Ils sont de toutes origines, de toutes nationalités. Et c’est l’une des caractéristiques de la Légion étrangère. Pendant longtemps, les légionnaires les plus nombreux étaient d’origine allemande. Ainsi entre 1830 et 1961, sur 600 00 légionnaires ayant servi dans la Légion, 210 000 sont Allemands, 60 000 Italiens, 50 000 Belges et Français, 40 000 Espagnols et 30 000 Suisses. Ils représentent même 60% des régiments étrangers entre 1945 et 1955, largement employés lors des guerres coloniales (Madagascar, Indochine et Algérie).
Drôle de troupe cette Légion !
Peut-on parler d’un creuset de l’intégration à la française ? « L’intégration par le sang versé reste un mythe largement entretenu par la France, écrit Valérie Esclangon-Morin, dans « Hommes et migrations ». « La grande majorité des légionnaires ne demandent pas la nationalité française. Si la France s’enorgueillit de ce corps spécifique, c’est en vertu de l’illusion qu’elle s’est forgée d’une nation qui attire les étrangers du monde entier, y compris pour combattre à ses côtés. C’est pourquoi la légion est à l’honneur aujourd’hui lors des défilés du 14 juillet. Le défilé des compagnies de sapeurs pionniers habillés du tablier de cuir et portant la hache, perpétue le mythe du soldat bâtisseur. Ce sont les héritiers des soldats de l’an Il, s’enthousiasmant pour une France révolutionnaire aux accents des Lumières. Ce sont les héritiers des soldats de la Grande Armée, conquérant les pays européens avec le Code civil. Sans doute l’union entre la France et sa Légion reposeelle
sur une vaste supercherie. La Légion offre une famille et un idéal à des milliers d’hommes dans le monde, une raison d’espérer à une République française en quête de modèles d’intégration. Mais laisser croire que la Légion est l’exemple parfait de l’intégration à la française relève de la construction d’un mythe national. »
La grande majorité des légionnaires ne demandent pas la nationalité française.