Publié le 04/07/2016
Voyage mémoriel. Le 1er juillet 1916, l'une des batailles les plus meurtrières débutait dans la Somme. Aujourd'hui, le paysage en garde encore les cicatrices.
La Somme, un vaste cimetière…
Ondulants dans leur belle verdeur printanière, les beaux paysages de la Somme pourraient faire oublier les atrocités vécues sur cette terre, pendant la Première Guerre mondiale. Mais les 410 cimetières du Commonwealth, disséminés dans les champs et les villages ; les vingt-deux cimetières français, les quatorze allemands, rappellent vite qu'ici, des générations ont été sacrifiées. Notamment en 1916. De part et d'autre de la rivière la Somme, de Gommecourt au nord et à Chaulnes au sud.
Entre le 1er juillet et le 20 novembre 1916, plus d'un million d'hommes des deux camps (franco-britannique et allemand) sont tombés dans la boue picarde. Blessés, tués ou disparus. Pour un gain (ou une perte) de 12 km sur le front. Aujourd'hui, la Somme est un vaste cimetière qui retient encore des corps et… des obus.Le monde entierMarcher sur les traces de la Grande Guerre dans la Somme, c'est voyager dans le monde entier. Des soldats de vingt-cinq nations ont combattu ici, venus des colonies. Beaucoup y reposent. Et leurs sépultures, bien entretenues par la Commonwealth War Graves Commission sont régulièrement visitées par des voyageurs lointains : les Australiens à Pozières et Villers-Bretonneux ; les Sud-Africains et Néozélandais à Longueval ; les Canadiens à Beaumont-Hamel (où subsistent quelques tranchées) etc. Un circuit du souvenir, balisé d'un coquelicot, permet d'aller s'y recueillir.Du neuf à ThiepvalDédié aux 52 000 soldats britanniques disparus, l'imposant mémorial de Thiepval est incontournable, tout comme la tour d'Ulster voisine. L'Historial de Péronne, qui gère le centre d'interprétation de Thiepval, vient d'y ouvrir en juin un second musée dédié à la bataille de 1916. À voir, une vaste fresque du dessinateur Joe Sacco, un espace dédié aux disparus (90 histoires des deux camps), la reproduction d'un avion de Guynemer.Notre-Dame de RancourtCôté français, une étape émouvante est possible à Rancourt. À côté du cimetière militaire, une chapelle, fondée par une famille éprouvée par la guerre, accueille encore aujourd'hui des plaques posées par les familles en hommage à leurs aïeux morts pour la France. Non loin de là, dans la campagne, se trouvent aussi un cimetière britannique et un autre allemand. Le comité du centenaire du Santerre, où s'est distinguée la Légion étrangère, a, lui, jalonné les communes de panneaux explicatifs.