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A La Cadière, un retraité détruit son toit pour respecter la loi

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Publié le samedi 26 avril 2014

La Cadière, ses vignes, ses grosses villas avec piscine, et son classement en terme de revenu fiscal par foyer : 4e sur les 151 communes du Var (1).

Dans ce décor calme et bucolique, Cassiano Ribeiro, un ancien légionnaire, aujourd'hui âgé de 70 ans, s'en est venu un beau matin, accompagné de son fils, ses chevaux et ses chiens, occuper le terrain d'un ami. Ses revenus (une retraite de 880 euros mensuels) ne lui permettant pas de louer un appartement, il a adressé plusieurs demandes de logement social ces dernières années, en vain.

Aussi, quand M. Barkhallah lui propose, gracieusement, de poser un mobile-home au milieu de son champ, il saisit l'opportunité. Il s'installe donc, en octobre 2010, chemin de la Madrague à La Cadière, sur les terres non constructibles de son ami.

« J'avais quelques économies, j'ai fait un petit crédit. Ça m'a permis d'acheter le mobile-home et de m'installer là. Ça rendait service au propriétaire, car le terrain était envahi. C'était comme un échange de services. »

Ce que confirme M. Barkhallah : « C'était rempli de carcasses de voitures. Il fallait régulièrement les faire enlever. Depuis que M. Ribeiro s'est installé, il n'y a plus de problème. »

Un terrain de jeu pour les enfants

Cassiano Ribeiro vit donc dans ce cadre apaisé, avec son fils de 25 ans, suivi pour une schizophrénie et régulièrement interné. Il se lie d'amitié avec plusieurs voisines qui viennent des alentours à la sortie des classes, avec les enfants, profiter de l'environnement et des chevaux. « Nous avons une belle relation avec M. Ribeiro, témoigne une maman. Il est un peu comme le papy de ma fille.»

La vie suit son cours jusqu'à ce fameux matin où Cassiano Ribeiro reçoit, des mains d'un huissier, une convocation au tribunal à laquelle il se rend. Le 8 janvier 2014, le TGI de Toulon le reconnaît coupable « d'implantation irrégulière d'habitation légère de loisirs en dehors des emplacements autorisés et d'infraction aux dispositions du Plan local d'urbanisme ». M. Ribeiro est condamné à une amende de 3 000 euros avec sursis, avec un délai de 3 mois pour l'enlèvement du mobile-home sous astreinte de 50 e par jour de retard.

« J'ai essayé d'expliquer sa situation au tribunal, regrette M. Barkhallah. Je ne comprends pas ce jugement. »

Un véritable cauchemar pour cet homme qui tente, tant bien que mal, de survivre avec sa maigre retraite.

« J'ai essayé de le donner »

« J'ai écrit au procureur, au préfet, au président de la République, au maire de La Cadière. J'ai demandé un délai dans l'espoir d'obtenir un logement social. Seul le maire a bien voulu me répondre, pour me dire qu'il n'y avait pas de logement social disponible. J'ai essayé de donner le mobile-home. J'ai passé une annonce. C'était trop compliqué pour le transporter. »

Désespéré, voyant les jours passer, M. Ribeiro décide de détruire le mobile-home. Mais comment ? « Étant ancien légionnaire, je connais des techniques pour le faire brûler de l'intérieur.» Il place les chevaux, sauf Nina, la jument de sa petite-fille. « Celle-là, je ne peux pas m'en séparer. »

Et puis, ce 9 avril, alors que son fils est interné dans un hôpital marseillais, il prend la décision d'incendier l'habitation, en prenant soin que le feu ne puisse pas se propager.

Ses amis villageois, qui voient les lueurs au loin, comprennent vite ce qu'il se passe. « On craignait qu'il le fasse, raconte une de ses voisines. Nous sommes très tristes.»

« Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ?»reprend M. Ribeiro« Je ne pouvais pas payer. C'était la seule solution.»

Choqué, le malheureux retraité dort désormais dans une petite ruine construite il y a des années sur le terrain. Il n'y a plus d'électricité.

« Je n'ai plus rien », se désespère-t-il. Et surtout, « n'ayant plus de logement décent, je ne peux pas récupérer mon fils. »

Les personnes qui pourraient aider M. Ribeiro peuvent nous contacter par e-mail (2).

C. H.-B.

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