AALEME

Légionnaire toujours...

  • Plein écran
  • Ecran large
  • Ecran étroit
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size

2013




Deux légionnaires du 1 e RE décorés de la valeur militaire à Brignoles

Envoyer

22/11/2013

Ede1f9673a6cdde7f8e07ce97cc3639f

 

Photo Var Matin

Épilogue d’une série de manœuvres en Provence verte, des légionnaires du 1er RE ont été décorés pour actes de bravoure en Afghanistan lors d’une prise d’armes impeccable.

 

C’est dans les premières froidures de novembre que le 1er régiment étranger d'Aubagne est venu faire des manœuvres en Provence verte. Partis de Tavernes, les exercices ont mené les légionnaires vers le Bessillon où ils ont bivouaqué.

Le lendemain, au réveil, ils ont pu découvrir des plaques de glace sur leur tente. Et, si le beau soleil leur a offert de magnifiques paysages dominés par les montagnes enneigées, le vent s’est mis de la partie. La température, déjà proche de moins cinq degrés, est descendue aux environs de moins dix par l’effet éolien. Dur pour effectuer des descentes en rappel le long des rochers !

Plusieurs exercices tactiques, de contournement ou infiltration de l’ennemi, ont été réalisés dans les bois avant de rallier Correns pour un combat de rue fictif, au grand étonnement des habitants.

Décrets de naturalisation

Cette manœuvre, appelée “Vaillant 2013”, en souvenir de l’ancien chef de corps qui a organisé le déplacement du régiment de Sidi Bel Abbès vers Aubagne, s’est terminée au Val, par une prise d’armes. En présence du régiment, des associations patriotiques derrière leurs drapeaux et du conseil municipal, le lieutenant-colonel Damien De Bézombes a procédé à la remise de décorations.

Deux croix de la valeur militaire avec étoile de bronze ont décernées au caporal-chef Olivier Stull et au caporal Radu Lobout pour leur courage et leur comportement en Afghanistan; une médaille de bronze de la défense nationale a été remise au capitaine de réserve Nathalie Falais.

En l’absence du maire, retenu à Paris, Christian Lefèvre, adjoint, a remis aux sergents Barayo Nondohou, d’origine togolaise, et au caporal Mariuz Nowakowski, d’origine polonaise, leur décret de naturalisation. À ce moment-là, comme un symbole, un rayon de soleil a percé les nuages. Le chef de corps et l’adjoint au maire ont ensuite fleuri le monument aux morts.

Source L.D.B Var Matin


Comment le racisme a traversé ma vie

Envoyer

vendredi 22 novembre 2013

Je ne suis pas une grande voix. Ni Christine Angot, ni Marie Darrieussecq mais une simple citoyenne, bien intégrée dans la société, comme on dit. Cadre supérieur dans un établissement universitaire parisien et pourtant…

 

Pourtant ce qui se passe dans la société française que notre garde des sceaux a cristallisé en quelques jours par des insultes imbéciles et d’un autre âge, bien que l’ayant vécu dans ma chair pendant plusieurs décennies, je croyais que cela était terminé.

Je ne suis pas blonde aux yeux bleus mais brune aux yeux noisettes. Grande comme mon père originaire du Nord de la France avec des ancêtres flamands. Brune comme ma mère, issue du Mellah, ou de la Juiverie de Tunis, d’un père tunisien et d’une mère algérienne, tous naturalisés suite au décret Crémieux et morts de la tuberculose à la fleur de l’âge. En pleine guerre d’Algérie, enceinte de mon légionnaire de père, c’est d’Alger qu’ils partiront, mariés, s’installer en banlieue parisienne.

C’est au début des années soixante que je suis née, dans le département de la Seine à l’époque- le 9-3 aujourd’hui stigmatisé- dans une cité HLM de la petite couronne que l’on appelait la banlieue rouge. Le maire communiste habitait également dans une cité HLM. Il animait sa commune et sa présence dans les rues de la commune et lors des évènements festifs, était une évidence. Les disparités sociales étaient effacées par le bon voisinage qui faisait se côtoyer l’aristocratie ouvrière et classe moyenne salariée grandissante.

ADVERTISEMENT

Vivre librement à cette époque était impossible. Le contrôle social faisait rage et les qu’en dira-t-on bloquaient toute initiative. Et pourtant…

Et pourtant ma mère, quasiment illettrée, veuve à trente ans de ce géant du Nord, acoquiné avec l’OAS, en décida autrement. C’est d’un grand noir, « noir comme hier soir »- comme je me suis habitué à dire- qu’elle s’est entichée et qu’elle a rapatrié dans son HLM vite trop petit pour accueillir la nouvelle famille métissée avant l’heure et recomposée avant la lettre. Il venait de la Martinique. C’est la France non ?

Lorsque, du haut de mes huit ans ma mère m’annonçait alors que je rentrais de l’internat le week end pour refaire une valise de linge propre et reconsidérer mon sac de douceurs – entendez par là des tablettes de chocolat et autres Palmito et Choco Bn à la fraise- que j’allais avoir un nouveau papa, mais noir, c’est par un dessin que je marquais ma désapprobation.

Ce fameux dessin faisait se côtoyer une petite fille « marron » et moi, curieusement devenue blonde la traitant de « noirotte ». Mon nouveau père n’apprécia guère. S’il eut l’intelligence de ne pas m’en vouloir et de me traiter comme sa propre fille, il entretint, sa vie durant ce fort complexe qui le faisait rentrer dans sa coquille dès que le regard du blanc se posait, inquisiteur ou méprisant sur lui, sur nous. Aussi, au gré des rencontres, nous ressentions fierté ou gène, mais jamais de honte. Parfois de la rage comme lorsque quand nous retrouvâmes un pochon en plastique rempli d’excréments sur le parebrise de la DS21, près du bois de Vincennes où nous pique-niquions. Souvent un regard surpris de la filiation que nous annoncions fiers l’un et l’autre de créer un effet surprise.

C’est un livre qu’il faudrait pour raconter les multiples insultes racistes que j’ai essuyées quand du haut mes dix ans, je sortais avec mes deux petites sœurs encore plus brunes que moi. Des crachats aussi sur mon passage mais le pire fut certainement les paroles de cette camarade de classe lorsque la rumeur selon laquelle ma mère allait se marier avec un noir fit le tour du quartier. Du haut de ses 10 ans, Colette me dit : « Ta mère va épouser un Noir c’est dégueulasse ! ». Elle tenta de me rassurer quand même en précisant « qu’un Noir c’était tout de même mieux qu’un Arabe ».

Nous étions au début des années soixante-dix et d’arabe je ne connaissais que Miloud, un camarade de classe, qui avec ses pitreries passait un bon moment de la journée debout sur une chaise avec des stylos dans ses cheveux bouclés. Tu veux faire le pitre Miloud, et bien assume criait Mme B… notre belle institutrice de CM2.

A aucun moment je ne considérais que ma mère fût concernée par cette « arabité ». Pour tout dire, il ne fleurait pas bon non plus d’être juif . Aussi mue par le contrôle social, ma mère, arabe et juive ne me parla jamais de ces origines que je découvris au fil du temps, entre deux leçons de catéchisme.

Aussi, lorsque qu’à vingt ans, je montrais une photo de mon petit copain à ma mère, elle me demanda s’il était français. C’est vrai que ce brun ténébreux aux cheveux bouclés pouvait être portugais, italien mais aussi colombien, argentin, brésilien…. Mais non il était marocain. Musulman me questionna-t-elle ? Assurément, du moins dans sa famille l’Islam était présent et rythmait les journées sans pour autant fermer la porte aux autres, bien au contraire.

Tu vois Colette, je ne t’ai pas écouté. J’ai, après maman, laissé mon cœur me porter vers un Arabe.

De cette relation avec Ahmed, un mariage plus tard, naquirent deux enfants. Et à mon tour de réaliser une famille re-métissée, puis re-composée… avec, vingt ans plus tard, un Ardéchois pur châtaignes… qui a passé la moitié de sa vie à courir le monde.

Le mimétisme familial me direz-vous. Peut-être, mais avec des diplômes universitaires en poche, une carrière réussie je me sens heureuse dans ma vie où le monde, les cultures se côtoient, s’entrecroisent sans jamais se choquer. Et, je suis très reconnaissante à ma mère d’avoir fait ce premier pas vers ma mondialisation à moi.

Heureuse d’avoir comme horizon intellectuel, culinaire, vestimentaire et amical, toutes ces facettes culturelles. D’apprécier autant Eugène Monin, qu’Oum Keltoum. De me délecter en lisant Raphaël Confiant ou Abdelkébir Khattibi. De parler l’arabe et le créole et de vivre cette diversité avec tous mes sens. D’apprécier sans limite, aucune, les lectures intimes de Virginia Woolf ou le Joueur d’échec de Stefan Zweig. J’aime la pastilla marocaine mais aussi les caillettes, la crème de marrons et la saucisse de Morteau. Pourquoi devrais-je me priver de cette richesse du génie humain ? 

Parce que cette ouverture au monde que l’on appelle mondialisation n’est contrairement à ce que l’on veut nous faire croire pas une expérience contemporaine. Beaucoup de femmes de roi de France, voire de reines n’étaient pas françaises, et les plus célèbres, qui ont donné de fameuses descendances, venaient d’ailleurs. Dans d’autres pays, même dans les dynasties arabo-musulmanes, les Oum Ouled (les mères des enfants dans les harems) étaient le plus souvent des captives venant d’Ukraine, de Germanie ou de France. Les grands médecins, historiens, géographes, architectes furent aussi persans, arabes et indiens.

Ce qui est nouveau c’est la démocratisation de la mondialisation qui permet aux individus de sortir non plus seulement du clan, mais de la région, voire du pays pour aller choisir son alter ego dans le monde entier. Cette ouverture fait peur parce qu’elle a cessé d’être l’apanage des plus grands qui en faisaient un raffinement. Nous faire croire que le peuple n’en est pas capable est une idiotie.

Ce parcours qui est le mien a été traversé par des grands faits historiques qui ont façonné les mentalités et fait se replier certains groupes sur eux- mêmes créant le communautarisme auquel correspond pour les « Français dit de souche » le repli identitaire fondé sur des valeurs soit disant locales, héritées du passé.

Mon beau-père- noir comme hier soir- a aujourd’hui 91 ans, il s’éteint lentement dans un service de gériatrie d’un hôpital parisien. Son voisin de chambre, en apparence un « français de souche », semblait refuser la cohabitation en restant dans un mutisme que nous associions à de la désapprobation. Hier soir, alors que ma « belle-cousine » Maire-Denise, âgée de 80 ans, rendait visite à son oncle, avec sa compagne bretonne Nicole, de 15 ans sa cadette, ce monsieur sortit de ce qui n’était, au fond, que de la réserve.

« Moi dit-il, je suis heureux de voir une famille qui s’entend si bien. J’ai une seule fille, mais quand elle vient me voir, c’est pour m’enquiquiner ».

Ma fille à moi vient d’avoir 20 ans. Le monde lui est grand ouvert.

Enfin si j’ai la banane c’est que je l’aime sous toutes ses formes : jaune, mais aussi cuite ou frite, avec de la morue et du piment zoiseau, avec du Nutella ou flambée au rhum.

Le racisme est le refuge dans lequel les grands de ce monde veulent enfermer les peuples, pour mieux les exploiter. C’est plus simple pour garder dans l'entre soi les merveilles culturelles du monde façonné par le génie humain.


AGENDA LEGION ETRANGERE 2014

Envoyer

Commandez votre agenda Légion pour 2014 dédié au centenaire de la Première Guerre mondiale : "Des étrangers au service de la liberté dans la Grande guerre".


Ce thème évocateur retrace les offensives auxquelles a participé la Légion, notamment avec l'épopée du RMLE du général Rollet, sans oublier des figures d'engagés volontaires pour la durée de la guerre (EVDG) qui se sont illustrés dans les tranchées ou encore des hommes célèbres de la Légion : le colonel Duriez, Blaise Cendrars, le sous-lieutenant Mader et tant d'autres...

 

Tarifs prix unité (port inclus):

  • 12 € - France et Dom-Tom
  • 17 € - Autres pays

 

Comment commander ?

  1. J'imprime, je remplis le bon de commande : TELECHARGER
  2. J'envois ma commande à l'adresse si dessous avec le reglement :

Le magazine Képi blanc - rédaction
Quartier Viénot - BP 78
13 673 AUBAGNE cedex


Pour toute information complémentaire, contacter le secrétariat de Képi blanc :

  • Tel : 04 42 18 12 39
  • Fax : 04 42 18 12 98
  • Email : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

«J’ai rendez-vous avec...»

Envoyer

19 novembre 2013... Ceci commence sans vrai avertissement de ce qui va suivre, fortuitement, on dirait sans intention de nuire. Il s’agit d’un débat sur France 24, animé par une dame selon le standard de la chaîne, voix coupante, ton métallique et lèvres serrées, pas laide mais d’un agrément glacé, clone de Christine Ockrent qui a décidé que l’objectivité passe par l’arrogance froide et immuable accompagnant un discours d’un conformisme-Système de fer. Le sujet en est le risque que courent les journalistes reporteurs du temps de guerre, cela renvoyant aux deux journalistes français tués au Mali. On est le 5 novembre, dans le cours et le cœur du débat «Journalistes : comment travailler en zone de guerre».

L’un des journalistes-reporteurs de la chaîne, Mathieu Mabin, a belle allure ; Frédéric Mitterrand, entre deux sonneries de sa récréation (1), nous dirait qu’il est “beau gosse” et qu’il aimerait s’entretenir avec lui. Ce qui m’importe ici, moi qui écoutais le débat d’une oreille bien légère, c’est que j’entends Mabin dire : «J’ai rendez-vous avec...», puis être interrompu par la Christine Ockrent de circonstance. Comme il s’exprime à propos de ses sentiments lorsqu’il se trouve dans une “zone de combat“ et que les balles pleuvent autour de lui, je dresse l’oreille : Ce “J’ai rendez-vous avec...”-là ne m’est pas indifférent, et même il ne m’est pas inconnu si je ne me trompe ... Était-ce donc faire erreur ? C’était donc faire erreur, sans nul doute. Mabin tranche, reprenant sa phrase si injustement tranchée :

«J’ai rendez-vous avec mes enfants et mes petits-enfants...», poursuivant qu’il n’a qu’une idée, c’est de boucler son boulot syndicalement et rentrer vite fait chez lui, à l’abri des balles, en Bretagne. Je ressentis une profonde déception ; pourtant, quelle injustice de lui en vouloir pour cette réponse si naturelle, – qui n’en dirait autant, – et moi-même, d’une certaine façon, si j’étais dans ce cas ? Pourtant, non, ce «J’ai rendez-vous avec...» me reste dans l’esprit et dans l’âme, implacable et inexpugnable. Je sais aussitôt de quoi il s’agit, car ce verbe, cette expression ne forment qu’une seule référence possible pour moi.

***

Le titre, le thème et la répétition tragique du poème d’Alan Seeger est dans sa langue d’origine «I Have A Rendezvous With Death», qu’il est juste de traduire, je pense, par «J’ai rendez-vous avec la Mort». Cette phrase, commençant par ce sublime et tragique “J’ai rendez-vous avec...” qui m’avait arrêté chez Maubin, est attaché profondément en moi au souvenir et à l’évocation de Verdun. (2) Le poème de Seeger fait partie du legs symbolique de la grande bataille, bien que Seeger n’y ait pas participé et n’ait pas écrit précisément pour elle (il est mort sur la Somme le 4 juillet 1916). Il fait partie de ces œuvres sans rapport direct, et pourtant que vous entendez, lisez ou voyez, lorsqu’un documentaire ou un document concernant Verdun est réalisé ; des œuvres que la grande bataille a faites siennes parce qu’elle s’est reconnue en elles, comme autant de symboles, pour elle qui est le symbole des symboles de toutes les batailles de la Grande Guerre.

Ainsi, par exemple, du quatrième morceau de la Première Symphonie de Mahler, avec sa lenteur tragique et sa grandeur funèbre, qui rythme une longue prise de vue remontant presqu’en contre-plongée la perspective latérale du champ immense des milliers de tombes du cimetière de l’Ossuaire. Un autre poème de Verdun, également sans rapport avec Verdun, est celui de Péguy, en fait un quatrain rassemblé d’une façon assez curieuse et pour moi inexpliquée, à partir de vers tirés de deux quatrains différents de son immense poème Eve de 1913, et ces vers écrits comme par prémonition ...

«Mère voici vos fils qui se sont tant battus.

»Qu'ils ne soient point jugés sur leur seule misère.

»Que Dieu mette avec eux un peu de cette terre

»Qui les a tant perdus et qu'ils ont tant aimée.»

***

Le poème de Seeger a fait l’objet de plusieurs traductions. Je dois avouer qu’aucune ne me satisfait pleinement, mais je parle de détails essentiellement ; mais aussi bien l’on sait que “le diable est dans le détail”, ou bien que “le bon Dieu est dans le détail” (versions anglaise et française de l’adage, qui reflète peut-être les génies très différents des deux nations). Il s’agit de détails de langue mais ils ont une forte valeur symbolique. (Le poème original et son interprétation se trouvent notamment vers ce lien et vers ce lien.)

Les première et dernière strophes disent ceci :

La première : «I have a rendezvous with Death/ At some disputed barricade, / When Spring comes back with rustling shade/ And apple-blossoms fill the air –»

La dernière : «But I’ve a rendezvous with Death/ At midnight in some flaming town, / 
When Spring trips north again this year, / And I to my pledged word am true, / I shall not fail that rendezvous.»

Les traductions françaises (voir ce lien et ce lien notamment) sont nombreuses avec quelques nuances de peu d’importance. Toutes traduisent «I have a rendezvous with Death» par «J’ai un rendez-vous avec la Mort», alors que je préfère «J’ai rendez-vous avec la Mort». La dernière strophe est typiquement celle-ci :

«Mais j'ai un rendez-vous avec la Mort / A minuit, dans quelque ville en flammes, / Quand le printemps revient vers le nord cette année / Et je suis fidèle à ma parole, / Je ne manquerai pas ce rendez-vous.»

Et, pour ma part, je la préférerais sous cette forme :

«Mais j'ai rendez-vous avec la Mort

» A minuit, dans quelque ville en flammes,

» Quand le printemps revient vers le nord

»Et, fidèle à la parole donnée,

» Je ne manquerai pas ce rendez-vous.»

Le contraste est saisissant entre les douceurs de la vie de la jeunesse, symbolisées par les douceurs du printemps qui revient, qui s’attarde, qui vous enveloppe de ses douceurs infinies, celles de la nature comme celles de l’adolescence ; mais il y a ce rendez-vous avec la Mort et la parole donnée qui est une chose sacrée ... Et c’est sans amertume, sans désespoir, mais au contraire dans le sens des principes respectés comme celui qui est fondamental de la parole donnée, que le poète “fidèle à la parole donnée” ne manquera pas d’être présent à ce rendez-vous que la Mort lui donne. D’ailleurs, tout cela à ce moment où le printemps s’en sera venu d’une façon si paradoxale, comme l’on s’efface puisque l’heure est venue...

Il y a quelque chose de l’héroïsme pur dans cette attitude, où je ne vois ni fatalisme, ni même, encore, désespoir. Je ne sais si notre époque comprend encore cela, – et mon “je ne sais”, bien sûr, sera entendu comme une forme de style. La “parole donnée” est un acte humain, mais nullement “trop humain”, car accordé au fondement de la nature du monde et de l’espèce par conséquent, qui est le Principe. La “parole donnée”, c’est un acte humain et, finalement, un choix complètement justifié sinon juste ; c’est un acte humain lorsqu’on a la grandeur de vouloir dépasser cette condition ; c’est un acte humain accordé à la transcendance, c’est-à-dire le “pari pascalien” de la transcendance effectivement rencontrée. L’honneur de soi, c’est le respect de cette volonté tragique, et en un sens il grandit ce que cette mort-là (celle de Seeger) peut avoir d’absurde et de monstrueux ; dans cette Grande Guerre bien plus encore, qui est si absurde et monstrueuse à cause de la domination totalitaire de la technologie de guerre dans un moment où cette technologie est à un stade de blocage par la tuerie qu’elle est capable de déclencher et de maintenir ; dans cette Grande Guerre qui est la première crise fondamentale du “déchaînement de la Matière”.

Ce n’est en aucun cas le fait que Seeger repousse la vie et sa douceur, mais simplement que le temps du printemps est venu, a répandu ses charmes, puis a passé (dans le poème, la mention du printemps est triple, il arrive, il est présent, il revient comme on s’en va, cette graduation renvoyant à la considération grandissante du respect de la parole de l’honneur, du principe respecté). C’est là du pur héroïsme, notamment par la conscience exacte de la situation des engagements de l’être, par rapport aux variations de la nature du monde ; et, précisément dans le cas personnel, par ceci que le poète est aussi soldat dans un combat où la Mort ne cesse de fixer ses rendez-vous. C’est évidemment, par la puissance de l’essence qui l’habite, un poème prémonitoire, qui précéda de peu la mort de Seeger au combat. Cette prémonition fait de l’acte de l’acceptation de la Mort nullement un geste de fatalisme mais une volonté de respect de la Providence, comme l’on respecte la “parole donnée”. En juin 1915, il écrit à sa mère : «You must not be anxious about my not coming back. [...] But if I should not, you must be proud, like a Spartan mother, and feel that it is your contribution to the triumph of the cause whose righteousness you feel so keenly...»

***

Loin des déplorations sur l’“horreur de la guerre” et autres conventions affectionnées par nos commentateurs-Système, je vous dirais qu’Alan Seeger est un de ces destins qui m’émeuvent considérablement, qui me rendent de l’ardeur et de la confiance dans les choses, bref qui me donnent encore, paradoxalement comme certains jugeraient faussement, le goût de vivre. Sa carrière est courte, certes, pour la cause que l’on sait, mais c’est sans aucun doute un destin puissant dans le sens de la richesse de l’âme et de la hauteur du comportement. Seeger avait été à Harvard en même temps que T.S. Eliot, avec lequel il partageait son goût pour la poésie, puis à partir de 1912 il s’installa à Paris, au sein d’une colonie américaine d’écrivains et de poètes qui commençait à s’étoffer depuis l’installation d’Edith Wharton au 53 rue de Varenne. Il y vécut ce que l’on nomme “la vie de bohême” et y conçut une grande affection pour Paris et la France.

Ainsi expliqua-t-il son engagement dans la Légion Etrangère le 20 août 1914  : «To me the matter of supreme importance is not to be on the winning side, but on the side where my sympathies lie... Let it always be understood that I never took arms out of any hatred against Germany or the Germans, but purely out of love for France.» Ainsi composa-t-il son «Ode in Memory of the American Volunteers Fallen for France», ce poème d’une étrange prémonition continuée qu’il ne put aller lire en public à Paris pour le Memorial Day (30 mai 1916) comme il était prévu. Ainsi s’avère-t-il que ces mots écrits par lui à la gloire de quelques “morts américains pour la France” s’adressent également à lui-même et à sa propre gloire. (Quelques extraits de ce poème sont inscrits, en même temps que son nom parmi vingt-deux autres volontaires américains engagés dans la Légion Etrangère et morts pour la France, dans la pierre du monument de Victor Boucher inauguré par Raymond Poincaré, place des États-Unis, le 4 juillet 1923, qui était la date anniversaire de sa mort.)

« Hail, brothers! Goodbye to you, the exalted dead!

» To you, we owe two debts of gratitude forever:

» The glory of having died for France,

» And the homage due to you in our memories. »

Ainsi Alan Seeger ne connut-il jamais son neveu Pete Seeger, pacifiste comme son père le musicologue Charles Seeger qui, en 1916, l’année où son frère était tué, perdit son poste de professeur à l’université de Californie à cause de son opposition à l’entrée en guerre des USA. Pete Seeger devint le barde pacifiste et, bientôt, l’un des héros et des inspirateurs de la Beat Generation de Jack Kerouac et du protest song des années 1960. Ainsi un premier lien est-il noué entre la mort d’Alan Seeger et la Grande Guerre, et les prémisses de notre époque de grande crise de la civilisation.

***

Seeger ne connut pas non plus, bien sûr, John Kennedy, mais l’on découvre le lien, d’une subtile et tragique émotion d’un texte partagé. C’est un deuxième lien noué de Seeger avec notre époque, avec l’assassinat de Kennedy, et donc avec notre temps présent où le 50ème anniversaire de cet assassinat fait si grand bruit parce que l’événement de novembre 1963 à Dallas semble être devenu, enjambant ce demi-siècle, comme un grand coup du destin annonciateur de la phase décisive de cette grande crise que nous vivons aujourd’hui. «I have a rendezvous with Death» fut le poème préféré de Kennedy, qui éprouvait une étrange fascination pour la tragédie de la mort. James M. Douglass rapporte cet épisode dans ce livre qui vient d’être publié, avec ce titre parfaitement justifié et même, dirais-je, parfaitement juste, – JFK & l’Indicible.  (3).

«Il récita “Rendez-vous“ à Jacqueline, la première nuit à Hyannis Port au retour de leur lune de miel, en 1953. Elle apprit le poème par cœur, et le lui récitait elle-même de temps en temps. A l’automne 1963, elle l’apprit à son tout à Caroline, leur fille, alors âgée de cinq ans. Le 5 octobre 1963, John Kennedy participait à une réunion avec le Conseil national de sécurité, à la roseraie de la Maison-Blanche. Caroline apparut soudain près de son père ; elle avait quelque chose à lui dire. Le Président tenta de détourner son attention, mais sa fille insista. Aussi se résolut-il à écouter ce qu’elle avait à lui dire. Tout le monde autour de la table en fit autant. Caroline regarda son père dans les yeux et [récita le poème en entier] :

»“J’ai [...] rendezvous avec la mort / A quelque baraque âprement disputée, / ”Quand le printemps revient avec son ombre frémissante, / Et quand l’air est rempli des fleurs de pommiers” [...]

»“... Mais j’ai rendez-vous avec la Mort/ A minuit, dans quelque ville en flammes, / Quand le printemps s’en va vers le nord / Et, fidèle à la parole donnée, / Je ne manquerai pas ce rendez-vous.

»les conseillers de la Sécurité nationale observèrent un silence stupéfié. L’un d’eux, décrivant la scène 30 ans plus tard, dira : “C’était comme s’il essayait d’enseigner une ‘musique intérieure’” à sa fille. Cette “musique intérieure” racontait son intimité avec la mort...»

Ainsi Alan Seeger affirmait-il l’universalité symbolique et intemporelle parce qu’au-delà du temps, de la poésie et de l’héroïsme. Il avait écrit «J’ai rendez-vous avec la Mort» aussi bien pour lui, dans une attaque d’un village de la Somme le 4 juillet 1916, que pour un président des États-Unis, installé dans une limousine décapotable, dans les rues de Dallas le 22 novembre 1963.

***

Le poème de Seeger «J’ai rendez-vous avec la mort» nous dit la grandeur tragique du destin de la Grande Guerre. Une petite fille récitant «I have a rendezvous with Death» à l’intention de son père nous restitue la grandeur tragique du destin de notre époque... Ce dernier point est essentiel à considérer dans ma conviction des choses et la perception qui la nourrit, parce que, pour ce domaine de la perception, le 50ème anniversaire est un véritable événement actuel, par les circonstances de l’assassinat, sa puissance symbolique qui a repris toute sa force, tout cela s’insérant dans la phase paroxystique de la crise générale de l’effondrement du Système que nous vivons présentement. Et, pour poursuivre l’idée, nous aurons bientôt le centenaire de la Grande Guerre.

Je veux dire qu’il y a un lien d’extrême communauté des choses et de l’esprit, qui abolit le temps, qui fait bon usage de l’Histoire, entre nous et l’assassinat de Dallas, et JFK et sa fille, et Alan Seeger et sa mort le 4 juillet 1916, et le “rendez-vous avec la Mort” qui est le messager de tout cela. Ce lien n’est pas tant celui de “la Mort” que celui de l’héroïsme dans l’affrontement de l’épreuve suprême ; et aussi, d’autre part, celui de la communauté de la crise que nous affrontons, car c’est la même crise qui a engendré la Grande Guerre, l’assassinat de Kennedy et notre situation actuelle. Ce qui importe dans cette courte évocation, ce ne sont pas tant les personnes, les situations, etc., que le lien tragique qui les unit et les met ensemble, et ce lien est certes le poème qui nous dit «I have a rendezvous with Death».

La substance même des mots, la puissance structurante de cette substance, conduit à créer une essence dans leur chef. Les mots («J’ai rendez-vous avec la mort») sont à la fois représentation de ce qui a existé et de ce qui existe, symbole de ce que nous ne distinguons pas nécessairement, créateur de situations qui éclairent la vérité du monde par ce qu’ils font naître chez ceux qui les lisent et les entendent. Dès lors qu’il est présenté dans toute sa puissance temporelle et toute son expansion spatiale, dans toute sa force de représentation et toute sa hauteur symbolique, le poème transmue la situation du monde et crée les conditions permettant d’appréhender la vérité du monde. Lecture faite et refaite, et toutes les implications réalisées, je ne suis plus le même, et l’avancement de ma perception et de ma réflexion s’est réalisé dans des domaines aussi différents en apparence que la mort assumée et acceptée du poète dans une bataille de la Grande Guerre, l’assassinat tortueux et terrible de ce président-là, notre situation présente de bouleversement, et le lien vital établi entre ces événements, leur connivence au-delà du temps, leur fatalité catastrophique, leur providence métahistorique.

Les mots portent ainsi l’essentiel de tout. Mis sous la forme de ce poème prémonitoire, avec la beauté de cette forme, ils charrient des émotions indescriptibles, décrivent le caractère héroïque de notre temps, confortent l’âme dans sa volonté de figurer dans son temps historique, ouvrent l’esprit à une meilleure compréhension de la situation du monde. Ils nous lient fermement au martyre d’Alan Seeger et au martyre de John Kennedy, et à notre propre martyre. Il suffit de bien entendre de quel “rendez-vous” il s’agit, – bien autant celui de l’héroïsme que celui de “la Mort”, – et, avec un naturel presque intemporel, “fidèle à la parole donnée”, de ne point y manquer.

 

Philippe Grasset

Notes

(1) La récréation (chez Robert Laffont, 2013), retrace les années de Frédéric Mitterrand au ministère de la Communication et la Culture de Sarkozy. Journal passionnant des us et coutumes d’un ministre chargé jusqu’à l’épuisement de la gestions des réseaux, jalouseries, courses au prébendes, explorations intéressée des gloires passées et à venir, etc., d’un domaine sans égal à cet égard ; journal passionnant d’un homme qui fit son métier en y croyant sans aucun doute sincèrement, mais avec une pensée politique réduite à ce domaine. Journal passionnant, certes, entrecoupé de constantes allusions à l’état “sociétal” de l’auteur, presque convulsivement, comme une sorte de réflexe pavlovien de la liberté homosexuelle enfin votée par l’Assemblée Nationale et qu’il est non seulement bienvenu selon les normes des salons, mais de bonne conformité d’afficher comme une vertu de la plus haute lignée ; drôle de libération, ou la liberté revue par Pavlov-gay... Il reste que, parfois, en le lisant, j’ai l’impression qu’il n’a pas vraiment changé, “Frédo”, depuis l’années scolaire 1963-64, en Philo 4, à Janson de Sailly, où il figurait comme un excellent élève, toujours placé au premier rang, attentif aux divers professeurs, d’un conformisme touchant et assez supportable avec ses allures primesautières. Il était en avance sur moi et par conséquent plus jeune et plus habile. (J’avais deux ou trois redoublements à mon actif, pirate “pied-noir” venu des côtes barbaresques de l’ex-Algérie française pour échouer à Janson, toujours placé au fond de la classe, près du radiateur, d’ailleurs autant par timidité que par goût de la chaleur subversive...)

(2) ... Chose si importante, Verdun, pour ce site, donc pour nous, et pour moi sans aucun doute. Je ne cesse de rappeler cet intérêt, voire cette passion, depuis exactement sept ans où la chose a pris sa place dans ma mémoire. Il en a été question déjà dans cette chronique, il y a exactement un an, le 19 novembre 2012. Je reprends la note que je mettais ce jour-là, en fin de ce texte du 19 novembre précédent, pour rappeler nos complicités verdunoises.

« Le premier texte sur Verdun, correspondant à notre découverte du lieu symbolique et du symbole initiatique pour nos conceptions fut mis en ligne le 24 novembre 2006. On trouve nombre de textes sur Verdun ou autour de la bataille, ou à propos d’elle et de la Grande Guerre, depuis cette date, par exemple le 22 septembre 2008, le 11 novembre 2008, le 11 juillet 2009, On a encore, très récemment, rappelé le rôle fondamental de Verdun dans notre évolution, avec ce que nous nommons “l’intuition de Verdun”, et sa part essentielle dans l’élaboration du concept de “déchaînement de la Matière, le 5 novembre 2012.

» Bien entendu, il faut mentionner le livre et album photo publié à l’occasion de nos divers déplacements, Les Âmes de Verdun. Récemment encore, un lecteur nous signalait (le 3 novembre 2012, – qu’il soit remercié à cette occasion), indirectement à son initiative, la parution d’un article sur le livre, ce 11 novembre 2012. Quant à nous, nous devons signaler avec une satisfaction presqu’étonnée que nous trouvâmes, lors de cette visite évoquée ici, dans plusieurs librairies des ouvrages et musées de la bataille de Verdun, Les Âmes de Verdun mises en évidence. Peut-être le centenaire de la Grande Guerre sera-t-il le temps venu pour que ce livre retrouve le public qui lui est dû. »

(3) JFK & l’Indicible, James W. Douglass, éditions Demi-Lune, septembre 2013. Cette publication donne en traduction française l’original de Douglass datant de 2009 (JFK & The Unspeakable, why he died and why it matters), marquant ainsi combien ce texte transcende les exigences de l’actualité. On reviendra sous peu, très rapidement, sur ce livre, mais il faut dire déjà que sa méthodologie, c’est-à-dire la façon dont il aborde son sujet pour lui donner toute sa signification, constituent une originalité singulière parmi l’immense bibliothèque consacrée à l’événement et à l’homme. (40.000 ouvrages traitant de JFK et de l’assassinat de Dallas, parus aux USA : «I have not counted, but somebody there said that 40,000 books have been written about our 35th president», selon Richard Reeves, le 15 novembre 2013 sur Truthdig.org.)

Une expérience assez étrange et revigorante c’est de lire, comme je l’ai fait, en même temps voire côte-à-côte, ce livre de Douglass et La récréation de Mitterrand (voir la note [1]). On en obtient une mesure également étrange et ironiquement revigorante de la différence entre la tragédie de l’histoire et la comédie du pouvoir qui prétendrait, notamment dans le domaine de la culture, être l’inspirateur ou le mécène de l’art et par conséquent de la dimension tragique qu’on devrait y trouver.


Ancien SAS, René Brisson nous a quittés

Envoyer

 

le 16 novembre 2013

René Brisson, 90 ans vient de décéder à Bayonne. Son parcours pendant la Seconde Guerre mondiale puis au cours de la guerre d’Indochine ont fait de cet aviateur devenu un légionnaire puis un SAS au caractère bien affirmé, une belle figure de France épris d’un patriotisme authentique. René Brisson naît en 1923. Dès son enfance il veut devenir militaire. Il entre à l’Ecole des enfants de troupe de Tulle en 1936. Il en sort en 1940 et refuse de subir la défaite et les conséquences de l’armistice demandé et obtenu par le maréchal Pétain. Il n’as pas dix huit ans quand il rejoint l’ardeur du combat au coeur, les Français libres.
Il choisit de passer par l’Espagne, est interpellé, puis enfermé au camp de Miranda, mais il réussit à gagner l’Egypte où il signe le 10 août 1941 son engagement dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL).
Comme il veut aller au feu sans tarder, il obtient son transfert à la 13e demi brigade de Légion étrangère qui est engagée en Libye. Il participe aux combats de Bir Hakeim, puis d’El Alamein où, en octobre 1942, il est blessé. Soigné, il retrouve son unité en Tripolitaine et participe aux combats de Tunisie. En mai 1943, il reçoit sa deuxième blessure au feu devant Sousse. En août 1943, il est affecté au 3e bataillon d’infanterie de l’Air qui est rapatrié à Camberley en Grande-Bretagne en octobre. Il y est breveté parachutiste et suis la formation SAS. Il devient alors un commando redoutable qui est affecté au 3e SAS en août 1944.
En septembre, il est en France et il participe aux combats de la libération jusqu’au début 1945. De retour en Grande-Bretagne, il est parachuté aux Pays-Bas lors de l’opération « AMHERST» le 7 avril 1945 avec ses camarades britanniques des SAS. Il y est blessé gravement. Démobilisé en 1946, il reprend du service en 1947 et part pour l’Indochine au sein du 5e bataillon commando de chasseurs parachutites. Au cours de son séjour il est cité deux fois pour son courage et son sang-froid. Pour des raisons de santé il cesse sa carrière militaire en 1951 et entre dans la vie civile. Il est contremaître à l’arsenal de Tarbes, courtier en assurances, contremaître sur le site de Lacq puis surveillant au musée Bonnat à Bayonne.
René Brisson était chevalier de la Légion d’honneur, titulaire de la Médaille militaire, de la croix de guerre 1939-1945 avec trois citations dont deux à l’ordre de l’armée, de la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieurs (TOE ) avec deux citations et de plusieurs autres décorations.


Paulina Dalmayer "La guerre est une drogue très très puissante !"

Envoyer

14 novembre 2013

Paulina Dalmayer est une journaliste d’origine polonaise. Après avoir passé de nombreux mois en Afghanistan entre guerre et non-guerre, elle revient en France avec un premier roman intitulé « Aime la guerre ! ». L’occasion de prendre un café, bien au chaud dans notre confort occidental, afin de parler de la légitimité du mot « guerre », de la situation qu’elle a vécue dans le froid afghan et de littérature, évidemment. Entretien sans filtre.

Avant de commencer notre entretien, Paulina Dalmayer, je voulais te demander si tu as coupé certains passages de ton livre. Livre qui comporte tout de même 590 pages (!)…

Paulina Dalmayer : Pas vraiment. À vrai dire j’ai coupé seulement une scène, sur la suggestion d’Elizabeth Samama. Sinon il n’y a pas eu de coupe. Il y avait un travail très minutieux sur certains mots, ça oui. Mais pas de coupes de scènes.

Tu penses qu’on peut aimer la guerre ?

Oui, bien sûr. Mais je ne crois pas que ce soit lié à une époque donnée. C’est lié à un état d’esprit de gens qui font la guerre et même de gens qui vivent dans des états et des pays en guerre. Interroge n’importe quel militaire, n’importe quel rebelle qui a été à un moment au combat, ce sont toujours les meilleurs moments de leur vie. Interroge quelqu’un qui est parti quelques mois en Afghanistan, ou des Américains qui ont été envoyés en Irak, ils ont beau avoir été traumatisés, avoir perdu un bras ou une jambe, c’est toujours le meilleur moment de leur vie. J’ai un ami très proche qui était légionnaire. Il a passé trois ans dans la légion, par le biais de laquelle il a été envoyé en Afrique. Ce monsieur a maintenant 75 ans et on pourrait avoir l’impression que ses 75 ans se résument à ces trois années passées dans la légion. C’est l’expérience qui est sans doute la plus forte dans la vie humaine.

Anne Nivat, Paulina Dalmayer, Chienne de guerre, AIme la guerre !

Anne Nivat

En filigrane de ton livre, on dirait que cette guerre n’est pas vraiment une guerre, mais que ç’en est quand même une parce qu’on lui a donné ce nom. Qu’est-ce qui détermine, pour toi, qu’une guerre en soit véritablement une ? 

C’est une question très drôle. J’en ai discuté avec mon ami qui n’est personne d’autre que l’ambassadeur de Pologne en Afghanistan. Auparavant, il était conseiller militaire de l’ambassade de Pologne en Irak. C’est un militaire de carrière, il a vécu. Il est passé par cette aventure irakienne à laquelle les Français n’ont pas participé. Les Polonais étaient quand même la troisième force d’occupation en Irak. Nous étions assis, comma ça, dans un jardin à Kaboul et je luis dis « Écoute Piotr, c’est une guerre ou ce n’en est pas une, en fait ? » Et là il me répond « Mais non, mais non ce n’est pas une guerre. – Comment peux-tu savoir que ce n’est pas une guerre ? – C’est très simple, Paulina : il n’y a pas de bombardements. Ça veut donc dire que ce n’est pas une guerre ». Et je me suis dit « c’est peut-être vrai ». Je n’ai jamais véritablement connu le pays sous les bombardements. En fait si, un peu en Libye où les journalistes ont été complètement écartés du terrain. Quand tu lis par exemple « Chienne de guerre : une femme reporter en Tchétchénie », d’Anne Nivat, persiste en effet dans les phénomènes des bombardements quelque chose de si terrifiant que c’est déterminant pour pouvoir dire si c’est véritablement une guerre. Je ne suis pas sûre, par exemple, que ce qui se passe au Mexique actuellement ne soit pas pire que ce qui se passe en Afghanistan. Mais bon, on ne bombarde pas le Mexique. Peut-être que l’Afghanistan est aussi coupé entre deux zones qui sont et ne sont pas en guerre.

Peut-on imaginer une classification de « guerre » au-delà d’un certain seuil de morts ?

Non, je ne crois pas. Parce que le cas mexicain contredit cela ; ce qui se passe en Somalie également ; là-bas c’est un conflit extrême, d’une violence rare. S’il y a un seul pays au monde où je ne voudrais pas mettre les pieds par peur, c’est bien la Somalie. Et pourtant, ce n’est pas véritablement une guerre.

Est-ce que la morale de ton livre, s’il doit y en avoir une, n’est pas que « chacun mène sa propre guerre » ? 

Oui, bien sûr. Il y a Hanna qui fait sa guerre à la fois pour pouvoir aimer et pour extraire d’elle l’amour. D’autre part, Robert bataille pour s’adapter à une vie plus normale, qui puisse l’aider à aimer et vivre avec quelqu’un. Bastien bataille à la fois pour oublier et préserver son indépendance et sa liberté et en même temps pour s’adapter à la vie avec quelqu’un, ce qui lui est impossible.

Paulina Dalmayer, Aime la guerre !, fayard

© Paulina Dalmayer

À quel moment tu t’es dit : « il faut que je raconte cette aventure dans un livre » ?

Au moment où j’ai signé le contrat. Presque.

Ton livre est écrit d’une manière très journalistique. Pourquoi ?

Je m’insurge, et c’est là où je te rejoins, contre les livres sur la Seconde Guerre mondiale qui n’arrêtent pas de paraître. Ils sont écrits par des gens qui ont trente ou quarante ans et qui fantasment sur le sujet, alors qu’il y a tant de conflits dans le monde où ils n’ont pas le courage d’aller pour témoigner et vivre. Bien sûr, ça peut donner des œuvres magnifiques, il n’en reste pas moins que les chefs-d’œuvre absolus ont été écrits par des gens qui ont vécu ce qu’ils écrivent. Fantasmer sur la guerre, je trouve ça d’une morbidité et d’une malhonnêteté…Je crois que la véritable honnêteté consiste à vivre cette expérience pour la décrire. Ce qui ne veut pas dire qu’on est obligé de tuer quelqu’un pour écrire un roman policier…

À travers ton titre, peut-on dire que tu aimes la mort ? 

Pas forcément. Derrière la guerre se cache aussi la liberté anarchique, violente, sauvage, mais très belle. Derrière la guerre se cache aussi une sorte de relâchement sur le plan moral qui révèle ce qui est réellement bon en toi, chez les autres, ce qu’il y a de plus humain. C’est ça le grand examen. Je n’ai pas pensé à la mort, en Afghanistan. Je n’ai pas pensé à la mort une seule fois, dans ce pays.

On connaît l’expression latine « In vino veritas », penses-tu qu’on pourrait remplacer le vin par la guerre, dans cette expression ?

Sans doute. Je ne dis pas que c’est la seule expérience qui te révèle à toi-même ou à tes proches. Je pense qu’une maladie grave, incurable pose certainement le même problème. Et à toi-même et aux gens qui t’entourent. Il y a des expériences comme ça. Radicales. Extrêmes. Mais la guerre en est une.

Je ne sais plus quel écrivain disait qu’une chose grave peut ne pas être importante. Quelle est la chose la plus grave que tu as vue ou vécue en Afghanistan ?

(Long silence). J’ai envie de rire parce qu’en fait je crois que le plus dur pour moi c’était de survivre l’hiver. Et ce n’est pas grave, tout compte fait. Maintenant j’en ris. Pourtant, les moments où il fallait attendre, jour après jour, heure après heure, minute après minute que le courant revienne…C’était d’une pénibilité absolue. Pourquoi c’est si abominable ? Parce que tu es seul et que tu ne peux rien faire. Tu as tellement froid que tu ne peux qu’attendre. Donc tu es enveloppé de ta doudoune, d’une couette qui est chez toi avec un bonnet, et tu attends comme un débile.

Le pire ce n’est pas d’être seule, c’est d’être seule avec soi-même, non ?

Oui, c’est le moment où tu te poses la question « Mais qu’est-ce que je fous là, dans ce pays, à attendre quelqu’un qui appuiera sur un bouton pour avoir un peu de lumière et de chaleur ». Maintenant j’en ris, mais Dieu sait que ça m’a couté énormément.

Comment s’est déroulé ton retour en France ?

On ne ressent pas tout de suite le vide. C’est l’instinct qui te fait jouir de tout ce que tu retrouves, tout ce dont tu as été privé pendant deux mois. Il y a quelques secondes de folie, de jouissance au Monoprix ou tu as des rayons, des rayons entiers de trucs. C’est là aussi où tu vois la folie occidentale d’avoir inventé 150 variétés de beurre ou de yaourt. Là bas tu en as un ou deux et basta. Dans un premier temps tu profites de ça, tu profites de la vie culturelle que tu n’as pas. Le plaisir d’aller au cinéma, d’aller au théâtre, d’aller voir une exposition, ce n’est pas la même démarche. Aussi, j’ai souvent rêvé de la possibilité de sortir de chez moi, d’acheter un journal, de m’asseoir dans un café et de le lire. Tu ne peux pas le faire là-bas. Ensuite, à partir du moment où ça devient ta routine, ton quotidien, tu ne penses qu’à l’éventualité d’y retourner. C’est une drogue, la guerre ! Très très puissante.

La guerre est finalement la meilleure drogue d’Afghanistan…

(Rires). Oui, la guerre et l’écriture.

Paulina Dalmayer, Aime la guerre !, fayard

© Paulina Dalmayer

Il y a quelque chose dont tu ne parles pas, dans ton livre : ce qui touche au domaine de la spiritualité, de Dieu, etc. Pourquoi ?

La religion c’est paradoxal. C’est difficile de parler de la spiritualité des afghans, qui, sans doute, existe. Sauf que cette spiritualité est complètement gâchée et cachée et éclatée par les aspects purement politiques et sociaux de l’islam. Après, en ce qui me concerne, ce qui s’est produit avec moi, qui suis complètement athée, jusqu’au bout des ongles, c’est que le fait que ce soit la religion qui régisse la vie quotidienne et le moindre de tes gestes, à la fois ça m’attirait énormément, étant donné que c’est ce qui donne naissance à la vie de tant de gens, et il y a une sorte de beauté dans cela, je l’observais même chez le gardien de notre maison, qui se levait à 3h du matin et allait prier dans la neige. En même temps, il y a eu aussi un mouvement contraire, une furie où je ne pouvais plus supporter le religieux autour de moi. Je ne pouvais plus voir les femmes voilées, plus voir les hommes barbus, plus voir les mosquées remplies le vendredi. J’avais envie de vomir. Ça provoque une répulsion. Chez les gens qui en ont la possibilité, comme les militaires ou les mercenaires, ça peut provoquer, j’imagine, un excès de folie meurtrière. Parce que c’est à un tel degré que ça devient insupportable, pour nous occidentaux. De surcroît, nous voyons leur hypocrisie dans l’application de la religion : ils boivent, ils courent après les nanas, les étrangères, etc. Je suis rentrée saturée par ça, au point qu’atterrissant à Roissy, moment où j’ai croisé des Européennes voilées, il a fallu que je me contienne pour ne pas envoyer des baffes, tellement je n’en pouvais plus.

Paulina Dalmayer, Aime la guerre !, fayard

© Paulina Dalmayer

As-tu connu un moment de transcendance durant cette guerre ?

Non, absolument pas. Je trouve que c’est tout à fait naturel de s’interroger là-dessus quand tu vis dans un pays comme l’Afghanistan. Ce n’est pas la même chose en Lybie ni dans la bande de Gaza, en Palestine. Ma foi, et je crois qu’il y a lieu de parler de « foi », réside dans l’espoir que tout se termine au moment de la mort. La consolation, pour moi, elle est là. Au moment de ma mort, je reviendrai à la terre, là d’où je viens. Ensuite je ne sais pas, c’est les particules élémentaires…Il y a quelque chose de très beau : je suis capable de contempler et d’admirer la foi des autres. Ça me touche énormément, jusqu’à me bouleverser. Et quand je vois des hommes prier, je trouve ça d’une beauté extrême. La confiance qui les pousse à des crimes atroces, je trouve ça d’une beauté extrême. Peut-être sont-ils plus proches des réalités, je n’en sais rien. Mais ce que nous avons fait de Dieu, en Occident, nous l’avons domestiqué, nous en avons fait un type assez sympa, qui pardonne tout, qui est « cool ». Je ne pense pas qu’il soit cool, en fait. Quand tu lis la Bible ou le Coran, il n’est pas cool. C’est donc peut-être eux qui sont plus proches de la vérité. Leur religion c’est le sang, la cruauté, le meurtre, la rédemption. Des mots confus en occident. Si j’étais croyante, je crois que je serais dans l’extrémisme et que je serais une intégriste. Il y a un corps de la religion qu’il ne faut pas perdre. Les messes en français, polonais, ou tchèque n’ont pas la même puissance qu’en latin. Ce qui m’insupporte, c’est cette tendance à rendre Dieu très cool. Non, il n’a pas à l’être.

Tu penses qu’il est plus facile d’écrire en français, quand on est étrangère, plutôt que dans votre langue natale, le polonais ?

Oui et non. Non bien évidemment parce qu’en parlant je m’entends moi-même faire des fautes. Ça exige un travail considérable de relecture, avec les dictionnaires, pour soigner la syntaxe. Il y a énormément de travail . Mais en même temps, il y a en moi une sorte de défi, c’est-à-dire qu’à partir du moment où j’ai décidé de vivre dans ce pays, la moindre des choses c’est de pouvoir utiliser la langue française librement, comme si j’étais française. C’est une sorte de remerciement adressée à la France de m’avoir accueillie. Accueillie bien ou mal, peu importe, ça fait un bout de temps que je suis là. Je me dis qu’en même temps, dans cette difficulté, il y a une facilité qui consiste dans le fait d’être coupé de toute une partie de vocabulaire superflu. Ça épure naturellement. Cruellement, mais naturellement. Par exemple, je ne saurais pas écrire un roman en français sur l’enfance. Parce que tout le vocabulaire lié à l’enfance me manque.


Le nom de l'adjudant Harold Vormezeele sur le monument aux morts de Calvi

Envoyer

13/11/2013

 

Le légionnaire Vormezeele honoré lors du 11 n - 23290067.jpg

 

Une plaque en mémoire de l'adjudant Harold Vormezeele, tué en février au Mali lors de l’opération Serval, a été apposée sur le monument aux morts de Calvi. Elle a été dévoilée lors du 95e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918.

 

Pour l’occasion, la mère du légionnaire d'origine belge, avait fait le déplacement.

Engagé en 1999, « Calvais d’adoption depuis 14 ans », l’adjudant a passé environ un tiers de ses années de service sur le théâtre d’opérations extérieures.

Source Corse Matin


HORS-SERIE : L'uniforme légionnaire en Algérie (1954-1962)

Envoyer

Cet ouvrage en deux tomes a été réalisé par la rédaction de Képi blanc, en coopération avec le magazine Uniformes et Raymond Guyader, spécialiste de l'uniformologie.

 

Revivez la guerre d'Algérie à travers une présentation des unités de l'époque, des bataillons étrangers parachutistes en passant par les compagnies sahariennes portées. Toutes les tenues de combat sont présentées à travers des photos de qualité et une présentation soignée. Un coffret en série limitée à 250 exemplaires est également disponible pour les collectionneurs et les passionnés des tenues militaires.

Tarifs prix unité (port inclus):

  • 20 € - Coffret édition limitée
  • 15 € - Tomes 1 & 2
  • 10 € - Tome à l'unité

Comment commander ?

  1. J'imprime, je remplis le bon de commande : TELECHARGER
  2. J'envois ma commande à l'adresse si dessous avec le reglement :

Le magazine Képi blanc - rédaction
Quartier Viénot - BP 78
13 673 AUBAGNE cedex


Pour toute information complémentaire, contacter le secrétariat de Képi blanc :

  • Tel : 04 42 18 12 39
  • Fax : 04 42 18 12 98
  • Email : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

La Vallée Perdue Dien Bien Phu Indochine 1954

Envoyer

En mars  1954, le parachutiste Pierre Holinger débarque en Indochine et rejoint le 5e Bataillon de Parachutistes Vietnamiens, l’un des fameux « Bawouan ». Si une partie de son encadrement est français, le 5e BPVN est essentiellement composé d’un millier de parachutistes vietnamiens. Pierre Holinger y est affecté comme opérateur radio du capitaine André Botella, commandant le bataillon. Peu après son arrivée, le 14  mars, le 5e BPVN est parachuté en renfort à Dien Bien Phu, pour participer au dernier acte d’une tragédie déjà consommée. Au-delà des événements dramatiques de cette bataille, Pierre Holinger entraîne le lecteur au cœur des combats, des affres qu’ils suscitent, des actes de courage ou de lâcheté qui les jalonnent, de l’amitié et de la camaraderie qui les marquent. On y découvre combien les épreuves transforment l’homme, le révèlent, lâche ou héros, grand ou petit. En cela réside l’originalité de l’ouvrage qui mêle avec force, vécu et roman.

Saint-Cyrien, diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, Philippe de Maleissye a servi comme officier à la Légion Etrangère (au 2e Régiment Etranger de Parachutistes et au 4e Régiment Etranger) de 1986 à 1992. Aujourd’hui Contrôleur Général des Armées, il nous livre une vision inédite sur la bataille de Dien Bien Phu. Passionné par cette période du conflit indochinois, il a rencontré de nombreux acteurs du drame, recueilli leurs témoignages pour centrer son récit sur les hommes, la camaraderie, la solidarité dans l’épreuve et lui donner cet accent de vérité. Philippe de Maleissye est Chevalier de la Légion d’Honneur et de l’Ordre National du Mérite. Il signe ici son premier ouvrage.


Le Ministre de la Défense en déplacement au Mexique

Envoyer

Ministère des affaires étrangèresLa France au Mexique

Mexico, le 5 novembre 2013

Le Ministre de la Défense, M. Jean-Yves Le Drian, a effectué une visite officielle au Mexique du 31 octobre au 2 novembre.


Il s’est rendu à Camerone où il a participé, avec des représentants des autorités civiles et militaires mexicaines, à une commémoration dans le cadre du 150ème anniversaire de la Bataille de Camerone, un combat qui fut un événement fondateur de l’identité de la Légion étrangère française, mais qui est également devenu un symbole de courage, de respect mutuel et d’amitié entre la France et le Mexique.

Le Ministre de la Défense s’est entretenu avec ses homologues, le Général Salvador Cienfuegos Zepeda, Ministre de la Défense Nationale, et l’Amiral Vidal Francisco Soberón Sanz, Ministre de la Marine. Il s’est réjoui, à cette occasion, de la qualité de la coopération bilatérale en matière de défense. Il a signé deux lettres d’intention avec ses homologues afin de consolider cette coopération.


Page 23 sur 28

Traduction

aa
 

Visiteurs

mod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_counter
mod_vvisit_counterAujourd'hui3631
mod_vvisit_counterHier5984
mod_vvisit_counterCette semaine20637
mod_vvisit_counterSemaine dernière18442
mod_vvisit_counterCe mois56751
mod_vvisit_counterMois dernier119907
mod_vvisit_counterDepuis le 11/11/0919916087

Qui est en ligne ?

Nous avons 5959 invités en ligne

Statistiques

Membres : 17
Contenu : 14344
Affiche le nombre de clics des articles : 42713195
You are here BREVES 2013