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2016


Avalanche de Valfréjus : un sixième légionnaire succombe à ses blessures

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25 Janv. 2016

 

Valfréjus, lundi 18 janvier . Cinq militaires sont morts, emportés par une avalanche en Savoie sur le col du Petit Argentier.

Valfréjus, lundi 18 janvier . Cinq militaires sont morts, emportés par une avalanche en Savoie sur le col du Petit Argentier.
AFP Photo/ledauphine.com

Un sixième militaire est décédé ce lundi des suites de ses blessures, annonce l'Armée de Terre. L'homme a été emporté lundi 18 janvier par une avalanche alors qu'il «progressait à ski de randonnée» en hors-piste, avec ses camarades de régiment, à Valfréjus (Savoie).

Il avait été grièvement blessé lors de cet entraînement alpin. 

Dans un communiqué diffusé sur son compte Twitter, l'Armée de Terre explique que le militaire, né en Hongrie, appartenait au 2ème régiment de Saint-Christol-d'Albion (Vaucluse). Sur son site, la Défense précise que le militaire était âgé de 23 ans, était célibataire et sans enfant et avait rejoint les rangs de la légion étrangère voilà un peu plus d'un an. 

Avalanche de #Valfréjus : l'armée de Terre déplore le décès d’un sixième légionnaire du #2REG pic.twitter.com/6wIe3enLgd

— Armée de Terre (@armeedeterre) 25 Janvier 2016
Lundi, une cinquantaine de légionnaires du 2ème régiment étranger de Saint-Christol skiaient à environ 2000 mètres d'altitude lorsque treize d'entre eux ont été emportés par une coulée de neige. Cinq militaires, âgés de 21 à 33 ans, ont péri dans l'accident. Huit autres ont été transportés dans des hôpitaux de Grenoble et Saint-Jean-de-Maurienne. Deux militaires se trouvaient dans un état d'hypothermie, dont un dans un état grave. 

Mardi, une cérémonie d'hommages aux victimes est prévue au 2ème régiment étranger de génie, à Saint-Christol-d'Albion. 
 
Mardi 26 janv. 10h30 : hommage funèbre aux militaires décédés dans l'#avalanche de #Valfrejus à Saint-Christol #2REG pic.twitter.com/04XyClqIBO
— Armée de Terre (@armeedeterre) 22 Janvier 2016

Accident mortel à Escœuilles : la deuxième victime était d’Alquines

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Publié le 24/01/2016 PAR JEAN-MARC SZUBA

Un habitant d’Alquines a péri dans l’accident qui s’est produit samedi 23 janvier à Escœuilles et qui a aussi coûté la vie au conducteur de la voiture, domicilié à Quesques.

 C’est dans ce virage dangereux que deux habitants du secteur ont perdu la vie. /><span> C’est dans ce virage dangereux que deux habitants du secteur ont perdu la vie. </span></div><div class=
C’est dans ce virage dangereux que deux habitants du secteur ont perdu la vie. 

 

Une violente collision s’est produite sur la RN 42, à Escœuilles, samedi 23 janvier, peu avant 16 heures. Les deux occupants d’une Clio ont été tués après que leur voiture, qui avait quitté son couloir de circulation, est venue percuter très violemment un 4x4 qui arrivait dans l’autre sens.

On savait que le conducteur était de Quesques. Le maire de cette commune l’avait d’ailleurs confirmé aux gendarmes. Il s’agissait de Sylvain Dufour. L’identification du passager a été plus longue car il n’avait pas de papiers d’identité sur lui. Les gendarmes ont établi que l’autre occupant de la voiture était Arnaud Evrard, d’Alquines.

Les deux hommes étaient cousins et étaient en famille, à Quesques. C’est en ramenant Arnaud Evrard à Alquines que Sylvain Dufour a perdu le contrôle de sa voiture dans ce virage où de nombreux accidents se sont produits. Âgé de 46 ans, Arnaud Evrard était un ancien légionnaire. Demi-frère de Mme Deschamps, la boulangère, il habitait dans un logement de la place d’Alquines.

Le virage rectifié bientôt

De mémoire, Christian Leroy, maire d’Escœuilles, pense que neuf personnes ont perdu la vie en une trentaine d’années à cet endroit particulièrement dangereux. Il s’agit d’une courbe assez prononcée, au bas de la descente du plateau d’Alquines.

La direction des routes a décidé, en 2008, de modifier le revêtement de la chaussée à cet endroit pour donner plus d’adhérence. Dans le même temps, une signalétique renforcée a été installée, avec des lampes flash.

Par ailleurs, des travaux de rectification du virage ont été décidés et des entreprises ont été choisies pour des travaux qui devraient commencer prochainement.

François Hollande: l’envol du faucon socialiste

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Le Devoir.com - Libre de penser

23 janvier 2016

 

Le reporter au Monde David Revault d’Allonnes relate la transformation du président français en chef de guerre dans un essai percutant lancé juste avant les attentats de novembre.

Avant sa victoire contre Nicolas Sarkozy, François Hollande ne s’était jamais vraiment intéressé à la chose militaire. « Rien ne semble a priori plus étranger à ce président que le conflit. Et, a fortiori, l’affrontement armé », écrit David Revault d’Allonnes dans Les guerres du président. C’est en portant secours à son homologue du Mali en 2013 que « l’homme tranquille » a découvert sa machine de guerre.

S’il tergiverse sur le front économique, Hollande n’a pas hésité à déployer ses troupes dans l’ancienne colonie française menacée par les groupes djihadistes. À l’Élysée, c’est la stupeur parmi les conseillers interrogés par le spécialiste du Parti socialiste. L’offensive malienne est un success story. Elle permet notamment de libérer Tombouctou, cette Palmyre africaine classée au patrimoine mondial de l’humanité.

Le « président normal » s’enhardit. « Il dispose enfin, dans l’appareil d’État, d’une administration efficace, placée sous ses ordres immédiats, et qui applique ses directives sans sourciller, loin des résistances et des blocages opposés à ses choix de politique économique par les hauts fonctionnaires. » Après le Mali, ce sera la Centrafrique puis le Sahel. « Le chef de l’État serait-il saisi par l’ivresse de la guerre ? Force est d’en convenir », soutient l’auteur.

Un président martial

Pour mener ses campagnes, Hollande s’appuie sur le coloré Benoît Puga, son chef d’état-major. Les deux hommes sont pourtant aux antipodes. « Comment François Hollande, athée convaincu et laïcard militant, a-t-il pu à ce point s’enticher d’un ancien légionnaire et baroudeur de l’Afrique, catholique intégriste issu d’une famille pro-Algérie française, qui plus est ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy ? »

Sous le quinquennat Hollande, les Rafales de l’armée de l’air ne demeurent pas longtemps sur le tarmac. À compter de 2014, les coûteux appareils larguent leurs bombessur le groupe armé État islamique en Irak puis sur le versant syrien du califat l’année suivante. Dans l’intervalle, la guerre au terrorisme s’est déplacée à Paris.

Dans un style de type 24 h chrono, Revault d’Allonnes reconstitue les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de janvier 2015. Aux premières heures du drame, on suit le président français jusqu’aux bureaux ensanglantés de l’hebdomadaire satirique en marchant à travers les douilles de kalachnikov.

La surveillance du djihad français est intégrée à la routine de l’Élysée. « Hollande n’ignore pas que le risque reste plus élevé que jamais, qu’un nouvel attentat pourrait cette fois se révéler dévastateur pour lui, que l’extrême droite est à l’affût et que la droite ne manquera pas d’ouvrir au plus vite le débat sécuritaire. » C’était avant le Bataclan qui a donné un second souffle au « soldat Hollande », dont la popularité est de nouveau plombée par le chômage à l’approche de la présidentielle de 2017.


Sur le Larzac, les légionnaires seront au camp et les enfants au collège

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Actualités

Publié le 23/01/2016

De nombreux élus étaient présents hier autour de Jean-Claude Luche, dont François Rodriguez, maire de la Couvertoirade (à gauche), et Christophe Laborie, conseiller départemental (à droite)./R.G.
De nombreux élus étaient présents hier autour de Jean-Claude Luche, dont François Rodriguez, maire de la Couvertoirade (à gauche), et Christophe Laborie, conseiller départemental (à droite)./R.G.

Jean-Claude Luche, président du Conseil départemental, était présent hier, à La Cavalerie, pour annoncer la création d'un collège sur le Larzac, liée à l'arrivée de la Légion étrangère.

Programmée il y a un peu moins de six mois, l'installation de la treizième demi-brigade de la Légion étrangère au camp du Larzac a commencé à devenir réalité il y a une dizaine de jours, avec l'arrivée de 118 militaires membres de l'encadrement, chargés de préparer celle des premières troupes, prévue au mois de juillet (420 hommes en plus). Fin 2018, à l'issue du processus, 1 300 soldats seront présents sur place, mais l'accroissement de la population ira bien au-delà puisqu'en prenant en compte les familles, ce ne sont pas moins de 2000 personnes au total qui seront recensées. Un changement aux répercussions importantes et qui, surtout, ne se limiteront pas aux limites du camp mais auront un impact conséquent sur la vie des villages alentours.

Projet de territoire

«Nous n'avons pas le droit de faire d'erreur, a déclaré Jean-Claude Luche aux élus présents hier, à La Cavalerie, pour participer à plusieurs réunions de travail et à des échanges. J'ai le devoir, nous avons le devoir, de réussir la réception de la Légion car c'est quelque chose d'extrêmement important pour l'Aveyron. Il nous faut afficher zéro défaut et faire en sorte que, plus tard, nous n'ayons pas de regrets, que nous ne nous disions pas “on aurait dû” ou “il aurait fallu”.»

L'enjeu est en effet de taille pour toute la zone concernée par l'arrivée des militaires, qui ne constitue que la partie émergée de l'iceberg.

«C'est une aubaine pour le sud du département tout entier, une chance inouïe d'avoir un vrai projet de territoire, a souligné Arnaud Viala, député de la troisième circonscription de l'Aveyron. Je veux que ce soit une réussite durable.»

«Si nous réunissons toutes les conditions pour bien accueillir ces familles, il y aura, ensuite, de fortes chances qu'elles restent sur place, a détaillé Jean-Claude Luche. Nous devons tout faire pour qu'elles soient aveyronnaises et donc nous montrer meilleurs que les Gardois ou les Héraultais !»

Verrue

C'est donc dans cette optique que le président du Conseil départemental a révélé qu'un collège serait créé sur le Larzac, de façon à ce que les enfants du cru et ceux des légionnaires puissent être scolarisés sur place. Une annonce qui a suscité des applaudissements dans les rangs des élus mais également quelques requêtes de la part de certains d'entre eux, notamment au sujet de l'endroit où l'établissement verrait le jour.

«Son implantation importe peu, a lancé Solveig Letort, conseillère municipale de La Couvertoirade, à Jean-Claude Luche. En revanche, il faut avoir à l'esprit que plus il sera centré, plus il aura de chances de vivre. Il est nécessaire que l'aménagement du territoire se fasse de la façon la plus harmonieuse possible, pour jouer le jeu des deux zones d'attractivité que sont La Cavalerie et L'Hospitalet, plutôt que celui d'un hyperbourg. Cela ne sert à rien de déshabiller Pierre pour habiller Paul ; il faut habiller les deux. De plus, j'ai tendance à penser que les hommes sont comme les pommes : plus on les entasse, plus ils ont de chances de pourrir. Il faut réussir la mixité et assurer une vraie qualité du point de vue des bâtiments et de l'enseignement qui sera dispensé. Entrons dans le vingt et unième siècle avec un collège qui soit une vitrine pour le reste du département et pas une espèce de verrue.»

«Dites-moi où il serait le plus judicieux de l'implanter, et le plus rapidement possible, afin d'établir le cahier des charges», a répondu le président du Conseil départemental, ajoutant : «Il est important que nous soyons proches de vous. Notre administration est à votre disposition et doit être votre partenaire privilégié, mais c'est vous qui allez décider de vos équipements, pas le président du Conseil départemental, à Rodez !»

En plus de celle concernant le collège, d'autres annonces ont été effectuées, au sujet de l'agrandissement de l'école de La Cavalerie et de la construction d'un gymnase, à laquelle le département contribuerait financièrement, «pour que l'équipement soit à proximité du camp et bénéficie à toute la population», comme l'a précisé Jean-Claude Luche.


Le chiffre : 39

Ans > C'est la date à laquelle remonte la dernière création d'un collège dans l'Aveyron. Il s'agit de celui des Quatre saisons, à Onet-le-Château, en septembre 1976.


RAIATEA - Teaviu Walter, l’artisane aux doigts d’or

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Vendredi 22 Janvier 2016

 

Extraite de l’ouvrage Tifaifai, la photo de Teaviu a été prise lors d’un salon du tifaifai à l’hôtel de ville de Papeete. (© DR)
Extraite de l’ouvrage Tifaifai, la photo de Teaviu a été prise lors d’un salon du tifaifai à l’hôtel de ville de Papeete. (© DR)
Teaviu Walter, née Toa, avait acquis une réputation d’excellence dans le domaine de l’artisanat et surtout du tifaifai. Habituée des salons et des expositions de tifaifai, à Papeete, elle avait même gagné un concours d’originalité et de qualité. Elle s’est éteinte le dimanche 17 janvier. Son fils, légionnaire, a pu passer Noël et quelques derniers instants avec elle, avant de repartir à Mayotte.

Elle est partie Teaviu, un dimanche de janvier, entourée de ses enfants, avec discrétion, comme elle avait vécu.
Dans le monde du rima’i (artisanat) local, elle était réputée pour la qualité de son travail et notamment de ses tifaifai. Participant aux différents salons et expositions de cet art à Papeete, elle s’était fait une réputation, avait gagné des concours, et figurait même en photo dans certains ouvrages sur le sujet.
Originaire de Tapuamu, à Taha’a, cette mamy, née Toa dans le district de Ruutia, fille de Teihopaarae Toa et de Atahi Teehu, avait épousé Walter, un légionnaire. Elle avait débuté sa carrière dans l’artisanat, puis s’était perfectionnée dans la découpe de tifaifai originaux, dont le fini faisait l’admiration et ne souffrait d’aucune critique. Un univers chaleureux et coloré, fort apprécié de sa clientèle.
Maman de trois enfants, elle était particulièrement fière de cette descendance. Hermann, Hannelore et Sylvia avaient fait leur chemin dans la vie, et l’avaient élevée au rang de mère comblée. Sylvia travaille dans un commerce de la ville, et Hannelore va reprendre le flambeau de l’artisanat après avoir été initiée au tifaifai par Teaviu. Âgé de 42 ans, son fils a, quant à lui, embrassé une carrière militaire, dans la Légion étrangère, et a épousé une jeune femme qui lui a donné trois enfants. À l’annonce de l’évolution de la maladie de sa maman, et de sa fin prochaine, il a fait une demande de permission auprès de ses supérieurs, à Mayotte où il est en poste, pour venir au chevet de sa maman. Des moments doux et pleins d’émotion et d’amour, qu’il a vécus avec force, se sont poursuivis jusqu’au dernier souffle de vie de celle qui la lui avait donnée. Il raconte ses dernières volontés :  « Fidèle à son caractère réservé, ma maman n’avait pas voulu d’obsèques ostentatoires. C’est à son domicile, du lotissement Mana où elle résidait, que l’office religieux s’est déroulé. J’ai passé Noël auprès de ma maman, et je pense qu’elle avait souhaité attendre cette période de réjouissances familiales, avant de s’effacer avec modestie. Elle a toujours cherché à nous transmettre son savoir-faire, nous garderons d’elle le souvenir d’une bosseuse. » L’hommage rendu au cimetière de la commune de Uturoa, par le tavana et les nombreuses personnes de son entourage, n’avait d’égal que la quantité de gerbes déposées sur son tombeau.

 

De notre correspondant Jean Claude Bocher

Le Département valide le projet de collège sur le Larzac

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Le 22 janvier

 

L'établissement pourrait être implanté à la Cavalarie ou près
L'établissement pourrait être implanté à la Cavalarie ou près "d’un nœud autoroutier" a indiqué le Département. (Repro CP)

A l'occasion d'un point presse dédié à l’arrivée programmée de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère dans le Sud-Aveyron, Jean-Claude Luche a annoncé la construction d'un nouveau collège sur le Larzac.

Un projet de "10 à 15 millions d'euros" qui permettra aux 200 élèves qui garnissent actuellement les établissements de Millau -collège Marcel-Aymard principalement- ou Lodève d'étudier "à domicile".

Reste désormais à déterminer l'implantation exacte de l'établissement  qui pourra accueillir entre 300 et 400 élèves, "que ce soit à La Cavalerie ou près d’un nœud autoroutier", a confirmé le président du conseil départemental.


Libre et indocile, la romancière Edmonde Charles-Roux est morte

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LE MONDE | 21.01.2016

Edmonde Charles-Roux (née en 1920), chez elle à Paris, en 1966.

Femme de lettres et journaliste dont le parcours épouse l’histoire culturelle française depuis près de soixante-dix ans, Edmonde Charles-Roux est morte mercredi 20 janvier à Marseille, à l’âge de 95 ans.

Farouchement méridionale – si ses parents sont marseillais, son ascendance annexe aussi les pays cévenol et avignonnais –, résolument cosmopolite par son éducation, elle naît à Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine, le 17 avril 1920. Fils d’un armateur marseillais, son père, François (1879-1961), est certes un homme d’affaires, mais aussi un diplomate. S’il devient membre de l’Institut (Académie des sciences morales et politiques), ses postes officiels l’entraînent, lui et les siens – son épouse, Sabine, et leurs enfants, Cyprienne, qui deviendra princesse del Drago, Jean, diplomate converti à la congrégation des rosminiens, et Edmonde donc – à vivre, selon ses affectations, à Saint-Pétersbourg, Istanbul, Le Caire, Prague – la ville de la petite enfance –, et Londres. Déménageant avec armes et bagages, chiens, chevaux et selleries.

Rien d’étonnant à ce que l’écrivain se voit en « bébé cosmopolite ». Jusqu’au répit romain, lorsque Charles-Roux est nommé ambassadeur auprès du Saint-Siège en 1932. La famille y demeurant près de huit ans, la future femme de lettres fait donc une bonne part de ses études au lycée Chateaubriand à Rome.

La mission romaine de son père est interrompue par la guerre de 1939, lorsque celui-ci est appelé à prendre le secrétariat général des affaires étrangères quand Alexis Léger (Saint-John Perse en littérature) est démis de la fonction par Paul Reynaud en juin 1940. Lorsque la guerre éclate, Edmonde Charles-Roux prépare un diplôme d’infirmière. Volontaire, la voilà bientôt affectée dans un corps d’ambulancières, dans une unité de la Légion étrangère, l’éphémère 11e régiment étranger d’infanterie.

Une audace impardonnable

Dans le secteur de Verdun, à Bras-sur-Meuse, elle est blessée en mai 1940, lors du bombardement de l’hôpital de campagne ; elle continue néanmoins son secours aux blessés. Décorée de la Croix de Guerre, elle est nommée caporal d’honneur de la Légion étrangère et citée à l’ordre du corps d’armée.

De retour à Marseille – son père démissionne lorsque Laval, vice-président du Conseil de Vichy devient secrétaire d’Etat aux affaires étrangères –, Edmonde Charles-Roux continue le combat dans les rangs de la Résistance. Disposant d’un véhicule de la Croix-Rouge et de bons d’essence, elle est approchée par des membres des FTP-MOI (francs-tireurs et partisans - main-d’œuvre immimgrée) pour qui elle assure des transports clandestins, et intègre le réseau Brutus.

Au lendemain du débarquement des troupes françaises sur les côtes de Provence, le général de Lattre de Tassigny, qui rencontre Edmonde par l’entremise de son frère Jean, l’affecte à son état-major. Elle restera attachée à son cabinet pendant la première partie de la campagne de France. Seul livre du voyage, Guerre et Paix, de Tolstoï. Peu avant les combats meurtriers pour la libération de Colmar, Edmonde Charles-Roux est nommée au poste, créé à cette occasion, d’assistante sociale divisionnaire de la 5e division blindée, sous le commandement du général de Vernejoul. C’est lors de l’entrée de la Ire armée française en Autriche que la jeune femme est blessée pour la deuxième fois et citée à l’ordre de la division.

A la fin de la guerre, son père renoue avec ses premiers engagements – parallèlement à ses responsabilités à la tête du Secours catholique qui vient de naître, il sera le dernier président de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez (1948-1956). Rendue à la vie civile – elle menace de déserter, insoumise, quand on tarde à la démobiliser –, Edmonde Charles-Roux se voit fermer les portes de son milieu. Elle a vécu au milieu des soldats. Et fréquenté nombre de communistes. Impardonnable. Ce mauvais exemple doit être sanctionné.

Edmonde Charles-Roux à Paris, le 7 janvier 2014.

Pour trouver un emploi, elle quitte donc Marseille et s’essaie au journalisme ; par hasard elle croise un armateur marseillais qui, actionnaire d’un nouvel hebdomadaire féminin, Elle, la présente à ses fondatrices, Hélène Lazareff et Marcelle Auclair. Son premier papier : le retour de Toscanini à Milan ! Passionnée de musique, elle accompagne la naissance, voulue par Lily Pastré et Gabriel Dussurget, du Festival d’Aix-en-Provence, lancé par un Cosi fan tutte interprété par un chef autrichien (Hans Rosbaud) et un orchestre allemand (celui de la radio Südwestfunk de Baden-Baden) ! Un pied de nez aux ostracismes et à l’héritage de la haine… Convoquant les peintres les plus créatifs pour les décors des productions lyriques d’Aix, Edmonde Charles-Roux rayonne et André Derain, qui se lie à elle, la prend pour modèle.

Courriériste, elle passe deux ans à la rédaction de Elle (1947-1949), avant de travailler à l’édition française du journal Vogue (1950). Elle en devient rapidement rédactrice en chef, succédant à Michel de Brunhoff. Elle y impose très vite sa marque, tant dans la maquette et la mise en pages que le contenu. Sur 70 pages, elle en assigne 30 à la mode et autant à la culture !

Elle y révèle ou y impose des talents nouveaux. Dans le domaine des arts plastiques (le peintre Hervé Dubly), la photographie (le Français Guy Bourdin, après l’Américain Irving Penn qu’elle accueille dès juin 1951 dans la revue où Henry Clarke et Richard Avedon officient déjà, bientôt rejoints par William Klein), la littérature (François-Régis Bastide, François Nourissier, Violette Leduc, Alain Robbe-Grillet), les créateurs de mode (après Dior, Ungaro et Saint Laurent). Jouant d’une synergie créatrice pour promouvoir le pop art comme le prêt-à-porter, le dialogue des audaces et des aspirations contemporaines. Ce n’est pas sans risque : Edmonde Charles-Roux doit quitter le magazine en 1966, sur rumeur de scandale, pour avoir voulu imposer une femme de couleur en couverture. Une audace impardonnable ; de fait, le premier mannequin noir à faire la couverture de Vogue Paris (le titre change en 1968) sera Naomi Campbell, plus de vingt ans plus tard (1988).

Mais 1966 n’est pas une année sombre pour Edmonde Charles-Roux. A l’automne, elle publie chez Grasset son premier roman, Oublier Palerme. Tiré d’un souvenir d’enfance en Sicile – un fait divers sanglant mettant aux prises un marchand de fleurs palermitain avec un touriste américain candidat à la mairie de New York qui retrouve là soudain la logique archaïque de la violence de la terre de ses ancêtres –, le livre, ardemment soutenu par Louis Aragon et Elsa Triolet, est aussitôt couronné par le prix Goncourt.

Ce n’est pas vraiment le coup d’essai de l’écrivaine, qui avait participé dix ans plus tôt à l’atelier littéraire constitué par Maurice Druon en 1955 en vue de la rédaction des Rois maudits (6 vol., 1955-1960). Réveillant l’intérêt pour le roman historique qu’elle réhabilite et rajeunit, la saga capétienne fait aujourd’hui partie des œuvres qu’assume la romancière : « J’ai été un de ses nègres, en somme, mais des nègres qui disaient leur nom. »

Justesse et sobriété

Si le Goncourt lui offre une rencontre inattendue mais déterminante – chargé de lui remettre la médaille de la ville de Marseille, le maire Gaston Defferre fait la connaissance de la romancière : le coup de foudre est si fort qu’il bouleverse leurs vies désormais liées et Edmonde devient Mme Defferre en 1973 –, l’écrivain ne cède pas à la fébrilité. Elle prend son temps. Et poursuit son investigation de mondes enfuis ou obscurs. Suivront donc, chez Grasset, Elle, Adrienne (1971), intrigue sous l’Occupation où une couturière libre et renommée semble préserver son mystère, L’Irrégulière ou Mon itinéraire Chanel (1974), plongée biographique dans une vie maquillée à dessein par son héroïne, et la biographie d’Isabelle Eberhardt (1877-1904), « la femme des extrêmes » dont la vie errante et passionnée fascine la femme de lettres (Un désir d’Orient, 1988 et Nomade j’étais, 1995). Aux confins de son amour de la Sicile et de son attachement au Temps Chanel (1979).

Lire aussi : Edmonde Charles-Roux : Marseille en héritage

Edmonde Charles-Roux se fait aussi traductrice pour Une enfance sicilienne (1981), reprise en français des Mémoires de Fulco di Verdura (1898-1978), cousin de Giuseppe Tomasi di Lampedusa (1896-1957), auteur du Guépard. Le duc, dont l’enfance tient d’un paradis évanoui, précocement ruiné, avait été embauché par Gabrielle Chanel comme dessinateur de tissus, et finalement comme joaillier e t concepteur de bijoux pour sa maison.

Pas de place pour l’invention romanesque donc, mais un art de l’évocation de personnages, de faits ou de contextes historiques qui éblouit tant par sa justesse que sa sobriété. L’empathie ténue que propose Edmonde Charles-Roux a le charme et l’élégance de sa conversation, dont la vivacité enthousiasmait chaque année les jeunes réunis à Rennes pour les Rencontres Goncourt des lycéens qu’elle a défendues avec une constance et un enthousiasme spectaculaires.

Ce parcours sans faute ouvre sans surprise les portes de l’Académie Goncourt à l’ancienne lauréate. Le 13 septembre 1983, Edmonde Charles-Roux est élue au 2e couvert, celui de Huysmans, Jules Renard, Judith Gautier et Sacha Guitry, succédant à Armand Salacrou. Son action en faveur de l’ouverture du vénérable cénacle est à l’image de son parcours : libre et indocile. Aussi quand les jurés s’inquiètent, voire s’indignent de voir le label « Goncourt » dévoyé par un prix de lecteurs lycéens, elle se bat et convainc ses confrères que l’image de l’institution quelque peu entachée ne peut qu’en bénéficier, rajeunie et dynamisée. Dès 1988, sur la base de la première liste d’automne en vue du prix, en partenariat avec la FNAC et l’éducation nationale, ce trophée d’automne a sa championne, souveraine et malicieuse.

Toujours sous la houlette d’Edmonde Charles-Roux, qui succède à François Nourissier à la présidence de la compagnie, le 5 mars 2002, l’Académie connaît sa plus profonde mutation avec la réforme des statuts actée en 2008 (dont l’honorariat automatique à 80 ans pour les membres élus depuis cette date). Elle laissera sa place à Bernard Pivot en janvier 2014 et laissera son couvert à Eric-Emmanuel Schmitt début janvier.

« L’artiste doit être dangereusement seul », se plaisait-elle à répéter en citant Derain. Mais elle qui soutint aussi que « rien n’est plus égoïste qu’un écrivain » a démenti, par sa curiosité, son art du lien et son empathie, cette sombre vision qui n’éclaire que l’œuvre. Grande dame des lettres, elle a marqué de son empreinte la vie culturelle avec une autorité tranquille et un goût propre qui l’ont placée hors du commun. Indocile et singulière toujours.

  • 17 avril 1920 Naissance à Neuilly-sur-Seine
  • 1940 Croix de guerre caporal d’honneur de la Légion étrangère
  • 1950-1966 Les années « Elle »
  • 1966 « Oublier Palerme », Prix Goncourt
  • 1973 Mariage avec Gaston Defferre
  • 1983 Entre à l’Académie Goncourt
  • 2016 Mort à Marseille
Philippe-Jean Catinchi
Journaliste au Monde

Un Grez-Neuvillois raconte une prise d'otage

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22 janvier 2016

Un Grez-Neuvillois raconte une prise d'otage

Jean-Michel Dupont a été contacté par l'écrivain Jean-Luc Riva. - © Haut Anjou

Jean-Michel Dupont, de Grez-Neuville, est l'un des "héros" du livre de Jean-Luc Riva "Les enfants de Loyada" sorti le 15 janvier.

à 60 ans, Jean-Michel Dupont, originaire de Grez-Neuville est l’un des héros d’un livre sur la prise d’otage d’un bus scolaire à Djibouti le 3 février 1976. Il faut dire que l’Angevin en a été l’une des victimes. Il y a quarante ans, presque jour pour jour, il était la cible d’une prise d’otage à Djibouti, où il travaillait comme chauffeur de bus. Quatre hommes, puis six, militants pour l’indépendance de Djibouti attaquaient son bus, avec à l’intérieur 30 enfants de militaires français. C’était l’époque coloniale. Nous sommes le 3 février 1976. Toute cette histoire est  à retrouver dans “Les enfants de Loyada” de Jean-Luc Riva sorti le 15 janvier. C’est en mars 2015 que l’auteur, spécialiste de ce genre de récit contacte Jean-Michel.


Fin du combat pour la romancière insoumise Edmonde Charles-Roux, morte à 95 ans

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Par Afp, le 21/01/2016

Edmonde Charles-Roux le 18 juillet 2014 à Marseille / AFP/Archives

Femme rebelle et libre, la résistante, journaliste et romancière Edmonde Charles-Roux, dont le nom restera associé à Marseille et à son maire Gaston Defferre, est décédée mercredi soir à l'âge de 95 ans, après une vie passée au service de la littérature

Affaiblie depuis décembre, l'ancienne présidente de l'Académie Goncourt, lauréate de ce prestigieux prix littéraire en 1966, s'est éteinte dans une maison de convalescence de la ville qu'elle aimait tant.

François Hollande a rendu hommage à "la grande femme de lettres" qui a "toujours vécu pour la liberté". "D'une vie dans le siècle, elle a fait un extraordinaire roman de courage, d'engagement et de création", a souligné l'Elysée.

"La France perd une femme d'exception", a affirmé de son côté le Premier ministre Manuel Valls tandis que la secrétaire d'Etat aux droits des femmes, Pascale Boitard, saluait la féministe "pour qui +vivre, c'est dire non+".

"J'ai beaucoup de chagrin parce que je l'admirais vraiment. J'aimais beaucoup cette femme, vraiment", a réagi de son côté Bernard Pivot, son successeur à la tête de l'Académie Goncourt depuis 2014.

Fille d'un diplomate, Edmonde Charles-Roux fut baignée dans la littérature dès son enfance. Son prénom Edmonde lui a été donné par ses parents en hommage à leur ami Edmond Rostand, décédé deux ans avant sa naissance en 1920.

Lorsque la guerre éclate, Edmonde Charles-Roux prépare un diplôme d'infirmière. Elle se porte volontaire pour accompagner les soldats. Elle fait preuve d'un courage physique extraordinaire. Blessée lors de combats en 1940, elle est décorée de la Croix de guerre, nommé caporal d'honneur de la Légion étrangère.

Démobilisée, c'est naturellement qu'elle rejoindra les rangs de la Résistance, aux côtés notamment des FTP communistes. Après le débarquement de Provence, elle rencontre le général de Lattre de Tassigny qui l'affecte à son état-major. Elle participe à la Libération de la France et sera blessée une seconde fois lors de l'entrée de la Ière armée française en Autriche.

- En rupture de ban -

Après la guerre, en rupture de ban avec son milieu d'origine, elle se lie avec nombre d'artistes comme Balthus, Giacometti, Colette, Orson Welles. Elle posera pour le peintre André Derain. Elle commence parallèlement une carrière de journaliste. A Elle d'abord, puis à l'édition française de Vogue dont elle devient la rédactrice en chef.

Elle est licenciée en 1966 pour avoir imposé une mannequin noire en couverture... et cultivé des amitiés trop à gauche au goût de ses patrons américains.

Mais 1966 n'est pas une année sombre. A l'automne, elle publie chez Grasset son premier roman, "Oublier Palerme". Le livre, soutenu par Aragon, reçoit le prix Goncourt.

Marseille tient à remercier sa concitoyenne. Le maire de la ville, Gaston Defferre, est chargé de lui remettre la médaille de la ville. Mais la cérémonie prend un tour inattendu. C'est le coup de foudre, irrésistible.

Gaston Defferre, alors âgé de 56 ans, est marié. Bravant les interdits de l'époque, les deux amants sont inséparables. Ils officialiseront leur union en 1973 seulement.

Edmonde Charles-Roux poursuit sa carrière de romancière toujours chez Grasset. Il y aura "Elle, Adrienne" en 1971, puis "L'irrégulière ou mon itinéraire Chanel" (1974), des livres sur l'aventurière Isabelle Eberhardt ("Un désir d'Orient" en 1988 et "Nomade j'étais" en 1995).

En 1983, elle rejoint l'Académie Goncourt. C'est elle qui imposera le Goncourt des Lycéens et le Goncourt du premier roman. Elle prend la présidence de l'Académie en mars 2002 jusqu'en 2014. Elle laisse son "couvert" à Eric-Emmanuel Schmitt en janvier.

Jusqu'au bout, elle est restée une grande dame des Lettres ne maniant jamais la langue de bois. Souffrante, une de ses dernières volontés est de quitter Paris pour Marseille, "sa" ville. Elle continuait de prendre des nouvelles des Goncourt, a confié un de ses proches, le poète Julien Blaine.

Elle était "très diminuée" ces derniers temps, a précisé le député socialiste des Bouches-du-Rhône Patrick Mennucci pour qui "elle incarnait une fidélité" aux idées socialistes après la mort de Gaston Defferre.

Afp

Les cinq légionnaires vauclusiens avaient entre 21 et 33 ans

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Publié le 20/01/2016

De gauche à droite : Denis Halili, Lal Bahadur Khapangi, Touré Lamarana, Gheorghe Palade, et Samuel Simi. Photo./Ministère de la Défense
De gauche à droite : Denis Halili, Lal Bahadur Khapangi, Touré Lamarana, Gheorghe Palade, et Samuel Simi. Photo./Ministère de la Défense

Hier, tandis qu’une enquête est toujours en cours sur les circonstances de l’avalanche qui lundi a coûté la vie à cinq légionnaires du  2e REG, à Valfréjus (Savoie), le ministère de la Défense a publié les photos et les identités des victimes.

Il s’agit des légionnaires Lal Bahadur Khapangi (né au Népal), 24 ans, qui avait rejoint les rangs de la légion en août 2014, Gheorghe Palade (né en république de Moldavie), 21 ans, engagé depuis un peu plus d’un an, Denis Halili (né en Albanie), 21 ans, militaire depuis six mois, du 1ère classe Samuel Simi (né en Italie), 26 ans, dans la légion depuis six ans, et enfin du caporal Touré Lamarana (né à Madagascar), 33 ans, qui avait intégré la légion étrangère il y a un peu plus de sept ans.

Les cinq victimes, comme l’ensemble de leurs camarades blessés ou épargnés par cette terrible avalanche, appartenaient tous au 2ème régiment étranger de génie de Saint-Christol. Cette unité de la légion étrangère est un régiment de génie d'assaut, qui a pour missions principales le renseignement, le combat direct, l'appui à la mobilité, l'appui à la contre-mobilité et l'aide au déploiement.
Le 2e REG rendra prochainement un hommage solennel aux cinq légionnaires qui ont perdu la vie en Savoie.


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