Créé le 01.12.2014
L’adjudant Philippe Fontaine comparaît depuis lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille pour l’incendie qui avait ravagé une partie des calanques en juillet 2009.
Ce jour-là, ce légionnaire de 48 ans dirigeait une séance de tirs dans le camp de Carpiagne. Entre 8h et 13h30, ses hommes ont tiré 1.300 cartouches sur des cibles métalliques, dont plus de 230 balles traçantes hautement inflammables.
Note de sécurité
Figé dans son uniforme, Philippe Fontaine a du mal à s’expliquer. Il hésite, semble ne pas comprendre les questions, répond par bribes, un peu timidement. Oui, ce 22 juillet 2009, compte tenu de la météo, «on» aurait dû enlever les balles traçantes des chargeurs. Oui, il connaissait cette note de sécurité qui interdit ces munitions dans le camp à partir du 1er mai.
Mais l’adjudant n’en démord pas: «Pour moi, à cette distance de tir (25 mètres), il n’y avait pas de danger». «Pouvez-vous nous expliquer la plus-value des balles traçantes?», lui demande la présidente du tribunal Lucie Chapus-Berard. «Elles servent à désigner un objectif, répond-il. Et ça permet aussi de savoir qu’il reste cinq balles dans le chargeur et qu’il faudra bientôt le changer.»
Des balles inadaptées
Il précisera un peu plus tard: «Il était de mon devoir de mettre ces jeunes, qui allaient partir en Afghanistan, en conditions réelles.» Sauf que selon les conclusions d’un expert, les balles traçantes utilisées n’étaient pas adaptées au fusil d’assaut de l’armée française.
Au moment de l’impact, leur partie pyrotechnique s’est sans doute détachée et a enflammée la broussaille. «Mais pour moi, ce n’est pas mon tir qui a provoqué l’incendie», maintient l’adjudant Fontaine. Le procès reprend ce mardi.