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2016


Le Drian réclame que le général Piquemal soit mis à la retraite

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Le Point Politique

Publié le 07/03/2016

L'ancien patron de la Légion étrangère avait participé le 6 février à un rassemblement d'extrême droite anti-migrants, à Calais, interdit par la préfecture.

Le général Christian Piquemal, photo d'illustration.

Poursuivi pour avoir participé à une manifestation anti-migrants interdite, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a demandé que le général Christian Piquemal, ancien patron de la Légion étrangère, soit mis à la retraite. Le ministre a saisi l'armée de terre afin qu'un conseil de discipline exclue le gradé de la deuxième section - statut des officiers généraux qui ne sont plus en activité, mais toujours à la disposition de l'armée - et le mette en retraite, a-t-on indiqué lundi dans son entourage.

Un rassemblement d'extrême droite anti-migrants

Les officiers de la deuxième section bénéficient de certains avantages fiscaux, du droit de porter l'uniforme, et sont aussi soumis à un devoir de réserve qui n'a « visiblement pas été respecté » dans le cas de Christian Piquemal, a-t-on ajouté de même source. Le ministère travaille par ailleurs à une réforme du Code de défense afin de permettre au ministre de prendre directement ce genre de décision, après discussion avec le chef d'état-major, sans passer par un conseil de discipline, a-t-on également indiqué.

Le général Piquemal, 75 ans, patron de la Légion étrangère de 1995 à 1999, avait participé le 6 février, mégaphone à la main, à un rassemblement anti-migrants convoqué par l'extrême droite à Calais (Pas-de-Calais), bravant ainsi une interdiction de la préfecture. Ses partisans avaient fustigé son arrestation - il avait passé deux nuits en garde à vue - et déploré qu'il soit le premier général arrêté depuis Maurice Challe en 1961, l'un des quatre généraux putschistes d'Alger sous De Gaulle.


José Bové : «On se retrouve piégé dans des règles absurdes»

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Actualités

Publié le 05/03/2016

José Bové, l'une des figures de l'Aveyron et du monde agricole./Photo DDM
 

Agriculture, écologie, climat régnant actuellement dans le pays, dossiers aveyronnais : c'est à un véritable tour d'horizon des sujets du moment que José Bové, figure du département, s'est livré hier matin, au téléphone, pendant une heure. « ça va être une interview de quatre pages ! », s'est-il amusé au milieu de l'entretien, après avoir confié son opinion à propos d'un des nombreux thèmes qui font l'actualité. Une opinion souvent justifiée de façon ordinale, révélant une prise en compte de tous les aspects certainement liée à la vision globale que lui offre son statut de député européen.

José Bové, vous avez choisi, cette année, de ne pas vous rendre au Salon de l'agriculture. Pourquoi ?

La raison est très simple. Aujourd'hui, les paysans sont dans une situation de crise absolument incroyable et ceux qui en sont principalement responsables sont les transformateurs et la grande distribution. Or, il se trouve que le Salon de l'agriculture est une vitrine pour toutes ces entreprises, qui sont là pour faire bonne figure alors que, par leur politique, ce sont elles qui ont capté la plus-value due aux agriculteurs. En dix ans, la part qui revenait à ces derniers est passée de 30 à 20 %. Alors en pleine crise, aller dans un endroit qui fait la part belle à ces gens-là et qui met en avant l'agro-industrie, dont le moteur est le groupe Avril, dirigé par Xavier Beulin, qui porte également la casquette de président de la FDSEA, m'est insupportable.

Comment jugez-vous les dégradations commises par certains agriculteurs contre les stands du ministère ou de Bigard ?

Il était évident que le Salon allait être le lieu d'expression de la contestation. Moi-même, lorsque j'étais syndicaliste, j'avais organisé un certain nombre d'actions. Cibler le ministère paraît logique dans la mesure où c'est lui qui apportera des réponses à la crise, qui permettra de débloquer certains points, même si plusieurs des solutions vont également passer par la Commission européenne. En ce qui concerne Bigard, j'en reviens à ce que j'ai dit auparavant, à savoir que cette entreprise fait partie de celles n'offrant aucune transparence au sujet de leurs comptes, ce qui empêche les producteurs de vérifier ce qu'elles font réellement.

Comment analysez-vous la crise agricole actuelle ?

D'abord, ce qu'il faut dire, c'est qu'elle n'est pas franco-française mais européenne. Ensuite, il y a plusieurs raisons qui l'expliquent. La première est que nous nous trouvons en situation d'excédent de production, notamment en ce qui concerne le lait. Après la fin des quotas laitiers, le 31 mars 2015, la production a augmenté dans la plupart des pays, et particulièrement en Irlande, Allemagne et aux Pays-Bas. Cette hausse des volumes a débouché sur un effondrement des prix. Il y a une corrélation permanente en agriculture : dès que l'on dépasse un niveau cohérent d'offre et de demande, les prix s'écroulent. Comme on est également dans un contexte excédentaire sur le marché mondial, qui est caractérisé par un libéralisme sauvage et une absence de régulation, on bascule dans une spirale négative à l'échelle de l'Europe et de la planète. Dans le cas du lait, son prix à l'international est construit par un seul pays, la Nouvelle-Zélande, qui exporte plus de 99 % de sa production. Elle représente moins de 1 % de la production mondiale mais elle en détermine le prix ! On se retrouve face à ce que nous dénonçons depuis des années, à savoir qu'il est impossible d'avoir une stabilité des prix sans obtenir celle de la production. Il y a une illusion totale entretenue par les industries de la viande et du lait, qui consiste à faire croire qu'à l'échelon français et européen, on va pouvoir augmenter la production pour conquérir les marchés mondiaux. La situation étant la même partout, il n'y aura pas de gain. Deuxièmement, depuis que l'Europe est entrée de manière très volontariste dans la logique du marché mondial, avec la naissance de l'OMC, tous les prix intérieurs sont alignés sur ceux pratiqués à l'international, mais ces derniers ne couvrent pas les coûts de production ; ils ne les intègrent même pas. Et lorsque l'on vend à l'étranger, on ne gagne pas d'argent, on fait juste du dégagement, ce qui fait chuter les prix. Au final, on se retrouve piégé dans des règles absurdes.

Quelles solutions voyez-vous pour en sortir ?

Premièrement, il faut mettre en place une règle interdisant de vendre en dessous du coût de production. Tous les éléments sont présents, en France et en Europe, pour fixer aux industriels ou à la grande distribution des prix d'achat couvrant les coûts de production et permettant de dégager un revenu. Deuxièmement, il faut instaurer de vrais outils de régulation à l'échelle européenne afin de diminuer les volumes quand on s'oriente vers une surproduction et les appliquer de manière concertée. Troisièmement, il faut avoir à l'esprit que le fait de concentrer la production, comme on est en train de le faire avec ces crises, élimine des paysans et entraîne une fuite en avant vers une logique agro-industrielle qui tourne le dos à l'emploi, aux règles environnementales et à la qualité des produits. Il a été démontré qu'accroître la production ne faisait pas baisser les coûts. Ce n'est pas en doublant les surfaces ni les quantités de lait qu'on arrivera à quelque chose. Au contraire, il faut fixer des règles de cohérence, instaurer une politique agricole beaucoup plus liée aux territoires et à l'intérêt du monde rural. 85 % des consommateurs veulent une agriculture de proximité, avec des exploitations petites ou moyennes et non polluantes. Or, à l'heure actuelle, ce n'est pas vers ça que l'on s'oriente et je soupçonne les grands opérateurs économiques et certains défenseurs de la logique libérale en agriculture de vouloir profiter de la crise pour faire diminuer le nombre de paysans et agrandir les exploitations.

La tension présente dans le monde agricole se retrouve dans bon nombre d'autres pans de la société. Êtes-vous inquiet par le climat qui règne en France ?

J'ai le sentiment qu'on se retrouve dans une logique de crises multiples et que toutes se chevauchent. On voit beaucoup de personnes en situation de désarroi et parfois, elles répondent à ça sous la forme d'un coup de sang. Or, la colère peut mener au populisme, avec tous les dangers que cela représente et que l'on voit pointer actuellement. Le problème est que sur le plan européen, les chefs d'état, de gouvernement ou les ministres n'ont pas de volonté commune ; c'est plutôt du chacun pour soi. On le voit avec les Anglais et les pays de l'Est, et même en France, avec la question de l'accueil des réfugiés. Tout cela crée une tendance à l'individualisme, au repli sur soi, au lieu de susciter une volonté de bien vivre ensemble. Pour moi, oui, c'est inquiétant.

Vous étiez présent en première ligne à Notre-Dame-des-Landes, samedi dernier. Le lendemain, une forte mobilisation a eu lieu à Barjac, dans le Gard, contre la recherche de gaz de schiste. Que traduit, selon vous, l'élan populaire qui a caractérisé ces deux événements ?

La première chose est que l'on est en présence de deux mobilisations différentes mais convergentes car elles ont en commun d'être issues d'un territoire et de s'opposer à la destruction de l'environnement et à la fuite en avant liée au réchauffement climatique. Le transport aéronautique et la production de gaz de schiste ou d'autres types de produits pétroliers ont une influence très forte sur le réchauffement de la planète. La deuxième chose qui me paraît importante est qu'avec Notre-Dame-des-Landes, on est typiquement dans l'exemple de l'incapacité française, depuis plus de cinquante ans, à construire une discussion autour de l'aménagement du territoire. Cela me rappelle le cas du Larzac : toutes les fermes étaient expropriées et il n'y avait plus qu'à expulser les gens. Pour cet aéroport, beaucoup de dossiers sont restés secrets, de nombreux éléments ont été cachés et plusieurs recours ont été déposés, notamment auprès de l'Europe. Je les ai appuyés parce que la France ne respecte pas, dans ce dossier, les règles en matière d'impact pour les grands projets. La ville de Nantes est déjà dotée d'un aéroport, qui peut se développer sans changer de place. Le processus a été mené à charge, en s'abritant derrière la déclaration d'utilité publique, mais ça, personne n'en veut plus. Il faut repenser la façon d'élaborer les projets, en prenant en compte leur faisabilité, leur cohérence et leur impact social et environnemental. Souvent, les gens se sentent impuissants par rapport aux questions de l'emploi ou de la situation économique mais là, ils ont un rôle direct à jouer car c'est leur village qui est mis en cause. On parle de la destruction de leur milieu de vie, ce qui explique cette mobilisation.


Dans l'aveyron

«Il faut mutualiser les projets d'installation d'éoliennes et ne pas faire n'importe quoi»

Toujours au sujet des gaz de schiste, la justice a abrogé, en fin d'année dernière, le projet de recherche concernant la commune de Nant. Jugez-vous le dossier définitivement clos ou craignez-vous qu'il soit rouvert d'ici quelque temps ?

En 2011, une loi avait été votée, qui interdisait la fracturation hydraulique. On voit que certains, grâce à ce texte, aimeraient dire : «On peut essayer de nouvelles techniques et relancer le gaz de schiste en France». Cela signifie que la loi n'est pas assez protectrice pour les territoires et qu'il faut aller plus loin afin d'interdire toute prospection ou exploitation de produits pétroliers sous forme liquide et gazeuse sur le territoire national, terrestre comme maritime. La seule façon de freiner et d'inverser la courbe du réchauffement climatique est d'arrêter d'aller chercher toujours plus d'hydrocarbures.

D'autres batailles juridiques se déroulent actuellement en plusieurs points du département à propos des éoliennes. Quelle est votre position ?

Dans le cadre de la cohérence par rapport à la Cop 21, la transition énergétique a été réaffirmée. Elle est basée sur trois piliers. Le premier concerne la diminution du gaspillage énergétique. 40 % de l'énergie que nous consommons part dans l'atmosphère. C'est aberrant ! On peut diminuer ce taux grâce à des améliorations en matière de construction et d'isolation. Le deuxième est lié à l'efficacité énergétique, avec la cogénération (1), et le dernier a trait aux énergies renouvelables. C'est dans ce schéma-là qu'il faut placer la construction d'éoliennes. Qu'elles soient terrestres ou maritimes, elles contribuent, avec le photovoltaïque, à sortir des énergies carbonées et du nucléaire. Cela étant, il ne faut pas faire n'importe quoi. On a laissé des industriels privés prendre le dessus depuis des années car la mise en œuvre de l'éolien sur le territoire national s'est faite sans cadre clair ni participation de la population. Je crois qu'il faut mutualiser les projets, en définissant la part de financement et de retour sur investissement pour les citoyens et les collectivités territoriales.

Vous avez dressé un parallèle entre Notre-Dame-des-Landes et la lutte du Larzac, entre 1971 et 1981. Le camp militaire va accueillir la treizième demi-brigade de la Légion étrangère et les responsables politiques locaux ont souligné leur volonté de faire en sorte que le département et les populations locales retirent les bénéfices de cette installation, notamment au travers de la création d'un collège. Êtes-vous satisfait par la tournure des événements ?

En 1981, nous étions parvenus à empêcher l'extension du camp. Depuis cette victoire, le camp est toujours là. S'il avait disparu et si l'on avait pu rendre les 3 000 hectares à la vie civile, j'aurais été le premier satisfait. Nous n'y sommes pas parvenus car ce n'était pas l'objectif cette année-là. Il y a eu des projets en ce sens par la suite mais il n'y a pas eu la volonté de les faire aboutir. Il y a un an, le ministère de la Défense et l'état-major des armées ont décidé de changer les choses à l'intérieur du camp et de passer du Ceito, le centre national de tir, à l'installation de la légion. Nous n'avons pas participé à ce choix mais il s'est fait dans le cadre du camp militaire actuel et comme ce n'est pas chez nous, nous n'avons pas de droit de regard. Des gens m'ont d'ailleurs reproché de ne pas me mobiliser contre ça mais ce sont des affaires internes et à ce que je sache, je ne suis ni ministre de la Défense, ni chef d'état-major, et je ne peux donc pas décider. à partir de là, mon objectif est que l'activité reste cantonnée aux limites actuelles du camp et que tout ce qui s'organise autour, avec les communes, se fasse de la meilleure des façons. à ce titre, il est positif qu'un certain pourcentage des travaux à effectuer soit réservé aux entreprises locales. Cela étant, ça fait partie du cadre classique et assez bien défini des travaux d'État. Le point concernant le collège est, en revanche, un peu différent. Ce projet a pas mal d'années derrière lui et la construction de l'établissement est demandée à la fois par la population et les élus de l'Aveyron, du Gard et du nord de l'Hérault, toutes tendances politiques confondues. Il y a un collectif qui a travaillé là-dessus depuis quatre ou cinq ans, soit bien avant la décision de faire venir la légion. On ne sait pas, à l'heure actuelle, combien de légionnaires viendront avec leur famille mais il ne faut pas rêver, ce ne sera pas une centaine. L'intérêt est que les enfants de la zone aient un collège à côté de chez eux et ne soient pas obligés de faire une heure de transport pour aller à Millau ou Saint-Affrique, pas que les légionnaires aient un collège pour leurs enfants. Il faut resituer les choses car chacun essaye de les présenter dans le sens qu'il souhaite. Ce que je préfère retenir, c'est que c'est l'intérêt de tous les enfants de ce territoire qui l'a emporté.

(1) : production simultanée de deux formes d'énergie différentes dans la même centrale.

Recueilli par Romain Gruffaz.

Dordogne : comment Yves Guéna avait rejoint De Gaulle

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Publié le 03/03/2016

Yves Guéna posant à côté du portrait du Général De Gaulle
Yves Guéna posant à côté du portrait du Général De Gaulle © Photo archives Jean-Christophe Sounalet/"Sud Ouest"

En 2009, Yves Guéna, décédé ce jeudi matin, avait raconté à "Sud Ouest" sa première rencontre avec le Général. Extraits

La Dordogne est en deuil : Yves Guéna est décédé ce jeudi matin. L'ancien maire de Périgueux, ministre, président du Conseil constitutionnel, aurait eu 94 ans en juillet. Son nom est par dessus tout lié à celui du Général De Gaulle, auquel il vouait une fidélité sans faille. Une histoire qui a débuté en juin 1940, après le fameux appel de Londres. En 2009, dans "Sud Ouest", Yves Guéna avait raconté cette époque fondatrice. Extraits de l'interview.

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Yves Guéna n'avait pas 18 ans lors de l'Appel du 18-Juin du Général. "Le 17 au matin, je vais faire les courses, à pied avec ma mère au village. Dans un magasin, j'entends sur une radio l'appel de Pétain à l'Armistice. Je suis atterré. Je passe la journée du 18 sans nouvelles, mais le soir une de mes voisines qui s'appelait Janick, vient nous voir et nous dit : "vous savez que le port de Brest est en effervescence." Les Anglais rembarquent. Et des troupes françaises aussi. Elle nous dit qu'il y a des tas de jeunes garçons qui embarquent aussi. J'étais atterré, j'étais à 20 km de Brest et je n'avais aucun moyen de transport. Et elle nous dit aussi : il y a un général à la radio de Londres qui a dit aux Français de le rejoindre pour continuer le combat."

"Je laisse passer la nuit et le lendemain matin, je dis à ma mère : je pars pour l'Angleterre. Je vais au port du Conquet qui est plus près que Brest. Elle me répond : "Bien sûr, tu ne vas pas rester avec les Boches."

"Arrivé au port, il y avait là un remorqueur de la marine qui partait vers Ouessant. Je saute dedans. Personne ne me dit rien. Arrivé à Ouessant, on nous donne à manger et des bottes de paille pour dormir. Un soldat dit : on a ordre de résister aux Allemands. Mais, moi, je n'avais jamais tiré un coup de fusil."

Avec un complet et une chemise

Dans la nuit, le jeune Yves Guéna embarque pour l'Angleterre. "On est alors regroupés à Annerley School, une école avec des terrains de sport. J'y retrouve des réfugiés et 100 à 150 jeunes, des Bretons et des Basques. Je suis toujours avec le même complet et la même chemise. Je vais le garder au moins un mois !"

Puis c'est le transfert à Londres, à l'Olympia Hall, où sont regroupés tous ceux qui ont rejoint le Général. "Ça a été le bonheur : on a vu deux bataillons de Légion étrangère et des Chasseurs alpins de la division de Norvège. (...) Des officiers nous ont encadrés, nous ont appris à nous mettre en rang et au garde à vous." Et Yves Guéna de poursuivre : 

"Le 6 juillet 1940, le Général De Gaulle vient voir ses troupes. Je le vois pour la première fois, c'est le jour de mes 18 ans !"

Grand-Champ. Les meilleurs cyclistes juniors dans la commune en mai

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Ouest-France, toute l’actualité locale et internationale

Publié le 03/03/2016

Le comité d’organisation s’est réuni, mardi soir pour la deuxième fois et souhaite une organisation irréprochable pour le Trophée Centre Morbihan.

Le comité d’organisation s’est réuni, mardi soir pour la deuxième fois et souhaite une organisation irréprochable pour le Trophée Centre Morbihan. | Ouest-France

Le 21 mai, dix-huit équipes internationales seront en lice pour le Trophée Centre Morbihan. Des animations sont prévues autour de l’événement.

18 équipes internationalesDix-huit équipes internationales, composées des six meilleurs cyclistes juniors de 18 pays, se disputeront, le 21 mai, la victoire à l’arrivée de la première étape du Trophée Centre Morbihan, épreuve clé de « l’UCI Coupe des Nations Juniors », à Grand-Champ.

Les membres du trophée, avec Gabriel Berthelot, son président, et Marianne Guillard, sa vice-présidente se sont retrouvés pour une 2e réunion de travail, mardi soir, à la mairie avec les élus et des membres du Club de cyclotourisme de la commune, qui apportent leur aide.

Cyclisme et musique« Cet événement est surtout financé par des sponsors et quelques subventions. C’est pourquoi nous nous devons d’avoir une organisation exemplaire et de qualité », a précisé Marianne Guillard.

Cet événement sera cycliste. Mais pas seulement. Cette année, en effet, la Légion étrangère prête son immense camion podium et délègue 70 de ses légionnaires, élites de la musique étrangère. Ils rencontrerons les collégiens de 3e du collège Saint-Joseph et se produiront dans divers lieux du bourg. 

Arrivée dans Grand-ChampLe départ des cyclistes, le 21 mai, aura lieu de Brandivy et l’arrivée est prévue vers 15 h 30 sur un circuit dans Grand-Champ où ils effectueront plusieurs boucles et une arrivée définitive, boulevard du stade vers 16 h 45.

« Une salle de presse sera mise en place dans la salle multifonctionnelle, elle sera connectée en Wi-fi pour garantir le direct avec les pays des coureurs participants », a précisé Gabriel Berthelot. 

Le programmeLe programme du Trophée : samedi 21 mai, première étape en ligne, départ de Brandivy (Étang de La Forêt). Dimanche 22 mai (matin),  deuxième étape, contre-la-montre individuel Réguiny-Naizin. Dimanche 22 mai (après-midi), troisième étape en ligne : Cruguel- Locminé.

Un moment de sérénité sous le rasoir d'Eva la barbière

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Actualités

Publié le 28/02/2016

Eva, un sourire, une voix douce et un savoir-faire rasoir en main…/Photo Jean-Michel Mazet.
Eva, un sourire, une voix douce et un savoir-faire rasoir en main…/Photo Jean-Michel Mazet.

La barbe est à la mode. Donc les barbiers réapparaissent dans le paysage des villes. Rencontre avec Eva, barbière à Agen, rasoir en main…

Bouc, favoris, barbe de trois jours, barbe impériale, barbe complète ou encore barbe à la Souvarov. À intervalles réguliers, la barbe revient à la mode. «Ce fut le cas tout au long de l'histoire de l'humanité», expliquent celles et ceux qui savent. De la grande barbe bouclée des guerriers assyriens à la fine barbe des aristocrates de l'Egypte ancienne ; de Léonidas à Platon qui arborait la barbe signe de sagesse et de virilité ; de l'empire Romain qui la discrédita d'abord avant d'en faire un canon esthétique sous le règne d'Hadrien à la Russie des tsars jusqu'à l'Europe d'aujourd'hui, l'histoire de la barbe est une partie de l'histoire des hommes. Elle est un signe religieux pour certains ; elle est un signe de reconnaissance pour d'autres. La Torah en fait un signe de deuil ; pour l'Eglise orthodoxe c'est une marque de vertu alors qu'un visage glabre est associé à la débauche ou à la décadence. Quant à la Légion étrangère, les pionniers portaient la barbe : montant à l'assaut en premier, ils avaient une espérance de vie limitée et avaient donc ce droit de partir au combat sans se raser. Ils revenaient barbus quand ils survivaient aux champs de bataille.

Eva, barbière…

Et puis nous voilà aujourd'hui…

La barbe est de retour depuis quelques années, portée par ceux qui font la mode. Et puisque la barbe est de retour les barbiers, forcément, réapparaissent dans les centres-villes. Peu s'installent en tant que barbier seulement. «C'est souvent des coiffeurs qui ajoutent cette corde à leur arc», explique Eva, barbière, qui pratique cet art au sein du salon de coiffure de Patrick et Marie Foret, place de la cathédrale. «C'est le retour d'une mode peut-être», explique Eva formée par un maître barbier il y a quelques années déjà, «mais être barbier ce n'est pas seulement couper, raser ou préparer le visage pour le rasoir. C'est répondre à un besoin pour les hommes d'aujourd'hui, jeunes et moins jeunes, de prendre soin d'eux, de se poser un moment». Rien à voir avec la seule coupe de cheveux et le shampooing avec massage du cuir chevelu. L'expérience est à vivre. Il faut bien l'avouer il y a des expériences plus difficiles à supporter. Mais ne reculant devant aucun sacrifice et même si la lame du rasoir, baptisé «coupe chou» par certains, est extrêmement fine et tranchante, nous avons voulu connaître ce moment de sérénité sur le fauteuil d'une barbière. «C'était plutôt un métier d'homme, c'est vrai. Mais il y a de plus en plus de femmes barbières. Tenez, à Paris, le meilleur barbier est une barbière, aujourd'hui…»

Un cérémonial

Évidemment, pas de rasoir électrique chez le barbier ! Pour ça on peut se satisfaire de sa salle de bains et agir devant son propre miroir. «Le rasage c'est un cérémonial», explique Eva d'une voix délicate qui souligne un fond musical agréable et relaxant. Le fauteuil légèrement incliné sur l'arrière, voilà, c'est le moment. Massage d'abord, puis mousse, crème, huile, pierre d'Alun. Et pour finir la serviette chaude qui achève le cérémonial. On ne sent même pas le passage du rasoir, tout est dans la douceur. «Ce n'est plus seulement un rasage chez le barbier, c'est vraiment un moment de plaisir, un moment où l'on prend soin de soi», ajoute Marie Foret qui propose, sous son toit de la place de la cathédrale, ce rendez-vous tous les samedis ou tous les jours en fin de journée. «On voit bien que les hommes prennent de plus en plus soin d'eux.» Peut-être, sans doute même, parce que l'époque va trop vite, qu'il faut prouver tout le temps. «Un passage chez le barbier, poursuit Eva, c'est lutter contre le stress, c'est quand tout va trop vite souffler un peu, se poser…» Selon les demandes, l'épisode dure plus ou moins longtemps. «On s'occupe des hommes qui portent la barbe, mais aussi de ceux qui n'en portent pas et qui veulent un rasage «blanc». Ce besoin de détente va même plus loin chez Marie et Patrick Foret, «nous proposons même un spa cheveux !» Eva, vous l'annonce, «voilà, c'est terminé !» Les bonnes choses ont toujours une fin. C'est en partant que l'on comprend les propos des grands-pères d'autrefois qui, quand ils en avaient les moyens et le temps, passaient plusieurs fois par semaine chez le barbier.

Pour les rendez-vous avec Eva la barbière, Tél. 05 53 66 13 74.


Les anciens légionnaires affirment leur solidarité

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Ouest-France, toute l’actualité locale et internationale

Publié le 27/02/2016

Les rencontres et animations permettent de tisser les liens entre les anciens de la Légion étrangère.

Les rencontres et animations permettent de tisser les liens entre les anciens de la Légion étrangère. | 

Une fois l'an, les anciens légionnaires, regroupés au sein de l'Aadale (Amicale des anciens de la Légion étrangère de la Vendée), se retrouvent en assemblée générale. Lors de leur rencontre, samedi dernier, au restaurant des Chasseurs de Fougeré, les adhérents ont dressé un bilan de leurs activités 2015 et présenté les animations 2016.

Forte de 83 adhérents, l'association recrute chaque année de nouveaux adeptes. Ainsi, neuf membres viennent de rejoindre le groupe. Les adhérents apprécient la convivialité et le soutien qu'ils peuvent trouver auprès des anciens légionnaires de l'association.

« Notre association a pour but de resserrer les liens de camaraderie et de solidarité qui unissent les anciens de la Légion étrangère, explique l'adjudant Roger Denis, président de l'association. L'association est aussi un soutien matériel pour les légionnaires et leur famille, éventuellement elle peut aider à retrouver un emploi. Parmi nos missions, nous rendons hommage à ceux qui sont tombés au champ d'honneur en participant aux cérémonies patriotiques. » Les portes de l'association sont ouvertes aux nouveaux adhérents, qu'ils soient anciens légionnaires ayant posé leurs valises en Vendée ou sympathisants.

Roger Denis rappelle que « la Légion étrangère recrute en permanence. Pour rejoindre ses rangs, il faut avoir entre 17 ans et demi et 40 ans. Après différents tests de sélection, et une formation initiale de quatre mois, les candidats s'engagent pour cinq ans. »

La prochaine manifestation sera la commémoration de Camerone, à Treize-Septiers, le samedi 30 avril.Elle aura lieu en présence de nombreuses personnalités du département. Dans la région, le poste de recrutement de la Légion est situé à Nantes. Renseignements au 02 28 24 20 70.


Les anciens combattants font le point sur leurs activités

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Publié le 27/02/2016

Remise de la Médaille fédérale de bronze pour services rendus par le président départemental Raymond Duces à Pierre Graziadei.
Remise de la Médaille fédérale de bronze pour services rendus par le président départemental Raymond Duces à Pierre Graziadei.

Le président Kieser a souhaité la bienvenue au président départemental Raymond Duces. Une minute de silence est observée en mémoire de ceux disparus en 2015 et 2016 : Anna Herraiz, veuve d'ancien combattant ; Paul Pinaud, «39-45»; Pierre Lacrampe, AFN, et des jeunes camarades Opex, et une pensée est adressée aux malades.

Le président a remercié les porte-drapeaux et le conseil d'administration pour leur disponibilité. Il informe que les détenteurs de la carte du combattant de plus de 74 ans bénéficient d'une demi-part d'imposition supplémentaire, qui peut être accordée aux veuves d'anciens combattants si le mari bénéficiait de celle-ci. Le conseil d'administration est reconduit en totalité, rapports moral et financier sont approuvés.

à 11 heures, le président accueille les autorités : Xavier Decomble, représentant M. le maire ; le colonel Huber, président de la Légion étrangère 65 ; le lieutenant Perchicot, représentant la gendarmerie. Il rendra hommage à Robert Coll, qui a beaucoup fait pour les anciens combattants pendant ses deux mandats de maire. Parmi bien des services rendus, la création d'une «place des Combattants-en-Afrique-Française-du-Nord», inaugurée le 25 février 1996, avec la participation de plus de 60 drapeaux d'associations amies et près de 800 personnes. «Merci Robert Coll.»

Le président rappelle qu'en séance, il a été question du devoir de mémoire : «Nous devons, en cette période agitée, nous rassembler plus que jamais autour du monument pour rendre hommage à ceux qui ont donné leur vie pour que nous soyons libres». Les membres ont montré leur attachement à la commémoration du 5 décembre, journée nationale d'Hommage aux morts pour la France ; «cette célébration est le symbole de l'unité du monde combattants».

M. Decomble fit part de sa satisfaction pour la participation aux cérémonies patriotiques et à la vie de la ville. Le lieutenant Perchicot salua la mi++ssion des anciens combattants, précisant qu'il se sent à l'aise parmi eux. Il donne quelques consignes sur la sécurité et les appels téléphoniques anonymes.

La Médaille fédérale est remise à Pierre Graziadei. Avant le verre de l'amitié, le président Kieser offre une rose aux dames pour ce jour de Saint-Valentin.

Bernard Van Brockhoven

DANS LE RETRO. 24 février 1991, les troupes occidentales entrent au Koweït

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24 Févr. 2016

LES ARCHIVES DU PARISIEN. Il y a 25 ans jour pour jour débutait l’assaut terrestre de l’opération «Tempête du désert» au Koweït pour repousser l’armée irakienne. Récit de la première journée de la Guerre du Golfe sur le terrain.

Des soldats français de la Légion étrangère à l'entraînement en Arabie Saoudite en octobre 1990.
Des soldats français de la Légion étrangère à l'entraînement en Arabie Saoudite en octobre 1990. (AFP/Pascal Guyot.)

Des chars d’assaut américains, français et britannique dans le désert du Koweït. C’était il y a 25 ans jour pour jour. Le 24 février 1991 débutait l’opération « Tempête du désert ».

L’objectif : repousser les armées irakiennes de Saddam Hussein, qui occupaient le petit émirat depuis plus de six mois. Près de trente pays, un million d’hommes mobilisés et plusieurs dizaines de milliers de morts – en majorité dans les rangs irakiens. En à peine quelques jours, la première Guerre du Golfe est devenue l’un des conflits les plus vastes et les plus meurtriers depuis 1945. Les archives de notre journal racontent la première journée au sol du conflit.

L’origine du conflit remonte à juillet 1990. L’Irak accuse le Koweït de se servir dans ses nappes de pétrole depuis des stations de pompage situées à la frontière entre les deux pays. Le 2 août, les troupes irakiennes envahissent l’émirat, balayent son armée et occupent le territoire, déclaré « annexé » par Bagdad. La communauté internationale, Etats-Unis en tête, s’insurge. L’Irak réplique avec la fermeture de ses frontières, prenant en otage plusieurs milliers de ressortissants occidentaux. Le 16 janvier 1991, au lendemain de l’échéance d’un premier ultimatum des Nations unies, réclamant le retrait des troupes irakiennes du Koweït, l’aviation d’une coalition internationale de 27 pays lance les bombardements. Saddam Hussein ne plie pas, malgré une tentative de médiation de l’URSS de Gorbatchev. Le 22 février, les Etats-Unis lancent un nouvel ultimatum : si l’évacuation du Koweït n’est pas entamée dans les 24 heures, la coalition lancera l’offensive au sol.

«Le Parisien» du 24 février 1991.

Le délai expire sans réponse satisfaisante de Bagdad. «Nous regrettons que Saddam Hussein n’ai pris aucune mesure avant l’expiration de l’ultimatum. L’action militaire se poursuit selon le calendrier et les plans prévus», lance le président américain George Bush. Le 24 février, à 2h30 heure française, un demi-million d’hommes, dont 450 000 Américains, massés jusque-là en Arabie Saoudite, ouvrent les hostilités avec l’armée irakienne.
«Le Parisien» du 25 février 1991.

L’avancée des forces de la coalition est décisive. En à peine quinze heures, elles capturent 5 500 soldats irakiens et atteignent les faubourgs de Koweït City, la capitale de l’émirat. Sur les télévisions du monde entier, les images des chars d’assaut et des hélicoptères en formation serrée inondent les écrans. A Bagdad, les médias diffusent l’appel à l’aide du régime : « nous appelons tous les pays arabes à attaquer, partout où ils se trouvent, les Américains et leurs complices ». L’état-major américain de son côté prépare l’assaut sur Koweït City : « Nous sommes confiants. La ville est parfaitement dessinée, les avenues sont larges et rectilignes et nous pouvons entrer avec nos blindés pour nettoyer la place. »

«Le Parisien» du 25 février 1991.

L’armée irakienne recule en incendiant les puits de pétrole et en semant la mort parmi les civils. «Rafles, tortures, exécutions, incendies : avant de devoir abandonner le Koweït, les troupes irakiennes s’y livrent à une campagne de terreur», écrit «Le Parisien», reprenant les propos du général Neal, porte-parole de l’armée américaine. «Les Irakiens arrêtent des gens dans la rue, les torturent et enfin les exécutent pour faire disparaître les témoins gênants. La routine paraît-il pour les soldats de Saddam Hussein.» Un représentant du Koweït à l’ONU fait état d’un millier de mort depuis l’annexion du pays par l’Irak. Au total, près de 5 000 civils seront tuées au cours du conflit - dont plus de 3 500 en Irak. «Si un jour je peux retourner au Koweït, je ne reconnaîtrai pas mon pays, lance Salwa, une enseignante réfugiée en France. Pour moi, c’est le plus beau des pays et ils sont en train d’en faire un tas de ruine.»

Sur le terrain, 9 000 soldats français sont mobilisés. La «Division Daguet», du nom de l’opération française, n’entre pas au Koweït. Sa cible, c’est l’Irak et la base aérienne irakienne d’As Salman, à 150 km au cœur du territoire irakien, pour couper la route à une éventuelle contre-offensive lancée depuis Bagdad vers le Koweït. En quelques heures, les Français parcourent un tiers de la distance, appuyés par 4 000 hommes de la 82e division aéroportée américaine. Positionné à la frontière irakienne, un journaliste du «Parisien» raconte la prise d’une colline dans les premières minutes de l’assaut : «A trente à l’heure, véhicules français et américains partent à l’assaut, dans un nuage de poussière. Pas de coup de feu, pas de résistance. Rien qu’un fortin vide. Le point Nachez, de son nom de code, est conquis sans dommage.»

«Le Parisien» du 25 février 1991.

Cette facilité apparente laisse perplexe. «La mauvaise surprise serait que tout le monde (parmi les troupes irakiennes, ndlr) se soit regroupé sur les deuxième et troisième échelons, c’est là que le plus gros de la bataille devrait avoir lieu », prévient le Général Buis dans les colonnes du Parisien. La peur des occidentaux : les armes chimiques. Saddam Hussein disposerait d’éléments chimiques, notamment de gaz moutarde. Une procédure d’alerte est instituée. A la moindre alerte, les hommes n’ont que quelques secondes pour s’équiper de leur masque à gaz.
«Le Parisien» du 25 février 1991.

A 4 500 kilomètres du théâtre des opérations, la France se réveille en pensant à ses soldats. « On s’y attendait tous mais c’est très dur, témoigne Martine, dont le mari, Bruno, fait partie de l’opération Daguet. Je ne sais pas où il est. Je sais seulement qu’il doit faire son métier à fond.» «Cette offensive, je savais que c’était pour cette nuit. Une intuition, confirme Suzanne à Toulouse. C’est dur d’avoir peur et de ne rien pouvoir faire.» A Paris, l’ambiance est partagée entre la fatalité, la résignation mais aussi une certaine forme de soulagement que la situation évolue enfin après plusieurs mois d’attente. «J’ai l’impression que les gens sont presque soulagés qu’on crève l’abcès», peut-on entendre dans un bistrot parisien.
«Le Parisien» du 25 février 1991.

Deux militaires français tombent au combat pendant les huit jours d’opération. Le sergent Yves Schmitt et le caporal-chef Eric Cordier, tous deux membres du 1er régiment de parachutiste et d’infanterie de marine, sont tués le 26 février au cours d’un affrontement sur la base aérienne d’As Salman. La veille, la presse irakienne avait relayé un ordre supposé de Saddam Hussein d’évacuer le Koweït. «Nous ne savons rien à ce propos, la guerre continue», répond Washington, qui voit la manœuvre comme une stratégie de Bagdad pour gagner du temps. «Tempête du désert» s’achève officiellement le 28 février au terme de violents combats qui laisseront une marque indélébile chez les soldats. «Le Koweït est libéré, l’armée irakienne est défaite», lance George Bush. Il ne sait pas encore que, douze ans plus tard, les Américains reviendront en Irak pour s’y embourber durablement.
«Le Parisien» du 1er mars 1991.

Quatre comités installés pour accueillir la Légion étrangère

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Actualités

Publié le 23/02/2016

Les premiers légionnaires arriveront à l'été 2016./ Photo DDM.
Les premiers légionnaires arriveront à l'été 2016./ Photo DDM.

Communiqué de la préfecture de l'Aveyron. Suite à la décision du ministre de la Défense d'implanter la 13e demi-brigade de la Légion étrangère (DBLE) sur le camp du Larzac entre 2016 et 2018, le second comité de suivi, composé des services de l'État, des parlementaires, du conseil régional, du conseil départemental, du parc naturel régional des grands causses, des intercommunalités et des communes concernées, s'est réuni le vendredi 5 février.

Dès l'été 2016, 460 hommes, soit 1 000 personnes avec les familles, seront déployés sur le camp pour atteindre 1 300 légionnaires et autres personnels d'ici 2018.

Ce déploiement nécessite un engagement fort de tous les partenaires pour répondre aux besoins et contraintes des armées.

À la suite du premier comité de suivi qui s'était tenu le 28 septembre dernier, il avait été décidé de créer des comités techniques pour préparer au mieux cette arrivée et coordonner les initiatives locales sur les différents enjeux afin que le territoire bénéficie de cette implantation sur le Larzac.

Quatre comités techniques ont été mis en place et ont pour thème l'accès à la commande publique, le logement, l'accès à l'emploi et l'action sociale et la santé.

Le comité sur l'accès à la commande publique a pour objectif de déterminer comment informer et accompagner au mieux les entreprises locales afin qu'elles bénéficient des retombées économiques. Le comité a acté la décision d'organiser une réunion d'information pour les entreprises via l'appui des chambres consulaires qui relaient également les appels d'offres auprès de leurs membres. Cette réunion s'est tenue le 18 février, à Millau. Par ailleurs, il sera nécessaire de prévoir l'articulation entre la commande publique de la Défense et celle des collectivités locales pour fluidifier les réponses faites par les entreprises.

Le comité logement a pour objectif de mettre en relation les différents acteurs pour accueillir au mieux les légionnaires et leurs familles qui habiteront en dehors du camp en répondant rapidement à leurs besoins de logement. Pour le moment, les attentes ne sont pas encore connues, mais au regard de la situation du marché sur le sud Aveyron, il a été souligné la nécessité d'éviter l'emballement à la création de nouveaux programmes d'habitat sans une bonne adéquation préalable avec les demandes potentielles.

Le comité emploi a pour objectif de faciliter l'accès à l'emploi et à la formation des conjoints par la mise en relation des acteurs concernés. Il a été rappelé la nécessité d'une bonne intégration des conjoints, notamment au travers du milieu associatif présent sur le territoire, et la tenue d'un forum d'emploi dédié.

Le comité action sociale et santé a pour objectif de sensibiliser les acteurs à la nécessité de mettre en place les infrastructures et le soutien nécessaires pour les familles, aux côtés et en complément des infrastructures existantes de la Défense.

Ces comités se réuniront périodiquement tout au long de la période d'installation de la 13e DBLE, soit jusqu'en 2018. Cette gouvernance permet d'adopter une approche stratégique et coordonnée entre tous les partenaires en vue de faire de cette implantation un véritable projet de territoire, partagé par tous les acteurs locaux et départementaux aux côtés de l'État.

La Dépêche du Midi

La Légion saute sur le Larzac

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Le Dauphiné Libéré

Lundi 22 février 2016

L’arrivée des légionnaires ne devrait pas provoquer un mouvement d’opposition de l’ampleur de celui d’il y a plus de trente ans. Le maire de La Cavalerie est formel : « Le projet n’a rien à voir avec celui de 1971, le terrain militaire ne s’étendra pas, aucun agriculteur ne sera lésé… ».
L’arrivée des légionnaires ne devrait pas provoquer un mouvement d’opposition de l’ampleur de celui d’il y a plus de trente ans. Le maire de La Cavalerie est formel : « Le projet n’a rien à voir avec celui de 1971, le terrain militaire ne s’étendra pas, aucun agriculteur ne sera lésé… ».

Timidement, sur l’immense plateau balayé par les vents, un vieux slogan a ressurgi : « Des moutons, pas des canons ! ». La désobéissance civile repointe le bout du nez. On croyait pourtant que la guerre du Larzac était finie. Paysans locaux et militants pacifistes l’ont gagnée en 1981, au bout d’une légendaire mobilisation, lorsque François Mitterrand annula l’extension du camp militaire de La Cavalerie.

Reliant Montpellier à Millau, l’A75 traverse désormais cet univers minéral dont Michel Debré disait : « Pour le survoler, les corbeaux emportent une musette ». Un sentimental, Debré. Rien ne pousse, là-haut ? Si, l’utopie. Trente-cinq ans après, le nom de « Larzac » résonne toujours aux oreilles de ceux qui rêvent d’un autre monde. Les bergers du Causse, entre coopérative, plan écologique et gestion collective des terres, revendiquent fièrement « un modèle agricole différent ». Ils cohabitent en paix, maintenant, avec les 180 fantassins permanents postés à côté. Une ligne de barbelés les sépare.

Et voici qu’une décision du ministère de la Défense vient troubler cette quiétude champêtre. 1200 légionnaires de la 13e brigade, jusqu’alors basés aux Émirats arabes unis, vont s’installer ici ! 1200, avec armes et bagages, femmes et enfants… Les premiers arrivent déjà, la troupe sera au complet en 2018.

Ça râle quand même au fond des bergeries…

Une provocation ? Les élus locaux, toutes tendances confondues, y voient plutôt une aubaine et un moyen sérieux d’enrayer la désertification rurale dans le sud-Aveyron. Outre l’apport démographique, chacun espère tirer profit des 115 millions euros investis par l’État sur le camp. « Ceci va créer des emplois, accélérer considérablement nos dossiers, comme la construction du collège et d’un gymnase », s’enthousiasme Bruno Ferrand, le jeune maire de la Cavalerie. Sans compter que l’église du village « pourrait se remplir à nouveau ». Enfin, à ses yeux, « l’immense majorité de la population est d’accord ».

Malgré tout, compte tenu de la charge symbolique des lieux, on marche sur des œufs. Alors, avec grande précaution, les autorités insistent : « Le projet n’a rien à voir avec celui de 1971, le terrain militaire ne s’étendra pas, aucun agriculteur ne sera lésé… » Ça râle néanmoins au fond de quelques bergeries : « L’armée vient nous sauver, maintenant, c’est la meilleure ! ».

Avec la bénédiction de José Bové

Au regard des contestataires, le territoire n’a nul besoin d’uniforme pour prospérer. Mais les manifs organisées à Millau ou Rodez peinent à rassembler. Et la lettre adressée à François Hollande pour le faire revenir sur sa décision n’a guère reçu d’échos. Le blog créé par un collectif d’opposants « Gardem le Larzac » (« Gardons le Larzac » en occitan) s’efforce pourtant de raviver la flamme. Qu’en pensent les « figures » du combat historique ? Marysette Tarlier, par exemple, qui connut la prison pour son action militante : « L’arrivée de la Légion me contrarie, je suis contre, et je ne crois pas au bénéfice des investissements promis ». Elle refuse cependant d’y voir un « retour en arrière » pur et simple : « Cette fois, c’est vrai, on ne parle pas d’expropriations » Et puis, nombre de voix autorisées et amies ont cautionné la chose, « à commencer par José Bové ». La plus célèbre moustache du canton estime, en effet, « qu’aucune menace ne pèse sur les activités agricoles. » Du coup, la pimpante octogénaire prend un peu de recul : « Je suis solidaire à 100 % avec ceux qui campent à Notre-Dame-des-Landes, et je me suis souvent rendue là-bas. Leur cause ressemble tellement à celle qui fut jadis la nôtre. Mais qu’ils viennent planter leur yourte ici, ça non, je ne crois pas que c’est une bonne idée. »

« Des zadistes ici, non merci ! »

L’emblématique Léon Maillé, éleveur à la retraite qui œuvra tant pendant « les années héroïques », dit la même chose : : « Des zadistes, non merci ! Il n’y a pas de zone à défendre, ici. L’armée ? Ce ne sont plus les abrutis de l’époque. Et beaucoup trop de fantasmes circulent sur la Légion étrangère. La mobilisation ne prendra pas, c’est une tempête dans un verre d’eau. »

Dans la ferme proche, Pierre Burguière, autre vaillant « compagnon de route », regrette que cette histoire « vienne remettre de l’huile sur le feu ». Dans son cœur de “Larzacien”, l’esprit de résistance couve toujours. Mais il se contentera pour l’heure, d’appeler à la vigilance : « Depuis 1981, ça se passait assez bien. Si les bidasses restent chez eux, et nous chez nous, ça ira encore. Sinon… »

La deuxième guerre du Larzac n’aura donc sans doute pas lieu. Les temps ont changé, la situation aussi. Au regard du plus grand nombre, le surplus de militaires constitue moins « un affront » qu’une possible « chance économique ». Enfin, faut voir. Au pays du Roquefort, la Carmagnole en sourdine, on ne chante pas non plus « Tiens voilà du boudin ! ». Les habitants du Causse, portant haut l’agropastoralisme, ne braderont pas leurs valeurs forgées dans la fraternité des luttes. S’ils attendent les “képis blancs” sans hostilité excessive, la méfiance prévaut : « Que ces gars-là, quand même, ne s’imaginent pas débarquer en terrain conquis. » Au risque, avec ou sans Brel, de voir rejaillir le feu d’un ancien volcan qu’on croyait trop vieux…

Par Gilles DEBERNARDI

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