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Lettres de l’ASAF



 


Association de soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY
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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 15/08

« Les prétoriens dans la cité »

 

Nous sommes au mois d’août. Notre pays vit au ralenti car, malgré les difficultés économiques, un grand nombre de Français sont en vacances. Certains bronzent allongés sur des plages surpeuplées loin des grandes villes où ils résident et qui sont pour l’heure pratiquement désertes. Pas tout à fait cependant, car dans un grand nombre d’entre elles et pas seulement à Paris et en Ile-de-France, des militaires veillent. Ce sont les soldats engagés dans le cadre de l’opération Sentinelle.

A partir du 9 janvier 2015, plus de 10 000 militaires ont été déployés sur le territoire, 6 000 en Ile-de-France et 4 000 en province, en renforcement des forces de sécurité (Police et Gendarmerie). Ils sont encore 7 000 aujourd’hui, alors que les établissements scolaires, eux aussi objets de surveillance, sont fermés, et cela pour « aussi longtemps que la situation l’exigera » a précisé le ministre de la Défense, ce qui peut se traduire, comme ce fut déjà le cas pour le plan Vigipirate, par le maintien définitif du dispositif.

Au cœur de cet été, un certain nombre de nos compatriotes s’adonnent aux joies du camping. Pour autant, ils n’accepteraient sous aucun prétexte les conditions d’hébergement des soldats de Sentinelle pas même dignes du plus minable camping. Le journal Le Parisien du vendredi 10 juillet a publié, pour illustrer un article consacré à ce sujet, une photo saisissante. On y voit des militaires assis sur des lits de camp placés à touche-touche dans un local où sont stockés par ailleurs divers matériels dont des pneumatiques de tracteurs ! Dans le même article, il est dit qu’à Paris il manque mille lits pour héberger les militaires qui, dans le XIe arrondissement, par exemple, sont logés qui dans la mairie, qui dans un collège en construction. Un témoignage parvenu directement à l’ASAF et concernant un site Sentinelle de province a fait état du logement de 90 militaires, tous grades confondus, dans un gymnase.

Quand on sait, par ailleurs, que dans certains cas la prise de service quotidienne peut durer plus de 18 heures et, compte-tenu de ces conditions de vie peu propices à la récupération physique et psychologique, on peut se demander dans quel état seront les unités qui, terminant un cycle Sentinelle, se prépareront à partir (en vérité, repartir) en opération extérieure (Opex). Oui, conditions psychologiques aussi, car, ne nous y trompons pas, la mission n’est pas une sinécure. A la date du 10 juillet et depuis le début de l’opération, 1074 incidents ont eu lieu, soit, sur une période de six mois, une moyenne de six par jour. Pour 70% d’entre eux, il s’est agi de menaces et d’insultes à l’encontre des soldats qui ont justifié plus de cent dépôts de plaintes. Si la majorité de nos concitoyens réservent le meilleur accueil à « leurs » militaires er font preuve de prévenance à leur égard, le monde merveilleux des Bisounours n’est pas le lieu commun à tous.

La mission ne pourra se poursuivre longtemps dans de telles conditions. Déjà, le général gouverneur militaire de Paris parle de la réactivation de sites militaires abandonnés dans la capitale où seraient installées des infrastructures légères à l’image des bâtiments préfabriqués mis en place au camp des Loges. Il faut offrir à nos militaires des conditions de vie leur permettant de tenir dans la durée sans trop éroder leur potentiel en vue des opérations extérieures futures où ils seront engagés. L’octroi d’une prime de 150 à 200 € jusqu’au grade de capitaine est la bienvenue, surtout pour les militaires du rang dont la solde, modeste, sera ainsi améliorée. De même, une nouvelle décoration, la médaille de la protection militaire du territoire, concrétise le fait que la mission Sentinelle n’est pas une mission au rabais et mérite, comme les Opex, attention et reconnaissance.

Dès lors, on ne peut éviter d’aborder la question budgétaire. En effet, nos armées étant désormais engagées, en permanence, à la fois sur huit théâtres extérieurs (Tchad, Niger, Mali, Mauritanie, Burkina-Faso, République centrafricaine, Irak et Liban) et sur le territoire national (opérations Sentinelle depuis 7 mois en Métropole et Harpie depuis 7 ans en Guyane), ne sont plus des armées du temps de paix, mais des armées du temps de guerre et doivent, à l’évidence, bénéficier de ressources financières adaptées à ce contexte. Or, la Loi de programmation militaire en cours d’exécution, comme celles qui l’ont précédée, est une disposition législative du temps de paix. Il est donc temps d’opérer la mutation nécessaire.

A Paris, dans l’Hôtel de Brienne où réside et travaille le ministre de la Défense, a été inauguré, le 17 novembre 2014, le bureau de Georges Clemenceau reconstitué dans son état original. Puisse cet illustre personnage inspirer nos gouvernants d’aujourd’hui lui qui, alors qu’il faisait la guerre, affirmait qu’elle était sa seule et unique priorité !

LA REDACTION DE L’ASAF

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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 15/07

« …Egorger vos fils, vos compagnes… »

 

La guerre en face

Notre pays vient d’être frappé une nouvelle fois par un attentat terroriste islamiste confirmant que la guerre que mènent les djihadistes en Afrique et au Proche-Orient se prolonge et se développe sur son territoire.

Cet ennemi ne respecte aucune des conventions de Genève : tenue militaire ou signe d’identification, respect des populations,… Bien au contraire, il vise en priorité des cibles civiles et désarmées, décapite et expose ses victimes pour créer la terreur, imposer sa volonté et soumettre la population à la charia.

Nous connaissons suffisamment l’idéologie islamiste totalitaire, ses buts de domination, de conversion et de conquête territoriale, ses complices, relais et soutiens pour pouvoir mener cette guerre avec succès.
Encore faudrait-il que nos dirigeants regardent les réalités telles qu’elles sont, avec lucidité et courage, qu’ils décident de combattre enfin avec détermination cet ennemi clairement identifié dans toutes ses dimensions et ramifications.

La comédie de la communication au plus haut niveau de l’Etat, se traduisant par un déchaînement de déclarations suintant la peur, doit cesser. Inutiles sont ces propos condamnant « des actes barbares et ignobles » sans aller au-delà, prônant « le rassemblement et l’unité des Français » sans jamais préciser autour de qui ou de quoi, incitant nos compatriotes « à rester calmes et à ne pas faire d’amalgame » tel un troupeau attendant un nouveau prédateur, réunissant quotidiennement des conseils de Défense sans qu’un plan d’action impliquant pour partie la population soit jamais présenté.

Nous voyons se développer une politique qui privilégie la communication à l’action, l’agitation à la mobilisation, l’émotion à l’explication et à la compréhension. Pourtant le déclaratoire n’est qu’une stratégie de temporisation et les faits sont têtus. Il est temps de mettre en œuvre une véritable stratégie de guerre mobilisant l’ensemble des ressources de la Nation.

Il serait en effet paradoxal de dénoncer la bêtise qui a consisté hier à construire une ligne Maginot incomplète en pensant que la neutralité de la Belgique empêcherait les armées allemandes de l’envahir pour atteindre la France et de se priver aujourd’hui, au nom de quelques principes généreux et naïfs, de dispositions et moyens efficaces pour détruire un ennemi aussi insaisissable que ces cellules terroristes et éradiquer leur soutien.

« L’armée au contact »

En France comme en Afrique et au Moyen-Orient, l’armée est au contact de l’ennemi. Sa mission première est d’assurer l’intégrité du territoire et de protéger la population. Or certaines zones de notre territoire national ne sont plus contrôlées par l’Etat. Ses services, dont les forces de l’ordre et parfois même de secours, ne peuvent plus s’y rendre. Ce sont des bandes qui imposent leur loi à leurs habitants. Il est urgent d’y restaurer l’état de droit et la sécurité dont le Premier ministre parle si souvent.

Les forces armées peuvent participer à cette « reconquête » , en soutien des forces de Police et de Gendarmerie, par exemple en quadrillant certaines « zones grises » pour permettre la fouille des bâtiments, l’arrestation des trafiquants, leur interrogatoire, leur condamnation éventuelle et l’expulsion d’étrangers en situation irrégulière, en particulier, ceux impliqués dans le financement du prosélytisme et du terrorisme islamistes.

Cessons d’exposer nos soldats comme des cibles de foire devant les mosquées et les synagogues pour une efficacité plus que douteuse, et employons-les avec leurs moyens, au sein de leurs unités, dans des actions dynamiques et offensives. Procédons, en Métropole, comme nous le faisons déjà sur le territoire national en Guyane, où nous menons des opérations militaires qui permettent de détruire les sites d’orpaillage des trafiquants brésiliens et surinamiens.

Dans cette lutte contre le terrorisme islamiste, les forces de sécurité intérieure et les armées doivent bénéficier de moyens renforcés. Pour avoir refusé la réalité des faits depuis plus de trente ans, nos responsables politiques ont fragilisé notre pays qui se trouve aujourd’hui en situation de grande vulnérabilité.
S’agissant des armées, la Loi de programmation militaire s’avère inadaptée pour faire face, efficacement et simultanément, à l’ennemi de l’intérieur et de l’extérieur. En dépit du ralentissement de la déflation initialement programmée, les effectifs, déjà insuffisants, devraient encore diminuer de près de 7 000 militaires dans les quatre années à venir. L’état général des matériels se dégrade de manière accélérée en raison de leur vétusté et de leur utilisation intensive dans des zones climatiques très éprouvantes. Les matériels nouveaux arrivent au compte-gouttes. Le niveau d’entraînement des unités s’effondre.

Des mesures urgentes sont à prendre :

  • arrêter dès à présent toute nouvelle déflation prévue dans la Loi de programmation militaire 2014-2019 ;

  • augmenter le budget de la Défense dès l’année 2015 à 1,6% du PIB pour arriver à 1,8% en 2016 et à 2% en 2017 ;

  • redonner aux formations militaires (régiments, bases) leurs propres soutiens pour améliorer ainsi leur réactivité et faciliter leur engagement en opérations ;

  • offrir aux militaires engagés dans l’opération Sentinelle des conditions de vie décentes leur permettant de tenir dans la durée et de ne pas se présenter fatigués et sans avoir pu parfaire leur entraînement au moment de leur prochain départ en Opex.

Le 14 juillet, anniversaire de la fête de la Fédération qui célèbre l’unité nationale, doit exprimer cette volonté des Français de se défendre. Selon un récent sondage du ministère, de la Défense, plus de 80% d’entre eux font confiance à l’armée et 60% estiment qu’elle doit voir ses moyens renforcés.

La REDACTION de l’ASAF


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 15/06

« Leçons d’histoire pour aujourd’hui »

 

Les Français viennent de célébrer, le 8 mai, le 70e de l’anniversaire de la capitulation de l’Allemagne nazie en attendant celle du Japon, le 2 septembre. Mais leurs dirigeants se souviennent-ils de ce qui leur en a coûté :

- de ne pas avoir conçu et préparé un outil militaire moderne et entraîné, capable de vaincre un ennemi pourtant bien identifié?

- de ne pas avoir conduit une politique de Défense en cohérence avec la politique étrangère ?

- d’avoir abusivement lié notre politique étrangère à celle de leur allié britannique, dont la situation géographique, pourtant, n’avait rien de comparable ?

- d’avoir refusé de voir la montée en puissance inexorable d’une idéologie conquérante et d’une armée de 3 millions d’hommes ?

- d’avoir cru, après la terrible saignée de la Première Guerre mondiale, que celle-ci était effectivement la « der des der » et d’avoir tiré, comme on le dirait aujourd’hui, les «dividendes de la paix »?

Il y a là matière à réflexion pour notre époque !

De l’effondrement au redressement

Alors que l’Allemagne nazie mobilisait toutes ses ressources et organisait méthodiquement le travail de son peuple et la montée en puissance de son armée, la France, après avoir privilégié l’acquisition de nouveaux droits et réduit le temps de travail, n’a entendu les bruits de bottes qui résonnaient au-delà du Rhin que trop tardivement.

Pourtant, qui ne sait que la paix se défend en préparant la guerre, avec rigueur et constance ? Faute de clairvoyance et de vision politique courageuse à long terme dans les années 1930, notre pays a subi, pendant cinq ans, une guerre entraînant la mort de plus de 560 000 Français, militaires et civils, et faisant des millions de blessés. La France en est sortie exsangue et divisée, marquée à jamais par le poids de l’humiliation.


La France s’est finalement redressée grâce à l’héroïsme, d’abord, de quelques Françaises et Français, et d’étrangers pour lesquels notre pays était devenu leur patrie d’accueil. Puis la Résistance n’a cessé de croître, pour compter à la fin de la guerre, plusieurs centaines de milliers de combattants.

Ces hommes et ces femmes qui venaient d’horizons différents et de toutes les couches de la société n’étaient ni de droite ni de gauche, mais avant tout des patriotes.

C’est aussi grâce à Koenig, qui, tenant Bir Hakeim, a donné aux Anglais les délais supplémentaires pour arrêter l’Afrika Korps avant qu’elle n’atteignît Suez.

C’est Juin, qui a ouvert la route de Rome aux Alliés en contournant les troupes allemandes par un itinéraire impossible.
C’est Leclerc, qui, après une épopée incroyable, a libéré Paris et Strasbourg comme il en avait fait le serment à Koufra.
C’est enfin de Lattre, qui, avec une armée de 350 000 hommes composée de vétérans de l’Armée d’Afrique et d’évadés venus de Métropole puis, après son débarquement en Provence, de jeunes résistants « amalgamés », a pénétré en Allemagne, conquis Stuttgart et eu l’honneur de signer, au nom de la France, la capitulation allemande. Leclerc signera à son tour la capitulation japonaise, quatre mois plus tard, aux côtés de Mac Arthur.

Cette histoire est celle du redressement extraordinaire de la France initié le 18 juin 1940. C’est à des chefs militaires exemplaires, à des soldats français ou servant

la France avec amour, à des maquisards courageux prêts au sacrifice, aux agents des réseaux de renseignement trop souvent occultés et sans lesquels les Alliés n’auraient pu réussir les opérations de débarquement, notamment en Normandie, que nous devons d’être libres aujourd’hui, non à une classe politique épuisée qui s’est montrée aveugle.

Connaître l’Histoire de France : un devoir

La connaissance de l’histoire nationale est essentielle pour comprendre les faits et en tirer des enseignements. Si l’Histoire ne se répète jamais à l’identique, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Seuls l’effort, le courage, la clairvoyance et l’unité du peuple permettent de conduire un projet politique qui garantisse la sécurité et l’indépendance de la Nation. C’est d’ailleurs pour cette raison que le général de Gaulle rappelait que « la Défense est le premier devoir de l’État », car la protection des Français, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale reposent d’abord sur la force de nos armes.

Dans ces conditions, tout ce qui contribue à effacer chez les Français la connaissance et la compréhension de leur histoire, fondement de leur identité, tout ce qui gomme les héros et le patriotisme – dont la fête officielle, le 2e dimanche de mai, a été passée sous silence –, tout ce qui conduit les responsables politiques à culpabiliser systématiquement notre peuple en s’adonnant ridiculement au rite de la repentance, affaiblit la France au même titre que de ne pas attribuer aux armées des ressources financières suffisantes.

C’est pourquoi l’ASAF est engagée dans un combat contre la désinformation et les manipulations de notre histoire militaire.

Elle se bat pour que notre pays dispose aujourd’hui, et plus encore demain, comme cela n’a pas été le cas, hélas, il y a 75 ans, d’une armée forte, bien équipée et entraînée, connue et soutenue par des Français unis et fiers de leur histoire, pour faire face à ses devoirs et être capable d’assumer ses responsabilités.

LA RÉDACTION


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 15/05

« Défense : la fin des rustines »

 

Que n’avons-nous pas lu ou entendu quand le président de la République a annoncé, le 29 avril, à la suite d’un Conseil de Défense, que 3,8 Mds € supplémentaires seraient alloués à la Défense entre 2016 et 2019 ! Certains commentateurs ont estimé que c’était un « cadeau fait aux armées » sans parler de ce journaliste expert du « secret défense » s’alimentant aux couloirs du ministère, qui a même parlé du retour aux « gros bataillons » ! La communication politique, qui devrait être d’abord pédagogique, devient intoxication grâce à quelques relais complices.

Retour en arrière et mise en perspective

Le Livre blanc rédigé en 2013 analysait de manière assez exacte la situation internationale et les menaces à venir. En revanche, il définissait, sur la foi de « stratèges » irresponsables, peu au fait des réalités opérationnelles, des capacités militaires très en dessous des besoins permettant de faire face, dans la durée, aux menaces.
La Loi de programmation militaire 2014 – 2019 fixait donc les ressources budgétaires pour atteindre ce nouveau modèle d’armée, considérablement réduit par rapport au précédent, alors que les menaces s’avéraient plus nombreuses, plus probables et plus rapprochées. C’est ainsi que le contrat opérationnel passait de 30 000 soldats projetables en 2007 à 15 000 en 2013  et le nombre d’avions de 70 à 45 ! 34 000 postes devaient être supprimés pendant cette période en plus des 47 000 qui l’avaient déjà été durant la loi précédente.
Bref, l’armée perdait en 10 ans 80 000 hommes, soit ¼ de ses effectifs. Cette réduction intervenait après de nombreuses autres déflations antérieures transformant nos forces en armée d’échantillons.

Le sens de la déclaration du 29 avril

Ce Conseil de Défense est intervenu près de quatre mois après les attentats du 7 janvier à Paris et le déploiement de 10 000 soldats en 72h pour participer à la protection de points jugés sensibles que les forces de sécurité intérieure (les 250 000 personnels que comptent la Police et la Gendarmerie) ne pouvaient pas assurer seules.
Le maintien pour une durée indéterminée de 7 000 d’entre eux sur le territoire métropolitain, va bien au-delà du contrat opérationnel tel qu’il était fixé dans le Livre blanc.
Il a donc été décidé de sauvegarder 18 500 postes sur les 34 000 qui devaient être supprimés pour permettre aux armées de remplir la mission Sentinelle. Sans ces effectifs, la mission ne pouvait pas être assurée, sauf à les prélever sur nos capacités d’action déjà insuffisantes. La déflation initialement prévue est donc ramenée à 15 500.

Le budget de 2015 est maintenu et garanti à son niveau initial de 31,4 Mds €. C'est-à-dire que les effectifs qui ne sont pas supprimés devront être financés sur ce budget « sanctuarisé » alors que l’on sait déjà que le surcoût lié aux Opex dépassera, comme l’an dernier, la somme prévue dans le budget.

Sur les 3,8 Mds € supplémentaires alloués à la Défense, 600 millions le seront en 2016 et 700 en 2017, le reste étant prévu au-delà des élections présidentielles. Autant dire que l’engagement réel du Président ne porte en fait que sur 1,3 Mds €… qui couvrent essentiellement les frais du personnel maintenu.
Cette analyse montre que les décisions prises en Conseil de Défense, loin d’être un « cadeau », étaient indispensables et urgentes, faute de quoi nos armées n’étaient plus en mesure de remplir toutes les missions qui leur sont confiées.
Depuis plusieurs mois, tous les chefs d’état-major tiraient déjà le signal d’alarme. Le niveau d’entraînement baisse, le rythme de remise en état du matériel revenant d’Opex est insuffisant et les conditions de vie du personnel se dégradent. L’armée se paupérise. La part du PIB consacrée à la Défense, aujourd’hui inférieure à 1,5%, est insuffisante pour faire face au présent et préparer l’avenir..

Pour le futur

Dire que la France n’a plus les moyens pour financer sa Défense est faux. A la fin des années 70, la part de la Défense s’établissait à 3% du PIB. En fait, la Défense et le déficit budgétaire systématique ont financé depuis plus de 30 ans des dépenses sociales qui ont atteint aujourd’hui un niveau devenu insupportable. Le bilan est une Défense amoindrie qui ne cesse de décliner et une dette qui continue de croître.

Il est indispensable que les futurs candidats à l’élection présidentielle de 2017 s’attachent à définir d’abord un projet politique clair et une ambition pour la France, précisant sa place et son rôle dans le monde. Ce n’est qu’à partir de cette réflexion portant sur le long terme qu’ils devront définir des capacités d’action nécessaires pour nos armées et leur donner les moyens financiers adaptés.

Le temps des rustines est terminé, surtout dans les fonctions régaliennes de l’État, d’autant que la vision à court terme et l’amateurisme de beaux parleurs sont mortifères. Voici venir le temps de la clairvoyance et de l’effort, du courage et de la persévérance.

La REDACTION de L’ASAF
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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 15/04

« LETTRE ouverte au président de la République »

 

Constitution, dont le président de la République est le garant, stipule dans son article 2 que « l’emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge. » Aussi, au regard des commémorations en cours - centenaire de la Grande Guerre, 70e anniversaire de la libération de la France -, mais aussi de la contestation des symboles de la République et des valeurs nationales par une partie des jeunes Français, et des sacrifices consentis aujourd’hui encore par nos soldats, il est évident que le poème insultant écrit par Jean Zay en 1924 sur notre emblème national constitue un obstacle, à notre sens, insurmontable pour faire de cet ancien ministre une référence nationale. Son sordide assassinat en 1944 par des miliciens n’a pas fait de lui un héros, une référence pour la Nation, mais simplement une victime comme il y en eu des dizaines de milliers, hélas, durant la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi, dans ces conditions, maintenir un choix qui affaiblit notre pays, insulte les Français et discrédite un lieu où reposent de grandes figures nationales dont un héros de la Résistance unanimement reconnu, Jean Moulin ?

L’ASAF a présenté au comité d’entente le nom de jeunes résistants particulièrement exemplaires parmi lesquels trois ont été cités dans la lettre du comité national d’entente citée supra. Elle vous propose de substituer au nom de Jean Zay, celui d’un de ces résistants âgés de 16 à 22 ans, qui se sont sacrifiés pour leur pays et son drapeau en s’écriant : « je meurs pour ma Patrie » et « vive la France ». Ils avaient l’âge qu’avait Jean Zay quand il a écrit ce poème odieux.

En faisant rentrer au Panthéon un jeune résistant en lieu et place de Jean Zay, vous seriez fidèle à votre engagement de donner toute sa place à la jeunesse. Vous donneriez à tous les jeunes Français, dont certains, sans repère, s’engagent dans les rangs des ennemis de notre pays et servent un nouveau totalitarisme, un exemple indiscutable d’amour de la Patrie et de fierté nationale. Ainsi vous feriez du Panthéon, ce que vous souhaitiez en faire : « un lieu de renforcement du pacte républicain ».

En maintenant Jean Zay, vous accréditeriez l’idée que le drapeau puisse être insulté sans que l’auteur des insultes soit sanctionné, et qu’il puisse même être, au contraire, honoré. Comment pourrez-vous sanctionner ceux qui demain le saliront? Quelle fierté auront nos sportifs en brandissant ce que Jean Zay appelait un « ignoble symbole » ? Quelle leçon d’instruction civique sera crédible quand celui qui pourrait ainsi entrer au Panthéon, par ailleurs ancien ministre de l’Education nationale, a traité l’emblème national de « torche-cul » ? Que penseront les Français de vous quand ils verront flotter cette « saloperie tricolore » le 8 mai, sous l’Arc de Triomphe, quand vous vous recueillerez devant la tombe du Soldat inconnu ? Que signifiera désormais votre salut respectueux, dans la cour des Invalides, devant le cercueil recouvert d’une « immonde petite guenille » d’un soldat « Mort pour la France » ?

Monsieur le Président, comme de nombreux Français nous le disent chaque jour, je vous propose, de revenir sur le choix inacceptable de Jean Zay. Il faut y substituer un jeune héros français qui redonnera à nos concitoyens leur fierté et montrera aux autres nations la valeur que nous attachons aux symboles de notre Patrie.
Si vous mainteniez le nom de Jean Zay, nul doute que les Français seront nombreux le 27 mai à refuser d’honorer un homme qui a insulté de la pire manière notre Drapeau, et à dénoncer ce qui s’apparenterait à une forfaiture.

Soyez assuré, monsieur le Président, de la haute considération que je porte à celui qui a le devoir de placer l’honneur de notre pays au dessus des ambitions personnelles et de servir l’intérêt général de la France avant celui de groupes d’influence quels qu’ils soient.

Henri Pinard Legry

Président de l’ASAF

Si vous partagez le contenu de cette lettre,

je vous propose de signer la pétition que lance l’ASAF.

Le « module pétition » est situé en haut et à gauche de la page « ACTUALITE »

du site www.asafrance.fr


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 15/03

« Une armée à la hauteur des menaces et de nos ambitions »

 

Les multiples crises internationales actuelles et les graves événements qui se sont déroulés récemment en France illustrent la forte dégradation de notre environnement sécuritaire. Ils devraient conduire nos responsables politiques à rétablir la cohérence entre les moyens consacrés à notre Défense et les menaces auxquelles la France est confrontée.

Les multiples crises internationales actuelles et les graves événements qui se sont déroulés récemment en France illustrent la forte dégradation de notre environnement sécuritaire. Ils devraient conduire nos responsables politiques à rétablir la cohérence entre les moyens consacrés à notre Défense et les menaces auxquelles la France est confrontée. Si les derniers Livres blancs étaient rigoureux quant à l’évaluation des risques, ils ne l’étaient pas au niveau des efforts financiers qu’ils nécessitaient, et cela par démagogie ou naïveté, idéologie ou aveuglement.

Il est donc maintenant urgent, non seulement de stopper la dégradation accélérée des moyens de nos armées, mais aussi de relever rapidement notre effort de Défense. Il y va de notre capacité à faire face dans les prochaines années aux défis sécuritaires qui ne cessent de croître.

 

Les armées dans une situation critique

Tous les chefs d’état-major l’ont dit avec force : chacune des trois armées est aujourd’hui engagée  au maximum de ses capacités et ne pourra tenir ce rythme dans la durée.
L’armée de Terre supporte l’essentiel de l’opération « Sentinelle » (plan Vigipirate renforcé). Ce sont 10 500 hommes qui sont déployés en permanence depuis plus de 2 mois, provoquant l’annulation des périodes de préparation des unités prévues pour partir en opérations extérieures, bouleversant le rythme tendu des relèves, des remises en condition, de l’entraînement et d’alerte de l’ensemble des unités opérationnelles ainsi que les activités des centres de formation initiale.
L’armée de l’Air est dorénavant au maximum des capacités de transport et de combat qu’elle peut engager. L’utilisation des aéronefs est intense, les avions A 400 M arrivent au compte-gouttes, les théâtres d’opérations sont éloignés les uns des autres. La bande sahélo saharienne s’étend sur une superficie de 5 millions de km2, davantage que celle de l’Europe !
Quant à la Marine, elle est déployée largement au-delà de son contrat opérationnel ; elle vient de se voir retirer la deuxième des frégates multi-missions qui devaient lui être livrées. Elle  est ainsi contrainte de maintenir temporairement en service une frégate de plus de 40 ans d’âge...

Les mesures prises sont insignifiantes, voire dangereuses

Une telle tension sur nos forces ne s’était jamais vue dans un passé récent.
Pour faire face à cette situation, quelques mesures « cosmétiques » ont été annoncées, comme l’étalement dans le temps des réductions d’effectifs prévues dans la loi de programmation militaire : ainsi, 1 500 postes sur 7 500 ne seront pas supprimées en 2015 mais devraient l’être entre 2017 et 2019. Cela signifie que les réductions d’effectifs, sont finalement maintenues et ne prennent pas en compte la nouvelle situation !

De même, le ministère de la Défense annonce la relève d’une grande partie des forces françaises en République Centrafricaine (RCA) compte tenu de l’arrivée de contingents africains de l’ONU. Mais, en RCA, contrairement à ce qui est affirmé, la situation n’est pas stabilisée, en particulier dans toute la moitié est du pays, et risque fortement de ne jamais l’être si les forces françaises partent, bien au contraire. Comme au Mali, notre départ prématuré peut entraîner un nouveau pourrissement de la situation et exiger, d’ici quelques mois, un renforcement de notre dispositif.

Qui peut nier que notre effort en RCA est indispensable mais aussi insuffisant alors que des troubles liés à l’action de Boko Haram se développent au Cameroun et au Tchad, pays limitrophes de la RCA ? Si ce pays est durablement déstabilisé, toute l’Afrique centrale sera fragilisée, nos ressortissants à nouveau menacés, le développement économique local freiné et l’immigration vers l’étranger - dont, en priorité, la France - relancée.

A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels

Comme le déclarait le président de la République, les Français ont aujourd’hui conscience d’être en guerre. Ils souhaitent un accroissement de nos moyens de Défense.
L’OTAN préconise pour ses pays membres - qui n’ont pas l’arme nucléaire et qui ne s’engagent pas seuls dans des opérations militaires - de consacrer 2% de leur PIB à la Défense.

Pour la France, membre permanent du Conseil de sécurité, puissance nucléaire, souvent nation-cadre, notamment dans les opérations en Afrique, c’est donc environ 3% du PIB qu’il lui faudrait consacrer à sa Défense pour assurer avec succès les missions d’aujourd’hui et préparer celles de demain.
Cet effort financier permettrait de remonter le niveau de nos effectifs, d’accélérer la modernisation de nos forces et d’accroître nos capacités d’exportation d’armement. L’ASAF propose donc de réviser, dès cette année,  la loi de programmation militaire et de prévoir une remontée de la part du PIB consacrée à la Défense de 0,2% supplémentaire par an pendant les 7 années à venir.

Ce n’est qu’au prix de cet effort dans la durée que la France pourra continuer de garantir l’intégrité de son territoire national, d’assurer la protection de sa population, de défendre ses intérêts dans le monde  et d’honorer les accords qu’elle a passés avec ses alliés

LA RÉDACTION


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 15/02

« Jean Zay et son « torche-cul » au Panthéon »

 

En 2015, la France commémore le 70e anniversaire de sa libération pour laquelle des dizaines de milliers de Français acceptèrent de sacrifier leur vie afin que le drapeau tricolore remplace définitivement celui de l’occupant nazi. Pour honorer leur mémoire et faire vivre leur souvenir, est-il acceptable de choisir un ancien ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts qui, à 20 ans, traita, dans un poème, le drapeau français de « torche-cul » ?

Le 7 janvier 2015 est paru, sous le timbre du ministère de la Culture et de la Communication, le décret annonçant l’hommage de la Nation à la mémoire de quatre personnalités et le transfert des cendres de deux d’entre elles, dont Jean Zay, au Panthéon. La cérémonie est prévue le 27 mai.

Le président de la République n’a pas encore donné suite aux arguments exposés dans la lettre qui lui a été adressée par une cinquantaine d’associations représentant des centaines de milliers de citoyens et proposant, en lieu et place de Jean Zay, des jeunes résistants morts pour la France les armes à la main ou fusillés par l’ennemi. Il a maintenu Jean Zay, proposé dans la plus grande discrétion par un petit groupe d’historiens et associé à trois autres personnalités remarquables : Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion.

Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur Jean Zay, lâchement assassiné par des miliciens en 1944. Mais une victime n’est pas un héros, et le Panthéon n’est pas une récompense. C’est une référence nationale.

Par contre, le texte honteux, écrit en 1924 par un jeune homme intelligent mais trop jeune pour avoir supporté directement et personnellement les horreurs de la Grande Guerre, constitue à nos yeux un obstacle insurmontable à son entrée au Panthéon.

En effet, alors que la France célèbre le centième anniversaire de la Première Guerre mondiale rappelant l’Union sacrée de tous les Français et le sacrifice de 1 400 000 d’entre eux, morts pour leur pays et pour ce qui l’incarne, son drapeau, il serait incompréhensible et contradictoire d’honorer un homme qui, lui, a pensé et rédigé un texte montrant une telle haine envers notre emblème national.

Cette année, la France va rendre hommage aux soldats de la France Libre, à ceux de l’armée d’Afrique et de l’armée de l’ombre qui, dans leur extrême diversité, étaient réunis autour du drapeau français, sur le territoire national ou au-delà des mers, et combattaient pour ses trois couleurs, symboles de la liberté. Peut-on les insulter davantage en les rassemblant sous l’égide d’un homme qui a vomi cet emblème sacré ?

Notre pays est aujourd’hui en guerre contre le totalitarisme islamiste. Les Français se regroupent naturellement autour des symboles de la République que sont la Marseillaise et le drapeau ; le 11 janvier dernier, ils l’ont fait massivement. Au moment où la cohésion de la Nation est indispensable au succès dans le combat qui s’engage contre ceux qui veulent nous imposer leur loi et nous reprendre notre liberté, ne serait-il pas alors incongru, paradoxal voire dangereux, de présenter en exemple à une jeunesse, qui doute trop souvent de son pays, un homme qui a exprimé le dénigrement et la haine du drapeau ?

Les cinq jeunes résistants proposés par l’ASAF étaient, lors de leur mort, âgés de 17 à 22 ans. Ils incarnent le symbole de l’unité nationale. Ils faisaient fi des clivages politiques qui prévalaient alors. Certains, bien que catholiques fervents, ont combattu au sein de réseaux d’obédience communiste parce qu’ils estimaient que c’était là qu’ils défendraient le mieux leur pays. Aucun n’a tremblé devant la mort, prouvant ainsi qu’ils plaçaient l’avenir de leur pays au-dessus de leur propre vie.

Le président de la République a indiqué, en plusieurs occasions, qu’il fallait envoyer des messages en direction d’une jeunesse en attente. Or, quel plus beau message d’espoir que celui-ci cinq fois répété ? Le Panthéon ne renferme pas de jeunes personnalités ; il se présente là une extraordinaire opportunité de combler cette lacune et de rendre cette référence nationale plus représentative de la diversité française.

Monsieur le président, au moment où, plus que jamais, la Nation doit se rassembler pour relever les innombrables défis auxquels elle est confrontée, il serait incompréhensible que vous reteniez parmi les héros qui inspirent l’action des Français un homme ayant traîné dans la boue le drapeau qui, aujourd’hui, couvre le cercueil de nos soldats morts pour la France.

L’ASAF, comme un grand nombre de Français, ne peut l’accepter. L’honneur du drapeau ne se négocie pas.

Si une décision présidentielle n’intervenait pas pour modifier ce  décret, une telle forfaiture ne manquerait pas de provoquer une réelle division des Français aux conséquences imprévisibles alors que, dans le même temps, ils sont appelés à faire bloc et à avoir le souci de l’unité nationale.

La Rédaction de l’ASAF

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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 15/01

« L’armée française au cœur de la guerre contre le terrorisme islamiste »

 

Après  les évènements tragiques qui viennent de se dérouler en France et le sursaut national qui s’est s’exprimé dimanche dernier, l’ASAF rappelle que :

  • l’armée française est engagée depuis de nombreuses années dans la lutte contre les groupes et mouvements terroristes islamistes ; elle a déjà perdu au combat plus de cent de ses soldats et un millier de blessés que ce soit en Afghanistan, en Afrique et au Proche Orient ;
  • actuellement, au Sahel, en République centrafricaine  et en Irak, elle assure la défense avancée de la France et contribue à la protection des Français ;
  • simultanément, sur le territoire national, où elles participent au quotidien à la sécurité des Français, les armées ont renforcé dans l’urgence, à hauteur de 10 000 militaires, les forces de sécurité intérieure dans le cadre du plan Vigipirate, ainsi que les unités d’intervention (GIGN, RAID et BRI) spécialisées dans la lutte anti-terroriste.
  • A cet égard, l’ASAF tient à rendre un hommage tout particulier aux trois policiers tués dans l’exercice de leur mission et à adresser ses félicitations  aux trois groupes d’intervention de la gendarmerie et de la police qui ont éliminé les terroristes avec une grande efficacité.

Les Français comprennent maintenant qu’ils sont engagés dans une guerre contre des terroristes islamistes fanatisés, ayant une réelle expérience du combat. 

L’ASAF demande donc  instamment  aux gouvernants et élus de la Nation de prendre toutes  les mesures qui s’imposent pour vaincre et en particulier :

  • d’identifier et désigner l’ennemi sans ambiguïté. Il ne peut y avoir de mobilisation durable des Français, d’engagement dans la durée de la Nation tout entière et de combat victorieux, si l’adversaire n’est pas désigné clairement aux Français ;
  • de mettre en œuvre une stratégie générale, une politique tant intérieure qu’extérieure de renseignement, de prévention et d’action, cohérente et compréhensible par tous ;
  • d’accorder aux fonctions régaliennes de l’Etat, garantissant la sécurité et la défense des Français, les moyens humains et financiers indispensables au succès. Concernant les armées, il serait inacceptable et impardonnable de poursuivre la politique de réduction des effectifs et des ressources financières qui est appliquée aujourd’hui. Il faut que le président de la République, chef des armées, décide au plus vite un moratoire dans l’inexorable diminution de nos capacités de défense et de sécurité et engage d’urgence leur remontée en puissance.

La REDACTION

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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 14/12

« Plaidoyer pour nos blessés »

 

A l’occasion des commémorations de la Grande Guerre, des images d’archives inondent nos écrans de télévisions et leurs commentaires rappellent, à bon escient, à nos concitoyens, que celle-ci s’est soldée par 1 400 000 morts et 4 300 000 blessés pour ne s’en tenir qu’aux seules pertes militaires. Mais, parallèlement, nos blessés militaires d’aujourd’hui sont ignorés de notre société et des médias.

Or chacune de nos opérations extérieures, y compris celles en cours, entraînent non seulement des morts qui émeuvent l’opinion et reçoivent l’hommage solennel qui leur est dû, mais aussi des blessés qui, eux, font l’objet d’une complète indifférence. Celle-ci n’est pas à reprocher à nos concitoyens qui ne peuvent pas s’associer à ce qu’ils ne connaissent pas. Savent-ils que l’intervention de la France en Afghanistan a non seulement coûté la vie à 88 de nos soldats, mais a généré 450 blessés physiques dont 247 pour la seule année 2011 mais aussi 500 victimes de « blessures invisibles » (troubles psychiques)1 ? Non, ils ne le savent pas, car on ne leur a pas dit. Et le Mali ? Chacun a vaguement en tête un ordre de grandeur du nombre de tués au combat à ce jour : l’adjudant Thomas Dupuy fut, le 29 octobre dernier, le dixième. Mais les blessés, combien ? Au cours de la seule année 2013 (l’opération Serval a été déclenchée le 11 janvier de cette année-là), 40 blessés graves ont été à déplorer. Nos concitoyens ne le savent pas, car on ne le leur a pas dit et que l’on ne veut pas le leur dire.

Oui, notre pays est en guerre ! Oh, certes, on nous le rappelle, « en pointillés », lors des hommages rendus aux Invalides à nos soldats morts, de sorte qu’entre chaque cérémonie on l‘oublie. Mais, si chaque blessure sérieuse faisait l’objet d’un communiqué dans nos médias, alors la Nation serait rappelée quasiment au quotidien à la dure réalité des combats. De manière régulière, il pourrait y avoir un bulletin de guerre porté à la connaissance des Français. Mais on veut leur épargner cela pour ne pas troubler leur quiétude. Il ne faut pas que les Français sachent qu’ils sont en guerre, car ils ont déjà tant d’autres préoccupations : chômage, impôts, déficits…

Alors nos blessés disparaissent pour de longs mois et parfois même des années à l’hôpital. Le Service de santé des armées, qui s’occupe d’eux de façon remarquable, évite leur médiatisation dans le souci bien légitime de les protéger. Notons, en passant, qu’alors que ces lignes sont écrites, on s’efforce de détricoter ce service d’excellence. Ainsi, la fermeture de l’hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce a été décidée. Soit, mais dans le cadre de la reconversion du site, une formidable opportunité pourrait être de faire du Val un centre de rééducation pour grands blessés civils et militaires en liaison avec l’hôpital Cochin voisin et en substitution du centre de rééducation de Garches (Hauts-de-Seine) dont l’avenir est menacé et de la composante médico-chirurgicale de l’Institution nationale des Invalides dont l’avenir n’est pas plus assuré.

En définitive, seules les deux familles des blessés, entendez leur famille biologique quand ils en ont une (conjoint, enfants, parents) et leur autre famille, l’armée, restent vigilantes et accompagnent, avec l’aide d’organismes officiels ou associatifs dédiés à cette cause, ce qui sera le parcours difficile, semé d’embûches, de toute leur vie.

Un maître mot doit alors prévaloir : la réinsertion. C’est le souci constant des frères d’armes du blessé qui recherchent toutes les possibilités offertes au sein de l’armée ou dans le cadre d’emplois réservés au sein du ministère de la Défense. Mais cela devrait être la préoccupation de la Nation tout entière. Pourquoi le législateur n’envisagerait-il pas une obligation d’embauche au profit de ces blessés comme il existe aujourd’hui une obligation d’accueillir dans les administrations ou les entreprises un certain quota de personnes handicapées dont ils font partie ?

Aujourd’hui, l’administration a entrepris, en liaison avec des associations d’anciens combattants, la révision du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre (PMIVG) jamais réalisée depuis sa création à l’issue de la Première Guerre mondiale. En effet, nos concitoyens ne savent pas non plus qu’en 2014, un blessé pour la France est moins réparé (entendez par là, reçoit moins d’argent) qu’un accidenté de la route. A l’occasion de ce vaste chantier, une occasion formidable est donnée à nos responsables politiques d’inscrire dans la loi la volonté d’exprimer clairement à nos blessés la reconnaissance qui leur est due en leur offrant des pensions d’invalidité décentes.

L’an dernier, l’ASAF a consacré son numéro hors-série annuel aux Blessés pour la France2. Dans la conclusion de cet ouvrage, on rappelle qu’un blessé de guerre l’est pour la vie et, comme il est souvent jeune, la vie, pour lui, cela peut être long. Il ne porte plus le même regard sur les choses. Le futile pour nous peut être très important pour lui et réciproquement, mais la plus terrible épreuve qu’il doit affronter c’est de se confronter au regard des autres.

Français qui lisez cette lettre, sachez qu’il existe autour de vous une cohorte silencieuse de soldats blessés qui souffrent dans leur chair ou dans leur tête. Ne les ignorez plus. Allez à leur rencontre3, tendez leur la main et demandez-vous ce que vous pourriez faire pour les réintégrer au sein de la Nation.

LA REDACTION

1 : Sur deux décennies, 9 000 blessés, toutes catégories confondues, ont été à déplorer dans les armées françaises.

2 : Numéro toujours disponible au siège de l’ASAF-18 rue Vézelay-75 008 PARIS-au prix de 10 € port compris.

3 : Chaque armée dispose d’une cellule d’aide aux blessés :

- Armée de Terre : 01 44 42 39 58

- Marine nationale : 04 94 02 12 31

- armée de l’Air : 01 45 52 25 42/46.


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 14/11

« ARMÉE FRANÇAISE, LA SAIGNÉE DE TROP »

 

Très récemment, les chefs d'état-major ont réaffirmé avec force devant les commissions parlementaires de la Défense que notre armée ne peut rester cohérente que si les ressources financières prévues dans la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 sont strictement respectées. Le chef de l'État, chef des armées, a déclaré à plusieurs reprises que ces ressources étaient « sanctuarisées » : dont acte. Mais alors pourquoi ces déclarations ambiguës, voire contradictoires et récurrentes de Bercy ? Comment un haut responsable politique peut-il tenir des propos, à ce point contraires à ceux du chef de l'État et qui pourraient faire croire à un jeu de rôle convenu entre la Défense et les Finances ?


En réalité, derrière la question des ressources financières se profile celle de la réduction des effectifs (26 000 d'ici 2019), d'autant que, après les coupes de la précédente LPM (54 000 entre 2009 et 2014), les armées sont affaiblies, les marges de manœuvre inexistantes et les capacités déjà entamées : réactivité, action dans la durée, savoir-faire opérationnels.

Toutes les armées sont concernées mais l'armée de Terre est la plus touchée. En effet, si tout le monde comprend bien qu'il y a dans la Marine des bâtiments de différents types (sous-marins, frégates, bâtiments de projection et de commandement...) et dans l'armée de l'Air des avions dont les capacités sont très spécifiques (défense aérienne, transport, appui, détection aéroportée...), nombreux sont ceux qui pensent que les soldats de l'armée de Terre sont encore pléthoriques, interchangeables et peu spécialisés. La célébration du centenaire de la Grande Guerre contribue-t-elle à maintenir cette grossière contre-vérité dans l'esprit de trop de Français, y compris dans celui de nombreux responsables politiques ?

Comment ne pas comprendre qu'il existe dans l'armée de Terre des régiments également très spécialisés et que l'on ne peut pas les employer indifféremment ? Comment faire comprendre en outre que l'on doit combiner, pour chaque opération, voire pour chaque action de combat, tout ou partie de ces régiments pour constituer des forces cohérentes, taillées sur mesure et que cela ne s'improvise pas ?


Si l'on devait prendre en comparaison une équipe nationale de sport collectif de 7, 11 ou 15 joueurs, qui se prépare à affronter un adversaire connu, visible, sur un terrain sans embûche, dans un jeu dont les règles sont claires et respectées, et dans un affrontement dont la défaite ne se traduit pas par des morts, on mesurerait le long processus qu'imposent la formation, l'entraînement individuel et collectif, l'aguerrissement et la préparation spécifique des forces qui sont engagées dans les combats d'aujourd'hui.

Pour permettre aux forces de mener ces opérations de guerre avec succès, malgré des effectifs projetés toujours comptés au plus juste, en limitant les risques de pertes au strict minimum face à des groupes de terroristes bien équipés, souvent aguerris et dans des conflits qui durent au moins 10 ans, il faut, disposer en réserve, d'effectifs suffisamment importants pour assurer tout à la fois les relèves et être en mesure de faire face, sans préavis, à une crise nouvelle tant en France qu'à l'étranger.

C'est ainsi que, pendant qu'un régiment (ou une brigade) est engagé en opération, un autre doit être en alerte et un autre en phase de préparation opérationnelle spécifique. Mais après l'engagement, il faut remettre en condition le personnel et le matériel, faire les changements de personnels qui s'imposent, c'est-à-dire remplacer les soldats en « fin de contrat » par de nouvelles recrues, reprendre le cycle de l'instruction individuelle, collective puis l'entraînement et l'aguerrissement.

Bref, pour une unité en opération extérieure, voire en mission de sécurité en métropole ou Outre-mer, c'est au moins quatre ou cinq autres qu'il faut pour garantir la qualité de nos unités de combat, la capitalisation et la transmission de leur expérience. Ce ratio est d'ailleurs comparable, par exemple, à celui des équipages de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins qui requièrent, non seulement des spécialistes, mais des équipes très bien entraînées à la manœuvre d'ensemble.

Continuer à réduire des effectifs devenus squelettiques suite aux coupes claires de la loi précédente conduit inexorablement à fragiliser, voire à disloquer notre outil de Défense et à diminuer son niveau qualitatif ainsi que ses compétences, dont certaines disparaîtront alors définitivement. Les Français doivent le savoir et en mesurer toutes les conséquences.

LA RÉDACTION


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