Publié le 07/03/2016
L'ancien patron de la Légion étrangère avait participé le 6 février à un rassemblement d'extrême droite anti-migrants, à Calais, interdit par la préfecture.
Poursuivi pour avoir participé à une manifestation anti-migrants interdite, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a demandé que le général Christian Piquemal, ancien patron de la Légion étrangère, soit mis à la retraite. Le ministre a saisi l'armée de terre afin qu'un conseil de discipline exclue le gradé de la deuxième section - statut des officiers généraux qui ne sont plus en activité, mais toujours à la disposition de l'armée - et le mette en retraite, a-t-on indiqué lundi dans son entourage.
Un rassemblement d'extrême droite anti-migrants
Les officiers de la deuxième section bénéficient de certains avantages fiscaux, du droit de porter l'uniforme, et sont aussi soumis à un devoir de réserve qui n'a « visiblement pas été respecté » dans le cas de Christian Piquemal, a-t-on ajouté de même source. Le ministère travaille par ailleurs à une réforme du Code de défense afin de permettre au ministre de prendre directement ce genre de décision, après discussion avec le chef d'état-major, sans passer par un conseil de discipline, a-t-on également indiqué.
Le général Piquemal, 75 ans, patron de la Légion étrangère de 1995 à 1999, avait participé le 6 février, mégaphone à la main, à un rassemblement anti-migrants convoqué par l'extrême droite à Calais (Pas-de-Calais), bravant ainsi une interdiction de la préfecture. Ses partisans avaient fustigé son arrestation - il avait passé deux nuits en garde à vue - et déploré qu'il soit le premier général arrêté depuis Maurice Challe en 1961, l'un des quatre généraux putschistes d'Alger sous De Gaulle.