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Légionnaire toujours...

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2011

Castelnaudary. Le «grand» patron de la Légion en visite

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Publié le 23/12/2011

 

Le générale de Saint-Chamas, ici avec le colonel Talbourdel :du respect et des la solidarité pour les hommes qu'il commande et ces jeunes gens venus de 156 pays pour servir la France./Photo DDM, Gladys

C'est le grand patron de la Légion étrangère. Le général de Saint-Chamans est venu souhaiter un joyeux Noël à ses troupes en Lauragais.Interview exclusive.

Quelle est la place de la Légion étrangère dans une armée de terre aux effectifs de plus en plus resserrés ?

La Légion en est partie intégrante à la seule différence que ses hommes sont des étrangers qui s'y sont engagés parce que la France a décidé de les accueillir. « C'est une décision politique qui perdure depuis Louis-Philippe, Napoléon III ensuite et tous les gouvernements qui se sont succédés. Récemment la loi « Français par le sang versé » a été votée à l'unanimité par les députés de droite comme de gauche. La Légion donne à la France entre 7 000 et 8 000 combattants d'excellente qualité, tous attirés par l'image de la France. Elle est le reflet du rayonnement de notre pays avec, aujourd'hui, des gens de 156 pays qui font le choix de venir. Un choix hallucinant pour une Légion unique au monde, une exception française, une pépite qui brille sur les cinq continents. Alors faut-il l'enterrer ? Je ne suis pas sûr que les Français en aient envie.

Est-elle menacée par les réformes ?

Dans un contexte de réduction d'effectifs et de réforme la Légion conserve sa cohérence parce que c'est une entité particulière qui communique une image extrêmement fortes dans les moments positifs comme négatifs. C'est possible parce que le style de commandement permet à ces gens de tous les horizons de l'amalgame, de vivre et de se surpasser ensemble. L'image de solidité que donne la Légion doit compenser la fragilité intérieure du légionnaire qui choisit de servir la France, parce que c'est quelqu'un qui est souvent en rupture avec quelqu'un ou quelque chose, c'est un convalescent de la vie qui a besoin d'être accueilli et de repères. Nous lui offrons la fraternité, la cohésion, le surpassement. Tout ça, il l'accepte en venant et quand il l'a compris, il ne veut pas moins et sa fragilité initiale devint sa force.

Quel est l'objet de votre visite ?

Je suis venu leur souhaiter un joyeux Noël. Quand on devient légionnaire, on fait la promesse de servir avec honneur et fidélité, la France, elle, leur dit « on ne vous abandonnera pas. ». Nous leur devons la solidarité. On a tous une fête et un anniversaire. Ils ont Camerone, la fête du devoir et Noël, fête de la famille. Les cadres la passeront avec eux. A la Légion, on n'envisage pas qu'il en soit autrement.

Noël, vous le rappelez, c'est aussi le moment d'avoir une pensée pour ceux qui ne sont plus. Comment vit-on les soldats tombés en opérations extérieures, comme en Afghanistan où la Légion a beaucoup donné ?

Un Français qui meurt pour la France, c'est très fort. Quand c'est un étranger, cela fait réfléchir. Il y a deux sentiments qui doivent prévaloir, celui d'une très grande fierté d'être cette France pour laquelle des étrangers donnent leur vie et celle, tout aussi immense, d'être cet étranger qui meurt pour la France. À la Légion, la démarche est si forte, que l'on ne pleure pas nos morts, on les honore et la France, qui leur a ouvert ses portes, se doit de les honorer, ce qu'elle fait.


Les crèches, dimanche

Pour Noël, le 4e RE s'ouvre à la population avec la visite des crèches. On vient de très loin, par milliers, pour ce rendez-vous incontournable. À noter, qu'elles seront ouvertes au public, ce dimanche à partir de 15 heures. Le jury, lui, en aura la primeur, samedi après-midi.


L'UNC-AFN toujours aussi dynamique

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Publié le mardi 20 décembre 2011

L'assemblée générale s'est tenue sous la présidence de M. Padovani, des membres du bureau, des maires et de M. Vincent-Petit, représentant départemental

Gélannes - C'est sous la présidence de M. Padovani, des membres du bureau, des maires et de M. Vincent-Petit, représentant départemental, que l'assemblée générale de la section UNC-AFN de Gélannes-Crancey a eu lieu, vendredi. Après une rétrospective des activités et sorties de 2011, les comptes ont été passés en revue. Une trésorerie saine permet l'organisation d'événements tout au long de l'année.
Le bilan de l'action sociale met en évidence l'augmentation des aides aux personnes en difficulté. Les membres du bureau sortant ont été réélus à la majorité et le président de la section a proposé la candidature de M. Fassy, adjudant-chef dans la légion étrangère, aujourd'hui jeune retraité, pour rejoindre les nouveaux élus. C'est sans aucune voix contre ni blanche qu'il a été accueilli au sein du bureau.


Deux médaillés


Au bout de 48 ans d'existence, cette section est toujours aussi dynamique et toutes les manifestations sont une grande réussite grâce à l'implication de tous. Mais cette bonne marche risque malheureusement d'être mise à mal, à cause de l'avancée dans le temps, les anciens combattants d'Afrique du Nord étant un peu moins jeunes chaque année.
Ce problème a même été abordé le 4 novembre lors de l'assemblée des présidents, une des possibilités à l'étude étant l'intégration des anciens combattants de tous conflits, comme par exemple ceux du Tchad. Lors de l'allocution de M. Vincent-Petit, le débat a été ouvert et toutes les idées constructives seront prises en considération.
Il a été également question de la journée unique de commémoration de tous les morts pour la France de toutes les guerres, et l'avis de l'UNC est clair, il serait plus facile de mobiliser le public sur une seule date que sur de multiples rendez-vous tout au long de l'année.
Les maires des communes de Gélannes et Crancey ont à leur tour félicité cette section pour toutes les fois ou les couleurs de leurs villages sont représentées.
Avant le verre de l'amitié, MM. Petetot et Clement ont été décorés, la médaille « Djebel argent » pour le premier et la médaille « Mérite UNC bronze » pour le second.

L'adjudant Leloup et le caporal-chef Agboton, les lutins du nouveau visage de la Légion

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mardi 20.12.2011

Tous les ans, la Légion étrangère réalise sa super production de Noël : une crèche. Cette année, le thème de la Corée a été choisi pource qui est tout à la fois, une tradition, un moment d'émotionet une opération séduction. Rencontre avec deux des artisans qui ont créé ce Bethléem dans « l'esprit dela Légion », l'adjudant Dimitri Leloup et le caporal-chef Thierry Agboton.

PAR PAULINE DROUET

« Hiver 1950, il fait - 35 °C et un froid dur comme la pierre. » Au Parc à boulets, dans les quartiers lillois de la Légion étrangère, c'est l'obscurité totale. Une petite vidéo dresse le tableau d'un Noël passé par deux légionnaires en Corée, au coeur d'une guerre qui débute et durera trois ans. Le pitch : les deux soldats sont accueillis le soir du réveillon par un instituteur et sa fille. Après avoir partagé « une soupe et un peu de riz », leurs hôtes offrent aux deux légionnaires « une bouteille d'alcool de riz et deux étoles jaunes ».

Comme un conte de Noël - à la sauce Légion étrangère, à la fin, les deux soldats tombent au combat -, l'instituteur perpétuera la tradition de cette fête en hommage au moment fraternel passé avec ces deux inconnus.

La crèche à la légion, c'est avant tout une affaire de tradition : « Tous les ans, chaque unité en fait une. » Une façon de montrer « aux anciens » que l'esprit se perpétue, explique Dimitri Leloup. Une tradition qui, au fil des ans, est même devenue un concours de la plus belle réalisation.

Entre deux poignées de mains émues des quelques « sympathisants » et vétérans de la Légion, l'adjudant est rejoint par le caporal-chef Thierry Agboton, qui émerge de derrière le filet treillis qui camoufle une console de fortune. Du fil de pêche, une planche avec des prises, quelques interrupteurs et un ordinateur : en coulisses on a fait avec les moyens du bord. Le décor, la mise en scène et l'histoire sont des créations originales de la dizaine de membres que compte l'« opération crèche », mise en route en septembre. Sur des tables, servant pour l'occasion d'estrade, des feuilles mortes.

« Nous sommes allés les ramasser nous-mêmes sur les trottoirs de Lille, puis nous les avons mises à sécher », commente le grand ordonnateur de l'événement. « Le but était de tout construire de nos mains », poursuit Dimitri Leloup. C'est en partie ça l'esprit de la Légion : « En mission, on va au bout des choses. » Mais pas de là à être des « têtes brûlées », insiste l'adjudant. « À travers les reportages, à la télé, on a souvent une image de brutes, de robots... Mais c'est tout le contraire. » Sous la barbe et le tablier - la tenue d'apparat que les pionniers de la Légion arborent le 14 Juillet -, il y a un cœur que ces soldats voulaient dévoiler, hier. « La crèche nous permet de surprendre et de montrer un autre visage », vante Dimitri Leloup. En recyclant les mannequins (que les légionnaires utilisent d'ordinaire dans les salons pour faire la promotion de leur formation) en santons grandeur nature, la Légion met aussi en avant une autre vision de sa devise.

Legio patria nostra, « la légion est notre patrie », c'est un peu leur famille aussi. La tradition de la crèche se veut un peu la vitrine de la connivence fraternelle qui unit les légionnaires. « Les membres de nos unités sont des personnes avec qui nous sommes amenées à combattre, explique l'adjudant. À qui on sauvera peut-être un jour la vie ou qui pourraient devoir sauver la nôtre. » Mais pendant les fêtes, même le légionnaire s'adoucit. Le réveillon est le moment « de se retrouver pour un moment intimiste, explique Dimitri Leloup. Du légionnaire seconde classe (le grade le plus bas) au colonel, nous sommes tous ensemble ce soir-là. » D'autant plus que - c'est dans le contrat -, quand un légionnaire s'engage, c'est en tant que célibataire. Alors, au moment de partir en mission, parfois à des milliers de kilomètres, Noël ou pas, ils doivent laisser femme et enfants à la maison.

Le caporal-chef Agboton est arrivé à Lille il y a trois mois. Avant, il a été en Guyane, à Djibouti et à Mayotte. Ces quatre dernières années, il a donc passé Noël loin de sa famille, installée dans le Pas-de-Calais : « C'est sûr, on dit que la Légion est notre famille, mais ce n'est pas notre famille de sang. C'est tout de même mieux quand on le fait chez soi. » Pour ce réveillon 2011, le souhait du caporal-chef sera exaucé. Il passera le réveillon auprès des siens, autour d'un vrai sapin. 


Villeneuve capitale sportive des militaires

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Publié le 19/12/2011

Villeneuve-la-Comptal. Villeneuve capitale sportive des militaires.

Mercredi c'était le cross de la marine qui arpentait la piège, jeudi c'était celui du 4e régiment étranger.

Des militaires mais surtout des athlètes entrainés qui se sont affrontés sans ménagement sur un parcours accidenté.Le départ devant le cimetière a été donné par madame le maire qui s'est essayée au pistolet,l'arrivée avait lieu à la salle polyvalente ou une collation était proposée.

Après les marins mercredi, jeudi c'était à la Légion étrangère d'élire domicile dans notre commune.

Le départ du cross donné au pistolet et avec quelle aisance par Mme le maire aux 600 sportifs sur la ligne blanche, et ce fut la ruée vers les pentes collinaires. Un parcours escarpé et semé d'embûches.

L'arrivée s'est faite à la salle polyvalente ou une collation régénératrice était servie.


De Gaulle à Aïn Témouchent : le commencement de la fin

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10-12-2011 

 

C'est l'armée qui a tout essayé pour tromper De Gaulle et lui  faire croire que l'intégration des Algériens est possible. Une option que le général avant son arrivée au pouvoir en 1958 jugeait  irraisonnée. Mais son premier voyage á la même année allait influer sur ses décisions, lui qui confessait en privé qu'il fallait en finir avec le bourbier algérien.

Le «Je vous ai compris» lancé du Forum d'Alger suscita la confusion parmi la foule de  français et d'arabes qui scandait «Algérie française». Le Président de la Ve république mettra alors le paquet, selon son propre propos.

Il mobilisera, comme ne l'ont  jamais fait avant lui ses prédécesseurs, toutes les ressources de l'hexagone pour mener de front la guerre contre la rébellion et le train de réformes sociales qui visait à réduire les inégalités entre les autochtones et les Français. Une année après, des rapports contradictoires lui parviennent sur la situation de la colonie.

«L'Algérie ne bascule pas vers la France. Elle refuse le statu quo, l'intégration…» soulignent ses informateurs. Le 16 septembre 1959, c'est le fameux discours où, pour la première fois, il parle clairement d'autodétermination puis d'une Algérie algérienne «amie  avec la France dans le cadre de la communauté».

C'est dans cet état d'esprit  que De Gaulle effectuera au mois de décembre 1960 une tournée qui débutera par la ville d'Aïn Témouchent. Dans ses discours, il continue cependant à entretenir le flou pour ne pas heurter la sensibilité de l'armée et accentuer le désespoir des ultras.

 La cause est  entendue. Le voyage  qu'effectuera le Président  français en cet hiver de l'année 1960 ne servira  en définitive qu'à conforter le projet de concrétisation du principe de l'autodétermination dont les proches du général redoutaient l'imminence.

Les irréductibles du Front de l'Algérie française (FAF) et du Front national pour l'Algérie française(FNAF) dont faisait partie Jean-Marie le Pen s'accrochent à leurs dernières illusions et veulent impressionner  le Grand Charles en lui offrant le spectacle d'une Algérie réconciliée où les deux communautés peuvent  vivre en harmonie.

Ils vont vite déchanter dès la première étape de la visite du chef de l'état français à Aïn Témouchent, une localité considérée pacifiée et acquise au slogan gaulliste «Algérie algériennea.

Il est vrai que la forte présence d'une bourgeoisie coloniale protégée par une armada de militaires avait donné à la cité du vignoble un air faussement  tranquille. Mais la réaction de la population musulmane fut aussi violente que massive, à la mesure des longues frustrations accumulées pendant 130 ans d'occupation.

Aïn Témouchent  se soulèvera  et personne jusqu'au jour  d'aujourd'hui ne peut dire si le mouvement de colère s'est déroulé de manière spontanée  ou s'il a été le fruit d'une préparation conduite par le FLN. Cinquante années ont passé et des voix s'élèvent encore pour s'approprier le leadership des manifestations témouchentoises  du 9 Décembre 60  lesquelles, suivies des sanglantes émeutes des 10, 11, 12 et 13 décembre, ont indiscutablement participé à l'accélération  de l'histoire. Kader Kalleche, médaillé de la résistance, a écrit un livre sur les événements de Décembre.

Il  témoigne : «Les manifestations de Décembre 60 ont été, dés  le début, récupérées par le FLN. Elles n'ont pas été décidées par celui-ci…»  

A  Aïn Témouchent – nous avons visionné les images de l'INA  (Institut national des Archives de France) montrant  l'arrivée du général – il n'y avait pas de drapeaux algériens sur la place de la mairie au moment  où  De Gaulle  a quitté la ville ; ce n'est qu'après son départ au cours de l'après-midi  que des manifestants musulmans chauffés par les «fidaiyines» du FLN ont brandi l'emblème national et semé le désordre dans toute la ville.  

Avant la venue de l'illustre hôte français, les partisans de l'Algérie française avaient confectionné leurs calicots et juraient  de se faire entendre. Les militaires de leur côté ont mobilisé des camions GMC pour transporter vers la place de la Mairie les musulmans des fermes et du douar Moulay-Mustapha. Le FAF (front de l'Algérie  française)

cherchait en vérité à démontrer au général  De Gaulle que l'intégration était possible et que son projet d'autodétermination  ne faisait pas l'unanimité. Afin d'impressionner De Gaulle  et le faire renoncer à son référendum, les colons libéraux comme le maire Armand Orséro  prônent l'entente  entre les deux communautés.

De Gaulle, revêtu de son habit de général de brigade,  était accompagné d'une centaine de journalistes de la presse française et étrangère. Il prononcera une allocution avant d'aller sous la pluie se mêler à la foule des musulmans pour serrer des  mains. Les manifestants français en colère tentent d'arracher aux «Arabes» les bannières où s'étalent les mots honnis : «Algérie algérienne». Le mot d'ordre  

«Algérie algérienne» repris naïvement  par la foule de musulmans était en fait celui des gaullistes. On pouvait jusqu'à l'année 2009  découvrir ce slogan sur une plaque en marbre placée près de l'esplanade de la place du 9 Décembre, laquelle plaque fut changée depuis,  suite  à une démarche que nous avons (l'auteur de ces lignes et un ami historien) entreprise  auprès de l'ancien secrétaire local de la section des anciens moudjahidine á qui il fallait expliquer la portée du slogan «Algérie algérienne»  dont le FLN ne voulait pas.

Ce projet d'union illustré par «Algérie algérienne» représentait dans l'esprit des réformateurs gaullistes la solution politique au problème algérien, mais il revêtait une toute autre signification pour les manifestants témouchentois qui l'assimilaient à l'indépendance. A telle enseigne que la manipulation échafaudée par le 2e bureau a mobilisé des  adolescents et  même  des adultes chargés de distribuer des tracts célébrant l' «Algérie algérienne».

 Pour ces jeunes, l'Algérie algérienne était le contraire de  l'Algérie  française. Leur sincérité et leur courage ne peuvent être mis en doute.

Le quiproquo n'a pas échappé au visionnaire qu'était Charles De Gaulle. Aïn Témouchent la «pacifiée» se révéla au fond réfractaire à tout compromis. L'indépendance fut son seul credo.

Elle le prouvera en administrant un retentissant désaveu aux tenants de la politique d'intégration. Dans ce contexte, nous voulons bien souscrire aux professions de foi de quelques-uns des protagonistes qui soutiennent la thèse de l'agitation spontanée, mais cela revient à dénier au FLN  et à l'OCFLN toute emprise sur le mouvement.

Ce qui paraît improbable. Les militants de l'époque admettent  le fait que l'arrondissement de Aïn Témouchent était érigé en zone militaire en raison d'une forte concentration de colons et que toute agitation militante de la part du FLN eût été suicidaire en raison du quadrillage des forces d'occupation.

Une situation qui, forcément, confinait à l'action  feutrée, à la clandestinit d'autant que les nervis du 2e bureau et la Main rouge montaient la garde. Il est facile dans ces conditions et a posteriori de faire dans la récupération  pour s'attribuer des lauriers tressés par la population témouchentoise toute entière.

L’impossible troisième voie
Entre 1992 et 2007, nous avions, à travers plusieurs contributions, relaté sur la foi de témoignages  comment a été vécue cette journée historique.

Nombre de personnes dont certaines sont décédées nous ont fait part de leur sentiment. Les unes affirmant qu'au matin du vendredi 9 décembre à 11 h 45, lorsque le président de la Ve République apparut sur le perron de l'Hôtel de ville d'Aïn Témouchent sous une fine pluie,

hormis quelques échauffourées  entre musulmans  et Européens, aucun incident grave n'a été signalé. D'autres  ont déclaré que c'est au cours de l'après-midi qu'une  grande ferveur s'est emparée des  principaux quartiers de la ville, notamment l'ex-boulevard Négrier où résidait le chahid Chouiref Salah, Diar el Mahaba (la cité de l'Amitié), cité Moulay Abdelkader, Douar el Balini, Saint rock etc.

Les clameurs fusaient des habitations arabes et les drapeaux  vert, blanc et rouge étaient déployés pendant qu'à Alger et dans plusieurs villes de l'ouest, des affrontements éclataient entre les deux camps, faisant de nombreuses victimes. Au niveau de la capitale, le bilan est lourd. Plus de 123 morts et près de 600 blessés. De  Gaulle confie  qu'il est prêt à en finir.

Le voyage couvert par un grand nombre de journalistes de divers pays a été houleux et contre- productif pour l'Etat français au plan international.

«Algérie algérienne», voilà un slogan qui n'a convaincu ni  le général  ni  les défenseurs de la troisième voie. Michel Debré, le Premier ministre, et  tout l'état-major d'Alger accrochés au mythe de l'Algérie française sont désespérés. Il faut revenir au discours du 16 septembre 1959 pour déceler les prémices de la politique d'abandon que De Gaulle dévoilait habilement, alternant le chaud et le froid, et contre laquelle luttaient secrètement  un groupe de  généraux de la  grande muette ; ces mêmes hommes qui vont prendre la tête d'une émeute vite réprimée par les forces loyalistes.

Massu est limogé et remplacé par le général Crépin. En  juin 1960, les négociations de Melun échouent et la «Paix des braves» est rejetée par le GPRA.

Pendant ce temps à Alger, les activistes créent le Front de l'Algérie française présidé par le bachagha Boualem, vice-président de l'assemblée nationale. Le 14 septembre de la même année,  Raoul Salan, commandant en chef, est relevé de ses fonctions par De Gaulle. Après le procès des barricades, il accusera ce dernier de complicité avec le FLN.

Dans les deux mois qui suivront, le général opérera une grande purge au sein de l'armée devenue à ses yeux «trop bavarde». De Gaulle abat ses cartes dans le surprenant discours du 4 novembre 1960 : «J'ai décidé d'un chemin nouveau pour la France… ce chemin conduit non plus à  l'Algérie gouvernée par la métropole française mais à l'Algérie algérienne…

Une Algérie dans laquelle les algériens eux-mêmes décideront de leur destin… Cette Algérie pourra être bâtie avec ou sans la France…mais nous ne nous acharnerons pas à rester aux côtés de gens qui nous rejetteraient…»

La formule «Algérie algérienne» provoque la panique au sein de l'establishment français. Debré, le fidèle parmi les fidèles, téléphone à Paul Delouvrier, le délégué général en Algérie, pour en savoir plus. Le fossé se creuse entre l'armée et le gouvernement.  Delouvrier hué par la foule algéroise choisit de partir.

De Gaulle le remplace sans état d'âme par Jean Morin lequel est chargé dès son installation le 24 novembre de préparer le voyage que compte effectuer le général du 9 au 12 décembre afin de s'imprégner de la réalité algérienne. Le préfet d'Oran, Lambert, réunit les maires de l'ouest du pays pour leur demander : «Qui acceptera l'honneur de recevoir le général De Gaulle ?» Dans la salle, un bras se lève : c'est celui de Armand Orséro, maire libéral d'Aïn Témouchent.

Ses pairs affiliés la plupart au FAF  des ultras le fusillent du regard et la Main rouge ne tardera pas à lui envoyer des menaces de mort. Quelques jours s'écoulent avant que des émissaires débarquent de la métropole pour sonder les chefs de régiments prêts à se rebeller contre De Gaulle.

Le colonel Dufour, commandant de la 1ère REP se rend à Sidi Bel Abbès pour tenter de rallier le colonel Brothier, patron de la légion étrangère. Objectif : neutraliser De Gaulle lors de son passage à Aïn Témouchent. Plusieurs colonels donnent leur accord mais se rétractent à 48 heures du voyage.

Le projet d'enlèvement du général échoue
Le 9 décembre, De Gaulle en tenue d'apparat est accueilli par la population d'AïnTémouchent. Il parle : «Les cris et les clameurs, cela ne signifie rien. Nous ne devons pas nous attacher à des formules et à des slogans périmés.»

Dans un entretien accordé le 25 novembre 1960 à Pierre Laffont, le directeur du journal L'Echo d'Oran, c'est-à-dire deux semaines avant son départ pour l'Algérie,

De Gaulle dévoile ouvertement sa stratégie tout en demandant au journaliste de ne pas révéler des propos que le général entend inscrire dans un cadre privé. C'est seulement en 1983 que Pierre Laffont dans son ouvrage «L'expiation» évoquera la discussion.

Nous avons choisi quelques extraits qui résument le mieux l'évolution de la pensée de De Gaulle à l'endroit du problème algérien : «Il y a en Algérie une population dont tout nous sépare. Les français d'Algérie veulent bien vivre avec les arabes à la condition qu'ils demeurent dans un état de subordination.

Eh bien ! Les musulmans ne veulent plus de cet état… L'armée n'a jamais rien compris à la politique. Il s'agit, en répondant OUI au référendum, de régler l'organisation des pouvoirs publics en Algérie en attendant l'autodétermination… Si le FLN veut venir avec nous pour faire l'Algérie algérienne,

 il le peut, mais je ne crois pas qu'il vienne... Si les musulmans choisissent  la sécession, qu'ils crèvent ! Eh bien, nous regrouperons les français. Il est bien certain qu'Alger, les environs d'Alger, Oran, la ville de Bône ne sont pas arabes. Nous créerons des présidios  dans les pquels ils vivraient…»

Le 8 janvier 1961, le référendum sur l'autodétermination consacre la volonté du peuple algérien. Le 22 avril,  le général Challe prend la tête d'un putsch pour garder l'Algérie française. De Gaulle parvient à renverser la vapeur mais l'OAS finira  par briser tout espoir de coexistence entre les deux communautés.

S. M.
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*Le titre de cet article s'inspire d'un opuscule en voie d'achèvement intitulé : «Décembre 1960 d'Ain Temouchent á Clos Salembier. Le commencement de la fin.»

Une solennelle remise de képis blancs

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Publié le mercredi 07 décembre 2011

Une cérémonie, rare dans le département, empreinte d'émotion.

(Aisne). Une cérémonie de remise de képis blancs a permis hier à vingt-cinq soldats de devenir légionnaires à la Caverne du Dragon.

UN clairon résonne en contrebas de la Caverne du Dragon. Dans une clairière, vingt-cinq jeunes soldats, têtes nues, sont figés. Cette scène s'est déroulée hier après-midi.
À droite, le paysage plonge au cœur du Chemin des Dames où tant d'hommes sont morts. Les ravins apparaissent comme des blessures profondes.
Le colonel Talbourdel, chef de corps du 4e Régiment étranger de Castelnaudary, est silencieux à côté du préfet, Pierre Bayle.
Comme un seul homme, les nouveaux légionnaires coiffent leur képi blanc.
Ils récitent ensemble leur code d'honneur : « Au combat, tu agis sans passion et sans haine, tu respectes les ennemis vaincus, tu n'abandonnes jamais ni tes morts ni tes blessés. »

Un engagement

Cet engagement, déclamé par des voix gutturales, aux sons dominés par des accents de l'Est, prend tout son sens dans ce décor naturel hanté par la mort et la souffrance. « La mission est sacrée », ajoute une silhouette.
Chacun songe au sens de ces mots.
Au sacrifice qu'il signifie alors qu'ils vont souvent partir au bout du monde, risquer leur vie.
C'est l'expression d'une sincérité et d'une certaine générosité. Elles s'accordent souvent mal avec notre époque dominée par le confort et des peurs dérisoires.
T. de LESTANG PARADE

La fierté d'Eric

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Publié le mercredi 07 décembre 2011

Éric est devenu hier légionnaire près de la Caverne du Dragon.

Éric Gerbaud*, 29 ans, est devenu légionnaire hier. Auparavant, il a été pendant trois ans agent de sécurité. Son père est expert-comptable et sa mère couturière. Ils vivent en région parisienne. Rien ne prédisposait ce secouriste de la Croix-Rouge à rejoindre la Légion étrangère. Si ce n'est un certain goût pour l'ordre.
Auparavant, il a tenté de devenir sous-officier de l'armée de terre après son bac professionnel. Mais sa myopie a contrarié ce souhait. Après une opération, il porte donc l'uniforme depuis ses deux mois de classe, son apprentissage de combattant. Il lui est désormais interdit de posséder un chéquier, une voiture et même de se marier pendant cinq ans. C'est la règle pour les nouveaux légionnaires.
Le soldat, un peu raide d'aspect, accepte tout sans aucune réticence. « Je n'ai pas de copine, mais je ne suis pas un solitaire », dit-il calmement.
Une simple conversation avec lui montre son habitude à maîtriser ses mots et ses sentiments. « Je ne montre pas beaucoup mes émotions », confirme le soldat aux allures d'automate. Il tient dans ses longues mains son képi blanc tout neuf, recouvert de plastique, qu'il va porter pour la première fois.
La cérémonie d'hier est bien particulière pour lui. « Il y a une cohésion qui se crée. J'ai le sentiment de rentrer dans une famille. ».

Comme un automate

Il n'est pourtant pas du tout en conflit avec la sienne. « J'ai été soutenu par elle et par mes proches. » Même s'il confie que sa mère a peur pour lui. Devenir légionnaire est un réel aboutissement. « C'est une fierté », ajoute ce jeune homme aux yeux pâles, déterminé et sincère.
Il veut appartenir aux troupes du Génie et déminer des tas de poisons. Une tâche particulièrement dangereuse tant les sols de champs de bataille et de certaines villes sont infestés de pièges mortels.
« J'ai de l'appréhension », ajoute-t-il. Mais plus que la crainte, c'est sa force tranquille que l'on ressent en l'écoutant.

T. de L.


Ils deviennent légionnaires aujourd'hui au Chemin des Dames

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Publié le mardi 06 décembre 2011

Hier, lors de la marche pour devenir légionnaires, avec le guide Yves

Fohlen. Ils représentent quatorze nationalités.

 

Vingt-cinq soldats deviennent aujourd'hui légionnaires à la Caverne du Dragon lors de la cérémonie de remise du képi blanc. C'est un de leurs officiers, originaire de Laval-en-Laonnois, qui a choisi ce cadre symbolique après une marche de 55 km sur le Chemin des Dames.

«Nous sommes ici dans une région où le militaire a toujours compté. La culture de l'armée est assez forte. La population a vécu la guerre », remarque le capitaine Mathieu Potel, 32 ans, capitaine au 4e régiment étranger de Castelnaudary. Traits énergiques, regard brun sous un béret vert, son apparence donne une impression de solidité renforcée par sa poigne d'acier. C'est un guerrier.
Son regard embrasse la plaine mouillée de pluie, des lieux qu'il connaît bien.
Originaire de Laval-en-Laonnois, il a décidé de conduire vingt-cinq soldats, qui deviennent légionnaires aujourd'hui, sur les pas de leurs aînés, combattant sur le Chemin des Dames lors de la Première Guerre mondiale.
Le groupe d'engagés représente quatorze nationalités et doit former après un mois d'entraînements, un seul bloc. Il se consolide à chaque instant.
Certains communiquent avec des gestes appuyés de mots en anglais. Les Français ne sont qu'une poignée.
« Le principe est de réaliser un amalgame. Il n'y a plus de races, ni de religion. Nous avons trois objectifs, l'apprentissage du français, de la vie en collectivité et le sens de l'effort dans la rusticité », souligne l'officier. Pour se connaître et s'apprécier, ils souffrent ensemble avec un padre, un aumônier qui incarne tous les dieux.

À l'école de la sueur

Leur marche de cinquante-cinq kilomètres s'est effectuée en deux étapes après un départ à Terny-Sorny, dimanche matin et une arrivée à Corbeny, hier vers 16 h 30.
Tous les hommes sont parvenus à l'issue de ce périple, la condition obligatoire pour devenir légionnaires. Leur école, c'est celle de la sueur et, dans cette classe, personne ne cherche à récolter des bons points à son bénéfice personnel. Le principe repose sur l'engagement de tous.
« Un ou deux ont eu mal aux pieds avec des ampoules », remarque l'adjudant Eric Moal. À les voir s'élancer avec leur arme et leur sac à dos d'une vingtaine de kilos, on sent que ces jeunes hommes aux silhouettes effilées, appelés à servir demain dans tous les régiments de la Légion, disposent encore de solides réserves.
Cet après-midi, ils rejoignent leur famille, celle qui porte le képi blanc.

Thierry de LESTANG PARADE

La cérémonie de remise de képis blancs, solennelle et spectaculaire, en raison de sa rigueur, se tient aujourd'hui à 16 heures à la Caverne du Dragon d'Oulches-la-Vallée-Foulon.Elle est ouverte à tous.

Deux nouvelles revues consacrées pour l'une aux opex et pour l'autre à la Légion

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06.12.2011

L'un s'appelle Combats et opérations; l'autre Légion étrangère. Ces deux nouveaux trimestriels, publiés par le groupe Hommell - SOTECA, vont prochainement être dans les kiosques.

Le 9 décembre, paraîtra Combats et opérations, un magazine présenté comme "une version grand public de la revue historique des armées" et consacré aux opex françaises de l'après-guerre sur les théâtres asiatiques, africains, orientaux... Le premier numéro (8,90€) couvrira les mois de décembre/janvier/février.

Le 15 décembre, ce sera le tour de Légion étrangère, le "frère historique" de Képi blanc, rédigé avec des témoins, des chercheurs, des historiens. Vendu au même prix que Combats et opérations, le premier numéro couvrira les mois de janvier/férvier/mars.

Ci-dessous l''édito de ce numéro 1 (avec ci-contre un extrait d'un article):
"Conçu avec l'ambition d'un regard différent sur l'histoire, les  traditions et le  patrimoine des bérets verts, Légion étrangère est un nouveau venu dans le paysage  des revues historiques.
Epaulé par Képi-Blanc, le magazine des Légionnaires, Légion étrangère  a choisi de proposer  les faits et les documents au décryptage des travaux scientifiques en conviant auteurs et chercheurs autour de 180 ans d'une histoire qui se confond avec celle de la France.
Mais parce que le sujet est atypique comme l'est tout autant le légionnaire, Légion étrangère a choisi également de vous faire découvrir  cette Institution  à travers ceux qu'elle a accueillis  et qui en sont devenus ses plus fidèles ambassadeurs : les Légionnaires.
Légion étrangère, histoire, patrimoine et traditions vous invite à voyager au cœur de notre Histoire avec le regard de 140 nationalités différentes....Bonne lecture !"


Dix-huit légionnaires décorés

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Publié le 04/12/2011

 

La remise décorations a rythmé la Sainte-Barbe.


Jeudi matin, le 2° Régiment Etranger de génie a célébré la sainte Barbe avec une prise d’armes dans la caserne Marechal Koenig à St Christol. La cérémonie s’est déroulée en présence de nombreuses autorités civiles, dont le maire de Saint-Christol, Henri Bonnefoy. Elle a été présidée par le général De Saint-Chamas, commandant la Légion étrangère. L’accompagnement musical a été assuré par la Musique de la légion étrangère d’Aubagne et les amicales des anciens combattants et des anciens légionnaires étaient sur les rangs avec leurs drapeaux.

Le régiment a envoyé plus de 500 militaires en Afghanistan

Point culminant de cette cérémonie : la remise des décorations à pas moins de 18 légionnaires. Le chef de bataillon Moreaux, au nom du président de la République, a été promu Chevalier dans l’Ordre national du Mérite. Affecté à l’état-major du commandement de la Légion étrangère depuis le 1 er août 2007, il occupe la fonction d’adjoint au chef de la Division des statistiques et protection. Le caporal-chef Pancrassin, le capitaine Faucon, le sergent-chef Petrovai, les sergents Vincellier, Boutchenko et Mondelo Y Alvarez, le caporal-chef Rybak ainsi que les Corporaux Vecistîi et Villa Paniagua ont reçu la Croix de la valeur militaire et été cités à l’ordre de la brigade. La Croix de la valeur militaire avec citation à l’ordre du régiment a été remise au lieutenant-colonel Provost-Fleury, au capitaine Guyon, au sergent Socrates et aux caporaux Castello, Brohan, Carstens Pena, Manea et Gao. Les médailles leur ont été attribuées en reconnaissance de leurs engagements dans différentes opérations en Afghanistan, un des principaux théâtres d’opérations dans lesquels les unités du 2 e REG ont été projetées depuis 1999.

En 2011, le 2 e REG a envoyé pour le quatrième mandat hiver consécutif une unité de combat en Kapisa, au sein du GTIA armé par le 27 e BIM. À ce jour, le régiment a envoyé plus de 500 militaires en Afghanistan. La cérémonie, comme le veut la tradition, s’est terminée avec un défilé des unités, suivi d’une cérémonie de naturalisation pour sept soldats.


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