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2013


La légion a fêté avec tous ses drapeaux les 150 ans de Camerone

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Publié le mardi 30 avril 2013

Le caporal Condori Pamuri a reçu son certificat de naturalisation « par le sang versé » des mains du ministre de la défense Jean Yves Le Drian.Photo DR

C’est un ancien chef de corps du 2e REP qui a porté la main du capitaine Danjou et un caporal de Calvi a été naturalisé par « le sang versé». La pluie a épargné ce mardi à Aubagne la célébration du 150 ème anniversaire du combat de Camerone.

Présidée M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, en présence du chef d’état-major de l’armée de Terre, le général d’armée Bertrand Ract-Madoux et du général commandant la Légion étrangère, le général de division Christophe de Saint Chamas, cette commémoration a revêtu un caractère exceptionnel puisqu’à l’occasion du 150e anniversaire du combat de Camerone, l’ensemble des drapeaux, étendards et fanions des 11 régiments et formations de la Légion étrangère étaient exceptionnellement présents.

Tous portent dans leurs plis l’inscription de cette bataille fondatrice de la Légion étrangère. C’est le général d'armée (2S) Michel Guignon, ancien chef de corps du 2 e REP de Calvi, et ancien gouverneur militaire de Paris qui a eu l'honneur insigne de remonter la voie sacrée avec la main articulée en bois du capitaine Danjou, « la relique sacrée » de la légion. Il était accompagné d’un caporal-chef d’active et de l'adjudant Berthold Vossler, à qui il doit la vie en Algérie alors qu'il servait au 1 er REP .

Au cours de cette cérémonie, un légionnaire a reçu son certificat de naturalisation « par le sang versé » des mains du ministre de la défense Jean Yves Le Drian. C’est une procédure très rare et très émouvante puisque le caporal Condori Pamuri du 2 e Régiment de parachutistes de Calvi est le 15e légionnaire à être naturalisé dans le cadre de cette loi votée à l’unanimité par le parlement français en 1999 .

Totalisant 4 années de légion étrangère, il a été blessé en Afghanistan en juin 2010. Nommé caporal à titre exceptionnel, il a été cité à l’ordre du corps d’armée et a reçu la Croix de la Valeur militaire avec étoile de vermeil. Ayant versé son sang au combat, il a acquis le droit de devenir Français après en avoir fait la demande.


Camerone, une bataille légendaire

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El Sol de Córdoba  Miguel Olvera Caballero 30 avril 2013


Chaque année, la Légion étrangère rend hommage aux héros de la bataille de Camerone comme ici, lors d'une cérémonie au Théâtre antique d'Orange, le 30 avril 2010 - Jean-Louis Zimmermann/CC
 
De Huatusco, État de Veracruz, au Mexique — En l'honneur du sous-lieutenant Clément Maudet de la Légion étrangère, décédé lors de la bataille de Camerone en 1863, la municipalité de Huatusco construira un mausolée pour célébrer sa mémoire et resserrer les liens d'amitié entre la France et le Mexique.

C'est ce qu'a annoncé l'unique élue de la municipalité, Nadia Torres Demuner, lors de la commémoration du 150e anniversaire de cet affrontement, auquel ont pris part de célèbres habitants de Huatusco, comme Francisco et Manuel Marrero, dont la mère soigna le sous-lieutenant Maudet avant sa mort et son inhumation dans le temple de San Antonio.

De son côté, le colonel adjoint au général de la Légion étrangère, M. Le Cour Grandmaison, a souligné combien la présence de la délégation française et la commémoration de la bataille de Camerone renforçaient l'amitié entre le Mexique et la France, en rappelant aux deux nations la protection accordée aux légionnaires blessés au combat dans la ville de Huatusco.

"Pour la Légion étrangère, le nom de mama Juana est très important, en raison de l'accueil qu'elle a réservé au sous-lieutenant, et elle est présente dans l'esprit de tous les légionnaires", a conclu le colonel de la Légion étrangère.

Parmi les invités d'honneur se trouvaient le colonel Le Cour Grandmaison, la représentante de l'ambassade française, Lygie de Schuyter, Joaquín Talavera Sánchez, président de l'association Camerone, ainsi que d'anciens combattants de la Légion étrangère, des fonctionnaires municipaux et des invités, comme le chroniqueur de la ville, Marcelino López Páez.

Un mythe pour la légion

L'événement a eu lieu le matin du 29 avril au rez-de-chaussée de l'hôtel de ville, où a été lu un bref compte-rendu de la bataille qui s'est déroulée le 30 avril 1863 entre les forces françaises et mexicaines, au cours de laquelle quasiment tous les soldats français sont morts.

Ensuite, la délégation française (dont plusieurs anciens soldats), accompagnée par des représentants du secrétariat de la marine mexicaine, s'est dirigée vers le panthéon municipal pour poser la première pierre du mausolée dédié au sous-lieutenant Clément Maudet.

Camerone est devenu un mythe pour la légion, comme le rapporte son histoire officielle : "L’assaut final est donné. Bientôt il ne reste autour de Maudet que cinq hommes : le caporal Maine, les légionnaires Catteau, Wensel, Constantin, Leonhard. Chacun garde encore une cartouche ; ils ont la baïonnette au canon et, réfugiés dans un coin de la cour, le dos au mur, ils font face. À un signal, ils déchargent leurs fusils à bout portant sur l’ennemi et se précipitent sur lui à la baïonnette. Le sous-lieutenant Maudet et deux légionnaires tombent, frappés à mort. Maine et ses deux camarades vont être massacrés quand un officier mexicain se précipite sur eux et les sauve. Il leur crie : “Rendez-vous !” [...] Les soixante hommes du capitaine Danjou ont tenu jusqu’au bout leur serment. Pendant 11 heures, ils ont résisté à deux mille ennemis, en ont tué trois cents et blessé autant. Ils ont par leur sacrifice, en sauvant le convoi, rempli la mission qui leur avait été confiée."  

Pour les Mexicains, la bataille ne fut pas moins sanglante. Le soldat Barrientos est entré le premier dans la cour de l'auberge sans regarder derrière lui, croyant que l'affrontement avait pris fin. La première chose qu'il l'a surpris fut le sol, qui avait une couleur sombre, recouvert du sang versé.

Quelques secondes plus tard, il est tombé, abattu par trois coups de feu tirés par la poignée de légionnaires qui résistaient encore dans leurs uniformes déjà gris, le visage presque noir à cause de la poudre et de la poussière. Le soldat Barrientos est mort seul, face aux assiégés.

A l'issue de la bataille et lors du retour à Huatusco, l'humeur était à la fête et à l'aube, on entendait les casques des cavaliers qui arrivaient à toute allure et les voix des hommes qui s'écriaient : Nous avons gagné ! Nous avons vaincu ! On leur a mis une raclée, à ces Français !

Et ainsi s'est terminée la bataille de Camerone, dont on fête aujourd'hui le 150e anniversaire. 

Une vidéo montrant le mausolée dressé à la mémoire de la bataille de Camerone :

Castelnaudary. La Légion dans la peau

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Le 30/04/2013

Ci-dessus, le photographe Victor Ferreira, avec l'une des images de l'un  des légionnaires qui a posé pour «La Légion dans la peau». Un photographe qui connaît bien son sujet, puisqu'il a été lui-même légionnaire.

Ci-dessus, le photographe Victor Ferreira, avec l'une des images de l'un des légionnaires qui a posé pour «La Légion dans la peau». Un photographe qui connaît bien son sujet, puisqu'il a été lui-même légionnaire.

C'est aujourd'hui, dans le cadre de «Marseille capitale européenne de la culture», qu'aura lieu le vernissage de l'exposition de Victor Ferreira, conseiller municipal de Castelnaudary, adjudant-chef (ER), de la légion étrangère, et photographe de grand talent.

C'est donc dans le cadre de «Marseille Provence 2013», le jour même du 150e anniversaire du combat de Camerone, que le nouveau musée de la Légion étrangère ouvrira ses portes.

Avec une extension de 2000 m2 et une muséographie complètement repensée, le musée confrontera le mythe de la Légion étrangère avec la réalité, à travers son histoire et ses valeurs. Pour découvrir la Légion autrement, le musée proposera dans son espace expositions temporaires du 30 avril au 1er septembre, une exposition originale qui s'intitulera «La Légion dans la peau», tatouages de légionnaires. Les tatouages sont fréquents chez les «combattants», et ce depuis la plus haute Antiquité. Mais dans l'armée française contemporaine, c'est dans la Légion étrangère que ce mode d'expression est le plus répandu. L'adjudant-chef (ER) Victor Ferreira qui a fait partie de ce corps d'élite pendant plus de vingt ans s'est livré à un travail photographique, en captant à travers leurs tatouages, le regard de plus de 200 légionnaires. En tant que «frère d'arme», Victor Ferreira a réussi à gagner leur confiance afin de leur permettre dans leur cadre de vie de livrer à son objectif, d'abord leur tatouage, puis leur image et enfin leur mystère d'homme. Il s'agit de symboles parfois, d'un souvenir heureux ou malheureux, d'une thérapie aussi. Le tatouage visible ou plus souvent invisible lance les messages, que seul le photographe Victor Ferreira à su avec autant de sensibilité recevoir. Tous les événements de la vie du légionnaire sont imprimés sur son corps pour se souvenir ou pour exorciser. Sans impudeur, Victor Ferreira a reçu les confidences de ces hommes. Il les a traduites en clichés, témoins sensibles et humbles de leur humanité. L'exposition comprend quarante photos, chacune est une vie offerte au regard du photographe. Un livre va faire suite à cette exposition. Il présentera l'ensemble du travail photographique de Victor Ferreira sur le sujet, résultat de trois années de travail.

La Dépêche du Midi

Nîmes : la légion fête le 150e anniversaire de Camerone dans les arènes

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30/04/2013

L'inspection des troupes de la légion étrangère dans les arènes de Nîmes. (FRANÇOIS CHARCELLAY)

Environ 500 militaires rassemblés dans les arènes pour la traditionnelle cérémonie de Camerone.

Hier, à 17 heures, sous les ordres du colonel Eric Ozanne, la légion étrangère a commémoré les 150e anniversaire du combat de Camerone. Près de 500 hommes du 2e Régiment étranger d'infanterie se sont retrouvés dans l'amphithéâtre romain de Nîmes, y compris le caporal-chef Tapanar. Ce mulet, âgé de 18 ans, est en effet la mascotte du régiment. 

Comme le veut la tradition, après la présentation du régiment au chef de corps, a eu lieu l'inspection des troupes. Puis la revue des troupes par le général de la division, accompagné par le chef de corps.

A l'occasion de cette commémoration, ont également été récompensés des personnels du régiment. Pour clore la cérémonie, a eu lieu le récit de la bataille de Camerone, où le 30 avril 1863, 62 légionnaires assiégés dans une hacienda résistèrent durant plus d'une journée à 2000 soldats mexicains.

Les légionnaires n'oublient pas Camerone

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30/04/2013

Les anciens légionnaires des Deux-Sèvres ont célébré, dimanche matin, les 150 ans de la bataille de Camerone.

Les anciens légionnaires des Deux-Sèvres ont célébré à Saint-Maixent-l'Ecole, dimanche matin, les 150 ans de la bataille de Camerone

« Ils furent ici moins de soixante. Opposés à toute une armée. Sa masse les écrasa », détaillait Maurice Lebrun en citant le texte inscrit sur le monument mexicain érigé en l'honneur du sacrifice des légionnaires de Camerone le 30 avril 1863. Les accents de l'hymne du régiment ont aussi résonné près du monument du souvenir square Chauray dimanche matin. Le président de l'Amicale des anciens de la Légion étrangère des Deux-Sèvres qui avait organisé la cérémonie du cent-cinquan- tenaire de cette bataille légendaire, soulignait ainsi ce fait d'arme célébré chaque année dans les unités.

Vénérer le mythe

Calot ou béret sur la tête, les anciens de la Légion ont donc commémoré le sacrifice du capitaine Danjou. Ils ont écouté le récit de Camerone, lu par le général Clarke de Dromantin. Chacun au travers de cette lecture, revivait ses souvenirs de légionnaire. Alban Thoumyre, engagé en 1976, ne peut oublier son largage au-dessus de Kolwezy en 1978. En quoi la Légion a modifié votre vie ? « Sept ans au 2e Rep et 3e Rei ne s'oublient pas », témoigne-t-il conservant le mystère qui sied au légionnaire. Admet-il seulement que ça lui a permis de poursuivre une carrière dans la garde rapprochée de l'émir du Quatar. Même réponse laconique de Jacques Merindol, cinq ans de Légion entre 1954 et 1959, « ça apprend à vivre ! ». Youda Hamed, Burkinabé de naissance, lui, a obtenu la carte d'identité française après avoir servi la France en 1979 et durant 17 ans au 1er Rec. Il est dorénavant le porte-drapeau de l'Amicale des anciens de la Légion. Maurice Lebrun, lui, évoque ses opérations extérieures aux quatre coins du globe, Mayotte, Guyane, Djibouti, au gré de l'actualité guerrière lors de ses 15 ans de légion au 2e Rep et 3e Rei engagés en 1988. Sa présidence de l'amicale deux-sévrienne des anciens de la Légion étrangère, lui permet de garder le contact des képis blancs et bérets verts.



CHAMPIGNY Commémoration de Camerone

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30/04/2013

Au monument aux morts.
La cérémonie départementale du 150e anniversaire de la bataille de Camerone, au Mexique, figure de proue de la Légion étrangère, ou 62 soldats de la Légion résistèrent plus d'une journée à 2.000 Mexicains, le 30 avril 1863, s'est déroulée, samedi, au monument aux morts de Champigny-le-Sec, en présence des autorités locales et du président du conseil général, Claude Bertaud.

Légionnaires : Français par le sang versé

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30/04/2013

La main articulée du capitaine Danjou, tué à Camerone. - (Photo NR)

En fêtant Camerone, la Légion étrangère célèbre le respect de la parole donnée, la solidarité entre frères d'armes et la force de l'engagement qui l'anime […] En signant ainsi l'éditorial de Képi blanc, la revue de la Légion, le ministre de la Défense choisit de souligner trois caractéristiques légionnaires : fidélité, solidarité et efficacité.

Le 30 avril, le récit de Camerone est lu devant les troupes de chaque régiment de la Légion. L'épitaphe du monument élevé au Mexique résume la bataille : « Ils furent ici moins de soixante opposés à toute une armée, sa masse les écrasa. La vie plutôt que le courage abandonna ces soldats français le 30 avril 1863. » Camerone, c'est donc la fidélité à la parole donnée.
La solidarité est inscrite dans le code d'honneur du légionnaire : « On n'abandonne jamais un légionnaire ». Au combat, mais pas seulement : « Malgré nos efforts, explique le général de Saint-Chamas, patron de la Légion, il nous arrive encore, parfois, de découvrir d'anciens légionnaires vivant dans la rue, sans ressources ; je les appelle nos clochards médaillés. » Dans toute la France, les amicales d'anciens se mettent en action dès qu'elles ont connaissance de tels cas : « On leur trouve un toit, parfois du travail, ou on les dirige vers notre direction de l'action sociale », indique le lieutenant-colonel Julien.
Cette action sociale est complémentaire du dispositif des armées, mais spécifique : « Certains, qui n'ont pas fait les démarches pour devenir français (1), et qui ont rompu avec leur passé, n'ont plus rien, alors on les prend en charge. » A Puyloubier, cent anciens sont hébergés par la Légion.
« Sans les dons, nous ne pourrions pas faire face » souligne le général de Saint-Chamas. Le 24 avril, à Aubagne, France3 Paca a présenté un documentaire sur ces légionnaires de Puyloubier. Il est coproduit notamment par la société de production tourangelle TGA, et le conseil régional du Centre.
L'efficacité, enfin, soulignée par Jean-Yves Le Drian, c'est celle que viennent de démontrer les unités de la Légion dans les combats des Ifoghas, au Mali, ou celle de Kolwezi (*) dans l'actuelle République démocratique du Congo où, en 1978, le 2e REP sauva de la mort 700 Africains et 170 Européens pris en otages par des rebelles katangais.

 (1) Depuis 1999, tout légionnaire étranger blessé au combat peut obtenir automatiquement la nationalité française, s'il le demande. (2) Le général Puga, chef d'état-major particulier du président de la République, était de ceux qui sautèrent sur Kolwesi

 « La Légion étrangère » histoire et dictionnaire, collection Bouquins, 1.152 pages, 32 €

aubagne

Ce 30 avril, à Aubagne, maison mère de la Légion, aura lieu la grande cérémonie de Camerone. La main du capitaine Danjou (LA relique de la Légion) sera portée par le général (retraité) Guignon. Ce même jour, le musée de la Légion (dont Fabrice Hergott, directeur du musée d'art moderne de Paris est conseiller scientifique), sera inauguré, l'essentiel des travaux ayant été financé par des dons de légionnaires et de civils, dont Albert de Monaco et Edmonde Charles-Roux.

Bruno Besson

Aubagne : la Légion honore avec fierté les 150 ans de Camerone

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Publié le mardi 30 avril 2013

Ce matin les Képis Blancs ont été salués par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian

Photo Guillaume Ruoppolo La cérémonie était présidée par Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, qui a profité de sa visite pour rendre un hommage appuyé aux Képis Blancs.

Le 150e anniversaire des combats de Camerone a été fêté avec faste, émotion et recueillement ce mardi matin à la maison mère de la Légion étrangère, à Aubagne. La cérémonie était présidée par Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, qui a profité de sa visite pour rendre un hommage appuyé aux Képis Blancs et "à tous ceux qui sont tombés cette année pour la France, avec une pensée particulière pour les soldats en opération au Mali. Ces soldats, au Mali aujourd’hui et demain ailleurs encore font la fierté de la France. La nation compte plus que jamais sur vous"a martelé le ministre lors de la lecture de son ordre du jour.

Une fois encore la cérémonie, réglée dans le moindre détail, a été de toute beauté pour les milliers de spectateurs invités. Séquence émotion quand quatre sous-officiers et légionnaires en activité ou à la retraite ont été décorés. La plupart ayant été blessés et héroïques lors des combats en Afghanistan. Un caporal du 2e REP a été naturalisé français pour son sang versé au combat. Il est le 15e légionnaire à obtenir ce sésame depuis la loi de 1999.

Émotion encore quand le général en retraite Guignon, le porteur de la main articulée du capitaine Danjou, commandant ses 65 soldats à Camerone, a remonté la voie sacrée, encadré de deux de ses frères d’armes. Dont un qui, en Algérie, lui avait sauvé la vie alors qu’il n’était que lieutenant. Cette année, pour que ces festivités soient "historiques", sur les rangs il n’y avait que des légionnaires représentant les divers régiments. Et pour que l’éclat soit davantage marqué, c’est le général Christophe De Saint-Chamas, commandant les 7 000 Képis Blancs, qui a défilé en tête, devant les troupes. Au passage de ces centaines d’hommes impeccablement mis, les applaudissements furent nourris. Mention spéciale encore pour la prestigieuse musique qui, à la cadence de 88 pas par minute, donnait le ton de ce Camerone 2013.

Et pour que la fête ne connaisse aucune fausse note, le ciel était redevenu clément à l’heure où la patrouille de France a survolé le quartier Viénot, suivie, exceptionnellement par deux Mirage venant saluer la grande famille légionnaire. Camerone, comme l’a confié le ministre, est "une légende qui continue de vivre".


La Légion étrangère : 150 ans de sacrifices

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Publié le 28/04/2013

La Légion fêtera le 30 avril, partout dans le monde, le cent cinquantième anniversaire des combats de Camerone. Retour sur des soldats de légende.

Défilé du 14 juillet 1999. © AFP
La Légion étrangère n'est pas une troupe comme les autres. L'image forte du képi blanc, la parade du 14 Juillet sur les Champs-Élysées dont elle ferme traditionnellement de son pas lent le défilé des troupes à pied, la réputation d'excellence des Français et des étrangers qui y servent après une sélection qui ne retient qu'un candidat sur huit, tous ces éléments la dotent d'une notoriété exceptionnelle et d'une réputation à toute épreuve. Fondée en 1831, sous la monarchie de Juillet, elle a dès le départ accueilli des volontaires venus d'ailleurs pour servir la France, en bénéficiant d'une nouvelle identité, donc du droit à une nouvelle vie. Bien souvent, ces hommes, en délicatesse avec l'armée et/ou la justice de leur pays, se voient offrir un anonymat protecteur.

Troupe d'élite

Née au XIXe siècle des nécessités de la conquête de l'Algérie, la Légion étrangère a d'abord été marquée par les prises et les expéditions coloniales qui se sont succédé durant plus d'un siècle en Afrique, en Amérique du Sud, en Extrême-Orient. Les guerres mondiales ont également mis à contribution cette troupe d'élite, qui s'est trouvée prise après 1945 dans les douloureux soubresauts de la décolonisation. En Indochine, où elle a payé un lourd tribut, comme en Algérie, qui a bien failli causer sa perte, la Légion a traversé l'histoire le front haut, sans bien comprendre toujours dans quel sens celle-ci s'écrivait. La Légion est sortie blessée de la guerre d'Algérie, avant de se reconstruire, en s'installant pour la première fois sur le sol métropolitain. La Légion étrangère n'a jamais cessé de fasciner. Passée de 40 000 hommes du temps de sa splendeur à moins de 8 000 aujourd'hui, elle demeure cette troupe d'élite que les dernières coupes d'effectifs n'ont pas affectée et dont rien ne dit encore si les prochaines l'entameront davantage.

Un lieutenant à Diên Biên Phu © SIPA

1831, Algérie : la fondation

Le 9 mars 1831, neuf mois après la prise d'Alger en juin 1830, le roi Louis-Philippe décide de créer une Légion étrangère. De longue date, des soldats étrangers avaient servi la France, le plus souvent dans des régiments composés par nationalité. Mais après la Révolution et l'Empire, l'idée naîtra de regrouper ces étrangers dans une même unité. Fort souvent, ceux-ci ne disposent plus de la moindre pièce d'état civil. La Légion introduit une innovation majeure : les étrangers peuvent y être engagés sous une identité déclarée, en rompant ainsi avec leur passé. Aux réprouvés, aux bannis, parfois aux délinquants, la France offre une chance exceptionnelle : celle d'entamer une nouvelle vie. La conquête de l'Algérie, périlleuse et dévoreuse d'effectifs, leur en fournira l'occasion. En juin 1835, quatre ans après sa création, la Légion alors formée de 4 000 hommes est cédée en bloc à l'Espagne, afin d'aider la reine Isabelle II à combattre une rébellion. Lorsque ces légionnaires rejoindront la France trois ans plus tard, ils ne seront plus que 500 ! Entre-temps, avant même la fin de l'année 1835, Louis-Philippe a engagé la formation d'une nouvelle Légion étrangère.

Sidi Bel Abbes 1961 © Sipa

Sidi Bel Abbes

En 1843, les légionnaires commencent la construction d'un camp sur le site de la koubba d'un vénéré descendant du prophète, Sidi Bel Abbes, situé à 80 kilomètres au sud d'Oran. Progressivement, la Légion va façonner cette région non seulement en y implantant de nombreuses casernes et terrains de manoeuvre, mais aussi en y créant une véritable ville. C'est là que se forge la légende des soldats-bâtisseurs, un des ciments de la culture légionnaire. Elle est dès cette époque faite de singularité, d'excellence et de l'orgueil d'appartenir à une institution professionnalisée, différente de la "régulière" par ses traditions propres scellant son esprit de corps. Cet enracinement et cet attachement de la Légion à l'Algérie, où elle combat régulièrement des rébellions, ne l'empêcheront pas de mener des batailles au Maroc et en Syrie, notamment.

1863, Camerone : la naissance du mythe

Le 30 avril 1863, dans une ferme fortifiée de Camerone, au Mexique, 3 officiers et 62 légionnaires font le serment de se battre jusqu'au bout contre 2 000 Mexicains qui les assaillent. Sur le monument érigé à la mémoire du capitaine Jean Danjou et de ses hommes figure cette inscription :

Ils furent ici moins de soixante

Opposés à toute une armée.

Sa masse les écrasa.

La vie plutôt que le courage

Abandonna ces soldats français

À Camerone le 30 avril 1863

Le 30 avril 1998, cérémonie célébrant le 135e anniversaire de la bataille de Camerone © AFP

Tous les ans, le 30 avril, les légionnaires commémorent cette bataille qui ne constitue certes pas une victoire, mais porte au plus haut le respect de la mission, qui consistait cette fois à protéger le passage d'un convoi. Cette mémoire est célébrée partout où se trouvent des légionnaires. À la maison mère d'Aubagne, qui a remplacé après l'indépendance de l'Algérie celle de Sidi Bel Abbes, un ancien légionnaire a le privilège insigne de traverser la place d'armes en portant la relique sacrée : la main de bois du capitaine Danjou. Un moment d'une extrême solennité que la Légion réunie vénère dans un sentiment de force et de dignité quasi mystiques.

Il sentait bon le sable chaud

Au début du XXe siècle, le général Paul-Frédéric Rollet devient le "Père Légion" et élève la singularité de cette troupe exceptionnelle au statut de légende. Dès cette époque, la Légion captive le grand public, et des dizaines de films (de Beau geste à Dragées au poivre) et de chansons illustrent cette histoire glorieuse. L'oeuvre la plus connue demeure "Mon légionnaire", celui qui "sentait bon le sable chaud", chanson créée en 1936 par Marie Dubas et immortalisée par Édith Piaf. La troupe légionnaire au sang chaud n'est certes pas composée d'enfants de choeur, mais toute la force de l'encadrement consiste justement à les canaliser. À Camerone, le comportement du capitaine Danjou est typique de celui que veulent incarner les officiers servant dans la Légion, mais qui ne sont pas légionnaires eux-mêmes.

REGARDEZ "Mon légionnaire" interprété par Édith Piaf

Discipline de fer

Imposant la discipline de fer permettant seule de faire marcher droit autant de fortes têtes, l'officier doit également être totalement dévoué aux hommes qu'il a sous ses ordres, cette rigueur exigée par le commandement n'étant pas négociable. C'est à ce prix que la Légion est devenue une troupe d'élite ! Trente-trois ans après Camerone, alors qu'il se prépare à prendre le poste de gouverneur général de Madagascar, le général Joseph Gallieni présentera au gouvernement une requête inédite : "Je demande d'emmener avec moi 600 hommes de la Légion étrangère afin de pouvoir, le cas échéant, mourir convenablement." 

150 ans après Camerone, la Légion étrangère "partout où la France se bat"

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29/04/13

Des soldats de la Légion étrangère défilent le jour anniversaire de la bataille de Camerone, le 30 avril 2011, à Aubagne, dans le sud de la France

La Légion étrangère, qui s'apprête à fêter le 30 avril le 150e anniversaire du combat de Camerone, sa bataille fondatrice, rassemble des volontaires de près de 150 pays, présents sur tous les fronts, "partout où la France se bat". Et à l'heure d'internet, le mythe Légion a de beaux jours devant lui.

Douze sont morts en Afghanistan et le dernier est tombé en février au Mali. Depuis la création de la troupe, en 1831, 36.000 légionnaires ont été tués au combat. Des étrangers au service de la France, recrutés parmi les milliers de jeunes qui se présentent chaque année dans sa douzaine de centres d'information.

Première étape d'un parcours exigeant, qui fera d'eux des combattants capables de résister aux conditions les plus dures, dans le désert comme en forêt tropicale.

"C'est une troupe d'étrangers commandée par des Français. Ils viennent pour une raison, ils restent pour une autre. Nous sommes un outil d'intégration qui a fait ses preuves, mais ça passe par le renoncement à ce qu'ils étaient avant", résume le général Christophe de Saint Chamas, qui commande la Légion étrangère.

Ils viennent même de plus en plus loin. Dans les années 1950, la Légion regroupait une quarantaine de nationalités, principalement des Européens. Elle en compte à ce jour 146, pour un effectif d'environ 7.000 hommes. Et son site internet en 18 langues a fortement contribué à mondialiser le recrutement.

Moins de "têtes brûlées"

Miguel Medina/AFP Des soldats du 4è régiment étranger de Castelnaudary défilent le 14 juillet 2011 sur les Champs-Elysées

85% des légionnaires sont étrangers. Les Slaves sont désormais les plus nombreux (23%). Devant les légionnaires originaires d'Europe centrale et des Balkans (17%), ceux du monde occidental (14%), les Asiatiques (10%), ceux d'Afrique noire et du monde arabe (15%), et enfin d'Amérique latine (6%)

A Aubagne (Bouches-du-Rhône), la "maison-mère" depuis que la Légion a quitté Sidi Bel-Abbes en Algérie en 1962, les candidats légionnaires font leurs premiers pas avant d'entamer leur formation à Castelnaudary. Outre la sélection physique et psychologique propre à tout militaire de l'armée de Terre, leur premier défi sera d'apprendre le français. L'objectif est que le nouveau légionnaire maîtrise 400 mots de français après 17 semaines d'instruction. L'entraînement physique, les notions de base du combat et d'instruction civique complètent cette première initiation.

Après cinq ans d'engagement, ceux qui le souhaitent pourront demander à devenir Français, mais nombreux sont ceux qui gardent leur nationalité d'origine. D'autres, environ 30%, n'iront pas au bout de leur contrat. La nouveauté, c'est que les légionnaires d'aujourd'hui peuvent retourner dans leur pays, ce qui était impossible par exemple pour les Slaves avant la chute du Mur de Berlin.

Il y a le folklore: beaux légionnaires et sable chaud. Et il y a la face sombre de la Légion, longtemps considérée comme un repère de mauvais garçons et de délinquants. Avec 8.000 candidats pour un millier de légionnaires recrutés chaque année, la Légion dispose d'un vivier important.

"Quand on a un doute sur quelqu'un, on ne le prend pas. Pourquoi aller chercher quelqu'un à problèmes quand on a les moyens de choisir ?", souligne un officier supérieur : "Quand on voit ce qui se passe au Mali, on n'a pas à rougir de l'instruction que l'on donne à nos légionnaires. Ce qui prouve que l'outil fonctionne".

Le recrutement suit en fait les zones de crise et l'évolution des sociétés: moins de "têtes brûlées" et plus de jeunes gens plus versatiles, qui peuvent revenir sur leur engagement.

L'anniversaire de Camerone, le combat fondateur de la Légion, le 30 avril 1863 au Mexique, est chaque année l'occasion pour les légionnaires de renouveler leur serment de fidélité à la France.

Le général de Saint Chamas rappelle cette réflexion d'un légionnaire en fin de contrat qu'il recevait récemment dans son bureau: "Si la Légion n'était pas là, il y a longtemps que je ne serais plus là".

AFP


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