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« Vent glacial sur Sarajevo », journal du désarroi

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François d’Alançon , le 09/10/2017

 

CRITIQUE DE LIVRE. Un ancien capitaine d’artillerie déployé à Sarajevo revient sur le désarroi et l’amertume des militaires engagés en Bosnie-Herzégovine.

Combattant bosniaques en 1992 à Sarajevo.

Combattant bosniaques en 1992 à Sarajevo. / Pascal Guyot/AFP

• « Vent glacial sur Sarajevo », Les Belles Lettres, 2017, 217 p., 21 €.

C’était le mardi 31 janvier 1995. Guillaume Ancel, capitaine d’artillerie, spécialisé dans le guidage des frappes aériennes, débarquait, à l’aéroport de Sarajevo, pour une mission de six mois dans un bataillon de la Légion étrangère. Vingt-deux ans après, l’ancien officier livre son témoignage, sous la forme d’un journal, nourri par son carnet d’opération, ses souvenirs et des entretiens avec ses anciens camarades.

Rappelons le contexte. La capitale de la Bosnie est encerclée depuis trois ans, et sa population soumise aux tirs quotidiens de l’artillerie serbe. En charge du Tactical Air Control Party (TACP) pour la partie ouest de la ville sous le contrôle de son régiment, Guillaume Ancel et son équipe ont pour mission de guider les frappes des avions de l’Otan.

Sauf qu’à chaque fois, le même scénario se répète : les pièces d’artillerie serbes à l’origine des tirs sont repérées, le capitaine et ses hommes préparent une frappe aérienne, systématiquement annulée par le commandement de la Force de protection des Nations unies (FORPRONU) à Zagreb. En dépit de la supériorité de leurs moyens aériens, les casques bleus assistent, impuissants, à la poursuite des combats. Pire, ils sont pris pour cibles lorsque leur présence contrarie les objectifs des Serbes ou des Bosniaques.

La ferme de la Shumarska

L’absurde le dispute au tragique, le 26 mai 1995, dans l’épisode de la ferme de la Shumarska, un poste isolé, tenu par les légionnaires, encerclé par les unités serbes. Les Serbes ont pris les soldats français en otage, avec cet ultimatum : se rendre avant 16 h 00 ou périr. Les légionnaires refusent et leur chef de corps à Sarajevo valide un stratagème pour tenter de les protéger.

À l’expiration de l’ultimatum, dès le premier coup de feu serbe, des avions de l’Otan bombarderont le secteur en conservant un périmètre de sécurité de 100 m autour du poste. Dix minutes avant l’expiration de l’ultimatum, le capitaine Ancel posté dans son véhicule (VAB), feint de ne pas comprendre quand le centre des opérations aériennes lui transmet l’ordre d’annuler la mission. Les pilotes américains arrivés sur zone ne lâchent pas leurs bombes mais plongent en piqué sur la ferme, une démonstration de force qui dissuade les Serbes d’attaquer.

Le pont de Vrbanja

Le lendemain, un certain capitaine François Lecointre reprend le poste d’observation du pont de Vrbanja, un point clé dans le contrôle de Sarajevo, pris par surprise, dans la nuit, par des soldats serbes déguisés en casques bleus. Pour permettre ce sursaut, le général commandant français du secteur de Sarajevo a court-circuité sa hiérarchie. Les militaires français sont redevenus des combattants mais le soulagement sera de courte durée.

À la mi-juillet, quand Guillaume Ancel quitte la capitale bosniaque au terme de sa mission, le massacre de Srebrenica a commencé, au vu et su de la FORPRONU et de l’Otan. Jour après jour, le témoignage de l’auteur en dit long sur le désarroi et l’amertume des militaires engagés en Bosnie-Herzégovine et les ambiguïtés de la politique française dans le conflit qui a déchiré l’ex-Yougoslavie dans la première moitié des années 1990.


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