Déjà en 2012, il avait terminé la course de cette façon-là. Seul, l’index pointé vers le ciel et un large sourire synonyme de victoire. Hier, Willy Nduwimana a en effet remporté le semi-marathon de Bolbec pour la deuxième fois de sa carrière, un succès qui s’est dessiné quasiment dès le départ. Un départ donné après la traditionnelle procession des vieilles « bagnoles » et autres véhicules militaires, mais aussi après le passage de la caravane publicitaire qui a fait la joie des spectateurs rassemblés sur les trottoirs. Une fois passés les différents cortèges, la route a été offerte aux athlètes et Nduwimana a profité du faux plat descendant de la rue Jacques Fauquet pour immédiatement créer l’écart.
« J’essaye de démarrer fort à chaque fois. Ça permet de voir tout de suite qui est en forme et surtout, ça permet d’éviter que les coureurs qui sont un peu moins forts s’accrochent. En procédant de cette façon, je suis sûr qu’ils ne participeront pas à l’emballage final. » De fait, hier, seuls Onesphore Nkunzimana, Vassily Glukhov et David Chege furent en mesure de répondre à la première « cartouche » du Burundais. Seulement, dès que la route s’est élevée (aux environs du 3e kilomètre), ils ont été obligés de rendre les armes. « J’étais avec lui au début, mais j’ai très rapidement vu qu’il était plus fort que moi aujourd’hui, explique Nkunzimana. Je n’ai donc pas cherché à batailler, j’ai décéléré et j’ai essayé d’assurer la deuxième place. » Débarrassé de la concurrence, Nduwimana a continué en solitaire. « J’aime bien courir comme ça, car de cette façon tu peux garder la cadence. En revanche, c’est très compliqué de faire un gros chrono lorsqu’on n’a pas de coureurs à ses côtés pour prendre quelques relais. »
Benhari premier régional
Et si celui qui fait partie de la légion étrangère dit ça, c’est parce qu’avec l’appui d’un ou deux confrères il aurait peut-être pu battre le record de l’épreuve (1h03’57’’ établit l’an passé par le Kényan Reuben Kemboi) et ainsi ajouter 150 € au 1 000 € dévolus au vainqueur. « C’est sûr que le fait d’avoir fait la course en solitaire m’a sans doute coûté le record, mais il n’y a pas que ça. Le vent, même léger, m’a aussi un peu gêné. Mais bon, je l’ai emporté et c’est l’essentiel. » Une victoire avec la manière puisque Nkunzimana, Glukhov et Chege, respectivement deuxième, troisième et quatrième, sont arrivés bien plus tard.
Même chose pour Mokhtar Benhari (5e), heureux néanmoins de terminer premier régional. « Pour une course de rentrée, sur un parcours assez dur, le temps est satisfaisant, juge le pensionnaire du VRAC. Je connaissais le tracé puisque j’avais participé à la compétition la saison dernière (Ndlr : il avait terminé 12e). J’ai géré au début et je me suis retrouvé dans un petit groupe avec lequel j’ai fait toute la course avant de produire mon effort à deux kilomètres de la fin. Cinquième du classement, premier régional, c’est bien. Maintenant, il ne faut pas oublier que la concurrence était bien moindre que lors de l’édition précédente. » Même son de cloche du côté de Malick Aitelhadj (9e). « C’est vrai que le plateau était peut-être moins relevé cette année, mais j’ai fait une bonne course, estime le licencié de l’ESM Gonfreville. Je suis bien revenu à la fin et mon temps est plutôt bon. Après, je prends de l’âge tous les ans et c’est de plus en plus difficile. Il faut courir avec sa tête »
Ce que n’a pas fait l’Ukrainienne Daria Mikhailova qui, après avoir assuré le train durant la quasi-totalité de la course chez les féminines, s’est fait souffler la première place dans les derniers hectomètres par la Russe Ekaterina Shlyakhova.
Grégory CARU-THOMAS