Depuis la fin du XVIIIe siècle, la Pologne n'existe plus. Elle a été partagée entre ses trois voisins, la Prusse, l'Autriche, la Russie. Pour les Polonais, le conflit de 14-18 est donc d'abord une guerre fratricide : 1,2 million d'entre eux se retrouvent dans l'armée du tsar, à lutter contre les 800.000 qui servent le Kaiser et les 200.000 de l'empereur François-Joseph.

Depuis le XIXe siècle, nombre de Polonais ont trouvé refuge en France. Ils veulent se battre, eux aussi. Comment le leur permettre alors que la France est l'alliée du tsar, mortel ennemi de la Pologne ? Une première vague, en 1914, ne peut entrer que dans la Légion étrangère. Il faut attendre la chute de Nicolas II, emporté par la révolution de février 1917, pour que l'idée d'une véritable armée polonaise servant sur le sol français prenne corps.

Un chef légendaire

Elle se constitue peu à peu à l'été 1917, grâce à des Polonais vivant en France, à d'autres venus des Etats-Unis, à des prisonniers des armées austro-allemandes qui acceptent de changer de drapeau, et même à une poignée de Polonais venus... du Brésil ! Ces soldats parlent polonais, reçoivent des ordres en polonais, sont coiffés de la czapka, casquette carrée caractéristique, mais dépendent de l'état-major français et portent l'uniforme bleu horizon, d'où le nom de leur corps : l'Armée bleue.

Elle se dote d'un chef légendaire, Józef Haller (1873-1960), qui, comme Pilsudski, le futur libérateur de la Pologne, a d'abord servi dans l'armée austro-hongroise. Il la déserte pour combattre les Allemands en Ukraine au début de 1918, leur échappe par miracle, se retrouve à Moscou, puis via Mourmansk arrive en France, à l'été 1918, pour prendre le commandement de sa brigade polonaise. Elle comptera près de 100.000 hommes.

La victoire des Alliés amène la renaissance de sa chère Pologne. Il y fait un retour triomphal avec ses troupes en 1919... et reprend aussitôt le combat, cette fois contre les bolcheviques, qui menacent Varsovie. Pour aider le jeune Etat, la France dépêche une mission d'officiers, parmi lesquels un certain capitaine... de Gaulle.

5 Les soldats noirs massacrés de 1940

Tirailleurs africains dans un camp de prisonniers en Lorraine, en 1940.
(Service historique de la défense)

Chacun a en tête les longues cohortes de prisonniers français hagards, emmenés vers l'Allemagne sitôt après l'effondrement de juin 1940. Certains vaincus n'eurent pas la chance de connaître ce sort, pourtant sinistre. A Airaines, dans la Somme, à Erquinvillers, dans l'Oise, à Chasselay à côté de Lyon, quand les Allemands vainqueurs tombent sur des régiments composés de soldats noirs, ils les massacrent sur place.

Déjà, durant la Première Guerre mondiale, la propagande allemande était scandalisée qu'une nation se prétendant "civilisée" comme la France fasse appel à des "sauvages", en l'occurrence les troupes coloniales, pour combattre des Européens. La haine des Allemands redouble quand les Français, juste après la guerre, font occuper la Rhénanie par des tirailleurs. Des histoires, inventées, de viols de femmes allemandes par des Africains sont montées en épingle par l'extrême droite, et Hitler lui-même en parle dans "Mein Kampf". C'est la "honte noire" (2), "die schwarze Schande", et c'est elle que les vainqueurs de 1940 veulent laver dans le sang.

Il se nomme Jean Moulin…

Ici et là, les officiers, blancs ou noirs, qui veulent défendre leurs hommes sont exécutés d'une balle dans la nuque. En Eure-et-Loir, un jeune préfet est arrêté et molesté par la Wehrmacht parce qu'il refuse d'imputer à des soldats africains des exactions qu'ils n'ont pas commises. Il en est si heurté qu'il tente de se suicider. Il se nomme Jean Moulin et vient d'accomplir son premier acte de Résistance. Durant ce mois de juin 1940, 3.000 tirailleurs auraient été ainsi exécutés sauvagement. Les 80.000 qui sont fait prisonniers ont droit à un traitement à part.

Les Allemands refusent de les interner en Allemagne, dont ils pourraient "souiller" le sol sacré. On les enferme dans des "Frontstalags", des camps situés en France. A partir de 1942-1943, ils y seront gardés par des soldats français.

(2) Etudiée par Jean-Yves Le Naour : "la Honte noire", Hachette littératures.

6 Ces Allemands qui ont libéré la France

Qui se souvient qu'il y avait, parmi les héros qui contribuèrent à la libération de la France à l'été 1944... des Allemands ? Deux historiens, Eveline et Yvan Brès, ont écrit l'histoire de l'un d'entre eux et de ses compagnons (3), héros méconnus.

Otto Kühne (1893-1955) est un député communiste du Reichstag, obligé de fuir son pays à l'arrivée de Hitler au pouvoir. Il s'exile au Danemark, puis en Norvège. Comme de nombreux communistes, il participe aux brigades internationales, puis, après la victoire de Franco, échoue dans les camps de réfugiés espagnols en France. Quand ils occupent le pays, en 1940, les Allemands recherchent les nombreux opposants au nazisme qui y avaient trouvé asile. Par miracle, Kühne réussit à passer à travers les mailles du filet et on le retrouve, au début de l'Occupation, affecté au travail forestier, dans des camps de travail mis en place par Vichy en Lozère.

La vie des maquis

Fin 1943, il est dans les Cévennes, membre dirigeant de la brigade Montaigne, un groupe d'une cinquantaine de maquisards, presque tous allemands. Ils sont installés dans des fermes isolées et soutenus par une large partie de la population de ses villages protestants, où l'on se souvient sans doute que l'Allemagne fut, au temps des persécutions, une terre de refuge. Ils vivent la vie des maquis, avec les coups de main, les attaques, les morts et la victoire finale, qui est aussi la leur.

Kühne, avec ses soldats allemands, est à Nîmes, au moment de la libération de la ville. L'homme qui hisse à nouveau le drapeau tricolore sur la mairie est un sarrois. Les SS qui cherchent à fuir sont français.

(3)"Un maquis d'antifascistes allemands en France (1942-1944)". Nouvelles Presses du Languedoc.

François Reynaert - Le Nouvel Observateur


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