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La Newsletter 14/07 de l'AALEME

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La Newsletter 14/07 de l'AALEME

La bataille de Camerone rejouée au premier Régiment étranger de génie de Laudun

JENNIFER FRANCO 30/04/2014
Durant une vingtaine de minutes, une vingtaine de légionnaires a rejoué la célèbre bataille de Camerone.
Une vingtaine d'hommes a été mobilisée.
Les Mexicains prêts à attaquer.
Tenues et fusils d'époque sont utilisés pour l'occasion.
Chaque moment clé de la bataille retracé.
C'est devant un nombreux public que les trois tableaux du 30 avril 1863 ont été présentés.
C'est de la bataille de Camerone qu'est né le mythe de la Légion étrangère, combattre jusqu'au bout.
L'ensemble des acteurs a posé après la représentation pour la photo de famille.
Après la prise d'armes et le défilé des troupes, l'ouverture de la kermesse a eu lieu.
Les deux véhicules de l'avant blindés effectuent des démonstrations aujourd'hui mercredi et demain jeudi.
Le public accueilli dans l'enceinte du quartier du général Rollet.
La fête de la Camerone se déroule mercredi et jeudi.

Traditionnellement, le 30 avril et le 1er mai (les festivités ont lieu de 11 h à 21 h), le premier Régiment étranger de génie de Laudun-L'Ardoise ouvre ses portes au public, à l'occasion de la fête de Camerone, symbole de la Légion étrangère.

Ce mercredi 30 avril, une vingtaine d'hommes du 1er Reg de Laudun-L'Ardoise ont reconstitué sur la place d'armes du quartier du général Rollet, l'un des faits d'armes majeurs de l'histoire de la Légion étrangère, la bataille de Camerone.

Pourquoi et comment le nom d'une simple auberge au Mexique est devenu le symbole de la Légion étrangère ?

Il faut remonter pour cela au 30 avril 1863. Ce jour-là, Napoléon III décide de mener une campagne au Mexique et d'assiéger la ville de Puebla. Comme beaucoup d'autres unités, la Légion étrangère y participe. Le colonel Jeaningros qui commandait, décide d'envoyer une compagnie menée par le capitaine Danjou afin d'éclairer et de sécuriser la route qu'emprunte les convois vers Puebla. Pris à partie durant le trajet, Camerone est le nom d'une hacienda mexicaine où les 60 légionnaires de cette compagnie s'est sacrifiée au combat en avril 1863 pour permettre à un convoi de ravitaillement de passer et de rejoindre sa destination. Le temps d'une journée, ils auront réussi à tenir en échec plus de 2 000 Mexicains.

Reconstitution en trois tableaux

Le premier tableau met en scène les légionnaires du régiment étranger quitter l'Afrique sous les ordres de Napoléon III à bord du Saint-Louis pour regagner par la mer le Mexique. La traversée va durée entre trois semaines et un mois.

La seconde scène retranscrit symboliquement la marche des légionnaires partis en éclaireur le 29 avril. Après avoir marché pendant plus de sept heures, en pleine nuit, ils sont attaqués au petit matin alors qu'ils viennent de s'arrêter pour la pause-déjeuner. Les soixante hommes du capitaine Danjou se réfugient en toute hâte dans l'auberge de Camerone. Là, tous font une promesse, celle de se battre jusqu'au bout.

Malgré la faim, la soif, les souffrances, la perte des chefs, les soldats vont aller jusqu'au bout, n'hésitant pas alors qu'ils ne plus que cinq à charger l'ennemi à la baïonnette.

Dans le dernière tableau, on voit naître le mythe de la Légion après que les trois derniers survivants aient décidé d'arrêter de combattre à condition de garder leurs armes, de pouvoir enterrer les légionnaires tombés au combat et soigner ceux blessés. "La Légion ne se rend pas, elle ne se divise pas, elle va jusqu'au bout." Camerone est depuis devenu le symbole de la fidélité à la parole donnée.

36 000 légionnaires morts depuis 1863

Chaque 30 avril, après la prise d'armes et le défilé des troupes, la bataille de Camerone est reconstituée durant une vingtaine de minutes. Quatorze légionnaires ont joué le rôle des Mexicains, neuf les légionnaires dans des costumes d'époque et des répliques de fusils utilisés à cette période-là de l'histoire qui ont été acheminés pour l'occasion de Paris.

Le 1er juillet, le 1er Reg fêtera ses 30 ans

Créée en 1984 sous l'appellation de 6e Régiment étranger de génie, le régiment est devenu le 1er Reg en 1999, lorsqu'a été créé un deuxième régiment de génie légion. Le 1er juillet, le 1er Reg fêtera ses 30 ans d'implantation à Laudun-L'Ardoise. Fort de 850 cadres et légionnaires et de 8 personnes civils de la défense, il est le régiment de génie d'assaut de la 6e Brigade légère blindée. Ces légionnaires participent à toutes les opérations de l'armée de terre, comme ce fut le cas au Mali en 2013 ou en République de Centre Afrique en 2014.

Des légionnaires de Laudun-L'Ardoise défileront à Paris pour le 14 Juillet

La dernière fois que des hommes du premier Régiment étranger de génie de Laudun-L'Ardoise ont défilé sur les Champs-Elysées, à Paris, pour le 14 Juillet, c'était en 2008. Six ans plus tard, des légionnaires du 1er Reg auront l'honneur de fouler Paris pour la Fête nationale.

Nîmes : les légionnaires du 2e REI ont commémoré Camerone

Vendredi, 02 Mai 2014 13:31

 

 

02/05/2014



Les légionnaires du 2e REI (Régiment étranger d'infanterie), basés à Nîmes, ont célébré, mercredi, le 151e anniversaire du combat de Camerone s'est déroulé le 30 avril 1863 au Mexique.

Mercredi en début d'après-midi, un mémorial en hommage aux soldats morts pour la France a été inauguré à la caserne du 2e Régiment étranger d'infanterie basé à Nîmes. Ce monument en granit, du travail méticuleux mené depuis près de deux ans par le major Houssin, recense les noms des 11 900 légionnaires morts au combat.

Durant l'après-midi petits et grands ont pu admirer sur l'esplanade des arènes les armes et véhicules militaires . Les légionnaires expliquaient aux passants le fonctionnement des armes et du système Félin (Fantassin à équipements et liaisons intégrés).

La présentation a été suivie à partir de 16 h 20 d'une démonstration de techniques de combat et d'un défilé de six compagnies du régiment au sein des Arènes. Lors de la cérémonie un jeune légionnaire a conté le récit de la bataille de Camerone.

Le 151e anniversaire du combat de Camerone célébré au 2e REP de Calvi

Rédigé par (Jean-Paul-Lottier) le Mercredi 30 Avril 2014

Prise d’armes mercredi matin au camp Raffalli du 2e REP de Calvi pour célébrer le 151e anniversaire du combat de Camerone. Cérémonie à laquelle étaient associés ceux tombés au combat lors de la plus longue bataille du corps expéditionnaire français à Diën Biên Phu en Indochine, il y a 60 ans.

C’est dans la plus grande simplicité et discrétion que le 2e REP de Calvi a fêté mercredi matin le 151e anniversaire du combat de Camerone
La prise d’armes à 10 heures autour de la voie sacrée était présidée par le général de corps d’armée Alain Bouquin, inspecteur de l’armée de terre, ancien chef de corps du 2e REP, de 2000 à 2002, autour duquel se tenaient général de brigade Barrera, caporal d’honneur du 2e REP, ancien commandant de l’opération Serval au Mali, le colonel Desmeulles, chef de corps du 2e REP, Jean-Toussaint Guglielmacci, 1er adjoint au maire de Calvi, conseiller général de Calvi – Lumio, Pierre Guidoni, maire et conseiller général de Calenzana, le chef d’escadron Reverdy représentant le colonel Didier Rahmani, commandant le Groupement de gendarmerie de Haute-Corse, le capitaine Thierry Veyre, commandant en second de la compagnie de gendarmerie de Calvi–Balagne.
A noter la présence à la cérémonie des jeunes sapeurs-pompiers volontaires, des représentants des associations des anciens combattants et de l’amicale des anciens du 2e REP et de l’orchestre de la musique des parachutistes
Les autorités ont salué le drapeau du régiment avant que le général Bouquin accompagné du colonel Desmeulles ne passe les troupes en revue.

"La fête de Camerone c’est un devoir de mémoire"
Dans l’ordre du jour, le général Bouquin insistait sur le caractère de cette date anniversaire de Camerone où chaque année, selon un rituel immuable on rend honneur au combat héroïque du Capitaine Danjou qui incarne depuis 1863 les valeurs de la Légion Etrangère ( respect de la parole donnée, caractère sacré de la mission, sens du devoir, esprit du sacrifice…)
« La fête de Camerone c’est un devoir de mémoire, (…), fêter Camerone ce n’est pas seulement pour se souvenir du passé car c’est toujours dans une perspective d’avenir qu’il faut cultiver les vertus du légionnaire (…)
Camerone, pour chacun de nous est un moment très fort de notre vie de militaire »
Au cœur de la voie sacrée, il était ensuite procédé à une remise de décorations.

Le récit du combat


C’est à l’adjudant-chef Fayolle, un ancien du 2e REP de Calvi que revenait l’honneur de faire le récit officiel du combat de Camerone :
« L’armée française assiégeait Puebla. La Légion avait pour mission d’assurer, sur cent vingt kilomètres, la circulation et la sécurité des convois. Le colonel Jeanningros, qui commandait, apprend, le 29 avril 1863, qu’un gros convoi emportant trois millions en numéraire, du matériel de siège et des munitions était en route pour Puebla. Le capitaine Danjou, son adjudant-major, le décide à envoyer au-devant du convoi, une compagnie. La 3e compagnie du Régiment étranger fut désignée mais elle n’avait pas d’officier disponible. Le capitaine Danjou en prend lui-même le commandement et les sous-lieutenants Maudet, porte-drapeau, et Vilain, payeur, se joignent à lui volontairement.
Le 30 avril, à 1 heure du matin, la 3e compagnie, forte de trois officiers et soixante-deux hommes, se met en route. Elle avait parcouru environ vingt kilomètres, quand, à 7 heures du matin, elle s’arrête à Palo Verde pour faire le café. À ce moment, l’ennemi se dévoile et le combat s’engage aussitôt. Le capitaine Danjou fait former le carré et, tout en battant en retraite, repousse victorieusement plusieurs charges de cavalerie, en infligeant à l’ennemi des premières pertes sévères.
Arrivé à la hauteur de l’auberge de Camerone, vaste bâtisse comportant une cour entourée d’un mur de trois mètres de haut, il décide de s’y retrancher, pour fixer l’ennemi, et retarder ainsi le plus possible le moment où celui-ci pourra attaquer le convoi.
Pendant que les hommes organisent à la hâte la défense de cette auberge, un officier mexicain, faisant valoir la grosse supériorité du nombre, somme le capitaine Danjou de se rendre. Celui-ci fait répondre : « Nous avons des cartouches et ne nous rendrons pas ». Puis, levant la main, il jura de se défendre jusqu’à la mort et fit prêter à ses hommes le même serment. Il était 10 heures. Jusqu’à 6 heures du soir, ces soixante hommes, qui n’avaient pas mangé ni bu depuis la veille, malgré l’extrême chaleur, la faim, la soif, résistent à 2 000 Mexicains : huit cents cavaliers, mille deux cents fantassins.
À midi, le capitaine Danjou est tué d’une balle en pleine poitrine. À 2 heures, le sous-lieutenant Vilain tombe, frappé d’une balle au front. À ce moment, le colonel mexicain réussit à mettre le feu à l’auberge.
Malgré la chaleur et la fumée qui viennent augmenter leurs souffrances, les légionnaires tiennent bon, mais beaucoup d’entre eux sont frappés. À 5 heures, autour du sous-lieutenant Maudet, ne restent que douze hommes en état de combattre. À ce moment, le colonel mexicain rassemble ses hommes et leur dit de quelle honte ils vont se couvrir s’ils n’arrivent pas à abattre cette poignée de braves (un légionnaire qui comprend l’espagnol traduit au fur et à mesure ses paroles). Les Mexicains vont donner l’assaut général par les brèches qu’ils ont réussi à ouvrir, mais auparavant, le colonel Milan adresse encore une sommation au sous-lieutenant Maudet ; celui-ci la repousse avec mépris.
L’assaut final est donné. Bientôt il ne reste autour de Maudet que cinq hommes : le caporal Maine, les légionnaires Catteau, Wensel, Constantin, Leonhard. Chacun garde encore une cartouche ; ils ont la baïonnette au canon et, réfugiés dans un coin de la cour, le dos au mur, ils font face. À un signal, ils déchargent leurs fusils à bout portant sur l’ennemi et se précipitent sur lui à la baïonnette. Le sous-lieutenant Maudet et deux légionnaires tombent, frappés à mort. Maine et ses deux camarades vont être massacrés quand un officier mexicain se précipite sur eux et les sauve. Il leur crie : « Rendez-vous ! »
« Nous nous rendrons si vous nous promettez de relever et de soigner nos blessés et si vous nous laissez nos armes ». Leurs baïonnettes restent menaçantes.
« On ne refuse rien à des hommes comme vous ! », répond l’officier.
Les soixante hommes du capitaine Danjou ont tenu jusqu’au bout leur serment. Pendant 11 heures, ils ont résisté à deux mille ennemis, en ont tué trois cents et blessé autant. Ils ont par leur sacrifice, en sauvant le convoi, rempli la mission qui leur avait été confiée.
L’empereur Napoléon III décida que le nom de Camerone serait inscrit sur le drapeau du Régiment étranger et que, de plus, les noms de Danjou, Vilain et Maudet seraient gravés en lettres d’or sur les murs des Invalides à Paris.
En outre, un monument fut élevé en 1892 sur l’emplacement du combat. Il porte l’inscription :
« Ils furent ici moins de soixante opposés à toute une armée, sa masse les écrasa. La vie plutôt que le courage abandonna ces soldats Français le 30 avril 1863. A leur mémoire, la patrie éleva ce monument »
Depuis, lorsque les troupes mexicaines passent devant le monument, elles présentent les armes. »
A l’issue de la prise d’armes, les troupes avec à leur tête le colonel Desmeulles défilaient.

Castelnaudary. Le «4» a commémoré Camerone

Publié le 02/05/2014

Le traditionnel défilé, sapeurs en tête, a conclu la cérémonie./Photos DDM, Gladys

Rarement la cérémonie de Camerone avait connu une telle affluence. Les tribunes étaient pleines à craquer, des chaises ont dû, dans l'urgence, être rajoutées. Plus de 1 200 personnes étaient, ce mercredi, aux côtés des légionnaires du «4» et de leur commandant, le colonel Lobel, pour la commémoration de ce combat où une soixantaine de légionnaires, sous les ordres du capitaine Danjou, ont résisté face à deux mille Mexicains.

«Ce fait d'armes symbolise tout l'esprit Légion qui structure notre institution depuis plus d'un siècle», a souligné, dans son allocution face aux soldats du «4», celui qui fut leur chef de corps de 2001 à 2002, le général Thibault qui présidait la cérémonie. Et de rappeler qu'il «n'y a pas de petite mission, pas de bonne ni de mauvaise mission. Il y a la mission». Au «4», elle est de «former le soldat qui va servir la Légion étrangère et à travers elle, la France», a poursuivi le général.

Parmi les moments forts de la cérémonie, une remise de képis blancs – celle de la section du lieutenant Dutoit de la 1re compagnie. Tous les engagés volontaires de la Légion suivent au 4e RE quatre mois de formation. C'est après un mois en ferme et au terme d'une marche de 50 kilomètres qu'ils reçoivent leur képi blanc. Camerone avait également ses médaillés. Ils étaient douze cette année.

Place ensuite à la fête avec des portes ouvertes. «Une occasion unique dans l'année pour les Chauriens de rencontrer tous les militaires du régiment», a souligné le colonel Lobel. Ils n'ont pas boudé le rendez-vous.

Gladys Kichkoff

La Légion tourne le dos à Orange pour Carpiagne

Publié le Mercredi 30/04/2014

Le départ du 1er REC sera effectif le 9 juillet , laissant les Orangeois orphelins de leurs soldats qui fêteront Camerone au théâtre Antique.

La Légion, ici lors de Camerone 2011, va quitter Orange le 9 juillet prochain. Photo archives La Provence
Le 1er R.E.C. et la population orangeoise sont "main dans la main" depuis 1967. Une courte histoire, certes, comparée à celle d'autres régiments ayant marqué les annales de la cité des princes, peut-être à jamais militaire. Mais la présence des képis blancs tient du rapport affectif : il y a quelques années encore, la "rue de la soif" (boulevard Daladier) accueillait dans ses bars, de jour comme de... nuit, de nombreux légionnaires, à l'époque, d'ailleurs, où Serge Gainsbourg reprenait le célèbre refrain. On voyait aussi les rues parcourues par le véhicule de la "PM". Tant d'images restées dans les coeurs des Orangeois qui assistèrent, début 1991, au retour des troupes de la guerre du Golfe - près de 1 000 hommes -, le colonel Ivanoff, chef de Corps, juché sur un AMX 10 RC lors d'un défilé grandiose au pied du Théâtre antique !

La nouvelle est tombée le 30 septembre via un communiqué du maire et une annonce préfectorale. Une manifestation et une pétition assez tardives s'en sont suivies. Car chaque habitant avait un souvenir d'enfance lié aux "képis blancs", ces soldats capables de tous les exploits et intervenant aux quatre coins du monde. Un lien d'autant plus étroit que le régiment est international et accueille environ 80 nationalités en son sein. D'où un partage plus intense encore avec les Orangeois, heureux d'avoir des liens avec le... monde entier. Le 1er R.E.C., c'est aussi une présence rassurante, quasiment en plein centre-ville.

Car les "képis blancs" n'ont jamais été autant insérés dans la vie locale : fini le temps où ils passaient de la "caserne" aux commerces et débits de boissons dans un court aller-retour. Les habitudes militaires ayant changé, beaucoup de militaires ont pu fonder des familles "sur place" et s'installer en ville. D'où le lien qui est devenu encore plus étroit avec le coeur de la cité mais aussi des communes environnantes. Le déménagement, avec force gros camions qui se succèdent à l'entrée de Labouche se poursuit. Si Camerone, demain soir, devrait rassembler quasiment toutes les troupes, à l'exception d'un détachement en Afrique, le quartier devrait ensuite vite se vider du matériel (des milliers de tonnes) et des hommes.

Tout devrait "suivre" à Carpiagne où les légionnaires auront beaucoup plus d'espace pour démontrer leurs valeurs au combat. Sans état d'âme, selon l'expression vouée aux képis blancs habitués aux.... voyages. Mais ce départ pour Carpiagne, officialisé le 10 juillet prochain, avec la dissolution du 4e régiment de dragons, laisse quelques regrets voire de la nostalgie.

Tristan Jaureguy

Un Camerone 2014 haut en couleurs

Mise à jour : 02-05-2014

La prise d'armes de Camerone était présidée par le général d’armée Bertrand Ract Madoux, chef d’état-major de l’armée de Terre. Il était accompagné de neuf chefs d’état-major de l’armée de terre de pays étrangers.

Le 30 avril 2014, la Légion étrangère a commémoré le 151e anniversaire du combat de Camerone.
Il y a 151 ans en effet, soixante-cinq de nos frères d’armes écrivaient à Camerone, dans un combat héroïque, une des plus belles pages de l’histoire de la Légion étrangère.
Ces légionnaires étaient, pour la plupart, des étrangers venus volontairement servir la France. Pour elle, ils étaient prêts à sacrifier leur vie. Ils en avaient fait le serment. Et, ce serment, ils l’ont tenu. En août 1914, d’autres étrangers se mettent spontanément au service de la France, en s’engageant pour la durée de la guerre. Eux aussi ont tenu serment. Par leur engagement et leur sacrifice, ils sont entrés dans l’histoire de la Légion étrangère et de la France.
Un siècle après le déclenchement de la Grande guerre, c’est à ces étrangers venus s’engager dans le camp de la liberté, que la Légion étrangère veut rendre un hommage tout particulier.

Sur la place d’armes étaient présents :

  • la Musique de la Légion étrangère, suivie de deux compagnies du 1er Régiment étranger, ainsi que le 1er escadron du 1er Régiment étranger de cavalerie ;
  • Les drapeaux des amicales des anciens de la Légion étrangère et des anciens combattants de la région ;
  • Les délégations de l’Institution des invalides de la Légion étrangère de Puyloubier et de la Maison du légionnaire d’Auriol ;
  • Une délégation de l’escadron La Fayette, aux ordres du capitaine Galibert. L’histoire de cette unité de l’armée de l’Air est directement liée à celle de la Légion. En effet, au cours de la 1ère Guerre mondiale, de nombreux volontaires d’origine américaine, se sont engagés pour la durée de la guerre au titre de la Légion étrangère et ont servi comme pilotes dans cette escadrille ;
  • Un détachement de la Compagnie des carabiniers de SAS le Prince Albert II de Monaco aux ordres du lieutenant-colonel Rebaudengo, chef de corps des carabiniers du Prince.

Enfin, la Légion étrangère a eu l’immense fierté d’accueillir un invité d’honneur bien particulier : Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II de Monaco, afin d’exprimer la relation historique qui lie la principauté à la Légion étrangère, en souvenir de l’engagement du prince Louis II de Monaco en 1914, pour toute la durée de la Grande Guerre.

En 1914, le Prince Louis II de Monaco avait rejoint les rangs de la Légion. Il s’était ainsi uni à l’action désintéressée de milliers d’étrangers, venus spontanément se mettre au service du camp de la Liberté. En 1931, le prince Louis II, avait présidé, aux côtés du général Franchet d’Esperey, la cérémonie commémorative du centenaire de la Légion étrangère et l’inauguration du monument aux morts à Sidi-bel-Abbès.
Ce monument est la pièce centrale du quartier. Il a été déplacé au moment où la Légion a quitté Sidi-bel-Abbès.

En 1947, à l’occasion du 25e anniversaire de son règne, le Prince Louis II de Monaco fut nommé « sergent-chef honoraire », distinction unique dans l’honorariat de la Légion étrangère. A cette même occasion, la principauté de Monaco avait été élevée à la distinction de « Légionnaire de 1ère classe d’honneur ». La présence de Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II, a conféré à cette cérémonie une dimension symbolique et émotionnelle toute particulière.

La main de bois du Capitaine Danjou était portée par le lieutenant-colonel Zlatko Sabljic, directeur de la Maison du Légionnaire d’Auriol. Il était accompagné du major en retraite Cristobal Ponce Y Navarro, président de l’amicale des anciens de la Légion étrangère du Vaucluse, et du légionnaire en retraite Joaquim Cabrita Da Silva, pensionnaire de la Maison du Légionnaire d’Auriol.
Tout trois ont remonté la Voie sacrée, entourés des pionniers du 1er Régiment étranger.

Le récit du combat de Camerone par le lieutenant Lavalle fut un moment solennel empreint d'émotion et de recueillement.

Afin de donner un dernier éclat tout particulier à cette année marquée par le centenaire du déclenchement de la Grande Guerre, et de ces étrangers qui ont choisi de combattre dans le camp de la liberté, deux Mirage 2000N de l’escadron La Fayette ont défilé derrière la patrouille de France, pour lancer le défilé à pied qui a clos cette commémoration de Camerone 2014.

Pour vivre ou revivre l’ambiance de la cérémonie, le CD officiel des photographies de Camerone 2014 est en vente au prix de 5 € port compris. Pour le recevoir, envoyer vos coordonnées complètes et votre règlement, par chèque à l’ordre du FELE, à l’adresse suivante : Képi blanc magazine, BP 78, 13673 Aubagne CEDEX.

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Camerone 2014 à Diégo Suarez

Cérémonie de Camérone à Richelieu

samedi 26 avril 2014

Aujourd'hui, s'est déroulé le 151ème anniversaire de la commémoration de la bataille de Camérone.

La bataille de Camerone est un combat qui opposa une compagnie de la Légion étrangère aux troupes mexicaines le 30 avril 1863 lors de l'expédition française au Mexique. Soixante-deux soldats de la Légion, assiégés dans un bâtiment d'une hacienda du petit village de Camarón de Tejeda, résistèrent plus d'une journée à l'assaut de 2 000 soldats mexicains. À la fin de la journée, les six légionnaires encore en état de combattre, à court de munitions, chargèrent les troupes mexicaines à la baïonnette.


Camerone est célébré chaque année comme un haut fait de la Légion étrangère, le 30 avril, dans toutes ses unités.

En 1863, pendant l'expédition française au Mexique, l'armée française assiège Puebla. Le 29 avril 1863, un convoi français part du port de Veracruz, chargé de vivres, matériel de siège et de 3 millions de francs en numéraire.

Le colonel Jeanningros, commandant le Régiment étranger, ayant eu des renseignements concernant l'attaque probable du convoi, décide d'envoyer la 3e compagnie explorer les abords de Palo Verde avant l'arrivée du convoi.
Soixante fantassins et trois officiers de la 3e compagnie du Régiment étranger de la Légion étrangère sont donc envoyés à la rencontre du convoi, à l'aube du 30 avril.

La compagnie n'ayant pas d'officiers disponibles (ceux-ci étant atteints par le « vomito negro », la fièvre jaune, comme nombre de membres du corps expéditionnaire), le capitaine Jean Danjou, adjudant-major du régiment, se porte volontaire pour la commander. Le sous-lieutenant Jean Vilain, payeur par intérim du régiment, et le sous-lieutenant Clément Maudet, porte-drapeau, demandent à l'accompagner.

Le colonel mexicain Francisco de Paula Milán, qui commande 6 000 fantassins et 2 000 cavaliers autochtones, averti de leur passage, met ses troupes en branle.

Partie de Chiquihuite vers une heure du matin, la compagnie passe devant le poste de Paso del Macho (Le Pas du mulet), commandé par le capitaine Saussier et poursuit sa route. Après avoir dépassé le groupe de maisons appelé Camarón de Tejeda (55 km à l'ouest de Veracruz), elle arrive à Palo Verde vers sept heures du matin, après avoir parcouru en marche forcée les vingt-quatre kilomètres qui la séparent de sa garnison de départ. Les légionnaires s'arrêtent pour faire le café.

C'est alors qu'ils repèrent les Mexicains. Le capitaine Danjou décide de se replier sur le village. À peine sont-ils arrivés sur les lieux qu'un coup de feu claque, blessant un légionnaire. La colonne dépasse alors le groupe de maisons. C'est à ce moment que les cavaliers du colonel Milán chargent la troupe qui est contrainte de former le carré. La première salve brise la charge et met en fuite les Mexicains.

près avoir brisé une seconde charge de cavalerie, le capitaine Danjou et ses hommes se réfugient dans l'hacienda, espérant retarder au maximum la tentative de prise du convoi du colonel Milán. Malheureusement, au cours du repli, les deux mules qui transportent les vivres et les munitions, effrayées par le bruit, échappent à leur contrôle et s'enfuient.

Une fois dans l'hacienda, les légionnaires s'empressent de barricader l'enceinte du mieux qu'ils le peuvent. Les Mexicains mettent pieds dans les pièces du rez-de-chaussée et interdisent, dès lors, l'accès à l'étage. Le sergent Morzycki est sur le toit du bâtiment principal pour observer les mouvements de l'ennemi.

Il est déjà dix heures du matin et les hommes du capitaine Danjou, qui n'ont rien mangé depuis la veille commencent à souffrir de la soif et de la chaleur. Un officier mexicain, le capitaine Ramon Laisné somme les Français de se rendre, ce à quoi le capitaine Danjou fait répondre : « Nous avons des cartouches et ne nous rendrons pas ! ». Il fait alors jurer à ses hommes de lutter jusqu’au bout.

Les Mexicains mettent le feu à l’hacienda mais n'osent pas donner l’assaut de manière frontale. Certains, depuis les chambres de l'étage tentent de pénétrer dans la pièce tenue par les légionnaires. Le capitaine Danjou est frappé d'une balle en plein cœur à la mi-journée et c’est au sous-lieutenant Jean Vilain que revient le commandement. Les Mexicains sont alors les seuls maîtres du corps de ferme.
Vers 14 h, c’est au tour du sous-lieutenant Jean Vilain de tomber, frappé en plein front. Le sous-lieutenant Maudet prend alors le commandement.

À 17 h, autour du sous-lieutenant Maudet, il ne reste plus que douze hommes en état de combattre. C'est à ce moment-là que le colonel mexicain rassemble ses hommes et leur dit de quelle honte ils vont se couvrir s’ils n’arrivent pas à abattre cette poignée de braves.

Neuf heures durant, les légionnaires vont affronter les troupes mexicaines sans boire, accablés par la chaleur des Hautes-Plaines, étouffés par la fumée des incendies. En fin d'après-midi, il ne reste en état de combattre que le sous-lieutenant Maudet, le caporal Maine, les légionnaires Catteau, Wensel, Constantin et Leonhard. Au signal de l’officier, ils déchargent leurs fusils et chargent à la baïonnette. Victor Catteau, légionnaire belge, meurt, criblé de balles en protégeant le sous-lieutenant de son corps ; celui-ci est lui-même blessé à deux reprises. Le colonel Cambas, un officier mexicain d'origine française, somme alors les survivants de se rendre. Maine répond : « Nous nous rendrons si vous nous faites la promesse la plus formelle de relever et de soigner notre sous-lieutenant et tous nos camarades atteints, comme lui, de blessures ; si vous nous promettez de nous laisser notre fourniment et nos armes. Enfin, nous nous rendrons, si vous vous engagez à dire à qui voudra l'entendre que, jusqu'au bout, nous avons fait notre devoir. » « On ne refuse rien à des hommes comme vous », répond alors l'officier mexicain. Il ajoute ensuite : « Mais parlez-moi en français. Mes hommes pourraient croire que vous êtes des Espagnols du parti conservateur, et ils vous massacreraient. »

Les rescapés sont présentés au colonel Milan, qui s'écrie : « Pero no son hombres, son demonios. » (en français : « Mais ce ne sont pas des hommes, ce sont des démons »).

Lorsque les renforts arrivent sur les lieux, dans les ruines calcinées, il ne reste que les cadavres français et mexicains. Aux alentours, le tambour de la compagnie (Casimir Laï, de nationalité italienne, et né à Cagliari en Sardaigne), seul rescapé libre, est retrouvé par un éclaireur de la colonne de secours. Laissé pour mort sur le terrain (il avait été blessé de sept coups de lance et de deux balles), il avait été dépouillé de ses vêtements, jeté dans le fossé bordant la route avant d’être mis en fosse commune. Sa volonté de vivre hors du commun lui permit de faire plusieurs kilomètres en direction de Chiquihuite dans les broussailles. Il raconta la bataille et ses explications servirent au premier compte-rendu de la bataille. Il fut ensuite décoré de la croix de chevalier de la Légion d’honneur, le 14 août 1863.

La moitié de la compagnie fut tuée ou mortellement blessée. Les blessés furent transportés aux hôpitaux de Huatusco et de Jalapa où ils furent soignés. Les prisonniers furent ensuite échangés contre des prisonniers mexicains. Le premier échange eut lieu trois mois plus tard et permit à huit légionnaires d'être échangés contre deux cents Mexicains.

Le convoi français put cependant éviter l'attaque mexicaine et parvenir sans encombre à Puebla.

Par décision du 4 octobre 1863, le ministre de la Guerre, le général Randon, ordonna que le nom de « Camerone » soit inscrit sur le drapeau du régiment étranger. De plus, l'empereur Napoléon III décida que les noms de Danjou, Vilain et Maudet seraient gravés sur les murs des Invalides.

Un monument fut érigé sur le site du combat en 1892. Mais son abandon incita en 1948 le colonel Penette à en dresser un nouveau, inauguré officiellement en 1963. C'est sur ce dernier que figure l'inscription :
« Ils furent ici moins de soixante
Opposés à toute une armée. Sa masse les écrasa.
La vie plutôt que le courage
Abandonna ces soldats Français
A Camerone le 30 avril 1863 »

Aujourd'hui encore, les militaires mexicains rendent hommage aux soldats mexicains et français tombés ce jour-là en présentant les armes lorsqu'ils passent devant ce monument.

Hommage rendu aux hommes tombés à Camerone en 1863

Publié le 26/04/2014

L'Association des Anciens de la Légion Etrangère (AALE) de Lyon a commémoré les 151 ans du combat de Camerone sur la place d'arme du quartier général Frère devant un public d'une centaine de personnes, composé de civils et de dignitaires militaires.

Le général Mascaro de l'AALE a déposé une gerbe en l'honneur des héros du combat de Camerone. Photo Yann Couturier

Le colonel Cotte de l'AALE a accueilli la traditionnelle fête de la Légion étrangère sur la place d'arme du quartier général Frère, hier samedi. Cette cérémonie, qui célèbre l'anniversaire du combat de Camerone était présidée par le lieutenant-colonel Savary, délégué militaire départemental adjoint, représentant le gouverneur militaire de Lyon. Le colonel Cotte, dans son discours, repris en partie par des enfants, a rappelé les heures de gloire de la Légion, en parlant des opérations menées par les héros de la Grande Guerre ou de Diên Biên Phu, notamment. Puis, c'est l'adjudant-chef Molinet, qui eu l'honneur de lire le récit du combat de Camerone. Ce combat mené le 30 avril 1863, dans l'hacienda de Camerone, au Mexique, opposait trois officiers et soixante-deux légionnaires de la compagnie Danjou à 2 000 mexicains.

Les cinq derniers survivants n'hésitant pas à charger à la baïonnette pour accomplir leur mission. Depuis ce combat est le symbole du devoir, du sacrifice, de la fidelité à la parole donnée et de la mission remplie quel qu'en soit le coût et est célébré chaque 30 avril à Aubagne. Pour permettre aux légionnaires lyonnais qui ne descendent pas dans le sud de commémorer ce combat, l'AALE organise chaque année cette cérémonie à Lyon. Celle-ci s'est achevée par le dépôt de gerbes du général Mascaro, président de l'AALE et le Salut aux porte-drapeaux. La Fraternelle, formation musicale de la Légion a ponctué la célébration en jouant divers chants militaires. Une délégation de la Préparation militaire Marine de Lyon a aussi participé à cette matinée mémorielle. Dans le public, composé d'une centaine de personne, se trouvait de nombreux civils et quelques jeunes élus du 7e.

Le 151e anniversaire de la bataille de Camerone a été célébré


20.04.2014

Le 4e R E et les anciens de la Légion étrangère restent fidèles à l'esprit de Camerone.

Samedi 12 avril était honorée la mémoire des combattants tombés le 30 avril 1863 lors de la bataille de Camerone. La cérémonie mise en place par l’AALE (Amicale des anciens de la Légion étrangère) a d’abord eu pour cadre l’église Saint-Pierre où une messe était célébrée par l'abbé Raymond Cazaban. Légionnaires vétérans et Chalabrois, ont ensuite rejoint le monument aux Morts aux côtés du piquet d’honneur du 4e Régiment Etranger basé à Castelnaudary. Après le salut aux drapeaux et les sonneries, Jean-Jacques Aulombard maire et conseiller général, le colonel Marc Lobel, chef de corps du 4e Régiment Etranger et le lieutenant-colonel Jean-Paul Bustos, président de l'AALE de l'Aude, procédaient au traditionnel dépôt de gerbe.

Le lieutent-colonel Jean-Paul Bustos a retracé la bataille de l'hacienda de Camaròn de Tejeda.

Aux accents de la musique de Mirepoix, le cortège précédé par les porte-drapeaux a rejoint la maison natale du Capitaine Jean Danjou où était présenté selon la tradition, le récit du combat de Camerone.

Formés en carré dans l’hacienda mexicaine de « Camaròn de Tejeda », les soixante-trois hommes du Capitaine Jean Danjou tiendront pendant dix heures face aux partisans du colonel Milàn, livrant un combat pour l'Histoire. Les légionnaires de l'Amicale de l'Aude entonnaient ensuite le célèbre « Boudin » (photo ci-dessous), avant un retour vers la maison commune où la cérémonie s’est terminée autour d’un vin d’honneur offert par la municipalité.

Carnet de France de Jean-Pax Méfret. La grande misère des armées françaises

Mardi 12 Novembre 2013


Cérémonie de remise du képi aux légionnaires du 1er régiment étranger de cavalerie dans le théâtre antique d'Orange, le 29 janvier dernier. Le départ du 1er Rec suscite l'indignation des habitants de la ville, où le régiment était installé depuis quarante-sept ans. Photo © MaxPPP/Photo © Collection particulière.

Grand reportage. La loi de programmation militaire, qui prévoit la suppression de 34 000 postes dans les armées, passe mal dans les casernes. Les prises de parole des grands anciens ne suffisent plus à faire baisser la tension. À Orange, la colère gronde.

Né un 30 avril, jour anniversaire de Camerone, le général Raymond Lorho est légionnaire dans l’âme. À 20 ans, en 1945, aspirant à la tête d’un peloton du 1er régiment étranger de cavalerie (Rec), il a perdu sa jambe droite sous le feu de mitrailleuses lourdes sur le pont d’Einzbern, en Allemagne. Cette patte en moins — comme il dit — ne l’a pas empêché de continuer à servir la France pendant près de quarante ans, dont la moitié sous les couleurs vert et rouge, une carrière couronnée par deux ans à Orange comme “patron” du Rec, de 1973 à 1975 et quatre ans à Aubagne, en tant qu’adjoint du commandant de la Légion étrangère.

Le 30 avril 2011, c’est lui qui — honneur ultime — portait le coffret renfermant la main en bois du capitaine Danjou lors de la traditionnelle cérémonie de commémoration du combat de Camerone.

Le général Lorho est devant moi, assis dans un fauteuil roulant, installé dans un modeste studio d’une résidence médicalisée d’Orange où, depuis huit ans, une avenue est baptisée de son nom. L’homme, parfaitement lucide à près de 90 ans, perd le calme des vieilles troupes lorsqu’il évoque le prochain départ du 1er Rec annoncé début octobre par le ministère de la Défense.

« C’est mon coeur qui parle, dit-il d’une voix nouée par l’émotion. Comme plus de 300 anciens légionnaires, j’ai choisi Orange pour y vivre, pour y mourir près de mon régiment. Ma femme est enterrée ici, mes enfants habitent la ville. La Légion est une partie de nous-mêmes », rappelle l’ancien chef de corps du 1er Rec en posant sa main sur l’étendard du régiment qui trône près de lui.

Son regard est nostalgique. Il esquisse un sourire et hoche la tête en soupirant. « Rien ne justifiait cette décision, s’énerve-t-il. D’importants travaux de rénovation ont été menés, il y a quelques années, au quartier Labouche, la caserne du Rec. Qu’est-ce qu’ils vont foutre à Carpiagne, où les bâtiments sont en mauvais état ? Pour remplacer le 4e dragons, dissous neuf ans après avoir été recréé, et l’envoi au garage d’une cinquantaine de chars Leclerc, ils pouvaient y transférer un régiment des Bouches-du-Rhône ou du Gard ! À la surprise générale, ils ont choisi le Rec, installé depuis près d’un demi-siècle à Orange. C’est insensé ! Comment vont faire les sous-officiers d’active pour reloger leur famille, mettre leurs enfants dans les écoles ? Où leurs épouses vont-elles trouver du travail ? La déchirure à venir est terrible, car le départ du “royal étranger” ne concerne pas seulement ceux qui, comme moi, y sont attachés par des liens affectifs. Toute la zone est concernée par la catastrophe économique qui menace. Huit cents personnes actives, dont deux cents avec familles et enfants, qui quittent une ville, ça provoque un sacré vide. Et tout ça, bien sûr, s’est fait sournoisement. »

La rumeur enflait dans la ville depuis quelques semaines. Le maire et député du Vaucluse, Jacques Bompard, avait vainement essayé d’obtenir un rendez-vous avec le ministre de la Défense. Finalement, le 2 octobre, c’est par un simple appel téléphonique du préfet qu’il lui fut confirmé que le gouvernement avait effectivement décidé de mettre fin, en 2014, à quarante-sept années de présence à Orange du 1er régiment étranger de cavalerie. Et ce, sans explication ni concertation avec les élus concernés. Sur le mode “silence dans les rangs, rompez !” Trois jours plus tard, le maire appelait à un rassemblement de protestation. Conscients des dégâts sur l’opinion locale de la décision ministérielle, même les responsables de partis de gauche y ont participé ! Des représentants de l’importante amicale des anciens de la Légion étrangère du Vaucluse étaient là, également. En anonymes. « Pour minimiser la symbolique de leur présence, le commandement de la Légion avait demandé aux anciens de ne pas porter les attributs de l’amicale : béret vert, cravate et blazer à blason », regrette Raymond Lorho, qui est président d’honneur de l’association.

« La Légion, c’est une grande famille, et quand on perd un membre de sa famille, on a toujours de l’amertume, mais nous sommes venus en tant que citoyens », confirme d’une voix grave l’ancien président de l’amicale, le major Franco Petrali, trente quatre ans de service. Son successeur, Cristobal Ponce-Y-Navarro, major également, rappelle : « Oui, le 1er Rec va quitter le quartier Labouche, mais l’étendard est sauf ! C’est le plus important pour nous, légionnaires. Il continue à vivre. Les problèmes que pose son départ, c’est autre chose… »

Dans cette ville de 30 000 habitants, des pétitions rassemblant près de 10 000 signatures réclamant le maintien du 1er Rec à Orange sont déjà parvenues à la mairie. Rayées d’un trait noir de deuil, des photos du régiment sont affichées sur les vitrines des commerces ou exposées sur un présentoir aux alentours du théâtre antique, construit au Ier siècle par la 2e légion romaine. Tout un symbole. Tous les 30 avril, le 1er Rec y célèbre l’héroïque résistance du capitaine Danjou et de ses légionnaires, assiégés par 2 000 cavaliers dans une hacienda du petit village de Camerone, au Mexique, en 1863.

Et l’an prochain ? « Inch Allah ! » me lance le major Petrali. Ponce-Y-Navarro, lui, en est convaincu : « Le Rec fêtera la Saint-Georges et commémorera Camerone à Orange, en avril 2014. » Dans la ville, les avis sont partagés. « Ça aurait de la gueule ! Ça nous permettrait de témoigner une dernière fois par des adieux solennels notre attachement au régiment. » Est-ce que le ministre de la Défense le souhaite ? Rien n’est moins sûr…

Nombreux sont ceux qui considèrent que la surprenante décision de transférer le régiment est une manoeuvre politique destinée à affaiblir la prédominance de Jacques Bompard sur Orange. Pour sa part, le général Lorho en est « intimement persuadé ». « Ils se sont dit : “Le moyen de flinguer Bompard et sa Ligue machin [la Ligue du Sud, le parti politique préside par Jacques Bompard, NDLR], c’est de lui retirer la Légion.” Eh bien, ils verront aux prochaines élections qu’ils se sont trompés ! »

Il suffit de se promener dans Orange pour s’en convaincre. La ville soutient massivement son maire dans le « baroud d’honneur » qu’il dit avoir engagé. Aux terrasses des cafés, les conversations portent sur « le coup de poignard du gouvernement » qui frappe Orange, où le chômage est déjà d’environ 17 %. Selon la chambre de commerce et d’industrie du Vaucluse, 4 000 à 5 000 emplois indirects sont liés au fonctionnement de la caserne. Sept cents à mille emplois pourraient disparaître. La représentante de la gauche occitane écologiste tente d’en rendre Bompard responsable, en lui reprochant de ne pas avoir anticipé les conséquences économiques d’un éventuel départ du 1er Rec ! Mais le piètre argument n’a pas d’impact sur la population, qui continue de dénoncer « un règlement de comptes idéologique derrière l’application de la loi de programmation militaire », qui prévoit la suppression de 34 000 postes au cours des six prochaines années.

Le 1er Rec, forgé de valeurs et de traditions, ne mérite pas ce qui lui arrive. Ses hommes de force, de fer et de feu se battent pour la France, non pour un parti. Ils ne doivent pas servir d’enjeu politique et être utilisés pour de basses besognes partisanes.

Un sentiment de défiance se développe dans l’armée. Il est rapporté par les anciens de la “grande muette”, qui commencent à donner de la voix. « Ne soyez pas sourds, car nous ne sommes pas muets, demande aux journalistes l’ancien général de corps d’armée (2S) Dominique Delort, président de la Saint-Cyrienne, dans le dernier numéro du Casoar, la revue trimestrielle de l’association des anciens de Saint-Cyr. Il est facile de savoir que le moral n’est pas bon, il est facile de savoir que les inquiétudes sont grandes concernant l’outil de défense et la réforme en cours au ministère de la Défense […] »

Dominique Delort s’adresse aussi à ses frères d’armes et rappelle : « À défaut d’être suffisamment entendus, il appartient aux plus hauts responsables militaires d’élever raisonnablement la voix quitte, en leur âme et conscience, à choisir de partir, car l’enjeu est grand. Nous sommes nombreux à ne pas baisser la garde, par devoir, car dans la cacophonie générale où tous les sujets s’entrechoquent sans ordre d’importance ni mise en perspective, c’est bien de la défense de la France qu’il s’agit. »...Lire la suite...

Souvenirs de Madagascar (1895) , par le lieutenant Langlois,.... 1900.


Camerone 2014 à Aubagne


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