| 01 mai 2018
Fontenay, ce mardi. Le Groupement de Recrutement de la Légion étrangère (GRLE) au fort de Nogent, à Fontenay-sous-Bois, a enfin son drapeau. C’est celui du 11? régiment étranger d’infanterie, créé en 1939 et dissout en 1940, dont il aura désormais la garde.
Le Groupement de Recrutement de la Légion étrangère a désormais la garde du drapeau du 11e REI créé en 1939 et dissout en 1940.
La traditionnelle fête des légionnaires du fort de Nogent avait une tonalité particulière ce mardi. Avec un jour de décalage par rapport aux commémorations du 155e anniversaire du combat de Camerone, le Groupement de Recrutement de la Légion étrangère (GRLE) qui occupe le fort depuis onze ans a, enfin, pu présenter son drapeau aux cadres, légionnaires du Groupement, comme aux invités, dont Thierry Marx, chef cuisinier et parrain du GRLE, et au public venu en nombre.
Le chef de corps, le lieutenant-colonel Yann Doutey, l’a rapporté de la maison mère de la Légion, à Aubagne (Bouches-du-Rhône) où il l’a reçu le 30 avril des mains du chef d’état-major de l’armée de Terre (Cemat). « Jusqu’ici nous avions un fanion de commandement car nous sommes moins de 200, explique le chef de corps. Désormais nous avons la garde du drapeau du 11e REI, emblème aux couleurs nationales, portant, à l’instar de ses régiments frères, la devise honneur et fidélité de la Légion étrangère », annonce-t-il avec fierté.
Le 11e REI se sacrifie pour couvrir la retraite des armées françaises
Créé dans l’urgence en novembre 1939, à l’orée de la Seconde Guerre mondiale, le 11e Régiment Etranger d’Infanterie était composé de 3 000 hommes, issus des régiments d’Afrique du Nord, ou recrutés parmi les étrangers engagés volontaires pour la durée de la guerre. Il a été le premier régiment étranger à être engagé sur le sol français dès décembre 1939, en avant de la ligne Maginot, sous les ordres d’une figure légendaire de la Légion étrangère, le colonel Maire.
Un des officiers du GRLE du fort de Nogent raconte : « Le 11e régiment étranger s’est illustré en mai 1940 dans les très durs combats du Bois d’Inor (Meuse) puis en juin 40, en se sacrifiant à Saint-Germain-sur-Meuse, pour couvrir la retraite des armées françaises face à l’offensive allemande ».
Afin d’éviter que le drapeau ne tombe aux mains des Allemands, le commandant prend la décision de le brûler. Quelques morceaux de soie brûlés et la cravate étaient conservés depuis lors au musée de la Légion étrangère, à Sidi-Bel-Abbès (Algérie) d’abord, puis à Aubagne. Un nouvel emblème, qui comprend la cravate ornée désormais de la croix de guerre 1939-1945 avec citation à l’ordre de l’armée, a donc été confectionné suite à la décision du Cemat.
Ce mardi, le drapeau était fièrement porté par l’adjudant-chef Zownir, président des sous-officiers du GRLE. Un emblème de plus pour ceux dont le code d’honneur stipule notamment : « Tu n’abandonnes jamais ni tes morts, ni tes blessés ».