14 Janv. 2016
Les frappes aériennes françaises continuent en Irak et Syrie. « Nous avons frappé cette nuit aux environs de Mossoul (Irak) sur un centre de télécommunications et de propagande de Daech », a annoncé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian ce jeudi matin sur RMC et BFM TV.
L'armée irakienne et les peshmergas sont parvenus à reconquérir Sinjar et Ramadi, « des batailles symboliques et exemplaires », juge le ministre et président de la région Bretagne. « Les avions français ont beaucoup contribué à la chute de Ramadi (Irak), d'autant plus que le porte-avions était sur zone ». Ramadi, qui était passée sous contrôle du groupe Etat islamique (EI) en mai 2015, est repassée intégralement aux mains de l'armée irakienne le 28 décembre dernier. « Ce sont les forces irakiennes et kurdes qui interviennent au sol », a rappelé Le Drian.
«Il faudra bien engager cette bataille un jour»
Reprendre Mossoul, 2 millions d'habitants en 2014, « c'est plus compliqué ». La deuxième ville irakienne après Bagdad est contrôlée depuis plus d'un an par l'EI, et de nombreux cadres de l'organisation auraient été déplacés à Mossoul depuis les frappes de la coalition internationale sur Raqqa, fief syrien du groupe djihadiste. Pour l'instant, l'effort militaire sur Mossoul consiste en frappes sur les intérêts de Daech, notamment une réserve d'argent liquide détruite en début de semaine. « Il faudra mener cette bataille au moment où ce sera opportun mais il faudra bien l'engager un jour. Il faut faire en sorte que les forces irakiennes et kurdes puissent être suffisamment aguerries pour être en situation de mener cette bataille», a jugé Le Drian. Dans le cadre de l'opération «Chammal», des membres de la Légion étrangère se sont attelés, sur le terrain, à améliorer la formation des militaires irakiens.
Le sujet sera notamment abordé le 20 janvier prochain au cours d'une réunion à Paris des ministres de la Défense des pays les plus actifs dans la coalition (les Etats-Unis, l'Australie, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni et les Pays-Bas).
La Russie, qui ne fait pas partie de cette coalition internationale lancée en septembre 2014, ne sera pas à la table de discussion. Si Le Drian a bien pris soin d'évoquer ses rapports avec son homologue russe, Sergueï Choïgou, les deux pays n'ont pas la même stratégie. « Les Russes ont une tendance notable à frapper d'abord les insurgés, les groupes dits de l'opposition modérée qui se sont regroupés à Ryad pour discuter de la transition politique. (…) Ils feraient bien de frapper Daech en Syrie ».
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