28.07.2017
Pour le centenaire de la révolution d’Octobre, le musée de Péronne (Somme) consacre une exposition à l’artiste russe francophone.
Son œuvre avait déjà été exposée aux archives départementales d’Amiens , en 1990, mais on ne savait pas tout ce qu’ elle renfermait. C’est la première bonne surprise de cette exposition : elle s’accompagne de travaux de recherche historique exhaustifs. Le spécialiste de l’histoire de la Russie Alexandre Sumpf a reconstitué l’ itinéraire atypique de Zinoview. L’historienne de l’art Cécile Pichon -Bonin a, pour sa part, replacé son œuvre dans son contexte culturel.
Une place à MontparnasseNé au sein de la bourgeoisie cultivée de Moscou, Alexandre Zinoview bascule au moment de la première révolution russe de 1905. Attiré par les idées du Parti ouvrier social- démocrate, ce peintre francophone est inculpé en 1908 pour « propagande ». En échange de sa libération , l’Okhrana, la police politique tsariste, lui propose d’infiltrer les milieux révolutionnaires russes en exil à Paris. Dès 1909, il se fait une place dans la bohème de Montparnasse. Ses peintures exposées alors à Paris montrent qu’il a exploré aussi bien l’art russe réaliste et symboliste de la fin du XIX e siècle que l’ art français contemporain – postimpressionnisme, cézannisme et fauvisme.
Engagé comme volontaire dans la Légion étrangère en août 1914, Zinoview combat comme mitrailleur dans l’ Aisne et en Champagne , avant de devenir infirmier à l’ Ambulance russe puis interprète au sein du corps expéditionnaire russe en France . C’est un soldat qui peint autant qu’un peintre qui se bat. La guerre sert de décor à sa pratique . Ainsi retrouve-t-on dans ses peintures peuplées de poilus des motifs...